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Les Départements de la France

  • Données géographiques

la Creuse


L'Aisne

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Ce département appartenant à l'ancienne province de la Marche tire son nom de la rivière Creuse qui prend sa source à 816 m d'altitude sur le plateau de Millevaches. La source se trouve au lieu-dit Chirat sur le territoire de la commune du Mas-d'Artige.
Son confluent avec la Vienne, est situé au lieu-dit Bec-des-Deux-Eaux sur le territoire des communes de Port-de-Piles dans le département de la Vienne.
Pays de moyenne montagne avec de très nombreuses vallées ce département est réputé pour ces nombreuses forets où se pratique la cueillette du bollet et aussi pour ses nombreux cours d'eau très poissonneux. Le Plateau de Millevaches occupe le sud-est. Le département culmine à 932 m dans la forêt de Châteauvert, à Saint-Oradoux-de-Chirouze. Le département de la Creuse est formé de la presque totalité de là ci-devant province de la haute Marche, de presque tout le pays de Combraille est, de quelques communes qui dépendaient des ci-devant provinces du Limousin et du Berry. Il tire son nom de la rivière de Creuse, qui prend sa source dans sa partie méridionale, la traverse dans toute son étendue du sud-est au nord-ouest. Le divise en deux parties presque égales.-
Ses bornes sont au nord, les départements de l'Indre et du Cher; au nord-est, celui de l'Allier; à l'est, celui du Puy-de-Dôme; au sud, celui de la Corrèze; à l'ouest, celui de la Haute-Vienne.
Ce département est traversé par plusieurs chaînes de montagnes qui se rattachent aux montagnes d'Auvergne ; la plus considérable de ces chaînes est celle de la Gartaupe, qui, se divisant en plusieurs ramifications, pénètre dans le département de la Haute-Vienne. Au centre du département se trouve une autre chaîne de montagnes primitives, schisteuses est granitiques qui commence sur les confins du département de l'Indre, traverse celui de la Creuse du nord-ouest au sud-est, et se termine dans celui du Puy-de-Dôme. Une autre chaîne part encore de ce dernier département, et s'étendant dans la direction de l'ouest au nord-ouest, sépare les trois départements du Puy-de-Dôme, de la Creuse et de la Corrèze. Cette chaîne non interrompue forme un plateau d'une élévation de plus de 200m et conserve une atmosphère constamment froide, souvent même glaciale. Généralement ces diverses chaînes de montagnes est restent cachées sous les neiges quelques mois de l'année, et le froid y est très vif.

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Carte de la Creuse
Note

Les habitants de la Creuse


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Vue des trois rochers de lave où se trouve la Zéolite - Rochemore

L’habitant de la Creuse est intelligent industriel et propre à la négociation des affaires, il a du courage, de la patience, de l'activité, le goût du travail et de l'économie. L'habitant de la Creuse est avec un égal succès cultivateur, homme d'affaires, ou bien ouvrier. Le cultivateur, suivant l'étendue de sa propriété, la cultive lui-même ou la fait valoir par colon ou métayer, en se réservant la surveillance de la vente des bestiaux et des autres denrées de son domaine. Son industrie le fait vivre ainsi dans l'aisance sur des fonds qui ne lui rendent qu'un modique fermage; souvent même il augmente sa fortune; mais son économie antérieure est alors ce qui y contribue le plus efficacement.
Les femmes de la Creuse sont très laborieuses économes et frugales ; leurs mœurs sont pures, leur conduite austère. Sages et réservées comme filles, elles se montrent fidèles comme épouses, malgré les absences fréquentes et régulières de leurs maris ; ce ne sont d'ailleurs ni les grâces ni la beauté qui font le mérite des filles de campagne elles sont recherchées des jeunes gens sur leur réputation de bonnes travailleuses, fortes ouvrières et soigneuses dans l'intérieur de leur maison.

La surface du département offre peu de plaines de quelque étendue, étant presque partout hérissée de montagnes et d'un grand nombre de collines, dont les groupes, plus élevés et plus nombreux vers la partie du sud et de l'ouest s'abaissent et diminuent à mesure qu'ils s'avancent vers les l’est et le nord. Quelques-uns de ces groupes sont frappés de stérilité ; les autres sont couverts de bois ou ombragés de distance en distance par des masses de châtaigniers. Les vallées et les vallons que forment entre elles les montagnes sont arrosés et rafraîchis par des rivières et des ruisseaux qui coulent presque toujours sur un lit de gravier. En général, malgré que le département ait une teinte sombre et quelque fois un aspect sauvage, les aspérités qu'on y remarque n'ont rien qui affecte l'œil d'une manière désagréable puisqu'elles présentent au contraire en, divers endroits de très-beaux sites et des positions pittoresques. Il. est peu de départements qui offrent aux paysagistes des masses plus belles et plus variées de perspective et de fraîcheur.
Le sol est généralement pauvre, léger, peu profond et peu fertile, surtout dans la partie méridionale où il se trouve une assez grande étendue de landes, peu susceptibles de culture ; la partie septentrionale qui avoisine le département de l'Indre, et la partie occidentale qui confine au département de la Haute-Vienne, offrent des terres de meilleure qualité et plus productives ; la partie du nord est notamment le canton de Chambon, renferme des terres d'une grande fertilité.
Les hauteurs sont presque toujours incultes leurs revers sont plantés en taillis ou en châtaigniers; leurs penchants inférieurs forment des prairies ; la plupart des terres sont entourées de haies vives, le long des quelles sont plantés des arbres de différentes espèces.
Enfin, on trouve sur plusieurs points du département des landes immenses couvertes de bruyères d'ajoncs de fougères et de genêts.


