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Les Départements de la France

  • Données géographiques

Nièvre

dep58

Le-département de la Nièvre est formé de la ci-devant province de Nivernais, et tire son nom de la petite rivière qui y prend sa source el se jette dans la Loire à Nevers, après un cours de 40 km Il a pour limites au nord le département de l'Yonne, à l'est celui de la Côte-d'Or, au sud est celui de Saône-et-Loire, au sud celui de l'Allier, à l'ouest celui du Cher, dont il est séparé par la Loire, au nord ouest celui du Loiret. La chaîne des monts Morvan couvre en partie la frontière orientale du département, qu'elle coupe ensuite du sud-ouest au nord-est, et qu'elle divise entre les deux bassins fluviaux de la Seine et de la Loire. La partie du département située sur le bassin de la Seine est généralement inclinée du sud au nord : l'Yonne, qui la traverse, y coule dans cette direction.

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Carte de l'Ain

La portion du département située sur le bassin de la Loire, et que ce fleuve limite ou traverse, est sillonnée par plusieurs de ses affluents, notamment par la Nièvre et par l'Allier, qui s'y réunit à la Loire et côtoie la limite sud-ouest du département.
Le territoire de ce département se compose de montagnes élevées de formation granitique qui couvrent sa partie orientale, de profondes vallées et de vastes plaines sablonneuses, qui sont cependant assez fertiles. Il s'y trouve des vignobles dont les produits sont de bonne qualité, et d'excellents pâturages où l'on nourrit beaucoup de bestiaux. Le sixième environ de sa superficie est occupé par de vastes forêts. Le massif du Morvan dont le point culminant est le Haut Folin qui domine le département du haut de ses 901 mètres a été classé en Parc Nature Régional depuis 1970.


Histoire de la Nièvre


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Carte de la Nièvre
Note

Carte d'identité


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Le Morvan à Ouroux-en-Morvan

Nièvre (58)
Région : Bourgogne

Préfecture :
Nevers
Sous préfectures :
Château-Chinon
Clamecy
Cosne-Cours-sur-Loire



Conseil général
Office départemental du Tourisme
Archives départementales
Adresse des offices ......
Le patrimoine des communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.


Gentilé : Nivernais
Population : 202 417 hab. (2021)
Densité : 30 hab./km²
Superficie : 6 817 km²
Subdivisions: Arrondissements : 4
Circonscriptions législatives : 2
Cantons : 17
Intercommunalités : 11
Communes : 309

