Le Lot, département situé dans le quart sud ouest de la France est composé de trois régions distinctes. A l'est, le Ségala lotois et le Limargue ; au centre, les Causses du Quercy avec, du nord au sud, le Causse de Martel, le Causse de Gramat et le Causse de Limogne ; a l'ouest, du nord au sud, la Bouriane, la vallée du Lot et le Quercy Blanc. C'est la rivière le Lot qui lui a donnée son nom. Ce cours d'eau appelé en ancien français ou occitan Olt, héritiers du toponyme gaulois, comme en témoignent les appellations rive d'Olt ou pays d'Olt, prend sa source sur le versant sud de la montagne du Goulet en Lozère (48) à l'altitude approximative de 1300 m, dans une zone de tourbières, et se jette dans la Garonne dans le bien nommé département de Lot-et-Garonne après un parcours de 485 km et se distingue notamment par ses longs méandres et ses boucles qui commencent à partir de Cajarc dans le Lot jusqu'à Fumel en Lot-et-Garonne.
Le département du Lot est formé de la majeure
partie de l'ancien Quercy, et tire son nom de la rivière de Lot qui
le traverse de l'est à l'ouest. Il est borné : au nord, par le département
de la Corrèze ; à l'est, par ceux du Cantal et de l'Aveyron ; au sud,
par celui de Tarn-et-Garonne ; à l'ouest, par ceux de Lot-et-Garonne
et de la Dordogne. Un vaste plateau de calcaire secondaire, recouvert
d'espace eh espace par dés dépôts argileux et siliceux, occupera plus
grande étendue de ce département. Ce plateau, sur lequel courent des
chaînes de collines dans toutes lés directions, et qui, sur quelques
espaces, est creusé en profondes vallées, s'appuie à l'est sur le sol
granitique ou primitif, formé par le prolongement des montagnes dû Cantal.
Le sol. primitif est hérissé de montagnes, ou à flancs escarpés ou à
croupes arrondies,, serrées les unes contre les autres, enchâssées sans
ordre, séparées par des ravins très profonds qui commencent quelquefois
à là cime des chaînés, et se dirigent les uns vers le nord, les autres
vers le midi ou le couchant. Entre les chaînes existent des plateaux
étendus, creusés, d'espace en espace, en vallées étroites et plus ou
moins profondes. On y distingué trois chaînes principales ; l'une qui
part de Labastide du- Haut-Mont, après avoir décrit de nombreux contours,
se termine sous une chaîne calcaire'; l'autre court de l’est a l'ouest
et finit non loin des bords de la Bave et de la Dordogne ; la troisième
suit la rive droite de la Gère.
Trois sommets de la première chaîne,
Labàstide, St-Bressou et le Peindit, sont les points les plus élevés
du département. Du premier de ces sommets on jouit d'un horizon immense
: à l'est on voit les montagnes de l'Auvergne s'élever en amphithéâtre
depuis la base des plus basses jusqu'au sommet de la chaîne imposante
du Cantal ; plus loin apparaît le majestueux Puy-de-Dôme ; au sud-est
on découvre les riches montagnes d'Aubrac ; au nord on peut suivre les
contours' des vallées qu'arrosent la Cère, la Bave, la Dordogne ; à
l'ouest . les regards parcourent toute la .longueur du département et
se perdent dans un lointain qui s'étend jusqu'au bord de l'Océan ; au
sud-est la chaîne des Pyrénées paraît sous la forme d’un nuage grisâtre
Les montagnes qui bordent les. vallées s'éloignent,
se rapprochent pour s'éloigner encore, pour se rapprocher de nouveau,
et souvent ne laissent entre elles qu'un passage aux torrents. De toutes
parts sortent des sources qui tantôt se répandent en nombreux filets
sur des pentes rapides, tantôt se précipitent en cascades, tantôt jaillissent
en écume, brisées par les angles des granits, des gneiss et des autres
rochers qui leur servent de lit.
Le département dû Lot renferme
une grande variété de terrains relativement aux productions, variété
qui est due peut-être moins encore à la diversité des substances qui
constituent le sol qu'à la profondeur des couches, à leur position sur
des plateaux unis, sur les sommets des montagnes, sur leurs flancs,
dans les bassins sans issues, dans les vallées ouvertes, et à leur exposition
au nord ou au midi, à l'orient ou au couchant. Sous le rapport de là
culture, on peut le diviser en sept classes, dont la première comprend
les jardins, la deuxième les champs eu les terres labourables, la troisième
les prés, la quatrième les vignes, la cinquième les terres à châtaigniers,
la sixième les bois, la septième les pâturages.