Histoire de la Creuse


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Carte de la Creuse
Note

Carte d'identité


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Ruine du château d'Aubusson

La Creuse (23)
Nouvelle-Aquitaine
Préfecture : : Guéret
Sous préfectures :
Aubusson

Conseil général
Archives départementales de la Creuse
Office du Tourisme de la Creusesme
Liste des communes de la Creuse
Patrimoine des communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

Démographie :
Gentilé : Creusois
Population: 115 702 hab. (2021)
Densité : 21 hab./km²
Superficie : 5 565 km²
Subdivisions :
Arrondissements : 2
Circonscriptions législatives : 1
Cantons : 15
Intercommunalités : 9
Communes : 256

Le département est créé par la Révolution française le 4 mars 1790, en application de la loi du 22 décembre 1789, essentiellement à partir de l'ancienne province de la Marche.
Le département de la Creuse, formé d'une grande partie de l'ancienne province de la Marche et de quelques petits pays du Limousin, du Berry et de l'Auvergne, dépendait, avant la conquête romaine, du pays des Lemovices, et il dut à sa position sur les frontières du pays occupé par ce peuple le nom de Marchia Lemovicina. Plus tard, la Marche s'agrandit du pays de Combraille (pays des Cambiovicenses, Combraliæ pagus). Elle fit partie de l'Aquitaine première, et passa sous la domination des Wisigoths, lorsqu'ils fondèrent le royaume de Toulouse en 419.
Elle suivit la fortune du Limousin et reconnut l'autorité des Francs après la victoire de Clovis à Vouillé (507).

Une église de Bretagne
La Creuse

En 571, les habitants furent, comme ceux de l'Auvergne, décimés par une horrible contagion dont Grégoire de Tours signale les ravages. Desiderius, duc de Toulouse, et Bladaste, duc de Bordeaux, dans leur expédition contre le Berry, suivirent la grande voie romaine qui conduisait de Limoges à Bourges. Ils traversèrent la Marche et s'arrêtèrent peut-être dans les murs d'Ahul (583). Pendant la lutte de Pépin contre l'Aquitaine, Remistan ravagea toute la contrée et s'avança jusque dans le bas Berry, en 767. Dans le démembrement de l'empire carlovingien, la Marche, à l'exemple de toutes les provinces de France, se morcela en un grand nombre de seigneuries. Elle ne put échapper aux ravages des Sarrasins et des Normands. En 846, ils dévastèrent le Limousin et s'avancèrent jusqu'aux limites du Berry et de l'Auvergne. En 930, ils reparurent ; mais, cette fois il furent battus et repoussés par le roi Raoul. Les Hongrois vinrent achever la ruine des provinces françaises. Ils pénétrèrent, en 937, jusqu'aux frontières de la Marche, et revinrent, en 951, désoler toute l'Aquitaine. La France n'avait plus de gouvernement, plus d'armée ; elle était tombée dans la plus désastreuse anarchie. C'est au milieu de cette société en dissolution et dans l'effort tenté pour la reconstituer sous la forme féodale que se fonda, vers 968, le comté de la Marche.

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Carte de la Creuse
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Le Château de Ligondeix

Les grands fiefs étaient autant de souverainetés indépendantes, et leurs possesseurs reconnaissaient à peine la suprématie nominale du roi. C'est ainsi que, malgré les menaces de Hugues Capet, Adalbert Talleyrand, comte de la Marche et de Périgord, s'allie avec Foulques Nerra, duc d'Anjou; contre Conan, comte de Rennes. Tandis que Foulques s'empare de Nantes, Adalbert assiège la ville de Tours.
Le roi marche au secours de cette place (992). Il somme son vassal de se retirer. « Qui t'a fait comte ? » lui dit-il. Adalbert répond « Qui t'a fait roi ? » Ce mot célèbre du comte de la Marche caractérise bien la politique féodale au Xème siècle. L'autorité royale baissa encore sous les successeurs de Hugues Capet. Un moment resserrée dans Paris par la féodalité, elle ne fut presque plus qu'une ombre. On trouve, en effet, en 1095, avant les croisades, plus de quatre-vingts grands fiefs qui avaient des souverains héréditaires et une véritable indépendance. C'étaient quatre-vingts rois qu'il y avait en France, et parmi eux on compte plusieurs des anciens vassaux du duc de France qui ne lui obéissaient plus. Philippe 1er ne possédait réellement que les comtés de Paris, d'Étampes, de Melun, d'Orléans, de Dreux et de Sens, et, en montrant à son fils le château du seigneur de Montlhéry aux portes de Paris, il lui disait « Beau fils Louis, garde bien cette tour qui tant de fois m'a travaillé, et en qui combattre et assaillir je me suis presque tout enseveli, et par la déloyauté de laquelle je ne puis avoir bonne paix ni bonne sûreté j’en tout le royaume n'étoient maux faits ni trahisons sans leur assent et sans leur aide et si grande confusion étoit entre ceux de Paris et ceux d'Orléans que l'on ne pouvoit aller en terre de l'autre pour marchandise ni pour autre chose sans la volonté à ces traitres, si ce n'étoit de grandes forces de gens. » (Les Chroniques de Saint-Denys.)

Le Château de Chambord
Paysage de la Creuse

Au XIème siècle, l'ombre même d'un gouvernement central, d'une nation générale semble avoir disparu. « Comment se fait-il, dit Monsieur Guizot, que la civilisation et l'histoire vraiment française commencent précisément au moment où il est presque impossible de découvrir une France ! C'est que, dans la vie du peuple, l'unité extérieure, visible, l'unité de nom et de gouvernement, bien qu'importante, n'est pas la première, la plus réelle, celle qui constitue vraiment une nation. Il y a une unité plus profonde, plus puissante c'est celle qui résulte, non pas de l'identité de gouvernement et de destinée, mais de la similitude des éléments sociaux, de la similitude des institutions, des mœurs, des idées, des sentiments, des langues l'unité qui réside dans les hommes mêmes que la société réunit, et non dans les formes de leur rapprochement ; l'unité morale enfin, très supérieure à l'unité politique et qui peut seule la fonder solidement. À la fin du Xème, siècle et au commencement du XIème, il n'y a point d'unité politique pareille à celle de Charlemagne ; mais les races commencent à s'amalgamer, la diversité des lois, selon l'origine, n'est plus le principe de toute la législation. Les situations sociales ont acquis quelque fixité des institutions, non pas les mêmes, mais partout analogues, les institutions féodales ont prévalu, ou à peu près, sur tout le territoire. Au lieu de la diversité radicale, impérissable, de la langue latine et des langues germaniques, deux langues commencent à se former, la langue romane du Midi et la langue romane du Nord, différentes sans doute, cependant de même origine, de même caractère, et destinées à s'amalgamer un jour. Dans l'âme des hommes, dans leur existence morale, la diversité commence aussi à s'effacer. Le Germain est moins adonné à ses traditions, à ses habitudes germaniques il se détache peu à peu de son passé pour appartenir à sa situation présente. Il en arrive autant du Romain ; il se souvient moins de l'ancien empire et de sa chute, et des sentiments qui en naissaient pour lui. Sur les vainqueurs et sur les vaincus, les faits nouveaux, actuels, qui leur sont communs, exercent chaque jour plus d'empire. En un mot, l'unité politique est à peu près nulle, la diversité réelle encore très grande ; cependant il y ail fond plus d'unité véritable qu'il n'y en a eu depuis cinq siècles. Ou commence à entrevoir les éléments d'une nation et la preuve c'est que, depuis cette époque, la tendance de tous ces éléments sociaux à se rapprocher, à s'assimiler, à se forme : en grandes masses, c'est-à-dire la tendance vers l'unité nationale, et par là vers l'unité politique, devient le caractère dominant de l'histoire de la civilisation française. »

