Histoire de la Creuse
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Le département est créé par la Révolution
française le 4 mars 1790, en application de la loi du 22 décembre
1789, essentiellement à partir de l'ancienne province de la
Marche.
Le département de la Creuse, formé d'une grande partie
de l'ancienne province de la Marche et de quelques petits pays
du Limousin, du Berry et de l'Auvergne, dépendait, avant la
conquête romaine, du pays des Lemovices, et il dut à sa position
sur les frontières du pays occupé par ce peuple le nom de
Marchia Lemovicina. Plus tard, la Marche s'agrandit du pays
de Combraille (pays des Cambiovicenses, Combraliæ pagus). Elle
fit partie de l'Aquitaine première, et passa sous la domination
des Wisigoths, lorsqu'ils fondèrent le royaume de Toulouse en
419.
Elle suivit la fortune du Limousin et reconnut l'autorité
des Francs après la victoire de Clovis à Vouillé (507).
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En 571, les habitants furent, comme ceux de l'Auvergne, décimés par une horrible contagion dont Grégoire de Tours signale les ravages. Desiderius, duc de Toulouse, et Bladaste, duc de Bordeaux, dans leur expédition contre le Berry, suivirent la grande voie romaine qui conduisait de Limoges à Bourges. Ils traversèrent la Marche et s'arrêtèrent peut-être dans les murs d'Ahul (583). Pendant la lutte de Pépin contre l'Aquitaine, Remistan ravagea toute la contrée et s'avança jusque dans le bas Berry, en 767. Dans le démembrement de l'empire carlovingien, la Marche, à l'exemple de toutes les provinces de France, se morcela en un grand nombre de seigneuries. Elle ne put échapper aux ravages des Sarrasins et des Normands. En 846, ils dévastèrent le Limousin et s'avancèrent jusqu'aux limites du Berry et de l'Auvergne. En 930, ils reparurent ; mais, cette fois il furent battus et repoussés par le roi Raoul. Les Hongrois vinrent achever la ruine des provinces françaises. Ils pénétrèrent, en 937, jusqu'aux frontières de la Marche, et revinrent, en 951, désoler toute l'Aquitaine. La France n'avait plus de gouvernement, plus d'armée ; elle était tombée dans la plus désastreuse anarchie. C'est au milieu de cette société en dissolution et dans l'effort tenté pour la reconstituer sous la forme féodale que se fonda, vers 968, le comté de la Marche.
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Les grands fiefs étaient autant de souverainetés
indépendantes, et leurs possesseurs reconnaissaient à peine
la suprématie nominale du roi. C'est ainsi que, malgré les menaces
de Hugues Capet, Adalbert Talleyrand, comte de la Marche et
de Périgord, s'allie avec Foulques Nerra, duc d'Anjou; contre
Conan, comte de Rennes. Tandis que Foulques s'empare de Nantes,
Adalbert assiège la ville de Tours.
Le roi marche au secours
de cette place (992). Il somme son vassal de se retirer. « Qui
t'a fait comte ? » lui dit-il. Adalbert répond « Qui t'a fait
roi ? » Ce mot célèbre du comte de la Marche caractérise bien
la politique féodale au Xème siècle. L'autorité royale
baissa encore sous les successeurs de Hugues Capet. Un moment
resserrée dans Paris par la féodalité, elle ne fut presque plus
qu'une ombre. On trouve, en effet, en 1095, avant les croisades,
plus de quatre-vingts grands fiefs qui avaient des souverains
héréditaires et une véritable indépendance. C'étaient quatre-vingts
rois qu'il y avait en France, et parmi eux on compte plusieurs
des anciens vassaux du duc de France qui ne lui obéissaient
plus. Philippe 1er ne possédait réellement que les
comtés de Paris, d'Étampes, de Melun, d'Orléans, de Dreux et
de Sens, et, en montrant à son fils le château du seigneur de
Montlhéry aux portes de Paris, il lui disait « Beau fils
Louis, garde bien cette tour qui tant de fois m'a travaillé,
et en qui combattre et assaillir je me suis presque tout enseveli,
et par la déloyauté de laquelle je ne puis avoir bonne paix
ni bonne sûreté j’en tout le royaume n'étoient maux faits ni
trahisons sans leur assent et sans leur aide et si grande confusion
étoit entre ceux de Paris et ceux d'Orléans que l'on ne pouvoit
aller en terre de l'autre pour marchandise ni pour autre chose
sans la volonté à ces traitres, si ce n'étoit de grandes forces
de gens. » (Les Chroniques de Saint-Denys.)

