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Les Départements de la France

  • Données géographiques

Mayenne

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Le département de la Mayenne est formé du ci-devant bas Maine et d'une petite partie de l’Anjou : il tire son nom de la principale rivière qui le traverse dans sa longueur du nord au sud, après avoir côtoyé une partie de sa lisière septentrionale , tantôt au delà, tantôt en deçà de la limite, qui aurait été bien mieux déterminée par son cours. Ses limites sont : au nord, les départements de la Manche el de l'Orne ; à l'est, celui: de là Sarthe; au sud celui de Maine-et Loire; à l'ouest ; celui d'l’Ille-et-Vilaine.
Le territoire de ce département est inégal, parsemé de coteaux, coupé en plusieurs endroits par des vallées et des ravins, On n'y voit pas de montagnes proprement dites, niais il s'y trouve une: chaîne de collines assez élevées, Le sol n'est pas également productif dans toutes ses parties : l'arrondissement de Château-Gontier produit en grande quantité des céréales de toute espèce, le territoire de Laval ne lui cède pas en fertilité, mais le reste de cet arrondissement rentre dans la classe des terres ordinaires; l'arrondissement de Mayenne tout entier offre une terre ingrate et rebelle, dont les produits ne suffisent pas aux besoins des habitants. Les prairies naturelles y: sont rares, et cependant on y nourrit, par le secours, des jachères, une grande quantité de bestiaux qui font la principale richesse du cultivateur. Le lin et le chanvre y sont l'objet d'une grande culture ; ainsi que les arbres fruitiers.
Un grand nombre de rivières et de ruisseaux sillonnent le département en tous sens, et le rendent dans certaines parties difficile à parcourir. Les chemins de traverse; étroits et bordés de haies vives des deux côtés, tantôt rocailleux et escarpés, tantôt pleins de boues et de fondrières, sont impraticables pendant les trois quarts de l'année ; dans les grandes pluies, l'eau y coule à torrents, ce qui, en plusieurs endroits, les a tellement creusés; que souvent le fond du chemin est à 3 mètres au-dessous du sol des champs voisins.
Toutes les haies sont formées d'un fossé profond et d'un talus en terre que couvrent de grands arbres ; aussi la campagne, vue dans son ensemble et à une certaine distance, ressemble-t-elle à une vaste forêt ; les arbres dont les haies sont couvertes semblent se toucher.

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Carte de l'Ain

le bas Maine, les maisons des cultivateurs sont disséminées dans les champs, au milieu des haies épaisses qui environnent et séparent les propriétés; aussi, excepté les jours des grands travaux, le temps des foins et de la moisson, chaque ménage reste isolé : le paysan, père de famille, entouré de sa femme, de ses enfants, de ses domestiques et de ses troupeaux, dirige tout à sa volonté, sans avoir à craindre la critique ou la curiosité du voisinage. Sa ferme lui fournit d'ailleurs à peu près tout ce qui est nécessaire à la vie : il ne va presque rien chercher au dehors ; il a le grain que produit son champ, les légumes de son jardin, le cidre de ses pommiers ; il nourrit des vaches, des cochons, des poules, qui lui fournissent le lait, le beurre, le lard, les œufs. Sa femme et ses filles filent, pour ses vêtements, la laine de ses brebis et le lin qu'il a recueilli. Vivant ainsi presque toujours seul, n'ayant point avce les autres hommes de ces relations journalières qui modifient et adoucissent le caractère, le paysan bas manceau montre, dans toutes ses manières, une véritable sauvagerie. Il tient obstinément à ses usages , et prend d'avance en aversion tout ce qui est inusité. Son premier abord ne prévient pas en sa fa eur : mais il ne faut pas croire que ces habitudes d'une existence isolée et indépendante aient endurci son cœur. Il est soumis à de vives croyances religieuses et si sa piété dégénère parfois en superstition, il faut reconnaître aussi qu'elle se manifeste plus fréquemment par la charité. On trouverait difficilement, dans aucun pays , des hommes plus bienfaisants et plus hospitaliers.
Les fermes du bas Maine portent le nom de métairies ou closeries, suivant leur grandeur et leur produit. La grandeur des métairies est à peu près de dix à vingt hectares de terres labourables, et de trois à neuf hectares de prés. Les closeries n'ont tout au plus que le tiers de l'étendue des métairies. Les terres de chaque ferme sont partagées en plusieurs divisions, séparées et fermées par des haies et dans ces clôtures les bestiaux paissent en liberté sans être gardés, même la nuit. La grandeur des champs et des prés varie depuis cinquante jusqu'à trois cents ares ; les champs sont destinés à produire du grain et labourés à la charrue.
Le métayer qui élève des bœufs et des chevaux fait non seulement les labours de sa métairie, mais aussi presque toujours ceux d'une closerie voisine, qui, à cause de son peu d'étendue, ne peut nourrir que quelques vaches ; le closier acquitte, par des, journées de son travail, le payement du labourage de ses champs : il devient ainsi un auxiliaire pour le métayer, avec lequel il est lié par cette réciprocité de services.


