Ce département à cheval sur la Loire n’a de plus
haut sommet que la Colline des Gardes à 210 mètres d’altitude. C’est
la terre des Andecavi qui ont laissé leur nom aux Angevins. Ce dépatement
traversé d'Est en Ouest par la Loire, le plus grand fleuve de France
et par la Maine une petite rivière puisqu'elle ne mesure que 15 km et
qui, selon certains auteurs, serait très particulière puisqu'elle n'aurait
pas de source. Ce département est formé de la majeure partie de la ci-devant
province d'Anjou, el tire son nom des deux grandes rivières, la Loire
et la Mayenne, qui l'arrosent et se réunissent au dessus d'Angers; la
seconde prend le nom de Maine à partir de sa jonction avec la Sarthe.
Ses limites sont : au nord, le département de la Mayenne; au nord-est,
celui de la Sarthe: à l'est, celui d'Indre-et-Loire ; au sud-est, celui
de la Vienne ; au sud, ceux des Deux-Sèvres et de la Vendée; à l'ouest,
celui de la Loire-Inférieure..
Le climat est en général sain cl tempéré.
Le territoire du département de Maine-et-Loire est agréablement varié
de collines, pour la plupart plantées de vignes, et de plaines où la
terre à bruyère domine, mais très productives. La presque totalité des
possessions y sont closes, entourées de fossés bordés d'un rempart en
terre de deux ou trois pieds de hauteur, plantés de haies vives, au
milieu desquelles s'élèvent de distance en distance des bouquets d'arbres,
qui donnent à la physionomie de ce pays un aspect fort agréable.
Aucun fleuve de l'Europe ne peut rivaliser avec
la Loire pour la beauté des sites. Ses rives et les îles dont elle est
semée offrent un magnifique panorama, de frais paysages, des tableaux
pleins de grâce et de suavité. A la verdoyante parure des collines qui
la bordent se joignent les blanches maisons des villages et des villes
et les ruines noircies des vieux monuments, qui tous réveillent d'anciens
-souvenirs et font rêver d'invasions étrangères, ou, ce qui est plus
triste encore, de guerres civiles. Les îles de la Loire situées dans
le département passent pour les plus belles qu'embrasse le cours de
cette rivière, dont la largeur varie de 583 à 778 mètres.
Le sol,
fertile protégé par la levée, est parsemé de vergers el de jardins,
couvert de bourgs et de villages; il se nomme la grande vallée de la
Loire. Mais les riches revenus arrivent rarement dans les mains des
propriétaires et des fermiers sans que ceux-ci aient préalablement éprouvé
de vives inquiétudes. Les grandes crues de la Loire, les débâcles des
glaces mettent la digue en danger, et obligent parfois les habitants
de la vallée à quitter leurs maisons, leurs champs, pour travailler
soit à fortifier la levée, soit à l'exhausser temporairement, sur divers
points,
Avec 4500 km de cours d'eau qui le parcours dans tous les
sens le Maine et Loire est l'un des départements le plus drainé de France
Note : ce site officiel
du ministère de la culture vous donne toutes
les informations relatives à tous les lieux
et objets inscrits au patrimoine de chaque commune
d'un département.
Superficie :716
600 ha
Population: 803 573 (2009)
Dénsité
: 112 hab./km²
Nb de communes : 363
Les Andes ou Andegaves occupaient,
à l'époque de la conquête romaine, cette partie de la
Gaule qui a formé depuis la province d'Anjou et forme
aujourd'hui le département de Maine-et-Loire. Les Andes,
avec leurs voisins les Aulerces Cénomans, avaient pris
part à une des émigrations les plus importantes des
Gaulois et envoyé, dans la partie de l'Italie qui plus
tard reçut le nom de Gaule Cisalpine, l'excédent de
leur population. Aussi quelques Angevins, trop zélés
pour la gloire de leur pays, n'ont-ils pas manqué de
considérer sans autre preuve les Andes comme fondateurs
du village d'Andes ; voisin de Mantoue et patrie de
Virgile. Sans doute il serait bien agréable pour le
patriotisme local de compter parmi les Angevins célèbres
l'auteur de l’Énéide ; mais c'est là une assertion qui
trouvera toujours beaucoup d'incrédules ; surtout hors
du département de Maine-et-Loire. Une gloire mieux constatée,
c'est celle d'avoir, sous la conduite du vaillant Dumnacus,
résisté bravement aux lieutenants de César. Vaincus
néanmoins par Fabius, ils restèrent pendant cinq siècles
soumis aux Romains. Mais lorsqu'au Vème
siècle l'empire romain, miné depuis si longtemps à l'intérieur
par la corruption césarienne, se vit de tous côtés envahis
par les barbares, les Andes, comme leurs voisins, se
hâtèrent de ressaisir leur indépendance ; Ils s'unirent
aux Bretons et firent partie de la confédération armoricaine.
Leur principale ville, Julionzagus, rejeta le nom
qui indiquait son origine impériale pour prendre celui
d'Andegavia, depuis Angers. Mais les Angevins n'échappaient
à la domination romaine que pour retomber bientôt sous
la domination plus dure des barbares. Les Saxons et
les Francs furent successivement les dévastateurs et
les maitres du pays ; ce fut sous Childéric Ier
que l'Anjou devint la proie des Francs. Cependant les
Angevins s'étaient convertis au christianisme ; opiniâtrement
attachés à leurs croyances primitives ; ils avaient
gardé dans les campagnes le culte des druides et repoussé
le polythéisme romain. Mais l'unité de Dieu, qui faisait
le fond de leur religion nationale, devait les rendre
moins hostiles au christianisme, qui d'ailleurs se montra
ici fort accommodant et sut ménager des coutumes si
profondément enracinées dans les mœurs du pays, que
quelques-uns se sont conservées jusqu'à nos jours, telles
que les processions à certains chênes, les cérémonies
du gui l'an neuf, etc. « Ce qui est digne de remarque,
dit M. Bodin dans ses recherches sur l'Anjou, c'est
que nos premiers évêques, qui détruisirent avec tant
de zèle tous les temples des Romains, respectèrent toujours
ceux des druides. » Le premier de ces évêques fut Defensor,
qui vivait dans la seconde moitié du IVer
siècle.
Parmi ses successeurs, saint Maurille et saint
Lezin se signalèrent par leurs vertus. Ce dernier, avant
d'entrer dans les ordres, avait été comte d'Angers sous
le nom de Sicinius. Rainfroy, au VIIIer siècle,
reçut de Charles-Martel, comme bénéfice militaire, le
titre et la puissance de comte d'Angers. Sur les ruines
du Capitole il éleva un palais, qui devint plus tard
celui de l'évêque, On croit que parmi ses successeurs
il faut placer Roland, fils de Milon et neveu de Charlemagne,
le fier paladin tué à Roncevaux ; mais toute cette période
est obscure.
On trouve un peu plus tard l'Anjou
divisé en deux comtés comté d'outre Maine et
comté deça Maine, qui ont chacun pour comtes
Robert l'Angevin et Érispoé. Robert l'Angevin ou le
Fort, placé là par Charles le Chauve pour protéger la
France contre les envahissements des Bretons et des
Normands, justifia par sa fidélité et sa valeur la confiance
de son suzerain ; mais il fut tué dans un combat contre
Hastings, le fameux chef danois.