Le département de la Nièvre a été créé à la Révolution française, le 4 mars 1790, en application de la loi du 22 décembre 1789, à partir de l'ancienne province du Nivernais.
L'histoire de ce département n'égale pas en intérêt celle de quelques autres, que leur situation, leur richesse ont mêlés davantage aux grands événements. Ce pays de montagnes, caché au centre de la France, a eu une existence plus modeste et plus obscure. À cheval sur la chaîne des monts du Morvan (Mor, noir ; Van, montagne), qui se détache des montagnes de la Côte-d'Or, possédant à la fois les sources de l'Yonne et une partie de la rive droite de la Loire, son histoire et ses intérêts se trouvent engagés également dans les deux bassins de la Manche et de l'océan Atlantique. Mais son influence ne rayonna bien loin ni d'un côté ni de l'autre.
Au temps des Gaulois, son territoire était occupé, pour la plus grande partie, par les Éduens (Ǽdui), et, pour la partie nord-ouest, entre Clamecy, Cosne et La Charité, par les Sénonais (Senones). Quelques dolmens ou menhirs encore debout, quelques haches en pierre trouvées dans le sol, voilà tout ce qu'a laissé dans le pays l'époque druidique. César vint, et deux fois s'en rendit maître. L'administration romaine eut grand souci d'un pays si voisin du centre de partage des eaux de la France, si propre à établir des postes militaires inexpugnables, et enfin situé sur la route d'Autun à Courges, deux des plus grandes villes de cette époque. Aussi trouve-t-on de nombreux vestiges de voies, de camps romains.
Le sommet du mont Beuvray, particulièrement, était un centre où aboutissaient plusieurs routes. Des savants ont prétendu que l'ancienne Bibracte était située sur un plateau élevé de 680 mètres au-dessus de la mer. Une levée de terre circulaire semble indiquer, en effet, ou une ancienne ville gauloise, ou un camp romain. Le camp est plus probable. Il y en avait un autre à Saint-Sauges, dont les traces sont encore visibles, et Château-Chinon possède les ruines d'un fort bâti par les Romains. Mais les plus curieux débris de ces temps sont les ruines d'une ancienne ville trouvée à Saint-Révérien ; l'amphithéâtre de Bouhy, des fragments de statues, de cippes trouvés à Entrains, et surtout les thermes de Saint- Honoré. Les eaux thermales et minérales que toute cette région doit à sa nature volcanique, étaient sans doute une des causes les plus actives qui attiraient les Romains.
Les thermes de Saint-Honoré, dont la découverte s'est complétée en 1821 par des fouilles faites au pied même des montagnes du Morvan, sont remarquables par une salle de bains toute revêtue de marbre, au milieu de laquelle trois réservoirs donnent une eau abondante, et par les nombreuses et brillantes habitations dont les Romains avaient orné cette petite ville. Ils y fondèrent même un hospice militaire où les bains se prenaient dans dix-neuf bassins aujourd'hui rendus à la lumière. Si l'on en croit Gui Coquille, savant magistrat du pays même, la plupart des noms en de la province seraient dérivés de noms latins par la transformation suivante villa Cecilii, Cézilly ; Germanici, Germancy ; Cervini, Corbigny ; Cassii, Chassy ; S"abinii, Savigny ; Ebusii, Bussy, etc. La terminaison fréquente nay viendrait de la terminaison non moins fréquente chez les latins anum: Lucianum, Lucenay ; Casianum, Chassenay ; Appiamcm, Apponay ; etc.
C'est sous la domination romaine que cette province, comme presque toutes celles de la Gaule, reçut le christianisme prêché par saint Révérien et le prêtre saint Paul, qui furent martyrisés à Nevers en 274. Saint Pèlerin, apôtre de l'Auxerrois, vint presque aussitôt après enseigner l'Évangile aux habitants du district d'Entrains, où il eut à lutter contre les prêtres d'un temple de Jupiter élevé dans ce pays. Pèlerin finit aussi par le martyre ; car, Dioclétien étant devenu empereur, il fut persécuté comme tous les chrétiens, enfermé dans un souterrain et enfin massacré.
La domination des Burgondes, établie sous Honorius dans le sud-est de la Gaule, comprit le Nivernais.
Les Francs survinrent, et Clovis, à l’occasion de son mariage avec Clotilde, s'en empara. A sa mort survenue en 511, ce fut le roi d'Orléans qui eut le Nivernais. Sous les derniers Mérovingiens, sous les premiers Carlovingiens, la province suit le sort du reste de la Gaule. Louis le Débonnaire la donne ensuite à Pépin, roi d'Aquitaine, dans le partage qu'il fait de ses États en 817, et elle est de nouveau entraînée dans les vicissitudes des grands événements de l'époque ; elle souffre de tous ses maux.
Rien ne donne une plus terrible idée des ravages des Normands, que de voir ces pirates barbares porter la désolation jusque dans le Nivernais, au cœur même de la France. Nevers eut cependant pour comte le fameux Gérard de Roussillon, héros de tant de romans de chevalerie. Mais Gérard se brouilla, en 865, avec Charles le Chauve, qui transféra son comté, avec l'Auxerrois, à Robert le Fort. Puis, les liens de l'obéissance à l'autorité royale se relâchant de plus en plus, à la fin du même siècle, le Nivernais fit partie des domaines du duc de Bourgogne, qui le donnait à gouverner à des comtes de son choix. L'un de ces comtes, Rathier, suivant une tradition, fut accusé par un certain Alicher d'avoir violé la femme du duc, son suzerain ; le procès se plaida par le combat judiciaire, et déjà Rathier avait enfoncé son épée dans la mâchoire inférieure de son adversaire, quand celui-ci le frappa d'un coup mortel. Le suzerain offensé et vengé était alors Richard le Justicier. Il donna le fief à un certain Séguin. Henri le Grand en investit ensuite Otto-Guillaume, fils d'Adalbert, roi d'Italie, qui, en 992, le donna en dot à sa fille Mathilde, en la mariant avec Landry, sire de Metz-le-Comte et de Monceaux.
C'est de ce moment que date l'existence séparée du Nivernais. Il eut ses comtes distincts, en même temps comtes d'Auxerre. Les autres petits seigneurs du pays, vassaux du comte, se fortifiaient à la même époque dans leurs châteaux et se rendaient presque indépendants, faisant à l'égard des grands vassaux ce que les grands vassaux faisaient à l'égard du roi.
Maintenant nous sommes en pleine vie féodale. Guerres continuelles, de voisinage, à droite, à gauche, principalement avec les dues de Bourgogne à propos du comté d'Auxerre. Le plus remarquable des comtes de Nevers dans cette période est Guillaume 1er en 1040. Le chroniqueur assure qu'on ne trouverait pas, dans toute sa vie, une seule année de paix. Autour de lui, il entretenait sans cesse cinquante chevaliers, et cela ne l'empêchait pas d'avoir toujours 50,000 sous d'argent dans ses coffres, ce qui-est assez remarquable pour l'époque. II battit le fils du duc de Bourgogne. Moins heureux lorsqu'il porta secours au roi de France contre le seigneur du Puiset, il fut fait prisonnier au siège de ce château qui tint en échec la faible royauté de ce temps.
