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Les Départements de la France

  • Données géographiques

L'Aisne

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Le département des Basses-Pyrénées est formé de l'ancienne souveraineté de Béarn, du pays de Soûle, de la Basse-Navarre, du Labour et d'une partie de la Chalosse. Il tire son nom de sa position à l'extrémité occidentale des monts Pyrénées.
Ses bornes sont : au nord les départements des Landes et du Gers, à l'est celui des Hautes-Pyrénées , au sud les monts Pyrénées qui le séparent de l'Espagne, et à l'ouest l'Océan. Le territoire de ce département est des plus variés, et offre des points de vue les plus agréables et les plus diversifiés. Bordé d'un côté parles montagnes des Pyrénées, chargées de neiges une partie de l'année et couvertes d'antiques forêts ; baigné de l'autre par l'Océan, il se trouve coupé, dans sa partie méridionale, par différents ordres de-collines qui se prolongent plus ou moins sous différents angles.

Note
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Les Pyrénées Atlantique. De la mer, de la montagne, des prairies, des paysages grandioses, un peuple accueillant. Les Pyrénées Atlantique et un département à savourer au même titre que le Poulet Basquaise et les piments d’Espelette, piquants peut-être, mais tellement agréable pour relever un plat. Situé entre la grande plage de Landes qui vient se heurter aux premiers rochers de la chaine des Pyrénées se trouve le Pays Basque, avec ses Basques et ses Basquaises aux costumes chatoyant. Anglet entre Landes et falaises, où se niche la trop célèbre Chambre d’Amour. Biarritz, où sur son rocher la statue de la Vierges reçoit à plein visage les embruns et les vagues déferlantes lorsque l’océan manifeste sa colère. Guéthary avec son anse où baigneurs et baigneuses viennent batifoler dans les vagues de l’Océan. Saint Jean de Luz qui se souvient encore des fastes du mariage royal de Louis XIV avec l’Infante Marie-Thérèse d'Autriche. Hendaye, la porte vers l’Espagne. Roncevaux et son col qui garde dans ses falaises l’écho du Cor de Roland, là où avec son épée, il a taillé sa brèche, et là où il a marqué son pas. Saint-Jean Pied de Port où à ses pieds coule la Nive de Béhérobie. Les Pyrénées Atlantiques recèlent également de très nombreuses stations thermales comme les Eaux Bonnes, les Eaux Chaudes, Combo les Bains, et autres Salies les Bains. Un département qui attire de très nombreux touristes venus se détendre à l’océan, soigner ses rhumatismes dans les stations thermales, escalader et marcher dans les sentiers de randonné et admirer le paysage depuis la Rhune, en empruntant le petit train à crémaillère qui en escalade les flancs.

Aux parages maritimes il réunit des montagnes boisées, des coteaux couverts de vignes qui produisent d'excellents vins, de riches et populeuses vallées abondantes en pâturages, et des plaines fertiles arrosées par les gaves : par un contraste frappant, il renferme aussi des landes incultes et sauvages. Une bizarrerie non moins choquante a fait cultiver les coteaux, taudis que des plaines très étendues, et qu'on pourrait rendre fertiles, sont incultes. Les collines qui avoisinent lés montagnes sont, pour là plupart, composées de bancs de pierres calcaires ; la partie la plus rapprochée de la mer ne présente, en général, que des sables et du gravier ; les plaines et les vallées sont principalement couvertes de terres argileuses et marneuses. Le terroir est généralement sec, naturellement stérile, et ne rapporte qu'à force de travail. Les petites plaines et les vallées produisent du froment, du seigle, de l'orge, du-millet et du maïs dont les habitants font leur principale nourriture ; des foins, et du lin très-doux et très-fin. Les montagnes, sur lesquelles s'étendent de bons pâturages, abondent en gibier de toute espèce.

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Carte des Pyrénées Atlantiques
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Grisettes et servantes de Pau

Le pic du Midi de Pau est la plus haute montagne de tout le département. Ce pic a cela de particulier, et qui le distingue des autres montagnes, qu'il est formé d'un granit uni et glissant. Deux heures de peines et de fatigues conduisent à son sommet. Là, l'œil n'aperçoit de toutes parts que des ruines entassées les unes sur les autres, des débris déchirés, mutilés de mille sortes ; c'est un spectacle de tristesse et de désolation, qui a bien toutefois sa grandeur. Le pic du Midi paraît inaccessible du côté de l'Espagne; de ce côté , il est surmonté , vers l'est, par un rocker isolé de médiocre étendue ; il a la forme d'un pain de sucre et plus d'élévation que le reste de la masse ; c'est le seul endroit qui soit véritablement dangereux, parce qu'il est très-escarpé, et l'immense précipice qui s'ouvreau-dessous est capable de causer de la frayeur.
Lorsque le ciel est pur et sans nuages, on découvre de tous cotés, de ce magnifique observatoire, des objets dignes d'attention et des points de vue ravissants.


Histoire des Pyrénées Atlantiques


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Carte des Pyrénées Atlantiques
Note

Carte d'identité


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Le phare de Biaritz


Pyrénées Atlantiques (64)
Région Nouvelle Aquitaine
Préfecture : Pau
Sous préfectures :
Bayonne
Oloron-Sainte-Marie



Conseil général
Office département du Tourisme
Archives départementales
Adresse des Offices du Tourisme
Liste des communes du départements

Patrimoine de communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

Gentilé : Béarnais et Basque
Population : 693 027 hab. (2021)
Densité : 91 hab./km²
Superficie : 7 645 km²
Subdivisions :
Arrondissements : 3
Circonscriptions législatives : 6
Cantons : 27
Intercommunalités : 9
Communes : 545

Le territoire du département des Basses-Pyrénées appartenait, au moment de la conquête romaine, aux peuples désignés sous le nom générique d'Aquitains ; ils étaient formés du mélange des Ibères, les plus anciens possesseurs du sol et des Celtes qui autrefois les avaient conquis et refoulés dans leur : montagnes. Rome, avant César, avait déjà tenté de les soumettre ; deux fois ses armées avaient été repoussées. Le jeune Crassus, lieutenant de César, fut plus heureux. Malgré l'énergique résistance des belliqueux habitants de ces contrées, il réussit à les dompter, et si quelques peuplades durent à leur éloignement ou à leur situation dans les montagnes d'échapper d'abord à la conquête romaine, elles ne tardèrent pas à se soumettre à César lui-même, qui, cinq ans après Crassus, vint en Aquitaine.
Le pays se révolta sous Auguste, et fut de nouveau subjugué par le proconsul Messala ; ces succès méritèrent au vainqueur l'honneur d'un triomphe rappelé par Tibulle, son ami

Gentis Aquitanæ celeber Messala triomphis.

Sous Adrien, le pays fit partie de la Novempopulanie. Il est fait mention, sous l'empire, de deux villes importantes, dont l'une, Iluro, est devenue Oloron ; l'autre, Beneharum, d'où vient le nom de Béarn, a donné lieu à de grandes discussions ; on croit que la ville de Lescar est bâtie sur l'emplacement de cette antique cité.
Ravagée par les barbares Vandales, Alains, Wisigoths, qui prenaient ce chemin pour envahir l'Espagne, la contrée fut, au VIIème siècle, occupée par les Vascons, chassés de Pampelune et de Calahorra par les Wisigoths ; ces peuples intrépides luttèrent contre Dagobert et les autres rois francs de la première race, qu'ils inquiétèrent perpétuellement par leur humeur turbulente et guerrière.