Note : ce site officiel
du ministère de la culture vous donne toutes
les informations relatives à tous les lieux
et objets inscrits au patrimoine de chaque commune
d'un département.
Superficie
:5 217 km²
Population: 173 562 (2009)
Densité : 39 hab./km²
Nb de communes : 340
Le département du Lot et celui de Tarn-el- Garonne ont
été formés de la province qui portait, avant 1789, le
nom de Quercy. Ce nom, que l'on a voulu faire dériver
des chênes (quercucs) dont le pays était autrefois
couvert, vient des Cadurci, le peuple gaulois qui occupait
cette contrée avant l'invasion romaine. Les Cadurci
étaient de race celtique. Établis dans les bassins dit
Tarn, du Lot et de la Dordogne, presque au pied des
montagnes d'Auvergne, dont les ramifications donnaient
à leur pays cet aspect aride et escarpé qui rappelle
l'Afrique au voyageur, ils étaient sur la zone même
où se rencontraient les peuples celtiques et les peuples
ibères.
A leur droite et à leur gauche, les Petrocorii
( Périgord) et les Rutheni (Rouergue) étaient Celtes
comme eux ; plus au sud et plus à l'ouest, l'origine
ibérienne des habitants se reconnaissait et se reconnaît
encore à leurs caractères physiologiques.
Si les
monuments celtiques ne sont pas aussi nombreux dans
ce département que dans certains autres, ils n'y manquent
point cependant. On y trouve particulièrement des monuments
funèbres, des tombelles, dont quelques-unes renferment
plusieurs cercueils de pierre superposés, par exemple
celle qu'on nomme Pacy-les-Martres (Puy des-Martyrs)
des dolmens, qui sont également des monuments funèbres,
comme l'attestent les squelettes mis à découvert par
les fouilles, et dont le principal est celui qu'on appelle
la Pierre Martine, près de Livernon il a plus de 7 mètres
de longueur et plus de 3 de largeur ; sa table supérieure
oscille sur ses supports pendant une minute à la moindre
pression de la main ; auprès des squelettes, on a trouvé
des flèches et des hachés en silex, des fragments de
poterie, des ornements en os ou en pierre, des épées
et des poignards en cuivre. Près de Prayssac, sur la
montagne de Roquebert, on voit un cromlech assez considérable.
Les Cadurci formaient une cité qui dépendait de la grande
confédération des Arvernes. Ils prirent part avec ce
peuple puissant à l'énergique résistance qu'il opposa
aux généraux de Rome. Ils combattirent avec Britich
sur les bords du Rhune contre Fabius.
Plus tard,
dans la grande lutte contre César, ils fournirent leurs
contingents au camp d'Alésia, où Vercingétorix avait
convoqué la Gaule entière, et enfin leur pays eut l'honneur
de servir de théâtre aux derniers efforts de l'indépendance
gauloise.
On se demande à présent où était située la ville d'Uxellodunum. Cahors, Luzech, Puech d'Usselou, Capdenac se sont disputé ce nom. Le Puech-d'Usselou ou Puy-d'Issolu, selon d'Anville, est l'ancienne Uxellodonum. D'après les recherches plus récentes et les fouilles pratiquées sous la direction du commandant Stoffel, cette opinion semble devoir l'emporter, malgré les assertions de Champollion-Figeac et de la commission de topographie des Gaules, qui penchent, celle-ci pour Luzech, et celui-là pour Capdenac. Uxellodunum était une place fortement située sur un rocher à pic, au pied duquel serpentait une rivière. Le lieutenant de César, Caninius, qui venait de vaincre Dumnacus, s'avança à la poursuite de Drapès et de Lucterius jusqu'à la place dont nous parlons et où les fugitifs se jetèrent. Lucterius était du pays ; c'était un Cadurque à qui ses richesses et son esprit ambitieux avaient donné dès longtemps une grande influence et qui venait de l'accroître encore par des services rendus à la cause de la Gaule tout entière. Arrêté devant cette place inexpugnable, Caninius eut le bonheur de s'emparer de Drapès et de mettre en fuite Lucterius, à la suite d'une sortie qu'ils venaient de faire pour aller chercher des vivres, dont la disette se faisait sentir dans la ville. Avoir privé la ville de ses deux meilleurs défenseurs, ce n'était pourtant point l'avoir prise, et l'arrivée de César ne fut pas inutile à son lieutenant. Il commença par empêcher les habitants de venir puiser de l'eau à la rivière, et, comme ils étaient obligés pour cela de descendre le flanc escarpé de la montagne, il y réussit facilement en disposant en face des archers et des machines à projectiles. Privés de l'eau de la rivière, les assiégés recoururent à celle d'une fontaine qui coulait au pied de leurs murs. César voulut également les en écarter et fit construire près de ces murs une tour de bois à dix étages d'où les traits pleuvaient sur eux ; ils s'en débarrassèrent en faisant rouler contre elle des tonneaux de suif et de bitume enflammé. César trouva alors un moyen fort efficace : une tranchée creusée dans le roc détourna les eaux de la source qui tarit subitement à la vue des assiégés ; ce qui les jeta dans un tel désespoir qu'ils virent dans cet événement moins l'habileté humaine qu'un arrêt du ciel. Ils se rendirent. César leur laissa la vie et leur fit couper les mains, « afin de rendre plus visible à tous le châtiment des méchants, » comme dit singulièrement son compagnon de guerre et le continuateur de ses Commentaire, Hirtius. Drapès se laissa mourir de faim. Lucterius fut livré par la trahison d'un Arverne nommé Epasnact, « grand ami du peuple romain, » et mourut par la main du bourreau.
