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Les Départements de la France

  • Données géographiques

Les Landes

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Le département des Landes est formé d'une partie de la ci-devant province de Gascogne, et tire son nom de la qualité d'une grande partie des terres sablonneuses et peu fertiles qu'il renferme. Ses limites sont : au nord, le département de là Gironde; à l'est, ceux de Lot-et-Garonne et du Gers ; au sud, celui des Basses-Pyrénées, dont l’Adour le sépare en partie ; et à l'ouest l'Océan.
Le territoire de ce département présente deux divisions naturelles formées par le cours de l'Adour. La première, qui est située au sud de cette rivière, porte le nom de Chalosse; elle offre des plaines couvertes de froment et de maïs, et de riants coteaux tapissés de Vignes. La seconde division, qui formera partie la plus considérable du département, est presque entièrement couverte de bruyère, de bois, de marais; d'étangs et de vastes plaines de sable. Cette contrée est connue sous le nom de grandes et petites Landes, vaste espace qui s'étend le long de l'Océan depuis Bordeaux jusqu'à Bayonne.
L'aspect des Landes est peu propre à inspirer des idées riantes : un sol uni, couvert d'un tapis de bruyères, du milieu desquelles se détachent des massifs de pins, se déroule sans cesse, et ne présente que l'idée d'une continuité de désert. Ça et là, et toujours à d'immenses distances, des bâtiments d'une architecture sauvage sont disposés pour servir de refuge aux bestiaux que le besoin de se procurer une chétive nourriture entraîne loin des habitations. Souvent la vue cherche en vain un objet sur lequel elle puisse se fixer ; elle ne découvre que des plaines sans bornes, une espèce d'océan sans rivage, dans; l'horizon duquel se dessinent quelques pâtres montés sur de hautes échasses ; malheureux, que leurs habitudes et le peu de développement de leurs idées ravalent presque jusqu'aux animaux qu'ils soignent. Quelquefois aussi les masses d'arbres verts offrent d'heureuses combinaisons ; mais ces terres sans culture, ces déserts dont le silence n'est trouble que par le cri de la cigale ou par le son du cornet qui sort au pâtre à réunir ses troupeaux, car le chaut même des oiseaux ne s'y fait pas entendre.
Ces déserts ont un caractère de grandiose qui étonne au premier moment et qui né tarde pas à inspirer une fatigue et un ennui que les habitudes de l'enfance peuvent seules prévenir. Mais quelle est y la surprise, quelle, est la jouissance du voyageur lorsqu'à travers les troncs dégarnis des pins il aperçoit un de ces lacs magnifiques qui séparent la contrée des landes de celle des dunes. Il approché, et sa vue se repose sur une vaste nappe d'eau découpée au milieu des pignadas (forêts de pins), et dont les bords sont ornés de villages d'un effet délicieux; d’immenses prairies couvertes de bestiaux qu'elles, nourrissent, hélas ! sans utilité ; des marais dont les roseaux servent de refuge à des buffles, et des landes plus sèches où des troupes de chevaux sauvages déploient leur vitesse, embellissent ce riant paysage, qu'animent les frêles nacelles des pécheurs. Tout ce qui contribue à la décoration d'un site heureux; tout ce que l'imagination peut créer de plus gracieux , se trouve réuni et peut-être oublierait-on que l'on parcourt les landes, si un des côtés du cadre de ce tableau n'était formé par les dunes qui s'étendent le long delà mer sur une distance de 100 kilomètres du nord au sud, sur une largeur de 8 kilomètres de l'est à l'ouest, et dont la hauteur varie de 35 à 50 m.,avec une pente de 25 degrés à peu près du côté de la mer.Le versant opposé offre un talus de 50 degrés. Là, un autre aspect, une autre nature, mais une monotonie plus affreuse encore que celle des laudes, attendent le voyageur: tantôt les dunes sont disposées en chaînes régulières, tantôt elles présentent des surfaces unies ; quelquefois elles sont isolées et séparées par des vallons désignés sous le nom de Lettes. Leur forme varie continuellement : elles s'élèvent, elles s'abaissent, s'éloignent, se rapprochent suivant le caprice des vents qui les poussent dans la direction de l'est à l'ouest, et leur font parcourir chaque année une distance d'environ 20 mètres.

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Carte des Landes

Un ouragan met en mouvement cette masse énorme de sable à laquelle rien ne résiste, et qui couvre les champs les plus précieux, les lieux les plus peuplés ; elle avance, et bientôt on ne reconnaît plus la place qu'occupaient les habitations et les terrains cultivés qu'aux branches de quelques pins jadis plantés devant la porte de chaque maison, et dont la cime perce encore la surface du sol. C'est ainsi qu'à Mimizan l'église, menacée par une dune de 40 mètres d'élévation, allait disparaître, comme l'a fait une portion considérable du village, lorsque l'ensemencement en pins de cette montagne l'a fixée à 2 mètres environ de l'édifice. C'est ainsi qu'à l'autre extrémité des landes, à peu de distance de l'embouchure de la Garonne, la flèche élancée du clocher de Soulac voit passer à travers les élégantes découpures de ses croisées en ogive, les sables qui se sont amoncelés et sur l’édifice dont elle faisait l'ornement et sur une ville déshéritée de souvenirs et de traditions, mais dont l'existence est révélée par le monument d'une architecture trop riche pour avoir appartenu à un simple village. Maintenant, transformée en vigie, cette flèche avertit le navigateur du danger qui l'attend sur une plage, où les éléments semblent combiner leurs efforts pour se rendre funestes à l'homme. Tout est triste, tout est mort dans cette malheureuse contrée.
A l'exception de quelques oiseaux de mer qui planent à mie grande distance, on n'y aperçoit pas d'êtres vivants.
Depuis 1 787, on a commencé à fixer les dunes du golfe de Gascogne par des semis de pin maritime ; c'est à la persévérance de Bremontier qu'est dû le succès des premiers essais ; ils ont prouvé qu'avec des soins assidus on pouvait parvenir à arrêter ces montagnes mobiles qui menacent sans cesse le pays d'une double invasion. Les sables des dunes, chassés dans la plaine par les vents violents du nord-ouest, en portant au loin la stérilité sur des terrains qui offraient auparavant des pâturages de quelque valeur; ou en interceptant dans leur marche les chenaux d'écoulement, produisent une submersion à laquelle aucune plante ne peut résister. Nous avons déjà cité l'exemple, du village du Vieux-Soulac, qui a disparu sous les sables, et que les malheureux habitants ont été forcés de reconstruire à 4 kilomètres. eu arrière dans l'intérieur des terres, Les bourgs de Mimizan et de là Teste auraient subi le même sort, sans les semis qui put été faits autour de ces communes, rendues maintenant à la plus entière sécurité par ces abris protecteurs. Il existe dans les Landes deux classes de marais désignés sous le nom de marais de première et de seconde classe; les premiers sont situés sur les deux rives de l’Adour, où ils occupent une étendue considérable des meilleurs terrains.


