Département du sud-ouest de la France il est
limitrophe des départements des Hautes-Pyrénées, de la Haute-Garonne,
de Tarn-et-Garonne, de Lot-et-Garonne, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques.
Pays de plaines et de vallon c'est le Gers, afluent de la Garonne qui
lui à donné son nom. La longueur de son cours d'eau est de 175,6 km.
Il prend sa source sur le plateau de Lannemezan, dans les Hautes-Pyrénées
(65), et se jette dans la Garonne au sud d'Agen, en Lot-et-Garonne (47).
Le département du Gers est formé, du Condomois, de l'Armagnac et d'une
petite partie du Comminges, pays compris dans la, Gascogne et dépendant
de la ci-devant province de Guyenne, Il tire son nom de la rivière du
Gers, qui le traverse dans toutes a longueur du sud au nord. Ses bornes
sont :au nord le département de Lot-et-Garonne, au nord-est celui de
Tarn-et-Garonne, à l'est celui de la Haute-Garonne, au sud ceux des
Hautes et des Basses Pyrénées, à l'ouest celui des Landes.
Le territoire de ce département est généralement montueux, élevé, et
presque entièrement formé de chaînes de coteaux plus ou moins élevés,
dont la direction générale est du sud au nord. : Trente huit cours d'eau
y déterminent autant de vallées, dont la largeur variée de 20 à 6 320
mètres. Ces vallées sont constamment bornées à gauche et à droite, c'est-à-dire
de l'ouest à l'est, par des chaînes de coteaux qui dans certains départements,
seraient regardés comme des montagnes, mais qui ne peuvent être ainsi
désignés dans une région où l'œil les compare aux Pyrénées. Ces chaînes
doivent naturellement être plus ou moins larges, selon que les vallées
qu'elles séparent sont plus ou moins éloignées l’une de l'autre. En
remontant au nord, on aperçoit que-ces chaînes de coteaux s élèvent
progressivement servant, pour ainsi-dire, de gradins au superbe amphithéâtre
des Pyrénées, dont elles sont en quelque sorte là prolongation. En général
le terrain du département s'élève du nord au sud ; ainsi l'endroit le
plus bas doit se trouver dans les pentes les plus boréales, le plus
élevé dans sa partie méridionale, et la hauteur moyenne dans le centre.
En effet, si l'on remonte le cours du Gers, on verra que la commune
de las Martres, située au nord, sur les limites du département de Lot-et-Garonne,
n'est élevée au dessus du niveau de la mer que de 97 mètre ; là hauteur
d'Auch, au-dessus du même niveau, est de 220 mètres ; tandis que celles
des coteaux de Mont-d'Astarac se trouve de 390 mètres
Les Gascons, dit l'auteur de l'Annuaire du
Gers, Gascon lui-même, ont de l'esprit, de la gaieté : on croit
qu'ils en sont redevables au climat et à leur patois. Leur réputation
de fanfarons et exagérateurs doit être attribuée aux cadets de famille,
forcés d'aller chercher fortune au loin. — Dans un pays sans commerce;
sans industrie et purement agricole, la fortune ne peut être augmentée
que par l'économie domestique, et établie que sur des propriétés
foncières ; ces propriétés étaient, dans le département du Gers
très divisées, même avant la révolution. On y était d'ailleurs régi
par les lois romaines ; elles permettaient aux pères délaisser,
par préciput, les trois quarts de leur fortune à leur aîné, qui
avait encore son droit au partagé du reste. Cette manière de disposer
des biens était générale et avait pour conséquence de forcer les
filles à demander aux couvents un asile qu'elles eussent inutilement
cherché dans le mariage, et d'obliger les garçons, cadets de famille,
à se procurer au dehors, par l'épée, l'Eglise, la robe, le commerce,
etc., l'aisance dont ils avaient joui dans la maison paternelle.
Lorsque, loin de leur pays, avec toutes les apparences du besoin,
ils se laissaient aller, par un retour sur le passé, à parler des
châteaux, des gens, des chiens, des chevaux de tempère, introduisant
dans leurs récits, avec une vive gaieté, les hyperboles et la prosodie
de leur patois, les étrangers, étonnés d'un tel langage, ne pouvaient
le considérer que comme une fanfaronnade : on devait se plaire à
l'exagérer encore, par le penchant naturel qui porte à charger les
ridicules pour les rendre plus comiques. Telle fut sans doute l'origine
de la réputation des Gascons, qui cependant ne sont qu'un peu plus
industrieux, vifs, aimables enfin, que les autres Français. — Les
villes sont encore, dans le département, en petit nombre et peu
peuplées. Il y règne une grande simplicité de mœurs. Cette simplicité
se fait remarquer surtout dans les campagnes, où les paysans sont
patients, infatigables au travail, économes, dévoués à leurs parents,
attachés à leur pays. Leur nourriture est très frugale : ils ne
mangent de viande et ne boivent de vin que deux fois l'année, pour
animer la gaieté du carnaval, ou pour célébrer la fête du patron
du village ; quelque fois encore, mais par exception, aux noces
et aux enterrements, parce qu'on ne peut renvoyer à jeun les parents
venus de loin à ces cérémonies. — La vie des femmes n'est pas moins
laborieuse que celle des hommes. Les femmes mariées ont soin du
ménage, de la volaille, etc. Les jeunes filles tant qu'elles sont
enfants, gardent les bestiaux et les troupeaux. Dès qu'elles grandissent,
elles partagent tous les travaux de l'agriculture et toutes les
fatigues des hommes: Si leur famille est plus nombreuse que la métairie
ne le nécessite, elles se louent comme domestiques, et dans ce cas
il en est peu qui préfèrent les villes à la campagne. Elles craindraient
dépasser pour fainéantes, et de ne pas trouver de maris; les laboureurs
ne veulent pas à « du fille de ville » (c'est leur expression),
il leur faut une femme robuste et qui sache travaillera la terre.