Au XIème siècle, l'ombre même d'un gouvernement central, d'une nation générale semble avoir disparu. « Comment se fait-il, dit Monsieur Guizot, que la civilisation et l'histoire vraiment française commencent précisément au moment où il est presque impossible de découvrir une France ! C'est que, dans la vie du peuple, l'unité extérieure, visible, l'unité de nom et de gouvernement, bien qu'importante, n'est pas la première, la plus réelle, celle qui constitue vraiment une nation. Il y a une unité plus profonde, plus puissante c'est celle qui résulte, non pas de l'identité de gouvernement et de destinée, mais de la similitude des éléments sociaux, de la similitude des institutions, des mœurs, des idées, des sentiments, des langues l'unité qui réside dans les hommes mêmes que la société réunit, et non dans les formes de leur rapprochement ; l'unité morale enfin, très supérieure à l'unité politique et qui peut seule la fonder solidement. À la fin du Xème, siècle et au commencement du XIème, il n'y a point d'unité politique pareille à celle de Charlemagne ; mais les races commencent à s'amalgamer, la diversité des lois, selon l'origine, n'est plus le principe de toute la législation. Les situations sociales ont acquis quelque fixité des institutions, non pas les mêmes, mais partout analogues, les institutions féodales ont prévalu, ou à peu près, sur tout le territoire. Au lieu de la diversité radicale, impérissable, de la langue latine et des langues germaniques, deux langues commencent à se former, la langue romane du Midi et la langue romane du Nord, différentes sans doute, cependant de même origine, de même caractère, et destinées à s'amalgamer un jour. Dans l'âme des hommes, dans leur existence morale, la diversité commence aussi à s'effacer. Le Germain est moins adonné à ses traditions, à ses habitudes germaniques il se détache peu à peu de son passé pour appartenir à sa situation présente. Il en arrive autant du Romain ; il se souvient moins de l'ancien empire et de sa chute, et des sentiments qui en naissaient pour lui. Sur les vainqueurs et sur les vaincus, les faits nouveaux, actuels, qui leur sont communs, exercent chaque jour plus d'empire. En un mot, l'unité politique est à peu près nulle, la diversité réelle encore très grande ; cependant il y ail fond plus d'unité véritable qu'il n'y en a eu depuis cinq siècles. Ou commence à entrevoir les éléments d'une nation et la preuve c'est que, depuis cette époque, la tendance de tous ces éléments sociaux à se rapprocher, à s'assimiler, à se forme : en grandes masses, c'est-à-dire la tendance vers l'unité nationale, et par là vers l'unité politique, devient le caractère dominant de l'histoire de la civilisation française. »
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Dès le règne de Philippe le Gros commence,
contre la féodalité, la guerre qui, par l'alliance de la royauté
et des communes, doit aboutir au triomphe du principe moderne
de la centralisation. Le fils de Philippe 1er ne reste pas,
comme son père, emprisonné dans le domaine des ducs de France.
il cherche à étendre au loin son influence et son action. En
1121, nous le voyons s'avancer jusqu'aux confins de la Marche
et diriger une expédition contre le comte d'Auvergne. Cinq ans
plus tard, il intervient de nouveau en faveur de l'évêque de
Clermont et force le comte à se soumettre au jugement -de la
cour du roi en 1126. Le comté de la Marche passa, vers ce temps,
à la famille des Montgomery, dont un des membres, Adalbert IV,
partant pour la terre sainte en 1177, vendit son domaine, pour
cinq mille marcs d'argent à Henri II, roi d'Angleterre. Cette
vente fut annulée sur la demande des seigneurs de Lusignan,
qui, depuis longtemps, avaient des prétentions sur la Marche.
Henri II rendit ce comté à Hugues de Lusignan. Vers la fin du
XIème, siècle, des bandes de routiers se levèrent
dans le Berry et mirent toute la contrée au pillage. Ils prenaient
le nom de Cottereaux. Les seigneurs des pays voisins, de la
Marche, de l'Auvergne, formèrent contre eux l'association des
Capuchon, et les taillèrent en pièces dans plusieurs rencontres
(1184). Pendant les guerres de Philippe-Auguste et de Jean sans
Terre, le comté de la Marche, situé à la limite des possessions
anglaises et françaises, se trouva exposé aux ravages des gens
d'armes. Le comte Hugues le Brun suivit le parti du roi de France.
Il était animé contre le roi d'Angleterre par des griefs personnels.
Jean lui avait enlevé quelques châteaux et sa fiancée, fille
du comte d'Angoulême (1201). En 1206, les deux rois signèrent
une trêve de deux ans ; Hugues le Brun fut un des garants de
Philippe-Auguste.
Philippe, poursuivant l'œuvre de Louis
le Gros et prenant au sérieux son titre de roi, était pour les
grands vassaux un maître incommode. Hugues de Lusignan ne lui
resta pas longtemps fidèle. Il se ligua en 1213 avec Jean sans
Terre, son ancien ennemi. Mais la paix fut bientôt rétablie.