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Carte des Landes

Note

Les habitants des Landes


Jeune femmede Bourg en Bresse
Bergers Landais

Les vastes espaces occupés par les landes sont interrompus par des villages où résident un grand nombre de familles très pauvres et quelques propriétaires fort riches. Dans une société perfectionnée, des nuances insensibles réunissent les: diverses positions assignées par la fortune ; elles adoucissent même les contrastes trop brusques des contrées entre elles. Ici rien ne prépare la transition du désert au pays le mieux cultivé, de la cabane du paysan à la demeure d'un riche propriétaire. A l'aspect de ce que la misère réunit de plus affligeant succède l'appareil d'une grande recherche dans tout ce qui peut contribuer à l'agrément de la vie et du bonheur. Des maisons ombragée par de beaux arbres, et entourée d'un tapis de verdure, annonce l'aisance et le bon goût Dans l'intérieur, une distribution commode, une extrême propreté, confirment l'idée que l'on s'était faite de ce séjour, et bientôt l'hospitalité déploie tout son luxe, comme, pour faire oublier au voyageur les fatigues et l'ennui au prix desquels il lui a fallu acheter une aussi flatteuse réception. Le physique, comme les mœurs de la classe riche offre aussi, le contraste de plus : frappant avec les formes grêles et la rudesse de la classé indigente. Une stature élevée, de belles formes, un air ouvert, des manières distinguées, fruits, d'une heureuse éducation, font douter si deux races bien distinctes n'ont pas originairement concouru à former la population de ce pays ; mais bientôt la réflexion indique la cause de la disparate dans la différence du régime, des habitudes et de l'éducation. Ainsi, comme l'Arabie, les Landes ont leurs oasis, et présentent, au milieu des déserts et à côté d'une population chétive et ignorante,-une nature plus favorisée et tous les charmes de la civilisation.
Les paysans landais mènent un genre de vie tout à fait rustique et presque sauvage; ils habitent dans des cabanes isolées, mal construites, et encore plus mal meublées : la plupart ne sont même que des tentés, afin de pouvoir plus facilement, les transporter d'un lieu à un autre.

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Habitants des Landes

Ils couchent à terre sur des peaux de moutons, et un capot, pareillement de peau de mouton leur sert de couverture. Des vêtements grossiers, toujours mal assortis à la température du climat les accablent pendant l'été, sans les préserver du froid pendant l'hiver; mais, insouciants sur leurs besoins comme sur leurs jouissances, l'idée d'un changement ne se présente jamais à leur inactive imagination. Les femmes, les jours de travail, au lieu de coiffe, mettent deux ou trois serviettes en forme de capuce mais, les jours de fête ou de cérémonie, elles se parent d'un habillement assez élégant, et leur bonnet est orné de larges barbes dentelées de rouge.
Les Landais, agrestes sont d'une taille moyenne et d'un caractère assez doux, quoique peu ouvert et dissimulé. Ce peuple possède peu de chose, mais ce peu qu'il a ne lui appartient plus dès qu'un être souffrant le réclame ; l'instruction, qui lui manque absolument n'aurait en ce génie rien à ajouter à ses heureuses inclinations. L'hospitalité est dans le pays une vertu d'instinct ; on l'exerce avec un empressement qui ferait croire que le service est pour celui qui le rend. A toutes les époques de l'année, l'étranger, quel qu'il soit, est assuré d'être accueilli dans la plus riche comme dans la plus pauvre habitation de ces déserts, d'y trouver des soins affectueux, des prévenances qu'on lui refuserait dans nos grandes villes. Ces rustiques habitants des Landes, au lieu de chapeaux, portent une barrette à la manière des Béarnais ; ils font usage d'un gilet fort court, ayant des manches qui leur viennent jusque sur les poignets; par dessus est un autre gilet dont la manche ne dépasse point le coude. Le tout est surmonté d'une espèce de doliman de peau de mouton dont le poil est en dessus, qui tantôt tombe jusque sur les talons, mais qui ordinairement ne va que jusqu'à la ceinture de la culotte. Au lieu de bas, ils portent des espèces de guêtres qu'ils recouvrent d'une demi peau de mouton assez mal attachée aux extrémités. Les bergers mettent ordinairement par-dessus tout cet accoutrement un grand manteau de drap gris sale ; ils ont sur, la tête un capuchon dépendant du même manteau, qui est garni de bandes terminées en pointes bariolées de rouge, et ornées de crins de cheval. Comme il est difficile de marcher dans les sables et dans les flaques d'eau dont le sol des Landes est couvert, ils se servent de longues échasses nommées changuées. L'agilité avec laquelle ils marchent ainsi juchés sur ces hauts échalas est étonnante; un-cheval au trot ne peut les suivre. Dans cet état ils tiennent toujours un long bâton dont ils se servent pour les aider à franchir des fossés qui ont quelquefois vingt pieds de large. Quand ils veulent mettre leurs échasses ils montent sur le haut d'une armoire ou sur le manteau de la cheminée, qui est ordinairement fort élevé ; mais ce moyen n'est pas nécessaires la plupart; ils savent fort bien se relever de terre avec les changuées. les plus hautes.
Ici, comme dans une grande partie des départements voisins des Pyrénées, le besoin force une portion du peuple à voyager presque toujours, soit pour transporter au loin le superflu des produits.de la contrée. soit plutôt pour aller chercher les objets de consommation les plus essentiels qui y manquent
Pendant leurs voyages, les Landais ont, comme, les autres peuples pyrénéens, des stations fixes et invariables; chaque bouvier conduit un petit char traîné par deux bœufs, et porte avec lui sa nourriture et celle de ces patients animaux. Il n'a pour lui qu'un mauvais pain, mal pétri, excessivement cuit, formé de farine de seigle ou de maïs grossièrement tamisée, et qu'il assaisonne quelquefois avec des sardines de Galice. Il donne à ses bœufs des tiges sèches de panis auxquelles il a ajouté un peu de son ou de sel, ou de résidu de la farine de la semence de lin dont on a extrait l'huile et qu'il a eu soin de pulvériser de nouveau. Après les avoir forcés en quelque sorte à prendre cette nourriture, il les lâche sur la lande, songe enfin à lui, dort trois heures au plus; puis il part avec le reste de la caravane et s'achemine; vers le lieu de sa destination.
Les habitations de ce peuple sont peu élevées et la toiture en est écrasée; au centre est ordinairement une pièce commune, et un feu autour duquel se réunissent tous les habitants de la maison ; les autres chambres sont étroites, basses et humides ; le sol, assez mal battu, tient lieu de carrèlement et de plancher ; ces chambres ne sont séparées les unes des autres que par des madriers presque bruts et mal joints, ou par des torchis entrouvert en plusieurs endroits : l’air ne s'y renouvelle jamais parfaitement de petites lucarnes y tiennent lieu de croisées et la lumière du jour n'y pénètre qu'avec peine ; le froid et le chaud s'y font sentir avec une égale intensité. C'est dans ces chambres demeures qu'on place de mauvais grabats où reposent ces hommes laborieux, entassés, pour ainsi dire, les uns sur les autres.

