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Les Départements de la France

  • Données géographiques

La Meuse

dep55

Le département de la Meuse est formé d'une partie des Trois Évêchés, du Clermontois, de la Lorraine et du Barrais ; il tire son nom de la Meuse, qui le traverse du sud au nord. Ses limites sont : au nord, le département des Ardennes et le grand-duché de Luxembourg ; à l'est, les départements de la Moselle et de la Meurthe ; au sud, ceux des Vosges et de la Haute-Marne ; à l'ouest, ceux de la Marne et des Ardennes.
La surface de ce département est entrecoupée de montagnes, de collines, de vallées et de plaines. Les montagnes, qui se rattachent à la chaîne des Vosges et aux monts Faucilles, sont élevées, couvertes en grande partie de forêts très étendues, et peuplées de gibier de toute espèce ; elles forment deux chaînes principales qui séparent le bassin de la Meuse de ceux de la Moselle et de l'Ornain ; leur hauteur moyenne est de 3 à 400 mètres, et leurs points culminants d'environ 500 mètres.

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Carte de la Meuse

Note

Les habitants de la Meuse


Jeune femmede Bourg en Bresse
Brasserie à Bar le Duc

Les femmes de la vallée, de la Meuse se font remarquer par leur fraîcheur et par une activité d'esprit qui paraît plus remarquable lorsqu'un la compara à l'esprit lourd et terne des pays voisins qui ont fait partie de la Lorraine allemande. Leur costume élégant, étudié, coquet, ajoute encore à leurs grâces naturelles. Elles ont sinon plus de sagesse que leurs voisines du Luxembourg ou des Forêts, du moins plus de discrétion et de délicatesse dans les mœurs. Les fêtes qu'elles animent flattent par la retenue , l'enjouement et l'espèce de galanterie qui y règnent, tandis que dans la plupart des cantons de l'ancienne Lorraine allemande les plaisirs champêtres né sont que des scènes de taverne, où les deux sexes, confondus dans un local obscurci par la fumée du tabac, ne témoignent leur joie que par des éclats bruyants, des familiarités choquantes et des danses pénibles. Un des usages les plus gracieux de la vallée de la Meuse est celui qu'on, nomine le valentinage. Dans les petites villes et dans les campagnes, un jeune homme qui a choisi sa fiancée lui donne le titre de Valenline, prend lui même celui de Valentin, et l'accompagne dans toutes les fêtes, aux bals, aux noces, etc..
C'est un sigisbéisme de bon goût et que la fin justifie. Les autres jeunes gens prennent plaisir à proclamer Valentins avec solennité ces amants et futurs époux, afin d'en obtenir de petits présents ; l'assentiment public ajoutant ainsi une force nouvelle au choix particulier, il est rare que le valentinage donne lieu à des abus. Les habitants de la vallée de l'Ornain ne le cèdent sous aucun rapport à ceux de la vallée de la Meuse ; ils ont les qualités.et les défauts du caractère lorrain. Voici le tableau que l’auteur anonyme du Voyage aux ruines dé Nasium a tracé des habitants de Bar-le-Duc. « Les Barisiens sont amis du travail et de la gaieté ; on leur reproche cependant une certaine froideur que j'appellerai prudence. Il faut les connaître ; ils sont confiants ; ils aiment les saillies, les bons mots, les épigrammes. On ne leur contestera pas la vaillance : la patrie de cent braves éminemment distingués ne peut être taxée d'indifférence en patriotisme et en courage.
Le sexe y est généralement beau dans l'âge de l'adolescence ; les femmes y reçoivent de l’éducation, de l'instruction; autant elles ont de connaissances en affaires, autant elles ont dans les loisirs de là société, l'esprit pétillant et juste. »

Un grand nombre d'ouvriers, rémouleurs de couteaux et raccommodeurs de souliers, émigrent annuellement des environs de Bar et de Ligny, et vont chercher du travail dans les départements voisins, à Paris, et même à l'étranger. Il sort aussi chaque année des marchands de paniers d'osier du Clermontois, et des fabricants d'ustensiles de bois de Vaubecourt.