On nomma des arbitres pour les infractions commises dans le
Berry, l'Auvergne, le comté de la Marche et le Limousin ils
se réunirent entre Aigurande et Cuzon, châteaux du comté de
la Marche. Pendant la minorité de Louis IX, la maison de Lusignan
s'associa à la réaction féodale tentée contre la régente, Blanche
de Castille. Le comte de la Marche prit les armes comme le duc
de Bretagne et le comte de Champagne ; mais, comme eux, il fut
obligé de se soumettre (1227). Ses successeurs régnèrent sans
éclat jusqu'à la fin du XIIIème, siècle. En 1308,
Gui de Lusignan, mourant sans enfants, légua le comté de la
Marche à Philippe le Bel. Le territoire qui forme aujourd'hui
le département de la Creuse fut alors presque tout entier réuni
au domaine royal sauf la terre de Combraille, qui appartenait
à la maison d'Auvergne. Le comté de la Marche fut érigé en pairie
par lettres patentes données à Paris, au mois de mars 1316,
en faveur de Charles de France, comte de la Marche.

Charles succéda à son frère Philippe
le Long (1322) ; et ainsi cette pairie fut éteinte.
Mais,
comme le même roi donna le comté de la Marche à Louis de Bourbon
en échange du comté de Clermont en Beauvoisis, il fut érigé
de nouveau en pairie par lettres patentes du mois de décembre
1327. Il passa dans la maison d'Armagnac par le -mariage d'Éléonore,
fille de Jacques de Bourbon, avec Bernard d'Armagnac, comte
de Pardiac et de Castres. Leur fils, Jacques d'Armagnac, duc
de Nemours, comte de la Marche, de Pardiac, de Castres et de
Beaufort, vicomte de Murat, seigneur de Leuze, de Condé et de
Montagne-en-Combraille, fut l'ennemi et la victime de Louis
XI. Il périt par la main du bourreau (août 1477). Le roi confisqua
ses biens, et donna le comté de la Marche à Pierre II de Bourbon,
sire de Beaujeu, qui avait épousé Anne de France. Suzanne de
Bourbon, leur fille, porta ce domaine en dot au connétable Charles
de Bourbon. Celui-ci était déjà comte de Montpensier et dauphin
d'Auvergne, duc de Bourbon, d'Auvergne et de Châtellerault,
comte de Clermont en Beauvoisis, de Forez, de Gien, vicomte
de Carlat et de Murat, seigneur de Beaujolais, de Combraille,
de Mercœur, d'Annonay, de La Roche- en-Régnier et de Bourbon-Lancy.
La trahison du connétable anéantit cette puissance redoutable
de la maison de Bourbon. Ses biens furent confisqués en 1523.
Le comté de la Marche passa à Louise de Savoie, mère de François
ler; après la mort de cette princesse, il rentra
dans le domaine de la couronne. François 1er le donna,
par lettres du 12 juin 1140, à son troisième fils, Charles de
France, pour le tenir en pairie mais ce prince mourut le 9 septembre
1545. Depuis lors, la Marche ne fut plus détachée de l'unité
nationale. La féodalité s'était transformée en noblesse. Au
XVIIIème, siècle, le comté de la Marche fut le titre
des fils aînés des princes de Conti. L'histoire de la province
n'est pas riche en détails intéressants. Durant les désastres
de la guerre de Cent ans, les villes et les seigneurs ne trahirent
pas la cause de la France. Le sire de Boussac, chambellan de
Charles VII, le servit jusqu'au crime. Lorsque la guerre civile
vint se mêler à la guerre étrangère, et que le dauphin souleva
la Praguerie, Charles VII traversa la Marche en poursuivant
son fils rebelle (1440). On a retrouvé au Brilish Museum des
lettres royales du 4 décembre 1545, par lesquelles sont institués,
dans la sénéchaussée de la Marche, cinq commissaires, à l'effet
de percevoir, d'après un nouveau mode, un aide pour la solde
des gens d'armes. Ce sont « Nos amis et féaulx conseillers
et chambellans, le sire de Culant, maître Jehan Tudert, maistre
des requêtes ordinaires de notre hôtel, les sénéchal et chancelier
de la Marche, et Pyon de Bar, notre valet de chambre ».