Robert le Fort est
le bisaïeul de Hugues Capet, le plus ancien des ancêtres
connus de la maison qui régna si longtemps sur notre
pays et règne encore en Espagne. Hastings vainqueur
s'empara d'Angers, que la terreur avait rendue déserte,
et où s'installèrent ses sauvages compagnons avec leurs
femmes et leurs enfants. Il en fut chassé bientôt par
Charles le Chauve, aidé de Salomon, roi de Bretagne.
Selon une tradition douteuse, celui-ci aurait, par une
tranchée, détourné la rivière, dont le lit se trouva
un moment à sec; et alors Hastings, voyant qu'il ne
pouvait plus tenir, aurait offert à Charles le Chauve
une somme énorme et la promesse de quitter à tout jamais
la France; Charles aurait eu la lâcheté et l'ineptie
d'accepter ces conditions de la part d'un ennemi sans
foi qu'il pouvait écraser; et Hastings, aussitôt libre,
aurait continué sur les bords de la Loire ses brigandages
et ses dévastations l'exactitude de ce récit est, nous
devons le dire, révoquée en doute par M. Bodin.
Quoi
qu'il en soit, Angers délivrée devint le centre d'un
comté héréditaire, dont Ingelger fut le premier possesseur;
c'est l'origine de la première maison d'Anjou.
Ingelger,
dès l'âge de seize ans, s'était signalé par une action
chevaleresque, qui lui avait attiré l'admiration de
tous et la bienveillance de Charles le Chauve. Sa marraine,
la comtesse de Gâtinais, jeune et belle, avait trouvé
un matin auprès d'elle son mari mort subitement. Un
seigneur, nommé Gontran, parent du comte, accuse la
veuve d'adultère et d'assassinat. La cause est portée
devant Charles le Chauve. Gontran soutient son accusation
; les seules preuves qu'il allègue sont le mépris et
l'aversion témoignés par la comtesse pour son vieux
mari il réclame du souverain l'héritage du comte, son
parent, dont la veuve va être investie si elle est déclarée
innocente ; en terminant, il en appelle au jugement
de Dieu et jette son gage de combat. Nul n'osera sans
doute relever le défi d'un homme connu par son adresse
et son audace ; la comtesse s'évanouit. Mais déjà Ingelger
avait relevé le gant et, se présentant devant Charles,
l'avait supplié de lui permettre le combat. Après avoir
longtemps résisté, Charles cède ; le combat a lieu le
lendemain. Dès la première passe, la lance de Gontran
perce Le bouclier du page et y reste fixée, tandis qu'Ingelger
lui passe la sienne au travers du corps, le renverse
de cheval et, mettant lui-même pied terre, l'achève
avec le poignard de miséricorde. La comtesse, qui lui
devait l'honneur, lui légua tous ses biens. Plus tard
le roi lui donna le comté d'Anjou, et, par un mariage
avec la nièce des riches et puissants évêques d'Orléans
et de Tours, Ingelger devint un des plus importants
des grands vassaux. Ce fut pourtant à cette époque,
marquée par ces brillants exploits, que les Angevins
perdirent leur liberté, qu'avaient respectée les Romains.
Réduits au servage, ils ne furent plus que les hommes
des seigneurs francs ou normands établis dans le pays.
Foulques le Roux, fils d'Ingelger, hérita de son comté
d'Anjou de deça Maine, et lorsque Eudes, comte d'Anjou
d'outre Maine, eut contraint le roi Charles le Simple
à lui céder plus de la moitié de son royaume, il donna
son comté à ce même Foulques, et les deux comtés d'Anjou
n'en formèrent plus qu'un seul. Nous ne raconterons
pas ici la monotone histoire des comtes d'Anjou, successeurs
de Foulques 1er, et qui tous s'appellent
Foulques ou Geoffroy ; des envahissements, des violences,
des générosités envers le clergé, voilà leur histoire
; c'est celle de presque toutes les grandes maisons
de cette époque. Mais le règne du dernier comte ; Geoffroy
V Plantagenet, marquant une époque de nos annales, mérite
qu'on s'y arrête un instant. Geoffroy Plantagenet, ainsi
surnommé parce qu'il portait sur son casque une branche
de genêt, avait épousé Mathilde, fille et unique héritière
de Henri 1er, roi d'Angleterre. A la mort
de ce dernier, il eut pour faire valoir ses droits,
à soutenir une sanglante guerre contre Étienne, neveu
de Henri ; il lui enleva la Normandie, et son fils Henri
devint roi d'Angleterre sous le nom de Henri II ; outre
l'Anjou, le Maine, la Normandie et ses possessions d'outre-mer,
il y adjoignit bientôt la Bretagne et la Guyenne par
son mariage avec Éléonore de Guyenne. C'est là l'origine
de la longue guerre entre la France et l'Angleterre,
dans laquelle l'Anjou joua, pour son malheur, un rôle
important. Après la mort de Richard Cœur de Lion, son
neveu, Arthur, était devenu l'héritier du trône ; Jean
sans Terre, son oncle, le dépouille de ses biens, l'enferme
dans une prison et bientôt le fait périr. Philippe-Auguste
confisque alors les possessions de Jean sans Terre ;
l'Anjou est réuni à la couronne. Saint Louis, en 1246,
donna ce comté il Charles, son frère, qui fut la tige
de la maison d'Anjou, appelée bientôt à régner sur le
royaume de Naples. On sait comment, invité à exercer
contre le légitime possesseur de ce royaume les vengeances
du pape Urbain IV, il déshonora sa conquête par ses
atrocités, et comment son usurpation fut châtiée en
un jour par le massacre connu sous le nom de Vêpres
Siciliennes, où périrent égorgés les plus brillants
chevaliers de la Provence, du Maine et de l'Anjou.
Charles II, de race impitoyable, chassa les juifs de
l'Anjou, et son zèle religieux le porta à les dépouiller
de leurs biens, comme celui de son père l'avait déterminé
à usurper le royaume de Naples, puisque usurper est
le mot décent dont on se sert pour désigner les vols
commis par les souverains. Ce prince maria sa fille
Marguerite à Charles de Valois, fils de Philippe le
Hardi, roi de France. Ce fut ainsi que l'Anjou entra
dans la maison de Valois. Philippe le Bel érigea ce
comté en duché-pairie en faveur de son frère, Charles
III. Ce duché devint bientôt l'apanage du prince Jean,
qui, sous le nom de Jean II, fut roi de France, vaincu
et pris à la bataille de Poitiers. Il avait déjà cédé
l'Anjou à son second fils, Louis, qui fut fait prisonnier
avec son père. Celui-ci devenu libre, son frère, Charles
V, érigea en sa faveur en duché héréditaire l'Anjou,
que Louis n'avait possédé jusqu'alors qu'à titre d'apanage.
Ravagé par les Anglais et par des bandes de soldats
licenciés, le pays était alors en proie à une misère
effroyable, qu'augmentaient encore l'avidité du nouveau
duc et ses guerres lointaines en Italie, où il chercha
vainement à s'emparer du royaume de Naples. Pendant
cette expédition malheureuse, le trésor de l'armée étant
épuisé, Pierre de Craon, chambellan du duc, est envoyé
en Anjou pour se procurer des fonds. Il fait un appel
à la fidélité des Angevins, réunit cent mille ducats
d'or, retourne en Italie et, arrivé à Venise, y dissipe
cet argent avec des joueurs et des courtisanes. Louis
mourut sans avoir été secouru. Pierre de Craon, ce digne
chambellan, est encore connu dans notre histoire par
l'assassinat d'Olivier de Clisson, qu'il fit attaquer
la nuit, à Paris, au sortir de l'hôtel Saint-Pol, par
plusieurs hommes armés.