La Gaule, saisie de terreur,
n'osait plus-remuer ; elle tremblait au seul nom de
César ; et les voisins des Cadurques, redoutant leur
sort, chantaient entre eux à voix basse ce refrain demeuré
traditionnel :
« Prends garde, fier Pétrocorien,
Réfléchis avant de prendre les armes,
Car, si
tu es battu, César te fera couper les mains !
Le pays des Cadurques fut compris, sous Auguste,
dans la Gaule Aquitaine, et, sous Honorius, dans la
Première Aquitaine. Il reçut, comme toutes les provinces
gauloises, en dédommagement de la liberté perdue, les
bienfaits de la civilisation romaine, des routes, des
aqueducs, des édifices, dont nous parlerons à propos
de Cahors. On ne cite guère néanmoins que trois localités
du département qui datent de l'époque romaine Cahors,
Duravel (Diolidunum), et Mercuès (Mercurii Castrum).
Au Vème, siècle, le Quercy eut sa part
des malheurs de la Gaule et fut ravagé successivement
par les Vandales, les Alains, les Suèves, enfin les
Wisigoths qui s'y établirent, et en furent chassés par
Clovis. Il suivit le sort de l'Aquitaine sous les rois
francs de la première et de la deuxième race. Celle-ci
toute belliqueuse et résolue à dompter enfin le midi
de la Gaule, toujours rebelle au nord, entreprit ces
guerres terribles que signala la résistance des princes
vascons Hunald et Waïfre.
Associé par sa situation
géographique à la lutte des Méridionaux, le Quercy fut
un des principaux théâtres de cette guerre défensive
que favorisaient ses montagnes et ses nombreux défilés.
Après le triomphe des Carlovingiens, il forma, avec
le Rouergue, l'un des neuf comtés établis par l'empereur
d'Occident dans le oyaume d'Aquitaine, échu à son fils,
Quoique éloigné de la mer, le Quercy n'en fut pas moins
exposé, pendant les trois siècles qui suivirent la mort
de Charlemagne, aux ravages des Normands. Avoir des
fleuves et des rivières navigables, c'est une richesse
pour un pays ; mais, à cette époque désastreuse, c'était
une calamité. Les Normands remontèrent la Dordogne jusqu'à
Souillac, le Lot et le Célé jusqu'à Figeac, répandant
partout la désolation.
Le régime féodal rendit au
pays la sécurité. On regarde comme le premier comte
héréditaire du Quercy un certain Rodolphe, qui vivait
en l'an 900. Mais sa postérité ne posséda ce comté que
pendant soixante ans. Robert, arrière-petit-fils de
Rodolphe, ayant fait la guerre à Pons, comte de Toulouse,
en fut complètement dépouillé. Depuis cette époque,
le Quercy fut possédé, conjointement avec le Rouergue,
par une branche de la maison des comtes de Toulouse
que l'on croit avoir été la branche aînée. Enfin, en
1065, Berthe, comtesse de Quercy et de Rouergue, étant
morte sans postérité, ces deux pays furent réunis au
domaine des comtes de Toulouse et suivirent les destinées
de la maison de Saint-Gilles. Le divorce d'Éléonore
et de Louis VII, suivi du mariage de cette princesse
avec le roi d'Angleterre, Henri II, livra la Guyenne
aux Anglais et leur donna des prétentions sur le comté
de Toulouse. Henri II entreprit aussitôt la guerre contre
Raymond V et marcha sur Toulouse n'ayant pu s'en emparer,
il prit du moins Cahors en 1159 ; mais la paix qui se
fit bientôt après lui enleva sa conquête. En 1188, la
guerre recommença. Raymond V, offensé par l'un des fils
du roi d'Angleterre, le fameux Richard Cœur de Lion,
fit arrêter deux chevaliers anglais qui revenaient d'un
pèlerinage à Saint-Jacques en Galice. Outré de colère,
Richard se jeta sur le Quercy, y prit dix-sept châteaux
et demeura en possession de cette province jusqu'en
1196. Devenu alors roi d'Angleterre, il fit la paix
avec Raymond VI, qui avait succédé à Raymond V, et,
renonçant à ses prétentions sur le comté de Toulouse,
lui rendit le Quercy.
