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Les Départements de la France

  • Données géographiques

Indre et Loire

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Le département d'Indre-et-Loire est formé en entier de l'ancienne province de Touraine, et tire sen nom de l'Indre, une des rivières du second ordre qui l'arrosent, et de la Loire qui le traverse de l'est à l'ouest et le divise en deux parties, l'une septentrionale et l'autre méridionale.
Ses limites sont : au nord-est, le département de Loir-et-Cher ; au nord-ouest, celui de la Sarthe; au sud-est; celui de l'Indre; au sud-ouest, celui de là. Vienne; à l'ouest, celui de Maine-et-Loire. La surface de ce département présente des coteaux, des collines, d'assez vastes plaines au nord et an midi, et des vallées creusées par les principales rivières qui l'arrosent. Au nord de la Loire règne une longue suite de coteaux qui ne sont interrompus que par des gorges où coulent diverses petites rivières, affluents de ce fleuve. Au delà de ces coteaux, le pays est coupé par un grand nombre de petits courants d'eau, dont la plupart ont creusé leur lit entre des collines peu élevées. Cette partie septentrionale offre une assez vaste étendue de friches ou de terrains arides, mal cultivés à défaut de bras, et surtout de bétail suffisant pour les engrais. Les habitations, plus rares, annoncent que la terre n'y répond pas aux vœux dés cultivateurs, ou peut-être que ceux-ci négligent d'en tirer tout ce qu'elle pourrait leur donner. On y trouve deux vastes étangs et trois grandes forêts.
En se rapprochant des bords de la Loire, au delà el en deçà de ce fleuve, la culture prend un aspect bien différent. Là se trouvent des terres fertiles et bien cultivées, formées d'un saille gras, et connues vulgairement sous le nom de varennes ; des prairies excellentes et des vignobles de première qualité, parmi lesquels on distingue les vins blancs de Vouvray et les vins rouges de St-Nicolas et de Bourgueil. On y récolte des fruits, dont l'exportation forme une des branches du commerce du département, du chanvre, du maïs, de la réglisse, de l'anis, de la coriandre et autres productions précieuses qui attestent également la fertilité du territoire et l'industrieuse activité des habitants.
Dans la partie méridionale, entre les bassins de l'Indre el de la Vienne , et les sources de plusieurs petites rivières, se trouve un plateau qui renferme l'immense dépôt de coquillages connu sous le nom de falunières; c'est aussi dans le midi de la Touraine que se récoltent abondamment les légumes et les fruits si vantés dans ce jardin de la France. Cette même partie contient les grandes forêts d'Amboise, de Loches et de Chinon, qui fournissent de beaux bois de construction et alimentent plusieurs forges.
En s'avançant vers le midi, on trouve d'abord les varennes sablonneuses qui séparent le Cher de la Loire; en remontant vers l'est, les coteaux qui embrassent la forêt d'Amboise et les vignobles précieux, dont les vins sont connus sous le nom de vins du Cher; au sud-est, les belles prairies, de l'Indre., et au sud-ouest le sol fertile du Veron,

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Carte de l'Indre et Loiren

Note

Les habitants de l'Indre et Loire


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Chemin de Fer d'Orléans

Suivant M. Chalmel, historien de la Touraine, « Cet esprit actif et entreprenant qui produit les succès et les fortunes manque à l'habitant du département d'Indre-et-Loire. Modéré dans ses goûts, exempt de passions fortes, rarement stimulé par ce sentiment ambitieux qui porté aux grandes entreprises, il s'arrête au, point ou commence pour lui une aisance honnête, et les exceptions en ce genre ne sont pas très communes. Il est d'ailleurs d'un caractère doux, affable, prévenant, quoique naturellement un peu frondeur. Né avec beaucoup d'esprit, il néglige peut-être trop de le cultiver, et de remplacer par des connaissances positives ce qui lui manque en imagination.
Si la Touraine a produit des hommes recommandables dans les lettres et dans les arts, il en est fort peu dont les ouvrages aient été marqués au coin du génie.

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Chevalet
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Tourangère

L'esprit, les mœurs, le caractère, tout en général y porte l'empreinte douce et molle du climat. »
Le long séjour que la cour des rois de France a fait sur les bords de la Loire a complètement popularisé la langue nationale. On y parle français purement et sans accent. Le paysan qui habite les hauteurs est mal nourri, mal logé, petit ou d'une taille moyenne. Il a de grands espaces à parcourir et il les parcourt lentement, car ses lourds sabots restent attachés à l'argile, ou heurtent contre les cailloux et le font chanceler. Des fondrières arrêtent ses attelages et brisent ses charrettes. Ses travaux sont uniformes, ses mouvements le sont aussi ; il est donc lent et roide. Aucun voyageur ne traverse sa Thébaïde, aucune idée étrangère ne vient le distraire des pénibles calculs que lui fait faire la perte d'un bœuf estropié, d'un cheval dévoré par les loups. L'habitude de la lutte contre tant de maux, une gêne plus ou moins constante lui donnent l'air du découragement ou de la résignation.
L'homme du vallon est plus grand , mieux logé, mieux nourri. Ses routes sont praticables en tout temps ; il peut, même dans la saison pluvieuse, traverser aisément ses guérets. Plusieurs sont en même temps mariniers, artisans, cultivateurs ; là diversité de leurs occupations donne de la variété à leurs mouvements. Aussi sont-ils plus droits et beaucoup moins pesants que leurs frères des hauteurs; quelques-uns même sont fort lestes ; on en voit achever en courant des journées de quinze heures de travail. Leur tournure, leur mise, sont celles des artisans des villes, et la danse est leur principal divertissement.

