Logo Claude
titre

Les Départements de la France

  • Données géographiques

Haut Rhin

dep67

Le Bas-Rhin est caractérisé par la diversité de ses conditions naturelles, la diversité de ses terroirs et la multiplicité de ses productions agricoles. Au cours des siècles, il s'est forgé des traditions agraires qui ont dessiné ses paysages et nourri la réputation de qualité de ses productions agricoles, de son industrie agro-alimentaire et de sa gastronomie. Le département est bordé à l'ouest par le massif vosgien, dont l'altitude s'accroît progressivement du nord au sud. Les collines sous-vosgiennes sont adossées à la montagne. Ce sont des coteaux calcaires propices à la culture de la vigne. Les vins d'Alsace spnt des vins blancs secs très fruité qui sont les vins idéals pour accompagner des plateaux de fruits de mer La plaine d'Alsace s'étend entre les collines sous-vosgiennes et le Rhin. Ce long fossé d'effondrement, d'une largeur moyenne de 25 km, possède une proportion élevée de sols fertiles favorisant la culture du tabac et du maïs.

#
Ancienne carte du Bas Rhin

Le département est formé.de la Basse Alsace et de quelques parties de la Lorraine allemande. Il tire son nom de sa situation sur le cours inférieur du Rhin. Ses limites sont : au nord, le département de la Moselle et la Bavière rhénane ; à l'est, le Rhin, qui le sépare du grand-duché de Bade ; au sud, le département du Haut-Rhin ; au sud-ouest, celui des Vosges ; à l'ouest et au nord-ouest, ceux des Vosges et de là Meurthe. On peut diviser le département en trois régions : les montagnes couvertes de forêts et d'arbres de toute espèce ; les collines plantées de vignes qui donnent des vins de bonne qualité, et la plaine, fertile en toutes sortes de productions.
# Toute la partie occidentale est couverte par la chaîne de montagnes des Vosges, qui s'étend sur une largeur de 10 à 24 kilomètres et dont les sommets sont en général moins élevés que dans le Haut-Rhin : les points culminants ne dépassent guère. 1,365 m. ; leur élévation commune est de 600 à 800 mètres.
Ces montagnes donnent naissance à plusieurs vallées charmantes, dont les plus remarquables sont celles de Katzenthal, où l'on trouve plusieurs mines exploitées : le Jagerthal, vivifié par des fonderies et des forges ; la vallée de Niederbronn, renommée pour ses eaux minérales ; le Barenthal, avec plusieurs usines; le Kronthal, ou l'on voit de vastes carrières ; la riante vallée de la Bruche, arrosée par la rivière de ce nom ;- le Klingenthal , renommé par la beauté de ses sites; la vallée de-Barr, où l'on voit une succession presque continuelle de maisons et d'usines ; la vallée d'Andlau ; le val de Ville, etc.

#
La Carte du Bas Rhin
#
Couple d'Alsaciens

La plaine, qui s'étend en pente douce depuis le pied des-Vosges jusqu'au Rhin, occupe environ les trois cinquièmes de la superficie du département.
Dominée au loin par les montagnes des Vosges, dont des châteaux ruinés et solitaires occupent les cimes, bordée ,dans toute son étendue par un fleuve majestueux , cette plaine offre tour à tour des coteaux agréables, de liants vallons, de riches moissons el de belles prairies, auxquelles succèdent sans interruption de vastes plantations de garance, de tabac, de choux et de légumes, cultivés avec le plus grand soin, disposés avec ordre, presque toujours alignés et tirés au cordeau.
Partout la nature étale ses riches produits, et révèle l'aisance des heureux habitants de cette charmante contrée, où à la beauté des sites, à la diversité du paysage se joignent la santé robuste des hommes el la fraîcheur ravissante des femmes.


Histoire du Bas Rhin


#
Carte du Bas Rhin
Note

Carte d'identité


#
Le Mont Sainte Odile

Haut Rhin
Région : Alsace



Préfecture : Strasbourg
Sous préfectures :
Haguenau
Molsheim
Saverne
Sélestat
Wissembourg

Conseil général
Office département du Tourisme
Archives départementales
Adresse des Offices du Tourisme
Patrimoine des communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

Gentilé : Haut-Rhinois, Haut-Rhinoise
Population : 767 083 hab. (2021)
Densité : 218 hab./km²
Superficie 3 525,17 km²
Subdivisions :
Arrondissements : 4
Circonscriptions législatives : 6
Cantons : 17
Intercommunalités : 16
Communes : 366

Le territoire du département du Bas-Rhin prit, au Moyen Age les noms de Nordgau et de basse Alsace, et fut habité primitivement par une peuplade de la nation celtique. Au temps où César visita cette limite de la Gaule, une partie de la confédération des Médiomatrices, dont la capitale Divodurum (Metz) était située de l’autre côté des Vosges, y avaient formé quelques établissements dont les principaux étaient Argentoratum (Strasbourg), Brocomagus (Brumat), Helvetum (Elle ou Schlestadt), Altitona (Hohenbourg).
Ce n’étaient encore que des bourgades composées d’habitations chétives et dispersées au hasard, mais qui servaient de retraite à des guerriers de haute stature, robustes et infatigables, à ces Belges que César eut tant de peine à vaincre. Les Médiomatrices bravèrent deux fois les armes du conquérant, en 56 et 52 ; mais après la destruction d’Alise et la ruine des efforts de Vercingétorix pour rendre les Gaulois à la liberté, leur soumission fut complète.
Quelques années plus tard, pendant la guerre de César contre Pompée, les passages du Rhin et des Vosges n’étant plus suffisamment défendus, les Germains en profitèrent pour revenir en deçà du fleuve. Les Nemètes et les Triboques, deux des peuples que César avait chassés de la Séquanaise, réussirent alors à s’établir vers Spire et vers Strasbourg dans la basse Alsace qui, séparée jusque-là de la Gaule médiomatricienne par les montagnes des Vosges, le fut bien plus encore, depuis cette époque, par les mœurs et le langage de ses habitants.
Malgré cet établissement des Germains, les Romains restèrent maîtres de l’Alsace ; mais pour se prémunir contre une nouvelle invasion, ils élevèrent sur les bords du Rhin et aux défilés des Vosges des retranchements coupés par des tours élevées et par des camps environnés d’énormes murailles de pierre ; il reste des vestiges de ces travaux gigantesques, et ce n’est pas sans admiration qu’on peut examiner encore le retranchement bâti sur les hauteurs de Hohenbourg et dont la vaste enceinte bien reconnaissable se développe sur un contour de près de quatre lieues.
Aussi, pendant deux siècles, l’Alsace, qui dans la nouvelle division forma la Première Germanie, jouit-elle d’une tranquillité qui ne fut troublée que par la révolte de Civilis (l’an 70 de J. C.). Cette période vit s’élever des villes nouvelles ; les anciennes cités s’agrandirent et devinrent vraiment dignes de ce nom, les institutions romaines apportées en germe avec la conquête se développèrent et donnèrent à une contrée jusque-là barbare les premiers éléments de la civilisation.