Histoire de la Mayenne


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Carte de la Mayenne
Note

Carte d'identité


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La Mayenne à Laval

Mayenne
Pays de Loire
Préfecture :
Laval
Sous préfectures :
Château-Gontier
Mayenne

Conseil général
Office département du Tourisme
Archives départementales
Adresse des Offices du Tourisme
Patrimoine des communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

Gentilé : Mayennais
Population : 305 933 hab. (2021)
Densité : 59 hab./km²
Superficie : 5 175,2 km²
Subdivisions Arrondissements : 3
Circonscriptions législatives : 3
Cantons : 17
Intercommunalités : 9
Communes : 240

Les diverses populations qui occupaient le territoire dont est formé le département de la Mayenne étaient les Andes, qui habitaient la partie méridionale du pays, l'arrondissement actuel de Château- Gontier les Aulerces Arviens dans l’arrondissement de Laval) ; leur cité était Vagoritum, ville détruite, dont l'emplacement s'appelle encore la Cité, dans la commune de Saint-Pierre-d'Herve ; les Aulerces Diablintes dans l’arrondissement de Mayenne ; Noiodunum et Jublains était leur capitale.
Le pays, sous la domination des Romains, fit partie de la troisième Lyonnaise. Plus tard, la partie méridionale du département se trouva comprise dans l'Anjou et le pays habité par les Arviens et les Diablintes fit partie du Maine. Ces diverses contrées suivirent la destinée des grandes provinces auxquelles elles appartenaient nous ne pouvons que renvoyer le lecteur à l'histoire des départements de Maine-et-Loire et de la Sarthe, où il trouvera également celle de l'Anjou et du Maine.
Les deux principales subdivisions du pays, au moyen âge, furent les comtés de Mayenne et de Laval; on en trouvera plus loin l'histoire dans les notices consacrées à ces deux villes. Pendant la Révolution française, ce pays fut un des plus éprouvés par la guerre civile. L'insurrection, née dans le département de Maine-et-Loire, s'y étendit promptement. Au lieu de disperser l'histoire de la guerre civile dans ce département, en rattachant le récit de chacun des faits à la notice des localités diverses qui en furent le théâtre, nous croyons que, réunis ici, on en saisira mieux la suite, et qu'ils offriront plus d'intérêt.

