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Les Départements de la France

  • Données géographiques

Haute Savoie

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La Haute Savoie, dont le point culminant est à 4810 mètres au Mont Blanc et qui présent la particularité d'être le plus haut sommet d'Europe est un pays à plusieurs visages. Pays de montagnes avec les massifs des Aravis, des Bauges que le département partage avec la Savoie, le Chablais et le Salève qui domine de sa masse imposante le lac Léman, frontière naturelle entre la France et la Suisse. Pays de Vallée avec la vallée de l'Arve et la Cluse d'Annecy qui sert d'écrin au Lac du même nom et qui relie Annecy aux Vallées de la Savoie. Bordée au Nord par le Canton de Genève, le Canton du Valais et du Canton de Vaud en Suisse, à l'Est la Haute Savoie est frontalière avec l'Italie et notamment le Val d'Aoste.


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Carte de la Savoie
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Carte du duché de Savoie

La Haute Savoie où le fleuve Le Rhône lui sert de délimitation avec le département de l'Ain, et limitrophe avec sa sœur la Savoie.
Pays de très nombreux lac dont le plus célèbre est le lac d'Annecy d'une superficie de 2 700 Ha. Là Haute Savoie est un lieu de transit important pour le transport routier depuis l'ouverture du Tunnel du Mont blanc qui relie Chamonix à Courmailleur en Italie.


Histoire de la Haute Savoie


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Carte de la Haute Savoie
Note

Carte d'identité


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Le Lac Vert - Plateau d'Assy

Haute Savoie
Rhône-Alpes
Préfecture :
Annecy
Sous préfectures :
Bonneville
Saint-Julien-en-Genevois
Thonon-les-Bains


Conseil général
Office département du Tourisme
Archives départementales
Adresse des Offices du Tourisme
Patrimoine des communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

Gentilé : Haut-Savoyard
Population : 841 482 hab. (2021)
Densité : 192 hab./km²
Superficie : 4 388 km²
Subdivisions : Arrondissements : 4
Circonscriptions législatives : 6
Cantons : 17
Intercommunalités : 21
Communes : 279


Le département de la Haute-Savoie se composant presque en entier des trois anciennes petites provinces du Faucigny, du Chablais et du Genevois, notre notice devrait être un abrégé de l'histoire de ces trois provinces; mais, comme elles ont eu dans les premiers temps une existence commune avec le reste de la Savoie, comme, plus tard, elles ont été absorbées dans cet envahissant petit État, pour éviter de fastidieuses répétitions, nous nous occuperons principalement ici de l'époque où ces contrées ont vécu de leur vie propre et où elles ont eu une place à elles dans le morcellement de l'Europe féodale. Pour les faits qui ont précédé et suivi cette période, nous renvoyons nos lecteurs à la partie de notre travail consacrée au département de la Savoie.

Le Faucigny.

Le Faucigny ou Foussigni (Fociniacum, Fussiniacensis tractus), pays des anciens Focunates ou Focuates, est borné au nord par le Chablais, à l'ouest par le Genevois, au sud par la Savoie et la Tarentaise, à l'est par le Valais. De ce côté, il est séparé du val d'Aoste par les hautes Alpes, que les anciens appelaient Alpes Graïennes. Au reste, ses limites ont souvent changé ; en dernier lieu, il contenait 96 communes, peuplées ensemble de 105,474 habitants, et sa superficie était de 203,525 kilomètres carrés. Excepté quelques vallées, le pays est âpre, rude, peu fertile. Malgré l'existence pénible que fait aux habitants une nature ingrate et un climat rigoureux, des trois provinces qui formaient la division d'Annecy c'est celle où il y a le moins d'ignorance
On prétend que la province prit son nom d'une ville de Faucigny, disparue depuis bien des siècles, et sur les ruines de laquelle aurait été bâtie une autre petite ville du nom d'Anse. Aujourd'hui, le nom ne peut s'appliquer qu'aux débris de l'ancien château de Faucigny, habité jadis par les seigneurs de la province et situé sur le sommet d'un rocher abrupt, à une hauteur de 661 mètres, près du hameau de Perrine, à quelques kilomètres du bourg de Contamine. Pendant l'occupation romaine et la période bourguignonne, le Faucigny partagea le sort des contrées voisines. C'est au XIème siècle alors que les empereurs allemands descendants de Conrad le Salique laissent échapper une à une leurs possessions de Bourgogne et d'Arles, qu'apparaissent les premiers seigneurs de Faucigny.