Vers la fin de ce siècle, le Tonnerrois fut réuni par héritage au Nivernais et à l'Auxerrois, et Guillaume II porta le titre de comte d'Auxerre, de Nevers et de Tonnerre. Ce Guillaume partit, en 1101, avec 15,000 hommes pour la Palestine, passa par Constantinople, perdit à peu près tout son monde en Asie Mineure, et arriva presque nu à Antioche, d'où il revint en Europe.
Il fut un des fidèles alliés de Louis le Gros. Comme il revenait de combattre le fameux Thomas de Marle, sire de Coucy, il fut fait prisonnier dans une rencontre avec Hugues le Manceau qui le livra au comte de Blois. Celui-ci le tint quatre ans enfermés dans son château avec une opiniâtreté qui résista longtemps aux sollicitations de la plupart des puissances de l'époque. On s'est demandé la cause d'un tel acharnement, et peut être la trouverait-on dans le mécontentement que devait exciter chez certains seigneurs la persistance des comtes de Nevers à aider les progrès de la royauté.
L'existence des comtes de Nevers fut assez agitée .à cette époque. C'est Guillaume III qui accompagne Louis VII en terre sainte et qui va ensuite en pèlerinage en Espagne. C'est Guillaume IV qui voit son comté dévasté par les comtes de Sancerre et de Joigny et qui réussit à les battre à La Marche, entre Nevers et La Charité (1163). Cette guerre lui avait coûté fort cher ; il avait fait des dettes comment les payer ? Or, écoutez comment s'y prenait un débiteur féodal pour rétablir ses finances. La ville de Montferrand passait pour très riche et renfermait, disait-on, un magnifique trésor. Guillaume prend la route de Montferrand, se jette sur la ville, la pille et emmène le seigneur du lieu en disant aux habitants qu'il le leur rendra quand ils auront payé une certaine somme. Un peu plus tard, on le voit marcher sous la bannière du roi Louis le Jeune contre le comte de Châlons. Puis, pour expier tous ses péchés, il va en terre sainte et meurt à Saint- Jean-d'Acre. Le clergé ne lui sut aucun gré de cette dévotion tardive, et Jean de Salisbury, écrivant à l'évêque de Poitiers, lui fait cette triste oraison funèbre qui pourrait aussi bien s'appliquer à la plupart des seigneurs féodaux de ce temps. « Ce n'est ni par les traits des Parthes ni par l'épée des Syriens qu'il a péri ; une si glorieuse fin consolerait ceux qui le regrettent ; mais ce sont les larmes des veuves qu'il a opprimées, les gémissements des pauvres qu'il a tourmentés, les plaintes des églises qu'il a dépouillées, qui sont cause qu'il a échoué dans son entreprise et qu'il est mort sans bonheur au champ de la gloire. »
De tous ces comtes aventureux, le plus célèbre et le plus malheureux fut Pierre de Courtenay. Il n'était comte de Nevers que par sa femme. En effet, avec Guillaume V s'était éteinte la descendance mâle, et le fief avait fait retour à la couronne. Philippe-Auguste eut la générosité de le rendre à Agnès, sœur de Guillaume V, à laquelle il fit épouser Pierre de Courtenay, petit-fils de Louis le Gros, et, par conséquent, de sang royal. A la mort d'Agnès, Pierre continua de gouverner le Nivernais, comme chargé de la garde-noble de ce fief pour sa fille Mahaut, que le roi de France maria plus tard avec Hervé, sire de Gien. À ce moment, Pierre de Courtenay se retira dans ses autres domaines. Quelque temps après, appelé au trône de l'empire latin de Constantinople, il partit pour en prendre possession mais un Comnène qui régnait en Épire l'arrêta par trahison, et le tint si bien prisonnier qu'on n'eut plus jamais de nouvelles de son sort.
Les comtes de Nevers et Pierre de Courtenay, le premier de tous, se montrèrent libéraux dans la question communale. Nevers, Clamecy obtinrent des franchises. Des règlements furent publiés, d'accord avec les principaux barons du pays, pour protéger les agriculteurs dans leurs travaux, pour faciliter les mariages des femmes serves avec les hommes des autres seigneurs, sauf toutefois l'autorisation de leur propre seigneur, enfin pour maintenir la paix publique, et le bannissement fut prononcé contre quiconque, ayant détruit ou incendié une maison, refuserait la réparation exigée.
L'intervention de la royauté n'était donc pas fort impérieusement réclamée par l'intérêt des peuples dans ce pays. Mais la royauté, encore plus guidée par l'ambition d'un pouvoir qui sent croître ses forces que par ce beau motif du bonheur des peuples, intervenait partout.
En 1280, un arrêt du parlement interdit aux comtes de Nevers de créer des nobles. C'était le temps de l'impitoyable Philippe le Bel. Par un nouvel arrêt du parlement, le comte de Nevers se voit confisquer ses comtés de Nevers et de Rethel pour avoir refusé de venir se justifier, en cour des pairs, de quelques violences contre le clergé et la noblesse de son fief. Il est vrai que, sous Louis le Hutin, la féodalité regagne du terrain, et ce roi promet, en 1316, par lettres patentes, de ne plus permettre les empiétements de ses officiers sur la juridiction des comtes de Nevers. Une nouvelle famille de comtes était encore une fois venue s'asseoir sur le siège comtal de Nevers. Yolande, seule héritière en 1272, avait épousé Robert de Dampierre, qui fut quelque temps comte de Nevers par sa femme, et, après la naissance de leur fils, Louis ler continua de gouverner le fief. Lui-même devint comte de Flandre. Philippe le Bel accusa Louis de Nevers d'avoir soulevé les Flamands, et le fit emprisonner. Rendu à la liberté, il en usa pour contester à Philippe le Long son droit de succession au trône, de concert avec le duc de Bourgogne, le comte de Joigny, etc. Un arrêt du parlement confisqua toutes ses seigneuries, qui lui furent peu après rendues. Louis II épousa la fille de Philippe le Long, et devint, du chef de son grand-père et de son père, comte de Flandre et de Nivernais en 1322. On l'appelle souvent Louis de Crécy, parce qu'il mourut à la bataille de Crécy, en 1346. Le Nivernais souffrit alors de l'invasion des Anglais. Ils le ravagèrent après la bataille même de Crécy, et, dix ans après, à l'époque du désastre de Poitiers, ils s'emparèrent de La Charité, d'où leurs partis désolèrent la province. En 1319, elle fut obligée de se racheter d'un nouveau pillage, lors du passage de l'armée conduite par Édouard III. Louis III de Male avait obtenu de Philippe de Valois des lettres patentes qui érigeaient en pairie viagère les comtés de Nevers et de Rethel. Il ne laissa qu'une fille, Marguerite, qui épousa Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, et lui porta à la fois la Flandre et le Nivernais. Les deux époux détachèrent le comté de Nevers et le donnèrent à l'aîné de leur fils, Jean sans Peur ; et celui-ci le céda à son frère Philippe, qui se fit tuer à Azincourt. Les fils de ce Philippe moururent aussi, ne laissant qu'une fille, Élisabeth, et les Nivernais virent encore arriver un seigneur étranger ; c'était le duc de Clèves. Son petit-fils, François 1er, se distingua par ses talents militaires et obtint l'érection définitive du Nivernais en duché-pairie (1538). Les seigneurs de Nevers firent alors exécuter un travail qui était bien dans l'esprit de cette époque de fusion, de centralisation, d'étude, c'est-à-dire la rédaction des coutumes de la province en 1534, dont les états provinciaux convoqué en 1490 avaient jeté les bases.