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Le château de Saint-Germain-Beaupré

Dès le règne de Philippe le Gros commence, contre la féodalité, la guerre qui, par l'alliance de la royauté et des communes, doit aboutir au triomphe du principe moderne de la centralisation. Le fils de Philippe 1er ne reste pas, comme son père, emprisonné dans le domaine des ducs de France. il cherche à étendre au loin son influence et son action. En 1121, nous le voyons s'avancer jusqu'aux confins de la Marche et diriger une expédition contre le comte d'Auvergne. Cinq ans plus tard, il intervient de nouveau en faveur de l'évêque de Clermont et force le comte à se soumettre au jugement -de la cour du roi en 1126. Le comté de la Marche passa, vers ce temps, à la famille des Montgomery, dont un des membres, Adalbert IV, partant pour la terre sainte en 1177, vendit son domaine, pour cinq mille marcs d'argent à Henri II, roi d'Angleterre. Cette vente fut annulée sur la demande des seigneurs de Lusignan, qui, depuis longtemps, avaient des prétentions sur la Marche. Henri II rendit ce comté à Hugues de Lusignan. Vers la fin du XIème, siècle, des bandes de routiers se levèrent dans le Berry et mirent toute la contrée au pillage. Ils prenaient le nom de Cottereaux. Les seigneurs des pays voisins, de la Marche, de l'Auvergne, formèrent contre eux l'association des Capuchon, et les taillèrent en pièces dans plusieurs rencontres (1184). Pendant les guerres de Philippe-Auguste et de Jean sans Terre, le comté de la Marche, situé à la limite des possessions anglaises et françaises, se trouva exposé aux ravages des gens d'armes. Le comte Hugues le Brun suivit le parti du roi de France. Il était animé contre le roi d'Angleterre par des griefs personnels. Jean lui avait enlevé quelques châteaux et sa fiancée, fille du comte d'Angoulême (1201). En 1206, les deux rois signèrent une trêve de deux ans ; Hugues le Brun fut un des garants de Philippe-Auguste.
Philippe, poursuivant l'œuvre de Louis le Gros et prenant au sérieux son titre de roi, était pour les grands vassaux un maître incommode. Hugues de Lusignan ne lui resta pas longtemps fidèle. Il se ligua en 1213 avec Jean sans Terre, son ancien ennemi. Mais la paix fut bientôt rétablie. On nomma des arbitres pour les infractions commises dans le Berry, l'Auvergne, le comté de la Marche et le Limousin ils se réunirent entre Aigurande et Cuzon, châteaux du comté de la Marche. Pendant la minorité de Louis IX, la maison de Lusignan s'associa à la réaction féodale tentée contre la régente, Blanche de Castille. Le comte de la Marche prit les armes comme le duc de Bretagne et le comte de Champagne ; mais, comme eux, il fut obligé de se soumettre (1227). Ses successeurs régnèrent sans éclat jusqu'à la fin du XIIIème, siècle. En 1308, Gui de Lusignan, mourant sans enfants, légua le comté de la Marche à Philippe le Bel. Le territoire qui forme aujourd'hui le département de la Creuse fut alors presque tout entier réuni au domaine royal sauf la terre de Combraille, qui appartenait à la maison d'Auvergne. Le comté de la Marche fut érigé en pairie par lettres patentes données à Paris, au mois de mars 1316, en faveur de Charles de France, comte de la Marche.