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Survol du lac d'Annecy

Nous retrouvons dans un vieil historien la généalogie de cette puissante maison. C'est un document d'un grand intérêt il donne, mieux que de longs récits, la mesure de l'influence qu'exerça cette famille pendant plus de trois siècles.
Émerard est le premier seigneur de Faucigny dont l'histoire nous ait laissé le nom; il vivait dans le XIème siècle et épousa deux femmes de la première, il eut trois fils, Aimé, Aimon, et Gui, évêque de Genève; de la seconde, il eut Guillaume, seigneur de Faucigny, mort vers fan 1119. Ce dernier eut quatre fils, Gérard, Amé, évêque de Maurienne, Raymond et Rodolphe, qui lui succéda. Rodolphe vivait en 1125 ; il eut une lignée plus nombreuse encore ; outre Humbert, son successeur, il eut Arducius, évêque de Genève, qui fut créé prince de cette ville par l'empereur Barberousse, en 1157, et qui gouverna son Église pendant cinquante ans; Ponce, abbé de Sixt ; Annon, fondateur de la Chartreuse du Reposoir ; Rodolphe, dit Alemand, tige des Alemands, seigneurs de Valbonnais et d'Aubonne; enfin Raymond, seigneur de Thoire et de Boussi-en-Genevois. Humbert vécut jusqu'en 1170 ; il laissa deux fils, Aimon, qui lui succéda, et Guillaume de Faucigny, qui vivait encore en 1202. Ce dernier fut père d'une fille unique, Agnès, mariée, selon Guichenon, à Thomas 1er, comte de Savoie. Aimon eut trois filles l'aînée l'héritière de la seigneurie, s'appelait Agnès, comme sa cousine, et, comme elle, épousa un prince de Savoie, le comte Pierre. Ce mariage fut conclu en 1233. Des deux sœurs d'Agnès, l'une, Béatrix, devint la femme d'Étienne, sire de Thoire et de Villars l'autre, Léonor, épousa Simon de Joinville, seigneur de Gex.
Agnès n'eut qu'une fille, Béatrix de Savoie, dame de Faucigny, mariée en 1241 à Guignes XII, dauphin du Viennois. De ce mariage naquirent deux fils, Jean et André, qui moururent sans postérité, et une fille, Anne, qui apporta en dot le Faucigny et le Dauphiné à son époux Humbert 1er, sire de La Tour-du-Pin. Cette union fut féconde de ces fruits nous ne citerons que l'héritier, Jean II, et Hugues, mort sans postérité en 1323, après avoir épousé Marie, fille d'Amé V, comte de Savoie. Jean II eut deux fils Guignes XIII, qui n'eut pas d'enfants, et Humbert II. C'est celui-ci qui, en 1343 et 1349, fit don de toutes ses terres au roi Philippe de Valois, à condition que le fils aîné des rois France porterait le titre de dauphin et que sa baronnie du Faucigny ne pourrait jamais être séparée du Dauphiné.
C'est ainsi que, sous les auspices d'un prince généreux et dévoué à la France, cinq cent sans avant l'annexion définitive, le Faucigny contractait avec ce pays une première union.
Les comtes de Genève avaient des droits dont ils firent aussi l'abandon au roi Jean ; mais ceux de Savoie acceptèrent cette cession avec moins de résignation. Leurs officiers étaient en perpétuelles discordes avec les gens du dauphin les rixes étaient fréquentes et menaçaient d'entraîner des conflits plus gr aves. Pour terminer ces différends, un traité fut conclu en 1355. En vertu de cette convention, le dauphin abandonnait au comte de Savoie le Faucigny, le pays de Gex et diverses terres qu'il possédait au delà du Rhône et du Guier. Le comte, en échange, cédait au dauphin les terres qu'il avait en deçà des deux rivières. Le marché était inique, car les domaines acquis par la Savoie représentaient un revenu.de 25,000 florins au moins, tandis que la part faite au dauphin n'en rendait pas 1500. Aussi le comte de Valentinois, Aimar V, gouverneur du Dauphiné, fut-il accusé de s'être laissé corrompre par les présents d'Amé VI, comte de Savoie, et le parlement de Paris le condamna pour ce fait à une amende de 1,000 marcs d'argent.
Quoique possesseurs du Faucigny, les comtes de Savoie étaient tenus à un hommage qu'ils ont rendu deux fois. Ils en furent relevés en 1445 par le dauphin, qui fut depuis le roi Louis XI. De la part de ce prince une pareille concession a lieu de surprendre, surtout si, comme le prétend notre vieux et patriotique historien cette renonciation outrepassait son pouvoir comme étant contraire « Aux droits inaliénable et imprescriptibles » que nos rois ont sur la baronnie de Faucigny. Charles VIII eut moins de susceptibilité, il ratifia le traité à Chinon cette même année ; il est vrai qu'en réciprocité le duc de Savoie renonçait, au profit du roi et du dauphin, à tous les droits qu'il prétendait avoir sur le Valentinois.
A dater de cette époque, le Faucigny a fait partie intégrante des domaines de la maison de Savoie; il n'en avait été distrait que sous la République française et pendant le premier Empire. Il faisait alors partie du département du Léman.


Le Chablais

Le Chablais ( Caballitus ager, Caballica, Provincia equestris), ancienne province de Savoie, qui avait le titre de duché, avait pour limites, au nord, le lac Léman ; à l'est, le Valais ; au sud, le Faucigny, et à l'ouest le Genevois.
Ce pays s'étend le long du rivage méridional du Léman il a peu de largeur au couchant et va toujours en s'élargissant jusqu'à ses frontières orientales, qui sont la rivière de Mourgues, depuis son embouchure jusqu'à sa source, et, de là, une aligne tirée par les montagnes, vers le sud, jusqu'aux glaciers, de sorte que la Valaisine reste au Chablais.
Les Romains trouvèrent cette contrée occupée par les Andates ou Nantuates et Veragriens, dont parle César dans ses Commentaires. Elle parut propice aux vainqueurs pour l'entretien et la remonte de leur cavalerie ils y établirent des haras, et ce serait là l'origine de son nom latin. Avec le temps et la corruption du langage, Caballica se serait transformé en Chablais.
Sous le gouvernement sarde, voici les renseignements statistiques qu'a recueillis M. Gabriel Mortillet au sujet de la région qui nous occupe après les deux provinces dé plaine, la Savoie propre et le Genevois, le Chablais est celle où il y a le moins d'instruction. Il y a, ajoute-t-il, dans le Chablais 60 communes qui se composent de 11,572 familles et de 57,562 habitants, répartis sur une superficie de 928 kilomètres carrés ; c'est 62 personnes par kilomètre. Le Chablais est donc la province de Savoie la moins étendue, mais la troisième quant au chiffre proportionnel de là population. Elle comprenait jadis cinq bailliages, ceux de Thonon, Évian, Aups, Ternier et Gaillard. Les centres de population les plus importants, les lieux les plus remarquables se trouvent presque tous sur les bords du Léman. On ne peut citer dans l'intérieur des terrés que Douvaine et le fort des Allinges. Les principales rivières sont la Mourgues, l'Ursine, la Dranse, la Béveronne. Il y a quelques autres cours d'eau, mais trop peu considérables pour être cités. Nous avons peu de chose à dire sur l'histoire particulière du Chablais. Jusqu'au dernier roi, Rodolphe III, il fit partie du royaume de Bourgogne. Il fut donné, en même temps que la vallée d'Aoste, par Conrad le Salique à Humbert Ier aux blanches mains, en récompense des services que ce premier comte de Savoie lui avait rendus dans sa lutte contre Eudes II de Champagne, qui lui disputait sa couronne. Il n'y a donc, comme on le voit, aucune interruption dans la solidarité qui unit les destinées du Chablais à celles de Savoie, puisque la petite province est déjà en la possession du premier prince qui a constitué un comté de Savoie. Le Chablais, cependant, formait un petit État à part ; il donnait un titre spécial aux comtes.de Savoie.
Dans les premiers temps, ils ne portèrent que celui de seigneurs de Chablais ; mais, au XIVème siècle, l'empereur Henri VII ou VIII de la maison de Luxembourg, érigea le Chablais en duché au profit du comte Amédée le Grand, qu'il créa en outre prince de l'empire. Toutefois, Amédée et ses successeurs préférèrent leur ancien titre de comtes de Savoie et de Maurienne à leur nouvelle qualité de ducs du Chablais et de la vallée d'Aoste ; ils ne s'intitulèrent ducs que quand l'empereur Sigismond eut érigé la Savoie en duché et en principauté de l'empire. Par le fait d'alliances, ou comme conséquences passagères de la guerre, le Chablais a fourni parfois des fiefs à des seigneurs étrangers nous voyons en 1313 Guillaume III, comte du Genevois, faire hommage à l'évêque de Genève du marché de Thonon et des dépendances de Châtillon. Nous voyons à une autre époque Hermance, qui est sur le lac, et Allinges, dans l'intérieur des terres, relever de la baronnie de Faucigny. Deux faits d'une certaine importance constituent à peu près exclusivement l'histoire du Chablais les luttes qu'il soutint pour conserver la possession du bas Valais mais les détails nous manquent complètement ; nous ne pouvons que constater le résultat, la victoire définitive des hauts Valaisans, et les troubles religieux qui agitèrent le pays au XVIème siècle. 06 Thonon, capitale du pays et primitivement catholique, avait embrassé le protestantisme sous la pression des Bernois, qui s'en étaient rendus maîtres. Quand les princes de Savoie reprirent la ville, les deux cultes se trouvèrent en présence. Le Chablais eut le bonheur de voir confier à François de Sales la mission de convertir les dissidents. La tolérance et la douceur du saint homme eurent de meilleurs et plus durables résultats que les persécutions et les dragonnades, auxquelles ont eut recours en trop d'autres endroits. Conquis par les armées républicaines, le Chablais,. sous l'Empire, faisait partie du département du Léman.