Charles d'Albert d'Ailly
Une station thermale dans la Nièvre

Dans les guerres de religion, les Nivernais se montrèrent d'abord en majorité très catholiques et assez intolérants ; mais à la fin ils changèrent et se rallièrent à Henri IV. Leur pays fut, après Henri IV, le centre de cette nouvelle guerre folle que les seigneurs formèrent contre Marie de Médicis. La mort du maréchal d'Ancre apaisa tout.
La maison de Gonzague possédait alors le Nivernais depuis le mariage de Louis de Gonzague avec Henriette de Clèves, seule héritière (1565). Le cardinal Mazarin acheta le duché (1659), qui, à sa mort, passa à son neveu Philippe-Julien Mazarin, et sa maison l'a possédé jusqu'en 1789. Quelques-uns des derniers ducs de Nivernais se sont distingués au XVIIème et au XVIIIème siècle par leur esprit, leur goût pour la littérature. Le dernier de tous, à la fois auteur de gracieuses poésies légères et ambassadeur à Rome, à Berlin et à Londres, perdit ses biens à la Révolution, et sut vivre en sage, modestement, jusqu'en 1798.
Quant à la province, elle forma à peu près le département de la Nièvre. Auparavant, elle était un des trente-deux gouvernements militaires, et se divisait, pour l'administration financière, en quatre élections, dont Nevers et Château-Chinon, faisaient partie de la généralité de Moulins; Clamecy, la troisième, de la généralité d'Orléans; La Charité, la quatrième, de la généralité de Bourges.
Pour la justice, elle était comprise dans le ressort du parlement de Paris mais elle avait sa coutume écrite, dont on a parlé plus haut, sa chambre des comptes établie au nom du duc de Nivernais son hôtel des monnaies, qu'on faisait remonter à Charles le Chauve; enfin ses Grands-Jours, institués en 1329 par Louis Il, tribunal d'appel composé de « trois prud'hommes, un chevalier et deux gradués, pour juger les appeaux de Nivernais, tant des prévôts que des baillis, » avec pouvoir de juger, retenir ou renvoyer. Il y avait trois assises des Grands-Jours avant 1563 ; elles furent alors réduites à deux par un édit royal. Le Nivernais comptait 273,890 habitants. On ne peut omettre, dans l'histoire du département de la Nièvre, celle du commerce tout spécial qui le fait vivre et l'enrichit, d'autant plus qu'elle présente des incidents assez curieux. Il s'agit du commerce des bois. Les hautes montagnes du Morvan attestent que les volcans ont remué ce sol ; et, en effet, si l'on perce la couche de sable qui le recouvre, on trouve un fond de basalte et de granit. Cette chaude nature du sol a produit de tout temps une riche végétation de forêts. Si, aujourd'hui qu'on a tant exploité les bois, le département de la Nièvre en possède encore 204,000 hectares sur 6 millions qui existent en France, combien en devait-il être couvert lorsque la France entière, au XVIème siècle, en possédait 30 millions d'hectares !
C'est à cette époque, en effet, que le commerce se développant les communications s'ouvrant de toutes parts, et Paris, de plus en plus peuplé, manquant de bois, les Nivernais imaginèrent d'expédier le leur à la capitale. Une compagnie de marchands se forma sous la raison René Arnoult et compagnie, et des lettres patentes lui furent accordées, qui portaient « autorisation de flotter sur les rivières de Cure et d'Yonne, sans qu'il fût donné empêchement par les tenanciers et propriétaires ou autres possesseurs d'aucuns moulins, écluses, ou ayant droit de seigneurie, pêcheries ou autres, et défense au parlement de Dijon de s'immiscer dans les contestations sur le flottage des bois, attribuées spécialement aux prévôts et échevins de la bonne ville de Paris en première instance, et, par appel, au parlement de Paris. » Le flottage dont il est ici question avait été, dit-on, déjà employé en 1490 sur la rivière d'Andelle ; mais c'est véritablement à Jean Rouvet que l'on attribue en 1549 l'invention de ce moyen de transport au profit de la compagnie susdite. Son système consistait à retenir par écluses les eaux au-dessus de Cravant, puis à les lâcher en y jetant les bûches à bois perdu, pour les recueillir ensuite au port de Cravant, et les expédier de là, par trains, sur l'Yonne et la Seine jusqu'à Paris. Le même procédé est en usage aujourd'hui. Des étangs creusés à la tête de chacun des ruisseaux qui vont former ou grossir l'Yonne amassent l'eau ; dès qu'on lève les pelles, elle s'écoule avec impétuosité, et le torrent emporte les bûches ; les premières, la cataracte franchie, sont jetées à droite et à gauche du ruisseau inférieur et s'y arrêtent c'est ce qu'on appelle border la rivière ; il ne reste plus alors qu'un goulet étroit, au milieu du cours d'eau, par où les autres sont emportées rapidement. On passe ensuite à l'opération qui s'appelle toucher queue, c'est-à-dire qu'on déborde le ruisseau et qu'on ramène dans le milieu les bûches égarées sur les rives, pour les envoyer rejoindre celles qui ont marché plus vite. Arrivées au port, elles sont toutes arrêtées, tirées de l'eau, triées selon les marques des divers marchands, et empilées jusqu'à la saison d'automne, qui permet d'en former des trains sur la rivière et de les envoyer ainsi à Paris.
Mais les marchands nivernais ne jouirent pas sans conteste des avantages qui leur avaient été accordés. Les propriétaires riverains se plaignaient de la servitude qui leur était imposée, du chômage que souffraient leurs moulins. D'un autre côté, les marchands de Paris, favorisés par la juridiction parisienne à laquelle avaient été attribuées toutes les contestations en cette matière se rendirent maîtres des prix ; et, en 1704, ils gagnaient 30 livrés sur la corde de 36 livres 10 sols, tandis que, les frais déduits, il ne revenait aux propriétaires que 5 sols par corde. Les propriétaires, les marchands forains se liguèrent contre cette tyrannie et s'entendirent pour flotter à leur gré, quelques-uns même pour conduire des trains jusqu'à Paris. L'autorité intervint. Le subdélégué de l'hôtel de ville de Paris résidant à Auxerre se rendit sur le port de Clamecy avec une brigade à cheval et se vit entouré d'une foule menaçante de 5 ou 600 personnes, qui s'armèrent de bâtons et de bûches prises dans les piles, qu'ils aiguisaient par le bout. « Allons s'écriaient-ils marchons allons à la guerre ; mourir aujourd'hui ou mourir demain, cela est égal ; voilà de beaux hommes bien habillés ; il faut les jeter à la rivière. Le subdélégué leur défendit de toucher aux piles. « Eh monsieur, lui dit l'un d'eux, je n'aurais qu'à rencontrer un chien enragé. » L'exaspération allait croissant, les bâtons étaient levés ; ne se sentant pas en force pour lutter, l'officier public se retira et dressa le procès-verbal où ces détails sont écrits. Depuis ce temps, le flottage est libre ; et pourtant il existe encore une rivalité entre les marchands nivernais et ceux de Paris, puisque le ministre de l'intérieur a dû intervenir en 1850 pour régler le partage des flots de l'Yônne.
Durant la guerre franco-allemande de 1870-1871, l'invasion s'arrêta aux limites mêmes de ce département,


