Le département de l'Yonne est formé en grande
partie de l'Auxerrois, qui dépendait autrefois de la ci-devant province
de Bourgogne, et tire son nom de la rivière d'Yonne, qui le traverse"
du sud-est au nord-ouest. Il est borné, au nord-ouest et au nord, par
le département de Seine-et-Marne ;au nord-est, par celui de l'Aube;
à l'est, par celui de la Côte-d'Or ; au sud, par celui de la Nièvre,
et à l'ouest, par celui du Loiret.
Le territoire de ce département
est entre coupé de nombreux coteaux couverts de riches vignobles, de
quelques collines arides et peu fertiles, de belles-et productives vallées,
de forêts très-étendues, d'étangs considérables et d'excellents pâturages,
où l'on élève quantité de bestiaux.
Le sol, en général inégal et pierreux, est néanmoins très-fertile en toute sorte de grains. Les vignes couvrent presque tous les coteaux, et sont d'une grande ressource pour les habitants ; on distingue les vins de Coulanges, d'Auxerre, de Chablis, de Tonnerre, de Sl- Brix, Irancy, Joigny, Cravant, etc..L'yonne est une rivière qui prend sa source dans une tourbière sur le Mont Préneley à 738 mètres d'altitude, au cœur de la forêt de La Gravelle dans le massif du Morvan. Elle se situe sur le territoire de la commune de Glux-en-Glenne, au sud-est de Château-Chinon.
Note : ce site officiel
du ministère de la culture vous donne toutes
les informations relatives à tous les lieux
et objets inscrits au patrimoine de chaque commune
d'un département.
Superficie :742
700 ha
Population: 353 366 hab.(2009)
Dénsité :48 hab./km²
Nb de communes : 455
La moitié du département actuel
appartenait à l'oncle de Louis XVI, S.A.R François-Xavier
de Saxe, en 1771 jusqu'à ce que l'Yonne soit créée à
la Révolution française, le 4 mars 1790 en application
de la loi du 22 décembre 1789, à partir d'une partie
de la province de Bourgogne, d'une partie de la province
de Champagne et de l'Orléanais. Des villes comme Auxerre
ont le label « Ville d'art et d'histoire
Dans la division de la France en départements, celui
de l'Yonne fut surtout formé de deux petites provinces,
le Sénonais et l'Auxerrois, qui faisaient partie, l'un
de la première Champagne, et l'autre de la Bourgogne.
L'histoire de ce département se rattache donc à celle
de ces deux grandes provinces. Mais, comme celles-là
ont ailleurs leur place plus spéciale, nous bornerons
notre récit aux événements qui concernent plus directement
les localités comprises dans la nouvelle répartition
territoriale.
Les Romains trouvèrent la contrée habitée
par les Senones, peuple puissant de la confédération
gauloise; leur capitale était Agedincum son nom actuel,
Sens, rappelle celui de ses fondateurs. Le pays des
Senones fut compris dans la Quatrième Lyonnaise, qui
lui emprunta sa désignation particulière de Sénonie.
De 408 à 410, les Burgondes vinrent disputer et
enlever aux Romains leur conquête. La Sénonie fut incorporée
au nouveau royaume de Bourgogne. Pour constater l'origine
des nouveaux maîtres, dès les premiers temps de l'établissement
du Christianisme, l'archevêque de Sens prenait le titre
de primat des Gaules et de la Germanie.
Les Francs
succédèrent aux Bourguignons. Clotaire, en 558, réunissait
la Bourgogne au vaste héritage de Clovis. À sa mort,
le partage de ses États amena la reconstitution d'un
royaume de Bourgogne, que les premiers Carlovingiens
rattachèrent encore à la Couronne de France.
Sous
les descendants de Charlemagne et de Louis-le-Débonnaire,
le morcellement de la France et l’affaiblissement de
la monarchie donnèrent au duché de Bourgogne une existence
à peu près indépendante.