Le Genevois

Le Lac Vert
Le Lac Vert

Le Genevois était un petit État situé entre la France, la Savoie et la Suisse. Il se composait, outre la ville indépendante de Genève, dont nous n'avons point à nous occuper ici, de onze paroisses dont Annecy devint la capitale quand leur séparation de Genève fut consommée. Après l'histoire de la domination romaine, les plus anciens souvenirs qui se rattachent au Genevois sont ceux de l'établissement du christianisme. L'Évangile fut, dit-on, prêché pour la première fois dans cette contrée par saint Nazaire disciple de saint Pierre, qui convertit saint Celse vers l'an 75. Ces premiers missionnaires de la foi eurent pour successeurs immédiats Paracodes, Donnellus, Hyginus et Fronze, qui était auparavant grand prêtre d'Apollon. Tels sont les premiers noms inscrits sur la longue et glorieuse liste de prélats qui occupèrent le siège de Genève. Le dernier, Pierre de Baume se retira à Annecy en 1534, lorsque la coalition victorieuse des Bernois et des Fribourgeois eut fait triompher le protestantisme dans sa ville épiscopale. A côté de l'autorité religieuse, il y avait, pour Genève et pour les Genevois, un pouvoir civil représenté par des comtes dont l'établissement remontait à une époque reculée, puisque nous connaissons le nom d'un comte Rutbert qui vivait en 880. Là, comme ailleurs, les mandataires de l'autorité centrale profitèrent de son affaiblissement pour assurer leur indépendance ; il y eut donc à la fois comtes et évêques souverains. Nous n'avons pas à relater ici les fréquents conflits qui en résultèrent ; ils eurent presque toujours Genève pour théâtre. Voici les seuls éclaircissements que nous fournisse Claude Genoux sur cette époque un peu confuse ; c'est d'abord la table chronologique des comtes que nous transcrivons :
1020, Guillaume.
1030, Gerold.
1060, Robert, fils du précédent.
1080, Gerold II, frère.
1120, Aimon, fils.
1150, Amédée 1er, fils.
1175, Guillaume 1er, fils.
1220, Humbert, fils.
1250, Guillaume II, frère.
1270, Rodolphe, fils.
1274, Aimon II, fils.
1290, Amédée II, frère.
1308, Guillaume III, fils.
1320, Amédée III fils.
1367, Amédée IV, fils
1368, Pierre, frère.
1394, Robert, frère (Clément VII).
1324, Humbert de Villars, gendre d'Amédée III.
1400, Oddo (Eudes) de Villars, oncle.
1401, Oddo de Villars cède le comté de Genevois à Amédée VIII, comte de Savoie.

Cette liste est accompagnée des quelques détails qui suivent. Amédée VII entrait dans l'âge de sa majorité quand la famille des comtes de Genevois s'éteignit dans la personne du comte Robert, plus connu sous le nom du pape Clément VII. Ce pape laissa ses États à son neveu Humbert de Villars, Oddo de Villars en hérita en 1401 et les vendit à son élève, Amédée VIII pour la somme de 45,000francs d'or. Cette vente fut conclue à Paris le 5 aout de cette même année 1401.