En général presque toute la partie méridionale renferme dés terres à-froment, des prairies, des vignobles et beaucoup d'arbres fruitiers. Les landes couvrent une assez grande étendue du département d'Indre-et-Loire, On en compte peu dans la partie orientale de la rive droite de la Loire ; il y en a davantage dans les cantons de Neuillé-Pont-Pierre, Château-la-Vallière et Langeais. Le midi en offre aussi des étendues considérables dans la partie sud-est de l'arrondissement de Tours, mais surtout entre l'Isle-Bouchard, Chinon.et Azay-le-Rideau ; c'est ce qu'on nomme les landes du Ruichard ou Ruchard, composées d'environ 750 hectares.
Le sol du bassin de la Loire est un terrain d'alluvion, qui a, dans quelques parties, plus de 7 m. d'épaisseur. On y rencontre des couches de gros sablé et de cailloux. La couché supérieure, dont l'épaisseur varie de plusieurs centimètres, est une terre végétale légère et très substantielle. La Loire, dans ses débordements annuels, presque périodiques, répand sur les parties situées entre elle et les levées un limon en général tellement fécond, que plusieurs cultivateurs ne les fument presque jamais, même pour les céréales. Ce sol est en même temps tellement léger qu'un jeune homme de dix-huit ans peut faire foutes les façons avec un seul cheval. Quelques parties se cultivent à la bêche Presque tous les genres de culture pourraient prospérer dans ce bassin. On y rencontre des prairies, toutes les céréales, les pommes de terre, les navets, le chanvre, le lin, les haricots blancs, les petits pois, la vesce, le maïs, les citrouilles, les melons, tous les légumes, la réglisse, le fenugrec, l'anis, la coriandre (ces quatre dernières plantes dans quelques paroisses seulement), la vigne même , dont les produits sont au reste sont bien moins estimés que ceux dés coteaux.
La portion inférieure, à partir au dessous de Langeais où commencé la vallée d’Anjou, comprenant le Brehement, est un des pays de France les plus intéressants par sa culture.
Les bords du Cher, de l'Indre, de la Vienne et de la Creuse ne le cèdent guère pour la fertilité à ceux de la Loire. Dans les vallons l'œil cherche en vain un petit coin de terré sans culture ou sans utilité quelconque pour le propriétaire. On n'a pas besoin d'ajouter que les terres labourables ne s'y reposent jamais.


Histoire de l'Indre et Loir


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Carte de l'Indre et Loir
Note

Carte d'identité


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Tableau dans le château de Chenonceau

L'Indre et Loire (37)
Centre

Préfecture :
Tours
Sous préfectures :
Chinon
Loches

Conseil général
Office département du Tourisme
Archives départementales
Adresse des offices du Tourisme
Le patrimoine des communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

Gentilé : Tourangeau, Indroligérien ou Indréloirien1
Population : 612 160 hab. (2021)
Densité : 100 hab./km2
Superficie : 6 127 km2
Subdivisions :
Arrondissements : 3
Circonscriptions législatives : 5
Cantons 19
Intercommunalités : 11
Communes : 272

Le département d'Indre-et-Loire comprend les quatre cinquièmes de l'ancienne Touraine, dont la capitale est devenue son chef-lieu. Ce beau pays n'a pas eu, comme quelques autres plus énergiques et plus rudes, une histoire intérieure fort agitée si sa tranquillité a été troublée, c'est en général par le contre-coup des secousses qui remuaient les pays voisins ou même toute la France.
Le caractère de ses habitants est plus propre au repos qu'à la guerre ; une certaine indolence se remarque aujourd'hui chez eux, et les témoignages de tous les temps s'accordent sur ce point Turoni imbelles, dit Tacite ; mais les Tourangeaux réclament et demandent qu'on lise rebelles. »Una nuper cohors rebellem Toronium (profligavit),dit Silius Italicus. Rebellem! s'écrient les Tourangeaux avec fierté. Oui, mais una cohors, une seule cohorte les a vaincus. Bella timentes Turones, dit Sidoine Apollinaire. « Mais ceci, répond M. Stanislas Bellanger (de Tours), n'est point une preuve irréfutable. » Enfin, le Tasse, énumérant les peuples accourus à la croisade, écrit sur les guerriers de Tours et de Blois ces vers charmants

Non è gente robusta o faticosa.
La terra molle, e lieta, e dilettosa,
Simili a se gli abilator produce.

« Ce n'est pas un peuple robuste et fait pour supporter les fatigues ;
cette terre, qui respire la mollesse, la joie et les délices,
donne le jour à des habitants qui lui ressemblent. »