Il existe au cabinet des titres de la Bibliothèque nationale
des quittances de ce Pyon de Bar. Le 1er, décembre
1445, il avait reçu de Jacques de la Ville la somme de 100 livres
à titre de commissaire ordonné pour assoir au comté de la Marche
la portion à l'aide de 300,000 francs, mis sus par le roi sur
les pays de Languedoc au mois de janvier précédent. « Vous
mandons et commettons que les gens d'armes qui sont du pays
et ressort de la comté de la Marche soient dorénavant payés,
selon l'ordonnance que nous avons de présent faite, à commencer
le premier jour de janvier prochain venant. C'est assavoir en
argent 21 livres tournois par lance fournie de six personnes
et six chevaux ; plus pour 10 livres tournois en nature. Et
voulons toutes manières de gens être à ce contribuables, excepté
gens d'Église, nobles vivant noblement, et autres qui, par nos
dernières ordonnances, en étoient exemptés. Et avec ce mettez
sus, audit pays et ressort de la Marche, avec les frais raisonnables
ci-après déclarés, et outre le fait et payement desdits gens
d'armes, la somme de 5,000 livres tournois, 500 livres tournois
pour les frais. Laquelle somme est pour et au lieu de l'aide
de 200,000 livres tournois que de nécessité étions contraint
mettre sus en notre pays comme l'année passée. Mais, considéré
la pauvreté de notre dit peuple et la charge qu'ils ont desdits
gens d'armes, nous avons modéré ledit, pays, pour sa portion
dudit aide, à ladite somme de 5,000 livres tournois, et 500
livres tournois pour les frais. » Sous Louis XI, les états
de la haute et basse Marche demandèrent à se réunir pour une
imposition commune, et le roi les y autorisa (1478).
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Les états de cette province cessèrent
de s'assembler au XVIIer siècle, après la victoire
de Mazarin sur la Fronde et le triomphe de l'absolutisme. En
1531, la province fut affligée par les inondations et par la
famine. La Creuse et la Gartempe débordèrent. « Estoit en
ladite saison grand cherté de blés et de vins; car le setier
de froment se vendoit 50 sols, le setier de seigle 40 sols et
plus, etc. » C'est l'année où le comté de la Marche fut
réuni à la couronne. Bientôt après se tinrent à Poitiers les
Grands-Jours, « qui jugèrent deux cents causes en deux mois
et condamnèrent un grand nombre de gentilshommes d'Anjou, Touraine,
Maine, Aunis, Angoumois et Marche. »
En 1553, les droits
que les habitants prennent sur le sel furent vendus par le roi
Henri II aux habitants du pays de Poitou, Saintonge, ville et
gouvernement de La Rochelle, Angoulême, haut et bas Limousin,
haute et basse Marche, qu'on appelle à cause de cela le pays
du franc salé.
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Sous le règne de Henri III, la Réforme
pénétra dans la Marche, mais elle n'y fit pas de progrès. Pendant
les guerres religieuses, le sieur de Saint- Marc était commandant
pour l'Union au pays de la Marche. Il périt en allant au secours
de Handan, chef des ligueurs en Auvergne (1590). Les paysans
de la Marche prirent part à la révolte des Croquants, en 1594.
Aux états de 1484 avaient paru les députés du comté de la
Marche. Il n'en vint aucun à ceux de 1593.
En 1614, la sénéchaussée
de la haute Marche envoya aux états généraux Georges de La Roche-Aymon,
sieur de Saint-Maixent; Gabriel, sieur de Malité; et Jean Vallenet,
lieutenant particulier à Guéret.
Les Grands-Jours, tenus
à Limoges en 1605, n'avaient pas plus épargné les nobles brigands
de la Marche que ceux du Limousin ; mais l'esprit féodal n'était
pas encore détruit dans ces provinces presque sauvages. La royauté
devait longtemps encore y rencontrer des ennemis. « Le 17
mars 1617, dit le Mercure francois, le prince de Joinville partit
de Paris pour aller en son gouvernement d'Auvergne, y lever
des troupes et avoir l'œil sur les pratiques qui se faisoient
au pays de la Marche, bas Limousin et provinces voisines, par
M. de Bouillon, qui sollicitoit une assemblée générale de ceux
de la religion réformée pour les exciter à se soulever et prendre
les armes ». Vingt ans après reparaissent les Croquants.«
On dit qu'en Limousin,la Marche, l'Auvergne et le Poitou, sont
élevées plusieurs troupes de gens, sous le nom de Croquants,
lesquels font une guerre aux partisans, et qu'on parle en deçà
d'envoyer vers eux pour les apaiser. »