Le Lac Vert
Paysage de Neige

Les premiers comtes n'avaient eu que la possession de fait des qu'ils gouvernaient ils s'en rendirent ensuite souverains héréditaires.
Vers le XI et le XIIème siècle, époque où l'empire, affaibli par sa lutte avec les papes dans la question des investitures, ne permettait pas aux empereurs de s'occuper de choses secondaires ceux-ci crurent bien faire en nommant l'évêque de Genève, dont ils n'avaient pas à se plaindre, dépositaire de leur pouvoir sur Genève et ses environs. Avec le temps, pourtant ; les évêques gardèrent le pouvoir pour eux ; ils le gardèrent tant qu'ils purent, et ne firent pas en cela autrement que n'avaient fait les seigneurs laïques.
Le premier évêque souverain de Genève fut Ardutius, fils du baron du Faucigny ; il succéda au comte Humbert en 1135. Ce dernier, forcé de quitter Genève, où Ardutius commandait, alla résider à Talloires, puis â Annecy, centre de ses États.
Une ordonnance de Frédéric Barberousse, du 14 janvier 1153, déclarait qu'il mettrait au ban de l'empire et soumettrait à une amende de 10 livres d'or tout prince qui attenterait aux droits de l'Église de Genève cependant Amédée, le successeur de Humbert, ressaisit cette souveraineté de Genève, mais ne put s'y maintenir, Frédéric Barberousse s'y opposant formellement.
Ce fut donc vers le milieu du XIIème siècle que Guillaume, fils et successeur d'Amédée, fit décidément d'Annecy la capitale de son comté de Genevois.
Après sa réunion à la Savoie, le Genevois devint l'apanage de Philippe de Savoie, second fils de Philippe, surnommé Sans Terre et de sa seconde femme, Claudine de Bretagne.
A côté de cette branche cadette se développa une autre souche la maison de Lullin sortie de Pierre Balard de Genevois, fils naturel de Guillaume III et d'Émeraude de La Frasse, dame de Montjoie, sa maitresse. Cette famille ne s'éteignit qu'en 1663, après avoir fourni pendant toute son existence de nombreux dignitaires dans les plus hautes fonctions de la cour et de l'armée des princes de Savoie.
Il ne nous reste plus qu'à mentionner les troubles religieux qui agitèrent et ensanglantèrent le pays au XVIème, siècle, sa conquête faite par la République, sa réunion à l'Empire, pendant laquelle il fit partie du département du Léman. L'annexion à la France donna lieu à quelques réclamations de la Suisse ; la question était trop simple pour entrainer de graves complications. Les traités de 1815, pour mieux assurer l'inviolabilité du territoire de la Confédération helvétique, avaient étendu les conditions de neutralisation aux enclaves du Faucigny et du Genevois, qui faisaient retour au royaume de Sardaigne. Il s'agissait donc de savoir si le Piémont avait pu céder ces contrées à des conditions différentes de celles dans lesquelles il les avait reçues ; la solution affirmative ne fut pas douteuse. Il y a d'ailleurs toujours en France, chez tous les esprits intelligents, des sympathies pour la Suisse, un respect de son indépendance et un désir de paix, de bon accord, auquel le gouvernement ne pouvait manquer de donner satisfaction.

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Vue de la vallée de Salanche

Le département de la Haute-Savoie a fait partie jusqu'en 1860 d'un État indépendant constitué et gouverné depuis le XIème siècle par la Maison de Savoie. Cette famille de grands féodaux avait fondé sa puissance sur le contrôle des routes et des cols à travers les Alpes, son association particulièrement avec la maison de Bourgogne, avec la papauté, avec les empereurs germaniques et même avec le royaume de France à qui elle a donné plusieurs de ses fils et de ses filles. Bloqué à l'ouest par la puissance des rois de France, le comté puis le duché de Savoie, a déplacé son centre d'intérêt vers le Piémont et toute l'Italie du Nord, jusqu'à devenir avec le royaume de Piémont-Sardaigne, l'élément prépondérant de l'unité italienne. Le département de Haute-Savoie a été créé à la suite du traité de Turin et après un plébiscite, à partir de la partie nord de la Savoie, annexée à la France. C'est l'un des derniers grands territoires métropolitains ayant rejoint la France. Elle a gardé de son histoire et de sa position frontalière à la jonction de trois pays, un particularisme local, une langue vernaculaire riche et une fraternité marquée avec le Val d'Aoste et la Suisse romande.


Annecy


La Prison d'Annecy
La Prison d'Annecy

Annecy (Annesiacum novum. C'était l'ancienne capitale du Genevois et, plus tard, le chef-lieu de la division générale qui portait son nom, et qui comprenait, outre le Genevois, le Chablais et le Faucigny. Quoique l'origine d'Annecy soit incertaine, on peut, avec beaucoup de probabilité, la faire remonter au temps des Romains ; de nombreuses antiquités, découvertes sur la colline qu'on appelle Annecy-le-Vieux, prouvent qu'il y existait alors une station militaire. La ville actuelle a des antécédents exclusivement féodaux ; elle s'est formée et a grandi à l'abri du château des comtes du Genevois, qui la domine et qui depuis a été transformé en caserne. Dans la seconde moitié du XIVème siècle, cette cité était assez importante pour que le comte René III se crût obligé de lui accorder des franchises municipales que confirmèrent la plupart de ses successeurs. Son heureuse situation a favorisé les développements de son industrie et de son commerce ; ses marchés réunissent jusqu'à six mille personnes ; mais c'est avant tout un centre industriel ; les eaux du lac, qui traversent la ville par trois canaux, appelés Thioux, mettent en mouvement les roues de nombreuses usines ; ainsi compte-t-elle une population ouvrière relativement considérable. Il y a deux filatures de coton, une seule occupe plus de deux mille travailleurs ; des tanneries des papeteries et une importante fabrique d'étoffes de soie.
Outre le château des comtes du Genevois, qui sert aujourd'hui de caserne, les principaux monuments d'Annecy sont la préfecture, bâtiment de construction récente l'hôtel de ville l'évêché, élevé en 1784 la cathédrale, construite au commencement du XVIème siècle ; l'église du couvent de la Visitation, où l'on conserve les reliques de saint François de Sales, avec celles de sa pieuse pénitente, la bienheureuse Jeanne de Chantal ; les églises de Notre-Dame et de Saint Dominique le grand séminaire. L'hôpital, construit sur la route d'Albertville, a été récemment agrandi et doté par un avocat nommé Favre. La bibliothèque publique se compose de 12,000 volumes, quoiqu'elle n'ait été fondée qu'en 1784 ; on prétend cependant que c'est la plus ancienne de toute la Savoie. Le Muséum possède une collection de 10,000 médailles romaines. La principale promenade de la ville est celle du Pâquier ; citons aussi le jardin publie, orné de la statue de Berthollet, due au ciseau de Marochetti.
Les rives du lac d'Annecy sont célèbres ; le côté oriental, dominé par la montagne de la Tournette, est le plus riche en points de vue, en promenades agréables et en souvenirs historiques. La longueur du lac est de 14 kilomètres ; sa largeur varie de 1 à 3; sa profondeur moyenne est de 30 mètres; il nourrit assez peu de poisson. Il a gelé complètement dans l'année 1673