Une église de Bretagne
Le mont Sainte Odile

La basse Alsace fut comprise par Auguste dans la Germanie supérieure, puis, par Constantin, dans la première Germanie, et ce fut vers le règne de cet empereur que le christianisme fut apporté en Alsace par saint Materne. A cette époque les fortifications établies sur les rives du Rhin pour arrêter l’irruption des barbares devinrent insuffisantes ; aucune force humaine ne fut plus capable de contenir les peuplades envahissantes. Julien retarda par ses victoires la grande invasion ; il défit en 357 les Lètes aux environs de Strasbourg ; mais après sa mort, les Alains, les Suèves, les Vandales, les Huns, les Francs se jetèrent sur la Gaule.
En 407, lors de la grande invasion de la Gaule par les Suèves, les Vandales, les Alains et les Bourguignons, la plupart des villes de l’Alsace les premières exposées aux hordes envahissantes furent détruites. Argentoratum fut de ce nombre, et la province entière fut enlevée sans retour aux Romains. A partir de ce moment commence pour les deux Alsaces une série de misères qui se continue presque sans interruption dans l’espace de plusieurs siècles. Les ravages, les famines, les épidémies se succèdent et dépeuplent la contrée.
En 451, Attila détruit tout sur son passage. Les Francs ne tardent pas à s’emparer de la première Germanie ; Clovis en mourant laisse à son fils Théodoric cette partie de ses États sous le nom de royaume de Metz ; Clotaire réunit en 558 toute la monarchie franque et lègue à son tour Metz ou l’Austrasie à Sigebert. Les intrigues de la reine Brunehaut agitèrent l’Alsace de 600 à 613.
Clotaire et Dagobert s’efforcèrent d’adoucir par leur présence et leur administration les malheurs de cet infortuné pays. Dagobert laissa en mourant l’Austrasie à Sigebert II ; vers la fin du règne de ce faible roi, l’Alsace fut érigée en duché en faveur d’Athic ou d’Adalric dont la fille Odile, célèbre pour sa piété, fonda près de Hohenbourg le monastère qui porte son nom.
Les victoires de la famille d’Héristal sur les Saxons préservèrent la basse Alsace d’une nouvelle invasion. 06 Louis le Débonnaire comprit le territoire de l’Alsace dans la part de l’empire qu’il assigna à son fils Lothaire au traité de 817. Le partage de Verdun (843) qui fut le résultat de la bataille de Fontenay confirma le fils aîné de Louis le Débonnaire dans cette possession. Sous Lothaire II l’Alsace fut comprise dans la Lotharingie (855).
Ce prince constitua de nouveau cette province en duché et la donna à un de ses bâtards du nom de Hugues ; mais à sa mort, Charles le Chauve et Louis le Germanique se partagèrent ses États par le traité de Mersen (870), et ce fut Louis qui devint maître de l’Alsace. Cependant Hugues le Bâtard s’efforçait de maintenir par les armes son titre de duc ; Charles le Gros s’empara par trahison de sa personne, lui fit crever les yeux et le jeta dans un monastère.
Cet empereur, un instant maître de tous les États de Charlemagne, fut déposé à la diète de Tribur (888), et Arnoul, proclamé roi d’Allemagne, s’empara de l’Alsace, et la donna avec la Lorraine à son fils naturel Zwentibold, auquel les grands et les évêques substituèrent à la mort d’Arnoul, arrivée en 899, le fils légitime de ce roi le jeune Louis, âgé seulement de six ans. Louis l’Enfant fut incapable de lutter contre l’agrandissement du pouvoir féodal, qui prit en Alsace, sous son règne, une extension encore plus grande que dans le reste de l’empire carlovingien.
Charles le Simple disputa aux empereurs allemands la possession de cette province ; elle finit par rester à ces derniers, et aux misères sans nombre qu’avaient occasionnées les guerres dont elle fut à cette époque le théâtre se joignirent les ravages des Hongrois ; à deux reprises, en 917 et 926, ces barbares dévastèrent l’Alsace. L’année même de leur deuxième invasion, l’empereur Henri Ier l’Oiseleur réunit cette contrée à la Souabe et la donna, avec le titre de duché, à Hermann.
L’un des derniers Carlovingiens, Louis d’Outre-mer, essaya encore, mais en vain, de reprendre l’Alsace, cette province demeura définitivement dans la possession des empereurs allemands. A la mort d’Othon III (1002), quatre prétendants se disputèrent l’empire ; parmi eux étaient Hermann, duc de Souabe et d’Alsace ; l’un de ses adversaires trouva un appui dans les populations même de l’Alsace et dans la ville de Strasbourg ; Hermann, pour se venger de ses sujets infidèles, brûla la capitale de son duché et ravagea tout le territoire.
Quelque temps après la querelle des investitures partagea l’Allemagne entre le pape Grégoire VII et l’empereur Henri IV ; Grégoire déposa son adversaire en vertu de la toute-puissance qu’il prétendait s’arroger sur les rois, et Rodolphe, duc de Souabe et d’Alsace, fut élu par les grands de l’empire ; le nouvel empereur reçut de Grégoire une couronne d’or sur laquelle était gravé ce vers : Petra dedit Petro, Petrus diadema Rodolphe.
Mais la bataille de Mersbourg fut fatale à Rodolphe : ce prince y perdit la vie. Henri disposa alors de la Souabe et de l’Alsace en faveur de Frédéric de Hohenstauffen, Lorsque Grégoire avait fait proclamer un nouvel empereur, Henri, par représailles, avait créé un antipape ; ce schisme et les vicissitudes de la guerre détruisirent tellement la religion en Alsace qu’il fallut un missionnaire pour la rétablir.