Les coteaux sont couverts de vignes cultivées avec soin, qui donnent des vins estimés : la Woëvre est un vaste plateau qui sépare les eaux de la Meuse de ceux de la Moselle. Le sol des plaines est en général maigre et peu fertile; mais les vallées, notamment celles de la Meuse et de l'Ornain, sont de la plus grande fertilité. De belles prairies s'étendent sur les bords de ces rivières ; les montagnes sont couvertes de bons pâturages, où l'on élève un grand nombre de bestiaux dont les habitants font un commerce assez lucratif.


Histoire de la Meuse


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Carte de la Meuse
Note

Carte d'identité


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Au sommet de la colline, à une altitude de 377 mètres, se trouve un monument commémorant les offensives menées par l'armée américaine sur le saillant de Saint-Mihiel (à environ quinze kilomètres à l'ouest de Montsec) lors de la Première Guerre mondiale, du 12 au 15 septembre et du 9 au 11 novembre 1918.

La Meuse (55)
Region : Lorraine

Préfecture :

Bar-le-Duc
Sous préfectures :
Commercy
Verdun



Conseil général
Office département du Tourisme
Archives départementales
Patrimoine des communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

Gentilé : Meusiens
Population : 181 919 hab. (2021)
Densité : 29 hab./km²
Superficie : 6 211 km²
Subdivisions : Arrondissements : 3
Circonscriptions législatives : 2
Cantons : 17
Intercommunalités : 15
Communes : 499

Au temps de César, deux populations gauloises occupaient le territoire qui forme aujourd'hui le département de la Meuse, les Leuci au sud, et les Verodunenses au nord. Après la conquête romaine, cette contrée fut comprise dans la Belgique première et eut pour villes principales Verdun ( Civitas l'erodunensium) et Naix dans la vallée de l'Ornain (Nasium).
A la domination des Romains succéda celle des Francs, et, après la mort de Clovis, les pays baignés par la Meuse firent partie du royaume d'Austrasie.
Dans l'organisation de l'empire carlovingien, cette contrée fut partagée en plusieurs comtés ainsi désignés : comitatus Clesensis (cantons de Void et de Gondrecourt); comitatus Wavriensis (le Woivre, aujourd'hui la partie nord-est du département); comitatus Barrensis (le centre du Barrois) ; et plus au sud comitatus Odornensis (l'Ornois en Barrois). Le traité de Verdun détacha ce pays du royaume de France et l'adjugea à l'empereur Lothaire Ier, lorsque celui-ci alla ensevelir au fond d'un cloître une ambition si fatale à son père et à lui-même ; le second de ses fils, Lothaire II, eut le nord de ses États.
Le pays qui forme le département de la Meuse fit partie de ce nouveau royaume, qui reçut le nom de Lotharingie ou Lorraine. #

Bar Le Duc

Les efforts des rois de France pour reconquérir de ce côté ce que le traité de Verdun avait enlevé à Charles le Chauve n'eurent aucun succès durable ; à partir du Xème siècle, la vallée de la Meuse fit définitivement partie de la Lorraine mosellane. Il faudra que la dynastie nouvelle qui succédait alors à la race dégénérée de Charlemagne se soit consolidée en France par une existence de plusieurs siècles pour pouvoir tenter de reculer la frontière française au-delà de la ligne de démarcation tracée par le traité de Verdun. Cependant ces pays, qui avaient été et qui devaient être encore un objet de litige entre la France et l'Empire, étaient livrés à toute l'anarchie féodale. Il leur manquait une royauté, c'est-à-dire ce qui fut pour les peuples du moyen âge un signe d'indépendance et de nationalité. Ne pas appartenir à la France et ne reconnaître la suzeraineté de l'Empire qu'à la condition qu'elle ne fût qu'un vain nom, c'était une situation favorable seulement aux petites puissances féodales.
Ainsi s'établirent dans ces contrées la puissance des évêques de Verdun et celle des comtes de Bar. Ces principautés ne pouvaient conserver leur indépendance qu'à l'une ou l'autre de ces conditions : ou que la France et l'Empire restassent faibles et incapables de les conquérir ; ou que leur rivalité, même pour la possession de ces contrées, les protégeât, et c'est ce qui arriva. Les empereurs accordèrent aux évêques de Verdun des privilèges qui consacraient leur indépendance, afin de les encourager à mieux résister à l'ambition des rois de France. Ils sacrifièrent les droits de l'Empire et, à ce prix, ils obtinrent, pendant plusieurs siècles, que Verdun ne fût pas annexé à la France. Il n'en fut pas tout à fait de même de la plus considérable de ces principautés temporelles, le comté de Bar.