La guerre des Albigeois répandit
la désolation dans tout le Midi. Le Quercy fut envahi
par Simon de Montfort et la possession lui en fut confirmée
par le légat du pape. Un peu plus tard, Raymond VI ayant
recouvré ses États, les transmit à son fils Raymond
VII ; mais celui-ci trouva un adversaire plus redoutable
encore dans le roi de France. Le comté de Toulouse et
ses dépendances furent presque entièrement annexés au
domaine de la couronne.
Le Quercy appartenait en
effet au roi de France sous le règne de saint Louis
; mais il fut au nombre des provinces que ce monarque
abandonna à l'Angleterre par le traité de 1259, sous
condition d'hommage lige.
Plus tard, conquis par
Du Guesclin sous Charles V, puis repris par les Anglais,
il resta en leur pouvoir jusqu'à l'époque où ils furent
chassés de France, c'est-à-dire jusqu'en 1453.
Louis
XI incorpora le Quercy à la Guyenne, qu'il donna à son
frère Charles de Berry. A la mort de ce dernier (1472),
la province fut pou rtoujours réunie au domaine royal.
Avant cette réunion, le Quercy avait ses états provinciaux.
Ces états votaient les subsides que le pays accordait
au comte ; ils continuèrent d'exister et de voter les
subsides pour le roi. Ils se composaient des trois ordres.
Le tiers se formait des députés de 24 communes, villes
et bourgs, dont les principales étaient Cahors, Montauban,
Figeac et Moissac. Ils se réunissaient dans une de ces
quatre villes. L'évêque de Cahors en avait la présidence.
En 1552, Henri II institua à Cahors un présidial.
Les guerres de religion mirent en évidence un contraste,
une rivalité même qui a toujours existe entre le haut
et le bas Quercy. Le haut Quercy, où se trouvait Cahors,
resta fidèle au catholicisme ; le bas Quercy, plus méridional,
se déclara pour les calvinistes qui y trouvèrent une
de leurs plus fortes places, Montauban. Malgré cette
hostilité si marquée, l’unité administrative du Quercy
subsista jusqu'à la fin de la monarchie, si ce n'est
qu'une faible partie de la province ,celle qui était
située au nord de la Dordogne, relevait du parlement
de Bordeaux, tandis que tout le reste relevait de celui
de Toulouse.
. L'organisation nouvelle de 1779, qui
réunit, sous le nom d'administration de la haute Guyenne,
le Quercy et le Rouergue, n'amena point encore de séparation,
et il en fut de même, en -1790, de l'organisation départementale,
qui enveloppa tout le Quercy dans l'unique circonscription
du département du Lot. Sans doute les circonstances
étaient trop graves et les préoccupations trop considérables
pour que les législateurs de la France eussent le temps
de songer aux petites jalousies de Montauban contre
Cahors ; mais, en 1808, comme Napoléon 1er
revenait de Bayonne où il avait disposé de la couronne
d'Espagne, les Montalbanais profitèrent de son passage
pour lui exposer les griefs de leur vanité et solliciter
le rang de chef-lieu de département. Il leur accorda
ce qu'ils demandaient, et un sénatus-consulte, en détachant
le bas Quercy pour en former le département de Tarn-et-Garonne,
resserra celui du Lot dans les limites du Haut Quercy.
Le département du Lot correspond
en grande partie à l'ancienne province du Quercy.