La peste ravageait alors toute cette partie de l’empire ; les esprits se montrèrent disposés, sous l’influence de ce fléau, à accueillir les exhortations du prêtre Manégold envoyé par le pape Urbain II, les désordres cessèrent et un grand nombre de fondations pieuses datent de cette époque. Frédéric le Borgne remplaça Frédéric de Hohenstauffen comme duc d’Alsace ; son administration fut ferme et prudente. Conrad III, frère de Frédéric, fut appelé en 1130 au trône impérial, et cette élévation des Hohenstauffen donna un nouvel éclat à l’Alsace. Haguenau, construit par Frédéric le Borgne, devint l’une des principales résidences impériales.
Frédéric Barberousse, successeur de Conrad (1152), y fit de fréquents séjours et se plut souvent à chasser dans la forêt voisine qu’on appelait Forêt Sainte ; il donna à l’Alsace pour duc immédiat un de ses fils qui portait, comme la plupart de ses prédécesseurs, le nom de Frédéric.
A cette époque les deux Alsaces avaient pour gouverneurs chacune un comte ou landgrave (land pays, graff, comte), chargés de l’administration de la justice. Ces landgraves ne jouissaient des droits réguliers que sur leurs propres terres, et on appelait de leurs décisions au tribunal de l’empereur. Le règne de l’empereur Frédéric II, fils de Henri VI (1197 -1250), fut pour l’Alsace une époque de calme et de prospérité ; après ce prince, les empereurs conservèrent le titre de ducs de Souabe et d’Alsace ; mais les troubles qui suivirent sa mort portèrent le désordre dans ce territoire.
L’héritier de l’empereur Conradin, fait prisonnier par Charles d’Anjou, fut décapité en 1268. Pendant cette confusion la plupart des grands se rendirent indépendants et les principales villes du Rhin, Strasbourg, Schlestadt, Haguenau, Wissembourg formèrent entre elles une confédération pour les intérêts de leur commerce ; le nom de villes impériales fut donné à la plupart d’entre elles, et bientôt quelques-unes, telles que Strasbourg et Haguenau, acquirent une presque complète indépendance.
Rodolphe de Hapsbourg, qui termina le grand interrègne (1273), visita l’Alsace et lui donna pour landgrave son fils, nommé comme lui Rodolphe ; les troubles que lui-même y avait allumés avant d’être empereur n’en continuèrent pas moins. L’Alsace se souleva plus tard contre Adolphe de Nassau, parvint à le renverser et lui substitua ce fameux Albert Ier sous lequel les cantons suisses conquirent leur indépendance.
L’Alsace favorisa l’insurrection de ces montagnards et une vaste ligue se forma de Porentrui à Seltz. Strasbourg secoua entièrement le joug de l’aristocratie et établit dans ses murs une sorte de constitution républicaine sous la protection de l’empire. Les discordes civiles n’en continuèrent pas moins dans la contrée sous cette nouvelle forme de gouvernement, et il ne fallut rien moins, pour les faire cesser, que l’irruption des bandes anglaises en Alsace après la bataille de Poitiers.
En 1375 un seigneur français, Enguerrand de Coucy, petit-fils d’Albert ler, prétendit faire valoir ses droits à la possession du duché d’Alsace ; il se mit à la tête des bandes d’aventuriers qui ravageaient le pays, et mit les deux landgraviats à feu et à sang. Survinrent ensuite de nouvelles querelles entre l’aristocratie et les habitants des villes ; les campagnes furent dévastées, et cent cinquante villages furent de nouveau détruits.
La paix ne se fit guère qu’en 1429, et fut suivie de la ligue de dix villes, parmi lesquelles Haguenau, Strasbourg, Schlestadt, Wissembourg, Obernheim se trouvent dans cette partie de l’Alsace dont nous nous occupons. Ces cités prirent une part active à la guerre des Suisses contre Charles le Téméraire ; leurs milices assistèrent à la défaite de Saint-Jacques en 1444, et aux glorieuses journées de Granson et de Morat en 1476.
Les guerres occasionnées par la réforme s’annoncèrent par plusieurs soulèvements populaires en Alsace. Ce fut d’abord la ligue du Soulier formée par des paysans qui avaient pris pour devise contre les grands et le clergé : Rien que la justice de Dieu, puis le soulèvement des Rustauds en 1525. Les anabaptistes vinrent ensuite et proclamèrent l’égalité de tous les hommes. On les persécuta, et six cents d’entre eux subirent le dernier supplice.
Le protestantisme fit des progrès au milieu des entraves que l’Église romaine s’efforçait d’apporter à son développement ; Calvin, chassé de Genève, vint en 1 538 à Strasbourg fonder l’Église française réformée. Les troubles religieux furent le premier prétexte de cette guerre de Trente ans, qui devint européenne.
L’Alsace eut sa part de désordres et de misères pendant cette période ; les détails qui la concernent trouveront leur place à l’histoire du Haut-Rhin. Cependant, il faut dire qu’en 1637, le duc de Saxe-Weimar battit près de Strasbourg l’armée impériale. Les deux landgraviats furent conquis et cédés à la France par la paix de Westphalie ; ils se soulevèrent à plusieurs reprises, et leur possession eut besoin d’être confirmée par les victoires de Condé et de Turenne.
Strasbourg seul avait conservé sa liberté ; elle la perdit après le traité de Nimègue, en 1679. Malgré sa réunion à la France, l’Alsace resta allemande jusqu’en 1789. La révolution, qui assurait à tous les cultes une égale protection, fut généralement accueillie avec faveur dans les deux landgraviats ; quelques soulèvements furent rapidement comprimés, et les départements du Haut et du Bas-Rhin défendirent généreusement leurs frontières contre l’armée prussienne.
Le Bas-Rhin vit passer Moreau, et Kehl et Huningue furent le premier théâtre des opérations de ce général lorsqu’il lit la célèbre campagne d’Allemagne. L’Alsace se distingua en 1814 par sa fidélité à l’empereur ; en 1815, Rapp, presque sans soldats, fit soutenir aux habitants de Strasbourg un blocus de trois mois.
L’industrie s’y développa cependant, et à la fin du XIXème siècle, le département du Bas-Rhin est l’un des premiers parmi les départements manufacturiers de France.