Que les Tourangeaux sachent se borner ; qu'ils se contentent de la réputation d'esprits fins, caustiques, prenant la vie par le bon côté, et parlant notre langue avec plus de pureté qu'aucune autre province de France, ce qu'on attribue, à tort ou à raison, au long séjour de la cour dans leur pays. Dans le temps qu'on se faisait grand honneur' d'une antique origine, les Tourangeaux ont eu comme bien d'autres peuples du reste, la manie de se rattacher aux temps héroïques de la Grèce. Turnus aurait été le père des Turoni, et, au XVIème siècle, on montrait encore près d'une des portes de Tours une grosse pierre carrée qu'on disait être son tombeau. D'autres voulaient qu'une troupe de Gaulois fût allée au secours de Troie et, la trouvant déjà conquise, en eût ramené des Troyens qui se seraient fixés aux bords de la Loire. Il en est qui font venir Turonide qui signifie en grec, fils du ciel. Une étymologie moins flatteuse est celle qui fait dériver leur nom du celtique tur, turon, qui tourne, qui change, épithète qui désignerait l'instabilité de leur caractère. Les Turoni, à parler sérieusement, étaient des Celtes et tenaient leur place dans la confédération des Andes, des Carnutes, des Sénones, des Lingons, des Vénètes. Ils formaient une des civitates si nombreuses que César trouva en Gaule. Ils étaient gouvernés de même, avaient la même religion, les mêmes lois, les mêmes armes. Plusieurs dolmens encore debout et quelques débris d'armes trouvés dans le département, une pointe de lance et des haches en bronze, un fragment d'une hache en silex, un casse-tête, un caillou tranchant pour dépouiller les animaux, des pointes de flèche en silex, des fragments d'armure en bronze, en témoignent suffisamment.
Sur des médailles ornées de figures du sanglier symbolique des Gaulois ou d'autres animaux bizarres qu'on suppose être l'urus ou auroch, on lit, outre la légende Turonos, les noms de Cantocix et de Triccos, qu'on croit avoir été deux chefs du pays à une époque inconnue. Les Turoni ne se firent que faiblement remarquer dans les grandes expéditions des Gaulois hors de leur pays et dans la résistance nationale aux armes de J. César. Soumis avec toute la Gaule, ils fournirent de la cavalerie au conquérant et furent compris dans la Celtique qui, sous Auguste, reçut le nom de Gaule Lyonnaise.
Un peu plus tard, leur pays fut démembré, et sa partie méridionale fut attribuée à l'Aquitaine. Quand il y eut quatre Lyonnaises, ils firent partie de la troisième, qui comprenait la Touraine, la Bretagne, l'Anjou et le Maine. Dans la décadence de l'empire lorsque déjà les Wisigoths occupaient le sud de la Loire, les Bretons, les Andécaves (Anjou) et les Turones formèrent la Ligue armoricaine dans le but de ressaisir leur antique indépendance. Mais Aétius les vainquit et établit chez eux les Alains mercenaires qui, de la rive droite de la Loire, où ils se fixèrent, ne cessèrent d'aller ravager la rive gauche et la Touraine méridionale. Ils ne s'arrêtèrent que devant les armes des Wisigoths, qui ne voulaient pas les laisser empiéter sur leur royaume d'Aquitaine.
Ce fut, depuis lors, le sort de la Touraine d'être cruellement disputée par ces ennemis acharnés. Entre la Seine et la Loire, et par conséquent en partie chez les Turones, subsistait le dernier débris de l'empire romain en Gaule. L'un des plus habiles et des derniers chefs de ce petit État romain perdu au milieu de l'invasion barbare fut Ægidius, qui refoula les Wisigoths. Mais il mourut empoisonné après sa victoire en 464, et les Wisigoths, après la chute de l'empire survenue en 476, se précipitèrent sur la Touraine, qu'ils réunirent à leur royaume au sud de la Loire. Ainsi finit en ce pays la domination romaine après y avoir subsisté 535 ans.
Pendant cette longue période de civilisation, le christianisme y avait été introduit vers la fin du IIIème siècle par saint Gatien, premier évêque et patron de Tours, mort en 304. Saint Martin acheva son œuvre.