Le Quercy correspond au territoire autrefois occupé
par le peuple gaulois des Cadurques ou Cadurci qui forma
après la conquête romaine la civitas gallo-romaine du
même nom. Les limites de la cité se retrouvent dans
l'ancien diocèse de Cahors dont le nom vient d'ailleurs
aussi de Cadurci. Le territoire de la cité est ensuite
intégré dans la Guyenne, partie septentrionale de l'Aquitaine
détachée pour la soustraire aux interventions carolingiennes
contre les révoltes vasconnes. Mais il réapparaît presque
aussitôt en Cadurcensis pagus car il est en effet érigé
en comté vers 780. Il est englobé en 849 dans le comté
de Toulouse. À partir de 950, le nombre et la turbulence
des seigneurs féodaux, retranchés dans leurs places-fortes
et érigeant leur donjon, dominium de prestige, entravent
le droit suzerain de Toulouse. L'ouverture féodale est
indéniablement tournée vers le nord alors que la souveraineté
des comtes de Toulouse l'a arraché à l'Aquitania. La
cohésion du Quercy se maintient par la puissance retrouvée
et incontestée de l'évêché de Cahors. Il commande le
pays et encourage de nombreuses fondations d'abbayes
et de prieurés, évoluant en autant de seigneuries religieuses.
Prolongeant l'ouverture aux multiples influences du
nord, Moissac est ainsi à l'origine du style roman languedocien.
Montauban est une bastide fondée en 1144 par Alphonse
Ier Jourdain, comte de Toulouse. L'essor de la ville
est rapide et sa richesse et son organisation devient
modèle, au point qu'elle initie un mouvement d'émancipation
municipale, imitée ensuite par Toulouse et son consulat.
Roc Amadour, filiale de l'abbaye de Tulle, est le grand
lieu de pèlerinage quercynois. À son apogée médiévale,
sa population dépasse 20 000 habitants. L'extirpation
de l'hérésie cathare suscite la croisade contre les
Albigeois. Dans une répression d'une violence disproportionnée,
elle frappe le Quercy arrimé au comté de Toulouse et
justifie l'intervention royale, protectrice. Louis IX
le confisque en 1228. À la mort de Jeanne de Toulouse,
en 1271, le Quercy se retrouve au cœur des querelles
et guerres franco-anglaises. C'est pour les belligérants
un morceau de la Guyenne, au point que Quercy et Haute-Guyenne
soient synonymes. Supposé acquis par le royaume de France,
le Quercy est rendu à la couronne anglaise par le traité
d'Abbeville en 1259. Mais il est repris par Philippe
le Bel. Entre 1290 et 1360, les royaumes de France et
d'Angleterre se disputent les confins de l'Aquitaine.
En 1360, le Quercy subissant les affres de la peste
noire depuis onze années est rendu à l'Angleterre par
le traité de Bretigny-Calais. Mais la reconquête française
ne tarde pas, orchestrée par Bertrand du Guesclin pour
le roi Charles V de 1373 à 1380. Pourtant, une fois
oubliées les brutalités de la guerre, les ravages de
la peste noire plus dévastateurs encore, et avec un
serein apaisement chrétien, les Occitans du comté de
Toulouse soutiennent Charles VII réfugié en Touraine
et Berry, alors que Parisiens, Normands et les seigneurts
influents du nord de la Seine suivent l'alliance d'intérêt
anglaise et bourguignonne. Mieux l'Occitanie fait pencher
la balance du côté du pouvoir régalien français qui
entreprend timidement mais inexorablement la reconquête
du nord. En 1472, le Quercy ou Haute-Guyenne est réuni
définitivement au domaine royal. Le Bas-Quercy est marqué
par la Réforme, se signalant comme ces Pays-Bas du Sud-Ouest.
Le Haut-Quercy reste hésitant sur la Réforme puis finit
par demeurer dans le catholicisme. Les fureurs paysannes
quercynoises seront dévastatrices, aussi soudaines que
violentes, ainsi les Croquants en 1594 et en 1624.
La ville de Cahors a longtemps
été disputée, et assiégée plus souvent qu'à son tour
: du Romain Jules César ou du Franc Théodebert Ier
au roi de Navarre Henri IV en passant par les prétentions
anglaises de Richard Cœur de Lion, plus tard du Prince
Noir. Ainsi, la cité, qui s'étendait sur l'ensemble
du cingle du Lot, est incendiée en 571 par Théodebert
Ier, roi d'Austrasie et petit-fils de Clovis.
Dès cette époque de nombreux monuments gallo-romains,
basiliques, temples, thermes, théâtres sont pillés et
détruits. Elle est relevée de ses ruines par l'évêque
Saint Didier, dit aussi Saint Géry, qui y fit édifier
la première cathédrale en 650 ainsi qu'une muraille
dont le tracé correspond à l'actuel boulevard Gambetta.