Saint-Julien-en-Genevois


Le Plateau des Glières
Les Contamines Montjoie

Traité de saint Julien

À Saint-Julien, on a retrouvé des restes de l'époque des Burgondes.
L’histoire de Saint-Julien, qui a subi pendant des siècles les retombées des conflits entre Genève et la Savoie du fait de sa situation géographique, reste dominée par la signature, le 21 juillet 1603, du traité de Saint-Julien, traité de paix qui mit fin aux guerres entre Genève et la Savoie.



Thonon-les-Bains


Thonon-les-Bains est construit sur un site occupé au moins depuis l’époque gallo-romaine. Selon la mythologie, la cité a été fondée par une ancienne tribu germanique ayant pris part au massacre des Romains dans la Forêt-Noire. Mal connue pour le haut Moyen Âge, son histoire est très bien documentée à partir de 1270, en raison de la conservation des comptes du châtelain comtal des Allinges, dans le ressort duquel se trouvait le village avant de devenir au début du XIVème siècle le siège du « mandement ». Une bourgeoisie est attestée dès le milieu du XIIIème siècle et le village de quelques centaines de feux est ceint de murs vers la fin du siècle, englobant le faubourg de Rives vers 1290. En 1266, le comte Pierre II de Savoie (1203-1268) accorda au bourg sa franchise municipale. Enjeu des luttes entre les comtes de Savoie et les dauphins de Viennois jusqu’en 1343, Thonon devient ensuite une des résidences favorites de la maison de Savoie et attire de nombreux immigrants locaux ou étrangers (Italiens, Allemands…). Le château, initialement forteresse et prison, est rasé et, reconstruit vers 1410, devient une résidence d’agrément comprenant de beaux jardins et des logis luxueux, plus confortables que le simple pavillon de chasse de Ripaille, construit au XIVème siècle à l’embouchure de la Dranse ; le terme de « ripaille » synonyme dans la langue française de fêtes réussies précède dans le temps le nom du château qui vient plutôt du terme « rispe », broussailles. Plusieurs dignitaires de la cour de Savoie se font construire autour du château des hôtels particuliers (famille Ravais), l’hôtellerie et le commerce se développent. En 1433, le duc Amédée VIII de Savoie acquiert et lotit la vigne de Vallon, adjacente aux murailles de la ville, et dont les « chaseaux » (parcelles à construire) sont acquises par les principales familles de la bourgeoisie locale l'actuel quartier Vallon.
Il favorise également la rénovation des équipements collectifs : moulins, fours, halle, adduction d’eau. Thonon reste ville de cour jusqu’à la fin du XVème siècle, malgré la présence de plus en plus prégnante d’une contestation populaire attestée par l’hérésie ou la sorcellerie, cruellement poursuivies à partir de 1475, et par l’émigration vers Genève. Aux XIVème et XVème siècles, la châtellenie d’Allinges-Thonon fait traditionnellement partie du douaire de la comtesse, puis duchesse de Savoie. Trois d’entre elles ont tout particulièrement associé leur nom à la région, Bonne de Bourbon, épouse d’Amédée VI de Savoie, Marie de Bourgogne, épouse d’Amédée VIII de Savoie, et Anne de Lusignan, épouse de Louis Ier de Savoie. De 1536 à 1564 la ville fût sous administration bernoise. Par le traité de Lausanne du 30 octobre 1564, la République de Berne rendit au Duc de Savoie le bailliage de Thonon, entre autres possessions. En 1569, au traité de Thonon, Évian, le pays de Gavot ainsi que Saint-Jean d’Aulps reviennent à la Savoie



Église Notre-Dame-de-Toute-Grâce du plateau d'Assy


Notre-Dame-de-Toute-Grâce
Notre-Dame-de-Toute-Grâce

Un lieu particlier à découvrir pour les amateurs d'art est l'Église Notre-Dame-de-Toute-Grâce du plateau d'Assy. Cette égise construite par l'architecte savoyard Maurice Novarina a été construite en pierre verte du pays, le grès de Taveyannaz, conçue à l’image des robustes chalets savoyards. Enveloppé d'un toit à double pan capable de supporter de lourdes charges de neige, dans une région où celle-ci est particulièrement abondante, l'édifice est solidement ancré au sol. Mais ce qui a fait la notoriété internationale de Notre-Dame-de-Toute-Grâce est sa décoration, confiée par le prêtre de la paroisse, l’abbé Devémy, aux plus grands maîtres de la première moitié du XXème siècle ; de ce fait, l’humble église de montagne s’est transformée en un véritable manifeste des mouvements artistiques de l'époque, marquant un renouveau de l’art sacré. Par un jeu d'amitiés sincères, l'abbé contacte, grâce à son ami le père Couturier, les artistes les plus importants de l'époque, qui acceptent tous de collaborer au projet avec enthousiasme. Parmi ceux-ci, Georges Rouault, Pierre Bonnard, Fernand Léger, Jean Lurçat et son élève Paul Cosandier, Germaine Richier, Jean Bazaine, Henri Matisse, Georges Braque, Jacques Lipchitz, Marc Chagall, Jean Constant-Demaison, Ladislas Kijno, Claude Mary, Carlo Sergio Signori, Théodore Strawinsky, etc., vinrent signer peintures, sculptures, tapisserie, vitraux, céramiques, mosaïques, pièces d'ameublement et objets de culte.