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Bar Le Duc

Un comte de Bar, Henri III, gendre du roi d'Angleterre Edouard Ier, prit parti contre Philippe le Bel dans une de ces guerres qui furent comme le prélude de la terrible lutte qui devait armer pendant plus d'un siècle l'une contre l'autre la France et l'Angleterre. Philippe le Bel lui fit expier chèrement son alliance avec les Anglais. Fait prisonnier à Bruges, Henri III fut obligé de signer, en 1304, le fameux traité par lequel il se reconnaissait homme-lige du roi de France pour la partie de ses États de Barrois situés au couchant de la Meuse, vers le royaume de France ; telle est l'origine du Barrois mouvant et du Barrois non mouvant. Depuis cette époque, tout ce que les comtes et ducs de Bar ont possédé sur la rive gauche de la Meuse a été regardé comme relevant de la couronne de France.
A différentes époques les rois de France essayèrent de convertir en souveraineté réelle la suzeraineté reconnue par le traité de 1304. Les légistes de la couronne déployaient une rare habileté dans les entreprises de ce genre. Mais, lorsque le duché de Bar eut passé à la maison de Lorraine et que, au XVIème siècle, des relations d'amitié s'établirent pour quelque temps entre cette maison et les rois de France, ceux-ci crurent devoir ménager des princes qu'ils considéraient comme d'utiles alliés. En 1552, dit dom Calmet, le bailli de Sens, ayant imposé les habitants de Bar-le-Duc, de Gondrecourt, de Chatillon, de la Marche et de Conflans, pour contribuer au payement d'une somme de dix-neuf mille deux cents livres , et le prince Nicolas de Lorraine, comte de Vaudémont, régent de Lorraine sous la minorité du duc Charles III, ayant fait sur cela ses remontrances que la ville de Bar et les lieux ci-devant nommés étaient fiefs libres de la couronne de France et n'avaient jamais été soumis à de pareilles impositions, le roi Henri Il déclara n'avoir jamais entendu que les sujets du duc de Lorraine fussent cotés et sujets à de pareilles impositions. Et, en 1553, il les déclara aussi exempts des ban et arrière-ban, et autres impositions faites en France. Enfin, en 1573, le roi Charles IX, en confirmant le traité fait entre lui et le duc de Lorraine, donna sa déclaration par laquelle il termina toutes les difficultés formées au sujet de la mouvance et de la souveraineté du Barrois, et ordonna que le duc Charles III, son beau-frère, jouirait de tous les droits régaliens et de souveraineté sans rien excepter, hors la foi et hommage lige. » Mais, à la même époque, la France faisait un grand pas vers la conquête de ces contrées par l'occupation de Verdun, faite par Henri Il de concert avec le cardinal de Lorraine. Toutefois, le roi de France ne prenait encore à l'égard de Verdun que le titre modeste de protecteur et de vicaire de l'Empire. Le traité de Cateau-Cambrésis laissa a la France l'évêché de Verdun ; on trouvera dans la notice consacrée à cette ville les mesures prises successivement par les rois de France pour annuler, au profit de la couronne, l'autorité temporelle des évêques de Verdun.