Vue de Lourdes
Banières de Bigorre - Le camp de César

Plus tard, ce furent les Vascons, qui, à Roncevaux, firent subir à l'arrière-garde de Charlemagne, revenant d'Espagne, la fameuse défaite où périt Roland. Louis la Débonnaire, successeur de Charlemagne, vengea cette défaite au lieu même où son père avait été surpris par les Vascons et où ceux-ci lui avaient à lui-même tendu une nouvelle embuscade. Après de nouvelles guerres contre ces peuplades insoumises, l'empereur franc fait bannir le duc de Vasconie, Loup Centulle, et un peu plus tard donne le pays de Béarn à un frère du dernier duc. Ce n'est pourtant qu'en 905 que nous voyons commencer la maison des vicomtes de Béarn, vassaux du comte de Gascogne ; le premier d'entre eux fut Centulle Ier.
L'histoire des premiers vicomtes de Béarn, qui, tous, portant le nom de Centulle, présente peu d'intérêt leur turbulence guerroyante à l'égard de leurs voisins, leur dévotion et leur libéralité envers les monastères, voilà tout ce qu'on peut signaler dans cette période. L'un d'eux cependant, Centulle III, se montra moins généreux que les autres envers les moines. « Aussi, dit la chronique de Lescar, fut-il blessé et mourut-il de ses blessures, Dieu merci! » Un cartulaire du temps constate un jugement rendu sous lui, et qui peint l'époque le moines de Saint-Pée réclament l'héritage de Guillaume Fel, qui, selon eux, leur en avait fait donation. Les enfants de Fel le contestent et redemandent leur patrimoine. Tout se termine par un duel judiciaire ; le champion du couvent est vainqueur, et, en conséquence, les enfants de Fel sont dépouillés de l'héritage paternel. Nous voyons encore un fait assez curieux dans le testament de Raymond, second fils de Centulle III il lègue au même monastère un paysan, qui ne devait cesser de leur appartenir que si le vicomte de Béarn jugeait à propos de le racheter ; le prix du rachat est déterminé à trois cents sols. # Centulle III avait commencé l'émancipation de sa vicomté et agrandi ses domaines. Aussi, après avoir enlevé au vicomte d'Acqs deux hameaux, ce baron gascon se qualifie-t-il pompeusement dans une charte de grand dominateur de la terre, Magnus dominator terræ Sous son petit-fils, Centulle IV, duc d'Aquitaine, pour récompenser quelques services qu'il en avait reçus, fit remise au vicomte de Béarn de tous devoirs de vassalité. Centulle IV bàtit ou embellit quelques villes. Gaston IV, en 1088, se signala par son courage chevaleresque à la croisade en Orient et contre les Maures ; mais la postérité lui doit plus de reconnaissance pour le libéralisme qui respire dans ses institutions.

Carte du Gers
Carte touristique de Pyrénées Atlantiques

Avant Louis le Gros, il donna un exemple d'affranchissement communal Morlaàs fut par lui déclarée ville libre. Par ses autres institutions, il établit l'ordre dans ses États, et protégea le faible contre le fort. Il fonda des hôpitaux, et s'occupa surtout d'arrêter les progrès de la lèpre, maladie affreuse que les croisés avaient rapportée d'Orient. On sépara les lépreux de la société ; ils eurent en Béarn, dans chaque commune des maisons isolées ; il leur était défendu d'en sortir, et ils y vivaient seuls. On leur permettait cependant d'assister aux exercices religieux dans les églises ; mais ils y entraient par une porte réservée pour eux seuls ; ils avaient en particulier un bénitier, une place, et jusqu'à un cimetière, afin que, même après leur mort, ils n'eussent rien de commun avec leurs concitoyens. On ne les admettait point dans les armées, et on ne leur permettait point d'exercer aucun autre métier que ceux auxquels on travaille en plein air. La lèpre était regardée comme une punition infligée directement par la main de Dieu ; c'est ce qu'on appelait un mal sacré. Les ecclésiastiques, déjà chargés du soin des pauvres, devinrent aussi les tuteurs des lépreux.
Gaston IV, que son ardeur belliqueuse avait entraîné en Espagne dans une croisade contre les Maures, y fut tué dans une embuscade. Son corps, porté à Saragosse, y fut inhumé dans l'église de Notre-Dame del Pilar ; on y montre encore aujourd'hui son cor et ses éperons, et les historiens espagnols s'accordent à célébrer sa bravoure et les services qu'il a rendus à leur pays. Il avait reçu de ses alliés le titre de vicomte et de pair d'Aragon.
Les successeurs de Gaston IV n'ont point marqué dans l'histoire, et sa famille ne tarda pas à s'éteindre.
Marie, seule héritière de cette maison, fait hommage, pour sa principauté, à Alphonse d'Aragon, sous la tutelle duquel elle vivait encore, et se laisse imposer, en 1170, par lui une union avec Guillaume de Moncade, né d'une des premières familles de Catalogne.

La baie de Biarritz

Vue de Lourdes

Le Béarn se trouvait ainsi lié à l'Espagne et détaché de la France ; mais l'hommage que le nouveau seigneur fit au roi d'Aragon alarma l'humeur fière et indépendante des Béarnais ; ils le déposèrent, et déclarèrent le trône vacant. Ils élurent pour souverain un chevalier du Bigorre ; mais celui-ci, n'ayant point respecté leurs privilèges, fut tué par eux au bout d'un an. Même sort était réservé à son successeur, venu d'Auvergne, et qui offensa par son orgueil la fierté des Béarnais. La cour de Béarn le fit tuer d'un coup de pique par un écuyer sur le pont de Saranh. Alors, dit une ancienne pièce dont la copie date du XIVème et du XVème siècle) est conservée aux archives de Pau, alors les Béarnais entendirent parler avec éloge d'un chevalier de Catalogne, lequel avait deux fils jumeaux. Les gens du Béarn tinrent conseil, et envoyèrent deux prud'hommes lui demander pour seigneur un de ces enfants. Arrivés en Catalogne, ils allèrent les voir, et les trouvèrent endormis l'un tenait les mains ouvertes, l'autre les tenait fermées. Ils choisirent le premier, parce que ses mains ouvertes annonçaient qu'il serait libéral. Ce prince de trois ans, si singulièrement choisi, régna sur eux sous le nom de Gaston VI. Sa famille prit le nom de Moncade. Avec lui commença la seconde dynastie des seigneurs du Béarn.
Malgré sa libéralité envers les églises, Gaston VI fut excommunié comme albigeois. Sa soumission, ses protestations pacifiques ne purent lui faire obtenir grâce de Simon de Montfort, l'ambitieux et terrible capitaine chargé d'exécuter les sentences fulminées par le pape Innocent III. Gaston, obligé de se défendre, réunit ses troupes à celles de ses voisins excommuniés comme lui. Vaincu à Muret par Simon de Montfort, il rentra pourtant dans le sein de l’église et fut relevé do son excommunication par l'évêque d'Oloron, qui lui accorda sa grâce en échange des seigneuries de Sainte-Marie et de Catron.
A la mort de Gaston, en 1215, les Béarnais lui donnèrent pour successeur son frère, Guillaume-Raymond.
Ce prince, dont la jeunesse avait été violente et orageuse, se montra un habile législateur. Sous lui fut établie une cour de justice composée de douze jurats cette charge était héréditaire, et devint très importante. A ceux qui la remplissaient fut réservé bientôt le titre de baron à l'exclusion des autres gentilshommes.
Sous ses successeurs, dont l'histoire est insignifiante, le Béarn s'agrandit sans bruit par des héritages et des mariages avec des familles royales.
C'était l'époque de la lutte entre l'Angleterre et la France ; ils prirent parti contre les Anglais ; qui jamais ne franchirent la frontière de leurs États. Le dernier prince de la famille de Moncade, Gaston VII, se voyant mourir sans enfants mâles, choisit pour successeur son gendre, le comte de Foix ; mais les Béarnais exigèrent que leur pays restât distinct du comté de Foix, et Roger-Bernard, leur nouveau souverain, vint fixer sa cour à Orthez, la capitale des derniers princes de la maison de Moncade.