Le Château de Chambord
Paysage de la Creuse

Charles succéda à son frère Philippe le Long (1322) ; et ainsi cette pairie fut éteinte.
Mais, comme le même roi donna le comté de la Marche à Louis de Bourbon en échange du comté de Clermont en Beauvoisis, il fut érigé de nouveau en pairie par lettres patentes du mois de décembre 1327. Il passa dans la maison d'Armagnac par le -mariage d'Éléonore, fille de Jacques de Bourbon, avec Bernard d'Armagnac, comte de Pardiac et de Castres. Leur fils, Jacques d'Armagnac, duc de Nemours, comte de la Marche, de Pardiac, de Castres et de Beaufort, vicomte de Murat, seigneur de Leuze, de Condé et de Montagne-en-Combraille, fut l'ennemi et la victime de Louis XI. Il périt par la main du bourreau (août 1477). Le roi confisqua ses biens, et donna le comté de la Marche à Pierre II de Bourbon, sire de Beaujeu, qui avait épousé Anne de France. Suzanne de Bourbon, leur fille, porta ce domaine en dot au connétable Charles de Bourbon. Celui-ci était déjà comte de Montpensier et dauphin d'Auvergne, duc de Bourbon, d'Auvergne et de Châtellerault, comte de Clermont en Beauvoisis, de Forez, de Gien, vicomte de Carlat et de Murat, seigneur de Beaujolais, de Combraille, de Mercœur, d'Annonay, de La Roche- en-Régnier et de Bourbon-Lancy.
La trahison du connétable anéantit cette puissance redoutable de la maison de Bourbon. Ses biens furent confisqués en 1523. Le comté de la Marche passa à Louise de Savoie, mère de François ler; après la mort de cette princesse, il rentra dans le domaine de la couronne. François 1er le donna, par lettres du 12 juin 1140, à son troisième fils, Charles de France, pour le tenir en pairie mais ce prince mourut le 9 septembre 1545. Depuis lors, la Marche ne fut plus détachée de l'unité nationale. La féodalité s'était transformée en noblesse. Au XVIIIème, siècle, le comté de la Marche fut le titre des fils aînés des princes de Conti. L'histoire de la province n'est pas riche en détails intéressants. Durant les désastres de la guerre de Cent ans, les villes et les seigneurs ne trahirent pas la cause de la France. Le sire de Boussac, chambellan de Charles VII, le servit jusqu'au crime. Lorsque la guerre civile vint se mêler à la guerre étrangère, et que le dauphin souleva la Praguerie, Charles VII traversa la Marche en poursuivant son fils rebelle (1440). On a retrouvé au Brilish Museum des lettres royales du 4 décembre 1545, par lesquelles sont institués, dans la sénéchaussée de la Marche, cinq commissaires, à l'effet de percevoir, d'après un nouveau mode, un aide pour la solde des gens d'armes. Ce sont « Nos amis et féaulx conseillers et chambellans, le sire de Culant, maître Jehan Tudert, maistre des requêtes ordinaires de notre hôtel, les sénéchal et chancelier de la Marche, et Pyon de Bar, notre valet de chambre ». Il existe au cabinet des titres de la Bibliothèque nationale des quittances de ce Pyon de Bar. Le 1er, décembre 1445, il avait reçu de Jacques de la Ville la somme de 100 livres à titre de commissaire ordonné pour assoir au comté de la Marche la portion à l'aide de 300,000 francs, mis sus par le roi sur les pays de Languedoc au mois de janvier précédent. « Vous mandons et commettons que les gens d'armes qui sont du pays et ressort de la comté de la Marche soient dorénavant payés, selon l'ordonnance que nous avons de présent faite, à commencer le premier jour de janvier prochain venant. C'est assavoir en argent 21 livres tournois par lance fournie de six personnes et six chevaux ; plus pour 10 livres tournois en nature. Et voulons toutes manières de gens être à ce contribuables, excepté gens d'Église, nobles vivant noblement, et autres qui, par nos dernières ordonnances, en étoient exemptés. Et avec ce mettez sus, audit pays et ressort de la Marche, avec les frais raisonnables ci-après déclarés, et outre le fait et payement desdits gens d'armes, la somme de 5,000 livres tournois, 500 livres tournois pour les frais. Laquelle somme est pour et au lieu de l'aide de 200,000 livres tournois que de nécessité étions contraint mettre sus en notre pays comme l'année passée. Mais, considéré la pauvreté de notre dit peuple et la charge qu'ils ont desdits gens d'armes, nous avons modéré ledit, pays, pour sa portion dudit aide, à ladite somme de 5,000 livres tournois, et 500 livres tournois pour les frais. » Sous Louis XI, les états de la haute et basse Marche demandèrent à se réunir pour une imposition commune, et le roi les y autorisa (1478).

Note

Le Village de Masgot


Le Château de Chambord
Une sculpteur à Masgot
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Situé à une vingtaine de kilomètres au sud-est de Guéret, le village de Masgot offre aux visiteur un lieu unique où préside, l’œuvre de François Michaud. Ce paysan sculpteur a créé un ensemble de statue qui agrémente ce petit village..

Les états de cette province cessèrent de s'assembler au XVIIer siècle, après la victoire de Mazarin sur la Fronde et le triomphe de l'absolutisme. En 1531, la province fut affligée par les inondations et par la famine. La Creuse et la Gartempe débordèrent. « Estoit en ladite saison grand cherté de blés et de vins; car le setier de froment se vendoit 50 sols, le setier de seigle 40 sols et plus, etc. » C'est l'année où le comté de la Marche fut réuni à la couronne. Bientôt après se tinrent à Poitiers les Grands-Jours, « qui jugèrent deux cents causes en deux mois et condamnèrent un grand nombre de gentilshommes d'Anjou, Touraine, Maine, Aunis, Angoumois et Marche. »
En 1553, les droits que les habitants prennent sur le sel furent vendus par le roi Henri II aux habitants du pays de Poitou, Saintonge, ville et gouvernement de La Rochelle, Angoulême, haut et bas Limousin, haute et basse Marche, qu'on appelle à cause de cela le pays du franc salé.

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Le Château de Boussac a été construit au XVème siècle, par Jean de Brosse a l'emplacement de la forteresse détruite par les anglais. Il a été remanié aux XVIème et XVIIème siècles

Sous le règne de Henri III, la Réforme pénétra dans la Marche, mais elle n'y fit pas de progrès. Pendant les guerres religieuses, le sieur de Saint- Marc était commandant pour l'Union au pays de la Marche. Il périt en allant au secours de Handan, chef des ligueurs en Auvergne (1590). Les paysans de la Marche prirent part à la révolte des Croquants, en 1594.
Aux états de 1484 avaient paru les députés du comté de la Marche. Il n'en vint aucun à ceux de 1593.
En 1614, la sénéchaussée de la haute Marche envoya aux états généraux Georges de La Roche-Aymon, sieur de Saint-Maixent; Gabriel, sieur de Malité; et Jean Vallenet, lieutenant particulier à Guéret.
Les Grands-Jours, tenus à Limoges en 1605, n'avaient pas plus épargné les nobles brigands de la Marche que ceux du Limousin ; mais l'esprit féodal n'était pas encore détruit dans ces provinces presque sauvages. La royauté devait longtemps encore y rencontrer des ennemis. « Le 17 mars 1617, dit le Mercure francois, le prince de Joinville partit de Paris pour aller en son gouvernement d'Auvergne, y lever des troupes et avoir l'œil sur les pratiques qui se faisoient au pays de la Marche, bas Limousin et provinces voisines, par M. de Bouillon, qui sollicitoit une assemblée générale de ceux de la religion réformée pour les exciter à se soulever et prendre les armes ». Vingt ans après reparaissent les Croquants.« On dit qu'en Limousin,la Marche, l'Auvergne et le Poitou, sont élevées plusieurs troupes de gens, sous le nom de Croquants, lesquels font une guerre aux partisans, et qu'on parle en deçà d'envoyer vers eux pour les apaiser. »

Note

Saint Goussaud


Saint Goussaud
Lanterne des Morts de Saint Goussaud
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En parcourant Internet, à la recherche d’un lieu, il nous arrive de découvrir une page d’un site qui nous dirige vers un lieu inconnu, jusqu’au moment de sa découverte, et la nous voyons défiler une série de photos qui nous incite à en savoir plus ce village. C’est aisi que j’ai découvert le charmant village Saint Goussaud, petit village qui n’a que 165 habitants (2019) La commune de Saint-Goussaud est située à l'est des monts d'Ambazac, au cœur des monts de la Marche, dans la partie que l'on nomme traditionnellement monts de Saint-Goussaud. Saint-Goussaud abrite le deuxième sommet des monts d'Ambazac, le puy de Jouer (ou mont Jouer), qui culmine à 694 mètres. Le bourg est quant à lui situé à environ 660 mètres d'altitude. La relative rudesse du climat et l'enclavement qui en découle l'hiver donnent à Saint-Goussaud un caractère davantage montagnard qu'aux communes creusoises des alentours comme Mourioux-Vieilleville, Marsac ou Saint-Pierre-Chérignat. Cela se ressent notamment dans l'architecture locale et dans certaines traces de la vie passée, comme les loges en pierre sèche qui abritaient les bergers en cas de mauvais temps.