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Le Château d'Amboise

Quand les Wisigoths eurent conquis la Touraine, ils voulurent y établir leur religion, l'arianisme, en même temps que leur domination, et ce fut ce qui leur fit perdre cette province. Les habitants, persécutés par Alaric II, accueillirent favorablement les Francs, qui, après avoir fait une première incursion dans le pays en 473, y reparurent, convertis et orthodoxes, avec Clovis à leur tête, en 504. Par l'entremise du roi des Ostrogoths, le grand Théodoric, les deux rivaux, Clovis et Alaric, eurent une entrevue amicale au milieu de la Loire, dans l'île d'Or, aujourd'hui île Saint-Jean, en face d'Amboise, tous deux se touchèrent la barbe et se jurèrent amitié à l'occasion de quoi furent frappées des médailles dont nous possédons quelques-unes. On prétend aussi voir des monuments commémoratifs de cette réconciliation dans les deux énormes tumulus de Sublaines, entre Loches et Amboise, qui sont plus vraisemblablement les tombeaux de quelques anciens chefs gaulois. Cette réconciliation fut bien éphémère ; car, bientôt après, s'engageait près de Poitiers la bataille de Vouillé, qui chassa les Wisigoths de la Gaule et livra à Clovis la Touraine, l'Aquitaine, etc.
Après sa mort, la Touraine fit partie du royaume d'Orléans et fut un objet de querelles pour les quatre rois frères. Lors de l'invasion du midi de la France par les Sarrasins (732), la Touraine fut sauvée avec toute la monarchie franque par la grande victoire de Charles-Martel gagnée, dit-on, à trois lieues de Tours, dans la plaine qu'on appelle aujourd'hui les Landes de Charlemagne. On sait q\1f:! Charles- Martel fut appelé Magnus comme son petit-fils, et que d'ailleurs l'imagination populaire mis sur le compte du premier empereur d'Occident bien des exploits qui ne lui -appartient pas. Charles-Martel laissa la Youraine à Eude, duc d’Aquitaine ; mais, en 736 il l’enleva à ses héritiers, et bientôt, d'ailleurs, il commença la soumission de l'Aquitaine même par ces terribles expéditions que Pepin le Bref et Charlemagne continuèrent.
Ce dernier donna le gouvernement de la Touraine au comte Hugues avec une d’autorité plus étendue que celle des précédents gouverneurs.
Ce seigneur fut, peu de temps après, envoyé en ambassade auprès de Nicéphore, Empereur d'Orient. C'est à cette époque, par les soins de Charlemagne, puis de Louis le Débonnaire, que fut commencé l'endiguement de la Loire ce n'est pas d'aujourd'hui que ce fleuve est redoutable par ses débordements ; son nom Liger, suivant l'étymologie celtique, veut dire ravageuse aux eaux froides.
D'autres ravageurs désolèrent la Touraine au IXème siècle comme tous les pays voisins, elle souffrit des incursions des Normands que combattit avec tant de valeur Robert le Fort, comte de Touraine, d'Anjou et de Blois. En 940 commence la série des comtes héréditaires ; c'est-à-dire le régime féodal, en Touraine. Thibaut le Tricheur, déjà comte de Blois, de Chartres, de Beauvais, de Meaux et de Provins, s'empara, par la force, de la Touraine et la posséda, ainsi que son fils Eudes 1er (978). La Touraine devint alors le théâtre d'une lutte opiniâtre, qui est à peu près l'événement le plus saillant de la pâle histoire de cette époque. Les comtes de Blois et Champagne étaient les plus puissants seigneurs de la France du centre et de l'est, qui, par l'acquisition de la Touraine, semblait vouloir envahir la France occidentale. Mais celle-ci résista, personnifiée dans les puissants comtes d'Anjou. L'un d'eux, Foulques Nerra ou Faucon Noir, célèbre par son caractère intraitable et par son âpre énergie, s'empara d'une partie de la Touraine, après une lutte violente. Son fils Geoffroy Martel assiégeait Tours lorsque, menacé par une armée ennemie, il leva le siège. Une bataille, livrée près de Montlouis le 22 août 1044, fut fatale à l'héritier légitime de la Touraine, Thibaut III, qui signa, dans la prison de Loches, l’abandon de son fief à la maison d'Anjou. La Touraine suivit dès lors les destinées de l'Anjou, fut réunie à l'Angleterre en 1152, enlevée en 1204 à Jean sans Terre par Philippe-Auguste et rattachée alors à la couronne de France. Pour gagner l'affection des seigneurs du pays, Philippe rendit la dignité de sénéchal héréditaire en faveur de Guillaume des Roches et créa cinquante-cinq chevaliers bannerets, qui eurent le droit de faire porter leur bannière à l'armée du roi, sous condition de fournir leur contingent.
La Touraine fut séparée du domaine de la couronne, d'abord par Philippe de Valois qui l'érigea en duché-pairie en faveur de Jeanne de Bourgogne, sa femme en 1328, puis par le roi Jean, qui, après la bataille de Poitiers, la donna en apanage à son fils Philippe le Hardi, mais la lui retira ensuite pour y substituer la Bourgogne.
Parmi les ducs apanagistes qui succédèrent, il faut remarquer Louis 1er, duc d'Anjou et roi de Naples, à partir duquel les armoiries de la Touraine, qui étaient de gueules, au château d'argent, furent augmentées de la bordure componée de Jérusalem et de Naples-Sicile.
Le dernier duc apanagiste fut François d'Alençon, fils de Henri II, qui mourut en 1576. La Touraine cessa dès lors de servir d'apanage aux princes du sang.
Jusque-là tranquille et prospère, la Touraine se vit troublée au XVIème siècle par la conspiration d'Amboise et par les guerres de religion mais elle eut surtout à souffrir de la révocation de l'édit de Nantes, qui, en forçant un grand nombre de chefs d'industrie protestants à s'expatrier, provoqua la ruine de ses fabriques de rubans et d'étoffes de soie. Avant 1789, la Touraine formait un des 32 gouvernements et donnait son nom à l'une des 35 généralités du royaume. Cette généralité comprenait, en outre, l'Anjou, le Maine, le bas Poitou et venait immédiatement après celles de l'Ile-de-France, de la Normandie et du Languedoc. Sa population était de 1,338,700 âmes et payait 30 millions d'impôt. Si, pendant la Révolution, il ne se passa, en Touraine, aucun événement important, il n'en fut pas de même à la chute du premier et du second Empire. C'est là, sur les bords de la Loire, que l'armée française, à la suite du désastre de Waterloo, opéra sa retraite, et c'est là aussi, dans la ville de Tours, que vint résider, au mois d'octobre 1870, le gouvernement de la Défense nationale ; mais, à l'approche des armées allemandes, il dut quitter Tours pour aller siéger à Bordeaux. Le département fut occupé pendant les premiers mois de 1871, jusqu'à la signature des préliminaires de la paix ; et cette occupation de l'une des plus belles et des plus paisibles contrées de la France lui coûta 4,456,535 francs.