Olivier de Clisson, laissé
pour mort, guérit de ses blessures. Ce fut en se dirigeant
vers l'Anjou pour tirer vengeance de ce crime que le
roi Charles VI fut atteint de cette démence fatale qui
livra la France aux fureurs rivales de ses parents et
aux dévastations des étrangers. Condamné par le parlement,
enfermé dans la tour du Louvre, Pierre de Craon, dont
les biens devaient être confisqués, obtint du roi des
lettres d'abolition pour son double crime. Le parlement,
indigné, refusa l'entérinement des lettres de grâce
et confirma son premier arrêt par un autre plus sévère,
mais qui ne fut pas plus exécuté que le premier. Deux
ans auparavant, Pierre de Craon avait, après avoir fait
un pèlerinage, cru expier complètement son crime en
léguant aux cordeliers de Paris une somme d'argent pour
assister les condamnés avant leur exécution.
Jusque-là
on refusait aux criminels des confesseurs ; Pierre de
Craon avait obtenu qu'on leur en accorderait à l'avenir.
Tout en louant cette bonne intention, il est difficile
de ne pas songer que Pierre de Craon, en s'intéressant
si fort aux assassins et aux voleurs, agissait un peu
par esprit de corps. Mais d'ailleurs l'action était
bonne, et, comme le remarque M. Bodin, c'est la seule
de ce genre qu'on trouve dans toute la vie du puissant
baron d'Anjou.
La province fut affreusement ravagée
au XVème siècle par les Anglais, et, en 1444,
le duc de Sommers et l'envahit avec six mille Anglais.
Il s'installa aux portes d'Angers avec ses capitaines
dans l'abbaye de Saint-Nicolas, et, le soir de son arrivée,
il soupait aux lumières dans une des salles du château,
lorsqu'un coup de fauconneau, habilement pointé par
les habitants d'Angers, tua à côté du comte le sire
de Froyford. Cet accident inattendu frappa tellement
le chef anglais, qu'il se retira aussitôt. Le dernier
prince de la quatrième maison d'Anjou fut René, le bon
roi René, roi de Naples in patibus, et qui, après
de vaines tentatives pour reprendre son royaume, se
résigna à vivre tranquillement comme un bon seigneur,
ami des arts et des lettres, dans ses riches possessions
de Provence. Malheureusement il légua à la maison de
France tous ses droits à la possession du royaume de
Naples ; de là les interminables guerres d'Italie du
XVIème siècle et ces luttes insensées, si
funestes à Charles VIII, à Louis XII, à François 1er.
Il est digne de remarque que deux fois les princes qui
ont gouverné l'Anjou se soient trouvés devenir la cause
d'une guerre sanglante pour la France; aux Plantagenets
commence l'effroyable guerre qui, pendant un siècle,
livre la France aux armes anglaises, et le bon roi René,
léguant à Louis XI ses droits sur les Deux-Siciles,
devient l'innocente cause de cette lutte contre l'Espagne
et l'empire, si longtemps poursuivie encore après Maximilien
et Charles- Quint. Depuis la mort de René, l'Anjou,
réuni à la couronne, n'est plus qu'un apanage, donné
successivement à plusieurs princes de la maison de France,
dont les plus connus sont Henri de Valois (depuis Henri
III) et Philippe, fils de Louis XIV, qui devint roi
d'Espagne en 1700.
Ainsi l'histoire du duché d'Anjou
cesse réellement dès le XVIème siècle mais
malheureusement pour le pays, la guerre civile a trop
souvent depuis fourni aux annales de cette province
de tragiques épisodes, que nous allons rapidement rappeler.
Voisin du Poitou, où les calvinistes comptaient de nombreux
partisans, l'Anjou sentit le contrecoup de ces agitations
religieuses, auxquelles la partie du pays située au
sud de la Loire prit une part active, tandis que le
nord restait fidèle au catholicisme et s'attachait à
la sainte Ligue. D'Andelot, l'un des principaux chefs
calvinistes, traversa le pays en se rendant en Poitou
et eut à livrer plusieurs combats sanglants. Saumur
s'était surtout prononcé pour la religion réformée,
et la Saint-Barthélemy y fut exécutée par le comte de
Montsoreau avec une impitoyable férocité. Angers n'échappa
point à ces horreurs et eut bientôt après, ainsi que
le pays tout entier, à subir l'atroce tyrannie de Bussy
d'Amboise, nommé par Charles IX gouverneur d'Anjou.
« Je sais, disait-il à celui qui osait lui faire quelques
remontrances, je sais comme le vilain doit être traité
! » et ses soldats pillaient et massacraient le vilain
et traitaient l'Anjou en pays conquis. Un crime débarrassa
le pays de ce misérable. Bussy d'Amboise était un des
débauchés les plus effrénés de cette époque il était
aimé de la femme d'un des autres chefs catholiques du
pays, la dame de Montsoreau, et se vanta au duc d'Anjou
de sa bonne fortune. Ni celui-ci, ni le roi, son frère,
ne furent discrets, et Montsoreau apprit bientôt la
faute de sa femme, il lui fait écrire à Bussy une lettre
par laquelle elle lui donne un rendez-vous, au château
de La Coutancière, près de Saumur, et se trouve au lieu
désigné avec dix ou douze des siens, Bussy vient accompagné
de son ami Colasseau, lieutenant criminel de la sénéchaussée
de Saumur. Brusquement attaqué par le comte et ses domestiques,
il se défend avec fureur, couche sur le carreau quatre
de ses adversaires ; son épée se rompt, il se défend
avec les meubles qu'il trouve sous sa main mais un coup
de dague, porté par derrière, l'étend mort aux pieds
du comte de Montsoreau. Quant à Colasseau, on l'étouffa
en lui enfonçant violemment la langue dans le gosier.
Les deux cadavres furent jetés dans le fossé. C'est
ainsi que périt, sous les coups d'un de ses complices,
le bourreau de l'Anjou.
En 1586, la guerre recommença
et désola encore les environs de Saumur. Cette ville
était une position importante, recherchée par les deux
partis. Elle s'était montrée favorable au calvinisme,
et c'était là que le roi de Navarre avait abjuré le
catholicisme qu'on lui avait imposé, le poignard sur
la gorge, le lendemain de la Saint-Barthélemy. Plus
tard, lorsque Henri III, pour résister à la Ligue, fut
obligé de se rapprocher du roi de Navarre, celui-ci
voulut qu'on lui garantit un passage sur la Loire ;
on lui donna Saumur, dont il fit gouverneur le fidèle
Duplessis-Mornay. Mornay en fit augmenter les fortifications
et ne le quitta que pour aller à Ivry prendre part à
la défaite du duc de Mayenne; il arriva la veille de
la bataille, ce dont j'ai à louer Dieu, dit-il
dans ses Mémoires; il amenait avec lui une troupe d'Angevins,
qui se signala par sa valeur et sa ferme contenance
devant l'ennemi « Et la cornette et celui qui la portait
furent remarqués d'avoir toujours poussé en avant, quelque
ébranlement qui fût en quelques autres; » et le pieux
calviniste ajoute toujours « Ce dont j'ai beaucoup à
louer Dieu. » Plus tard, en 1697, il fut outragé et
faillit être assassiné par un gentilhomme, nommé Saint-Phal
de Beaupréau, et par ses gens dans les rues d'Angers
quelques habitants de la ville, qui se trouvaient là,
sauvèrent Duplessis des mains des assassins. Ce fut
à cette occasion que Henri IV écrivit à son fidèle compagnon
la lettre célèbre «Monsieur Duplessis, j'ai un extrême
déplaisir de l'outrage que vous avez reçu, auquel je
participe et comme roi et comme votre ami. Comme le
premier, je vous en ferai justice et me la ferai aussi.