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Bar Le Duc

Le traité de Westphalie confirma la souveraineté de la France sur cet évêché. Quant au duché de Bar, il fut, comme la Lorraine, envahi par les troupes françaises en 1632, et il suivit toutes les vicissitudes par lesquelles passa la Lorraine pendant le règne orageux de Charles IV. On trouvera, dans la notice consacrée au département de la Meurthe, le récit des guerres de ce prince avec Richelieu et Louis XIV. A sa mort la Lorraine et le Barrois étaient au pouvoir de la France. Ces deux principautés furent restituées par la paix de Ryswick au duc Léopold. Enfin le traité de Vienne (4 738), qui donnait la Lorraine et le Barrois à Stanislas Leczinski, en assurait la réversion à la France, à la mort de ce prince. C'est ainsi qu'en 1766 le Barrois devint définitivement province française. Le décret de 1790 créa le département de la Meuse, qui fut composé de l'ancien duché de Bar, d'une partie de la Lorraine, d'une portion des Trois-Évêchés et d'une faible partie de la Champagne. Les habitants de la Meuse ont prouvé, dans les grandes luttes soutenues par la France depuis 1790, qu'ils étaient dignement placés aux frontières de la patrie.
En 1814, les habitants de plusieurs villages voisins de Bar-le-Duc dispersèrent tout un régiment russe et tuèrent le général auquel il servait d'escorte. Le département de la Meuse est un de ceux qui donnent à la France ses meilleurs soldats ; il a produit un grand nombre d'officier distingués par leur bravoure et leurs talents militaires. #

La Cathédrale d'Auch

Bar-le-Duc


L'origine de cette ville est peu connue. Quelques auteurs prétendent qu'elle existait déjà lorsque les Francs s'établirent dans les Gaules; mais on ne connaît aucun titre sur lequel on puisse appuyer cette présomption. Bar était la capitale du Barrois, pays connu sous ce nom dès le temps de Vulfoade, maire du palais d'Austrasie au commencement du VIIIème siècle, dont les possesseurs se qualifièrent de ducs de Bar jusqu'en1032, qu'ils prirent le titre de comtes ils reprirent le titre de ducs en1354. Suivant Grégoire de Tours, Bar était entouré d'un pays fertile et de riants coteaux de vignes.
Les ducs attirèrent par des franchises quelques cultivateurs qui groupèrent leurs habitations autour du château bâti sur la hauteur. Le Barrois était un démembrement du territoire des Leuquois, et ne forma dans l'origine qu’un État d'une étendue de160 kilomètres de long sur 40 kilomètres de large. La maison des Ardennes le posséda d'abord ,ensuite il passa à celle de Montbéliard, puis à celle d'Anjou, et fut définitivement réuni à la Lorraine.
En 951, Ferry Ier fit réparer et fortifier le château de Bar. En 1092, du temps de Sophie de Bar, qui avait épousé Louis de Montbéliard, la ville, qui n'occupait que les environs de l'église Notre- Dame, à droite de l'Ornain, fut continuée sur l'autre rive. Les chartres de Bar font mention de vingt ducs ou comtes particuliers, qui possédèrent cette ville et son territoire depuis l'an 954 jusqu'en 1419, époque de sa réunion au duché de Lorraine par la cession qu'en fit le cardinal Louis, frère du duc Robert de Bar, à René d'Anjou, qui épousa Isabelle fille aînée du duc Charles II, héritière de ce beau duché. Ce nouveau possesseur était fils de Louis II, roi de Naples et d'Yolande d’Aragon.
Les seigneurs de Bar ne furent jamais assez puissants pour être indépendants. Ils contractèrent de grandes alliances, même avec les rois d'Angleterre et se mirent toujours sous la protection des plus forts.
Quelque fois ils guerroyèrent pour leur propre compte; mais souvent ils prêtèrent foi et hommage de leur comté ou de leur duché, tantôt aux empereurs d'Allemagne aux ducs de Bourgogne etc. La ville de Bara été autrefois fortifiée. Son château tombait en ruine, après avoir longtemps servi de résidence à ses anciens comtes ou ducs, lorsqu'au commencement du XVIIème siècle Charles III, duc de Lorraine, le fit réparer mais en1649, un violent incendie le rendit inhabitable ; en 1670, Louis XIV en fit démolir les tours et une partie des murailles, ne laissant subsister que l'enceinte fortifiée de la ville, enceinte qui elle-même a depuis en grande partie disparu.