Au commencement de la guerre de la Fronde, le marquis d'Effiat était gouverneur de la haute et basse Marche (1649). Aubusson et Guéret figurent dans la liste générale des villes où furent envoyées, le 2 août 1652, les lettres circulaires de la ville de Paris invoquant l'appui des autres citésdu royaume. Aubusson et Guéret ne répondirent pas. La Marche était alors un pays perdu au milieu de la France. Qu'on en juge par les impressions de voyage du célèbre comte de Forbin, qui la traversa en 1684.« Comme le service du roi ne demandoit pas ma présence à Rochefort, car la saison étoit déjà fort avancée, mon oncle me conseilla d'aller en Provence, pour régler quelques affaires que j'y avois il m'ordonna en même temps de passer par Lyon et de parler à un homme qui lui devoit quelque argent. La route que j'avois à suivre étoit par le Périgord, le Limousin et l'Auvergne. La quantité de neige dont le pays étoit couvert le rendoit impraticable à un homme qui n'en avoit d'ailleurs aucune connoissance. Pour obvier à cet inconvénient, je me joignis aux muletiers qui partent deux fois la semaine de Limoges pour Clermont. Leur marche étoit si lente et si ennuyeuse que je me trouvois bien malheureux d'être obligé de m'y conformer. Aprês les avoir ainsi suivis pendant quatre jours, nous arrivâmes à un cabaret en rase campagne. J'étois auprès du feu à causer avec l'hôtesse, lorsque je vis entrer six hommes qui ressembloient bien mieux à des bandits. qu'à toute autre chose. Je demandai quels hommes c'étoient Ce sont, me répondit la maîtresse du logis, des marchands de Saint-Étienne en Forez, qui reviennent de la foire de Bordeaux; nous les voyons repasser ici toutes les années. Ravi de cette nouvelle, je leur fis civilité nous soupâmes ensemble et je m'associai avec eux pour tout le reste du voyage. Il tomba dans la nuit une si grande quantité de neige que les chemins en furent entièrement couverts. Mais ces marchands les avoient si fort pratiqués que, se conduisant d'un arbre à l' autre, ils ne s'égarèrent jamais. Comme nous marchions, un geai vint se percher devant nous à la portée d'un fusil. Un de mes compagnons de voyage qui avoit un bâton, ou quelque chose qui paroissait tel, fit arrêter la troupe et ayant ajouté à ce prétendu bâton quelques ressorts qu'il renfermoit sans qu'il y parût, il en fit un fusil complet, tira sur l'oiseau et le tua. Nous devions nous séparer à Thiers, etc. » (Mémoires du comte de Forbin.)

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Felletin

Dans cette contrée presque sauvage, une seule ville, par son industrie et son commerce, méritait d'arrêter l'attention du voyageur. Aubusson comptait environ 12,000 habitants, presque le double de sa population actuelle. La fabrication de ses tapis, déjà célèbres, occupait un très grand nombre d’ouvriers. La plupart étaient protestants. La révocation de l'édit de Nantes (1685) les força de s'expatrier. Ils émigrèrent en Suisse et en Allemagne. Ainsi la Marche subit, comme les provinces de l'Ouest, les effets désastreux de l'intolérance. Colbert n'était plus ; Louvois dominait dans les conseils de Louis XIV; et le travail national, un moment ranimé sous l'administration d'un homme d'État qui comprenait les vrais intérêts de la France, allait être sacrifié désormais aux fantaisies de l'ambition et de l'orgueil.
La France n'a guère traversé de périodes plus douloureuses que la fin du règne de Louis le Grand. Elle perdit même, pendant la guerre de la succession d'Espagne, les consolations de la gloire ; et, la fortune épuisant contre nous toutes ses rigueurs, le froid et la famine se coalisant avec l'Europe, la nation expia cruellement les prétentions de son maître à la monarchie universelle. La Marche ne put échapper aux adversités de la patrie ; mais, du moins, grâce à sa position centrale, elle ne fut pas atteinte par le fléau de l'invasion. Grâce au caractère de ses habitants, elle évita les maux de la guerre civile ; les fils des Croquants ne suivirent point l'exemple des Camisards. La haute Marche faisait partie, ainsi que le pays de Combraille, de la généralité de Moulins, mais elle n'en partageait point toutes les charges ; plus heureuse que le Bourbonnais et le Nivernais, provinces de grandes gabelles, elle était comprise dans le pays rédimé de l'impôt du sel. Le pays rédimé ne payait qu'un droit modique perçu sous les noms de convoi, de traite, de Charente, etc., sur tous les sels extraits des marais salants pour l'approvisionnement des habitants. Le commerce du sel étant libre dans cette partie de la France, on ne peut pas, dit Necker, en connaitre la consommation avec autant de certitude que dans les parties du royaume où le privilège exclusif du débit est entre les mains du roi. Il y a lieu de l'évaluer à environ 830 000 quintaux ; et cette quantité, rapportée à une population de 4 025 000 âmes, ferait environ dix-huit livres pesant par tête d'habitant de tout sexe et de tout âge. La valeur courante varie depuis six jusqu'à dix et douze francs. Necker les portait, pour les provinces de grandes gabelles, à 62 livres par quintal ; pour celles de petites gabelles, à 33 livres 10 sous. La Marche, voisine du Berry et du Bourbonnais, leur fournissait en contrebande des quantités considérables de sel, et ses faux sauniers faisaient une rude guerre aux gens du roi.
Enfin, la Révolution de 1789 abolit les douanes intérieures et répartit également les charges publiques entre tous les départements de la France. Les contrebandiers, abandonnant les provinces du centre, durent renoncer à leur commerce ou changer le théâtre de leurs exploits. Ils n'avaient plus rien à faire dans la Marche. Pendant la période révolutionnaire, le département de la Creuse n'eut pas à souffrir des tourmentes politiques. La Terreur n'y fit point couler le sang. Les nobles, peu nombreux, émigrèrent ou se soumirent ; la vente des biens du clergé eut lieu sans scandales et sans bruit, et la guerre civile ne trouva point d'armée sur cette terre qui ne porte point le fanatisme.