Nevers


Charles d'Albert d'Ailly
La Journée des Harengs - Bibliothèque Nationale

Nevers est une ancienne crié des Gaules dont il est fait mention dans le VIIème livre des Commentaires de César sous le nom de Noviodunum. C'était dès lors une ville fortifiée, puisque ce général, partant pour une expédition, y laissa, comme dans un lieu de sûreté, les otages des Gaulois, ses provisions de vivres, ses bagages et sa caisse militaire.
L'ancienne ville est comprise dans l'espace où se trouvent le château et la place Ducale, l'église et le cloître St-Cyr, les anciens couvents des jacobins, des récollets et des oratoriens, et les rues de la Parcheminerie, des Rétifs et des Marmousets. Les murailles de cette ancienne ville subsistaient encore il y a environ deux cents ans, et alors l'espace qu'elles renfermaient s'appelait la Cité. Il en reste aujourd'hui des fragments parfaitement conservés dans les murs qui soutiennent les terrasses de l'ancien couvent des oratoriens et de la maison Dubourg, et quelques vestiges dans les maisons et les jardins de plusieurs particuliers. Une nouvelle enceinte fut commencée en 1194 par Pierre de Courtenay, comte de Nevers ; qui voulut renfermer dans la ville le bourg de St-Etienne, les abbayes de St-Martin, de Notre-Dame, de St-Sauveur et de St-Victor, plusieurs autres monastères et les faubourgs. Les murailles, très-hautes et d'une grande épaisseur, furent construites avec beaucoup de soins et de dépenses ; on n'y employa que des matériaux de choix. La Loire et la Nièvre les baignaient au sud, partout ailleurs elles étaient entourées d'un fossé large et profond. En plusieurs endroits elles étaient munies au dedans de remparts de terre élevés jusqu'au marchepied ; et dans tout leur contour intérieur , on avait ménagé une rue assez large pour que les voitures pussent y circuler. Enfin dans le courant du XVème siècle, on y ajouta encore, de distance en distance, de grosses tours rondes, casematées el couronnées de créneaux et de mâchicoulis. Ces murailles existent encore presque partout, mais plus ou moins dégradées. La plupart des tours existent pareillement : les unes sont à demi ruinées, d'autres ont été réparées et forment aujourd'hui des maisons assez commodes. Les portes de la Barre , de Nièvre et des Croux furent construites en même temps que la nouvelle enceinte : les autres le furent plus tard. Elles étaient toutes couronnées de créneaux et de mâchicoulis, fortifiées de deux tours casematées et munies d'un boulevard en avant.


Le Château de Chambord
Un plan touristique dans le canton de Luzy

La porte des Croux, la seule qui subsiste et qui puisse donner l'idée de ce qu'étaient les autres, fut rebâtie en 1393. Outre la force de sa citadelle, Nevers, par sa position, était une place très-importante dans le temps où la France était bornée par la Loire, l'Aquitaine, l'Auvergne et le Berry, qui obéissaient à d'autres souverains. Pépin le Bref la choisit pour le centre de ses opérations dans la guerre acharnée et cruelle qu'il fil au malheureux Waifre, duc d'Aquitaine. Pendant cette guerre Pépin tint à Nevers, en 765 , l'assemblée des grands du royaume, appelée alors champ de mai. Dans le IXème siècle. Charles le Chauve y séjourna plusieurs fois, el y établit sa monnaie. En 952 la ville de Nevers fut assiégée et prise par Hugues, comte de Paris, qui la livra aux flammes. La duchesse de Nevers s'y retira en 1617 et y fut assiégée par le maréchal de Montigny; mais le siège fut levé peu de temps après. Les Anglais dévastèrent les faubourgs et les environs dans le XVèmesiècle, et les lansquenets dans le XVIème.
Un évêché fut établi à Nevers vers la fin du Vème siècle. En 865 cette ville devint le chef-lieu d'un comté, auquel on donna le nom de Nivernais, et que Charles le Chauve joignit aux autres possessions de Robert le Fort : plusieurs conciles de Nevers ont figuré dans nos guerres civiles. Le comté de Nevers fut érigé en duché pairie en 1538. Il paraît à peu près certain que l'affranchissement de la commune de Nevers remonte à Pierre de Courtenay, en 1194; Ducànge, au mot Communantia, le dit expressément et cite la charte. Nevers serait donc une des plus anciennes villes municipales, dont l'affranchissement remonterait au moins à soixante ans avant l'admission, pour la première fois, des communes aux assemblées générales de la nation. Cependant on ne fait remonter ordinairement l'établissement de la commune de Nevers qu'au 27 juillet 1231, époque où Guy II, comte de Forez et de Nevers, lui accorda une nouvelle charte, qui, concédant probablement de plus amples privilèges aux habitants, aura fait oublier l'ancienne. Cette charte de Guy II fut signée par quinze barons, comme témoins et garants ; elle fut cautionnée en outre par les archevêques de. Lyon, de Sens, et par les évêques de Langres, d'Autun et d'Auxerre ; autorisée par une bulle du pape Innocent IV , et confirmée par Charles, lieutenant du-roi Jean, son père, eu 1356. Les princes de Nevers, les évêques, les lieutenants généraux pour le roi et les grands baillis en promettaient l'exécution avant d'être reconnus.
Nevers doit à Louis IV de Nevers sa célèbre activité de faïencerie. Vers la fin du XVIème siècle, il fait venir d'Italie Augustin Conrade, potier d’Albissola, près de Savone, et ses frères, Baptiste et Dominique qu'il installe au château du Marais à Gimouille. Leur réputation et leur réussite deviendront telles, que Nevers s'affirmera au XVIIème siècle comme capitale française de la faïence. Augustin Conrad avait choisi Nevers pour s'implanter en France car tous les éléments étaient réunis pour fabriquer de la faïence de qualité (Les deux types de terre nécessaires, du bois qui chauffe mais ne fait pas de feu que l'on trouve dans les forêts du Morvan, la Loire pour le transport sécurisé de ses produits. On divise sa production en trois grandes époques, caractérisées surtout par le décor et l'emploi des émaux.
La Première, qui va de 1566 à 1660, se distingue pas ses sujets mythologiques, ses émaux jaune d'or, son émail blanc modelé avec des teintes de bleu, de manganèse et de vert.
La seconde de 1668 à 1770 se signale par les émaux bleus, bleus et jaunes, bleus vert jaune; les sujets traités sont des scènes galantes et champêtres.
La troisième de 1770 à 1789, moins originale que le précédentes, s'inspire des céramiques orientales ainsi que des œuvres de Rouen et de Moustiers. Enfin en 1789, Nevers produits ses célèbres faïences patriotiques.
Bernadette Soubirous ou sainte Bernadette (1844-1879); qui est à l'origine des apparitions de Lourde; est morte comme moniale à la congrégation des Sœurs de la Charité de Nevers et son cercueil vitré est visible à l'espace Sainte-Bernadette.