Dans les campagnes le sang est pur, mais l'espèce humaine tend à
s'y rapetisser, autant à cause de la prématurité et de l'excès du
travail que de la nourriture peu substantielle. — Une- fille grande,
ayant de l'embonpoint, de larges épaules, de grands bras, de grands
pieds, le teint coloré et portant une forte teinte de hâle, est
certaine, si elle a la réputation d'être laborieuse, de se marier
à son choix. Tous les pères la rechercheront pour leur fils aîné.
Dan sce cas ils sont moins exigeants sur la dot, qui consiste ordinairement
en un lit, une ou deux paires de draps, une armoire commune, un
habit complet, une paire de souliers, une paire de sabots, et une
centaine de francs. Si, malgré sa robuste constitution, la jeune
femme ne donne pas à son mari plus de garçons que de filles, elle
éprouve bientôt sa mauvaise humeur et ses rebut ; mais si le mari
voit, croître le nombre de ses garçons, pour lui source d'aisance
et de richesses, il se montre heureux, tendre et fier, et à sa mort,
comme, un chef de tribu sauvage qui distribue à ses enfants ses
armes de guerre et de chasse, il partage entre ses fils tous ses
instruments de labeur et d'agriculture.
Les amours de la campagne ne ressemblent guère à ceux des villes.
Le jeune laboureur pince les bras d'une jeune fille, voilà la: déclaration
; quelque temps après la jeune fille s'assied familièrement sur
les genoux du jeune homme, qui l'y retient, voilà l'aveu .Pour aller
plus loin, il faut attendre le consentement des parents, surtout
celui du père du garçon.— Les mœurs sont d'ailleurs assez pures
chez les habitants des campagnes. Tout tend à l'union des familles
par le mariage, et les exemples de séduction y sont très-rares.
Les habitants du Gers ont une taille moyenne. Leur physionomie est
ouverte et franche, les. passions s'y manifestent avec énergie.
Le Gers a fourni à nos armées un grand nombre d'excellents officiers
et dé soldats qui se sont distingués par leur patience à supporter
les fatigues de la guerre et par leur courage dans les combats.
Il en coûte aux jeunes gens de quitter là maison paternelle;. mais,
une fois incorporés dans les régiments, ils s'y font remarquer par.
leur valeur et leur discipline
Les terres qui forment la superficie du sols
ont en général argileuses ; presque toutes reposent sur des bancs épais
de glaise et d'argile diversement modifiées.; ces bancs se succèdent
à une grande profondeur, et sont quelque fois séparés par de légères
couches de sable et par le tuf. Le noyau des coteaux est assez généralement
composé d'une pierre argilo-calcaire, La presque totalité du terrain
du Gers étant argileuse, pierreuse, compacte, et les chaleurs y étant
très-violentes, il en résulté qu'assez ordinairement les produits du
sol ne réussissent pas parfaitement. Il y a quatre-vingts ans, la contrée
dont a été formé le département était un pays presque stérile ; on n'y
rencontrait que quelques petites villes ou gros bourgs, dans lesquels
était réunie toute la population. Les campagnes désertes et misérables,
n'offraient que quelques hameaux épars', dont les habitants recueillaient
à peiné ce qui était indispensable au soutien dé leur existence. A cette
époque l’un des plus grands administrateurs du XVIII siècle M.d'Etigny,
nommé intendant de la généralité d'Auch, après avoir étudié-la nature
du pays, les mœurs, les besoins et les ressources des habitants, forma
le projet d'une amélioration générale, et en suivit, pendant seize années,
l'exécution. Par ses soins d'immenses travaux furent entrepris ; il
ouvrit de vastes communications, traversa la Gascogne de mille routes
diverses, en fit comme un jardin divisé par compartiments j et joignit
de-cette manière la Gascogne à l'Espagne et à l'une et à l'autre mer.
A l'aspect des merveilles enfantées par ce génie créateur, les cultivateurs
ouvrent les yeux et sortent de leur engourdissement ; ils remuent avec
vigueur les entrailles de la terre ; ils plantent des vignes magnifiques
; ils établissent leurs 'communications, et en dix ans ils décuplent
avec leur population, la quantité et le prix de leurs denrées diverses;
.Bientôt l'intérêt particulier encouragea le travail, et le travail
encouragé fit de la Gascogne une dés plus belles provinces du royaume,,
Plus tard, la suppression des dîmes diminua les charges des cultivateurs
la suppression des cloîtres enrichit l'agriculture de toutes les propriétés,
religieuses que les lois de la mainmorte retenaient dans l'inculture,
et ces propriétés, vendues par petites parties, tombèrent entre les
mains d'une multitude de pères.