Au commencement de la guerre de la Fronde, le marquis d'Effiat était gouverneur de la haute et basse Marche (1649). Aubusson et Guéret figurent dans la liste générale des villes où furent envoyées, le 2 août 1652, les lettres circulaires de la ville de Paris invoquant l'appui des autres citésdu royaume. Aubusson et Guéret ne répondirent pas. La Marche était alors un pays perdu au milieu de la France. Qu'on en juge par les impressions de voyage du célèbre comte de Forbin, qui la traversa en 1684.« Comme le service du roi ne demandoit pas ma présence à Rochefort, car la saison étoit déjà fort avancée, mon oncle me conseilla d'aller en Provence, pour régler quelques affaires que j'y avois il m'ordonna en même temps de passer par Lyon et de parler à un homme qui lui devoit quelque argent. La route que j'avois à suivre étoit par le Périgord, le Limousin et l'Auvergne. La quantité de neige dont le pays étoit couvert le rendoit impraticable à un homme qui n'en avoit d'ailleurs aucune connoissance. Pour obvier à cet inconvénient, je me joignis aux muletiers qui partent deux fois la semaine de Limoges pour Clermont. Leur marche étoit si lente et si ennuyeuse que je me trouvois bien malheureux d'être obligé de m'y conformer. Aprês les avoir ainsi suivis pendant quatre jours, nous arrivâmes à un cabaret en rase campagne. J'étois auprès du feu à causer avec l'hôtesse, lorsque je vis entrer six hommes qui ressembloient bien mieux à des bandits. qu'à toute autre chose. Je demandai quels hommes c'étoient Ce sont, me répondit la maîtresse du logis, des marchands de Saint-Étienne en Forez, qui reviennent de la foire de Bordeaux; nous les voyons repasser ici toutes les années. Ravi de cette nouvelle, je leur fis civilité nous soupâmes ensemble et je m'associai avec eux pour tout le reste du voyage. Il tomba dans la nuit une si grande quantité de neige que les chemins en furent entièrement couverts. Mais ces marchands les avoient si fort pratiqués que, se conduisant d'un arbre à l' autre, ils ne s'égarèrent jamais. Comme nous marchions, un geai vint se percher devant nous à la portée d'un fusil. Un de mes compagnons de voyage qui avoit un bâton, ou quelque chose qui paroissait tel, fit arrêter la troupe et ayant ajouté à ce prétendu bâton quelques ressorts qu'il renfermoit sans qu'il y parût, il en fit un fusil complet, tira sur l'oiseau et le tua. Nous devions nous séparer à Thiers, etc. » (Mémoires du comte de Forbin.)
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Dans cette contrée presque sauvage, une
seule ville, par son industrie et son commerce, méritait d'arrêter
l'attention du voyageur. Aubusson comptait environ 12,000 habitants,
presque le double de sa population actuelle. La fabrication
de ses tapis, déjà célèbres, occupait un très grand nombre d’ouvriers.
La plupart étaient protestants. La révocation de l'édit de Nantes
(1685) les força de s'expatrier. Ils émigrèrent en Suisse et
en Allemagne. Ainsi la Marche subit, comme les provinces de
l'Ouest, les effets désastreux de l'intolérance. Colbert n'était
plus ; Louvois dominait dans les conseils de Louis XIV; et le
travail national, un moment ranimé sous l'administration d'un
homme d'État qui comprenait les vrais intérêts de la France,
allait être sacrifié désormais aux fantaisies de l'ambition
et de l'orgueil.
La France n'a guère traversé de périodes
plus douloureuses que la fin du règne de Louis le Grand. Elle
perdit même, pendant la guerre de la succession d'Espagne, les
consolations de la gloire ; et, la fortune épuisant contre nous
toutes ses rigueurs, le froid et la famine se coalisant avec
l'Europe, la nation expia cruellement les prétentions de son
maître à la monarchie universelle. La Marche ne put échapper
aux adversités de la patrie ; mais, du moins, grâce à sa position
centrale, elle ne fut pas atteinte par le fléau de l'invasion.
Grâce au caractère de ses habitants, elle évita les maux de
la guerre civile ; les fils des Croquants ne suivirent point
l'exemple des Camisards. La haute Marche faisait partie, ainsi
que le pays de Combraille, de la généralité de Moulins, mais
elle n'en partageait point toutes les charges ; plus heureuse
que le Bourbonnais et le Nivernais, provinces de grandes gabelles,
elle était comprise dans le pays rédimé de l'impôt du sel. Le
pays rédimé ne payait qu'un droit modique perçu sous les noms
de convoi, de traite, de Charente, etc., sur tous les sels extraits
des marais salants pour l'approvisionnement des habitants. Le
commerce du sel étant libre dans cette partie de la France,
on ne peut pas, dit Necker, en connaitre la consommation avec
autant de certitude que dans les parties du royaume où le privilège
exclusif du débit est entre les mains du roi. Il y a lieu de
l'évaluer à environ 830 000 quintaux ; et cette quantité, rapportée
à une population de 4 025 000 âmes, ferait environ dix-huit
livres pesant par tête d'habitant de tout sexe et de tout âge.
La valeur courante varie depuis six jusqu'à dix et douze francs.