Les pierres des anciens vestiges sont alors réutilisées.
Mais la ville est à nouveau pillée par les Sarrasins
en 732, puis par les Vikings et les Hongrois. De tout
ce qui faisait sa splendeur dans l'Antiquité, il ne
reste que des ruines.
N'empêche, Cahors, forte de
son emplacement géographique et de la puissance et de
la volonté des évêques qui y règnent, se reconstruit
et reprend de l'importance. Reste qu'au sein même de
la cité le conflit s'éternise entre évêques, consuls
puis sénéchaux pour s'arroger le pouvoir. Le 2 septembre
1272, l'évêque de Cahors, Barthélémy, et les consuls
de la ville s'entendent pour nommer des « arbitres et
amiables compositeurs » chargés de régler les différends
survenus entre eux au sujet des anciennes coutumes et
des coutumes nouvelles. Le 23 juillet 1304, dans une
déclaration faite publiquement dans l'église cathédrale
de Cahors, Raymond, évêque de la ville, reconnaît qu'il
tient les consuls et habitants de cette ville pour bons
et vrais catholiques, aumôniers (généreux dans leurs
aumônes), prieurs et dévots. Au XIVème siècle
Cahors bénéficie des largesses du pape Jean XXII, né
Jacques Duèze (ou d'Euze ?), en 1244, à Cahors dans
une famille bien établie dans la ville et liée aux notables.
Il est élu pape en 1316. Mort à Avignon en 1334, Jean
XXII s'était beaucoup soucié de sa ville natale, de
sa famille et de ses concitoyens. Il construisit un
palais, dont il reste encore quelques éléments et une
tour, encore nommée « du pape Jean XXII ». C'est lui
qui fonde en 1331 l’université de Cahors, qui fut l'une
des premières créées en France. Cette université était
composée des quatre facultés de théologie, droit, médecine,
arts ou belles-lettres. Elle attira de grands professeurs
de droit notamment Roaldes et Cujas et rivalisa autour
de 1450 avec les universités les plus célèbres France.
Ses étudiants jouissaient des mêmes privilèges que ceux
des universités de Paris et de Toulouse. En 1751, lorsqu'elle
est fusionnée avec celle de Toulouse sur décision du
chancelier du roi La Moignon, elle comptait 1600 étudiants.
À l'époque médiévale, Cahors
est une place financière de première importance dans
l'Europe d'alors, où affluent les banquiers lombards.
Pendant la guerre de Cent Ans, la ville passe pour un
temps sous domination anglaise. Le 8 janvier 1362, elle
doit se rendre au lieutenant du roi d'Angleterre, Chandos,
en présence du maréchal français Boucicaut. Le 5 février
1369, les consuls de Cahors jurent de porter secours
au roi de France Charles V déclarant que, « même sous
la domination anglaise, ils n'avaient jamais cessé d'avoir
le cœur français ». Par ailleurs, la ville ainsi que
l'université conservaient ses privilèges, par les lettres
patentes de Louis XI en 1472, à la suite de la mort
du duc de Guyenne, frère du roi
À la Renaissance,
Cahors demeure une ville artisanale et industrielle
active. Ses vins, connus depuis les Romains et appréciés
dans le monde de l'époque, qui lui assurent des revenus,
subissent la concurrence féroce de ceux de Bordeaux,
soutenus par les Anglais. En 1562, les catholiques tuent
huit protestants, dans un affrontement de rue. En mai
1580, durant la septième guerre de religion, Henri de
Navarre en fait le siège. Le capitaine Jean de Vezins
refuse la reddition. Les assaillants font sauter la
porte, puis prennent la ville après trois jours et trois
nuits de combats de rue, barricade par barricade. Cette
prise contribue énormément au prestige du futur Henri
IV : il est toujours au cœur des combats, entraîne ses
compagnons d’armes, les rallie sans cesse, veille à
éviter le pillage, empêche le massacre.
La ville
est traversée par un des chemins du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle
La Via Podiensis. Les jacquets arrivaient de Saint-Cirq-Lapopie
pour ceux qui avaient emprunté la vallée du Célé, ou
de Varaire pour ceux qui avaient emprunté la vallée
du Lot. La sortie de la ville et la traversée du Lot
qui se faisait aux premiers siècles de l'ère chrétienne
comme de nos jours en face du quartier Saint-Georges,
il se fit aussi à partir du XIVème siècle
par le pont Valentré. Les pèlerins remontaient alors
par un chemin assez raide jusqu'à la Croix de Magne
et de là, après un dernier regard sur le panorama de
l'ancienne cité des Cadourques, reprenaient leur chemin
dans la direction que leur indiquait toujours la Voie
lactée. Sur ce parcours, la prochaine commune est Labastide-Marnhac.