Partout où l'on a tenté de les utiliser, on a vu succéder à l'état de malaise des habitants un aspect d'aisance et de santé, qu'ils n'auraient jamais connues si l’on n'avait fait disparaître les eaux dont la présence anéantissait à la fois et la population et les productions qui devaient la nourrir. Les marais dits de seconde classe ne présentent pas d'aussi grands avantages ; mais ils exigent des avances beaucoup moins fortes. Le sol des Laudes étant généralement élevé (la rapidité des ruisseaux et la profondeur de leur lit le prouvent', il serait aussi simple que facile d'opérer le dessèchement des marais, au moyen du creusement de quelques canaux d'une moyenne étendue ; la retraite des eaux laisserait alors à découvert des terres enrichies depuis plusieurs siècles par, les débris de la végétation et impatientes d'échapper à leur longue stérilité. Le grand territoire circonscrit entre les limites des départements de Lot-et-Garonne et du Gers, le cours de la Garonne et de la Gironde d'un côté, celui de l’Adour de l'autre, et qu'on peut appeler fort justement le Delta des Landes, présente de grands plateaux dont certaines parties, se relevant dans un sens opposé à la pente générale, n'offrent pendant toute ou pendant une grande partie de l'année qu'un pays voué à la submersion, puisque les eaux, n'ayant que peu ou point d'issue pour s'écouler, ne peuvent en être extraites que par l'évaporation.
On compte aussi dans les Landes environ 800 000 hectares de terres vaines et vagues, qui sont livrées à l'abandon, et n'offrent de culture qu'autour des sommités sur les quelles ont été placées les habitations pour n'être pas atteintes par les eaux. Au lieu des nombreux troupeaux que ces landes pourraient nourrir, si elles étaient desséchées, on n'y rencontre qu'une espèce rare et chétive qui ne subsiste que de quelques plantes broutées au milieu des lagunes où les maladies la déciment chaque année, et où, dans les hivers rigoureux,, le manque de nourriture la fait périr presque en totalité. Cet état de choses explique pourquoi les pâtres de ces déserts, afin d'échapper aux inconvénients de leur séjour au milieu des flaques d'eaux croupissantes, sont obligés de s'élever sur de hautes échasses , d'où ils suivent leurs troupeaux dans l'épaisseur des genêts, et ajoncs qu'ils ont à traverser ; pourquoi ce pays qui, s'il était assaini,, serait éminemment propre à l'éducation des abeilles, où ses habitants trouveraient une source de richesses, n'offre cependant en cire et en miel que des produits grossiers et insignifiants ; pourquoi la race de chevaux des Landes, si renommés par leur sobriété et leur vigueur infatigable, ne peut s'étendre et s'améliorer sur un sol voué à tant de causes d'improduction et d'insalubrité.
C'est le deuxième département le plus vaste de France métropolitaine (après la Gironde), et il bénéficie du second plus long littoral en métropole. La forêt des Landes est la plus grande forêt de France. Elle couvrait environ 67 % du département avant la tempête Klaus de janvier 2009, dans sa partie nord, mais s'étendait aussi largement sur la Gironde et le Lot-et-Garonne (arrondissement de Nérac). La principale essence est le pin maritime. Mais la forêt des Landes n'occupe pas toute la superficie. Au sud du département, au-delà de l'Adour, se trouve la Chalosse, pays plus vallonné et verdoyant, terre agricole partagée entre les élevages de bœufs et de canards et la culture du maïs, ainsi que le vignoble du Tursan à l'Est.


Histoire des Landes


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Carte des Landes
Note

Carte d'identité



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une sculpture de Mont de Marsan

Les Landes
Région Nouvelle : AquitaineAquitaine
Préfecture :
Mont-de-Marsan
Sous Préfecture :
Dax


Conseil général
Office département du Tourisme
Archives départementales

Adresse des Offices du Tourisme
Patrimoine des communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

Démographie :
Gentilé : Landais
Population : 422 976 hab. (2021)
Densité : 46 hab./km²
Superficie : 9 243 km²
Subdivisions : Arrondissements : 2
Circonscriptions législatives : 3
Cantonsn : 15
Intercommunalités : 18
Communes : 327