La ville de Bar est dans une situation agréable, sur le penchant d'un coteau et dans un beau vallon arrosé par l'Ornain. Ile se divise en haute et basse ville. La première s’élève en amphithéâtre, et occupe le sommet de la colline: les maisons sont bien bâties, et plusieurs même peuvent passer pour des hôtels mais elle n'est point commerçante. Il ne reste plus du château que les vestiges de l'ancienne chancellerie des ducs, et une terrasse d'où l'on jouit d'une vue magnifique sur la riante vallée de l'Ornain.
La ville basse s'étend dans le vallon traversé par l'Ornain, que l'on y passe sur trois ponts en pierre. Elle est vivifiée par une multitude de fabriques, d'ateliers, de boutiques, de magasins, d'hôtelleries; les rues sont larges et bien percées celles de la Rochelle et des Capucins, que borde une double rangée de tilleuls, sont particulièrement.


Commercy


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Le château bas de Commercy

Commercy n'est connu que depuis le IXème siècle, époque où les rois de France y avaient une maison de campagne mais il est probable qu'il existait antérieurement. Dans le principe, c'était une simple seigneurie, qui fut érigée plus tard en principauté, et obtint le titre de commune en 1324. Charles-Quint assiégea Commercy en 1554. Cette ville formait alors deux seigneuries distinctes, le château haut et le château bas: la première fut possédée par Philippe-Emmanuel de Gondy, lequel la transmit à son fils, le cardinal de Retz , qui en aimait le séjour, parce qu'il se trouvait à proximité de son abbaye de St- Mihiel, et de la campagne qu'il possédait sur la Meuse à Ville-Issey; on sait que c'est dans cette solitude que le héros de la Fronde rédigea ses mémoires Lé cardinal de Retz répara l'ancien château de Commercy, qu'il vendit avec la ville à Charles IV.
Le prince de Vaudemont, qui la posséda depuis, fit reconstruire, en 1708, le château, dont Stanislas fit une demeure magnifique, transformée aujourd'hui en un quartier de cavalerie. est Commercy est une ville fort agréablement située, sur la rive gauche de la Meuse: elle est assez bien bâtie et ornée de fontaines publiques; une longue rue tirée au cordeau, aboutit à une belle avenue plantée de tilleuls, qui s'élève en amphithéâtre jusqu'aux confins d'une forêt située à 5kilomètres de la ville. On y remarque les casernes, le grand manège converti en hôtel de ville, l'hôpital, les halles, etc. La Meuse, après avoir arrosé une belle et riche vallée, se divise en deux bras près de la ville; sur le bord du second bras, près de Vignot, était établi un château d'eau, qui devait être magnifique à en juger par les descriptions du temps. De ce point, où aboutit la route de Pont-à-Mousson, on découvre un riant paysage, dont Commercy et son château forment le principal point de vue; à droite et à gauche s'étend une vaste prairie ; des villages, des moulins, des coteaux plantés de vignes, terminent cette perspective; à l'est s'étend une belle forêt percée d'avenues, et rafraîchie par de belles fontaines.


Verdun


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La cathédrale de Verdun

La position de Verodunum à Verdun est prouvée par une suite non interrompue de monuments historiques. L'Itinéraire d'Antonin donne les mesures d'une route entre Divodurum, Metz, et Durocoriorum, Reims, qui passe par Virodunum ; les mesures sont exactes entre Virodunum et Divodurum, mais entre Durocoriorum et Virodunum il y a omission ou erreur. On connaît des médailles anciennes de Virodunum. Verdun était déjà considérable à l'époque où les Romains firent la conquête de la Gaule Belgique. D'anciens auteurs latins la considèrent comme la cité des Sclaviens et la nomment Urbs Sclavorum.
Restée sous la domination romaine jusqu'au IVème siècle, Verdun passa sous celle des rois de France et d'Austrasie. Cette -ville fut ensuite comprise dans le royaume de Lothaire. Plus tard elle fut conquise par l'empereur Othon, et jouit des privilèges de ville libre et impériale jusqu'en 1552, époque où les habitants réclamèrent la protection de Henri II, roi de France. La ville et le comté de Verdun furent réunis à la France par le traité de Munster, en 1648.