Si je ne portois que le second titre, vous n'en avez
nul de qui l'épée fust plus prête à dégainer que la
mienne, ni qui vous portât sa vie plus gaiement que
moi. » Henri contraignit Saint-Phal à demander publiquement
pardon à Duplessis-Mornay. Ce fut à Angers que le duc
de Mercœur, le dernier représentant armé de la sainte
Ligue, vint faire sa soumission entre les mains de Henri
IV en 1598 l'une des conditions de sa soumission fut
la promesse d'unir sa fille et son unique héritière
avec César de Vendôme, fils naturel du roi et de Gabrielle
d'Estrées. Ce mariage fut célébré onze ans après à Paris.
Pendant les troubles que l'ambition de Marie de Médicis
excita en 1620, Les Ponts-de-Cé furent témoins d'un
combat livré aux troupes qui soutenaient le parti de
la reine mère par les troupes royales ; le roi Louis
XIII y assista la défaite des troupes rebelles contraignit
la reine mère à se soumettre immédiatement, et ce fut
près d'Angers qu'eut lieu l'entrevue de la mère et du
fils ; scène de réconciliation et de tendres affections
à laquelle l'avenir devait bientôt donner un éclatant
démenti. Peu de temps après, Louis XIII ôta à Duplessis-Mornay
le gouvernement de Saumur, qu'il avait gardé avec honneur
pendant trente-deux ans l'inflexible huguenot était
devenu suspect au roi, ou plutôt au cardinal de Richelieu.
Pendant le XVII et le XVIIIème siècle, l'Anjou,
enfin pacifié, jouit d'un repos que troubla seule la
révocation de l'édit de Nantes, Mais la malheureuse
contrée devait être, pendant la Révolution, le théâtre
presque continuel de la guerre civile.
Avant cette
époque néfaste, le département de Maine-et-Loire avait
envoyé à la frontière menacée son contingent de volontaires
à leur tête était un héros. « Beaurepaire, ancien officier
de carabiniers, avait formé, commandé depuis 1789 l'intrépide
bataillon des volontaires de Maine-et-Loire. Au moment
de l'invasion, ces braves eurent peur de n'arriver pas
assez vite. Ils ne s'amusèrent pas à parler en route,
traversèrent toute la France au pas de charge et se
jetèrent dans Verdun. Ils avaient un pressentiment qu'au
milieu des trahisons dont ils étaient environnés, ils
devaient périr. Ils chargèrent un député patriote de
faire leurs adieux à leurs familles, de les consoler
et de dire qu'ils étaient morts. Beaurepaire venait
de se marier ; il quittait sa jeune femme, et il n'en
fut pas moins ferme. Le commandant de Verdun ayant assemblé
un conseil de guerre pour être autorisé à rendre la
place, Beaurepaire résista à tous les arguments de la
lâcheté. Voyant enfin qu'il ne gagnait rien sur ces
officiers nobles, dont le cœur tout royaliste était
déjà dans l'autre camp « Messieurs, dit-il, j'ai juré
de ne me rendre que mort ; survivez à votre honte ;
je suis fidèle à mon serment ; voici mon dernier mot,
je meurs. » Il se fit sauter la cervelle. La France
se reconnut et frémit d'admiration.
Néanmoins, ce
fut dans le département de Maine-et-Loire, à Saint-Florent,
que s'alluma, en 1793, l'incendie qui devait dévorer
tout le pays voisin. Excités depuis longtemps par les
prêtres, les paysans éprouvaient d'ailleurs une aversion
profonde pour la République, qui prétendait les contraindre
à défendre la France contre l'invasion étrangère. Le
10 mars 1793, le tirage devait avoir lieu à Saint-Florent
les jeunes gens s'y refusent. La garde nationale veut
les y obliger ils se jettent sur elle, la désarment,
prennent pour chefs un voiturier, Cathelineau, et le
garde-chasse du château de Maulévrier, Stofflet. Ils
s'emparent de Chemillé et de Cholet et donnent la main
aux insurgés de la Vendée, qui se soulevaient en même
temps. Tel fut le signal de cette affreuse guerre, si
héroïque et si sanglante. Ils organisent leur insurrection
avec Stofflet et Cathelineau ; plusieurs nobles, Bonchamps,
d'Elbée, Lescure, Charette et La Rochejaquelein se mettent
à leur tête ils s'emparent de Saumur tout leur réussit
d'abord. Ils ont affaire à des chefs inexpérimentés
et à des gardes nationales réunies à la hâte, manquant
de tout, tandis que les Vendéens trouvent partout des
vivres, des munitions, une complicité toujours assurée.
L'incendie se propage et embrase les départements de
l'ouest. Châtillon, Vihiers, Chantonnay, Les Ponts-de-Cé
tombent au pouvoir des Vendéens mais bientôt l'armée
de Mayence, transportée du Rhin sur les bords de la
Loire, vient changer la face des événements. Aubert-Dubayet,
Kléber et Marceau conduisent à la victoire les troupes
qu'avait tant compromises l'impéritie de Ronsin et de
Rossignol. C'est dans le département de Maine-et-Loire
que l'insurrection avait commencé ; c'est là qu'elle
devait essuyer son premier échec important. Battus à
Saint-Symphorien le 6 octobre 1793, le 9 à Châtillon,
puis à Mortagne, où Lescure fut tué, les Vendéens, au
nombre de quarante mille, s'avancent, le 15 octobre,
sur Cholet, défendu par vingt-deux mille républicains.
Ceux-ci ne s'attendaient pas à être attaqués, et le
désordre se met d'abord dans leurs rangs. Mais Kléber,
Marceau, Beaupuy accourent et rétablissent le combat
; l'artillerie foudroie à bout portant les insurgés
; le représentant du peuple Merlin pointe lui-même les
pièces et, par son exemple, raffermit le courage des
soldats. Bientôt les Vendéens écrasés fuient de toutes
parts ; d'Elbée, Bonchamps sont blessés à mort. Beaupuy
et Westermann poursuivent les fuyards avec la cavalerie
et, par un coup d'audace, pénètrent dans Beaupréau,
où la masse de l'armée vendéenne s'est réfugiée ; tout
se disperse devant eux. Le lendemain, ils voient arriver
vers eux une troupe désarmée de quatre mille hommes
environ poussant les cris singulièrement unis de Vive
Bonchamps ! Vive la République ! C'étaient quatre mille
républicains faits prisonniers antérieurement par les
Vendéens, et que ceux-ci avaient enfermés dans Saint-Florent.
Bonchamps, près d'expirer dans ce bourg où on l'avait
transporté, avait demandé leur grâce au moment où ils
allaient être égorgés. Les prisonniers, délivrés sur
la demande du mourant, rejoignaient l'armée républicaine.