Tours


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Un hôtel à Tours

Dès l'époque gauloise, les Varennes entre Loire et Cher, riches terres des Turones, sont fortement peuplées et desservies par la Loire qui la relie aux iles de Touraine en aval. Sous l'autorité romaine, au Ier siècle, une cité est fondée : elle est nommée « Caesarodunum » (« colline de César »). Ce nom évolue au Bas-Empire après le IVème siècle en s'associant celui du peuple des Gaulois, elle prend le nom de « Civitas Turonorum » puis par altération de « Tours ». C'est aussi au Bas Empire qu'est construit l'amphithéâtre de Tours, l'un des cinq plus grands de l'Empire. La ville devient la métropole de la province romaine de Lyonnaise troisième vers 380-388, dominant la vallée de la Loire, le Maine et la Bretagne. Une des figures marquantes de l'histoire de la ville est saint Martin, deuxième évêque après le mythique Gatien. Martin est un ancien militaire devenu officier romain. Épris du message chrétien, il partage son manteau avec un démuni à Amiens, puis se fait moine. Inlassable prédicateur d'une foi modèle dans les assemblées chrétiennes, il y épouse la condition des plus modestes et acquiert une renommée légendaire en Occident, faisant des émules et créant le monastère de Marmoutier. Cette histoire et l'importance post-mortem de Martin encore plus grande dans l'Occident chrétien médiéval firent de Tours une ville de pèlerinage majeure au Moyen Âge et notamment une possible étape détournée sur le chemin vers Saint-Jacques de Compostelle, qui file par Amboise. Le monastère Saint-Martin a bénéficié très tôt, dès le début du VIème siècle, de libéralités et de soutien des rois francs, Clovis le premier a attribué la victoire des Francs sur les Wisigoths à l'intercession du vénérable saint ancien soldat, et accru considérablement l'influence du monastère et de la ville en Gaule.
Au VIème siècle, Grégoire de Tours, jeune lettré vient s'y faire soigner d'un mal présumé incurable. Guéri, il y reste et parvient à s'y faire nommer évêque. Cet écrivain mérovingien, auteur des Dix Livres d'Histoire, marque la ville de son empreinte notamment en restaurant la cathédrale détruite par un incendie en 561.
Au IXème siècle, Tours est l'un des foyers privilégié de la Renaissance carolingienne, notamment du fait de l'élévation l'abbatiat à saint Martin d'Alcuin, ancien prieur anglo-saxon du monastère de Cormery. Tours repousse une première attaque du chef viking Hasting. En 850, les Vikings s’installent aux embouchures de la Seine et de la Loire qu'ils empruntent et contrôlent. Toujours menés par Hasting, ils remontent à nouveau la Loire en 852 et mettent à sac Angers et le Maine. Tours et l’abbaye de Marmoutier tombent dans les mains des pillards en 853.


Note

La Pagode de Chanteloup


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La Pagode de Chanteloup

Située en bordure d'un étang, cette étrange tour , d'inspiration chinoise et composée de sept étages et mesurant au total 44 mètres, est le seul vestige du superbe château que Choiseul, avait fait construire à environ 7 kilomètres d'Amboise. Cette folie qui coûta au duc la somme de 40 000 écus , fut construite par l'architecte Camus, à la demande de Choiseul et elle est dédiée à ses amis fidèles qui le suivirent pendant son exil. Les noms des visiteurs est gravés dans la pierre, et les idéogrammes gravés au rez-de-chaussée s représentent la devise du ministre de Louis XV et signifie :« Savoir, Bonté, Accord». Si la silhouette est d'inspiration orientale, l'intérieur est au style de l'époque et à part le premier étage où l'escalier est en pierre, le reste de l'escalier qui monte au sommet de cette étrange construction est en acajou. Le château de Chanteloup qui déplaisait très fortement au roi et à sa maitresse, la comtesse Du Barry fut détruit, sous la Restauration, par des marchands de biens..

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Loche

Durant le Moyen Âge, Tours est constituée de deux noyaux juxtaposés, parfois concurrents. La « Cité » à l'est, héritière du premier castrum, remodelée après 265, est composée de l'ensemble archiépiscopal (cathédrale et résidence des archevêques) et du château de Tours, siège de l'autorité comtale (tourangelle puis angevine) et royale. À l'ouest, la « ville nouvelle » ou Martinopole structurée autour de l'abbaye Saint-Martin qui contrôle le prestigieux pèlerinage s'émancipe de la cité au cours du Xème siècle érigeant une première enceinte vers 918 et devient le « Châteauneuf » ; cet espace, organisé entre Saint-Martin et la Loire, devient le centre économique de Tours. Entre ces deux entités subsistaient des espaces de varenne, de vignes et de champs peu densément occupés, à l'exception de l'abbaye Saint-Julien installée en bord de Loire.
Les deux noyaux sont unis par une enceinte de réunion au cours du XIVème siècle. Tours est un modèle de la ville double médiévale. Tours est la capitale de la Touraine, ce territoire sous le nom de comté de Tours est âprement disputé entre la maison féodale blésoise et la maison d'Anjou, qui emporte la mise en 1044 sous forme d'un fief.
Prenant acte de la déchéance continentale des Plantagenets, Philippe Auguste, roi suzerain, récupère par la force la Touraine après 1204. La Touraine devient une véritable capitale de la France entre 1450 et 1550, séjour continuel des rois et lieu des fastes de la cour. En particulier, Louis XI s'installe au château des Montilz-lèz-Tours nommé encore Plessis-du-Parc-lèz-Tours après sa reconstruction en mars 1472, à La Riche, dans l'actuelle banlieue ouest de Tours. Louis XI épris de Tours et de sa contrée, la développe et introduit maintes activités, parmi lesquelles en 1470 l'industrie de la soie, du murier au défilage des cocons. Les décisions du pouvoir royal en faveur de la Touraine continuent une longue tradition d'implantation d'activités, favorisées par le passage des compagnons du tour de France, ateliers d'art et imprimerie sous Charles VII, qui se perpétuent avec la passementerie sous François Ier. L'intolérance religieuse et de subites guerres marquées de spectaculaires massacres, closent cette période heureuse.