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Plan de Verdun

En 1792, aucun obstacle n'ayant arrêté les Prussiens lorsqu'ils envahirent les frontières de la Champagne, bientôt ils furent aux portes de Verdun, dont les fortifications étaient délabrées et les approvisionnements très minces. Celle place obéissait au colonel Beaurepaire, et les troupes étaient disposées à une vive résistance sous ses ordres ; mais il n'en était pas de même des habitants. A cette époque, c'était un conseil civil et militaire qui décidait si une place était en état de se défendre ou non ; la majorité des suffrages dictait les capitulations, et l'expérience enchaînait là bravoure. A la première sommation du roi de Prusse, ce conseil fit une réponse insolente; quinze heures de bombardement fixèrent ses irrésolutions. Le 5 septembre il décida que la place serait rendue. Marceau, dans un discours éloquent, démontra la nécessité d'une défense, et jura qu'elle aurait du succès ; ce fut en vain ; la frayeur des habitants fut plus forte que toutes les considérations, Beaurepaire, pour ne pas souscrire à son déshonneur, se brûla la cervelle en plein conseil, et le chef de bataillon Lemoine, résolu de se défendre, alla s'enfermer dans la citadelle; mais il manquait d'approvisionnements et fut obligé de capituler. Il sortit à condition qu'on lui laisserait emporter ses armes; ses bagages, deux pièces de quatre avec leurs caissons et un fourgon pour servir à transporter le corps du brave Beaurepaire.
La retraite des Prussiens après l'affaire de Valmy fit rentrer Verdun sous la domination française. Verdun est une ville fort agréablement située, dans un vallon évasé, sur la Meuse qui commence en cet endroit à être navigable. Celle rivière sépare la ville en deux parties et s'y divise en cinq bras, qui se réunissent à la sortie des fortifications. La ville est généralement bien bâtie, mais les rues, dont quelques-unes ont une pente rapide vers la rivière, sont pavées en silex, ce qui en rend le parcours fatigant pour les piétons et assez dangereux pour les chevaux. Une esplanade ombragée la sépare de la citadelle. Les fortifications de Verdun consistent en une enceinte de dix fronts bastionnés. La citadelle a été commencée en 1624, suivant le plan arrêté sous Henri II. Louis XIII avait confié la direction des travaux au maréchal de Marillac, lieutenant général dans les Trois-Evêchés. Cette circonstance causa la perte du malheureux maréchal : on lui reprocha diverses concussions relatives à ces travaux, concussions non prouvées, mais dont la haine de Richelieu s'arma pour obtenir une condamnation. La place renferme plusieurs établissements militaires : elle a des écluses au moyen desquelles il est possible d'inonder les faubourgs et une partie des environs.


Stenay


Stenay, Astenidum, Satanacum, Stanacum, ville ancienne située à 16 kilomètres a l'est de Montmédy, sur les bords de la Meuse, qui y forme plusieurs îles, dépendait jadis du diocèse de Trêves et du département de Paris. Il est question de Stenay dans les chroniques de l'époque mérovingienne, qui mentionnent le prieuré de Saint-Dagobert de Stenay. Au XIème siècle, cette ville appartenait aux ducs de Bouillon. Elle tomba ensuite au pouvoir des évêques de Verdun et de la maison de Luxembourg.
Stenay passa sous l'autorité des ducs de Lorraine lors de la réunion du Barrois à la Lorraine. En 1541, François Ier obligea le duc Antoine de lui abandonner Stenay moyennant un équivalent; mais l'empereur Charles- Quint s'opposa à cet échange, prétendant que le duc n'avait pu, sans son consentement, céder un fief qui relevait de son duché de Luxembourg;et il fut arrêté par le traité de Crespy, conclu entre l'empereur et le roi de France en 1544, que Stenay serait rendu au duc de Lorraine pour être tenu de l'empereur comme duc de Luxembourg.
Quelques années plus tard, Stenay fut conquis par les Français, et restitué au duc Charles III par le traité de Cateau-Cambrésis. En 1592, Henri IV avait fait épouser au vicomte de Turenne la duchesse de Bouillon pour le récompenser de sa fidélité, et en même temps pour donner au duc de Lorraine un voisin capable de lui tenir tête. Le roi ne se trompa point dans ses vues, car le jour même de ses noces Turenne prit d'assaut la ville et le château de Stenay. Mais le duc Charles III les lui reprit peu après. Lorsque Louis XIII envahit la Lorraine sous Charles IV, Stenay fut occupé par les Français ; le traité de 1641 céda cette ville à la France. C'était alors une place de grande importance, avec une citadelle bien fortifiée. Louis XIV la céda au prince de Condé, en se réservant l'hommage et le ressort de la justice. Mais Condé s'étant jeté dans la Fronde et ayant fait alliance avec l'Espagne, ennemie de la France, Stenay fut assiégé et pris par l'armée du roi, qui fit raser ses fortifications. En 1792, après la prise de Longwy, l'armée autrichienne se présenta devant Stenay, alors sans défense. Les bourgeois de la ville allèrent bravement attaquer les avant-postes de l'ennemi, et le tinrent pendant plusieurs heures en échec. Les troupes qui devaient les soutenir s'étant repliées, il fallut céder à la force. Le général Clairfayt, irrité de la résistance de cette brave population, exigeait qu'on lui livrât douze bourgeois. Le maire Collin s'offrit pour victime, et cet acte de dévouement apaisa Clairfayt. Mais il fit fusiller aux portes de la ville un bourgeois nommé Vadebois, qui avait été fait prisonnier après avoir effleuré d'un coup de feu le prince de Ligne, un des généraux ennemis.