La ville de Nevers est dans une belle situation, sur la rive droite de la Loire , au confluent de la Nièvre. Elle est bâtie en amphithéâtre sur le penchant d'une colline, et offre un aspect pittoresque, vue de la rive gauche de la Loire; mais cette agréable position donne une pente rapide à ses rues, qui, dans la partie située au bord de là rivière, sont en général étroites et mal percées ; dans la partie haute se trouvent le château et la cathédrale. L'entrée de la ville par la route de Moulins est fort belle ; du côté de Paris on y arrive par une porte en arc de triomphe élevée à la gloire du vainqueur de Fontenoy. Cette porte, qui est aujourd'hui la principale entrée, n'a servi pendant longtemps que pour les manants du village de Varennes, qui étaient même obligés d'en faire les réparations. L'arc de triomphe qui existe aujourd'hui fut élevé en 1746 à l'occasion de la célèbre victoire de Fontenoy ; on lisait sur le fronton extérieur ces deux vers :

Au grand homme modeste, au plus doux des vainqueurs,
Au père de l'État, au maître, de nos cœurs.

Et ceux-ci sur le fronton intérieur :

A ce grand monument qu’éIeva l'abondance,
Reconnaissez Nevers, et jugez de la France.

Ces vers, que l'on prendrait pour l'ouvrage d'un écolier de rhétorique, sont cependant de Voltaire.
On traverse la Loire à Nevers sur un pont en pierre de vingt arches, de construction un peu lourde, mais solide ; il se joint en face de la ville à une levée en pierre fort longue et fort large. Les quais sont bordés de maisons étagées les unes au dessus des autres et assez bien bâties
Le Château de Nevers, dont la façade forme un des côtés de la principale place de cette ville, paraît avoir été bâti par les princes de la maison de Clèves. Dès 1573 la cour de ce château était fermée par une épaisse muraille, surmontée de deux créneaux, à laquelle fut substituée une belle grille en fer, détruite vers la fin du siècle dernier. Il est occupé par les tribunaux , et la vaste salle où la princesse Marie, entourée de sa cour, déployait ses charmes dans des fêles brillantes, est aujourd'hui le théâtre des débats des plaideurs. C'est dans ce château qu'un trouvère du XIII siècleème a placé les principales scènes de l'histoire de Gérard de Nevers et de la sage et belle princesse Euriant, sa mie.
La place Ducale, qui précède le château, est due au duc Charles II de Gonzague; elle fut bâtie, en 1608, sur le modèle de la place Royale de Paris, et a près de 3 800 m. de superficie.
L'emplacement qu'elle occupe était auparavant couvert de maisons, et traversé par plusieurs rues, dont une était exclusivement réservée au logement des femmes qui « couroient l'aiguillette et faisaient folie de leurs corps ». Cent ans après cette profession cessa d'être tolérée, et, suivant la remarque judicieuse d'un écrivain du siècle dernier, en défendant aux filles de joie d'être nulle part, on les obligea sous le règne de Louis XV d'être partout.
Le parc du château est devenu par acquisition une promenade publique. Avant 1767 il ne contenait que le grand carré long, aujourd'hui planté en ormes et en tilleuls ; toute la partie haute était en vignes. A cette époque, le duc de Nevers se promenant avec la jolie madame de Prunevaux, qu'il affectionnait beaucoup, cette, dame lui fit observer que ces vignes ajoutées au parc rendraient la promenade beaucoup plus agréable ; le galant duc donna immédiatement des ordres pour faire transformer cette partie en jardin dans le genre anglais. Ainsi, il y a 78 ans qu'un mot d'une jolie femme, accueilli par la galanterie d'un grand seigneur, procura à la ville de Nevers une des plus jolies promenades que l'on connaisse.

Clamecy


Le Château de Chambord
Un château viticole de Bourgogne dans la région d'Autun

L’origine de Clamecy est incertaine, de même que son nom qui a donné lieu à des opinions variées, sans fondement justifié.
Ce que l’on sait, c’est que, érigée en paroisse vers la fin du VIIIe siècle, la châtellenie de Clamecy relevait, au début du XIe siècle, de l’évêque d’Auxerre, sous l’autorité suzeraine des comtes de Nevers. L’un d’eux, Hervé, époux de la célèbre comtesse Mahaut de Courtenay, accorda aux habitants de Clamecy, leurs premières franchises en 1219, par suppression de la mainmorte et des corvées de toute nature leur instituant comme seules charges la dîme et une redevance de 5 sols d’or par famille et leur concédant le droit d’usage sur 7 ou 8 arpents de bois.
Il convient de relater ici un évènement unique : l’installation à Clamecy de l’évêque « in partibus »de Bethléem. Guillaume IV, comte de Nevers, parti en 1167 à la croisade en Palestine où il meurt de la peste. Il lègue par testament à l’évêché de Bethléem, l’hôpital de Panténor à Clamecy, créé par sa famille. L’évêque prendrait possession de cet hôpital et de ses revenus dans le cas où le nouvel évêché de Terre Sainte ne subsisterait pas. Ce qui advint vers 1223. Malgré de nombreux démêlés avec les évêques d’Auxerre et d’Autun, l’évêché de Bethlèem – les – Clamecy subsista jusqu’au concordat de 1801.
Au XIIIe siècle, la ville de Clamecy, comptant de 1200 à 1500 habitants, constituait une importante position stratégique où les comtes de Nevers firent construire un imposant château entouré d’une enceinte fortifiée.
Pendant la guerre de Cent Ans (1337 à 1453), Clamecy eut à subir des passages et occupations de troupes, notamment celle de l’armée anglaise d’Edouard III.
La ville reçut en 1478 la visite de Louis XI, et en 1530, celle de François 1er.