Le Château de Chambord
Le château de Bouganeuf

La Creuse ne fournit de soldats que pour combattre les ennemis de la France. Ses volontaires servirent avec honneur sous les drapeaux de la République. Un de leurs bataillons (c'est M. Joullieton qui atteste ce fait dans son Histoire de la Marche) reconnut les petits-fils des proscrits de 1685 dans un village des bords du Rhin où s'était conservé le patois marchais. Nous ne pouvons pas terminer cette histoire du département de la Creuse sans parler des émigrations annuelles. Le pays est trop pauvre pour nourrir ses habitants ; il ne fournit pas en céréales une récolte suffisante à la consommation; il ne produit pas de vignes, et, pour remplacer le vin, le paysan n'a point de cidre ni de bière. Un grand nombre d'objets de première nécessité sont importés des départements voisins. Pour compenser la perte du numéraire amenée forcément par toutes ces causes, il faut une ressource extraordinaire ; les Creusois émigrent. Nous emprunterons à M. de Partouneaux, ancien secrétaire général du département, quelques détails sur ces voyages périodiques dont l'usage date de temps immémorial. Le nombre des émigrants est chaque année de plus de trois mille maçons, paveurs, charpentiers, tailleurs et scieurs de pierres, tuiliers, couvreurs, peintres en bâtiment, peigneurs de chanvre ou de laine, scieurs de long, etc. tous partent et reviennent à des époques fixes. Peu d'ouvriers entrent en campagne avant l'âge de quinze ans. Souvent le père loue son fils à un maitre ouvrier pour neuf mois. Les ouvriers voyagent par troupes de quatre à douze. Ces groupes restent, autant que possible, associés dans tous leurs travaux. Le froid est le signal du retour pour ceux qui se sont mis en route au mois de mars. Rentré dans la maison paternelle, le jeune ouvrier dispose des produits de son travail selon sa position relativement à la famille. S'il a des frères et que lui seul ait émigré, il remet à son père les bénéfices de sa campagne, qui sont ordinairement employés dans l'intérêt de la communauté, comme compensation du travail de ses frères qui ont cultivé la propriété commune. Le père satisfait avec cet argent aux charges de la famille, ou s'en sert pour acheter quelques morceaux de terre. Mais, vers l'âge de dix-huit ans, les fils s'émancipent et se forment un pécule particulier pour devenir maitres. Les ouvriers de l'arrondissement d'Aubusson se dirigent plus spécialement vers les départements de la Seine, du Rhône, de la Loire, du Cher, de la Nièvre, de l'Yonne, de la Côte-d'Or, de la Vendée, du Puy-de-Dôme, de la Charente-Inférieure, de Saône-et-Loire, de l'Allier, du Jura; ceux de l'arrondissement de Bourganeuf, vers les départements de la Seine, du Rhône, de Seine-et-Marne; ceux de l'arrondissement de Boussac, vers les départements de la Seine, du Cher, de la Nièvre, de l'Allier, du Loiret, de la Saône et de l'Indre; enfin ceux de l'arrondissement de Guéret, vers les départements de la Seine, du Loiret, de Seine-et-Marne, de l'Yonne, du Cher, de la Côte-d'Or, du Rhône, de la Vendée, de la Nièvre, de l'Indre, de l'Allier et de Loir-et-Cher. D'après la statistique de M. de Partouneaux que nous avons citée, le nombre des maitres est à celui des ouvriers comme 1 est à 23 ; le bénéfice moyen de la campagne d'un maitre est de 300 francs, et celui d'un ouvrier de 164 ; 876 maitres et 21 612 ouvriers ont rapporté dans le département, pour bénéfice de la campagne d'une année, la somme de 3 872 194 francs. Une telle race, travailleuse, patiente, probe, économe, mérite certainement l'estime, si elle n'inspire pas toujours la sympathie. La Creuse n'est pas, il est vrai, féconde en grands hommes ni même en hommes connus. On ne peut nier que la moyenne des intelligences n'y soit assez élevée ; mais toutes les forces de l'esprit y sont uniquement appliquées aux affaires. Il est peu de départements où la chicane fasse plus de ravages ; ce sont trop souvent, hélas les tristes fruits de la pauvreté.


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Le musée de Guéret installé dans l'hôtel des Moneyroux

Guéret


C'est au VIIème siècle que Lantarius, comte de Limoges, persuada le moine Pardulphe (ou saint Pardoux) de rejoindre son domaine rural de Waractus. Pardulphe, jusqu'alors ermite réputé pour ses pouvoirs de thaumaturge, y devint abbé d'un monastère autour duquel un village se construit. L'ensemble fut rasé par les Vikings au IXème siècle, mais une modeste cité y fut reconstruite, donnant naissance à Guéret.
En 1514 la ville devint capitale de la Marche. Puis en 1790 sa vocation de siège administratif se voit confirmée lorsque la ville est choisie comme chef-lieu de département. Entre ces deux dates, Guéret connait plusieurs insurrections contre l’impôt, la maltôte : le 1er juin 1705, suivant l’exemple des habitants de Limoges, plusieurs centaines d’émeutiers attaquent les employés des Fermes générales et les huissiers, tous chargés de prélever l’impôt. Dans la mouvance, la foule lapide l’entrepôt de la ferme des tabacs. Dans ces affaires, la solidarité populaire se manifeste et les autorités municipales préfèrent ne pas agir. En 1785, à nouveau plusieurs centaines d’habitants de la ville réussissent à libérer une femme.
En juin 1848, les révoltés d'Ajain sont des paysans des communes d'Ajain, Ladapeyre et Pionnat qui marchent sur Guéret. Ils veulent délivrer leurs camarades emprisonnés pour s'être opposés à l'impôt que l’Assemblée conservatrice vient de voter en juin 1848. À l'entrée de la ville, l'affrontement avec la Garde nationale fait seize morts parmi les manifestants.
Depuis le Moyen Âge, dans toutes les communes du département, beaucoup d'hommes allaient tous les ans dans les grandes villes, sur les chantiers du bâtiment, pour se faire embaucher comme maçon, charpentier, couvreur... C'est ainsi que les maçons de la province de la Marche, aujourd'hui la Creuse devinrent bâtisseurs de Cathédrales. En 1624, ils construisirent la digue de La Rochelle. Au XIXème siècle, ils participèrent à la construction du Paris du baron Haussmann. Initialement temporaire de mars à novembre, l'émigration devint définitive : ainsi la Creuse a perdu la moitié de sa population entre 1850 et 1950.