Château-Observatoire Abbadia
L'église de Biarritz

C'est ici que commence la période la plus éclatante de l'histoire du Béarn. En 1343, le plus illustre de ses princes fut Gaston-Phoebus, renommé en son temps parmi tous les chevaliers de la chrétienté pour sa beauté, sa bravoure et sa courtoisie envers les dames « grand clerc d'ailleurs en fait de lettres, aimant les dons de ménétriers et s'y connoissant, et faisant lui-même des vers. » A quinze ans, Gaston fit ses premières armes contre les Maures d'Espagne. Il épousa Agnès de Navarre, sœur de Charles le Mauvais ; mais, loin de tremper dans les intrigues de son beau-frère, il défendit ses États contre les Anglais, refusant d'ailleurs de rendre hommage au roi de France pour le Béarn, et déclarant qu'il ne devait hommage qu'à Dieu. Il fut le premier des souverains du Béarn à qui les états accordèrent des subsides ce qui en fit un riche seigneur. Il se lança dans les aventures et parcourut les pays étrangers. Il revenait dit Froissart, en compagnie du captal de Buch d'une croisade contre les païens de la Prusse, et était arrivé à ChâIons en Champagne, lorsqu'il y apprit la « pestilence et l'horribleté qui couroit alors sur les Gentihommes ». C'était l'insurrection de la Jacquerie et les paysans, exaspérés par de longs siècles de misères et de cruautés, s'abandonnaient à d'affreuses représailles. Un grand nombre de dames s'étaient réfugiées à Meaux, déjà menacé par les Jacques. Gaston-Phoebus et le captal de Busch y courent ; la ville est déjà envahie. Ils pouvaient être quarante lances et non plus ; ils n'entreprirent pas moins de déconfire et de détruire ces vilains. Ce qui diminue un peu la valeur de leur resolution, c'est que, comme ajoute Froissart, les vilains estoient noirs et petits, et très mal armés, tandis que les chevaliers, couverts de fer, eux et leurs chevaux, des pieds à la tête, étaient à peu près invulnérables. Ils se ruèrent sur les paysans et n'eurent qu'à tuer. « Ils les abattoient à grands monceaux, dit le chroniqueur, et les tuoient ainsi que bestes, et en tuèrent tant qu'ils en estoient tous lassés et tannés, et les faisoient saillir en la rivière de Marne. Finalement ils mirent à fin en ce jour plus de sept mille, et boutèrent le feu en la désordonnée ville de Meaux, et l'ardirent toute, et tous les vilains du bourg qu'ils purent dedans enclore. » Animés par cette facile boucherie, les chevaliers poursuivirent les vilains, brûlant et égorgeant sans merci, et dévastant le pays mieux que ne l'eussent pu faire les Anglais ; ce qui ne leur en attira pas moins beaucoup de gloire et un grand renom par toute la chrétienté.

Château-Observatoire Abbadia
Le phare de Biarritz

Gaston, de retour dans ses États, eut à soutenir contre des seigneurs révoltés ou des voisins belliqueux des guerres plus difficiles. Il vainquit et fit prisonniers le sire d'Albret et le comte d'Armagnac, il se réconcilia avec ce dernier, dont la fille fut fiancée au fils de Gaston. Gaston devint bientôt un très redouté seigneur, riche et fastueux, aimant les fêtes et les tournois la chasse, son plaisir favori, prenait une partie de son temps, et il entretenait une meute qui, dit-on, ne comprenait pas moins de seize cents chiens. Froissart, bien accueilli et choyé à la cour d'Orthez, ne tarit pas d'éloges sur ce prince, qui, en bien comme en mal, doit être cité comme un des types les plus caractérisés des temps féodaux.
Malgré sa courtoisie, des crimes, abominables même pour l'époque, souillèrent la mémoire de ce prince, il tua son frère naturel, Pierre Arnaud attiré dans un guet-apens. Son jeune fils, touché du délaissement où Gaston tenait sa mère, reçut un jour de Charles le Mauvais, son oncle, le conseil de jeter dans les aliments de son père une certaine poudre qu'on lui donna, et qui devait rendre à sa mère tout l'amour de son mari. Le crédule enfant tente l'expérience ; la poudre était du poison. Son père demande vengeance aux états, qui essayent vainement de protéger contre le vicomte de Béarn ce fils qu'ils regardent comme innocent. Voici comment Froissart raconte la mort de l'enfant. Après avoir dit que le fils de Gaston, dans sa douleur, refusait de manger, et que les serviteurs du comte vinrent l'en prévenir, le chroniqueur ajoute « Le comte, sans mot dire, se partit de sa chambre, et s'en vint vers la prison où son fils estoit et tenoit à la malheure un petit long couteau, dont il appareilloit ses ongles et nettoyoit. Il fit ouvrir l'huis de la prison, et vint à son fils; et tenoit la lame de son couteau par la pointe, et si près de la pointe, qu'il n'y en avoit pas hors de ses doigts la longueur de l'épaisseur d'un gros tournois. Par maltalent en boutant ce tant de pointe en la gorge de son fils, il l'assena ne sait en quelle veine, et lui dit « Ha! traitour, pour quoi ne manges tu point? » Et tantôt s'en partit le comte sans plus rien dire ni faire, et rentra en sa chambre. L'enfant fut sang mué et effrayé de la venue de son père, avec cela qu'il estoit foible de jeûner, et qu'il vit ou sentit la pointe du couteau qui le toucha à la gorge comme petit fust, mais ce fust en une veine ; il se tourna d'autre part, et là mourut. Son père l'occit voirement, mais le roi de Navarre lui donna le coup de la mort. »

Château-Observatoire Abbadia
Promenade dans les Pyrénées

Gaston n'avait pas d'autre enfant légitime; il ne lui restait que deux bâtards. D'ailleurs, il administrait ses États avec vigilance et habileté, et fut prud'homme en l'art de régner. Quand Froissart le vit à Orthez, « le comte Gaston de Foix avoit environ cinquante-neuf ans d'âge. Et vous dis que j'ai en mon temps vu moult chevaliers, rois, princes et autres mais je n'en vis oncques nul qui fut de si beaux membres, de si belles formes, ni de si belle taille, et visage bel, sanguin et riant, les yeux vairs et amoureux, là où il lui plaisoit son regard asseoir. De toutes choses, il estoit si très parfait qu'on ne le pourroit trop louer. Il aimoit ce qu'il devoit aimer, et haïssoit ce qu'il devoit haïr. Sage chevalier estoit, et de haute emprise et plein de bon conseil. Il disoit en son retrait planté d'oraisons, tous les jours une nocturne du psaultier, heures de Notre-Dame, du Saint-Esprit, de la Croix et vigiles des morts, et tous les jours faisoit donner cinq francs en petite monnoie pour l'amour de Dieu, et l'aumône à sa porte à toutes gens. Il fut large et courtois en dons, et trop bien savoit prendre où il appartenoit, et remettre où il afféroit; les chiens sur toutes bètes il aimoit, et aux champs, été ou hiver, aux chasses volontiers estoit. D'armes et d'amour volontiers se déduisoit. Briefvement, tout considéré, ajoute Froissart, avant que je vinsse en cette cour, j'ayois été en moult cours de rois, de ducs, de princes, de comtes et de hautes dames; mais je ne fus oncques en nulle qui mieux me plut ». Évidemment, l'enthousiasme du bon Froissart se ressentait un peu de la générosité de Gaston-Phoebus envers les étrangers menetrier Le comte de Foix mourut le 1er août 1391 subitement d'apoplexie au retour d'une chasse à l'ours. Nous lui devons le livre intilulé Phébus, deduiz de la chasse des bestes sauvages et des oiseaux de proye, au début duquel il prend Dieu, la Vierge Marie et la sainte Trinité à témoin que pendant toute sa vie « il s'est délité par espécial en trois choses, l'une est en armes, l'autre est en amours, et l'autre si est en chasse. » Ce livre est encore de nos jours un des traités les plus completsde vénérie.
Son cousin, Matthieu de Castelbon, lui succéda, et mourut sans enfants ; en lui s'éteignit la ligne masculine de la maison de Foix. Sa sœur, Isabelle, qui lui succéda, épousa Archambault de Grailli, captal de Buch, qui prit le nom de Foix. Ses descendants n'ont joué aucun rôle important jusqu'au jeune et vaillant Gaston de Foix, duc de Nemours, le compagnon d'armes de Bayard, qui fut tué à l'âge de vingt-trois ans, en 1512, à la bataille de Ravenne, en poursuivant les ennemis qu'il venait de vaincre.