Cahors eut plusieurs hôpitaux dont celui de Saint-Jacques
qui fut d'abord près de l'actuelle place Galdémar. En
1683, il fut transféré au lieu-dit la Croix des Capucins.
Une chapelle dédiée à l'apôtre de l’Espagne fut appelée
au XVIème siècle Saint-Jacques des Pénitents
à partir du moment où elle fut le siège d'une confrérie
de Pénitents Bleus, un très intéressant retable y était
conservé.
Une voie romaine franchissait
le Célé à gué et l'on a trouvé des restes de murailles
et des sarcophages gallo-romains. Selon la légende,
un vol de colombes, dessinant une croix dans le ciel,
sous les yeux de Pépin le Bref, décida de la fondation,
en ces lieux, d'un monastère, en 753. Le roi aurait
dit Fiat là ! (qu'il [le monastère] soit fait là ! ),
cette expression aurait donné le nom Figeac. Un miracle
en appelant un autre, en 755, le pape Étienne II, venu
bénir l'église, vit Jésus lui-même escorté par des anges,
venir consacrer le monastère. Quoi qu'il en soit, le
lieu était déjà habité dans l'Antiquité. une abbaye
aurait été fondée dans la première moitié du VIIIème
siècle. En 861, les normands y auraient tué soixante
moines après avoir massacré les habitants réfugiés dans
l'église. Une abbaye, fut fondée en 838, après le pillage
du monastère par les Vikings. Bien située sur les chemins
de Compostelle et de Rocamadour, elle prospéra et entraina
rapidement le développement d'une agglomération. À la
suite de tensions croissantes, à partir de 1244, entre
les consuls, représentants des principales familles
marchandes, et l'abbé, Figeac, à l'issue d'une négociation
menée par Guillaume de Nogaret et moyennant rachat par
la couronne des droits abbatiaux, passa sous la dépendance
directe de Philippe le Bel en 1302. Le roi lui accorda
le rare privilège de battre la monnaie. Grâce à un artisanat
prospère, la ville s'enrichit. En 1318, Philippe le
Long, satisfait des habitants de Figeac qui l'auraient
promptement reconnu roi de France, confirma les prérogatives,
libertés, franchises déjà obtenues. Il accorda une charte
particulièrement favorable : sceaux, drapeaux, consuls
choisis parmi les habitants. Ils possédaient les murs,
tours, remparts et fossés. Ces privilèges furent confirmés
par Philippe de Valois (1334) et Louis XI, à l'occasion
de sa visite en 1463.
Au service des Anglais, Bernardon
de la Salle s'empara de la ville de Figeac le 14 octobre
13717, mais l'abandonna l'année suivante contre versement
d'une indemnité. Les guerres de Religion trouvèrent
la ville divisée. Jeanne de Genouillac, fille de Galiot,
seigneur d'Assier, travailla à gagner la population
à la foi nouvelle. Les protestants tentèrent, à partir
de Capdenac, devenue protestante en 1563, de s'emparer
de Figeac à deux reprises en 1564, puis le 28 décembre
1568, avant d'y parvenir finalement en 1576 lorsque
les calvinistes à l'intérieur de la ville ouvrirent
les portes à ceux de dehors. Les armées protestantes
s'emparèrent de la ville, se livrèrent à un massacre
et brûlèrent une partie de la ville. La colline du Puy
fut transformée en place forte. Le 10ème
synode national protestant se tint à Figeac le 2 août
1579. L'édit de Nantes laissa la ville aux protestants
et ce n'est qu'après la chute de Montauban, en 1622,
que Louis XIII fit démanteler la citadelle. Le 8 juin
1624, un des chefs de la jacquerie des Croquants de
1624, Doüat est écartelé à Figeac, après l'échec de
la révolte paysanne qui a suivi l'annulation de l'exemption
de gabelle dont bénéficiait le Quercy.