Strasbourg


La petite France
La petite France

C’est aux environs de 1300 av. J.-C. que date l’installation durable de peuples protoceltes. Vers la fin du IIIème siècle av. J.-C. le site est devenu une bourgade cette du nom d’Argentorate, dotée d’un sanctuaire et d’un marché. Grâce à d’importants travaux d’assèchement, les maisons sur pilotis cèdent leur place à des habitations bâties sur la terre ferme.
Les Romains arrivent en Alsace en 58 av. J.-C. et s’installent sur le site de Strasbourg. En 12 av. J.-C. Le général romain Nero Claudius Drusus, frère de Tibère, y fait construire un camp militaire sur l’emplacement d’une forteresse gauloise. Le nom de la ville est romanisé en Argentoratum. C'était alors un camp militaire fortifié positionné sur le limes du Rhin faisant partie des castella Drusi, les forts de Drusus. Il abrite dans un premier temps une aile de cavalerie, l'Ala Petriana Treverorum. Au fil du temps, la ville va prendre de l’importance. Le camp est agrandi et les fortifications en bois cèdent leur place à un mur en pierre. La ville abrite la IIème légion puis, en 88 la VIIIème légion Auguste. Promue au rang de colonie militaire, Argentorate est déjà un carrefour commercial important. Aux alentours de l’an 20 la population est estimée à près de 10 000 habitants, armée romaine incluse. La ville reste néanmoins essentiellement militaire et donc totalement dépendante de cette activité. Au cours des IIème et IIIème siècles, avec l’agrandissement de l’Empire romain, Argentoratum va servir de base de repli pour les troupes romaines installées en Germanie. Mais en 260, les légions quittent la Germanie et Strasbourg redevient une ville frontière.
En 355, la ville est saccagée par les Alamans. Le césar Julien reconquiert la ville en 357 après une victoire décisive sur les Alamans lors de la bataille de Strasbourg. Mais en 406 les Germains envahissent à nouveau la Gaule puis, en 451, la ville est complètement détruite par Attila

Note

Pogrom de Strasbourg


#

Le Pogrom de Strasbourg est le massacre par des habitants de Strasbourg de plus de 900 des 1 884 habitants juifs de la ville le 14 février 1349, jour de la Saint-Valentin. Ils furent accusés d'avoir empoisonner les puits lors de la grande épidémie de peste qui ravagea l'Europe au XIVème siècle Il est connu aussi sous la désignation de massacre de la Saint-Valentin.
Dès le printemps 1348, de nombreux pogroms se produisent tout d'abord en France faisant des milliers de victimes parmi la population juive, puis à partir de novembre, par la Savoie, ils se propagent à de nombreuses villes du Saint-Empire, en particulier de Rhénanie. En janvier 1349 des pogroms ont lieu à Bâle et à Fribourg-en-Brisgau où les Juifs sont envoyés par centaines au bûcher, et le 14 février, c'est au tour de la communauté juive de Strasbourg d'être anéantie.
A Strasbourg, cet événement tragique est étroitement lié à la révolte des corporations de métiers qui se déroule cinq jours auparavant et qui renverse le pouvoir en place depuis 1332, composé de riches bourgeois dont le juge Sturm et Conrad Kuntz von Winterthur, les deux stadtmeister (équivalents au maire de la ville) et Pierre Schwaber, l'ammeister (chef des corporations de métiers), qui garantissaient jusqu'alors une protection aux Juifs de la ville. Les artisans, aidés par une grande partie de la population, se sont insurgés plus particulièrement contre Schwaber, jugeant son pouvoir trop important, et sa politique envers les Juifs trop favorable

les caneaux de Strasbourg
Promenade sur les caneaux de Strasbourg

Elle est restaurée sous le nom de Strateburgum en 496 par les Francs qui favorisent le développement de la ville, après la conversion de Clovis au christianisme. En effet, Argentorate est l’une des rares villes de la région à être le siège d'un évêque, véritable gouverneur de l’époque. En cette période de paix, la ville se développe à nouveau. Les évêques successifs étendent leur pouvoir dans toute l’Alsace. Dès le VIème siècle, sous l’impulsion de l’évêque Arbogast de Strasbourg, une première cathédrale et un couvent sont édifiés. Vers 720, la première abbaye est construite à la demande du duc d’Alsace Adalbert. La majorité des travaux d’urbanisme étaient alors effectués par les moines qui, par ailleurs, soignaient les malades et travaillaient la terre.
Sous l’ère mérovingienne, Strasbourg devient ville royale mais reste de taille très modeste. Au VIIIème siècle, la ville compte 1 500 habitants. Les activités sont essentiellement agricoles mais on exporte déjà du vin, du blé et du bois de chêne vers l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Angleterre et la Scandinavie. En 842, la ville accueille Charles le Chauve et Louis le Germanique qui s’allient contre leur frère Lothaire pour le partage de l’Empire légué par leur grand-père Charlemagne et prononcent les serments de Strasbourg, le plus ancien texte rédigé en langue romane qui est ancêtre du français et en langue tudesque langue à l'origine de de la langue l’allemande. À l’issue de ce conflit en 843, le traité de Verdun attribue Strasbourg à Lothaire. Mais peu après sa mort, en 870, la ville revient à la Louis le Germanique. Strasbourg obtient alors le droit de justice et celui de battre monnaie.

Le Château de Chambord
Couché de soleil sur la flêche de la cathédrale Notre Dame de Strabourg

En 962, Otton le Grand fonde le Saint-Empire romain germanique et s’appuie sur l’Église en lui octroyant des pouvoirs temporels forts. Strasbourg va alors connaître une période d’expansion : une nouvelle enceinte fortifiée est construite vers 1100 et un premier hôpital voit le jour.
En 1160 on décide de remplacer la cathédrale Wernher du nom de l’évêque qui demanda sa construction, qui est pourtant de dimensions imposantes, par un édifice grandiose. En seulement deux siècles, la ville passe de 3 000 à 10 000 habitants et devient l’une des plus grandes villes du Saint-Empire.

La Maison Kammerzell

La Maison Kammerzell, véritable joyau dans la ville, cette maison a fait les riches heures de plusieurs générations de marchands. Au XVème siècle, on tenait boutique sous les arcades de son rez-de-chaussée en pierre de taille. Les colombages richement sculptés qui ornent les étages supérieurs datent de 1589.

À partir de 1228, les quartiers maraîchers font à leur tour partie intégrante de la cité. De nombreux couvents sont édifiés et plusieurs églises reconstruites. Les franciscains arrivent en 1222 et s’installent sur l’actuelle place Kléber. Les dominicains s’implantent deux ans plus tard sur le site du temple neuf.
Le Finkwiller, le quai des bateliers, la rue des bouchers ou la rue d'or témoignent des nombreuses corporations présentes à l'époque et indispensables à la vie quotidienne des Strasbourgeois. Ces axes étaient entourés d’une enceinte fortifiée qui sera agrandie aux XIIème et XIIIème siècles. Le système défensif des ponts couverts est édifié. Les quatre tours actuelles faisaient partie des remparts qui comptaient 80 tours et étaient reliées par des ponts couverts d'une toiture en bois, disparue au XVIIIème siècle. Elles abritaient les corps de garde mais servaient aussi de prison. En 1201, Philippe de Souabe élève Strasbourg au rang de ville libre sous l’impulsion de riches seigneurs alsaciens. Peu après, en 1220, naît le conseil municipal. Il est alors chargé de fonctions jusque-là attribuées au clergé, notamment l’administration et la justice. La bourgeoisie acquiert une autonomie remarquable vis-à-vis du pouvoir épiscopal. Mais en 1260, Walter de Geroldseck est élu évêque de Strasbourg et exige qu’on lui restitue les pleins pouvoirs. Très vite, une guerre éclate entre les Strasbourgeois et l’armée épiscopale. En 1262, le prélat est vaincu à la bataille de Hausbergen, par les troupes strasbourgeoises, bien aidées par Rodolphe Ier du Saint-Empire.