Possédées de Morzine

Possédées de Morzine
Les possédées de Morzine lors de la cérémonie de confirmation de 1864. Tableau de Laurent Baud, artiste-peintre et ancien maire de Morzine

Pendant environ 13 ans, de 1857 à 1870, plusieurs dizaines de femmes de Morzine furent prises de convulsions, d’hallucinations, de crises de somnambulisme. Elles se disaient possédées par des diables. Le docteur Augustin Constans, inspecteur général des asiles et un des médecins qui examinèrent les malades, qualifia ces faits d’"épidémie d’hystéro-démonopathie". La psychiatrie contemporaine pourrait qualifier ces crises « d’hystérie de conversion ». Cette affaire eut, à une époque où la psychiatrie était une spécialité balbutiante, une grande publicité. Des revues scientifiques se firent écho des faits, des sommités du monde médical vinrent examiner les Morzinoises. Magnétiseurs et spirites firent aussi le déplacement « Le spirite Allan Kardec se rendit à Morzine avant d’être refoulé par les gendarmes. L'une des hypothèses possibles est l'empoisonnement involontaire par l'ergot du seigle. "Les possédées de Morzine" est également un tableau du peintre et ancien maire Laurent Baud. Cette lettre du sous-préfet de Thonon adressée au préfet de la Haute-Savoie et datée du 4 mai 1864 est particulièrement éloquente. Elle fut rédigée après la cérémonie de confirmation opérée par l’évêque d’Annecy, un des pics de la crise. Le prélat fut agressé dans l'église bondée lors de la cérémonie de confirmation.
« Le brigadier Fourcade s’est distingué : il souffre de nombreuses blessures occasionnées en voulant secourir l’évêque. Il y a 120 ou 130 malades. Des jeunes fille guéries depuis 5 ans n’ont pu supporter cet effrayant spectacle et sont de nouveau atteintes ; trois enfants de 5 et 6 ans sont tombés en crise (...). La consternation et la peur n’ont jamais été si grandes à Morzine. C’est la population entière qui est malade. Les femmes seules ont des crises, mais tout le monde est frappé, et les esprits ébranlés ne peuvent être rassurés par le fait d’un seul et par le travail d’une année. C’est l’éducation morale de la commune qu’il faut refaire, en même temps que l’on devra appliquer des mesures rigoureuses ». Il faut couper nette l’influence religieuse. Les exercices religieux, les cérémonies, tout ce qui se rattache d’un point de vue moral ou matériel, la vue d’un prêtre, le son des cloches, sont des causes qui déterminent presque exclusivement les accès des malades. »


Chamonix


Le Lac Vert
Le Massif du Mont Blanc

Chamonix Chamounix ou Chamouny ( Campus magnitus ) En 1880 Chamonix n’est qu’un un joli village peuplé de 2,406 habitants, situé au milieu de prairies, au pied du mont Brévent, sur la rive droite de l'Arve, et auquel les beautés de sa vallée ont donné une célébrité bien méritée.
Quoique la réputation de Chamonix date surtout des écrits de de Saussure, de Bourrit et de Deluc, ce bourg, connu aussi sous le nom du Prieuré, n'est pas sans quelques titres historiques. On a retrouvé, dans les archives de la paroisse, une donation de terres et la fondation du prieuré couvent de bénédictins qui remonte à l'année 1090. Il y a trace de lois édictées par le prieuré en 1330 contre les étrangers, et preuves certaines des fréquentes visites qu'y faisaient les évêques de Genève au XVèmesiècle, ainsi que d'un séjour qu'y fit saint François de Sales en juillet 1606.
Le sénat de Savoie présidé par son souverain promulgua une ordonnance, en 1634, pour permettre aux bêtes à cornes et autres objets de commerce d'entrer dans la vallée sans payer aucune redevance.
Avant de parler des magnificences que la nature a prodiguées à ce pays, consacrons quelques lignes à ses habitants. Ils sont actifs et laborieux, dit M. Pictet ; ils savent presque tous lire et écrire ; ils vivent principalement du produit de leurs troupeaux et de ce qu'ils gagnent avec les voyageurs. La longueur de l'hiver ne leur permet pas de cultiver les céréales d'automne. Ils récoltent plus particulièrement un mélange d'orge et d'avoine, avec lequel ils font leur pain, ils cultivent aussi quelque peu de froment de printemps, de l'espèce appelée blé de Fellemberg, et d'épeautre, de l'espèce appelée triticum monococcum: Ils n'ont pas de fruits, excepté quelques mauvaises pommes et cerises ; les pommes de terre réussissent bien dans cette vallée et y sont très bonnes mais les produits les plus importants sont le lin et le miel, devenus pour les habitants un objet d'exportation assez considérable. La chasse et la recherche des cristaux forment les occupations principales des Chamoniards qui n'exercent pas la profession de guide ou de porteur.
L'industrie est représentée par quelques tanneries. La fameuse vallée, située à 1,000 mètres environ au-dessus du niveau de la mer, s'étend dans la direction du N.-E. au S.-O. le long de l'Arve, qui l'arrose sur une longueur de 30 à 35 kilomètres.
Les curiosités qu'elle renferme, ses beautés principales dont elle est le centre sont la source de l'Arveiron, le Montanvert, le Jardin, le Chapeau, les Posettes, la Flégère, le Brévent, le glacier des Bossons, les cascades des Pèlerins et du Dard, les mines du Coupeau, la montagne de la Côte, le glacier d'Argentière, les Aiguilles, le Buet, le mont Blanc. Nos lecteurs comprendront que des volumes entiers ne suffiraient pas à la description de tant de merveilles ; nous nous réduirons donc à dire quelques mots de celles qu'il n'est pas permis d'oublier, recommandant à quiconque désire des détails exacts et complets les ouvrages consciencieux et si bien faits de MM. Joanne et Mortillet.