Le territoire. qui forme aujourd'hui le département des Landes était occupé, avant la conquête romaine, par plusieurs peuplades d'origine ibérienne au sud et à l'est, dans les bassins de l'Adour et de la Midouze, les Tarbelli, pays de Dax ; les Tarusates, pays de Tartas une partie des Élusates et des Sotiates, dont les principaux établissements se trouvaient sur le territoire des départements du Gers et de Lot-et-Garonne ; à l'ouest et le long de la mer, dans la région qu'on appelle aujourd'hui les grandes Landes, les Aquitani proprement dits. Tous ces peuples étaient compris dans la Gaule aquitanique. On serait fort embarrassé de donner sur l'existence de ces peuples des détails spéciaux. Sans doute, leurs mœurs étaient celles des peuples environnants modifiées par l'influence de leur malheureux pays, de ces sables accumulés il y a des milliers d'années par la mer, et par lesquels elle semble avoir voulu resserrer elle-même son empire. Dès cette époque, de vastes forêts couvraient le pays et servaient d'asile à des hommes presque aussi sauvages que les bêtes qui leur en disputaient la possession. Pourtant quelques éléments de civilisation y pénétrèrent. Les Celtes y portèrent leur culte, et l'on voit sur la route d'Hagetmau à Saint-Sever un peulven qui atteste leur passage en ces lieux. Note

Les Landais et leurs échasses

Habitants des Landes
Jean-Louis Gintrac (1808-1886) Habitants des Landes.

On se demande si l'usage de marcher sur des échasses existait dans les Landes avant les siècles du moyen âge, car les auteurs anciens, qu'une pareille coutume était de nature à frapper singulièrement, n'en font point mention. Il est, probable que le nom patois de xcanque ou chanque donné aux échasses est dérivé du mot anglais shank (jambe), et, dans ce cas, la mise en pratique de cet objet bizarre daterait peut-ètre de la domination anglaise. (Élisée Reclus. Nouvelle Géographie universelle, tome 11, page 94.)

Il est probable aussi que, lorsque les Grecs établirent leur ligne de comptoirs le long de la Garonne et de l'Adour, les habitants des Landes ressentirent l'influence de ce commerce voisin. Y avait-il déjà quelque port sur la côte entre ceux de Bayonne (Lapurdum) et de La Teste-de-Buch (Boïos), qui appartiennent aux deux départements voisins ? On sait que les Boïens, qui occupaient le dernier de ces deux ports, avaient, dans les mêmes régions, une autre ville appelée Lasseaba. Était-elle située dans la partie septentrionale du département des Landes ou en dehors de ses limites ? On l'ignore. Mais si les habitants des côtes et des landes proprement dites avaient peu d'établissements, on ne peut douter que ceux qui occupaient les rives de l'Adour et de la Midouze n'en aient eu de plus ou moins considérables. Dax, Tartas existaient déjà chez les Tarbelliens et les Tarusates. Ces peuples subirent la domination romaine sans avoir pris une grande part à la résistance ; à cause de leur position excentrique. Nous avons parlé ailleurs de l'énergie déployée par les Sotiates contre Crassus dans leur forteresse située sur le territoire du département de Lot-et-Garonne. Quand Rome eut pris possession de cette extrémité sud-ouest de la Gaule, elle y marqua sa présence par ces voies de communication qu'elle ouvrait partout, et qui assuraient le maintien de sa puissance en même temps qu'elles sauvaient la civilisation. Les voies romaines étaient comme la trace des légions ; partout où celles-ci pénétraient, elles apparaissaient. Les sables et les forêts n'y mettaient pas plus d'obstacle que les montagnes et les fleuves.

Habitants des Landes
Mont de Marsan

Une voie romaine longea la côte depuis Boïos jusqu'à Lapurdum. Les Landais l'appellent Cantin Roumiou. Une autre, partant de Bordeaux, aboutit également à Lapurdum en passant par Dax. On en voit encore aujourd'hui des restes. On remarque aussi des vestiges de camps romains, entre autres celui qui se trouve entre Gamarde et Saint-Geours d'Auribat. On verra plus loin que Saint-Sever prétend aussi prendre pour son point de départ un camp de César. à l'ouest de Soustons, arrondissement de Dax, auprès de la côte, s'élève un mamelon artificiel qu’on suppose avoir formé l'extrémité d'un vaste camp retranché opposé aux pirates. Quant aux monuments ils sont rares. Outre le temple de Mars, dont Mont-de-Marsan tire son nom, on a découvert en 1736, dans la paroisse de Saint Michel-de-Jouarare, les restes d'un édifice qui fut, dit-on un temple de Jupiter (Jovis ara) on y a trouvé un grand nombre d'urnes cinéraires, de lacrymatoires, de vases, de lampes, de tronçons d'armes, de pièces de monnaie et de médailles ; ailleurs, des tombeaux, des autels votifs. Néanmoins, on peut dire que les monuments romains sont rares dans le département.

Habitants des Landes
La forêt landaise.