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Hotel de Ville de Mayenne

Après sa défaite à Cholet survenue le 17 octobre 1793, l'armée vendéenne passa la Loire, se jeta sur la rive droite, et, sans éprouver de résistance, traversa Château-Gontier et Laval. L'armée républicaine ignorait la direction que les Vendéens avaient pu suivre. Après quelques hésitations entretenues par de faux rapports qui les représentaient comme totalement anéantis, on apprit que la colonne fugitive présentait encore un effectif de trente ou quarante mille hommes en état de tenir tête aux républicains. On se décida alors à s'avancer par Château-Gontier. Westermann et Beaupuy commandaient l'avant-garde, Kléber suivait avec le corps d'armée. Le chef nominal, que son incapacité, sentie par tous et même par lui, tenait en réalité en dehors du commandement, était Séchelles il laissait Kléber diriger tous les mouvements.
Le 25 octobre au soir, l'avant-garde républicaine arriva à Château-Gontier le gros des forces était à une journée en arrière. Westermann, quoique ses troupes fussent très fatiguées, quoiqu'il fit presque nuit et qu'il restait encore six lieues de chemin à faire pour arriver à Laval, voulut y marcher sur-le-champ. Beaupuy, tout aussi brave, mais plus prudent que Westermann, s'efforça en vain de lui faire sentir le danger d'attaquer la masse vendéenne au milieu de la nuit, fort en avant du corps d'armée et avec des troupes harassées de fatigue. Beaupuy fut obligé de céder au plus ancien en commandement. On se mit aussitôt en marche. Arrivé à Laval au milieu de la nuit, Westermann envoya un officier reconnaître l'ennemi ; celui-ci, emporté par son ardeur, fit une charge au lieu d'une reconnaissance, et replia rapidement les premiers postes. L'alarme se répandit dans Laval, le tocsin sonna, toute la masse ennemie fut bientôt debout et vint faire tête aux républicains. Beaupuy, se comportant avec sa fermeté ordinaire, soutint courageusement l'effort des Vendéens. Westermann déploya toute sa bravoure, le combat fut des plus opiniâtres, et l'obscurité de la nuit le rendit encore plus sanglant. L'avant-garde républicaine, quoique très inférieure en nombre, serait néanmoins parvenue à se soutenir jusqu'à la fin; mais la cavalerie de Westermann, qui n'était pas toujours aussi brave que son chef, se débanda tout à coup, et l'obligea à la retraite. Grâce à Beaupuy, elle se fit sur Château-Gontier avec assez d'ordre. Le corps de bataille y arriva le jour suivant. Toute l'armée s'y trouva donc réunie le 26, l'avant-garde épuisée d'un combat inutile et sanglant, le corps de bataille fatigué d'une route longue, faite sans vivres, sans souliers et à travers les boues de l'automne. Westermann et les représentants voulaient de nouveau se porter en avant. Kléber s'y opposa avec force et fit décider qu'on ne s'avancerait pas au-delà de Villiers, moitié chemin de Château-Gontier à Laval.

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Vue de Mayenne

Il s'agissait de former un plan pour l'attaque de Laval. Cette ville est située sur la Mayenne. Marcher directement sur la rive gauche que l'on occupait était imprudent, comme le fit observer judicieusement un officier très distingué, Savary, qui connaissait parfaitement les lieux. Il était facile aux Vendéens d'occuper le pont de Laval et de s'y maintenir contre toutes les attaques ; ils pouvaient ensuite, tandis que l'armée républicaine était inutilement massée sur la rive gauche, marcher le long de la rive droite, passer la Mayenne sur les derrières et l'accabler à l'improviste. Il proposa donc de diviser l'attaque et de porter une partie de l'armée sur la rive droite. De ce côté, il n'y avait pas de pont à franchir, et