Depuis ce moment, l'insurrection, frappée à mort, prolonge
vainement son agonie désespérée. Battus près de Granville,
rejetés sur la Loire, ils sont définitivement écrasés,
le 25 décembre, à Savenay par Kléber et Marceau. La
grande guerre de la Vendée était terminée. Stofflet
cependant continue dans l'Anjou une guerre d'escarmouches,
derniers et impuissants efforts d'une cause perdue.
Il résista même après la soumission de Charrette ; déclarant
celui-ci traître à la royauté, il fit prononcer contre
lui une sentence de mort. Mais bientôt, se voyant abandonné,
il est contraint de se soumettre, et le dernier des
chefs vendéens signe la paix à Saint-Florent, où avait
commencé l'insurrection. Cependant, en 1796, l'insurrection
se rallume Stofflet tente de la propager dans l'Anjou
; mais, trahi, livré par les siens, il est conduit à
Angers et fusillé le 26 février. La révolte avait été
promptement étouffée par l'habileté et l'énergie du
général Hoche.
En 1815, pendant les Cent-Jours, M.
d'Autichamp chercha à soulever l'Anjou et à l'associer
aux mouvements royalistes organisés dans l'Ouest. Mais
le général Lamarque anéantit en un combat cette révolte
impuissante. Cette triste et inutile échauffourée se
termina le 21 juin trois jours auparavant, la défaite
de Waterloo avait livré de nouveau la France à l’étranger.
Si, en 1815, le département de Maine-et-Loire eut à
souffrir de l'invasion, les luttes de la Vendée l'avaient
assez éprouvé pour que la fortune lui épargnât cette
calamité pendant la guerre franco-allemande de 1870-1871.
A une trentaine de kilomètres
de Saumur se situe une bien étrange caverne qui
recèle un bien curieux patrimoine. Elle a la particularité
d’être décorée de plusieurs centaine de petit personnages
sculptés dans le tuf qui en tapisse les parois.
C’est sous le jardin de l’ancien presbytère que
se situe se statuaires issu de l’imaginaire d’un
ou plusieurs artistes se sont plu à graver dans
le tuffeau toute une imagerie que les experts ont
daté du XVIème siècle au regard des vêtements
qui habillent ces étranges œuvres d’art.
C’est
en 1740 que le curé de la paroisse, voulant planter
un arbre dans son jardin que le prêtre découvre
avec horreur le décor infernal qui git sous ses
pieds.
Parmi toutes ces décors, signalons un
personnage très particulier. Il s’agit d’Essomeric,
jeune garçon fils d’un chef de la tribu des Carijos.
Le 6 janvier 1504, Binot Paulmier de Gonneville,
grand navigateur Normand, accoste dans l’embouchure
du Rio San Francisco, au Brésil où il y passe plusieurs
mois ; le pays ayant été découvert quatre ans plus
tôt par le navigateur Portugais Pedro Alvarez Cabral.
De retour au pays et son navire s’étant échoué à
Guernesey, le marin Normand ne sera pas en mesure
de ramener son jeune passager à son père comme Binot
Paulmier de Gonneville l’avait promis, il le mariera
à l’une de ses cousines, après l’avoir désigné comme
principal héritier de ses biens. Essoméric aurait
vécu à Martigné Briand, une commune située à une
vingtaine de kilomètres de Dénezé.
L'évêché d'Angers fut fondé avant
380. L'évêque d'Angers était baron de Grate-Cuisse et
avait pour vassaux les barons de Briolé, de Chemille
et de Blon. L'origine d'Angers se perd dans la nuit
des temps. Tout porte à croire que c'était autrefois
la capitale des Andes ou Andegaves. César n'a point
mentionné la capitale de ces peuples ; c'est à Ptolémée
que nous en devons la connaissance. Elle se nommait
de son temps Juliomagus, nom évidemment romain, donné
en l'honneur de Jules César. Juliomagus se trouve aussi
porté sur la Table de Peutinger, et les mesures des
routes qui en sortent et qui aboutissent à Cœsarodunum,
Tours, Condate, Rennes, et Namnetes, Nantes,
déterminent la position de cette ville ancienne à Angers.
Sous les Romains, l'enceinte de la ville était formée
par un mur solidement construit, dont on voit encore
quelques vestiges autour de la cité, depuis l'évêché
jusqu'à la porte Toussaint. Les ruines d'anciens monuments,
quelque peu apparentes qu'elles soient, attestent que
Juliomagus fut une ville municipale assez considérable
ornée d'un amphithéâtre de thermes, de temples ; mais
le christianisme leur a fait si bonne guerre qu'il n'en
reste plus aucuns vestiges.
Vers 446, sous le règne
de Valentinien III, les Andes changèrent le nom de Juliomagus
en celui d'Andegavia, dont on a fait dans la suite Angers,
Anjou et Angevins. L'empire romain commençait alors
à crouler de toutes parts ; partout on se soulevait
pour se soustraire à sa domination ; les Andes s'unirent
aux Bretons, et firent partie de la confédération Armorique.
Pendant qu'ils cherchaient à secouer le joug de leurs
vainqueurs, les Saxon sous la conduite d'Odoacre, leur
chef, se présentèrent devant Angers, que le comte Paul,
commandant pour les Romains, se vit forcé de leur livrer,
vers l'an 464.
Odoacre fut chassé de cette ville
par Childéric Ier, qui s'empara d'Angers,
dont il brûla une partie, après l'avoir mis au pillage.
Odoacre revint bientôt après, reprit la ville, fit la
paix avec Childéric, et passa avec lui en Italie pour
faire la guerre aux Romains, et fut tué à Ravenne, avec
son fils unique. Quelque temps après, Clovis se rendit
maître d'Angers et de tout l'Anjou, dont Défensor, envoyé
par Lidorius, évêque de Tours, convertit les habitants
au christianisme. Après avoir été possédé par Clodomir,
par Thierri et par Théodebert, l'Anjou passa à Childebert,
qui fit bâtir près d'Angers la célèbre abbaye de St
Aubin. Les annales d'Angers sont peu intéressantes jusqu'en
845, époque de la première invasion des Normands conduits
parle fameux Hasling. Ils prirent la ville d'assaut,
y firent un carnage affreux et la pillèrent. Enfin,
après avoir fait brûler vif le vénérable comte Thierri,
âge de plus de quatre- vingt années, ils incendièrent
Angers et le détruisirent presque entièrement. Revenus
en 857, ils saccagèrent de nouveau cette ville qui commençait
à renaître; mais elle fut délivrée par Robert le Fort,
comte d'Outre- Maine, qui, alors vengeur des fureurs
des Normands, devint aussi plus tard une de leurs victimes.
A sa mort le barbare Hasting s'empara de la ville, et
s'y établit jusqu'à ce que Charles le Chauve vînt l'en
chasser.
La ville d’Angers fut ensuite plusieurs
fois attaquée, prise et reprise par les Bretons, les
Anglais et les Français. Le château fut surpris par
les huguenots en 1585, et la ville attaquée sans succès
en1793 par une armée de 90,000 Vendéens qui laissèrent
sous ses murs trois cents morts et trois cents canons
démontés. Il s'est tenu dans cette ville neuf conciles,
en 453, 529, 530,1269, 1055, 1275,1369, 1448 et 1583,
et les célèbres conférences, connues sous le nom de
conférences d'Angers, en 1713 et 1714.