Les Landes, d'abord comprises par les Romains dans l'Aquitaine, firent partie de l'Aquitaine troisième ou Novempopulanie, lorsque la Gaule fut partagée en dix-sept provinces, et le christianisme y pénétra au IIIème siècle. Les barbares, qui, à partir de l'an 406, traversèrent la Gaule et s'enfoncèrent dans l'Espagne, effleurèrent dans leur invasion le pays qui nous occupe. Les Wisigoths y établirent leur domination, que celle des Francs remplaça après la bataille de Vouillé. Celle-ci, assez mal établie dans une contrée si lointaine, fut à son tour ébranlée, à la fin du VIème siècle, par l'invasion des Vascons ou Gascons. Ces montagnards, remontant la vallée de l'Adour, s'y établirent et de là se répandirent dans toute l'Aquitaine. Depuis ce temps, les Landes appartinrent aux ducs de Gascogne, et sous ces ducs à un certain nombre de seigneurs leurs vassaux. Après la terrible invasion des Arabes, dont ce pays eut à souffrir et que Charles-Martel dispersa en 732, l'empire carlovingien enveloppa cette partie de la Gaule, comme toutes les autres, dans son unité. Quand de ses ruines sortit le régime féodal, le principal fief qui s'éleva dans les Landes fut la vicomté d'Albret. Plus loin nous parlerons de la modeste bourgade d'où sortit cette brillante et glorieuse famille. Le premier vicomte d'Albret dont le nom soit connu est un certain Amaujeu, qui vivait au XIème siècle. Ce nom, au reste, fut porté par un grand nombre de ses descendants et successeurs. Parmi lesquels on rencontre aussi plusieurs Bernard. Après le mariage d'Éléonore de Guyenne avec Henri II, roi d'Angleterre, le pays des Landes passa à la maison de Plantagenet. Pendant longtemps, les rois anglais y dominèrent, grâce à leur habile politique mais tous les seigneurs ne s'accommodèrent pas de cette domination, notamment les d'Albret, qui, après avoir porté le titre de vicomte, l'échangèrent contre celui de sire, plus modeste, mais qui ne servait qu'à déguiser leur ambition toujours croissante. Ils agissaient en cela comme les sires de Coucy, qui, n'osant prendre le titre de prince et dédaignant tous ceux qui venaient ensuite, se mettaient en quelque sorte hors de la hiérarchie féodale par une orgueilleuse humilité. L'Albret ne tarda pas à envelopper la plus grande partie du département actuel des Landes en même temps qu'il s'étendait sur les pays circonvoisins. En 1401, Charles Ier , fils d'une princesse de la maison de Bourbon, s'attacha à la cour de France, imitant les Armagnacs et reconnaissant comme eux que la royauté était désormais l'astre d'où émanait tout éclat et toute puissance. Il obtint l'honneur d'écarteler les armes de France avec celles de sa maison, qui étaient d'or plein, et devint connétable de France. Mais il ne fit pas un usage heureux de, l'épée fleurdelisée qui lui avait été confiée car c'est lui qui perdit la bataille d'Azincourt. Au reste, il y fut tué et, par sa mort, expia sa défaite. Charles II, son fils, proche parent des Armagnacs, suivit leur parti dans les guerres du XV ème siècle. Il eut trois fils, l'aîné lui succéda ; le deuxième fut décapité ; le troisième forma la branche des seigneurs de Miossens et de Pons qui s'éteignit en 1676 et dont les biens passèrent dans une branche de la Lorraine-Armagnac. Jean son arrière-petit fils par son fils aîné, épousa Catherine de Foix, sœur et héritière de Gaston-Phoebus, et devint roi de Navarre (1494). Il fut dépouillé d'une partie de ses nouveaux États. Mais sa famille se releva, d'abord par l'érection de l'Albret en duché-pairie sous François Ier, beau-frère de Henri d'Albret, puis par le mariage de Jeanne, fille de Henri, avec Antoine de Bourbon. De ce mariage naquit Henri IV, qui réunit ses domaines à la couronne de France. Plus tard (1652), Louis XIV rétablit la pairie d'Albret en faveur de la maison de Bouillon. À peine sorti de la guerre de Cent ans, le pays des Landes fut agité par les luttes religieuses du XVI ème siècle ; les protestants, grâce à la protection de Jeanne d'Albret, la mère de Henri IV, s'y organisèrent militairement, mais les catholiques leur opposèrent Montluc, et, de part et d'autre, il se commit les plus grands excès, jusqu'à la pacification générale, amenée par l'édit de Nantes. Depuis ce temps, à part un moment d'agitation sous la Fronde, l'histoire de ce pays se confond avec celle de la France. Sous la domination anglaise, les Landes dépendaient judiciairement du grand sénéchal qui présidait à Bordeaux la cour du roi.

Habitants des Landes
Le Marché d'Aire sur l'Adour

Du reste, les villes, comme autant de petites républiques, administraient elles-mêmes leurs finances, leur police intérieure, leur milice particulière et, dans plusieurs cas, la justice civile et criminelle. Les rois de France respectèrent d'abord ces privilèges, mais ensuite ils les supprimèrent peu à peu et transportèrent à leurs officiers la plupart des droits dont les villes avaient joui auparavant. Ces officiers étaient, dans l'origine, des commissaires aussi nombreux qu'il y avait de parties dans l'administration. Henri II, en 1551, réunit ces diverses attributions dans les mains des commissaires départis, qui prirent, sous Louis XIII, le nom d'intendants du ministère, de la justice et de la police. L'intendant veillait à l'égale répartition de l'impôt, à la culture des terres, à la prospérité du commerce, à l'entretien des chemins, à la réparation des édifices publics, à l'emploi des revenus des villes et des communautés, à la distribution des troupes dans la province, à l'approvisionnement des magasins du roi, à la levée des milices. C'est de lui que le ministère recevait tous les renseignements sur l'état de la province, ses ressources, ses charges, ses pertes, ses débouchés, etc. Comprises, avant la Révolution, dans le gouvernement de la Guyenne, comme toute la Gascogne, les Landes formèrent, en 1790, un département dont la circonscription embrassa les pays désignés alors et encore aujourd'hui sous les noms de haute et basse Chalosse (Saint-Sever), de Marsan (Mont-de-Marsan), de Tursan (Aire), de Gabardan (Gabarret), du Maransin (Saint-Michel), d'Albret ou des petites Landes (Albret), enfin des grandes Landes, dans la partie occidentale, le long de la mer.

Habitants des Landes
Détail de la chapente du Marché d'Aire sur l'Adour

Triste est l'aspect des Landes encore aujourd'hui, au moins dans la plus grande partie du département. La Chalosse, les vallées de l'Adour et de la Midouze, enfin toute la zone qui borde les Pyrénées sont, à la vérité, très fertiles et réjouissent l’œil par d'agréables et verts coteaux; mais, quand on s'avance vers la mer et la Garonne, ce ne sont plus que des dunes onduleuses, stériles, envahissantes quand le vent les roule de l'ouest à l'est, dangereuses pour le voyageur quand, oubliant de suivre les sommités du terrain et descendant imprudemment dans les lètes ou vallons, il se laisse glisser dans les blouses, ces lacs perfides dont les eaux se cachent sous le sable. Que n'at-on accepté, au XVIème siècle, l'offre des Maures chassés d'Espagne, lorsqu'ils demandèrent la permission de s'établir dans nos Landes ! Cette industrieuse nation eût peut-être fait de ce désert une fertile province. Ce n'est que de nos jours que l'homme s'est trouvé de force à lutter contre la nature. Un inspecteur général des ponts et chaussées, M. Brémontier, a trouvé le secret d'arrêter les envahissements des sables. Le littoral s'est partout couvert de belles plantations dont l'humidité favorise le développement. Mais il faudra bien du temps avant que la lande rase ait cessé d'offrir au regard attristé, pendant l'été, la nudité des déserts d'Afrique, pendant l'hiver l'humide et froide surface des marais de la Sibérie ; avant que l’industrie ait réuni et multiplié par ses travaux, par la canalisation, par l'appropriation des cours d'eau, les cultures isolées que le voyageur rencontre à de longues distances comme autant de fécondes oasis. Il faudra bien du temps avant que le Landais ait changé son genre de vie grossier et ce caractère mélancolique et triste, reflet de son triste pays. Nous ne parlons ici ni du propriétaire qui vit de ses revenus dans l'aisance, ni du colon propriétaire, sorte de classe intermédiaire, mais du simple colon, qui forme la masse de la population, de cet être malingre qui couche sur la paille ou dans sa charrette, qui se nourrit d'un pain noir de seigle ou de maïs assaisonné de quelques sardines de Galice, et que cette vie malheureuse, aidée quelquefois par l'abus des spiritueux, condamne à ne point vieillir. Obligés d'aller eux-mêmes chercher au loin les objets de consommation qui leur manquent et se défaire de leurs produits, on dirait une peuplade tartare égarée sur les bords de l'Atlantique.