Une façade de Strasbourg
Une façade de Strasbourg

Strasbourg tombe alors entre les mains des plus grandes familles nobles de Strasbourg : les Zorn et les Mullenheim. Les rivalités incessantes entre ces deux familles, ainsi que le mépris des nobles à l’égard des bourgeois finissent par agacer, et en 1332 une guerre civile éclate. Le pouvoir revient alors à la classe marchande.
Au milieu du XIVème siècle, la peste envahit toute l’Europe et atteint Strasbourg. Comme dans de nombreuses villes, les juifs sont accusés d’avoir empoisonné les puits. Pierre Swarber, l’ammeister de Strasbourg, tente de protéger les juifs de la ville ordonnant notamment qu’une enquête soit menée. Mais le 9 février 1349, lui et la plupart de ses alliés sont bannis de la ville. Le 13 février de cette même année, près de 2 000 juifs sont brûlés vifs à l’endroit de l’actuelle rue Brûlée


Haguenau


Village fleuri d'Alsace
Village fleuri d'Alsace

La ville a été fondée par Frédéric de Hohenstaufen, dit le Borgne, père de Frédéric Barberousse, sur une île de la Moder vers 1115. En 1164, son fils Frédéric Ier, dit Barberousse, empereur du Saint-Empire romain germanique, rédigea la charte de Haguenau, qui octroyait à la cité un certain nombre de droits et privilèges, et fit du château une des résidences impériales de la dynastie des Hohenstaufen. En 1189, il part de Haguenau pour la 3e croisade non sans avoir auparavant fondé un hospice pour les pèlerins, l'église actuelle de Saint-Nicolas. Il se noie en passant à gué une rivière d'Asie Mineure. Ses successeurs Henri VI et Frédéric II firent de nombreux séjours dans le château. C'est là qu'eut lieu une des auditions de Richard Cœur-de-Lion devant le tribunal impérial présidé par Henri VI. À la disparition de la dynastie, la résidence fut délaissée.
Durant le grand interrègne (1250-1273), les bourgeois de la ville obtiennent de nombreux droits. Petit à petit, ils se gouvernent eux-mêmes et obtiennent la moitié de la propriété de la forêt. C'est l'origine du statut juridique de la forêt actuelle : l'indivision.


Bateau de croisière sur le Rhin
Bateau de croisière sur le Rhin

Rodolphe de Habsbourg à partir de 1273 remet de l'ordre dans les possessions impériales et fait de Haguenau la capitale du grand bailliage regroupant 45 villages et 10 villes. L'administration se loge dans un ensemble de bâtiments à côté de l'ancienne résidence impériale transformée en atelier municipal. Seule subsiste la chapelle impériale où les Staufen mettaient en sûreté les insignes impériaux et les grandes reliques lorsqu'ils résidaient au château. En 1354, son rang de chef-lieu fait d'elle la capitale d'une ligue urbaine qui réunit les dix villes impériales d'Alsace. Cette association avait pour but de défendre les droits des villes face aux grands seigneurs à qui l'empereur, toujours en manque d'argent, était obligé de mettre les villes en gage.
Elle perd, selon l'interprétation qui est faite par les Français du très ambigu Traité de Münster, son statut de ville impériale en 1648. Or, avec les villes de la Décapole, Haguenau ne l'entend pas de cette oreille, dans la mesure où ce traité garantit également aux villes leur immédiateté d'Empire. Malgré de lourdes pertes, sa population est réduite des 2/3, Haguenau veut résister et rester une ville impériale indépendante. Un nouveau traité en 1676 donne définitivement la souveraineté au roi de France. En 1677, Louis XIV décide de soumettre la Décapole par la force. La population réduite à quelques centaines de personnes est chassée avec interdiction de revenir. La ville est incendiée en janvier une première fois et en septembre à l'exception des églises par les troupes de son général Montclar. La population est autorisée à revenir dans la ville qu'en juillet 1678. Jusqu'en 1715, Haguenau ne connaît que la guerre.


Molsheim


Note

Le pétrole de Pechelbonn


# #

C’est en 1740, qu’Antoine Lebel, industriel d’origine Suisse crée dans la ville de Pechelbronn, en Outre Forêt, région naturel de l’Alsace, la première société pétrolière du monde pour exploiter le gisement de pétrole.
Connu dès le Moyen-Age, le gisement de Pechelbronn exportait sa « graisse », employée comme lubrifiant pour les roues des chars, mais également utilisé comme baume cicatrisant et comme produit antiparasitaire !
L’Institue Française du Pétrole pris possession des lieux en 1919. En 1926 la raffinerie située à proximité employait plus de 3 000 personnes. Détruite le 3 août 1944 par un bombardement, elle fut reconstruite après la guerre et ferma définitivement ses portes en 1970.
Aujourd’hui le site abrite un musée du pétrole.

La première mention de Mollesheim n’apparaît que vers 820, dans un acte de donation de vignes de l’évêque Adeloch, en faveur du Chapitre de Saint-Thomas. Le sarcophage de l'évêque Adeloch se trouve en l'église Saint-Thomas de Strasbourg. En 1219, l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen accorde à la ville plusieurs droits et franchises et en 1263 la cité est déjà entourée d'un premier mur d'enceinte qui lui confère quasiment la qualité de ville dans le sens médiéval. Parce que les évêques de Strasbourg y possédaient des biens, il en résulta des conflits entre eux et les empereurs germaniques, querelle qui se termina en 1308, au profit de l’évêque Jean de Dirpheim L'évêque Jean Ier, fit agrandir le premier mur d’enceinte en 1318 et y bâtit un château. Cet évêque mort en 1328, fut inhumé dans la chapelle de l'hôpital qu'il avait fondé, à l'emplacement duquel fut construite l'église des Jésuites, actuelle église paroissiale de Molsheim.