Necker les portait, pour les provinces de grandes gabelles,
à 62 livres par quintal ; pour celles de petites gabelles, à
33 livres 10 sous. La Marche, voisine du Berry et du Bourbonnais,
leur fournissait en contrebande des quantités considérables
de sel, et ses faux sauniers faisaient une rude guerre aux gens
du roi.
Enfin, la Révolution de 1789 abolit les douanes
intérieures et répartit également les charges publiques entre
tous les départements de la France. Les contrebandiers, abandonnant
les provinces du centre, durent renoncer à leur commerce ou
changer le théâtre de leurs exploits. Ils n'avaient plus rien
à faire dans la Marche. Pendant la période révolutionnaire,
le département de la Creuse n'eut pas à souffrir des tourmentes
politiques. La Terreur n'y fit point couler le sang. Les nobles,
peu nombreux, émigrèrent ou se soumirent ; la vente des biens
du clergé eut lieu sans scandales et sans bruit, et la guerre
civile ne trouva point d'armée sur cette terre qui ne porte
point le fanatisme.
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La Creuse ne fournit de soldats que pour combattre les ennemis de la France. Ses volontaires servirent avec honneur sous les drapeaux de la République. Un de leurs bataillons (c'est M. Joullieton qui atteste ce fait dans son Histoire de la Marche) reconnut les petits-fils des proscrits de 1685 dans un village des bords du Rhin où s'était conservé le patois marchais. Nous ne pouvons pas terminer cette histoire du département de la Creuse sans parler des émigrations annuelles. Le pays est trop pauvre pour nourrir ses habitants ; il ne fournit pas en céréales une récolte suffisante à la consommation; il ne produit pas de vignes, et, pour remplacer le vin, le paysan n'a point de cidre ni de bière. Un grand nombre d'objets de première nécessité sont importés des départements voisins. Pour compenser la perte du numéraire amenée forcément par toutes ces causes, il faut une ressource extraordinaire ; les Creusois émigrent. Nous emprunterons à M. de Partouneaux, ancien secrétaire général du département, quelques détails sur ces voyages périodiques dont l'usage date de temps immémorial. Le nombre des émigrants est chaque année de plus de trois mille maçons, paveurs, charpentiers, tailleurs et scieurs de pierres, tuiliers, couvreurs, peintres en bâtiment, peigneurs de chanvre ou de laine, scieurs de long, etc. tous partent et reviennent à des époques fixes. Peu d'ouvriers entrent en campagne avant l'âge de quinze ans. Souvent le père loue son fils à un maitre ouvrier pour neuf mois. Les ouvriers voyagent par troupes de quatre à douze. Ces groupes restent, autant que possible, associés dans tous leurs travaux. Le froid est le signal du retour pour ceux qui se sont mis en route au mois de mars. Rentré dans la maison paternelle, le jeune ouvrier dispose des produits de son travail selon sa position relativement à la famille. S'il a des frères et que lui seul ait émigré, il remet à son père les bénéfices de sa campagne, qui sont ordinairement employés dans l'intérêt de la communauté, comme compensation du travail de ses frères qui ont cultivé la propriété commune. Le père satisfait avec cet argent aux charges de la famille, ou s'en sert pour acheter quelques morceaux de terre. Mais, vers l'âge de dix-huit ans, les fils s'émancipent et se forment un pécule particulier pour devenir maitres. Les ouvriers de l'arrondissement d'Aubusson se dirigent plus spécialement vers les départements de la Seine, du Rhône, de la Loire, du Cher, de la Nièvre, de l'Yonne, de la Côte-d'Or, de la Vendée, du Puy-de-Dôme, de la Charente-Inférieure, de Saône-et-Loire, de l'Allier, du Jura; ceux de l'arrondissement de Bourganeuf, vers les départements de la Seine, du Rhône, de Seine-et-Marne; ceux de l'arrondissement de Boussac, vers les départements de la Seine, du Cher, de la Nièvre, de l'Allier, du Loiret, de la Saône et de l'Indre; enfin ceux de l'arrondissement de Guéret, vers les départements de la Seine, du Loiret, de Seine-et-Marne, de l'Yonne, du Cher, de la Côte-d'Or, du Rhône, de la Vendée, de la Nièvre, de l'Indre, de l'Allier et de Loir-et-Cher. D'après la statistique de M. de Partouneaux que nous avons citée, le nombre des maitres est à celui des ouvriers comme 1 est à 23 ; le bénéfice moyen de la campagne d'un maitre est de 300 francs, et celui d'un ouvrier de 164 ; 876 maitres et 21 612 ouvriers ont rapporté dans le département, pour bénéfice de la campagne d'une année, la somme de 3 872 194 francs. Une telle race, travailleuse, patiente, probe, économe, mérite certainement l'estime, si elle n'inspire pas toujours la sympathie. La Creuse n'est pas, il est vrai, féconde en grands hommes ni même en hommes connus. On ne peut nier que la moyenne des intelligences n'y soit assez élevée ; mais toutes les forces de l'esprit y sont uniquement appliquées aux affaires. Il est peu de départements où la chicane fasse plus de ravages ; ce sont trop souvent, hélas les tristes fruits de la pauvreté.