Habitants des Landes
Le Château d'Eau

On les voit errer dans leurs chariots traînés par des bœufs, portant avec eux leur nourriture et celle de leur attelage. Quand ils se sont arrêté quelque part pour prendre trois heures d'un pauvre sommeil au fond de leur charrette ou sur le sol humide, quand ils font avaler de force à leurs bœufs les tiges sèches de pins mêlées de son et de sel, dont ils les nourrissent, ils poussent un cri rauque, signal du départ, et la caravane reprend sa marche. Ailleurs, on les aperçoit juchés sur leurs xcanques(1), échasses hautes de cinq ou six pieds, la tête couverte du béret, le corps revêtu de la longue dalmatique de grosse étoffe rousse et du gilet de peau de mouton dont la laine est tournée en dehors. Si d'est en hiver, ils y ajoutent un manteau blanc très -¡grossier, accompagné d'un capuchon pointu comme un bonnet chinois. Habitués dès l'enfance à l'usage des xcanques, ils s'en servent avec la plus grande dextérité et traversent sans dévier de la ligne droite des mares profondes. Une longue tige de bois leur sert de balancier quand ils marchent et de point d'appui par derrière lorsqu'ils veulent se reposer. Dans cette situation, ils surveillent au loin leurs troupeaux tout en se tricotant des bas. Comment ces hommes, pour qui le travail est si peu productif, ne seraient-ils pas avares et intéressés ? ils soignent avec amour leur bœuf ou leur cochon malades, bien mieux que leurs femmes ou leurs enfants. Ils sont bons cependant, honnêtes et hospitaliers. Apathiques comme des gens à qui la nature même donne l'exemple de la paresse, s'ils font des lieues entières pour aller le dimanche à l'église, c'est malheureusement quelquefois moins la messe qui les attire que le cabaret, où ils trouvent dans l'ivresse l'oubli de leur misère. Ils tiennent peu à la vie et cependant ils accompagnent les funérailles par des cris et des démonstrations exagérés. Usage singulier les parents vont à l'église, non au cimetière, et jadis hommes et femmes allaient se coucher pendant la sépulture, sans doute pour témoigner un excessif abattement. L'anniversaire de la mort ou cap de l'an est célébré par un repas funèbre. Superstitieux comme les pâtres et les peuples primitifs, ils se signent quand le vent gémit dans la bruyère ; car c'est le soupir d'une âme en peine. Ils croient aux fantômes qui courent la nuit dans les bois, au cri de l'orfraie passant sur leur tête, présage de mort pour un membre de la famille ; aux fées qui remplissent d'or le vase qu'on dépose au pied du chêne sous lequel elles vont danser la nuit, et quand l'orage se prépare, ils disent « Voici le roi Arthur qui passe avec sa meute. » Tel est encore, au XIXèmesiècle, l'état des Landes et du peuple qui les habite.

Habitants des Landes
Mont de Marsan

Le département a été créé à la Révolution française le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, à partir d'une partie de la province de Guyenne et Gascogne. Plus précisément, diverses entités territoriales héritées de l'Ancien Régime ont alors été réunies, ce qui confère à ce territoire administratif une certaine hétérogénéité entre la Chalosse agricole, plutôt tournée vers le Béarn, et la forêt plus proche de la Gironde. À l'orée de l'époque contemporaine (1789-1850), le département était en partie couvert de landes mal drainées (sur environ 60 % à 70 % de l'espace), landes qui lui ont paradoxalement donné son nom, alors que la frange sud était constituée de coteaux aux sols riches, cultivés et boisés. Cette lande était entretenue par écobuage afin de pourvoir en nourriture les grands troupeaux de moutons (entre 900 000 et 1 million de bêtes en 1850), surveillés par des bergers montés sur des échasses ; l'usage de ces dernières permettait d'accomplir plus facilement de grandes distances (15 à 20 kilomètres par jour), tout en surveillant le troupeau sur de grandes distances, du fait d'une quasi absence de relief. Avant la loi du 19 juin 1857 dite Loi d'assainissement et de mise en culture des Landes de Gascogne, le régime agropastoral est généralisé : il puise sa force dans le libre usage des communaux majoritaires. Puis la systématisation des plantations de pins (exploités pour leur résine et leur bois), accompagnée de la vente des communaux durant la deuxième moitié du XIXème siècle, a complètement modifié le paysage et l'économie des deux tiers du département, tout en contribuant à son enrichissement rapide. En juin 2006, le conseil général des Landes a exprimé sa volonté de modifier le nom du département en « Landes de Gascogne », dénomination liée au parc régional qui aurait l'avantage d'être plus « parlante » pour les touristes anglo-saxons.