Château-Observatoire Abbadia
La Gare de Bayonne

Le mariage d'un de ces princes avec l'héritière du royaume de Navarre avait augmenté la puissance de cette maison ; mais le duc d'Albe, au nom de Ferdinand le Catholique, enleva aux comtes de Béarn la plus grande partie de ce royaume, et les réduisit à la basse Navarre. En 1500, à la maison de Foix avait succédé celle d'Albret (1500), dont un des membres, Jean II, avait épousé Catherine de Foix. Henri d'Albret, son fils, combattit vaillamment à Pavie aux côtés de François ler ; fait prisonnier avec lui, il reçut après sa délivrance le prix de son dévouement en épousant la sœur du roi, la brillante Marguerite, si connue par l'élégance de son esprit, et qui nous a laissé dans ses contes une fidèle peinture des mœurs licencieuses de cette époque.
Jeanne d'Albret fille de Henri, épousa Antoine de Bourbon. Ce prince, après avoir embrassé le calvinisme, l'abjura ; sa femme, au contraire, quitta le catholicisme et demeura inébranlable dans sa nouvelle religion. Marguerite de Navarre avait déjà favorisé le calvinisme ; Jeanne, devenue seule souveraine du pays depuis la mort de son mari tué au siège de Rouen, établit en Béarn l'exercice public du culte réformé. Protestante rigide, elle honore ses convictions par ses vertus, par l'élévation de son esprit et de son cœur ; elle le propage avec ardeur au moyen de ministres instruits. Le pape fait afficher un décret du saint office sommant Jeanne de comparaître en personne comme suspecte d'hérésie, et prononçant en cas de refus la confiscation de ses domaines ; la cour de France obtint du pape qu'il suspendît la publication de ce décret. Mais Jeanne ayant fourni des secours au prince de Candé, chef des protestants, Charles IX fait déclarer Jeanne rebelle et prononcer la confiscation de ses terres par le parlement de Bordeaux. Le féroce Blaise de Montluc est chargé d'exécuter l'arrêt ; il marche sur le Bigorre, tandis que son lieutenant Terride répand la terreur dans le Béarn. Le sire de Terride s'empare de Pau et convoque les états, qui protestent contre l'envahissement du pays.

Château-Observatoire Abbadia
Le cirque de Gavarnie

Mais Jeanne a réuni une armée ; le terrible Montgomery en est le chef, il envahit le Béarn, le reconquiert en quinze jours, et exerce d'affreuses représailles. Maître des dix principaux chefs catholiques qui s'étaient enfermés avec Terride dans le fort Moncade, et qu'il amène à capituler en leur promettant la vie sauve, il les fait poignarder au mépris de la foi jurée. Terride seul échappe, on ne sait comment. Jeanne rentre dans ses États et y rétablit la foi protestante.
Elle commit, comme la plupart des chefs de la religion réformée, l'imprudence de se fier aux avances de ses ennemis ; elle se laissa entraîner à la cour de Charles IX par Catherine de Médicis, qui lui proposait le mariage de sa fille avec le prince de Béarn (depuis Henri IV). Jeanne se rend à Paris, et meurt peu de temps après, empoisonnée, dit-on. « C'estoit, dit Agrippa d'Aubinné, une femme n'ayant de femme que le sexe, l'âme entière aux choses viriles, l'esprit puissant aux grandes affaires, le cœur invincible aux grandes adversités. » Elle fut la mère de Henri IV.
Nous n'avons pas à raconter la vie de ce prince, dont l'histoire appartient moins au Béarn qu'à la France. Rappelons seulement ce qui se rapporte plus particulièrement à son pays natal. Henri rétablit en Béarn la religion catholique, dont sa mère avait proscrit l'exercice public après l'invasion de ses États par les troupes du roi Charles IX. Les états rassemblés à Pau protestent contre l'édit du roi, et de nouveaux désordres ensanglantent le pays. Mais bientôt, après le massacre de la Saint-Barthélemy, Henri révoque l'édit, et vient visiter ses États avec sa femme Marguerite de Valois. Il donne aux Béarnais pour régente sa sœur Catherine, qui réussit à s'en faire aimer.
Devenu roi de France, Henri s'occupa du Béarn, ses premiers sujets au point de leur dire qu'il avait « donné la France au Béarn, et non le Béarn à la France.)) C'est dans ces paroles, comme en beaucoup d'autres, qu'on reconnaît la vérité du jugement de d'Aubigné sur lui :
« C'estoit le plus rusé et madré prince qu'il y eut jamais. Sa mort fut sentie en Béarn plus vivement qu'en' aucun lieu de la France. »
Louis XIII, malgré la résistance des états, réunit la Navarre et le Béarn à la couronne de France, ce que son père n'avait osé tenter. L'opposition fut si vive, que le roi jugea à propos d'aller lui-même à Pau, détruisit l'ancienne organisation du pays, supprima les conseils souverains de Béarn et de basse Navarre, et établit un parlement unique siégeant à Pau. Il laissa cependant au pays ses états, qui, du reste, ne se réunirent plus que pour voter l'impôt.

Château-Observatoire Abbadia
Bayonne

Depuis cette époque, le Béarn n'a plus joué un rôle distinct dans notre histoire. Seulement, au commencement de la Révolution, les Béarnais, inspirés par un étrange esprit de patriotisme local, hésitèrent à nommer des députés l'Assemblée constituante ; ils finirent pourtant par s'y décider, mais continuèrent à montrer un esprit hostile à la Révolution. Chose non moins extraordinaire, aucune réaction violente ne vint, de la part des révolutionnaires, châtier un pays si mal disposé, et le Béarn, qui avait paru songer un moment à se reconstituer en un pays indépendant, se laissa tranquillement enclaver dans le département des Basses-Pyrénée Aux annales du Béarn succède l'histoire du département dans lequel il a été incorporé, et les événements dont il a été le théâtre participent à la grandeur de la nouvelle patrie. Le mot historique « Il n'y a plus de Pyrénées », n'a pas toujours été un oracle de paix depuis l'union des deux branches de la famille de Bourbon. La cour de Madrid manifesta des intentions hostiles contre la Révolution ; mais l'établissement d'un camp au pied des Pyrénées, quelques démonstrations vigoureuses, et l'influence des victoires des armées républicaines sur les autres frontières, imposèrent à l'Espagne sa neutralité à défaut de sympathie. Les Pyrénées furent franchies par les armées de Napoléon Ier qui, pour assurer le succès de son rêve continental, voulait avoir un membre de sa famille sur le trône des héritiers de Philippe V. L'intervention de l'Angleterre venant en aide aux résistances nationales, les Pyrénées virent reculer pour la première fois nos aigles victorieuses. Une sorte de revanche fut prise sous la Restauration. lorsqu'un arrière-neveu de Philippe V, le duc d'Angoulême, alla défendre Ie trône bourbonien menacé par la junte insurrectionnelle de Cadix, se contentant des stériles exploits du Trocadéro. Depuis lors, les échos des Pyrénées n'ont été réveillés que par des bruits de guerre civile et des brigandages que les autorités françaises ont eu à surveiller et à réprimer, mais sans aucune participation directe.
Le mariage de Napoléon III avec une comtesse espagnole ne fut, pour le département, l'occasion d'aucune faveur spéciale ; il y gagna toutefois, au cours du règne, des embellissements et des libéralités pour quelques localités visitées ou affectionnées par l'épouse du souverain.