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L'Aiguille du Midi

La source de l'Arveiron se rencontre à une heure seulement de Chamonix; on y arrive par un chemin carrossable. L'Arveiron sort en bouillonnant de l'extrémité inférieure de la Mer de glace tantôt par une vaste arcade, haute parfois de 25 à 30 mètres, tantôt au milieu de blocs de glace, lorsque le fragile portique s'écroule. Il y a des années où il est possible de pénétrer sous cette voûte, mais il est dangereux de s'y- aventurer trop avant, et surtout de décharger des armes à feu dont la détonation produit un bruit comparable au grondement du tonnerre. En face de l'hospice du Montanvert est la Mer de glace, nommée aussi le Glacier des bois. Elle a environ 45 mètres de largeur. A son extrémité supérieure, elle bifurque. La branche qui s'élève du côté de l'est prend le nom de glacier de Léchaud. Il est situé à 2,274 mètres au-dessus du niveau de la mer et à 1,200 mètres au-dessus de Chamonix. La branche qui s'élève du côté de l'ouest se nomme le glacier du Tacul ou du Géant. Depuis le commencement du chemin on voit les deux glaciers se séparer au pied d'une haute montagne appelée les Périades. Parmi les sommités voisines, celle qui frappe le plus le regard est un pic qu'on nomme l'Aiguille du Dru. « Vue du Montanvert, dit de Saussure, la surface du glacier ressemble à celle d'une mer qui aurait été subitement gelée, non pas dans le moment de la tempête mais à l'instant où le vent s'est calmé et où les vagues, quoique très hautes, se sont comme émoussées et arrondies. Ces grandes ondes sont à peu près parallèles à la longueur du glacier, et elles sont coupées par des crevasses transversales qui paraissent bleues dans leur intérieur, tandis que la glace est blanche à sa surface extérieure. Quand on est au milieu du glacier, les ondes ressemblent à des montagnes, et leurs intervalles semblent être des vallées entre ces montagnes. Il faut d'ailleurs parcourir un peu le glacier pour voir ses beaux accidents ses larges et profondes crevasses, ses grandes cavernes, ses lacs remplis de la plus belle eau, renfermés dans des murs transparents couleur d'aigue-marine ses ruisseaux, d'une eau vive et claire, qui coulent dans des canaux de glace et qui viennent se précipiter et former des cascades dans des abîmes de glace »
Après deux heures de marche sur le glacier du Léchaud, on en sort au pied d'un autre glacier qui s'y jette et qu'on nomme le Talèfre.
Voici en quels termes M. Pictet le décrit « L'aspect du Talèfre est majestueux et terrible. Comme la pente par laquelle il descend est extrêmement rapide, ses glaçons, se pressant mutuellement, se dressent, se relèvent et présentent des tours, des pyramides diversement inclinées, qui semblent prêtes à écraser le voyageur téméraire qui oserait s'en approcher. » C'est de Chamonix qu'on part généralement pour tenter l'ascension du Mont Blanc. Cette montagne, le géant de notre Europe, fut gravie pour la première fois en 1786 par le docteur Paccard et Jacques Balmat, de Chamonix. L'année suivante, de Saussure y monta avec dix-sept guides et y fit d'intéressantes observations météorologiques.

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L'Aiguille du Midi et le dome du Mont Blanc

Depuis 1786 jusqu'en 1854 inclusivement, dit G. Mortillet, c'est-à-dire pendant une période de soixante-neuf ans, on ne compte que quarante-neuf ascensions ayant réussi. Le chiffre total des ascensionnistes heureux, leurs guides non compris, est de soixante-quatorze, qui se répartissent ainsi 43 Anglais ou Écossais, 12 Français, 6 Savoisiens, 3 Américains, 2 Allemands, 2 Polonais, 1 Russe, 1 Suédois, 1 Napolitain et 3 Suisses. Parmi ces ascensionnistes on compte trois femmes une paysanne de Chamonix, nommée Marie Paradis, en 1809 ; Mlle Henriette d'Angeville, Française, en 1838, et mistress Hamilton, Anglaise, en 1854
Les époques extrêmes des ascensions heureuses ont été le 19 juin et le 9 octobre ; généralement, elles se font pendant les mois de juillet, août et septembre. Ces ascensions, très difficiles et très périlleuses il y a peu de temps encore, se font maintenant avec bien moins de fatigue et beaucoup moins de dangers, et, depuis 1854, le nombre des ascensions réussies s'est fort multiplié. Lorsqu'on approche du sommet, la pente devient comparativement douce ; mais la respiration est pénible, le pouls s'accélère sensiblement ; on perd l'appétit, on ressent une soif ardente et on éprouve une envie de dormir presque irrésistible ; on est si facilement essoufflé, qu'il est impossible de faire un grand nombre de pas sans s'arrêter ; certains voyageurs ne vont pas au-delà de 24, mais il n'y en pas qui fassent de suite plus de 150 pas. Depuis 1854, elles ont été nombreuses ; il y en a eu plusieurs chaque année.
Le sommet du mont Blanc est comme arrondi en forme de dos d'âne ; il a environ 200 pas de longueur et un mètre de largeur au point culminant. Du côté de l'est, la pente s'adoucit en descendant, tandis que du côté de l'ouest elle prend la forme d'une arête aiguë. Le panorama qu'on découvre de cette élévation est immense ; malheureusement, à moins de jouir d'un temps exceptionnellement beau, les objets paraissent en général un peu confus. On ne voit distinctement que les grandes masses de montagnes telles que la chaîne du Jura les Alpes suisses, les Alpes maritimes et les Apennins. C'est à un endroit appelé les Grands-Mulets que passent la nuit les voyageurs tentant l'ascension du mont Blanc; ils y trouvent un pavillon destiné à les abriter. La hauteur de cette station est de 3,455 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le chemin pour y arriver commence à être dangereux après un rocher de granit qui a 12 à 15 mètres de hauteur, et qu'on nomme la Pierre-à-l'Échelle. A sa base, en effet, se trouve une grotte dans laquelle les guides déposent l'échelle qui sert à traverser les crevasses du glacier. « En quittant la Pierre-à l'Échelle, dit Joanne, on arrive sur le bord du glacier des Bossons, dont l'accès est toujours difficile ; on le traverse le plus vite possible car quelquefois, en revenant, on trouve les traces d'une avalanche fraîche tombée depuis qu'on est passé. Après avoir franchi le lit de l'avalanche, on s'attache à une corde et l'on commence à marcher sur une vaste plaine de neige légèrement ondulée et sous laquelle d'immenses crevasses s'étendent dans dans tous les sens. Quand les crevasses sont trop larges pour être enjambées, on les franchit à l'aide d'une échelle posée d'un bord à l'autre et servant de pont. Le guide, qui marche le premier, sonde avec précaution et à chaque pas devant lui et sur les côtés. Après avoir dépassé les Séracs, énormes blocs de glace d'une forme à peu près cubique, après avoir escaladé d'autres degrés du glacier et franchi d'autres crevasses, on arrive aux Grands- Mulets, rochers isolés, hauts de 200 mètres, et du haut desquels la perspective est d'une magnificence indescriptible. »
Les guides compagnons indispensables dans ces périlleuses excursions, forment une corporation à laquelle une loi du 11 mai 1852 a imposé certains règlements.