l'occupation de Laval ne présentait point d'obstacle. Ce plan, approuvé par les généraux, fut adopté par Séchelles. Le lendemain, cependant, Séchelles, qui sortait quelquefois de sa nullité pour commettre des fautes, envoie l'ordre le plus sot et le plus contradictoire à ce qui avait été convenu la veille. Il prescrit, selon ses expressions accoutumées, de marcher majestueusement et en masse sur Laval, en longeant par la rive gauche. Kléber et tous les généraux sont indignés cependant il faut obéir. Beaupuy s'avance le premier, Kléber le suit immédiatement. Toute l'armée vendéenne était déployée sur les hauteurs d'Entrammes. Beaupuy engage le combat, Kléber se déploie à droite et à gauche de la route, de manière à s'étendre le plus possible. Sentant néanmoins le désavantage de cette position, il fait dire à Séchelles de porter la division Chablos sur le flanc de l'ennemi, mouvement qui devait l'ébranler. Mais cette colonne, composée de ces bataillons formés à Orléans et à Niort, qui avaient fui si souvent, se débande avant de s'être mise en marche. Séchelles s'échappe le premier à toute bride, une grande moitié de l'armée qui ne se battait pas fuit en toute hâte, ayant Séchelles en tête, et court jusqu'à Château-Gontier, et de Château-Gontier jusqu'à Angers. Les braves Mayençais, qui n'avaient jamais lâché pied, se débandent pour la première fois. La déroute devient alors générale ; Beaupuy, Kléber, Marceau, les représentants Merlin et Turreau, font des efforts incroyables, mais inutiles, pour arrêter les fuyards. Beaupuy reçoit une balle au milieu de la poitrine. Porté dans une cabane, il s'écrie « Qu'on me laisse ici, et qu'on montre ma chemise sanglante à mes soldats. » Le brave Bloff, qui coin mandait les grenadiers, et qui était connu par sa bravoure extraordinaire se fait tuer à leur tête. Enfin une partie de l'armée s'arrête au Lion-d’Angers, l'autre fuit jusqu'à Angers même. L'indignation était générale contre le lâche exemple qu'avait donné Séchelles en fuyant le premier. Les soldats murmuraient hautement. Les représentants du peuple suspendirent Séchelles et proposèrent le commandement à Kléber, qui le refusa, puis à Chablos, le plus vieux général de l'armée, qui l'accepta.
Pendant ce temps, les Vendéens arrêtés à Laval, quoique débarrassés de leurs adversaires, ne savaient quel parti prendre. Entre tous ceux qui se présentaient, ils choisirent le plan qui, en les rapprochant de la côte, leur permettait de recevoir des secours des Anglais. Ils se dirigèrent vers le département de la Manche.
Leur armée s'était recrutée d'un grand nombre de combattants à Laval et à Mayenne. « L'esprit public, dit le général Turreau dans ses Mémoires, y était perdu, et, d'ailleurs, le prince de Talmont y avait la plus grande influence. Je me suis assuré sur les lieux qu'a parcourus cette armée des causes de son accroissement progressif je les ai trouvées dans le recrutement volontaire et forcé qu'elle a fait depuis Varades, Ancenis, Oudon, et autres points sur le rivage de la Loire, jusqu'à son arrivée à Laval, où le recrutement fut généralement spontané. »
Cependant, quelques jours plus tard, vaincus dans le nord par Kléber, Marceau et Westermann, les Vendéens, diminués des deux tiers, se rabattirent sur le département de la Mayenne, traversèrent de-nouveau Laval sans s'y arrêter ; ils devaient être écrasés au Mans le 23 décembre suivant. Ils s'y étaient abondamment pourvus de tout ce qui leur était nécessaire par un moyen emprunté à la Révolution elle-même, en créant pour neuf cent mille livres tournois de bons hypothéqués sur le trésor royal et remboursable à la paix ; ordre fut intimé aux Lavalois d'accepter ce papier en échange de leurs marchandises.