Guéret
C'est au VIIème siècle que
Lantarius, comte de Limoges, persuada le moine Pardulphe (ou
saint Pardoux) de rejoindre son domaine rural de Waractus. Pardulphe,
jusqu'alors ermite réputé pour ses pouvoirs de thaumaturge,
y devint abbé d'un monastère autour duquel un village se construit.
L'ensemble fut rasé par les Vikings au IXème siècle,
mais une modeste cité y fut reconstruite, donnant naissance
à Guéret.
En 1514 la ville devint capitale de la Marche.
Puis en 1790 sa vocation de siège administratif se voit confirmée
lorsque la ville est choisie comme chef-lieu de département.
Entre ces deux dates, Guéret connait plusieurs insurrections
contre l’impôt, la maltôte : le 1er juin 1705, suivant l’exemple
des habitants de Limoges, plusieurs centaines d’émeutiers attaquent
les employés des Fermes générales et les huissiers, tous chargés
de prélever l’impôt. Dans la mouvance, la foule lapide l’entrepôt
de la ferme des tabacs. Dans ces affaires, la solidarité populaire
se manifeste et les autorités municipales préfèrent ne pas agir.
En 1785, à nouveau plusieurs centaines d’habitants de la ville
réussissent à libérer une femme.
En juin 1848, les révoltés
d'Ajain sont des paysans des communes d'Ajain, Ladapeyre et
Pionnat qui marchent sur Guéret. Ils veulent délivrer leurs
camarades emprisonnés pour s'être opposés à l'impôt que l’Assemblée
conservatrice vient de voter en juin 1848. À l'entrée de la
ville, l'affrontement avec la Garde nationale fait seize morts
parmi les manifestants.
Depuis le Moyen Âge, dans toutes
les communes du département, beaucoup d'hommes allaient tous
les ans dans les grandes villes, sur les chantiers du bâtiment,
pour se faire embaucher comme maçon, charpentier, couvreur...
C'est ainsi que les maçons de la province de la Marche, aujourd'hui
la Creuse devinrent bâtisseurs de Cathédrales. En 1624, ils
construisirent la digue de La Rochelle. Au XIXème
siècle, ils participèrent à la construction du Paris du baron
Haussmann. Initialement temporaire de mars à novembre, l'émigration
devint définitive : ainsi la Creuse a perdu la moitié de sa
population entre 1850 et 1950.
Evaux les Bains

La ville a été fondée il y a plus de
2 000 ans par les Romains, qui y découvrirent et développèrent
des thermes autour des sources d'eau chaude. Connue sous le
nom d'Ivaonum à l'époque, ce nom se référait au dieu celtique
Ivaos. Un lieu de culte chrétien se développa autour de la tombe
de l'ermite Marien, mort au VIème siècle.
Capitale
de la Combraille au XIIIème siècle sous le règne
d'Alphonse de Poitiers.
Plus tard, elle fut assiégée pendant
la Guerre de Cent Ans (1337-1453) par les Routiers.
La station
thermale abandonnée depuis le Vème siècle, connaît
un début de renouveau au XVIIème siècle.
Elle
fut chef-lieu de district entre 1790 et 1800.
L'hôpital
bénévole 50 bis de l'ancien Ordre du Verbe incarné fut installé
pendant la Première Guerre mondiale dans le couvent attenant
à l'église d'Évaux, les religieuses ayant été dispersées par
les lois anti-congrégationnistes du début du siècle.
Les
affections les plus couramment relevées sont : tuberculose,
tétanos, méningite, myocardite. Les malades venaient le plus
souvent d'une formation sanitaire installée au couvent.
Il va recevoir 1 740 patients, six vont y décéder ; le premier
en janvier 1915 et le dernier en juin 1918, cinq sont enterrés
dans le carré militaire du cimetière d'Évaux.
L'ancien couvent
du Verbe incarné, devenu hôpital, sera détruit par un incendie
accidentel le 12 septembre 1942.
L'établissement thermal
a été réquisitionné par les autorités de Vichy de 1942 à 1944.
De nombreuses personnalités de la Troisième République furent
détenues dans le grand hôtel, parmi lesquelles : Édouard Herriot
et Léon Jouhaux ainsi que des généraux, des députés, des juifs
et des personnalités diverses. Gardées par un groupe mobile
de réserve, elles furent libérées le 8 juin 1944
Aubusson
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
Le site actuel de la capitale creusoise
de la tapisserie est habité au moins depuis la période gallo-romaine1.