Le pouvoir royal est impuissant à rétablir l'ordre. Charles IX passe dans la ville lors de son tour de France royal (1564-1566), accompagné de la Cour et des Grands du royaume : son frère le duc d’Anjou, Henri de Navarre, les cardinaux de Bourbon et de Lorraine. À ce moment, les catholiques ont repris les choses en main à Angers : l’intendant s’est arrogé le droit de nommer les échevins. Le massacre de la Saint-Barthélemy qui prend une ampleur démesurée à Paris fin aout 1572 n'a pas cours en Touraine. Le responsable royal a préféré s'éloigner de la ville, plutôt que de compromettre les paix longuement négociées avec les réformés. Quelques bourgeois protestants sont emprisonnés par les échevins de Tours, par précaution pour leur éviter l’extermination. Tours, qui possède un présidial depuis 1551, devient en 1577 le siège d'une généralité, qui contrôle seize élections sur la Touraine, l'Anjou et le Maine. L'archevêché de Tours couvre sous son égide un territoire similaire. Avec la reprise en main autoritaire du pouvoir, la cour royale des Bourbon revient de façon permanente à Paris ou dans ses environs, en attendant de fuir à nouveau Paris pour la proche Versailles. Ce retour marque le début d'un déclin lent mais permanent. Pourtant, les intendants du Roi favorisent à nouveau Tours, en la dotant d'une route moderne, de magnifiques ponts alignés sur la nouvelle voie de passage. Tours, capitale de la subdégation de Touraine, peut plus que jamais conserver sa prééminence de marché d'approvisionnement, redistribuant les grains, les vins, les fruits et légumes, les produits laitiers et de bassecour.
Le premier arbre de la liberté est planté le 17 juin 1792. Tours, promue préfecture, est une ville en ébullition révolutionnaire après 1791. Guillaume Le Métayer dit Rochambeau (1763-1798), célèbre chef chouan de la Mayenne est fusillé à Tours le 8 thermidor an VI.


Chinon


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La tour de l'Horloge

Dominant la Vienne, le plateau de Chinon finit en éperon, presque à toucher la rivière. Cet éperon, fortifié dès les Romains, connait pendant dix siècles une histoire confuse et tragique. En 845, Chinon est pillée par le chef viking Hasting.
Trois maitres dans l'art des fortifications ont surtout laissé leur empreinte sur le château fort actuel, deux rois d'Angleterre, Henri II et Richard Cœur de Lion, un roi de France, Philippe Auguste. C'est en l'an 1205, après un siège de huit mois, que ce dernier a enlevé la place aux Plantagenets.
Le 27 aout 1321, 160 Juifs accusés d'avoir empoisonné des puits sont brulés vifs. La cour du roi de Bourges Avec Charles VII débute une page d'histoire. Le Royaume de France est dans une situation très grave. Henri VI, roi d'Angleterre, se dit aussi « roi de Bretagne » ; Charles VII n'est que le « roi de Bourges » quand, en l'an 1427, il installe sa petite cour à Chinon. L'année suivante, il y réunit les États Généraux des provinces du Centre et du Sud encore soumises à son autorité.
Les États dépensent 400 000 livres pour organiser la défense d'Orléans, assiégée par les Bretons. Chinon reste le siège de la cour jusqu'en l'an 1450, puis on l'abandonne. Toutefois, le château retrouve un éclat furtif en l'an 1498, quand le roi Louis XII y reçoit le légat du pape, César Borgia, venu lui porter la bulle de son divorce. Louis XII se sépare sans regret de Jeanne de France, la fille de Louis XI. Il n'avait que 14 ans quand ce dernier la lui avait fait épouser.
Une double bosse, la hanche coxalgique, un aspect simiesque expliquent le peu d'empressement de son époux durant les vingt-trois années de leur union. Quand meurt Charles VIII, Louis XII doit, selon le testament du défunt, épouser sa veuve Anne de Bretagne. Il a pour elle une vive inclination et ce nouveau mariage conserve la Bretagne à la couronne de France ; double raison pour que le roi célèbre par des fêtes magnifiques l'arrivée de la bulle libératrice.
Chinon est à la tête d'un Pays d'élection au sein du Bailliage de Tours. Le cardinal Richelieu jette son dévolu sur Chinon et, non sans peine, en devient possesseur. Le château reste dans sa famille jusqu'à la Révolution.


Loches


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Le château de Loches
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Le Château de Loches

Loches est un petit bourg relais de la vallée de l'Indre sur le vieux chemin marchand d'Amboise à Poitiers qui a longtemps concurrencé la voie commerciale d'Aquitaine partant de Tours ou de Langeais. Très tôt, ce relais semble avoir été fortifié. Un important chemin saint Jacques emprunte cette voie commerciale au XIIéme siècle. Loches devient une petite ville médiévale surmontée du plus ancien donjon d'Europe construit vers l'an mil par Foulques III Nerra. Le déclin de cette route du Sud révèle la voie de passage la plus antique qui emprunte simplement, par l'eau et la terre, la vallée de l'Indre. La bourgade primitive de Loches est citée par Grégoire de Tours sous le nom de Lucca ou vicus Loccae.
Le site sous la dénomination érudite de castrum luceae est déjà occupé par les Romains qui ont placé la petite cité à la frontière de la province d'Aquitaine. L'aqueduc romain de Contray, dont des piliers sont encore debout, témoignent d'une exploitation agricole antique; enfin le bénitier de la Collégiale saint Ours provient d'une colonne gallo-romaine dédiée aux dieux de l'Olympe. La christianisation est marquée par l'établissement au Véme siècle, d'une église dédiée à sainte Marie-Madeleine, par Saint Eustache, évêque de Tours. En 491, Ursus de Cahors connu sous le nom de Saint Ours, implante un monastère dans la partie nord de l'actuelle cité médiévale et construit un moulin sur l'Indre pour les moines. À sa mort en 508, Senoch lui succède à la tête du monastère, il a donné son nom à un village voisin: Saint-Senoch.