Évian-les-Bains


Médaille commémorative
Médaille commémorative de l’inauguration de la source thermale d’Evian

Évian-les-Bains ( Acquianum), chef-lieu de canton arrondissement et à 10 kilomètres au nord-est de Thonon, est une ville située, dans une position admirable et en amphithéâtre, sur le bord du lac de Genève. L'empereur Napoléon III avait projeté d'y établir un port, et ce projet a seulement reçu un commencement d'exécution ; le port d'Évian est une des stations les plus fréquentées de la navigation à vapeur du lac de Genève. De la plage d'Évian et de la gracieuse colline de Saint-Paul, qui la domine, on aperçoit la rive suisse sur une étendue de plus de 12 lieues. L'œil du spectateur, enchanté par ce merveilleux panorama, pour limites, à l'horizon, les cimes du Jura et des Alpes vaudoises, et, au-delà dit Léman, la chaîne entière du Jorat, couverte de villes, de villages et de maisons de campagne.
Mais ce qui plus encore que son site enchanteur, fait la fortune d'Évian ce sont ses sources minérales, qui portent les différents noms de Bron ou de Bonne-Vie, Cachet (ce sont les deux principales), Guillot, du Lavoir, Montmasson ; leur température ne dépasse pas 12 degrés; elles sont gazeuses, bicarbonatées, sodiques, limpides, sans odeur ni saveur, laissant déposer un sédiment rougeâtre. Elles s'emploient en boisson, en bains, en douches. Elles ont pour effet de stimuler la digestion et peuvent, dans certains cas, être employées comme les eaux de Vichy ; enfin, on les recommande pour le traitement des affections catarrhales de la vessie et des reins, les gastralgies et les maladies de la vessie.


La Haute Savoie


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Le Pont de l'Abime

Lorsque l'on parle de ce département, certains lieux ne peuvent pas être passé sous silence tel que Chamonix, haut lieu de l'alpinisme européen qui attire chaque année des milliers d'amateurs de moyennes montagnes et également d'alpinistes chevronnés. La Haute Savoie comme sa voisines la Savoie possède de très nombreuse stations de sports d'hivers et elle accueille chaque année un important afflux de tourismes tant l'été que l'hivers qui vienne y découvrir les plaisir de la glisse et de la randonnée en montagne.
Parmi les grandes stations de sport d'hivers ont peut citer Avoriaz qui accueille chaque année le Festival international du film fantastique, Megève une des plus ancienne stations des Alpes, Chamonix, La Clusaz, Les Contamines Montjoie, etc..
Autre lieu à découvrir pour les amoureux de la faune et de la flore, le Massif des Beauge,à la limite de la Savoie et de la haute Savoie, qui depuis 1995 est classé en réserve régionale et qui attire de très nombreux vacanciers qui viennet gouter aux charmes de la vie alpine


Visite de Napoléon III en Savoie

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Visite de Napoléon III en Savoie


La visite conté par un savoyards Annecy
Fête vénitienne donnée sur le lac d'Annecy à l'occasion de la visite de Napoléon III - L'Empereur Napoléon III et l'Impératrice Eugénie sont les hôtes d'Annecy du 29 au 31 août 1860, à l'occasion des festivités pour le rattachement de la Savoie à la France. En l'honneur de leurs majestés, la ville organise une fête de nuit lacustre qui marque l'origine de la traditionnelle Fête du Lac.

Les 27 et 30 Aout 1860, l’Empereur Napoléon III, son épouse l’Impératrice Eugénie et une suite nombreuse se rendent en Savoie pour célébrer le rattachement de la Savoie à la France. Rattachement qui s’est manifesté par un « oui » massif lors du plébiscite du 22 avril 1860. Cette visite officielle de l’empereur sera marquée par de très nombreuses festivités tout au long du séjour qu’effectueront leurs majestés impériales dans les villes visitées. Chambéry les 27 et 28 out, Aix les bains, et Annecy. Discours, Te Deum, défilé des troupes, concerts et banquets se succèderont sans discontinués tout au long de son séjours.
Chaque rue de Chambéry est pourvue d’un arc de Triomphe où les drapeaux français côtoient les oriflammes aux armes de la Savoie.
Le 27 aout le train impérial arrive en gare de Chambéry où sont réunis tous les officiels et l’accueillant par un discours le maire de Chambéry lui remet officiellement les clefs de la ville. Cette visite prendra fin le 28 aout où après Chambéry, l’empereur et sa suite partent en calèches pour se rendre ensuite à Aix les Bains et ensuite Annecy, qui pour la circonstance a également pavoisé sa cité. Après les discours de bienvenue où le même cérémoniale se produis l’empereur visite la cité annécienne et le soir un superbe fête est organisée sur le lac. Lors de cette visite officielle L’empereur a fait don à la ville d’Annecy du « Couronne de Savoie » son tout premier bateau à vapeur destiné à la promenade sur le lac.




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