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Laval

L'armée vendéenne, bien approvisionnée, se mit en marche vers le département de la Manche. Après ce désastre, le prince de Talmont, irrité de l'ingratitude des siens qui lui refusent le commandement des derniers débris de l'armée, les quitte, et, déguisé en meunier, errant de village en village, il se dirigeait vers Laval, lorsqu'il fut arrêté à Bazouges par une patrouille de la garde nationale. Il mourut sur l'échafaud, à Laval, le 28 janvier 1794.
Cependant la guerre civile se ranima bientôt sous une autre forme. Les quatre frères Cottereau, dits Chouan, du département de la Mayenne, donnèrent leur nom à la chouannerie. « Les chouans, dit M. Thiers, ne formaient pas ; comme les Vendéens, des rassemblements nombreux, capables de tenir la campagne ils marchaient en troupes de trente ou quarante, arrêtaient les courriers, les voitures publiques, assassinaient les juges de paix, les maires, les fonctionnaires républicains, et surtout les acquéreurs des biens nationaux. Quant à ceux qui étaient non pas acquéreurs, mais fermiers de ces biens, ils se rendaient chez eux et se faisaient payer le prix du fermage. Ils avaient ordinairement le soin de détruire les ponts, de briser les routes, de couper l'essieu des charrettes, pour empêcher le transport des subsistances dans les villes. Ils faisaient des menaces terribles à ceux qui apportaient leurs denrées dans les marchés, et ils exécutaient ces menaces en pillant et incendiant leurs propriétés. Ne pouvant pas occuper militairement le pays, leur but évident était de le bouleverser, en empêchant les citoyens d'accepter aucune fonction de la République, en punissant l'acquisition des biens nationaux et en affamant les villes. Moins réunis, moins forts que les Vendéens, ils étaient cependant plus redoutables, et méritaient véritablement le nom de brigands. Le département de la Mayenne était très bien disposé pour cette guerre de partisans ce terrain inégal, coupé d'un grand nombre de ruisseaux, de ravins, de haies bordant les chemins, formés d'un talus couvert de buissons et protégé par un fossé, offre un grand nombre d'arbres, chênes, hêtres, châtaigniers, dont on a coupé la tige à une certaine hauteur, et dont le tronc fort gros se creuse par en haut. On les nomme émousse. Les chouans y cachaient leurs armes et leurs provisions, et s'y cachaient souvent eux-mêmes. Dans un des cantons du département, bien des années après la guerre, on découvrit dans un de ces arbres que l'on abattait le squelette d'un chouan qui était venu y mourir. Son fusil était placé à côté de lui, et entre les doigts du squelette se trouvait encore un chapelet.
Aubert-Dubayet, après s'être entendu à Laval avec le général Hoche, se mit à la tête d'une colonne mobile, et par son activité, ses courses incessantes, lassa bientôt les chouans. Le vicomte de Cepeaux, qui commandait une des troupes les plus nombreuses, fut contraint de déposer les armes, deux mille fusils furent remis et apportés à Laval. Plus tard la chouannerie recommença, et le comte de Beaumont, un des chefs des chouans, battit près de Laval un détachement de troupes de ligne et de garde nationale. Mais, défait par le général Chabot, il fit sa soumission au- gouvernement consulaire. Ce département fut encore agité en 1832, lors de la descente de la duchesse de Berry dans la Vendée. Des rencontres eurent lieu entre les chouans et les soldats sur quelques points du département, entre autres à La Gravelle, près de Laval. Le département fut mis en état de siège, et la tranquillité ne tarda pas à s'y rétablir.
Depuis ces événements le département de la Mayenne avait joui d'une paix profonde quand la guerre de 1870-1871 vint la troubler. L'ennemi n'occupa que momentanément quelques points de son territoire il s'arrêta en réalité sur les confins, à Sillé-le-Guillaume, à Saint-Denis-d'Orgues et à Sablé-sur-Sarthe, dans le département de la Sarthe; mais notre deuxième armée de la Loire, sous les ordres du général Chanzy, s'y rallia, après la bataille du Mans. Nous avons raconté ailleurs les départements du Loiret, de Loir-et-Cher et de la Sarthe), les péripéties de cette lutte émouvante et de cette héroïque retraite de nos jeunes soldats, à peine armés, mal chaussés, mal vêtus, accablés de fatigues. Après la perte de la bataille du Mans le 11 janvier, il fallut se résigner à la retraite, qui fut favorisée par le brouillard. L'armée française s'était dérobée sans déroute ; mais elle laissait aux mains de l'ennemi 18,000 prisonniers et 20 canons ; La poursuite continua jusqu'à Laval. Le 17 janvier, après avoir livré, le 14, des combats offensifs heureux aux troupes allemandes, à Saint-Jean-sur- Erve et à Sillé-le-Guillaume, l'armée du général Chanzy continua son mouvement et occupa des positions autour de Laval. Le 16ème corps passe la Mayenne sur les ponts de la ville, se reliant avec la droite du 17ème corps et protégeant les convois qui filent par la grande route du Mans, se plaçant à cheval sur la route et sur le chemin de fer de Laval à Vitré le 170 corps, derrière la rivière, dont il observe le cours jusqu'au pont de Montgiroux le 21ème, sa gauche à la ville de Mayenne, sa droite à Contest, relié avec le 17ème corps par sa cavalerie, le quartier général à Laval, la division de cavalerie du 17" corps en arrière des lignes. Une fois encore, grâce à l'habile retraite de son chef, l'armée de la Loire était conservée à la France. Les Allemands rétrogradèrent. Toutefois, il fallait au général Chanzy quelques semaines pour se refaire. L'armistice, conclu le 28 janvier, vint le surprendre et. l’arrêté au milieu de sa réorganisation

Laval


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Vue de Laval -Les bords de la Mayenne, le château et le vieu pont