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Parc du chateau de Gere Cots appartenant jadis au Roy Charlemagne proche Chinon en Touraine

Dès l'époque mérovingienne, le toponyme se simplifie en Lochiae ou lociae, qui engendre la forme tardive Loches. La bourgade est un centre religieux qui bénéficie d'immunités régaliennes. Elle semble ainsi disposer très tôt d'un atelier monétaire. En 742, les maires du palais, Carloman, le fils de Charles Martel, et Pépin le Bref, qui devient roi des Francs de 751 à 768, livrent bataille contre Hunald, duc des Gascons et des Aquitains et s'emparent de Loches.
En 840, Charles le Chauve nomme Alalande, un de ses lieutenants, gouverneur de Loches. En 886 a petite-fille Roscille se marie avec Foulque Ier d'Anjou, apportant notamment Loches en dot au comté d'Anjou.
Au Xéme siècle, les querelles incessantes qui opposent les comtes de Blois aux comtes d'Anjou, sont à l'origine de l'essor du château de Loches qui joue désormais un rôle prépondérant dans cette lutte de pouvoir. Le comte angevin Geoffroi Grisegonelle s'établit à Loches et fait reconstruire l'église collégiale de Saint-Ours. D'abord conçue dans un plan romano-byzantin, elle adopte des caractères romans au fil des deux siècles de construction. Son fils Foulques Nerra fait construire un énorme dominium attestant sa puissance sous la forme d'une grande tour carrée. Loches faisait partie d'un dispositif militaire angevin de fortifications encerclant la ville de Tours, objet de ses convoitises.

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Vue du Château d'Amboise en descendant la Loire

C'est son fils, Geoffroi II Martel, qui mène à terme la construction de cet imposant édifice. En 1195, après la mort d'Henri II Plantagenêt, seigneur d'Anjou et roi d'Angleterre et profitant que Richard Cœur de Lion soit retenu prisonnier en Autriche depuis son retour des Croisades, Philippe Auguste intrigue avec Jean sans Terre, le frère de Richard Cœur de Lion et se fait donner Loches. Dès qu'il est libéré, l'impétueux Cœur de Lion accourt et reprend le château de Loches. Dix ans après, en 1205, Philippe Auguste prend sa revanche. Le siège dure un an.
Loches est désormais une place-forte royale qui peut servir de prison et les rois capétiens qui la confie à Dreux de Mello, seigneur de la Touraine s'efforcent de la rendre inexpugnable. En 1249, la seigneurie de Loches passe définitivement au Domaine royal français après que Saint Louis l'achète avec celle de Châtillon-sur-Indre pour 600 livres. Jusqu'à la fin de l'ancien régime, les rois de France ont donné le titre de lieutenants du roi aux gouverneurs de la place forte de Loches, et notamment la dynastie des Baraudin, qui se sont succédé tout au long du XVIIIéme siècle. Les villes de Loches et de Beaulieu, séparées sur leurs rives respectives gauche et droite, par de nombreux bras de l'Indre formant une vaste zone humide, cultivent une féroce rivalité économique. Fin mai 1429, après sa victoire à Orléans, Jeanne d'Arc vient rencontrer Charles VII pour le convaincre de se faire couronner : « Noble Dauphin, ne tenez pas davantage tous ces conseils, si nombreux et si longs, venez donc au plus vite à Reims prendre la couronne à laquelle vous avez droit. »
Au XVéme siècle, Agnès Sorel, favorite de Charles VII, habite souvent dans les châteaux aménagés de Loches et de Beaulieu de 1444 à 1449. Elle abandonne la cour de Chinon, où le Dauphin le futur Louis XI, lui a créé bien des difficultés. En effet, ce dernier ne supporte pas la relation d’Agnès avec son père le roi Charles VII. Il estime que sa mère est bafouée et a de plus en plus de mal à l'accepter. Un jour il laisse éclater sa rancœur et poursuit, l’épée à la main, l’infortunée Agnès dans les pièces de la maison royale. Agnès Sorel se réfugie à Loches et Charles VII, courroucé par tant d’impertinence, chasse son fils de la Cour et l’envoie gouverner le Dauphiné.

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Le Château de Chanteloup

Après avoir servi de résidence royale, le château de Loches devient prison d'État sous Louis XI. Le clergé séculier, du diocèse de Tours, fonde à Loches un collège en 1576. Vers 1640, ce collège est repris par les Barnabites.
La ville de Loches connaît son âge d'or au XVIe siècle, la Chancellerie finie en 1551 et l'hôtel de Ville bâti par les bourgeois de la ville avec l'accord de François Ier en témoignent. objet de ses convoitises.À cette époque de la Renaissance, Loches est « égale en dignité à Tours et à Chinon ». Toutefois il faut attendre quelque temps avant la naissance d'une première vie communale. Charles IX émancipe les bourgeois et habitants de la tutelle directrice des chanoines de Loches et accorde à la ville un statut de municipalité désormais dirigée par un maire et trois échevins. À la veille de la Révolution française, Loches est en déclin, en partie à cause du Pont royal de Tours qui a détourné le trafic vers Tours. La population chute en deçà de 4 000 habitants. En 1789, la prison royale de Loches ne compte plus que trois prisonniers. Le mouvement révolutionnaire est suivi par la bourgeoisie et le clergé local. En 1791, le chanoine Pothier fait brûler la sinistre cage de La Balue. L'année suivante, la commune élit son premier maire, le citoyen Picard-Ouvrard. Sous la Convention, la prison lochoise, considérée comme la plus sûre du département d'Indre-et-Loire, connaît un regain d'activité : on doit réquisitionner le Logis royal et les maisons des chanoines, en plus des cachots du donjon, pour loger tous les détenus.