En1225, l'ancienne
église cathédrale tombant en ruine, on commença à élever
à sa place la cathédrale qui existe encore aujourd'hui
et qui est un des plus beaux ornements d'Angers. Sous
saint Louis la ville fut pour la troisième fois enceinte
de murs, et son vaste château fut construit pour résister
aux incursions des Bretons et des Normands. Place forte
importante, Angers était la clef militaire de la province
d'Anjou. Après avoir été gouvernée par les Ingelgériens,
puissante dynastie comtale dont les principaux représentants
furent Foulques Nerra et Foulques le Jeune, roi de Jérusalem,
puis par les Plantagenets, la ville fit une première
fois retour à la Couronne sous le règne de Philippe
Auguste. En 1246 Saint Louis donna en apanage le comté
d'Anjou à son plus jeune frère, Charles, fondateur de
la maison capétienne d'Anjou, aussi roi de Sicile, de
Naples, de Jérusalem, comte de Provence et seigneur
d'Albanie. La maison ducale d'Anjou eut pour tige Louis,
fils du roi Jean II le Bon, et s'éteignit avec le "Bon
Roi" René en 1480. Louis XI, neveu de René, octroya
à Angers les privilèges municipaux. Du 7 mars au 12
avril1598, Henri IV fait d'Angers sa capitale moment.
Sa situation, face à la Bretagne en fait une place forte
importante. L'acrostiche accolé sur le nom d'Angers
témoigne de l'importance de la cité angevine.
Antique
clef de France,
Necteté de souffrance,
Garant
contre ennemys,
Estappe d'asseurance,
Recours
de secourance,
Seccurité d'amys.
Joachim du Bellay est né vers 1522 tout près de Liré, au manoir de la Turmelière. Ce troubadour est avec Ronsard l'un des fondateur de la Pléiade. Parti à Rome, il écrivit "Les Regrets" et à fait rentrer sa ville natale dans la grande littérature française en lui dédiant ces quelques vers :
Plus
que le marbre dur me plaist l'ardoise fine
Plus
mon Loyre gaulois que le Tibre latin
Plus mon
petit Lyré que le mont Palatin
Et plus que l'ai
marin, la douceur angevine.
C'est dans
ce même recueil que figurent ces vers restés célèbre
entre tous :
Heureux qui comme Ulysse,
à fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-la qui
conquit la toison
Et puis est retourné, plein
d'usage de raison,
Vivre entre ses parent le
reste de son âge!
La Chouannerie ou Guerre de Vendée est des épisode les plus tragique de notre histoire de France. La détermination des chouans à combattre les idées révolutionnaires contraires à leurs idées et à surtout à maintenir leurs provinces dans religion catholique traditionnelle. Tout cela en opposition avec un gouvernement qui transformait les prêtres en serviteurs de la République et qui détruisait systématiquement tous les symboles de la royauté auxquels étaient profondément attachés les vendéens et les bretons qui allait être à l'origines de l'un des plus meurtriers conflits qui ensanglanta la Vendée et la Bretagne entre 1793 et 1806.
Cholet n'aura donné son nom à
une famille et à un château que vers le Xème
ou le XIème siècle; l'enjeu successif des
Bretons ou des Poitevins, le pays tombera alors entre
les mains des contes d'Anjou. Un prince d'Anjou : Foulques
III dit Nerra, serait le bâtisseur des premiers remparts
seigneuriaux, à l'écart ouest du bourg Saint-Pierre,
sur un promontoire dominant la Moine... Le premier seigneur
collationné sur les chartes serait "Geoffroy" seigneur
du Castrum Cauletum.
Sur ce tertre s'élevait une
forteresse abritant derrière ses murailles, fonctionnaires,
clercs, ou artisans avec la garde féodale... On y érigera,
près de l'abreuvoir, une chapelle seigneuriale dédiée
à Saint-Georges, qui sera la première paroisse de la
nouvelle cité.
Les remparts qui subsistent encore
dans le bas du jardin du Mail sont sans doute les fondations
du château fort du XIème siècle, mais ils
ont été repris totalement au XIIIème siècle,
après le carnage incendiaire des troupes de Philippe-Auguste
contre les soutiens locaux des armées anglaises en 1214.
La commune de Maulévrier à la particularité d’offrir à son visiteur un curieux jardin où le promeneur découvre avec ravissement l’univers reconstitué d’un jardin orientale avec ses temples, ses ponts et ses essences rares.
La terre de Cholet avait déjà, à cette époque, pris la mauvaise habitude de changer souvent de mains... Et elle ne tarda pas non plus, au cours des ans, à changer de château ! Le premier disparu au moment des guerres de 100 ans, le suivant, fut mis à mal lors du siège de 1589, à l'occasion des guerres de religion qui mirent le pays à feu et à sang... Le suivant, démodé sous le règne du Roi Soleil, fut remplacé par un nouveau 1696 ; ce dernier devait subir les pillages et les incendies répétés de la Révolution et démoli au siècle dernier, il ne reste en souvenir que quelques remparts du côté Est.
En 845, Saumur est pillée par
le chef viking Hasting. Vers 960, Thibaut le Tricheur
fait construire le château de Saumur. À la fin du Xème
siècle, Gelduin, seigneur de Saumur, est vassal des
Comtes de Blois, ce qui en fait un ennemi du puissant
comte d'Anjou, Foulque III Nerra. Alors que Foulque
est sur le point d'assiéger Saumur, Gelduin obtient
une trêve. C'est à cette occasion que Foulque, prenant
son adversaire au mot, entame la construction d'une
tour sur la rive gauche de la Loire et l'aurait baptisée
Trève. En 1025, Foulque s'empare de Saumur. Le monastère
de Saint Florent est détruit. Un nouveau monastère est
consacré 5 ans plus tard par l'évêque d'Angers. La ville
est prise en 1203 par Philippe-Auguste, qui l'incorpora
au domaine royal. Saint-Louis y donne en 1241 une fête
si fabuleuse qu'on l'appela la « Non pareille ».
En 1343, le sel devient un monopole d'État par une ordonnance
du roi Philippe VI de Valois, qui institue la gabelle,
la taxe sur le sel. L'Anjou fait partie des pays de
« grande gabelle » et comprend seize tribunaux spéciaux
ou « greniers à sel », dont celui de Saumur. Le siècle
de la Réforme est la grande époque historique de Saumur.
Les idées nouvelles y furent promptement et vivement
accueillies car la bourgeoisie de Saumur était arrivée
à un état très développé de richesse, de commerce actif,
de liberté municipale. Non seulement, elle se montra
favorable au calvinisme, suivant en cela l’impulsion
générale de la bourgeoisie mais elle eut même une raison
de plus pour embrasser avec enthousiasme : l’abbaye
de Saint-Florent et celle de Fontevrault pesaient sur
elle de deux côtés, retenaient son essor et, avec leurs
privilèges, la pressaient comme dans un étau pour en
exprimer la substance à leur profit. Le protestantisme
représenta donc pour Saumur spécialement une doctrine
et un effort d’affranchissement. Quand les partis en
arrivèrent à un état de lutte matérielle, Saumur prit
fait et cause pour la religion réformée. Les églises
furent pillées et dévastées ; les représailles passionnées
de la population frappèrent surtout l’abbaye de Saint-Florent.