Laval parait devoir son origine à un antique château bâti dans le VIIIème siècle pour arrêter; les courses des Bretons. Cette forteresse fut détruite par les Danois ou par les Normands, et rebâtie en 840 par Guyon, troisième, fils de Guy-Valla, comte du Maine. Plusieurs habitations s'étant groupées autour du château formèrent en peu de temps une petite ville que Guy on fit entourer de murailles et de tours. Au XIIème siècle, Laval devint le chef-lieu d'une baronnie, à laquelle fut attaché le surnom de Guy par le pape Pascal II, vers l'an 1101, en faveur de Guy IV, baron de Laval, et de ses descendants, pour les services qu'il avait rendus à la chrétienté dans la terre sainte, sous Godefroy de Bouillon ; privilège qui fut confirmé par lettres patentes du roi de France Philippe Ier. Sous Charles VII, cette baronnie devint un comté, qui fut érigé en duché par Louis XI en 1481. Dans le XVème " siècle, Laval était une ville importante ; l'Anglais Talbot la prit en 1466, mais elle fut reprise par les Français l'année suivante.
C'est dans les environs de Laval qu'à pris naissance la chouannerie : quatre villageois, les frères Chouan, en furent les créateurs et les premiers chefs.
Les environs de Laval ont été le théâtre d'une bataille sanglante en octobre 1793. Les républicains éprouvèrent une perte immense en hommes, bagages et artilleries; quinze mille d'entre eux qui s'étaient réfugiés derrière les murs d'Angers, purent à peine achever de se réorganiser dans! l'espace de douze jours. Le général Léchelle ne put survivre à ce grand désastre en butte aux insultes de ses propres soldats et aux menaces de-Merlin de Thionville, il mourut peu après à Nantes, de honte et de douleur. Il avait obtenu, quelque temps avant cette malheureuse affaire, trois brillantes victoires sur les Vendéens mais la défaite de Laval les avait effacées
Laval est une ville bâtie dans une situation pittoresque, sur la pente d'un coteau au pied duquel coule la Mayenne. On y arrivé du côté de la ville de ce nom, par un beau faubourg qui forme, en population et en étendue, environ un tiers de la ville avec laquelle il communique par un beau pont en pierre dé taille.
Au pied de l'amphithéâtre, dont la ville occupe le. centre, coule la Mayenne, bordée des deux côtés par des maisons irrégulièrement bâties les unes en saillie les autres en retraite ; quelques terrasses, quelques petits jardins, quelques bouquets d'arbres et quelques tapis de verdure s'entremêle à ces habitations et concourent à former deux rives extrêmement confuses, qui ne sont agréables que par leur variété, mais belles pour là peinture ; aussi ce point de vue a-t-il été souvent dessiné.


Note

Musée Robert Tatin


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« Maison des Champs ».

Robert Tatin (né le 9 janvier 1902 à Laval et mort le 16 décembre 1983 à Cossé-le-Vivien) est un artiste français. Il est surtout connu pour avoir créé un « Environnement d'art » spectaculaire devenu le Musée Robert Tatin, à Cossé-le-Vivien (Mayenne).