Note : ce site officiel
du ministère de la culture vous donne toutes
les informations relatives à tous les lieux
et objets inscrits au patrimoine de chaque commune
d'un département.
Superficie :6 257 km²
Population: 187 181 habitants(2009)
Densité : 30 hab./km²
Nb de communes : 463
L'histoire du Gers se confond
avec l'histoire de la Gascogne au quelle se rattachait
cette partie du territoire National avant la division
administrative de la France en département par la loi
du 22 décembre 1789.
Le territoire du département du Gers était occupé, avant
la conquête romaine, par plusieurs peuplades qui appartenaient
à l'Aquitaine, telle que César et Strabon la circonscrivent,
c'est-à-dire à ce groupe de peuples d'origine vasconne
ou ibérienne répandus au sud de la Garonne. Ces peuplades
étaient celles des Auscii, des Elusates, des Lactorates,
dont les noms se reconnaissent dans Auch, Eauze, Lectoure
; néanmoins, une partie du département, celle où se
trouve Condom, appartenait à une peuplade celtique,
celle des Nitiobriges, qui empiétait quelque peu sur
la rive gauche de la Garonne.
Ces diverses cités furent uniformément comprises par
les Romains dans la province d'Aquitaine, puis dans
l'Aquitaine troisième ou Novempopulanie. La grande voie
romaine qui allait de Bordeaux à Arles les traversait
; entre Bazas et Toulouse, elle avait une station à
Eauze et une autre à Auch.
Les Wisigoths occupèrent toute l'Aquitaine, qui, sous
leur domination paisible, fut à peu près à l'abri des
secousses terribles de l'invasion. En 507, Clovis leur
enleva cette moitié de leur empire, qui s'étendait au
nord des Pyrénées et des Cévennes. La domination franque
ne put s'établir bien solidement dans la Novempopulanie.
Les discordes qui éclatèrent entre les descendants de
Clovis les empêchaient de rendre leur autorité présente
dans des pays si éloignés. Les Vascons, qui veillaient
du haut des Pyrénées sur cette contrée autrefois soumise
à leur puissance, trouvèrent l'occasion favorable et
se précipitèrent du val d'Aran et du col d'Altabiçar
.Bladaste, duc de Bordeaux, chargé par Chilpéric de
les arrêter, fut vaincu et tué en 581. Les Vascons s'établirent
dans le bassin de l'Adour et s'y maintinrent malgré
les efforts des successeurs de Chilpéric. Puis, lorsque,
au siècle suivant, Eudes, fils de Boggis, reconstitua
au profit de la nationalité méridionale le royaume d'Aquitaine,
ils se répandirent, sous ce règne si favorable, dans
toute la Novempopulanie, qui redevint véritablement
gasconne, et de race, et de mœurs, et de nom.
Deux siècles plus tard, l'empire de Charlemagne enveloppant
dans l'unité toutes les invasions barbares, même celle
des Vascons, un comté fut formé des territoires des
diverses peuplades mentionnées plus haut. Il fut appelé
Fedentiacus comitatus, comté de Fezensac. Ce comté,
devenu héréditaire, fut partagé en 920. Le comte Guillaume
Garcie, fils de Sanche le Courbé, duc de Gascogne, mourut
laissant deux fils, en faveur du plus jeune, il détacha
de son domaine l'Armagnac, qui correspondait au territoire
des anciens Auscii, et dont le chef-lieu était Auch.
Ainsi le Fezensac avait la supériorité sur l'Armagnac
comme appartenant à la branche aînée ; mais, en 1140,
cette branche s'étant éteinte, celle qui gouvernait
l'Armagnac en hérita, et le Fezensac descendit au rang
d'annexe. Les comtes d'Armagnac, devenus chefs de famille
et rendus puissants par cette acquisition, entrèrent
dès lors dans une voie d'agrandissement qui devait les
conduire à jouer un rôle considérable en France.
Si le Fezensaquet fut détaché en 1283 en faveur de Gaston,
fils cadet de Géraud V, douzième comte d'Armagnac, Bernard
VI, aîné de Gaston, ajouta le comté de Rodez à l'Armagnac
par son mariage avec l'héritière Cécile et, en 1295,
obtint le comté de Gavre et le château de Gavret. Les
mariages étaient fort habilement exploités par les comtes
d'Armagnac. Jean 1er, fils de Bernard VI,
se maria deux fois, et sa première femme lui valut la
Lomagne, la seconde le Charolais. De plus, un arrêt
de 1320 le maintint dans la possession de la vicomté
de Carlat, comme étant aux droits de Cécile de Rodez
sa mère. Dans l'orgueil de sa puissance croissante,
il s'intitulait par la grâce de Dieu, comte d'Armagnac,
de Fezenzac, de Rodez, de Carlat, de Lomagne, de Charolais,
de Gavre et des quatre vallées. Pendant tout le Xème
siècle, les Armagnacs devinrent des personnages considérables.