En 1565, Charles IX et Catherine de Médicis vinrent
en Anjou. Saumur étant occupé par le prince de Condé
et par ses troupes protestantes, le roi et sa mère ne
purent y entrer, et passèrent outre. Plus tard, Saumur
fut enlevé au prince de Condé par le duc de Montpensier.
Saumur subit ainsi les vicissitudes de la lutte entre
catholiques et protestants, mais resta invariable dans
son esprit et dans ses sympathies protestantes. La Saint-Barthélemy
y passa sans éteindre plus qu’ailleurs le protestantisme
dans le sang qu’elle y fit pourtant abondamment couler.
En 1576, quelque années après ce massacre, le roi Henri
de Navarre (futur Henri IV), échappé de Paris, vint
se réfugier à Saumur, où il fut reçu avec empressement.
Il s'y établit pendant plusieurs semaines, vivant sans
religion, le roi ne se pressant pas de retourner au
protestantisme9. En 1589, par le traité conclu entre
lui et Henri III, Saumur lui fut cédé comme place de
sureté et comme passage sur la Loire. Cette ville fut
donc, en quelque sorte, pour le futur roi la première
marche du trône de France. Henri de Navarre confia la
garde de Saumur à un de ses fidèles amis, l’une des
figures les plus élevées et les plus expressives du
protestantisme, Philippe Duplessis-Mornay, et en maintint
le gouvernement quand il fut devenu roi. Décrit comme
possédant la distinction du gentilhomme qu’il était
de naissance, l’austérité d’un plébéien, la science
et la forme des plus lettrés de son temps, le courage
d’un soldat et l’habileté d’un capitaine à la guerre,
le zèle d’un apôtre pour sa religion et la mesure d’esprit
d’un homme politique, Duplessis-Mornay a exercé une
immense influence sur Saumur et sur son développement.
Sous le gouvernement de celui que les catholiques appelaient
« le pape des huguenots », Saumur en devint naturellement
la métropole, autant qu’il pouvait en être le pape.
Il y fit construire à ses frais un temple pour l’exercice
du culte réformé. Il y fonda l’académie protestante,
dont la renommée s'étendit non seulement en France,
mais dans toute l’Europe, et à laquelle furent attachés
comme professeurs les hommes les plus distingués du
dedans et du dehors, et qui fut un foyer puissant de
haut enseignement destiné à la jeunesse de la nouvelle
religion. Des érudits à la renommée internationale comme
Marc Duncan, Moïse Amyraut, Louis Cappel, Josué de la
Place ou Tanneguy Le Fèvre, le père d’Anne Dacier, née
à Saumur en 1654, figurèrent, entre autres, au nombre
des professeurs de cette prestigieuse institution qui
accueillit en outre de très nombreux étudiants étrangers,
dont William Penn, le fondateur de la Pennsylvanie.
Les établissements de Duplessis, son influence et son
administration, donnèrent une grande importance à la
ville, et y attirèrent de toutes parts les familles
protestantes. Catherine de Navarre, sœur de Henri IV,
tant que l’avènement de son frère fut contesté par la
Ligue, fixa sa résidence à Saumur. En 1596, les protestants
y tinrent un synode national sous la direction et sous
les auspices de Duplessis-Mornay. Bodin estime que la
population de la ville s’éleva rapidement, et qu’elle
atteignit jusqu’à 25 000 habitants. Le château fut réparé
par Duplessis, qui l’habitait, et reçut de lui ses dernières
augmentations et les compléments importants qui l’ont
mis à peu de choses près dans l’état où il est encore.
La mort de Henri IV émut vivement les protestants, qui
tinrent, en 1611 une assemblée générale à Saumur, où
toutes les provinces envoyèrent des députés, parmi lesquels
figuraient les ducs de Bouillon, de Sully, de Rohan,
etc. Duplessis fut le président de cette assemblée qui
dura quatre mois et pendant lesquels Saumur offrit l’aspect
et l’animation d’une capitale. Duplessis-Mornay conserva,
sous le nouveau règne de Louis XIII, le gouvernement
de Saumur jusqu’en 1621, époque à laquelle, la querelle
des protestants et des catholiques jugée éteinte, on
le lui enleva. On aurait peut-être pu ménager la position
de Duplessis en considération de l’homme, mais on ne
le fit pas. On lui offrit des compensations, le bâton
de maréchal de France et 100 000 écus qu'il refusa avec
hauteur. Profondément blessé de la défiance dont il
était l’objet, il se retira au fond du Poitou, dans
une de ses terres, où il mourut deux ans après. Au temps
de la Fronde, Saumur resta fidèle au roi. Mazarin et
toute la cour y vinrent, en 1652, pour agir contre Angers,
un moment révolté. Turenne, abandonnant la Fronde, y
rejoignit la cour et y fit sa réconciliation avec elle.
La révocation de l’édit de Nantes, en 1685, frappa cruellement
Saumur. C’est la plus grande calamité dont cette ville
ait été atteinte dans tout le cours de son histoire.
Les protestants émigrèrent en masse et la population
tomba à 6 000 habitants, c’est-à-dire qu’elle diminua
dans la proportion des deux tiers, ces deux tiers renfermant
la partie prépondérante par ses lumières, son activité,
son industrie et ses richesses. L’édifice de prospérité
élevé par Duplessis-Mornay s’écroula complètement. La
ville de Saumur passa, par cet évènement, à un état
de tristesse, de vide et de silence qui dura jusqu’à
1763. À cette époque, il y vint en garnison un régiment
de carabiniers, corps d’élite formé sous les auspices
de Louis XIV, qui avait voulu en être le premier maitre-de-camp,
qui en avait donné le commandement au duc du Maine,
son fils naturel, et qui l’avait décoré de sa devise
Nec pluribus impar
À la fin du XVIème
siècle, Henri IV missionne Duplessis-Mornay à Saumur
pour y fonder une « université Protestante » au
sein de laquelle une académie d'équitation fut établie.
L'académie d'équitation est dirigée par Monsieur
de Saint-Vual formé à l'Académie catholique d'Angers
selon les principes d'Antoine de Pluvinel. L'académie
fut fermée lors de la révocation de l’édit de Nantes.
En 1763, Louis XV réorganise la cavalerie française
par l'intermédiaire du duc de Choiseul. Une école,
gérée et encadrée par le « Corps Royal des Carabiniers
», fut créée à nouveau à Saumur pour accueillir
les officiers de tous les régiments de Cavalerie.
Elle fonctionnera jusqu'en 1788. Liée à l'histoire
des monarques et des cours, à la fois prestige et
privilège presque exclusif de la noblesse, la haute
équitation subit par la suite les effets des conspirations
et des guerres de l'empire. À la fin de l'an 1814,
Louis XVIII crée à Saumur l’École d'instruction
des troupes à cheval. Son activité allant décroissant
à partir de 1822, cette école fut régénérée par
Charles X sous le nom d’École royale de cavalerie.
Un manège militaire et un manège d'académie composaient
l'essentiel des structures. Constitué d'écuyers
civils, le manège académique est destiné à parfaire
la formation équestre des officiers. Le premier
carrousel fut présenté en 1828. Les écuyers exécutèrent
les reprises de Sauteurs et d'Instructeurs. Lors
de cette présentation les écuyers étaient déjà coiffés
du Chapeau de Manège, aussi appelé Lampion ou Bicorne.