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Sous le pont la rivière s’étend en nappe ; plus haut et plus bas, elle se précipite tout entière en cascade par, des chaussées de moulins dont l'inégale structure répond à l'inégalité des deux rives de là Mayenne. Les méandres que décris cette rivière sont interrompus, à gauche, par l'église gothique d'Avenières, dont le clocher pyramidal couronne heureusement la perspective ; à droite la vue est bornée par le monticule pittoresque de Bel-Air, sur lequel s'élève une charmante habitation, bâtie dans une situation des plus délicieuses, son enclos embrasse à la fois le sommet et le pied le flanc et les escarpements de la colline; lé plateau est occupé par la maison et ses jardins, par des plantations et des allées, le bas par d'autres allées et par un vaste tapis de prairies qui s'étendent le long de là rivière, et qui se développent en tous sens au milieu des rochers, des mousses, des grottes et des fontaines, en un mot de tout ce que là nature a de plus frais et de plus romantique. Après le jardin d Bel-Air les étrangers voient avec intérêt ceux de la Perinne dont les terrasses fixent agréablement les regards lorsqu'on passe sur le pont.
La Ville est ceinte d'un cordon de murailles fortifiées dont quelques parties sont assez bien. conservées. Elle est généralement mal bâtie, et ne présente qu'un entassement de vieilles maisons séparées par deux rues aussi noires qu'escarpées, aussi étroites que tortueuses. Une de ces rues se prolonge sous des maisons voûtées; une autre, également couverte, est percée: en galerie et l'on ne peut rien voir de plus triste et de plus malpropre que cette singulière rue. La rue qui s'ouvre vis-à-vis du pont gravit directement et si rapidement là colline, qu'on la croirait inaccessible aux voitures; si l'on ne voyait rouler, sur son pavé de marbre, des chariots trainés à pas lents par des chevaux et des bœufs ; une rue large, bien bâtie et d'un accès beaucoup plus; facile conduit de la partie haute de la ville dans le faubourg de Bretagne. La plupart des maisons qui bordent ces rues sont construites en bois et remarquables par leur ancienneté, il en est qui n’ont pas moins de six à sept cents, ans d'existence, et qui ne sont point encore dégradées : elles étonnent les curieux et les Voyageurs par les poutres d'une longueur et d'une grosseur peu communes que l’on y remarque. Là tradition veut que ces poutres proviennent des chênes que l'on a abattus sur la place même où les maisons sont construites ; ce qui parait d'autant plus probable, que l’on concevrait difficilement comment en aurait pu transporter d'un lieu plus éloigné ces énormes masses de bois.
Au milieu du triste groupé de bâtiments qui composent la ville s'élève sur lé bord de la Mayenne un énorme et antique château, surmonté d'une haute tour ronde qui en forme le donjon. Cette ancienne demeure des ducs de Laval, fut celle de la famille de la Trémoille. Pendant la Révolution française, la famille de la Trémoille est dépossédée du château, et celui-ci devient un bien public. Le Vieux-Château est transformé en prison, et le Château-Neuf devient un palais de justice3. La tour de la Poterne, la Chambre dorée qui se trouvait dessus ainsi que le Petit Château sont détruits en 1794.


Château-Gontier


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Château Gontier

Cette ville doit son origine à un château fort, construit au commencement du XIème siècle par Foulques Néra, comte d'Anjou, et démoli par ordre de Louis XIII. Le lieu ou Foulques établit son château portait le nom de Basilica (Bazoche;) le comte d'Anjou lui donna le nom de Gontier, chevalier auquel il en confiait la garde. Il s'y est tenu cinq conciles provinciaux, en1231, 1254, 1269, 1336 et 1448: l'archevêque de Tours, Juhel de Mayenne, présida le concile en1336. Château-Gontier était entouré de fortifications, mais il ne parait pas que cette ville ait été assiégée dans les guerres du XIV et du XVème . siècle. Louis XI y a fait sa résidence pendant quelques mois.
Les Vendéens la prirent le 21 octobre1793, et l'évacuèrent peu de temps après.
Château Gontier est agréablement situé au milieu d'une riante campagne c'est une ville mal percée mais assez bien bâtie, sur la Mayenne, que l'on y passe sur un pont de pierre, qui la sépare de son principal faubourg. Elle possède une jolie promenade d'où l'on jouit d'une vue délicieuse sur le bassin de la Mayenne dont les rives sont bordées de noyers, de vergers, de prairies, et dominées par des escarpements ombragés qui produisent un effet très pittoresque. Il ne reste de l'ancien château qu'un pan de mur qui fait partie d'une maison . Le site que ce château occupait est devenu une place, sous la quelle la tradition prétend qu'il existe d'anciens souterrains qui s'étendent jusqu'à la rivière.
On trouve aux environs une source d'eau minérale.