Le site de Gourdon devint au Moyen Âge un castrum, bâti sur un éperon, avec château fort et remparts circulaires. Les seigneurs de Gourdon sont mentionnés pour la première fois au IXème siècle dans une charte de 839. Un certain Odolric, d’origine wisigothe, en aurait été le seigneur et serait à l'origine de la puissante famille de Gourdon. Géraud III de Gourdon fut seigneur de Gourdon vers le Xème siècle. Un membre de cette famille, Bertrand de Gourdon, aurait tué Richard Cœur de Lion lors du siège de Châlus. En 1243, ses habitants s'émancipent en partie de la tutelle seigneuriale par l'octroi d'une charte de coutume. En 1244 la ville reçut une charte de coutumes et fut gouvernée par quatre consuls, confirmée par l'évêque de Cahors et le sénéchal du Quercy. La seigneurie de Gourdon échoit au XIVème siècle aux Cardaillac, puis à Jean d'Armagnac. La ville bourgeoise de Gourdon, prospère et bien administrée par ses consuls, ressent une antipathie croissante contre les seigneurs appauvris de Gourdon, qui s'attachent à quelques privilèges humiliant ou parfois d'exorbitantes brimades. Lou consoulat est fidèle à la lignée des rois de France, en particulier Charles VII et Louis XI, qui les protègent face à de plus en plus improbables retours en force seigneuriaux. En 1316, Jean d'Armagnac, comte de Rodez, devint le seigneur de la ville.Gourdon s'illustra durant la guerre de Cent Ans en étant un important centre de résistance aux Anglais. La ville fut occupée par les Anglais. Elle avait alors un château protégé d'épaisses murailles. Sous le règne de Charles VII, ce château fut démoli par les Anglais au moment de leur départ. Au sortir des temps féodaux, les seigneurs de Gourdon, même s'ils contrôlent les passages du Lot en amont de Cahors, sont tenus en respect par les évêques de Cahors qui contrôlent la navigation fluviale sur le Lot. Les seigneurs de Turenne dominent la vallée de la Dordogne et les maisons de Saint-Sulpice et de Cardaillac accaparent l'Ouest du Quercy. Fortanier de Gourdon fonde également un relais à mi-distance entre leur domaine de Gourdon et les châteaux de Cénevières et Montbrun : la bastide fortanière ou bastida fortanieta de Gordonio qui devient aussitôt un abri pour les pèlerins de Rocamadour. Lors des Guerres de religion, en 1562, la ville est prise par les calvinistes. En mai 1619, Pons de Lauzières-Thémines, maréchal de France et seigneur de Gourdon, prend parti pour Marie de Médicis contre le jeune roi Louis XIII. Aussitôt, montrant une fidélité, à la fois exemplaire et intéressée au roi, sous la direction du duc de Mayenne, les habitants assiègent le château, le rasent et instaurent l'hégémonie définitive des consuls de la ville. Elle connut son apogée au XVIème siècle grâce à la prospérité des tisserands et des drapiers. Sa population atteignait déjà les 5000 habitants. Le constant déclin du Haut-Quercy depuis les Temps modernes ne permet pas d'apercevoir facilement le rayonnement et la vigueur de l'économie gourdonnaise médiévale ou de la Renaissance.
Le Lot a un patrimoine naturel impressionnant avec des lieux incontournables comme le Goufre de Padirac ou Rocamadour. N'oublions pas les nombreuses demeures féodales comme les châteaux de Bonaguil, Larroque-Toirac, Château de Montal, sans oublier les très nombreux villages classés. Un département à découvrir pour ceux qui aime la nature et les vieilles pierres dont ce département regorge.
En juin 1643, à la mort de Louis XIII, les paysans du Rouergue, dits les croquants, se soulèvent. Les révoltés menés par Bernard Calmels, dit Lafourque investissent Marcillac, la révolte s'étend, ils sont 1200 ensuite à se rendre à Villefranche-de-Rouergue. Dirigés par le chirurgien Jean Petit et le maçon-aubergiste Guillaume Bras, ils contraignent l'intendant de Charreton à signer deux ordonnances, l'une donnant décharge des tailles de l'année pour tout le Rouergue, l'autre les ramenant au taux de 1618. Forts de cette réussite, les croquants reviennent au cœur de l'été, au nombre de 10 000, mettre le siège devant Villefranche, mais ils sont défaits par le gouverneur de province. Les meneurs sont arrêtés. Jean Petit et Guillaume Bras sont roués vifs. Bernard Calmels parvient à s'échapper et se replie au château de Najac. Les troupes de Mazarin, menées par le comte de Noailles, gouverneur de Najac, reprennent Najac. Bernard Calmels et deux de ses lieutenants, Ferrier, et le tisserand Mathieu Vergnes, sont arrêtés, condamnés et roués vifs en octobre 1643. La tête de Bernard Calmels sera exposée au bout d'un pic sur une tour de Marcillac d'où était partie la révolte
Plan du site - Moteur
de recherche |
| Page
Aide |
Contact © C. LOUP 2016
.