Le Pays Basque


Château-Observatoire Abbadia
Un site au delà de votre imagination ! C'est le Château-Observatoire Abbadia, lieu enchanteur, dressé sur les falaises abruptes d'Hendaye au milieu d'une lande, construit entre 1864 et 1879 par Viollet-Le-Duc pour Antoine d'Abbadie, ethnologue, géographe, homme de science…

Regio Vascorum, Basclorum, Basconia, Vascitania. Du côté de la France, le pays basque renferme les trois petites contrées du Labour, de la basse Navarre et de Soûle. Le Labour formait avec quelques vallées voisines l'évêché de Bayonne. Il eut des seigneurs particuliers, sous le titre de vicomtes, dans le XI et dans le XIIème siècle. Réuni plus tard à la Gascogne, il entra dans le domaine de la maison de Béarn, et fit accession à la couronne de France par l'avènement de Henri IV. Lors de la création des départements en1790, le Labour fut compris dans celui des Basses-Pyrénées où il forme la majeure partie de l'arrondissement de Bayonne.
La basse Navarre, dont la capitale était St-Jean-Pied de Port, ne formait dans l'origine qu'un canton du royaume de Navarre. Restée seule au pouvoir des rois de Navarre de la maison d'Albret, elle n'en conserva pas moins le titre de royaume, et les rois de France ne dédaignèrent pas de s'intituler aussi rois de Navarre lorsque cette petite souveraineté fut réunie sous Henri IV au domaine de la couronne. En 1790, elle forma le district de St-Palais puis, à l'établissement des préfectures, elle fut partagée entre les arrondissements de Bayonne et de Mauléon.
La Soule, dont Mauléon était la capitale, avait titre de vicomté; elle eut des seigneurs particuliers jusque vers la fin du XIIIème siècle, et fut réunie définitivement à la couronne en 1607.
En1790, elle forma le district de Mauléon qui devint plus tard une sous-préfecture par l'addition d'une portion de la basse Navarre


Pau


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Le Château de Pau

Pau doit son origine à un château bâti par un des premiers princes de Béarn, vers le milieu du XIème; siècle. Ce prince faisait sa résidence à Morlaas ; inquiété par les fréquentes excursions des Sarrasins d'Espagne, qui pénétraient dans ce pays par le passage des Pyrénées, il choisit un endroit propre à la construction d'une forteresse qui servirait à arrêter les courses de ces ennemis audacieux. La partie méridionale de la plaine de Pont-Long lui parut convenable à son projet ; elle appartenait aux habitants de la vallée d'Ossau, qui la lui cédèrent, à condition qu'eux et leurs descendants auraient, pendant la tenue de la cour majora- " (cour souveraine)., la première place au haut de la salle du Château qui y serait construit: On planta trois-pieux sur le terrain choisi pour en marquer les limites, le château fut bâti dans l'endroit où se trouvait le pieu du milieu, et c'est du mot paon, qui en béarnais signifie pieu, que l'on fait dériver le nom du château, ainsi que de la ville qui fut construite après, laquelle ne commença à prendre quelque extension que vers 1464, sous Gaston IV. Ce roi de Navarre étendit l'enceinte de Pau, et la fit entourer de murs et, de fossés ; il fil aussi construire une église et réparer le château. Insensiblement Pau s'agrandit et se peupla. Devenue ensuite la '. capitale du Béarn, le siège d'un conseil souverain, d'un parlement, d'une académie de belles lettres, d'un hôtel des monnaies, el d'autres établissements favorables à la population , cette ville était fort importante et prenait encore de l'accroissement dans les derniers temps de l'ancienne monarchie.. La révolution arrêta la construction des maisons à demi bâties, empêcha d'achever les plans commencés , et suspendit les différents projets d'embellissement.

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Retour du Marché de Pau

La ville de Pau est située à l'extrémité d'un vaste plateau élevé, qui domine une vallée délicieuse où coule le gave de Pau ; les sites qui , l'environnent de toutes parts ; mais surtout au midi, sont admirables ; la perspective des Pyrénées, qu'on aperçoit du château , du pont jeté sur le gave, du parc, de la place Royale, et de plusieurs autres points, est majestueuse; la vue se promène avec plaisir sur la vallée où s'enfonce le gave, sur les prairies dont elle est couverte et sur les riches coteaux qui la bordent ; au delà de ces coteaux s'élève le pic du- midi de Béarn qui, par son élévation, domine les plus bautes montagnes sur la ligne centrale desquelles il se il est placé.
Pau , ancienne capitale du royaume de Navarre, fut le siège d'une cour souveraine el d'un parlement.
C'est une ville pittoresquement bâtie, sur deux collines, et traversée parle ruisseau de Héas et la rivière de l'Ousse, qui se réunissent au gave d'Osseau. On remarque surtout la grande et large rue, longue de 2 kilomètres, qui parcourt cette ville dans toute sa longueur. ; les rues transversales sont très courtes , parce que la ville par elle-même est fort étroite. On y remarque quelques édifices publics, tels que ,1a préfecture, le collège, et de belles habitations particulières, entre autres les hôtels de Gassion et de Jassel. Comme ville parlementaire, elle fut toujours peuplée de gens riches, et l'on trouve dans ses constructions un reste d'opulence que soutiennent encore diverses familles anciennes.

Bayonne


Note
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Anglet est une commune de l’agglomération de Bayonne, qui de nos jours est une grande station balnéaire de la côte Basque. Mais au début du XIXème siècle cette cité n’était qu’un petit port de pêche de médiocre importance. Ce qui fit sa notoriété, c’est une cavité dans un rocher située à sud de la plage, sous le phare de Biarritz et appelée « La Chambre d’Amour »: « La légende est née en pleine période romantique, au début du dix-neuvième siècle. « Dans les temps lointains, Laorens, pauvre et orphelin et Saubade, fille d’un riche cultivateur, s’aimaient. Ils se retrouvaient, en dépit de l’opposition paternelle, dans une grotte, face à l’immensité des vagues. Là, ils faisaient le serment de s’aimer jusqu’à la mort. Un beau jour, l’orage gronda dans le Golfe de Gascogne, et la mer, poussée par le vent du large, monta plus rapidement qu’à l’habitude, emportant les amants. On appela « Chambre d’Amour » la grotte fatale qui attire, aujourd’hui encore, amoureux et curieux. » (rapporté par E. De Jouy dans l’Hermite en province ou observations sur les moeurs ou les usages français au commencement du XIXème siècle.)

Il n'est question de cette ville dans aucun monument romain. La Notice de l'empire indique une ville nommée Lapurdurn, qui a donné son nom au pays de Labour, dont Bayonne était la capitale. Ni les mesures, dont nous sommes dépourvus ni, l'histoire ne prouvent d'une manière certaine que Lapurdurn occupait le même emplacement que Bayonne, quoique cela soit probable, vu la grande antiquité de cette ville. Grégoire de Tours eu parle dans l'accord fait entre les rois Childebert et Goutran.
Le diocèse de Bayonne ne remonte pas au-delà du Xème siècle; il est probable qu'il fut un démembrement du diocèse d'Ascq. Il n'est pas question de Bayonne avant cette époque, et Oihenart, auteur basque, nous apprend que baia-une, en langue vasconne ou basque, signifie port.
Bayonne a eu ses vicomtes particuliers jusqu'à l'année 1193 ; Jean sans Terre s'en empara en1199 ; les Anglais la réunirent au duché de Guyenne sous le règne d'Édouard II. En 1451,toutes les villes de la Guyenne se trouvant comprises dans la capitulation de Bordeaux, elles ouvrirent sans difficulté leurs portes aux Français, à la réserve de Bayonne; les bourgeois de cette ville, très-dévoués à l'Angleterre, déclarèrent que les Bordelais n'avaient rien pu stipuler pour eux, et Charles VII, qui s'était avancé jusqu'à Taillebourg, envoya aux comtes de Dunois et de Foix l'ordre de les investir. Après avoir donné un repos de six semaines à leur armée, ils dressèrent leur camp devant cette ville le 6 août 1451, et le 18août, une brèche étant ouverte, ils commencèrent à parlementer. Dunois, pour les punir de leur opiniâtreté, leur imposa des conditions plus sévères qu'aux autres villes du Midi; il exigea que leur commandant, Jean de Beaumont, frère du connétable de Navarre, demeurât prisonnier du roi, avec tous les gens de guerre, et que les bourgeois lui payassent quarante mille écus comme contribution de guerre. A ces conditions, Bayonne la dernière place que les Anglais occupassent en France, à la réserve de Calais, ouvrit ses portes aux troupes de Charles VII, le samedi21 août 1451.