La guerre contre les Anglais ajouta beaucoup à leur
importance. Ils devinrent les chefs du parti français
dans tout le Midi. C'est un comte d'Armagnac qui, après
Poitiers, élève le premier la voix pour rassurer la
France et le premier prend des mesures pour arrêter
les succès des ennemis ; c'est lui qui, dans les états
de Niort, soulève contre eux toutes les populations
méridionales. Jean III, comme capitaine général des
armées françaises au-delà de la Loire, touchait mille
francs par mois, plus trente mille francs de pension
et les gages de sept cents hommes d'armes et il les
gagnait bien. C'est lui, en grande partie, qui chassa
du pays les routiers qui le désolaient.
Cette grande tâche nationale n'empêchait pas les comtes
d'Armagnac de vider leurs querelles féodales. Depuis
quatre-vingt-dix ans, ils étaient en guerre avec les
comtes de Foix, lorsque la paix se fit entre eux en
1377, grâce aux efforts du duc d'Anjou. Jean d'Armagnac
et Gaston de Foix eurent une entrevue et se promirent
de marier leurs enfants. Malheureusement, le jeune comte
de Foix mourut. Pour se dédommager, Jean Il jeta les
yeux sur la jeune comtesse de Comminges, afin de la
marier avec son fils Bernard. La mère de la comtesse
s'y refusait ; ce n'était point là un obstacle pour
un d'Armagnac. Jean les fit enlever toutes les deux,
enferma la mère au château de Lectoure et fit épouser
la fille, Marguerite, à son fils.
Le comte Jean III mourut, ne laissant que des filles.
Les états désignèrent pour lui succéder son frère Bernard.
C'est ce fameux Bernard VII qui acquit une si grande
et si terrible influence sur les affaires de la France
pendant le règne de Charles VI. Ses talents politiques
et militaires étaient remarquables, et il était surtout
muni d'une ambition qui ne reculait point devant les
crimes. Il lui déplut de voir le Fezensaquet aux mains
d'une branche cadette, d'autant plus que cette vicomté
était alors grossie du comté de Pardiac, par suite d'un
mariage contracté par l'un des précédents vicomtes.
Le vicomte actuel, Géraud III, fut donc attaqué, dépossédé
et mis à mort, ainsi que ses deux fils, sans autre forme
de procès. Ce n'était plus parmi les petits seigneurs
voisins que la maison d'Armagnac cherchait des alliances
; il lui en fallait de plus hautes, des alliances princières.
Bernard VII épousa Bonne, fille du duc de Berry, nièce
du roi Charles V. Après l'assassinat du duc d'Orléans,
en 1407, le nouveau duc Charles, neveu de Charles VI,
cherchant un homme puissant et habile qui pût donner
de la force à son parti et tenir tête à celui du duc
de Bourgogne, se tourna vers Bernard. Le seigneur gascon
saisit l'occasion, et, pour lier plus étroitement sa
fortune à celle de la maison d'Orléans, il fit épouser
sa fille au jeune duc. Ce fut lui qui prit dès ce moment
la direction du parti de son gendre à sa suite accoururent
dans le Nord les seigneurs gascons, aventuriers hardis,
pauvres, mais âpres à la curée, bientôt odieux aux hommes
du Nord.
Les Orléanais s'effacèrent sous les Armagnacs, dont
le nom prédomina et servit à désigner la faction des
blancs opposée à celle des bleus ou des Bourguignons.
Devenu maître de Paris et du roi en 1413, créé connétable
de France deux ans après, Bernard VII régna véritablement
pendant plusieurs années; mais, en 1418, une réaction
terrible ayant rouvert les portes de Paris aux Bourguignons,
les Armagnacs surpris, jetés dans les prisons, furent
égorgés en masse et Bernard VII parmi eux. Il laissait
deux fils, Jean IV, qui lui succéda, et Bernard, qui
fut comte de Pardiac. Jean IV acheta au duc de Bourbon
le comté de L'Isle-en-Jourdain. Ainsi, rien n'arrêtait
le progrès de cette maison, dont l'orgueil et le mépris
de toutes les lois humaines ne connaissaient pas de
bornes.