Maison alsacienne
Maison alsacienne

En 1354, l'empereur Charles IV rendra visite à l'évêque Berthold. Après les victoires de la ligue helvétique de 1386 à 1388, la féodalité, pour se dédommager de ses défaites en Suisse, porta la guerre dans d'autres pays. Le comte palatin Robert ravagea l'Alsace et Molsheim fut de nouveau incendié en 1388. En 1415 l'évêque Guillaume de Dietsch y fut arrêté par le Grand Chapitre, secondé par la ville de Strasbourg, parce qu'il avait aliéné un grand nombre de domaines et revenus de l'évêché. En 1573 l'évêque Jean IV établit une monnaie. Dans la même année (selon d'autres en 1560), les chanoines catholiques de Strasbourg quittèrent Molsheim.
La magistrature se composait autrefois d'un prévôt, de quatre bourgmestres et de huit conseillers. La famille noble de Kember porta le nom de Molsheim. Pendant l'empire, Molsheim fut le siège d'une sénatorerie. Plus tard, l'évêque de Strasbourg, Lepappe de Trévern, y établit une école des hautes études ecclésiastiques qui fut ensuite transférée à Marlenheim, où elle resta jusqu'à la mort de cet évêque.
En 1580 Laurent Gutjahr, abbé d'Altorf, acquiert à Molsheim une propriété. Ainsi les bénédictins, déjà établis depuis le XIe siècle à Altorf, village non fortifié, vinrent se réfugier derrière les remparts de Molsheim. En 1580 les Jésuites fondèrent une école à Molsheim que l'évêque Léopold d'Autriche transforma en académie en 1618, année de consécration de l'église des jésuites (actuellement église paroissiale). La clé de voute de la chapelle latérale sud représente les armoiries de l'archiduc Léopold d'Autriche. Cette académie atteignit très vite une grande renommée comme en témoignent les nombreux ouvrages qui y furent imprimés. Le chancelier de cette académie fut Christoph von Heyden en 1619. Adam Contzen avait le titre de vice-chancelier de l'académie; il était secondé par Josse Coccius, Étienne Ruid, Henri Reffay, tous les quatre jésuites. En 1701, Louis XIV transféra l'Académie à Strasbourg et laissa à Molsheim un collège. Lors de la suppression de la maison des Chartreux à Strasbourg en 1591, les religieux de cet ordre se retirèrent également à Molsheim et y bâtirent un couvent, dont les magnifiques vitraux furent en partie détruits pendant la Révolution; les autres furent transférés à Strasbourg. La chartreuse de Molsheim fait l'objet d'un important travail de restauration (chantier de bénévoles). En 1592, à la mort de l'évêque Jean de Manderscheid, un conflit opposa les chanoines catholiques de Molsheim aux chanoines protestants de Strasbourg. La lutte entre le prince Jean Georges de Brandebourg et le cardinal de Lorraine au siège épiscopal de Strasbourg, eut des suites funestes pour Molsheim. Cette période est appelée la Guerre des évêques. En 1605 les magistrats de Strasbourg chassèrent les chanoines de la cathédrale qui vinrent trouver refuge derrière les fortifications de Molsheim. En 1657, après de longues tractations, les Capucins vinrent aussi s'installer à Molsheim. Ils construisirent un couvent et une église, mais toutes ces constructions ont disparu. Les capucins, un ordre mendiant, assuraient leur subsistance en allant confesser, prêcher, remplacer les curés. C’est ainsi que la cité épiscopale devint au début du XVIIe siècle le centre de la Contre-Réforme en Basse-Alsace. Les religieux de Molsheim s’employèrent à combattre la « nouvelle doctrine » par la prédication, l’enseignement et la formation de jeunes prêtres.


Saverne


#

Dès l'Antiquité, les hommes ont su profiter de ce passage rétréci, étranglé, où les Vosges se réduisent à un saut abrupt. Les romains l'ont naturellement inclus dans leur système de communications. Pour surveiller le passage, il faut un fort ; pour assurer les services, il manque les relais, car la côte de Saverne est fort rude.
Ainsi naît, au pied de la côte, au débouché de la Zorn dans la plaine, une petite ville fortifiée, groupée autour de trois relais, trois auberges : Très Tabernae, Saverne.
Aux époques carolingiennes, l'importance de Saverne est capitale ; la ville est alors propriété de l'évêché de Metz, avant d'échoir aux nouveaux ducs de Souabe et d'Alsace, les Hohenstaufen.
Au XIIIème siècle, la ville est donnée à l'évêché de Strasbourg. En 1417, l'évêque Guillaume de Diest se brouille avec le Magistrat de Strasbourg, qui a depuis longtemps échappé à sa tutelle, et vient s'installer avec l'administration épiscopale dans la ville. Il s'en est fallu peut-être de peu que Strasbourg perde son rang et que l'évêque d'Alsace soit évêque de Saverne, d'autant plus qu'un siècle après la cathédrale elle-même est confisquée par la ville passée à la réforme et vouée au culte protestant ! Quoi qu'il en soit, Saverne devint par ce fait capitale du domaine épiscopal, qui s'étendait jusque vers Thann au sud et en pays de Bade.
La ville s'agrandit alors considérablement. Les évêques furent de grands bâtisseurs et la dotèrent de beaux monuments ; notons particulièrement l'agrandissement des châteaux et de l'église paroissiale, par Guillaume de Diest (1394-1439), le comte palatin Robert de Bavière (1440-1478) et son successeur Albert de Bavière (1479-1506). En 1444, les Armagnac du dauphin Louis épargnent Saverne, mais en 1525, éclate la guerre des paysans. Ceux-ci se réfugient à Saverne ; conscients de leur infériorité en nombre et en équipement et trompés par les promesses qui leur ont été faites, ils décident de se rendre, et à peine ont ils quitté la ville que les soldats du duc Antoine de Lorraine, malgré, dit-on, son ordre de les laisser aller, les massacrent. 20 000 rustauds périrent en ce jour. Une effroyable boucherie, qui répond à celles commises par les paysans révoltés dans toute la région. # La guerre de Trente ans allait gravement toucher la ville, du fait justement de sa position sur la route devenue stratégique du col. Les Pandours du baron de Trenck mirent la ville au pillage et laissèrent un tel mauvais souvenir dans la région qu'on qualifiait de pandour toute personne brutale, violente ou sans éducation. "Wilder pandur"...
En 1634, la ville s'était pourtant placée sous protection française. Pourtant. les traités de Westphalie laissèrent à l'empire l'évêché de Strasbourg, avec Saverne. Le roi de France y laissa néanmoins une garnison et se réserva le privilège de faire passer ses troupes sur son territoire. Il fallut attendre encore trente-deux ans pour que la ville devienne française.
Les princes-cardinaux de Rohan installèrent ici leur cour, bien que la cathédrale et la ville soient réconciliées avec le catholicisme. On leur doit la construction d'un palais impressionnant qui reste le chef-d’œuvre de la ville.