Mont-de-Marsan


Mont-de-Marsan
Mont-de-Marsan

La fondation de Mont-de-Marsan est due à Pierre de Marsan, vicomte du Marsan, du Tursan et du Gabardan. Il décide entre 1136 et 1140 d'établir une nouvelle ville sur des terres issues des paroisses de Saint Pierre-du-Mont et de Saint-Genès-des-Vallées. Il fait d'abord construire une forteresse, qui prendra plus tard le nom de Château Vieux, à l'emplacement actuel du Théâtre pour pouvoir contrôler le confluent de la Midouze et lever les taxes sur les marchandises qui circulent sur la rivière. Il s'assure ainsi de substantiels revenus. Jusque-là, les vicomtes étaient basés à Roquefort, plus à l'Est, qui est également un confluent de moindre importance, entre deux cours d'eau, la Doulouze et l'Estampon. La nouvelle capitale du vicomté prend part à un échange commercial important : céréales et résine descendent de Mont-de-Marsan pour aller vers Bayonne d'où remontent du sel ou des métaux. Pierre de Lobaner va ensuite faire appel aux habitants de Saint-Pierre et de Saint-Genès pour qu'ils s'établissent autour du nouveau château. Ce sont pour la plupart des serfs à qui il promet la liberté en contrepartie de leur concours à sa défense.
À cette époque, Saint-Pierre-du-Mont se vide de sa substance, tout comme les environs. Ces terres dépendent alors, tant spirituellement que temporellement, de la puissante abbaye de Saint-Sever. Aussi, Pierre de Lobaner accorde-t-il à l'abbaye le droit d'ériger une église et un prieuré bénédictin dans sa nouvelle ville. La première église montoise est ainsi bâtie à l'emplacement de l'actuelle église de la Madeleine. Mont-de-Marsan se développe très rapidement, notamment vers le nord-est. Au XIIIème siècle, des murailles en pierres coquillères entourent une ville déjà bien peuplée. L'aménagement d'un débarcadère et d'un pont sur le Midou, au pied même du château, entraîne l'apparition d'un bourg sur la rive opposée. On distingue alors le bourg vieux entre Douze et Midou, de type castelnau, et le bourg de la fontaine plus au sud, du côté de l'actuelle mairie. Le port de Mont-de-Marsan s'établit plus loin, sur la rive gauche de la Midouze. Il connaît un développement rapide grâce à la position stratégique de la ville à la limite de la Haute Lande, de la Chalosse et de l'Armagnac, entre Bayonne et Toulouse, Pau et Bordeaux. Ainsi, Mont-de-Marsan constitue une sorte de verrou entre toutes ces villes. Un nouveau quartier se développe autour du nouveau port. S'y installe notamment le couvent des Cordeliers vers 1260. Cce quartier est lui aussi entouré de murailles percées de portes donnant accès aux routes d'Aire-sur-l'Adour, Saint-Sever et Tartas. Le couvent de sainte Claire ou des Clarisses, installé à Beyries en 1256, est transféré à Mont-de-Marsan en 1275 non loin du Château Vieux. En un peu plus d'un siècle, une véritable ville est née, le long de trois axes. Elle prend par conséquent un caractère triple : défensif, portuaire et religieux.
Aliénor d'Aquitaine apporte le duché d'Aquitaine en dot en 1152 à son mari Henri Plantagenêt, qui devient Henri II d'Angleterre en 1154. Mont-de-Marsan passe ainsi sous domination anglaise pendant près de trois siècles, jusqu'en 1441. La population trouve refuge derrière les murailles de la cité durant les troubles liés à la guerre de Cent Ans, pendant que s'élevent des bastides dans les environs.
Durant cette période, la ville s'érige en forteresse. Elle passe sous domination de la maison de Foix-Béarn au XIIIème siècle.

Note

Le Musée Despiau Wlérick


# La Villa des Cent regards
Le Musée Despiau Wlérick

Le Musée Despiau Wlérick Installé depuis 1968 dans le « Donjon Lacaraye » ancienne caserne Lacaze, du nom de Antoine Lacaze (1803-1891), ancien maire qui fit don, en 1860, de cette bâtisse pour y loger une caserne, le musée porte le nom des deux célèbres sculpteur montois : Charles Despiau (1874-1946) et Robert Wlérick (1882-1944).
Plus de 600 œuvres des artistes de l’entre deux guerres font de ce musée la référence française de la sculpture figurative.
Le bâtiment d’accueil du musée implanté dans une ancienne chapelle est édifié en pierre coquillères, et fait apparaitre, sur sa façade orientale, une superbe rosace, décorée par le maitre verrier d’Anglet, Jean Lesquibe (1910-1995)

En 1344, Gaston Phœbus, vicomte de Marsan, fait restaurer le château Nolibos et renforce les fortifications et défenses de la ville. La cité connaît ensuite peu de transformations du XIVème au XVIIème siècle. La domination anglaise entraîne une singulière tradition, qui veut que chaque nouveau maire aille prêter serment en l'église de Saint-Pierre-du-Mont avant de prendre ses fonctions. Cette pratique perdure cinq siècles, pour prendre fin à la Révolution française. Centre commercial important de Guyenne, la ville écoule vers le port de Bayonne les produits de l'arrière-pays (céréales et vins d'Armagnac notamment) durant tout le Moyen Âge et l'Ancien Régime. Le développement du trafic fluvial assure la prospérité des bateliers, organisés en confréries. La navigation se fait sur des gabares, barques à fond plat localement appelées « galupes ». La ville est en rivalité quasi constante avec les autres cités commerciales, notamment Dax.