Le plus monstrueux des comtes d'Armagnac fut Jean V,
fils de Jean IV. Il s'éprit d'un incestueux amour pour
sa sœur Isabelle, la plus belle femme, au reste de ce
siècle, s'en fit aimer, vécut maritalement avec elle
et l'épousa même solennellement son chapelain fut obligé
de bénir cette coupable et trop féconde union sous peine
d'être jeté dans la rivière. Quiconque faisait des remontrances,
Jean le menaçait de sa, dague. Il avait mis sa conscience
en repos en faisant fabriquer une dispense, à l'insu
du pape, par Ambroise de Cambrai, alors référendaire
de la cour de Rome. C'est ce qu'il avoua lui-même plus
tard dans le procès qui s'ensuivit. Traduit, en effet,
devant le parlement, sous Charles VII, pour inceste,
pour meurtre et pour faux, il fut condamné, mais se
déroba au châtiment par la fuite. Louis XI eut le tort
de le réintégrer dans ses domaines, alors que, succédant
à son père, il se mit follement à contrecarrer tous
ses actes. Comme il eut dû s'y attendre, il fut payé
d'ingratitude et trouva sans cesse Jean V parmi ses
ennemis. Dès 1464, Jean V était dans la ligue a du Bien
public et marchait sur Paris avec six mille hommes de
cavalerie. Désabusé sur son compte, Louis XI, en 1469,
feignit de croire qu'un émissaire de l'Angleterre s'était
rendu à Lectoure, accusa Jean de haute trahison et envoya
contre lui Chabannes avec une armée. En un mois, Jean
V perdit toutes ses places. Il s'enfuit en Espagne,
mais pour reparaître en 1471 et se faire nommer lieutenant
général par le duc de Guyenne, frère rebelle du roi
de France. Cette fois, Louis XI voulut en finir avec
le comte d'Armagnac, et c'est alors qu'il le fit assiéger
et mettre à mort dans Lectoure par le cardinal d'Albi
(1473). Grâce aux précautions de Louis XI, Jean ne laissa
pas d'enfants de sa femme légitime, Jeanne de Foix.
Son frère, Charles Ier, prit le titre de
comte d'Armagnac ; il fut fait prisonnier par les troupes
du roi et envoyé à Paris. Après une longue captivité,
il obtint pourtant, à des conditions humiliantes, son
rétablissement dans ses États ; mais il mourut en 1497,
sans enfants. En lui s'éteignait la lignée mâle de la
branche aînée d'Armagnac. Une branche cadette était
issue de ce Bernard, second fils de Bernard VII et comte
de Pardiac. Elle avait pris le nom d'Armagnac-Nemours,
depuis le mariage de ce même Bernard avec Éléonore de
Bourbon, comtesse de la Marche et duchesse de Nemours,
fille de Jacques de Bourbon, roi de Sicile. Jacques
d'Armagnac, leur fils, se montra encore plus perfide
que son cousin à l'égard de Louis XI, et ce fut sa ruine.
Comblé de bienfaits par le roi, élevé même au rang de
connétable, il le trahit sans cesse jusqu'à ce que Louis
XI, qui ne pardonnait guère, trouva la mesure comble.
Alors ce terrible monarque le fit assiéger et prendre
dans son château de Carlat, puis enfermer à Lyon dans
le château de Pierre-Scise, en une si dure prison que
les cheveux du prisonnier y blanchirent en quelques
jours. De là, il le fit transporter, chargé de chaînes,
à la Bastille et mettre dans une cage de fer, d'où on
ne le tirait que pour lui arracher par la torture l'aveu
de ses trahisons et le nom de ses complices. Enfin,
il le fit décapiter aux halles ; mais l'histoire des
enfants placés sous l'échafaud de leur père pour être
arrosés de son sang n'est rien moins qu'authentique.
La maison d'Armagnac s'était éteinte dans les catastrophes.
Le comté de ce nom, confisqué après la mort de Jean
V, avait été réuni à la couronne par lettres patentes
de 1481.
La restitution faite à Charles 1er avait
été à peu près illusoire, et, d'ailleurs, il était mort
sans enfants. Mais une famille comme celle-ci, liée
à tant d'autres par des mariages, ne pouvait manquer
absolument d'héritiers, au moins par substitution. Il
y avait, en effet, des héritiers. Ils n'avaient point
osé réclamer lorsque Louis XI mettait sa griffe sur
l'Armagnac et poursuivait l'extermination de tous les
membres de cette famille. Plus tard, quand l'horreur
des Armagnacs se fut effacée, Charles, duc d'Alençon,
petit-fils de Marie d'Armagnac, sœur de Jean V, prétendit
que la confiscation ne pouvait avoir lieu au préjudice
des anciennes substitutions de la maison d'Armagnac,
auxquelles il était appelé ; en outre, Charles 1er
avait fait un testament en sa faveur. Pour terminer
ce différend, François 1er maria sa sœur,
Marguerite de Valois, au duc d'Alençon, et, en considération
de ce mariage, lui rendit, ainsi qu'à leurs descendants,
le comté d'Armagnac, mais à la condition que ce comté
reviendrait au domaine à défaut d'héritiers. Le duc
d'Alençon mourut, en effet, sans enfants ; mais la clause
de réversion ne fut point exécutée, parce que Marguerite
vivait encore. Cette princesse épousant en secondes
noces Henri d'Albret, roi de Navarre, lui porta le comté
d'Armagnac aux mêmes conditions que précédemment. Jeanne
d'Albret, leur fille et unique enfant, le porta à son
tour à Antoine de Bourbon, duc de Vendôme, dont le fils
Henri, devenu roi de France sous le nom de Henri IV,
réunit pour toujours l'Armagnac au domaine royal.
Pourtant, en 1645, Louis XIV donna une partie de ce
pays au fils du duc d'Elbeuf, de la maison de Lorraine,
d'où la branche de Lorraine- Armagnac, représentée encore
au XVIIème siècle par les princes de Lambesc
et d'Elbeuf. « L'Armagnac était alors, dit l'abbé de
Laporte, une des plus grandes seigneuries du royaume.