Evaux les Bains


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l'Eglise Sainte Valérie à Chambon sur Voueize

La ville a été fondée il y a plus de 2 000 ans par les Romains, qui y découvrirent et développèrent des thermes autour des sources d'eau chaude. Connue sous le nom d'Ivaonum à l'époque, ce nom se référait au dieu celtique Ivaos. Un lieu de culte chrétien se développa autour de la tombe de l'ermite Marien, mort au VIème siècle.
Capitale de la Combraille au XIIIème siècle sous le règne d'Alphonse de Poitiers.
Plus tard, elle fut assiégée pendant la Guerre de Cent Ans (1337-1453) par les Routiers.
La station thermale abandonnée depuis le Vème siècle, connaît un début de renouveau au XVIIème siècle.
Elle fut chef-lieu de district entre 1790 et 1800.
L'hôpital bénévole 50 bis de l'ancien Ordre du Verbe incarné fut installé pendant la Première Guerre mondiale dans le couvent attenant à l'église d'Évaux, les religieuses ayant été dispersées par les lois anti-congrégationnistes du début du siècle.
Les affections les plus couramment relevées sont : tuberculose, tétanos, méningite, myocardite. Les malades venaient le plus souvent d'une formation sanitaire installée au couvent.
Il va recevoir 1 740 patients, six vont y décéder ; le premier en janvier 1915 et le dernier en juin 1918, cinq sont enterrés dans le carré militaire du cimetière d'Évaux.
L'ancien couvent du Verbe incarné, devenu hôpital, sera détruit par un incendie accidentel le 12 septembre 1942.
L'établissement thermal a été réquisitionné par les autorités de Vichy de 1942 à 1944. De nombreuses personnalités de la Troisième République furent détenues dans le grand hôtel, parmi lesquelles : Édouard Herriot et Léon Jouhaux ainsi que des généraux, des députés, des juifs et des personnalités diverses. Gardées par un groupe mobile de réserve, elles furent libérées le 8 juin 1944

 
Aubusson

Aubusson


Note

Les tapisseries d'Aubusson


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Les tapisseries d'Aubusson

Les origines de la tapisserie sont incertaines. Certains auteurs disent qu'elle doit son origine à des Sarrasins qui se seraient installés sur les rives de la Creuse après leur défaite à Poitiers en 732. Ainsi que l'écrit l'abbé Lecler : « Attribuer l'origine d'Aubusson à une troupe de Sarrasins qui, échappés aux coups de Charles-Martel en 732, se réfugièrent en ce lieu, c'est faire du roman, et non de l'histoire. Il est bon de remarquer que c'est l'expression tapis sarrasinois, donné à un genre de tapis fabriqué à Aubusson, qui a donné lieu à cette légende. » Selon d'autres auteurs tel Adrien Proust ou Adolphe Blanqui « Il est prouvé que des ouvriers de cette nation s'y établirent, par les réglemens du Châtelet pour la communauté des maîtres tapissiers, lesquels réglemens reconnaissent les Sarrasins pour les plus anciens de ce corps »
Une autre origine possible est peut-être liée à Louis Ier de Bourbon, alors comte de la Marche. Il avait confirmé les privilèges d'Aubusson en 1331. En 1310, Louis de Bourbon avait épousé Marie de Hainaut décédée en 1354. Autant d'éléments qui peuvent laisser supposer que le comte de la Marche, voire sa femme, auraient incité des tapissiers flamands à venir sur les bords de Creuse dont on se plaisait déjà à vanter la qualité des eaux acides pour dégraisser la laine et alimenter les teintures.
Que ce soit à l'initiative de Louis de Bourbon, ou, peut-être, de marchands désireux de profiter d'une opportunité locale, l'économie drapière se reconvertit. Les paysans possédaient traditionnellement des troupeaux de moutons dont la laine était valorisée localement. Elle allait désormais permettre la fabrication de tapisserie. L'influence flamande fut d'emblée évidente dans les ateliers : même technique de la basse lisse, même sainte patronne en la personne de Sainte Barbe.
Au demeurant, les premières tapisseries connues d'Aubusson ont été tissées par les frères Augeraing en 1501.

Une église de Bretagne
Aubusson

Le site actuel de la capitale creusoise de la tapisserie est habité au moins depuis la période gallo-romaine1. Toutefois, sur le territoire de la commune, le Camp des Châtres, longtemps considéré comme un ancien camp romain, s'est révélé remonter à l'âge du fer.
Le nom latinisé de la ville est attesté sous la forme Albuciensis en 936 et sous la forme Albuconis en 1070. L'origine du nom proviendrait d'un nom d'homme, Albucius.
De la fin du IXème siècle au XIIIème siècle, le patronyme d'Aubusson est celui des vicomtes d'Aubusson, l'une des branches de la Maison de Limoges. Au XIIIème siècle, la vicomté d'Aubusson passe entre les mains de la Maison de Lusignan dont étaient issus les Comtes de la Marche. À partir du XVIème siècle, ce sont des membres de la famille royale qui porteront le titre de Comte de la Marche.
Depuis le Moyen Âge, dans toutes les communes du département, beaucoup d'hommes allaient tous les ans dans les grandes villes, sur les chantiers du bâtiment, pour se faire embaucher comme maçon, charpentier, couvreur... C'est ainsi que les maçons de la province de la Marche, aujourd'hui la Creuse devinrent bâtisseurs de Cathédrales. En 1624, ils construisirent la digue de La Rochelle. Au XIXème siècle, ils participèrent à la construction du Paris du baron Haussmann. Initialement temporaire de mars à novembre, l'émigration devint définitive : ainsi la Creuse a perdu la moitié de sa population entre 1850 et 1950.