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Plan de Bayonne

Les Espagnols ont tenté deux fois de s'en emparer par surprise, en 1595 et en 1651. C'est à Bayonne qu'eut lieu, en 1565, la fameuse entrevue où se rendirent le duc d'Albe, muni des pouvoirs du roi d'Espagne, Catherine de Médicis, et le roi de France Charles IX. Là, suivant plusieurs historiens, et notamment suivant le grave de Thou, « On délibéra sur les moyens de délivrer la France des protestants, regardés comme un mal contagieux et on adopta le sentiment du duc d'Albe, qui était celui du roi Philippe, et qui consistait à faire tomber les têtes des principaux chefs, à prendre pour modèle les Vêpres siciliennes, et à massacrer tous les protestants ». Le prince de Navarre, depuis célèbre sous le nom de Henri IV, était pendant cette entrevue, presque sans cesse auprès de Catherine de Médicis qui aimait son esprit et qui ne se méfiait pas de cet enfant. Il entendit une partie des résolutions qui y furent prises, et les rapporta à sa mère, qui en donna avis au prince de Condé et à l'amiral de Coligny. Les chefs protestants prirent des mesures pour conjurer l'orage dont ils étaient menacés. Ils ne se rendirent point à l'assemblée de Moulins, où ils savaient que devait s'exécuter le projet sanguinaire qui fut enfin exécuté à Paris, le 24 août 1572, pendant la nuit affreuse de la St-Barthélémy. Les ordres avaient été envoyés dans les provinces pour continuer les mêmes massacres. Le vicomte d'Orthez, qui commandait à Bayonne, refusa d'être en cette occasion complice des crimes de Charles IX et de sa mère.
Il s'est tenu à Bayonne trois conciles en 315 ou 358 contre les ariens un autre en 442, et un troisième en 529.

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Vue de Bayonne côté port

En 1815,les Espagnols passèrent la Bidassoa au nombre de 15,000,et firent une démonstration sur Bayonne ; il n'y avait pas un soldat dans la place ; les Bayonnais coururent aux armes ; huit cents hommes de garde nationale d'élite occupèrent les approches; trois cents marins, dont quatre-vingts furent organisés en compagnie d'artillerie, armèrent tous les forts: les hommes âgés et les vieillards garnirent le camp retranché et les remparts, tous jurèrent de s'ensevelir sous les ruines de la ville: cette contenance imposa tellement aux Espagnols, qu'ils renoncèrent à leur projet.
Bayonne se glorifie de n'avoir jamais été prise. La devise de Bayonne est : » « Nunquam polluta ».
C'est à Bayonne que, sur la fin du dernier siècle, fut inventée la baïonnette, arme doublement nationale, et par son origine et par l'emploi que les Français savent en faire.
Bayonne est une ville très avantageusement située, à peu de distance de l'Océan, au confluent de la Nive et de l'Adour, qui réunissent leurs eaux sous les murs du Réduit; c'est la seule ville de France qui ait l'avantage d'avoir deux rivières où remonte la marée. La Nive, avant de mêler ses eaux à celles de l'Adour dans le port même de cette ville, la divise en deux parties à peu près égales, désignées sous le nom de grand et de petit Bayonne, réunies par les ponts Mayou et Paneco.Ces deux enceintes sont entourées de beaux remparts flanqués de bastions et de fossés larges et profonds, qu'on peut remplir d'eau à volonté. On y entre par quatre portes.

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Pont sur l'Adour en aval de Bayonne

Le grand Bayonne s'étend sur la rive gauche de la Nive, et renferme le vieux château ; le petit Bayonne se prolonge sur la rive droite de la Nive et la rive gauche de l'Adour, et renferme le château neuf flanqué de quatre tours. Un troisième quartier, que l'on peut considérer comme faubourg de Bayonne, quoiqu'il n'appartienne ni à cette ville, ni même au département des Basses-Pyrénées, est situé sur la rive droite de l'Adour ; il porte le nom de Saint-Esprit, et forme une petite ville du département des Landes, qui communique avec Bayonne par un beau pont de bois, sur lequel on traverse l'Adour. C'est au Saint-Esprit qu'est bâtie la citadelle, qui commande tout à la fois la ville de Bayonne, le port, la campagne et la mer.
Bayonne est une ville riante, bâtie dans le genre espagnol, et présentant un aspect tout particulier et très différent des autres villes de France. Les maisons ont des jalousies et des balcons sur lesquels ou étend des toiles; les boutiques sont sans clôtures, et la grande place ressemble à une place espagnole.
Tout y est animé, gai, et d'une gaieté de bonne humeur; on voit que ce n'est pas une joie passagère, et qu'habituellement les habitants sont d'humeur joyeuse.

Château-Observatoire Abbadia
L'Adour à Bayonne

Cette ville est en général fort bien bâtie. La grande rue où passe la route d'Espagne est large, bien percée et ornée de beaux édifices. Mais toutes les autres rues sont étroites, sans l'être pourtant à l'excès ; ce qui les rétrécit a la vue est la hauteur des maisons élevées de trois ou quatre étages. Ces maisons sont assez bien construites, les unes en pierre, les autres en pans de bois. Plusieurs sont bordées d'arcades qui les embellissent. La place Grammont, qui donne d'un côte sur la Nive, et de l'autre sur l'Adour et le port, est décorée de beaux édifices ; c'est là que sont réunis, avec la douane et la salle de spectacle, tout le commerce, toute l'activité, tout l'agrément de Bayonne. Le seul édifice public remarquable de Bayonne est la cathédrale, bâtie sur une hauteur vers la fin du XIIème siècle ; elle est petite, mais d'une élégante construction gothique.
Les allées maritimes forment une promenade agréable qui ne ressemble en rien à ce qui existe ailleurs en ce genre ; c'est une espèce de jetée plantée d'arbres entretenue et sablée avec beaucoup de soin. L'un des côtés est bordé de jolies maisons peintes de diverses couleurs; de l'autre règne un quai superbe, où viennent s'amarrer les navires, et d'où l'on découvre le Saint-Esprit, couronné par la citadelle.
Au pied est le chantier de construction appelé le Port, et une rangée de chais ou magasins.

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Femmes des Pyrénées Atlantiques

Cette promenade est très fréquentée et offre un aspect charmant par la diversité des costumes que l'on y remarque ; c'est là que l'on peut admirer les aimables Bayonnaises à la physionomie riante aux yeux vifs et agaçants, à la taille élégante, à la tournure gracieuse ; les jolies Basquaises aux tailles sveltes et bien prises, aux figures vives et piquantes, à la démarche facile et légère. Il est rare de trouver dans une grande ville un aussi grand nombre de femmes attrayantes, et c'est avec justice qu'on a dit de Rayonne :

« Jamais cité n'eut plus de belles,
Jamais belles ont réuni
A tant de grâces naturelles
Un art plus simple et plus uni. »


Les femmes sont en effet presque toutes jolies à Bayonne, et généralement dans tout le pays basque. Leur taille est svelte, leur peau blanche, leurs yeux expressifs, qu'ils soient bleus, qu'ils soient noirs, et leur physionomie d'une vivacité charmante. Les environs de Bayonne sont remarquablement beaux, même du côté des landes de Mont de- Marsan ; on y voit des bois, des collines, des rivières, de belles prairies ; le tout dominé par les Pyrénées, qui servent de cadre à ce riant tableau.