On divise l'Armagnac, ajoute-t-il, en haut et bas. Le
haut, très resserré, comprend la partie méridionale,
où se trouve le pays des quatre vallées, qui sont Aure,
Neste, Barrousse et Magnoac. Le bas, beaucoup plus étendu,
renferme le comté d'Astarac, le Brullois, l'Eauzan,
les comtés de Fezensac et de Fezensaquet, le comté de
Gavre, le pays de Verdun, la Lomagne, le pays de Rivière,
etc. » La plupart de ces anciens pays sont aujourd'hui
compris dans le département du Gers.
Le comté d'Astarac, dont la capitale était Mirande.
Ce fief eut, dès le Xème siècle, ses comtes
particuliers, qui descendaient des ducs de Gascogne.
Leur branche subsista jusqu'en 1504, époque à laquelle
Marthe fille du dernier comte, épousa Gaston de Foix-Grailly,
qui portait le titre de comte de Condale, en vertu d'une
prétention que sa maison avait sur une comté-pairie
d'Angleterre. Au commencement du XVIIème
siècle, l'héritière de l'Astarac et de quelques autres
domaines acquis par les comtes porta le tout par mariage
à Jean-Louis de Nogaret, duc d'Épernon. En 1661, les
biens du dernier duc de Candale-Nogaret ayant été vendus
par décret, le duc de Roquelaure les acheta et les transmit
à ses héritières les princesses de Léon, de Rohan-Chabot
et de Pons-Lorraine.
Le promontoire rocheux, situé au bord de la rivière Gers, ne correspond pas à un oppidum, comme on pourrait s'y attendre. La ville se situait en plaine dès avant la conquête romaine, en contrebas du centre-ville actuel et sur la rive opposée du Gers. Auch doit son nom aux Auscii, le peuple aquitain qui occupait la ville. d'Eliumberrum2. À l'époque romaine, la ville connait un important développement et devient un des principaux centres urbains de l'Aquitaine. Après le sac de la ville principale de la province, Eauze, Augusta Auscorum devint le principal centre urbain et administratif. Auch en 1883 Au moment des Grandes Invasions, la ville romaine, non fortifiée, fut pillée puis désertée par ses habitants qui regagnèrent alors le site de l'ancienne Eliumberrum plus facilement défendable. Il devint le noyau urbain et fut ceint de murailles. Lors de l'avènement du christianisme, Auch est logiquement érigée en évêché puis en archevêché en 879. Elle devint alors (et reste encore aujourd'hui) une place religieuse de première importance. Durant l'époque médiévale, la ville d'Auch fut la capitale pour un temps des comtes d'Armagnac Xe et XIe siècles). La ville fut prise et reprise à de multiples moments et servit de décor aux querelles anecdotiques entre les pouvoirs ecclésiastiques, municipaux et seigneuriaux. Le blason de la ville révèle encore aujourd'hui la lutte entre le lion dressé rouge (blason des Armagnacs) et l'agneau (symbole des archevêques). Comme pour souligner la place de la religion à Auch et la portée de leurs pouvoirs, les archevêques (notamment François de Savoie) firent construire sur les ruines de l'ancienne cathédrale romane incendiée, l'une des plus majestueuses cathédrales du Sud-Ouest de la France (XVe-XVIe siècles). La basilique Sainte-Marie domine toujours la ville par ses proportions gigantesques. Après la bataille de Lectoure en 1473 qui marqua la chute définitive de la dynastie des comtes d'Armagnac, la ville fut investie par les troupes du roi de France, Louis XI. Le redémarrage fut lent au cours du XVIe siècle. Enfin, au XVIIIe siècle, la Généralité d'Auch se détache de celle de Montauban(1715). Ses intendants eurent pour principal souci le développement économique ainsi que l'amélioration des conditions et du cadre de vie. Plus particulièrement sous Louis XV, l'intendant Antoine Mégret d'Étigny transforma la ville en lui donnant son visage actuel avec la construction de la plupart de ses bâtiments remarquables (hôtel de ville, hôtel d'Intendance, promenade…). C'est l'âge d'or d'Auch. Au XIXe siècle, l'installation d'une usine à gaz et la construction de la gare ferroviaire favorisèrent le développement des quartiers de la ville basse. On peut donc dire que la ville d'Auch, à travers les siècles, a été ce qu'elle est encore aujourd'hui, c'est-à-dire la métropole administrative de la Gascogne.
Charles de Batz, de Castelmore, dit Comte d'Artagnan, gentilhomme gascon né un an après l'assassinat d'Henri IV, capitaine des mousquetaires du roi, promu maréchal de camp après avoir procédé avec efficacité, en 1661, à l'arrestation de Fouquet, est mort à Maëstricht en 1673, abattu par le boulet d'un artilleur hollandais. La Ville d'Auch ne pouvait que rendre hommage au plus célèbre des héros d'Alexandre Dumas.
légende veut qu'un noble revenant
de Palestine ait été envoyé par un pape, avec des reliques
de la croix, dans une région boisée, pour y fonder une
ville sur une colline. Des fouilles ont cependant démontré
que des populations habitaient la ville bien avant l'invasion
romaine. L'origine de la ville est sujette à discussions.