Bourganeuf


Le Château de Chambord
Bouganeuf

Cette ville ne possède qu'un monument remarquable, encore ne l'est-il que par les souvenirs qu'il éveille; c'est la tour de Zizim. Djem, vulgairement appelé Zizim, était fils de Mahomet II, le vainqueur de Constantinople. II naquit en 1459. Après la mort de son père, il disputa le trône à son frère ainé, Bajazet II (1481, 1482). Deux fois vaincu, il chercha un refuge auprès des chrétiens et se rendit à Rhodes auprès de Pierre d'Aubusson, grand maitre de l'ordre de Jérusalem. Celui-ci lui promit d'abord des secours ; mais, soit que le siège de 1480 eût épuisé les ressources des chevaliers, soit qu'il eût lassé leur énergie, Djem, au lieu de l'appui qu'il attendait, n'obtint pas même l'hospitalité due au malheur. Pierre d'Aubusson le retint captif. De prison en prison, il fut transféré en Savoie et en France. Le grand maitre lui donna enfin pour demeure le grand prieuré de Bourganeuf. Djem y resta jusqu'en 1489. C'est pendant son séjour que fut construite la tour qui porte son nom. Cette tour, très élevée et très solide, est toute revêtue de pierres taillées en bossage. Le sommet est couronné par une plate-forme; on y arrive par un escalier tournant, en coquille de limaçon, pratiqué dans l'épaisseur des murailles l'intérieur est divisé en six étages; au rez-de-chaussée, le prince avait fait construire des bains dans le goût oriental. On conserve à Boussac trois pans de tapisserie de haute lice qui, suivant M. Aucapitaine, furent exécutés par Zizim au château de Bourganeuf. « Sous le froid et brumeux climat de la Marche, Djem cherchait à s'entourer des souvenirs de ce chaud et voluptueux Orient qui l'avait vu naitre. L'almée du sérail, la sultane favorite, est représentée dans ces tapisseries entourée de plantes et d'animaux orientaux tantôt elle fait de la musique, tantôt elle admire ses bijoux, ou reçoit un étendard armorié à écusson semé de croissants. » En 1489, Pierre d'Aubusson remit son hôte, ou plutôt son prisonnier, au pouvoir du pape Innocent VIII qui reçut, pour le garder, une pension du sultan. Le successeur d'Innocent, Alexandre VI Borgia, livra Djem au roi de France, Charles VIII, qui comptait s'en servir contre le sultan. Charles VIII, maitre de Naples, méditait la conquête de Constantinople. Le fils de Mahomet lui semblait un instrument utile pour semer la discorde entre les ennemis du monde chrétien. Tout à coup Djem mourut (1495). Alexandre VI, gagné par l'or de Bajazet, lui avait, dit-on, versé le poison des Borgia.
La petite ville de Bourganeuf possédait deux manufactures de porcelaine, des fabriques de papier, des briquèteries, des tanneries, des chapelleries et confiseries. Elle fait un commerce assez important, principalement de bois. Dans ses environs on a exploité plusieurs mines de houille.


La Tour Zizim de Bourganeuf

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La Tour Zizim


Le Château de Chambord
Le château de Bouganeuf

Le château de Bourganeuf a été édifié par les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem vers 1150. La Tour Zizim a été construite entre 1484 et 1486 pour accueillir en résidence forcée le Prince Zizim. De forme ronde, elle présente sept étages voûtés. Les murs de la tour sont d’une épaisseur de 2,80 m. Un escalier en colimaçon conduit aux sept étages jusqu’au sommet de l'édifice coiffé d'une superbe charpente.
Zizim, né le 22 décembre 1459 et décédé le 24 février 1495, est le fils du sultan Ottoman Mehmed II.
Zizim était le plus jeune frère et rival du sultan Bayezid II (Bajazet II). À la mort de Mehmed II, le 3 mai 1481, la lutte s'engagea entre les deux frères pour le contrôle de l'empire.
Bayezid arriva à Constantinople le 21 mai 1481 et y fut déclaré Sultan. Six jours plus tard, Zizim prit le contrôle de la ville d'İnegöl avec une armée de 4 000 hommes. Bayezid envoya son armée sous le commandement du vizir Ayas Pasha pour tuer son frère. Cette armée fut vaincue le 28 mai par Zizim, qui se proclama lui-même sultan d'Anatolie, avec Brousse pour capitale. Il proposa alors à son frère de partager l'empire avec lui, laissant seulement l'Europe à Bayezid. Celui-ci, furieux, rejeta la proposition et se mit en route pour Brousse. La bataille décisive entre les deux frères eut lieu près de la ville de Yenişehir. Zizim fut vaincu et s'enfuit au Caire.
Au Caire, Zizim reçu une lettre de son frère lui offrant 1 million d'akçes (la monnaie ottomane) pour renoncer au trône. Zizim rejeta l'offre et lança une campagne en Anatolie l'année suivante. Le 27 mai 1482, il assiégea Konya mais fut rapidement forcé de se retirer vers Angora. Il envisagea alors de tout abandonner et de rentrer au Caire, mais toutes les routes vers l'Égypte étaient sous le contrôle de Bayezid.
Pierre d'Aubusson, un chevalier de l'Ordre de Malte invita alors Zizim à Rhodes. Le 29 juin il s'y rendit comme invité, mais les chevaliers le trahirent et il fut fait prisonnier et envoyé en France. Bayezid envoya un messager en France pour qu'il y soit gardé en captivité. Il offrait 40,000 akçes annuels en or pour couvrir les besoins de son frère.
Le pape Innocent VIII entreprit de lancer une nouvelle croisade en utilisant Zizim mais cette idée fut réprouvée par les monarques européens. Il proposa également à Zizim de se convertir au christianisme, mais celui-ci refusa. Il fut néanmoins utile lorsque Bayezid entreprit de lancer une campagne contre les nations chrétiennes des Balkans, le pape menaçant de libérer le prétendant au trône.
En France, Zizim resta notamment en captivité environ un an au château de Rochechinard, dans le Dauphiné à partir de 1483, puis au château de Bourganeuf entre 1486 et 1488, dans la tour Zizim construite à son intention.
Zizim mourut à Capoue le 25 février 1495. Son corps ne fut rapatrié en terre ottomane que quatre ans après sa mort. Il fut enterré à Brousse




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