Le Château de Chambord
L'Eglise de Saint Loup

Profitant d’une période d’accalmie à partir de 1497, les habitants de la cité restaurèrent leur ancienne église paroissiale et firent ériger la touret le portail que l’on peut admirer de nos jours.
L’histoire de Clamecy a été marquée fortement par son rôle joué dans l’approvisionnement de Paris en bois de chauffage, commerce instauré par Jean Rouvet en 1549. Les bois du Morvan, flottant au fil de l’eau, parvenaient à Clamecy et étaient constitués entrains de bois arrivant à Paris par l’Yonne et la Seine. Au cours du XIXe siècle, ce mode de transport est remplacé par celui par péniche ; mais l’augmentation progressive de la consommation du charbon pour le chauffage domestique parisien amena, au début du XXe siècle une réduction du tonnage de bois, lequel, de l’ordre de 40 000 décastères en 1650, tombait à peu près à zéro en 1925.
En 1582 et 1583, une épidémie de peste causa dans Clamecy des ravages considérables ; puis la ville eut à supporter de nombreux combats, dus aux guerres de religion de 1585 à 1594, auxquels succédèrent des occupations de troupes pendant les guerres civiles jusqu’en 1617. Le 11 juillet 1659, Mazarin se rendait acquéreur du Nivernais ; Colbert, chargé de la prise de possession, vient à Clamecy le 3 novembre 1659. Mazarin avait de grands projets pour faire de Clamecy une belle et grande ville ; mais sa mort en mars 1661 arrête la réalisation de ces projets.
C’est à partir de 1682 que Clamecy eut une organisation municipale ; mais le titre de Maire ne fut conféré qu’en 1694. C’est aussi à la fin du XVIIe siècle que viennent se fixer dans la cité, les deux ordres religieux des moines Récollets et les sœurs de la Providence.
Dans la première moitié du XVIIIe siècle, la ville eut à souffrir fortement des intempéries : le terrible hiver de 1709, une sécheresse excessive en 1719 et, en 1740, un nouvel hiver presque aussi rigoureux que celui de 1709. Toutes ces misères causées par ces calamités, développèrent chez les flotteurs clamecycois un esprit de mécontentement et d’insubordination, qui causa des émeutes en 1763, et plus tard en 1792.
A Clamecy, comme ailleurs, la période révolutionnaire donna lieu à de grands excès. La Terreur y régna avec toute sa rigueur (exactions, arrestations arbitraires) ; 17 personnes furent guillotinées et un certain nombre ne dure leur salut quà la chute de Robespierre.


Résidence du Château de Prye
Le Château de Chambord
Le château de Prye - Résidence hôtelière

C’est par un arrêté des Consuls du 17 ventôse an VIII (17 février 1800) que le département de la Nièvre fut partagé en 4arrondissements dont celui de Clamecy, et en 25 cantons. Il fut installé en cette ville un tribunal de 1ère instance et une justice de paix
Après la chute de Napoléon, Clamecy et les communes environnantes furent submergées de juillet à octobre 1815 par des troupes des armées alliées, notamment des autrichiens. Puis une violente réaction royaliste amena un grand nombre de révocations de maires, de destitutions et de suspensions d’emploi à l’égard de fonctionnaires, d’arrestations de citoyens considérés comme suspects de sympathie pour Napoléon.
Le XIXe siècle, à Clamecy, une épidémie de choléra fit plus de 200 victimes en 1832 ; une émeute dite « des Boisseaux » en 1837, à l’occasion de la mise en service des mesures décimales de capacité ; puis des événements beaucoup plus graves par suite de la résistance au coup d’Etat du 2 décembre 1851. Cette résistance eut pour conséquence la condamnation de près de 600 personnes dont 6 à la peine de mort, 7 aux travaux forcés et le reste à la déportation à Cayenne ou en Algérie.
Les travaux de construction de la ligne de chemin de fer Auxerre-Clamecy devant relier rapidement cette dernière cité à Paris furent menés activement ; et l’inauguration de la ligne eut lieu au cours de l’été 1870. Cette voie ferrée allait trouver son utilité pour le transport des troupes et l’évacuation des blessés au cours du proche conflit franco-allemand.
La guerre de 1870-1871 et ses suites causèrent à Clamecy les souffrances qui furent le lot de la plus grande partie de la France , d’ailleurs aggravées par le très rigoureux hiver 1879-71

Le Château de Chambord
Le Canal du Centre


Cosne-Cours-sur-Loire


L'établissement de la ville date de la Préhistoire. À l'époque gauloise, elle se nomme Condate qui signifie "confluent". Puis le site de Cosne est devenu le carrefour de plusieurs affrontements à travers l'Histoire tels que la guerre de Cent Ans et les guerres de religion. Henri V de Lancastre, malade, tentera de rejoindre la garnison bourguinionne de Cosne, mais mourra de toute manière de la dysenterie à Vincennes en 1422.
Vers le XVIIe siècle, la ville commence à se développer grâce à l'industrie métallurgique et à la navigation sur la Loire où seront acheminés les différents objets de cette industrie prospère à l'époque.
Pierre Babaud de la Chaussade (1706-1792) fonda en 1735 les Forges de La Chaussade qui devinrent les Forges Royales de La Chaussade où étaient fabriqués des ancres, des canons et d'autres accessoires pour la Marine Royale. La production était acheminée par la Loire qui était un fleuve navigable à cette époque. À partir de 1860, les forges commencèrent à péricliter avec l'arrivée du chemin de fer qui remplaça peu à peu les voies navigables de France. Les forges fermèrent définitivement en 1872. Aujourd'hui, il ne reste que la « grille d'entrée des anciennes Forges Royales de La Chaussade (fin du XVIIe siècle) »2 avec une plaque où est écrit un extrait d'une lettre de Madame de Sévigné qui a visité les lieux le 30 septembre 16773.
L'activité industrielle métallurgique a connu une grande importance pour le développement de Cosne jusqu'à aujourd'hui. Les années 1990 et le début de la décennie 2000 ont connu une large crise dans ce secteur qui fut l'activité principale de la ville pendant plusieurs siècles.
En 1833 fut construit le premier pont sur la Loire qui fut détruit pendant la Seconde Guerre mondiale.