À partir de 1830, avec la disparition de l'École
de Versailles, Saumur devient la seule école dépositaire
de la tradition équestre française. La couleur noire
de l'uniforme fut décidée sous le règne de Louis-Philippe
pour les différencier des écuyers de l'"École de
Cavalerie", qui étaient alors habillés en bleu.
À partir de cette époque, l'école a été le cadre
presque exclusif des instructeurs d'équitation de
l'École de Cavalerie plus tard devenue l’École d'application
de l'arme blindée et de cavalerie. Le nom de « Cadre
Noir » s'est donc ainsi imposé d'évidence et devient
officiel en 1986.
Le Cadre Noir est devenu civil en 1968. Ses membres sont composés majoritairement de civils mais aussi de militaires, neuf écuyers en 2006. Avant les années 1970, l'école de Saumur n'était pas une école d'équitation pure comme l'était l'École de Versailles où comme l'école de Vienne. C'était une école de cavalerie où le cheval était utilisé surtout à des fins militaires. En 1972, l’École nationale d'équitation est créée par décret. Elle doit l'édification de sa doctrine à l'influence de deux chefs d'école du milieu du XIXème siècle. Depuis 1989, le directeur de l’école a toujours été un civil.
Ce corps était recruté dans tous les régiments de cavalerie et composé des plus beaux hommes de l’armée et de ses officiers les plus distingués. Dans l’état lamentable où était Saumur, l’arrivée de ce régiment fut une révolution importante pour la ville qui lui doit sa physionomie actuelle. Les maris furent plus que retenus, les femmes le furent aussi d’abord ; mais elles persévérèrent moins, et le point de contact entre les carabiniers et la bourgeoisie saumuroise s’établit par elles. Les carabiniers se mirent à jouer la comédie ; on alla les voir. Ils donnèrent des fêtes, on leur en rendit ; peu à peu l’union devint parfaite, et on se félicita de posséder le régiment. Les carabiniers restèrent à Saumur jusqu’à la Révolution. Ils y construisirent un très beau quartier pour se loger. Une école d’équitation, à laquelle furent envoyés des officiers de tous les corps, où vinrent comme amateurs un grand nombre de jeunes gens des familles riches, et qui fut le premier germe de la grande école de cavalerie que possède actuellement Saumur, fut créée et organisée dans le régiment. L’école d’équitation et le régiment formèrent ainsi une institution déjà remarquable que visita, en 1777, l’empereur Joseph II, frère de la jeune reine Marie-Antoinette. Pendant les vingt-cinq ans que Saumur eut le régiment de carabiniers, sa population s’éleva péniblement de 6 000 à 10 000. On était encore loin des 25 000 de l’époque de la splendeur protestante, mais son commerce reprit de l’activité dans la même proportion, son aspect se releva et la ville éteinte de 1685 se remit en mouvement pour devenir la ville d’aujourd’hui.
Le nom de Segré vient du latin Secretum qui signifie « isolé ». Dès la plus haute antiquité, des habitations existent à Segré. Dans un site de rivières et de collines, les tribus se fixent. Au Xème siècle, le premier comte d'Anjou Foulques le Roux y fait construire un premier château sur l'éperon schisteux qui domine les deux rivières. Ce n'est alors qu'un donjon en bois élevé sur une butte de terre : une motte féodale que l'on peut voir encore aujourd'hui. Au XIème siècle, la pierre remplace progressivement le bois. A Segré, un nouveau château, doté d'une enceinte fortifiée est édifié sous Foulques le Noir (Foulque Nerra). Il sera pris en 1066 par les troupes de Conan II de Bretagne. En 1191, Richard Cœur de Lion, comte d'Anjou et roi d'Angleterre, confisque les terres de Segré à Geoffroy de la Guerche pour constituer le domaine de sa femme, Bérangère de Navarre. En 1490, la ville est une nouvelle fois détruite par des bandes de pillards qui ravagent tout le Haut-Anjou. Segré, en février 2010, le Vieux Pont et l'église de la Madeleine en arrière-plan Le pont de la rue Victor Hugo; au fond à gauche, l'hôtel de ville En 1589, le comte de La Rochepot, gouverneur d'Anjou, au nom du roi Henri III, s'empare de Segré qui était jusque-là aux mains des ligueurs. Après avoir pillé la cité, il fait démanteler le château et les murs d'enceinte ainsi que tous les manoirs fortifiés de la contrée. En 1635, la terre de Segré est érigée en baronnie au profit d'un protégé de Richelieu, Guillaume II de Bautru, seigneur de Louvaines. En 1795, 2 000 chouans envahissent la cité défendue par 200 soldats républicains. Après 4 heures de combat, les Bleus capitulent. La ville est saccagée et 33 prisonniers républicains sont égorgés.
Le Maine et Loire abrite également abbaye de Fontevraud, la nécropole des Plantagenêts au temps où Henri II, duc de Normandie et roi d'Angleterre régnait non seulement sur l'Angleterre mais également sur une partie de la France L'abbaye de Fontevraud est une ancienne abbaye d'inspiration bénédictine, siège de l'ordre de Fontevraud, fondée en 1101 par Robert d'Arbrisse et située à Fontevraud, près de Saumur en Anjou, elle est l'une des plus grandes cités monastiques d'Europe. Érigée dès sa fondation en monastère double dans l'esprit de la réforme grégorienne, l'abbaye de Fontevraud va s'attirer la protection des comtes d'Anjou puis de la dynastie des Plantagenêts qui en feront leur nécropole. Après un déclin à partir du XIIIème siècle, l'abbaye est dirigée pendant presque deux siècles par des abbesses issues de la famille royale des Bourbons.
Cet ensemble de tentures
fut découvert par pur hasard par le Chanoine
Joubert qui, en visitant les écuries de
l'évéché se rendi compte que les couvertures
que l'on utilisait pour couvrir les chevaux
ainsi que les essuis pieds dont on se servait
était en fait des fragment de la grande
tapisserie qui jusqu'au XVIIIème
siècle ornait les murs de la cathédrale
d'Angers.
Le sujet de la tenture de l'Apocalypse
s'inspire de manuscrits à miniatures illustrant
le texte de l'Apocalypse de Jean, d'après
des cartons de Hennequin de Bruges, peintre
attitré du roi de France Charles V. C'est
le plus important ensemble de tapisseries
médiévales existant au monde. Cette monumentale
tenture à usage princier, utilisée pour
des occasions solennelles, fut commandée
entre 1373 et 1377 au marchand lissier Nicolas
Bataille pour le duc Louis Ier
d'Anjou.
Elle fut vraisemblablement fabriquée
à Paris, par Robert Poinçon, dans les ateliers
de Nicolas Bataille d'après les cartons
de Hennequin de Bruges (connu également
sous le nom de Jean de Bruges). On date
son achèvement aux alentours de 1382.
Pour la chaîne et la trame, c'est la
laine qui fut employée. Laine aux couleurs
vives, teinte à l'aide de colorants végétaux,
comme la gaude pour la gamme des jaunes,
la garance pour les rouges et le pastel
pour les bleus. Cette tapisserie est réversible
: le revers est identique à l'avers, ce
qui témoigne de la virtuosité des tisseurs.
L'œuvre actuellement visible est amputée
: sur les 140 mètres de sa longueur d'origine,
seuls une centaine sont aujourd'hui visibles.
Donnée au au XVème siècle par
le roi René (dernier duc d'Anjou) au chapitre
de la cathédrale Saint-Maurice, elle faisait
partie du trésor de celle-ci.
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