Biarritz


Le Château de Chambord
Le Rocher de la Vierge de Biarritz

Ce bourg, situé au bord de l'Océan qui y forme un petit port, sur la route de Bayonne à St-Jean-de-Luz, est bâti dans une situation pittoresque, sur des bancs de rochers qui s'élèvent à plus de 40mètres au-dessus du niveau de lamer. La côte est en cet endroit très enfoncée et la marée y monte très haut les vagues poussées par les vents du nord et de l'ouest, et brisées par les écueils, produisent un fracas épouvantable mais ce mouvement tumultueux entretient aux environs une brise légère, qui rafraîchit l'atmosphère de cette côte dépourvue d'ombrage et de verdure. L'agitation continuelle des vagues a déchiré et creusé les flancs des rochers contre lesquels elles exercent leur fureur. Parmi les grottes nombreuses qu'elles ont formées, celle de la Chambre d'amour est la plus vaste et la plus connue suivant une tradition locale, elle tire son nom du berger Oura et de la bergère Edera son amante, auxquels elle avait offert un refuge amoureux ivres du bonheur d'être ensemble, ces amants ne songeaient pas à la marée, dont les flots s'introduisant avec fureur dans la grotte terminèrent leur existence dans un moment où ils en jouissaient le plus délicieusement. La forme de la Chambre d'amour représente un demi-cercle de 36 à 40 pas de diamètre sa plus grande hauteur, à l'entrée, est de 5 à 6 mètres et cette hauteur diminue graduellement jusqu'au fond de la grotte, où la voûte touche le sol. Au-dessus de l'ouverture croissent une foule de plantes curieuses, telles que le rosier à feuilles de pimprenelle, l'astragale bayonnais, le muflier à feuille de thym, le lin maritime , etc.


Vue générale de Biarritz
Vue générale de Biarritz aujourd'hui
La baie de Biarritz

La baie de Biarritz hier

plus d'un siècle sépare ces deux photos

Biarritz est renommé pour ses bains de mer, que fréquentent assidûment dans la belle saison les habitants de Bayonne. C'est un spectacle charmant d'y voir, à certains jours, arriver des caravanes de baigneurs et de baigneuses qui font la partie d'aller se plonger dans la mer. La manière d'exécuter cette promenade est curieuse : on place sur le même cheval ou mulet, de chaque côté du bât, deux petites chaises ou tabourets sur lesquels, après avoir étendu des tapis plus ou moins élégants, se mettent deux personnes dont le poids s'équilibre au moyen de pierres ajoutées à la plus légère ; l'un des deux voyageurs est le passager, l'autre le conducteur. On trouve de ces équipages, que l'on désigne sous le nom de cacolet, au coin des rues et sur les places publiques de Bayonne; ils y remplacent les fiacres ou les cabriolets de louage, dont on fait usage dans d'autres villes ; ce sont presque toujours de jeunes et jolies Basquaises qui conduisent les cacolets. II n'y a pas à Biarritz d'établissement fixe ; c'est dans une petite anse connue sous le nom de Port-Vieux, sur une belle plage, que l'on se baigne, on y trouve des barques fournies de tout ce qui est nécessaire pour le bain.

Le phare de Biarritz
Le phare de Biarritz

Là, les personnes des deux sexes confondues dans la même enceinte, mettent à leurs joyeux ébats une liberté qui n'est pas un des charmes les moins piquants que présentent les bains de Biarritz. On se baigne aussi dans des trous de rochers qu'on appelle bains d'amour. Nulle part ailleurs, le terrible golfe de Gascogne n'est battu par plus de tempêtes, il est arrivé quelque fois que le mouvement rétrograde des flots brisés par le reflux a emporté  des baigneuses et autant de fois de jeunes et vigoureux baigneurs ont volé à leur secours, mais presque toujours sans succès. Le danger est grand, les exemples sont connus, toutes les mères racontent à leurs filles l'anecdote de la Chambre d'amour et plusieurs autres histoires déplorables ; on écoute, on pleure, et l'on revient aux bains d'amour !

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Vue général de Biarritz

Cette description de la ville de Biarritz ce situe bien avant que l’impératrice Eugénie, digne épouse de Napoléon III, vienne donner à cette ville l’éclat et sa renommé actuelle. Le petit port c’est transformé en une élégante station balnéaire qui attire chaque année des milliers de vacanciers venus de toute l’Europe, viennent faire trempette dans les eaux bleu de l’océan ou admirer la furie des eaux les jours de tempête.
Si le superbe casino qui surplombe la plage attire les passionnés de baccara ou de poker d’autre ne manqueront pas d’aller visiter son musée océanographique qui se situe à l’entrée de la passerelle menant au Rocher de la Vierge.


Oloron-Sainte-Marie


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Vue général de Bayonne

Oloron était une ancienne ville de la Novempopulanie, connue sous le nom à'Iluro ou Elorensium civitas ; elle existait au temps d'Honorius, et sa place est marquée dans la Notice de l'empire et dans l'Itinéraire d'Antonin. Les Normands la détruisirent de fond en comble vers le VIIIème siècle, et elle resta ensevelie sous ses ruines jusqu'à l'époque où Centulle II; vicomte de Béarn, releva les murs de l'ancienne ville, y fil jeter un pont, et bâtit l'église de Ste- Croix (vers 1080). Centulle II y attira des habitants en leur promettant des privilèges ; sept hommes de Campfranc (Espagne) furent les premiers qui l'habitèrent ; il en vint aussi de plusieurs autres parties de l’Aragon : les nuances de cette origine subsistent encore et sont entretenues, à cause du voisinage de l'Espagne, par les mœurs, les alliances, les relations des habitants.
Une charte, concédée par Centulle, déclara exempts de cens, de lods de ventes, de tout impôt et de péage dans la seigneurie de Béarn, tous les individus résidant à Oloron. Cette charte est écrite en béarnais ; ce qui est d'autant plus digne de remarque, qu'à cette époque les souverains de l'Europe n'osaient encore employer dans les actes publics la langue de leur pays. En voici les principaux articles :
« Si quelque habitant veut vendre ses terres ou sa maison à quelqu'un de la cité, il le pourra librement, sans le consentement tant des seigneurs particuliers que du seigneur majeur : et, s'il veut changer de seigneurie, le vicomte sera tenu de le faire conduire sain et sauf hors des limites de la seigneurie.
Si un homme, de quelque lieu qu'il soit, vient s'établir dans la ville, et y réside pendant un an et un jour, le vicomte le défendra contre tout seigneur qui voudrait le réclamer.
Aucun des habitants ne sera tenu de suivre le seigneur majeur à l'armée ou à la chevauchée, hors le cas d'invasion.
Si le vicomte veut faire arrêter un habitant accusé d'un délit, si quelque habitant le cautionne, l'accusé sera libre.
La peine de l'adultère sera, pour les deux coupables, de courir nus dans les rues de la ville.
Le voleur manifeste sera livré au seigneur. Si un voisin est tué par un voisin, le meurtrier payera soixante six sols d'amende, et fera droit au plaignant entre les mains du vicomte. Nul étranger n'attaquera à force ouverte un habitant de l'enceinte de la vile ; et si quelqu'un ose violer cette défense,, il payera au seigneur neuf cents sols et une médaille d'or.
Le vicomte se réserve le droit de vendre les vins et cidre de son crû pendant le mois de mai au plus haut prix courant.
Le vicomte s'engage à ne jamais mener à sa suite, dans la ville, le débiteur d'un habitant, ou tout autre qui pourrait avoir offensé quelqu'un des citoyens , etc. etc. »

La ville d'Oloron est située au sommet et sur le penchant d'une colline, au confluent des gaves d'Ossau et d'Aspe , qui s'y réunissent et forment le gave d'Oloron que l'on passe sur un pont très élevé, avec lequel on communique à la petite ville de Ste-Marie. On trouve sur son territoire deux sources d'eau minérale : l'une porte le nom de Féas, l'autre celui d'Armendiou.