Certains la font remonter à la prise de pouvoir du duc
d'Aquitaine, Eudes d'Aquitaine, sur la Gascogne, à la
fin du VIIème siècle. Il aurait alors distribué
des terres aux Gascons qui l'auraient aidé. Plus tard
un duc d'Aquitaine, sa mère et sa femme, que la tradition
nomme Egalsius ou Algasius, dont l'existence est parfaitement
inconnue, Ysemburge et Agnès, auraient édifié une chapelle
sur le site. Quelques religieux seraient venus s'y établir
pour fonder un monastère. Ce monastère aurait ensuite
été détruit par les Vikings. C'est vers 930, que la
femme du duc de Gascogne Garcia Sanche le Courbé ou
le Tors, Honorette, entreprit de reconstruire l'église
de Condom et la dota de terres. Elle fit aussi bâtir
des demeures pour les nouveaux habitants du village.
Elle mourut en voulant voir une urne miraculeuse qui
se trouvait dans l'église et donna naissance à Arnaud
ou Nonné, premier comte d'Astarac.
Hugues de Gascogne (mort vers 1013), petit-fils de Garcia
Sanche le Courbé, évêque d'Agen, hérita des terres de
Condom à la mort de son père, Gombaud (frère de Guillaume
Sanche de Gascogne) qui porta le titre de duc et d'évêque
de Gascogne. Hugues de Gascogne fit un voyage à Rome
où il rencontra le pape Benoît VIII pour se faire absoudre
de la faute qu'il avait commise de cumuler les titres
d'évêques d'Agen et de Bazas. Le pape accepta de lui
pardonner à condition qu'il fasse une donation à une
abbaye. Il le fit à son retour au profit de l'abbaye
de Condom. Il décida de reconstruire l'église d'Honorette
détruite par un incendie. Il remplaça les prêtres qui
y étaient par des moines de l'ordre bénédictin et nomma
son filleul Pierre de Saint-Puelles, prieur claustral
de l'abbaye. Il en fut le premier abbé. Le jour de la
consécration de la nouvelle église Saint-Pierre, il
réunit le duc de Gascogne, Sanche-Guillaume, l'évêque
de Bazas, Arsius Raca (Arnaud), et les vicomtes de Lomagne,
d'autres seigneurs et leurs épouses, tous ses parents
et héritiers possibles, pour accepter devant l'autel
la donation qu'il faisait à l'abbaye des terres qu'il
possédait à Condom et autour, dont Larressingle, plaçant
l'abbaye sous l'autorité du Saint-Siège. L'acte porte
la date du 4 des ides d'août de l'année 1011. Certains
ont mis en doute cette donation car Benoît VIII est
devenu pape en mai 1012, mais cette erreur est probablement
due au copiste. Pierre de Saint-Puelles lui a succédé
mais ne survécut pas longtemps à Hugues de Gascogne.
Il est remplacé par un certain Verecundus de Lana. L'abbé
suivant est Seguin de Casalda qui a augmenté considérablement
les biens de l'abbaye, dont l'église et le lieu de Cassaigne
donné par le comte de Fezensac, Guillaume-Astanove Ier.
Il est remplacé avant 1068 par Raymond d'Olbion puisque
ce dernier signe comme abbé de Condom au concile de
Toulouse qui rétablit l'évêché de Lectoure. Le 20 juin
1285, Auger d'Anduran, abbé de Condom entre 1285 et
1305, conclut un acte de paréage avec le roi d'Angleterre,
Edouard Ier. Dans cet acte de paréage, l'abbé fait participer
le roi d'Angleterre pour rendre la justice dans la ville
de Condom, le château de Larressingle et leurs dépendances.
Le roi fait de même avec l'abbé pour le château de Goalard
et ses dépendances. Deux baillis, l'un nommé par le
roi, l'autre par l'abbé, sont chargés de rendre la justice
dans l'ensemble de ce bailliage. L'abbé partage avec
le roi le droit de créer des consuls, jurats et notaires,
et de recevoir de nouveaux habitants à Condom. Le roi
s'engage à protéger l'abbé de toute rébellion des habitants
de Condom. Cet acte de paréage n'a pas mis fin aux oppositions
entre les abbés, puis les évêques qui leur succèdent,
avec les consuls de la ville. Par deux fois envahie
par les Anglais, la ville s'est libérée seule. Condom
a de tout temps été développée par le clergé, qui y
a fondé de nombreuses abbayes et couvents. C'est le
13 août 1317 que l'abbaye de Condom devient un évêché
et se détache ainsi du diocèse d'Agen. Raymond de Gallard
est nommé évêque, et l'église abbatiale devient aussitôt
cathédrale. Après son sacre, le roi Louis XI (1423-1461-1483)
attacha la ville à la couronne et autorisa et confirma
en novembre 1461 plusieurs droits de la ville, afin
qu'elle accroisse.