Dax


Romorantin-Lanthenay
le vieux pont de Dax

Dax entre dans l'histoire en 297 en étant mentionnée dans la Liste de Vérone et plus tard en 400 dans la Notice des Provinces et Cités des Gaules. Dans la Novempopulanie, Province des Neuf Peuples (XII cités dont Dax), la ville est nommée Civitas Aquensium et les habitants Cives Aquenses, formulations en usage durant toute l'Antiquité. Dax ne figure pas parmi les villes augustéennes d'Aquitaine que sont Bordeaux, Périgueux et Saintes. On peut fixer avec une assez grande vraisemblance la construction des remparts vers le milieu du IVème siècle, travail gigantesque pour l'époque, de 1 465 m de longueur, clôturant environ 12 à 13 hectares, avec pour monument principal un temple qui daterait de la première moitié du IIème siècle.
La fondation du siège épiscopal de Dax, l'un des plus anciens de France, daterait du milieu du IIIème siècle : saint Vincent de Xaintes en fut le premier évêque et martyr.
À partir de la fin du Xème siècle, la ville est administrée par les vicomtes de Dax3 (d'Acqs4) qui se succèdent jusqu'en 1177, époque où la vicomté passe à la maison voisine des vicomtes de Tartas par le mariage en 1190 de Navarrine, fille unique de Pierre II, dernier vicomte de Dax (d’Acqs) avec Raymond-Arnaud III, fils de Raymond-Robert, vicomte de Tartas. Les vicomtes de Tartas ont tenu la vicomté de Dax (d'Acqs) tout comme celle de Tartas jusqu'au début du XIVème siècle (1312). Par le mariage de la fille unique du dernier vicomte de Tartas et de Dax (d'Acqs), Assalide, avec Amanieu V, sire d'Albret, de la Maison d'Albret, le titre en passa dans cette Maison, rois de Navarre au XVème siècle, et ultérieurement au Roi de France et de Navarre, par le roi Henri IV issu par sa mère, Jeanne d'Albret, de la Maison d'Albret. Les vicomtes de Dax (d'Acqs) étaient du sang des ducs de Gascogne et leurs vassaux directs, tout comme les vicomtes de Tartas.Le mariage de Louis VII de France et Aliénor d'Aquitaine est annulé en 1152 ; celle-ci épouse la même année Henri II Plantagenêt, plus tard roi d'Angleterre, à qui elle apporte en dot les provinces du Sud-Ouest de la France (Gascogne et Guyenne). La domination des rois d’Angleterre, appelés rois-ducs — parce qu'ils demeuraient (en principe seulement) vassaux des rois de France pour leurs possessions en France — devait durer jusqu'en 1453, à la fin de la guerre de Cent Ans. Dax fut prise une première fois aux Anglais par Charles VII et le Dauphin, futur Louis XI, en 1442. Révoltée et s'étant redonnée aux Anglais presque aussitôt après le départ des Français, elle fut reconquise définitivement par les Français lors d'un second siège, le 8 juillet 1451, date à laquelle le comte de Foix en prend possession au nom de Charles VII. Par ses lettres patentes, Louis XI confirme les privilèges de la ville d'«Acqs», après son sacre en 1461, ainsi qu'à la suite de la mort du duc de Guyenne, son frère le 14 octobre 1472.
Siège épiscopal situé sur le chemin de Saint-Jacques, Dax attire les pèlerins qui y passent toujours sur leur route pour Compostelle. Par ailleurs, la ville, située sur l'Adour, à proximité de Bayonne, et sur l'ancienne voie commerciale Dax-Pampelune, devient assez prospère, et s'affirme comme l'une des plus importantes cités gasconnes d'alors, aux côtés d'Auch et de Bayonne. Le clergé joua un rôle non négligeable dans ce développement favorisé, en celà par les franchises accordées par les Plantagenêts, comme en témoignent les nombreuses constructions réalisées dans les trois derniers siècles médiévaux qui toutes ou presque ont disparu.
La mairie de Dax est l'une des plus anciennes de France, elle date de 1189. Le premier maire (ou Capdel) de Dax s'appelait Pierre de Saint-Paul et, après lui, 148 maires se sont succédé, sans aucune interruption.
Après les Anglais, ce sont les Espagnols qui sont attirés par Dax. En effet, par suite de la menace imminente d'une armée espagnole, Dax mise en état de siège en 1521-1522, résiste à l'incursion. Les guerres de religion, des épidémies et une grande pauvreté marquent le XVIème siècle. Vincent de Paul fait ses études chez les Cordeliers de Dax, ensuite au collège municipal.A partir du XVIIème siècle, la ville est prospère, comme le prouvent un certain nombre de maisons du centre ville. Le cardinal Mazarin séjourne à Dax en 1659. Cette même année, plusieurs princes et princesses se déplacent dans la cité des Eaux-Chaudes. Louis XIV s'arrêta ainsi à Dax en allant au-devant de sa fiancée, l’Infante Marie-Thérèse, qu'il allait épouser à Saint-Jean-de-Luz.


L'Etang Noir de Seignosse

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L'Etang Noir de Seignosse


L'Etang Noir de Seignosse
Mont-de-Marsan
L'Etang Noir de Seignosse

L'Etang Noir est un étang situé près du bourg de Seignosse, petit village du Sud des Landes à une dizaine de km de l'océan. A l'Ouest de cet étang se trouve la réserve naturelle de l'Etang Noir, une réserve naturelle marécageuse à voir absolument pour qui passe dans le coin. Voici une légende qui en raconte la création. --- A Seignosse, se trouvait le château d'Eric, un puissant baron landais en soif d'aventures. Quand sonna l'appel des croisades, il mit son armure et partit aussitôt. Les années passèrent sans la moindre nouvelle mais vint un jour où les habitants virent flotter à nouveau les couleurs de leur Seigneur au sommet du donjon. Il était revenu. Malgré la fête qui marqua son retour, Eric avait changé. Il était sombre et lointain. Tant et si bien que personne ne le voyait désormais hors de son château. Les rumeurs allaient bon train. Il s'était fait construire une pièce interdite en haut de son donjon. Personne n'avait le droit d'y entrer. On apprit que le Seigneur était rentré de croisade en secret, de nuit, avec un mystérieux compagnon qui s'avéra être en fait une belle Sarrasine. Elle jouait de la guitare pour lui la nuit. Mais les craintes apparurent quand on commenca à voir d'étranges lueurs rouges la nuit en haut du donjon. On raconta que le Seigneur s'y adonnait en secret à l'alchimie. Dès lors le donjon fut appellé la Tour du Diable. Plus personne n'osait la regarder sans se signer. Un jour, un pélerin en route pour Compostelle traversa le village en criant : « Malheur à vous qui tolérez un tel Seigneur, arrive le temps de rendre à Dieu et à Diable ce qui leur appartient.» La nuit suivante une terrible tempête s'abattit sur le château. Les éclairs zébraient le ciel en éclairant le donjon dans la nuit noire. La cloche du château sonnait le tocsin. Le lendemain matin, alors que les villageois osaient enfin sortir de chez eux, il ne virent plus trace du château. Se trouvait à la place, une eau noire et marécageuse... l'Etang Noir. On raconte depuis que parfois on peut entendre dans le lointain les douces mélodies d'une guitare. Mais que si vous entendez sonner la cloche du château... alors malheur à vous... ---




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