Orthez


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Le Gave de Pau à Orthez. Le gave de Pau, descendu des Pyrénées, tantôt comme un torrent fougueux, tantôt s’étendant et ralentissant son cours, passe à Orthez dans un site tout en beauté.
Le Gave, encaissé dans de pittoresques rocher, s’écoule dans une admirable campagne, et devant Orthez, il passe sous un vieux pont du moyen âge dont la tour de défense, placée au milieu fait le plus merveilleux effet. Du pont l’on aperçoit cinq collines d’où le maréchal de Soult, écrasé par les force supérieures de l’Angleterre et de l’Espagne, du se retirer, en 1814, devant Wellington, après avoir lutté victorieusement contre lui, et l’avoir repoussé à travers l’Espagne jusqu’au Portugal.

Orthez était connu dès le IXème siècle sous le nom à'Orthésium. Vers l'an 1104, Gaston IV, vicomte de Béarn, l'enleva à Navarus, vicomte d'Acqs. Gaston VII y fit bâtir, sur le plan et sous le nom de château de Moncade eu Espagne, un château fort dont la magnificence fut longtemps un objet d'admiration ; c'est dans ce château que fut enfermée par Gaston XV, comte de Foix, la princesse Blanche, fille et héritière des États de Jean, roi de Navarre et d'Aragon; elle y mourut empoisonnée par sa sœur cadette, après deux ans de captivité. Il ne reste plus aujourd'hui que des ruines du château de Moncade, mais ces ruines sont imposantes , et l'on y jouit d'un horizon très-étendu : le peuple le nomme le château de la reine Jeanne, mère dé Henri IV, qui y fit longtemps son séjour.

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Vue général de Orthez

Cette princesse établit à Orthez la religion réformée , qu'elle rendit dominante, y fonda une université pour cette secte, et appliqua à son entretien les biens du clergé catholique. Le territoire, ou plutôt la ville d'Orthez, a été, en l814,le théâtre d'une bataille sanglante, où 20,000 Français, commandés par le maréchal Soult, soutinrent-le choc de 70,000 Anglais, Espagnols et Portugais, commandés par le général Wellington, qui n'acheta la victoire qu'en laissant 15,000 morts sur le champ de bataille. Cette ville est fort agréablement située, sur le penchant d'une colline dont le pied est baigné par le gave de Pau, qui coule en cette endroit dans un lit très-escarpé et sur lequel est jeté un pont gothique très-étroit et d'un aspect pittoresque. Elle est bien bâtie, bien percée, et s’est embellie depuis quelques années de plusieurs .. édifices remarquables , tels que l'hôtel de ville, la halle, dont l'étage supérieur doit servir de salle de spectacle, les fontaines publiques, etc., etc. On y remarque les restes du château de Moncade, ancienne résidence des princes de Béarn, où vécut et mourut Gaston de Foix, surnommé Phébus. De ces ruines, autour desquelles on dispose une promenade, on jouit d'un des points de vue les plus étendus du Béarn. Le pont gothique jeté sur le gave, et surmonté d'une tour en partie ruinée.

Espelette


Le phare de Biarritz
Le phare de Biarritz

En 1059, Aznar, seigneur de Ezpeleta, était l'un des douze ricombres de Navarre. Plus tard les seigneurs suivants balancent entre le roi de Navarre et le roi d'Angleterre, seigneur de Labourd depuis 1193. En 1408, Bertrand de Ezpeleta reçoit du roi de Navarre Charles III la vicomté d'Erro. Une fois les Anglais chassés du Labourd, le roi de France Louis XI érige la seigneurie d'Espelette en baronnie en 1462. La dernière baronne, Juliana, lègue tous ses biens à la paroisse en mourant  en 1694. En 1790, le canton d'Espelette comprenait les communes d'Espelette, Larressore et Souraïde et dépendait du district d'Ustaritz.
En 1794, au plus fort de la Terreur, et à la suite de la désertion de quarante sept jeunes gens d'Itxassou, le Comité de salut public (arrêté du 13 ventôse an II - 3 mars 1794) fit arrêter et déporter une partie des habitants, plus de 4 000 hommes, femmes et enfants d'Ainhoa, Ascain, Espelette, Itxassou, Sare et Souraïde, décrétées, comme les autres communes proches de la frontière avec la Navarre (Espagne), « communes infâmes ». Cette mesure fut étendue à Biriatou, Cambo, Larressore, Louhossoa, Mendionde et Macaye.
Les habitants furent « réunis dans diverses maisons nationales, soit dans le district d'Ustaritz, soit dans celles de la Grande Redoute, comme de Jean-Jacques Rousseau ». En réalité, ils furent regroupés dans les églises, puis déportés dans des conditions très précaires à Bayonne, Capbreton, Saint-Vincent-de-Tyrosse et à Ondres. Les départements où furent internés les habitants des communes citées furent le Lot, le Lot-et-Garonne, le Gers, les Landes, les Basses-Pyrénées (partie béarnaise) et les Hautes-Pyrénées.
Chaque année, le dernier week-end du mois d'octobre donne lieu à la traditionnelle fête du piment d'Espelette. Ce rassemblement autour de ce produit local représente plusieurs milliers de visiteurs locaux comme touristes venant dans ce village pour sa renommée gastronomique.


L'Ile des Faisans

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L'Ile des Faisans


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Les déesses Minerve, Vénus et Junon accueillent Louis XIV, Anne d'Autriche et Philippe, duc d'Anjou en leur présentant la couronne d'Espagne
(Claude Deruet, Allégorie du traité de paix des Pyrénées - 1659

La frontière de la France et de la Biscaye passe au milieu de l'île des Faisans, située dans la Bidassoa, à 4 km de son embouchure. On appelle encore cette île, l'ile de la Conférence. Ce dernier nom lui vient peut-être de l'entrevue pour laquelle s'y rendirent, vers la fin d'avril 1463, Louis XI et Henri IV, roi de Castille, à moins qu'il ne date seulement que du congrès de 1659 entre Mazarin et don Luis de Haro. Ces ministres s'y rendirent au milieu du mois d'août pour jeter les bases de là paix des Pyrénées. Sur la limite des deux royaumes, on avait bâti un pavillon avec deux ailes égales, l'une française, l'autre espagnole. Dans le salon qui les réunissait, deux fauteuils avaient été placés l'un à côté de l'autre, le premier sur la terre de France, le second sur la terre d'Espagne. C'est là que les représentants de Louis XIV et de Philippe IV devaient arriver eu même temps, et s'asseoir en même temps pour traiter. La négociation se prolongea fort longtemps; il n'y eut pas moins de vingt cinq conférences, jusqu'à ce que la paix fût signée le 7 novembre 1659.
C'est aussi dans l'île des Faisans qu'eut lieu, le 6 juin 1660 l’entrevues solennelle de Louis XIV et de Philippe IV, roi d'Espagne, qui donnait sa fille pour épouse au roi de France. Les deux princes s'assirent l'un à côté de l'autre, mais chacun sur son territoire, avec l'Évangile ouvert devant eux. Ils écoutèrent la lecture du traité de paix, rédigé en français et en espagnol, et ils en jurèrent l'observation. Mademoiselle de Montpensier, dans ses Mémoires, nous a laissé la description des fêtes et cérémonies de l'île dès Faisans.
Un monument commémoratif de la conférence de 1659 a été élevé en 1861 sur l'île des Faisans par les deux pays limitrophes.
Le 23 octobre 1940 une rencontre eut lieu entre Adolf Hitler et le général Francisco Franco, ce dernier confirmant le non-engagement de l'Espagne dans la Seconde Guerre mondiale. Depuis le traité des Pyrénées l'îlot est un condominium sous l'autorité à tour de rôle de la France et de l'Espagne, changeant de main tous les 6 mois.



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