#

En 1779, le château construit par le prince de Furstenberg disparut dans un incendie. Le dernier représentant de cette "dynastie" de cardinaux-évêques de Strasbourg, Louis-René de Rohan-Guémené, ceignant la mitre cette même année décide de le remplacer par une nouvelle construction. Il y commet l'architecte Salins de Montfort.
C'est ainsi que naît cette superbe façade, longue de 104 mètres, célèbre par ses huit colonnes. Un parc de 400 hectares s'ouvrait devant elle. Une immense majesté se dégageait de l'ensemble, bien digne de la fière devise des Rohan : "Roi ne puis, Prince ne daigne, Rohan suis" Au XIXème siècle, la ville s'industrialise. Le canal de la Marne au Rhin la traverse (et ampute malencontreusement le parc du palais des Rohan) avant d'aborder la vallée de la Zorn ; et la voie ferrée Strasbourg--Paris, achevée en 1850, y fait étape. Ni l'un ni l'autre ne peuvent franchir le seuil de la côte de Saverne et devront remonter la vallée de la Zorn et recourir au tunnel. Si la voix ferrée monte doucement à flanc du vallon, le canal ne peut l'imiter qu'au prix d'innombrables écluses, dont une partie sera supprimée par la mise en service dans les années 1960 d'un ascenseur à péniches unique au monde.
A la Révolution, la ville se rendit propriétaire du palais puis en 1852 l'offrit à Napoléon III. Celui-ci lui fit ajouter les deux ailes et en réaménagea l'intérieur. Le fronton donnant place du château date de cette époque ; il est dû à J. Droz. De 1873 à 1945, le château servit de caserne, puis il fut rendu à la ville.


Selestat


Note

Château du Haut-Kœnigsbourg

# #

Dominant de sa haute silhouette la plaine d'Alsace avec à ses pieds le vignoble Alsacien, le châteaux du Haut-Kœnigsbourg est un des lieux incontournable lorsque l'on se promène en Alsace.
Tout d'abord appelé Staufenberg, le site comprend des fortifications dès 1147 qui permettent de surveiller la route d'Alsace du Nord au Sud et l'un des axes principaux d'Est en Ouest, il appartient alors à Frédéric de Hohenstaufen, futur empereur du Saint Empire Romain Germanique. Le nom de Koenigsbourg (château du roi) apparaît en 1192.
Au XIIIème siècle, le château passe aux famille des Ratsamhausen et des Hohenstein. Devenu un repère de chevaliers brigands, le château est conquis et incendié en 1462 par une coalition regroupant Colmar, Strasbourg et Bâle.

Les restes du château du Haut Koenigsbourg sont alors confiés à la famille des Thierstein en 1479, qui le reconstruisent et l'adaptent à l'artillerie. A l'extinction de la famille des Thierstein en 1517, le château n'est plus entretenu et se délabre petit à petit
. Les fortifications ne résisteront pas aux Suédois, qui le capturent et l'incendient en 1633 lors de la guerre de Trente Ans.
Le château est alors laissé à l'abandon. En 1899, le château est offert à Guillaume II de Hohenzollern, Empereur d'Allemagne (la région est alors allemande). L'empereur veut faire de ce château un symbole de la grandeur de l'Allemagne et décide la restauration du château du Haut Koenigsbourg.
La restauration est confiée à Bodo Ebhardt qui reconstruit le château tel qu'il était à l'époque des Thierstein (malgré quelques libertés prises ou erreurs). Le château du Haut Koenigsbourg est inauguré en mai 1908.
A la fin de la première Guerre Mondiale, le château devient bien national français.


Les ruines du château de Kintzheim
Les ruines du château de Kintzheim

La légende raconte que la ville a été fondée par le géant Sletto, ou Schletto (d'où le nom allemand de Schlettstadt), qui aurait creusé de ses propres mains la vallée du Leberthal. La première trace écrite remonte au VIIIème siècle mais le site faisait alors partie du village de Kintzheim. L’expansion de la ville débuta au XIème siècle lorsque Hildegarde de Buren, mère du premier des Hohenstaufen, grand-mère de l'empereur Frédéric Barberousse, y fonda une église occupée à partir de 1094 par des moines de Conques qui vénéraient Sainte Foy. Ce prieuré dirigea la ville jusqu’à ce que Frédéric II de Hohenstaufen accordât le statut de ville libre à Sélestat en 1217.
Le pouvoir passa dès lors mais progressivement aux bourgeois. Les commerçants et les Sélestadiens firent construire à quelques mètres de l'église romane Sainte Foy l'église paroissiale Saint-Georges. Cette église style gothique flamboyant fut construite entre 1220 et 1500. Sélestat prospérait et devient membre de la Décapole en 1354 et jusqu'en 1679, agrandit ses fortifications, reçut des ordres monastiques et faisait du commerce.
En 1521, à Sélestat, il est mentionné pour la première fois le sapin de Noël ou arbre de Noël ou encore arbre du Christ. Le document est exposé à la Bibliothèque Humaniste. Il s'agit d'un livre de comptes datant du 21 décembre 1522 et venant des archives de la ville.
La Renaissance marqua la période glorieuse de la ville qui devint une capitale de l’humanisme. Son école devint célèbre dans toute l’Europe. La Réforme, la Guerre des Paysans, qui agitait alors le Sud du Saint Empire, et celle de Trente Ans marquèrent le déclin de Sélestat.
La ville fut prise par les Suédois en 1632, occupée par les Français en 1634 et officiellement annexée par Louis XIV avec les autres villes de la Décapole à la Paix de Nimègue en 1678. Elle fut entretemps fortifiée par Vauban et l'ingénieur Jacques Tarade en 1674. Sélestat devint ville garnison de l'armée française, vit tous ses privilèges de ville libre disparaître et son nom francisé.
La ville subit deux sièges par les Allemands en 1814 et 1815 et fut à nouveau assiégée en 1870 lors de la guerre franco-prussienne. Suite à la défaite de Napoléon III à Sedan, comme toute l'Alsace et une partie de la Lorraine (le département de la Moselle actuel), Sélestat fut reprise par les Allemands à partir de 1870.