Montmédy


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Montmédy

Montmédy, Maledictus, Mons Médius, Petite ville forte sur le penchant et au pied d'une colline dont la base est arrosée par le Chiers, à 110 kilomètres au nord de Bar-le- Duc; autrefois prévôté du diocèse de Trèves, du parlement et de l'intendance de Metz.
On dit que ce fut Arnoul, comte de Chiny, qui fonda, au XIIIème siècle, la ville et la forteresse de Montmédy. Les privilèges qu'il accorda à la nouvelle ville y attirèrent bientôt une assez nombreuse population. Regardée comme le chef-lieu du comté de Chiny, elle passa plus tard à la maison de Luxembourg et enfin sous la domination de l'Espagne.
En 4657, Louis XIV en personne fit, avec le maréchal de la Ferté, le siègè de la place. Elle avait pour gouverneur Jean d'Allamont, seigneur de Malendes, qui se signala par sa vigoureuse défense ; il n'avait pas huit cents hommes de garnison, et il résista pendant deux mois entiers. Il fallut qu'il fût blessé mortellement pour que la place se rendît. Louis XIV ne voulut pas y entrer, disant que celui qu'il désirait voir n'y était plus et qu'il voudrait racheter sà vie par la mort de deux mille de ses soldats. La place fut cédée à la France par le traité des Pyrénées. En 1815, après la bataille de Waterloo, les environs de Montmédy ne tardèrent pas à être occupés par les alliés, et la place eut à craindre un siège prochain. Les forces consistaient en cent quarante-cinq douaniers, cent quatre-vingt-seize gardes nationaux, soixante-sept soldats du 56ème régiment, trente-neuf canonniers, quelques militaires retraités et près de deux cents habitants ; environ six cents hommes en tout. Les 4 et 5 septembre, vers deux heures du matin, la ville basse fut surprise par une troupe d'environ quinze cents hommes. La garde de cette partie de la place était composée de soixante-trois douaniers, commandés par leur capitaine, et des habitants qui se réunirent à eux. Ils tuèrent beaucoup de monde à l'ennemi, et quoiqu'ils ne pussent l'empêcher de pénétrer dans la ville basse, leur résistance courageuse assura le salut d'un grand nombre de femmes et d'enfants, à qui elle donna le temps de se retirer à la ville haute.
Alors le canon de la place et un feu bien nourri firent perdre environ cinq cents hommes aux assiégeants. Le feu prit en divers quartiers de la ville basse et réduisit en cendres un assez grand nombre de maisons. Cet incendie et le feu soutenu de la place ne laissaient plus de moyen de salut à l'ennemi, lorsque le gouverneur admit comme parlementaire un officier prussien. Il obtint que sa troupe se retirât avec armes et bagages. Le 22 octobre suivant, le gouverneur crut pouvoir consentir à la remise de la place d'après les conventions qui existaient entre le gouvernement français et les puissances alliées. Les fortifications de la place, refaites en partie par Vauban, ont été récemment réparées et sont aujourd'hui en très-bon état.



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