Mayenne


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Vue de Mayenne

L'origine de Mayenne est peu connue : son histoire certaine ne remonte pas au delà du IXème siècle. C'était autrefois une place importante, défendue par des fortifications considérables, etl par un château fort qui passait pour imprenable.
Cette ville a soutenu plusieurs sièges : le plus remarquable est celui de 1424, où elle eut à se défendre contre l'armée anglaise commandée par le comte de Salisbury ; ce siège dura trois mois ; la ville soutint quatre assauts , et ne se rendit qu'après avoir obtenu une capitulation honorable.
Mayenne a porté primitivement le nom de Mayenne la Jubel, nom de celui de ses seigneurs qui fit bâtir le château. Celait une baronnie appartenant à la maison de Lorraine et de Guise, que François Ier érigea en marquisat en 1544 : Charles IX l'érigea en duché-pairie en faveur de Charles de Lorraine qui prît le nom de Mayenne , et devint ensuite chef de la Ligue.
Cette ville est irrégulièrement bâtie sur le penchant de deux coteaux qui bordent les rives de la Mayenne. Le quartier de la rive droite, le plus élevé des deux, est la ville proprement dite ; celui de la rive gauche n'est qu'un faubourg, mais ce faubourg renferme à lui seul un tiers de la population totale. La grande roule de Brest en rase l'extrémité et laisse la ville à droite pour continuer sa direction en face. Le voyageur en poste n'y entre que pour relayer s'il se dirige sur Laval, mais il traverse la ville dans toute sa longueur s'il suit la direction de Fougères, qui l'oblige à subir toutes les difficultés et les aspérités de ce trajet, c'est-à-dire à descendre la rue extrêmement escarpée qui conduit au pont jeté sur la Mayenne , et à gravir la rampe plus difficile encore qui conduit an haut de la ville. C'est un spectacle curieux .pour un étranger que l'ascension des charrettes chargées du bas de la côte à son sommet : en été, on attelle jusqu'à huit chevaux et quatre bœufs à une seule voilure; en hiver on est quelquefois obligé d'atteler jusqu'à trente bêtes, tant bœufs que chevaux. Les rues de Mayenne sont généralement mal percées et bordées de vieilles maisons dont l'aspect a quelque chose de bizarre ; on y trouve des habitations de construction moderne . mais qui n'ont rien de remarquable. Dans la partie élevée de la ville on voit une vaste place publique décorée d'une assez jolie fontaine : un des côtés est occupé par la façade d'un hôtel de ville moderne, derrière lequel est une autre place presque aussi .grande que la première. Sur la rive droite de la Mayenne s'élève le vieux château des seigneurs de Mayenne , qui domine le pont d'une manière pittoresque ; il est séparé d'un bâtiment qui en dépendait autrefois , el qui sert aujourd'hui de halle aux toiles, par une terrasse plantée d'arbres dont on a fait une promenade publique. La ville proprement dite n'a qu'une église paroissiale fort petite, dont la nef est assez jolie.


La journée des Harengs

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Charles d'Albert d'Ailly
La journée des Harengs

La journée des Harengs

La journée des Harengs, également bataille des harengs et bataille de Rouvray est en réalité une bataille qui se déroula sur la commune de Rouvray Saint Denis (non loin d'Orléans) le 12 février 1429. Elle fut appelée « journée des Harengs » car le convoi anglais attaqué par les Français transportait du poisson et autres victuailles destinés à être consommés pendant le carême. Les Français postaient des espions auprès des armées anglaises pour tenter de connaître leurs intentions. Un de ces hommes informa les Français de la sortie de 300 chariots de la ville de Chartres, convoi escorté par 1 500 Anglais sous le commandement de Jean Fastolf et du prévôt de Paris, Simon Morhier. Apprenant la nouvelle, plusieurs milliers de Français sortirent d'Orléans avec à leur tête Jean de Dunois, comte de Longueville. De son côté, Charles de Bourbon, comte de Clermont et futur Charles Ier, duc de Bourbon, prit du retard pour effectuer sa jonction avec le comte de Longueville. Les Anglais en profitèrent pour disposer leurs chariots en cercle et attendirent les Français de pied ferme. Les Français manquèrent leur effet de surprise. Une dispute éclata entre Jean Stuart de Derneley, comte d'Évreux, (fils d'Alexandre Stuart, à ne pas confondre avec un homonyme, Jean Stuart, comte de Buchan, dit Boucan, lequel fut fait connétable de France en 1424), commandant les troupes écossaises alliées aux Français, et Jean de Dunois. Chacun avait son avis sur l'opportunité de livrer bataille aux Anglais. Le comte d'Évreux voulait combattre à cheval, le comte de Longueville préfèrait se battre à pied. Pour finir, chacun engagea le combat selon sa propre idée. Charles de Bourbon, comte de Clermont, arriva au moment où la dispute éclatait, mais ne broncha pas. Les Anglais sortirent de leur retranchement et mirent en déroute les Français. Il y eut bien une légère riposte de La Hire et de Jean Poton de Xaintrailles, mais bien qu'ils eussent fait plusieurs tués, ils abandonnèrent eux aussi la lutte. Beaucoup de capitaines, dont Jean Stuart de Derneley et Guillaume d'Albret, périrent lors de cette Journée des Harengs.




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