Aujourd'hui la ville de Condom à la particularité d’offrir
à la vue de ses visiteurs un musée pas comme les autres,
où certains objets font que les dames sages rougissent
jusqu’à la racine des cheveux, alors que d’autres se
pâment rêvant de voir leurs partenaires les porter sur
eux
Grâce à sa situation idéale sur la Baïse, Mirande connut une expansion rapide et ne tarda pas à se trouver à l'étroit dans ses fortifications. Dès 1297, elle devint la capitale du comté d'Astarac. Sa juridiction s'étendit bientôt à dix-huit villages qu'on appela le Perche de Mirande. Les Mirandais, jaloux de leurs droits et de leur liberté, se mirent vite en quête de nouvelles concessions. Pour cela, ils entrèrent successivement en conflit avec le comte de Pardiac, les châtelains de Laas et de Monclar, et même leurs propres seigneurs. En 1283, Bernard IV et son épouse avaient fondé à l'extérieur de la ville le couvent des Cordeliers, qui fut agrandi vers 1320 sur ordre du pape Jean XXII. Détruit par les protestants, puis reconstruit, il fut fermé en 1790 et abandonné aux injures du temps. De même, en 1320, une révolte des habitants est durement réprimée par le frère du roi : Charles le Bel. En 1338, un Mirandais, P. Arnaud, combattit les Anglais sous les ordres de Raymond-Arnaud de Béarn, capitaine de Marsan. La même année, Philippe VI secourut Mirande, attaquée de tous côtés par les ennemis de la France. Avec la maison d'Astarac, les milices de la place prirent parti pour le comte de Foix et le seigneur d'Antin, contre le comte d'Armagnac et le baron de Montesquiou. Leurs équipées dévastatrices furent suivies de terribles représailles et il fallut l'intervention du Parlement de Toulouse pour y mettre fin, sous Charles VI. Monument aux morts 1870 En 1442, Jean III, comte d'Astarac, conduisit plusieurs valeureux Mirandais à l'expédition de Charles VII contre les Anglais et, en 1453, à celle qui leur enleva définitivement la Guyenne. À la bataille de Castillon il commandait soixante-six hommes d'armes. En 1526, la comtesse Marthe d'Astarac assiégea Mirande pour venger une insulte que ses enfants y avaient reçue. Après quelques assauts improductifs, elle changea le siège en blocus et, du couvent des Cordeliers où elle s'était retranchée, se livra à toutes sortes de violences sur ses adversaires. La population, courageuse mais trop faible pour résister longtemps, fit appel au Parlement de Toulouse qui la délivra de l'implacable comtesse et confisqua le comté au profit de la Couronne. Les débats se poursuivirent devant le Parlement de Bordeaux, le grand Conseil du roi et le Parlement de Paris. Ils ne se terminèrent qu'en 1562, par une transaction qui renforça les anciens privilèges des Mirandais. Huit ans plus tard, le petit-fils de Marthe, Henri de Foix-Candale, entra en possession de tout l'Astarac par lettres royales données à Gallon.
Lors de conquête musulmane de la péninsule Ibérique, les envahisseurs véhiculent avec eux de nombreux éléments de leur culture. Parmi leurs objets, l'alambic est un élément indispensable de la médecine arabe. La distillation est alors utilisée pour la fabrication de remèdes médicaux, d'huiles essentielles et de parfums. Les premiers distillateurs en France sont d'une part les moines et d'autre part la faculté de médecine de Montpellier dans un but thérapeutique : les premières traces de distillation à destination médicale datent du XIIème siècle. Vital du Four, qui a fait ses études à Paris puis à Montpellier, écrit en 1310 un traité de médecine (Livre très utile pour garder la santé et rester en bonne forme) dans lequel il cite les 40 vertus de l'eau-de-vie de ses prieurés d'Eauze et de Saint-Mont : « L'onction fréquente d'un membre paralysé le rend à son état normal. [...] Si on oint la tête, elle supprime les maux de tête, surtout ceux provenant du rhume. Et si on la retient dans la bouche, elle délie la langue, donne l'audace, si quelqu’un de timide en boit de temps en temps. »D’autres ouvrages évoquent l'eau-de-vie comme médicament, notamment De conservanda juventute et retardanda senectute (De l’art de conserver la jeunesse et de retarder la vieillesse) d'Arnaud de Villeneuve, lui aussi formé à Montpellier, puis médecin du pape Clément V. La vente d'eau-de-vie est attestée en 1461 sur le marché de Saint-Sever. Le document signale le paiement d'une taxe au-delà de l'équivalent de quatre litres sur le marché, preuve que cette quantité n'était pas rare : « De même tout homme qui apportera de l'aygue ardente audit marché pour vendre, s'il a deux lots en sus et avec toutes ses fioles et appareils, qu'il paye et sera tenu de payer un morlan ». Cette « aygue ardente » (eau ardente) n'était pas vraiment une boisson (les alambics de l'époque en faisait un produit peu parfumé), mais surtout un remède d'apothicaire. Charles le Mauvais, roi de Navarre, en imbibait sa chemise de nuit sur conseil de ses médecins : le 1er janvier 1387 une chandelle y mis le feu, brûlant mortellement le roi. Aujourd'hui le Gers produit un alcool connu du monde entier, l'Armagnac qui doit sa couleur ambré à son vieillissement en fut de chêne
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