Wissembourg


#
Plan de Wissembourg
Note

La Cour de Marie


# #

La bourgade de Hatten, situé à une trentaine de kilomètres de Strasbourg abrite une musée originale dénommé « La Cour de Marie » qui retrace la vie dans les bourgades depuis les années 1920, avec ses collections de tracteurs, de poupées, de vieux objets, en bref, un musée mettant à l’honneur un certain art de vivre du XXème siècle. Vous y trouverez également une épicerie de produits du terroir alsacien. Il y a même la reconstitution d’un salon de coiffure comme il existait dans les années 50.

Wissembourg a été fondée voici 13 siècles par les moines bénédictins qui y bâtirent une abbaye. Cette abbaye se développa pour devenir au cours des siècles suivants la plus importante de la région. Son rayonnement exceptionnel la fit connaître auprès de tous les souverains.
En 868, un moine franc de basse Alsace, Otfried, écolâtre à Wissembourg, donne une version rimée des Evangiles (15.000 vers) en langue franco-tudesque. Ce poème intitulé "Le Christ" a été capital pour la formation de la langue allemande. Ce moine est représenté en bas-relief sur la façade de la Grange aux Dîmes.
Vers 1070 est réalisé le vitrail "le Christ de Wissembourg", plus vieux vitrail figuratif intact du monde, découvert à Wissembourg en 1880, il est actuellement exposé au Musée de l'Oeuvre Notre Dame à Strasbourg.
Le village se développe autour de l'abbaye et grâce à sa prospérité devient bourg et s'entoure d'enceintes. Les abbés construisent des châteaux aux quatres points cardinaux.
La ville adhère à la Ligue des Villes Rhénanes en 1254 et fait partie de la Décapole en 1354, l'alliance des dix villes libres alsaciennes. Les Wissembourgeois eurent souvent à pâtir des pillages et privations dus aux guerres et aux brigands. Le plus connu d'entre eux, Jean de Drott, comte Palatin, l'est sous le nom de Hans Trapp, figure légendaire des Noëls alsaciens.
La ville passe à la Réforme en 1522 lorsque le curé de la paroisse St. Jean appelle le prédicateur Martin Bucer à ses côtés. Après le traité de Westphalie, qui plaça la ville sous la souveraineté française, Wissembourg eut le privilège d'accueillir le Roi exilé de Pologne, Stanislas Leszczynski. Sa fille Marie y apprit la demande en mariage de Louis XV, mariage proclamé à l'église St.Jean en 1725.
Les Wissembourgeois souffrent beaucoup des guerres et représailles. Conflits entre l'abbaye et l'électeur palatin, guerres de religion des XVIème et XVIIème siècles, la ville est ruinée par les pillages et les privations. Les troupes françaises, impériales, suédoises, autrichiennes, wurtembergeoises se succèdent.
La bataille du 4 août 1870, décisive pour le sort du Second Empire, fait rage au Geisberg où la division Abel Douay succombe sous le nombre des Allemands. Les combats de la libération de 1944-45 n'épargnent pas non plus Wissembourg qui est libéré une première fois en décembre 1944, les alliés reperdant le terrain jusqu'au 18 mars 1945.
La suppression des frontières, dernière manifestation en date de la construction de l’Europe, a redonné à Wissembourg un rôle régional important et propose un nouvel essor prometteur à la capitale de l’Outre-Forêt.


La légende du Hans Trapp

  • Move
  • Close

La légende du Hans Trapp


Hans Trapp
Hans Trapp, terreur des petits alsaciens

Quel est l'Alsacien qui, dans son enfance, n'a pas frissonné en entendant prononcer ces simples mots: " Der Hans Trapp Kommt ". Cette phrase, si laconique, produisait régulièrement le même effet quand une mère, impatientée et à bout d'arguments, s'en servait pour faire rentrer les enfants dans l'ordre et l'obeissance.
Aussitôt les cris, les disputes cessaient, on baissait la tête en tremblant, on demandait pardon: la terrible formule avait opéré mieux que toutes les réprimandes et toutes les corrections.
Hans Trapp est le véritable croquemitaine alsacien, création indigène de la fantaisie, ou plutôt de la justice populaire. Il ne faut pas le confondre avec l'ogre gaulois, auquel l'indépendance de l'esprit français a également attribué le pouvoir d'éffrayer et de corriger les petits polissons récalcitrants.
L'Alsace a fait de Hans Trapp un épouvantail, mais elle l'a soumis à l'autorité de l'enfant divin de Noël, Kristkindel, qui distribue les récompenses, jouets et bonbons, dans la nuit merveilleuse. Hans Trapp est l'esclave du Christ-Enfant et n'a de pouvoir que celui qu'il lui confère ; c'est en un mot un simple instrument chargé d'exécuter les punitions infligées.
Quel est le point de départ de ce mythe étrange ? Voici ce que nous racontent les chartes originales de la ville de Wissembourg :
" Vers la fin du XV ème siècle vivait, à la cour de l'Electeur palatin Philippe, de Thuringien Jean de Trapp.Vain, téméraire et débauché, il n'agissait que par la ruse et la cruauté et passait pour avoir acquis un ascendant complet sur son seigneur et maître, au moyen de philtres et de charmes sataniques.
Non content de l'emprise qu'il exerçait, il voulut s'enrichir d'un seul coup. A cet effet, usant de son influence, il spolia l'abbaye de Wissembourg de ses forêts, de ses châteaux, de ses villages, de ses droits, franchises et privilèges. En présence de tous ces méfaits et de nombreux autres que je passe sous silence, la cour de Rome perdit patience. Il fut cité devant le tribunal apostolique et frappé d'excommunication comme sacrilège. Repoussé de tous cotés comme un maudit, il se retira dans le repaire qu'il s'était fait bâtir au haut du Geisberg et vécut loin de toute société humaine, comme une bête fauve que chacun fuit. La solitude fit naître en lui des goûts hors nature, contre lesquels il ne chercha pas à réagir; il était obsédé du désir de manger de la chair humaine et n'attendait qu'une occasion propice.
Un jour apercevant dans la campagne en jeune pâtre de dix ans, il tombe sur lui à l'improviste, le transperce de son épée, le traîne dans sa retraite et là, après l'avoir découpé en morceaux, il se met à le cuire; mais, tout à coup il tombe foudroyé à coté du monstrueux repas qu'il était prêt à dévorer; la justice divine n'avait pas voulu permettre l'achèvement d'un pareil forfait."

Depuis ce temps, Jean de Trapp ou plutôt Hans Trapp est resté légendaire, et même de nos jours, il a conservé l'horrible privilège d'effrayer les enfants pour la tendre chair desquels il éprouvait tant d'avidité.




Plan du site | Moteur de recherche | | Page Aide | Contact © C. LOUP 2025
.