Selles-sur-Cher

Selles-sur-Cher, situé à 18 kilomètres au sud-ouest de Romorantin doit son origine à un pieux solitaire nommé Eusin, qui, dans les premiers temps de l'établissement du christianisme, se construisit un chétif ermitage en cet endroit. Le roi Childebert, se dirigeant vers l'Espagne et traversant cette partie de la Sologne, entendit parler du saint vieillard. Il alla à lui et lui demanda de prier pour le succès de l'expédition qu'il projetait.
Childebert fut vainqueur, et ; attribuant à l'intercession de l'ermite une part dans ses victoires, il voulut aller lui en témoigner sa reconnaissance. Eusin était mort. Le roi ne crut pas sa dette acquittée. Sur le tombeau du saint, il fit construire une belle église à laquelle il ajouta la fondation d'un monastère. D'autres habitations ne tardèrent pas à se grouper autour du nouvel établissement et formèrent avec le temps une petite ville. Les fabriques de draps y eurent de bonne heure une certaine importance, puisque nous avons vu l'industrie de Romorantin puiser les premiers éléments de sa prospérité dans l'émigration des fabricants de Selles.
Les bâtiments du monastère, occupé d'abord par des bénédictins, puis par des chanoines et en dernier lieu par des feuillants, ont été divisés et transformés pour de nouvelles destinations depuis la révolution de 1789. La vieille église a été respectée, ainsi qu'un fort beau château, construit à l'une des extrémités de la ville par Philippe de Béthune, frère du grand ministre Sully. Ces deux monuments sont les seuls que Selles puisse offrir à la curiosité du voyageur; mais les grâces du paysage, les riants aspects des rives du Cher mériteraient séuls une excursion vers cette intéressante petite ville.


Richelieu

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Le Château de Richelieu

Richelieu, n'était qu'un pauvre village lorsque le cardinal Armand Jean du Plessis de Richelieu, qui y était né le 9 septembre 1585 résolut d'en faire une ville digne de porter son nom. Il confia l'exécution de ses projets à l'architecte Lemercier, et bientôt château, église, rues tirées au cordeau, jardins et fontaines s'élevèrent comme par enchantement. Mais à peine le redoutable ministre eut-il fermé les yeux que la solitude, le silence et plus tard la ruine vinrent envahir cette création splendide, pour l'édification de laquelle il avait fallu détruire des châteaux forts, des villages, une ville même. Tous les trésors entassés dans cette royale demeure furent dispersés par les héritiers mêmes du cardinal, et plus tard la bande noire détruisit le château devenu désert.


Le Château d'Ussé

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Le Château d'Ussé


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Le Château d'Ussé

Le premier seigneur connu des terres d'Ussé fut en 1004, le redoutable viking GUELDUIN 1er de Saumur ("Le diable de Saumur"), qui porte les couleurs du Comte de Blois Eude et Thibault II, édifia la première forteresse en bois. Guelduin, guerrier redoutable avait été Seigneur de Saumur, en 1004 il est cité comme Seigneur d'Ussé, de Saumur et de Pontlevoy. Son fils Guelduin II, en 1040 lança la construction en pierre de la première forteresse. Olivier d'Ussé, chevalier croisé vers 1099, sera le premier Seigneur d'Ussé. En 1424 (vers la fin de la Guerre de Cent ans) Jean de Bueil, Seigneur d'Ussé, du chef de sa femme, sera le bâtisseur de la structure de base du château actuel. Le fils épousera la fille de Charles VII et d'Agnès Sorel Au XVème siècle, sur les ruines de cette forteresse Jean V de Bueil commença la construction actuelle, alors château fort. La famille de Bueil était une des plus illustres de Touraine, plusieurs de ses membres s'étaient rendus célèbres pendant la guerre de Cent ans. Jean V de Bueil était capitaine du Roi Charles VII. C'est en faveur de Louis II Bernin de Valentinay que la chatellenie d'Ussé fût érigée en Marquisat en 1700 (le domaine comprenait également les terres de Rivarenne et de Bréhémont). Il est écrit dans le dossier : "La Seigneurie d'Ussé est très considérable, et d'une grande étendue, consistant en un château avec cinq grosses tours et fermé de fossés à fond de cave et pont-levis, dans l'enceinte duquel est une Eglise (chapelle actuelle), qui en est la paroisse où il y a un Chapitre composé d'un Doyen et de cinq chanoines de la Fondation des Seigneurs du dit lieu, avec un parc de soixante arpents, clos de murs, et avec tous les ornements qui peuvent rendre une terre capable de porter un titre éminent". Tous les actes furent officialisés en septembre 1700.
Le principal titre de gloire du Château est d’avoir inspiré à Charles Perrault, la Belle au Bois Dormant. Non content d’être le Château de la Belle au Bois Dormant, Ussé est l’un des rares Château de la Loire auxquels s’attache une histoire de fantôme. En l’occurrence, il s’agirait d’une Dame blanche inlassablement occupée à compter ses sous, car elle aurait fait construire une Abbaye et se serait retrouvée à cours d’argent avant la fin des travaux.
Les Grands cèdres du Liban qui ornent l’entrée du Château, ont été plantés par Chateaubriand vers 1810. L’écrivain était en effet poursuivit par les assiduités de la dame du moment, la Duchesse de Duras, qui avait acquis quelque gloire avec des romans aux idées très progressiste et qui avaient pour titre : Ourika, et Edouard. La Duchesse comprenant que son amour ne serait jamais payé de retour écrivit alors à François-René : « J’ai fait arrêter toutes mes pendules pour ne plus entendre sonner les heures où vous ne viendrez plus ».




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