Le château de Rosemont

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Charles d'Albert d'Ailly
Le château de Rosemont- La Gravure de Barat - 1838

Le château de Rosemont

Les vieilles pierres ont presque toutes leur légende, et devant la masse énorme de Rosemont, l'imagination populaire eut tôt fait de substituer une mystérieuse et sombre histoire à l'oeuvre véritable de l'homme : ainsi prit naissance la vieille légende du château, que l'on conte encore à la veillée :
"Il était autrefois, dans notre région, une bonne fée et une mauvaise fée. La bonne fée qu'on appelait Sylvine protégeait les forêts, les terres et les gens. Elle était merveilleusement belle : ses yeux étaient limpides comme l'eau des sources ; une couronne de pervenches retenait ses blonds cheveux, et ceux qui voyagaient de nuit la reconnaissaient de loin aux reflets de sa robe d'argent. Partout où Sylvine passait, elle semait le bonheur : plus d'un laboureur harassé de fatigue avait trouvé le matin sa rude tâche terminée par une main inconnue, et plus d'une bergère pleurant une brebis égorgée par le loup avait vu son troupeau s'augmenter - personne ne pouvait dire comment - de quelques blancs agneaux. C'était Sylvine aussi qui veillait sur les grands arbres de la forêt, les gardant de la foudre et de la tempête, et toujours, sur son passage, les oiseaux voletaient et chantaient gaiement, tandis que chevreuils et lapereaux s'ébattaient sans crainte. L'autre fée, - la mauvaise, - était une vieille femme hideuse, dont le seul plaisir était de jeter des sorts. Elle vivait sur un îlot de la Loire, dans une cabane faite de roseaux entrelacés et cette sorcière était détestée de tous, non pas à cause de sa laideur, mais parce qu'elle était méchante et qu'elle menait les loups. Chacun se signait quand on entendait son mauvais rire de crécelle, car on savait bien que quelque méfait venait d'être commis. L'hiver, c'était par son ordre que les eaux du fleuve grossissaient, déracinaient tous les arbres sur leur passage, envahissaient chaumières et étables, noyant les paysans et leurs troupeaux. La bonne fée employait bien toute sa puissance à détourner ces maléfices, mais elle n'y parvenait pas toujours, car la vieille était son ancienne. Résolue à se débarrasser de cette terrible rivale, Sylvine décida de s'en aller porter plainte auprès de la reine des fées, qui habitait bien loin de là. Elle prépara donc tout pour son voyage, mais, comme elle pensait aux pauvres gens qui, en son absence, allaient rester sans défense, elle décida de construire une forteresse où tous ses protégés trouveraient asile, et où elle-même pourrait mettre en sûreté un coffret très précieux qu'elle cachait sous les racines du plus gros chêne de la forêt. Après avoir parcouru son royaume en tous sens, elle s'arrêta à Rosemont dont l'endroit lui parut propice, et, au lever de la lune, elle commença son oeuvre : trois fois, elle frappa la terre de sa baguette magique et aussitôt, surgirent des flancs de la colline des blocs de granit et des pierres toutes taillées. A son seul commandement, le tout s'assembla sous forme de murs épais et de tours très hautes, et alors Sylvine, montant au sommet de l'édifice, se tourna du côté de la Colâtre : d'elles-mêmes les eaux qui charriaient la chaux et le sable montèrent jusqu'au château, qu'elles recouvrirent un instant, et quand elles se furent retirées, toutes les pierres se trouvèrent liées entre elles par un mortier d'une dureté sans pareille. A ce moment précis, le jour commençait à poindre : en l'espace d'une nuit le château de Rosemont avait été construit, et la mauvaise fée ne put en croire ses yeux quand elle distingua la nouvelle forteresse, mais, comme elle devinait les plus secrets desseins de Sylvine, elle jura de se venger. Quelques jours durant, la bonne fée demeura au château, et, satisfaite de son oeuvre, elle travaillait maintenant à l'aménagement d'une cachette : Par son ordre, un souterrain de plusieurs kilomètres fut creusé et elle y déposa elle-même son trésor, puis, une porte de fer ayant été scellée à l'entrée, elle s'en retourna dans la forêt. D'un sifflet d'argent qu'elle portait à sa ceinture, Sylvine tira trois sons aigus : un grand frémissement parcourut les bruyères et presqu'aussitôt un énorme serpent apparut ; ses écailles étaient vertes et ses yeux semblaient deux charbons ardents : "Sache donc, fidèle serviteur, lui dit la fée que je dois entreprendre un long voyage ; c'est à toi, et à toi seul, que je confie mon trésor que j'ai fait porter à Rosemont. Tu veilleras sur lui." Alors elle conduisit le serpent jusqu'au souterrain et l'introduisit dans la cachette par un trou qui se trouvait ménagé dans la porte de fer, de telle sorte que le gardien put aller et venir sans éveiller l'attention. Après quoi, la bonne fée parcourut la campagne, faisant savoir à tous qu'en cas de danger, ils trouveraient un sûr refuge à Rosemont, et elle partit. Contrairement à ce que Sylvine redoutait, on n'entendait plus parler de la méchante fée ; mais, dans l'ombre, celle-ci veillait, et elle apprit ainsi où se trouvait le trésor, et comment il était défendu. Son esprit retors eut tôt fait de trouver un moyen de s'en emparer sans s'exposer elle-même aux piqures du terrible gardien, et, hypocritement, elle s'en allait par la campagne, représentant aux envieux combien l'entreprise était facile et la richesse et la puissance qu'ils en retireraient. Bientôt une petite armée s'organisa, et résolument pénétra dans la cour du château. Sur les conseils de la mauvaise fée six paires de boeufs avaient été amenés pour essayer d'arracher la fermeture du souterrain, dès que l'occasion se présenterait. Le soir même, comme on avait vu le serpent se diriger vers la Colâtre pour y boire, les boeufs furent attelés au gros anneau de fer de la porte d'entrée : sous les coups d'aiguillon, les chaines tendaient à se rompre, mais la porte demeurait inébranlable ; plusieurs fois on renouvela ces efforts, mais toujours en vain ; découragés, les hommes s'apprêtaient à battre en retraite quand, à leur grande surprise, un battant s'entr'ouvrit doucement : sans se donner le temps de réfléchir, le plus hardi d'entre eux voulut pénétrer, mais la porte, avec un claquement sinistre s'était refermée, broyant le malheureux. Aux cris poussés par tous, le serpent se hâta de regagner la cachette et le trésor dont il avait la garde, mais déjà tout le monde terrifié s'était enfui, et, seul, demeurait à terre, non loin du précieux coffret, celui qui avait été écrasé. Depuis ce jour, le serpent n'a plus jamais quitté le souterrain : personne n'a osé se risquer à nouveau à la conquête du Trésor, et, par les nuits calmes, on entend encore dans le château les longs gémissements et le bruit sourd des coups frappés dans la porte de fer par l'âme en peine qui voudrait s'échapper."




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