Toutefois, sur le territoire de la commune, le Camp des Châtres,
longtemps considéré comme un ancien camp romain, s'est révélé
remonter à l'âge du fer.
Le nom latinisé de la ville est
attesté sous la forme Albuciensis en 936 et sous la forme Albuconis
en 1070. L'origine du nom proviendrait d'un nom d'homme, Albucius.
De la fin du IXème siècle au XIIIème siècle,
le patronyme d'Aubusson est celui des vicomtes d'Aubusson, l'une
des branches de la Maison de Limoges. Au XIIIème
siècle, la vicomté d'Aubusson passe entre les mains de la Maison
de Lusignan dont étaient issus les Comtes de la Marche. À partir
du XVIème siècle, ce sont des membres de la famille
royale qui porteront le titre de Comte de la Marche.
Depuis
le Moyen Âge, dans toutes les communes du département, beaucoup
d'hommes allaient tous les ans dans les grandes villes, sur
les chantiers du bâtiment, pour se faire embaucher comme maçon,
charpentier, couvreur... C'est ainsi que les maçons de la province
de la Marche, aujourd'hui la Creuse devinrent bâtisseurs de
Cathédrales. En 1624, ils construisirent la digue de La Rochelle.
Au XIXème siècle, ils participèrent à la construction
du Paris du baron Haussmann. Initialement temporaire de mars
à novembre, l'émigration devint définitive : ainsi la Creuse
a perdu la moitié de sa population entre 1850 et 1950.
Bourganeuf

Cette ville ne possède qu'un monument
remarquable, encore ne l'est-il que par les souvenirs qu'il
éveille; c'est la tour de Zizim. Djem, vulgairement appelé Zizim,
était fils de Mahomet II, le vainqueur de Constantinople. II
naquit en 1459. Après la mort de son père, il disputa le trône
à son frère ainé, Bajazet II (1481, 1482). Deux fois vaincu,
il chercha un refuge auprès des chrétiens et se rendit à Rhodes
auprès de Pierre d'Aubusson, grand maitre de l'ordre de Jérusalem.
Celui-ci lui promit d'abord des secours ; mais, soit que le
siège de 1480 eût épuisé les ressources des chevaliers, soit
qu'il eût lassé leur énergie, Djem, au lieu de l'appui qu'il
attendait, n'obtint pas même l'hospitalité due au malheur. Pierre
d'Aubusson le retint captif. De prison en prison, il fut transféré
en Savoie et en France. Le grand maitre lui donna enfin pour
demeure le grand prieuré de Bourganeuf. Djem y resta jusqu'en
1489. C'est pendant son séjour que fut construite la tour qui
porte son nom. Cette tour, très élevée et très solide, est toute
revêtue de pierres taillées en bossage. Le sommet est couronné
par une plate-forme; on y arrive par un escalier tournant, en
coquille de limaçon, pratiqué dans l'épaisseur des murailles
l'intérieur est divisé en six étages; au rez-de-chaussée, le
prince avait fait construire des bains dans le goût oriental.
On conserve à Boussac trois pans de tapisserie de haute lice
qui, suivant M. Aucapitaine, furent exécutés par Zizim au château
de Bourganeuf. « Sous le froid et brumeux climat de la Marche,
Djem cherchait à s'entourer des souvenirs de ce chaud et voluptueux
Orient qui l'avait vu naitre. L'almée du sérail, la sultane
favorite, est représentée dans ces tapisseries entourée de plantes
et d'animaux orientaux tantôt elle fait de la musique, tantôt
elle admire ses bijoux, ou reçoit un étendard armorié à écusson
semé de croissants. » En 1489, Pierre d'Aubusson remit son
hôte, ou plutôt son prisonnier, au pouvoir du pape Innocent
VIII qui reçut, pour le garder, une pension du sultan. Le successeur
d'Innocent, Alexandre VI Borgia, livra Djem au roi de France,
Charles VIII, qui comptait s'en servir contre le sultan. Charles
VIII, maitre de Naples, méditait la conquête de Constantinople.
Le fils de Mahomet lui semblait un instrument utile pour semer
la discorde entre les ennemis du monde chrétien. Tout à coup
Djem mourut (1495). Alexandre VI, gagné par l'or de Bajazet,
lui avait, dit-on, versé le poison des Borgia.
La petite
ville de Bourganeuf possédait deux manufactures de porcelaine,
des fabriques de papier, des briquèteries, des tanneries, des
chapelleries et confiseries. Elle fait un commerce assez important,
principalement de bois. Dans ses environs on a exploité plusieurs
mines de houille.
La Tour Zizim de Bourganeuf

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