Robert-le-Fort, dont les
exploits préparaient à ses neveux le chemin du trône,
vint aider les Bourguignons de l'Yonne à repousser les
Normands. C'était alors le titre principal à la reconnaissance
des populations. Le duc Raoul, qui avait dû à des services
pareils de pouvoir se faire proclamer roi de France,
était mort à Auxerre, en 930, sans laisser d'héritier
direct. Son frère puîné Hugues-le-Noir, qui lui succéda,
mourut aussi sans postérité, ainsi que Giselbert, successeur
des deux princes, comme époux de leur sœur Ermengarde.
Hugues-le-Grand, petit-fils de Robert-le-Fort, qui avait
épousé une autre sœur de Raoul et de Hugues-le-Noir,
devint à la fois duc de Bourgogne, duc de France et
comte de Paris.
Le sentiment de l'unité monarchique
était alors si peu dans les esprits, que cette occasion
de concentrer dans les mêmes mains les provinces du
royaume fut perdue. Othon, second fils de Hugues Capet,
fut duc de Bourgogne. Après lui, à défaut d'enfants,
le duché échut à son frère Henri. La femme de ce dernier
prince, Gerberge, voulut lui donner pour successeur
un fils qu'elle avait eu d'un premier mariage, Othon-Guillaume,
et qui ne tenait par aucun lien de parenté à la famille
des Capets. Le roi Robert-le-Pieux réclama contre cette
usurpation, mais il trouva dans la province une redoutable
hostilité à la légitimité de ses droits. Il tenta de
reconquérir par les armes l'héritage qui lui était contesté,
assiégea vainement Auxerre, fut repoussé par Landry
et dut accepter l'arbitrage d'un concile convoqué à
Airy en 1015. Pour donner plus de solennité à la réunion,
on y transporta les châsses des saints de Montier-en-Der,
de Saint-Pierre-le-Vif et de Châtillon-sur-Seine. La
sentence abandonna à Othon-Guillaume la Bourgogne d'outre-
Saône.
La contrée d'Yonne fut adjugée à Robert, qui
se hâta d'investir du duché, limité conformément à l'arrêt,
son second fils Henri. Celui-ci, étant devenu roi de
France par la mort de son frère, transmit à son tour
l'apanage à son autre frère Robert, « pour qu'il le
tînt en pleine propriété et souveraineté, sauf foi et
hommage au roi, et le fît passer à ses héritiers. »
C'est ce Robert qui fut la tige de la première race
royale des ducs de Bourgogne. Cette dynastie dura de
1033 à 1361 et s'éteignit dans la personne de Philippe
de Rouvres, qui mourut à 14 ans.
Pendant cette période,
la maison de Bourgogne conserva à l'égard des rois de
France une attitude respectueuse et dévouée. Les ducs
de cette branche assistent comme premiers pairs du royaume
au sacre des souverains, les secondent dans les guerres
de l'intérieur et du dehors, les accompagnent en Terre-Sainte,
pendant les Croisades, et occupent avec fidélité et
dignité les plus hautes fonctions de l'État. Leurs efforts
sont constamment dirigés vers l'agrandissement de leurs
domaines. Mais ils poursuivent généralement leur but
par des moyens honorables et pacifiques.
Outre le
démembrement opéré par la sentence du concile d'Airy,
un comté de Bourgogne avait été constitué en grande
partie avec la Franche-Comté des fiefs nombreux et importants
avaient été détachés à divers titres du duché proprement
dit. C'est à la récupération de ces pertes que les ducs
travaillèrent et souvent avec succès. Hugues III acquit
de l'évêque de Langres, par échange, des terres que
le prélat possédait enclavées dans le Dijonnais. Hugues
VI acheta le comté d'Auxonne à un autre Hugues, comte
de Bourgogne. Semur-en-Auxois lui revint comme fief
de son duché, la race des seigneurs étant éteinte. Il
obtint encore du comte Jean de Chalon, par échange et
cession, le comté de Charolais et Chalon-sur-Saône.
Si nous ajoutons à ces conquêtes l'annexion des villes
de Beaune, d'Avallon, du Briennois, des deux Semur et
du pays de la montagne, dont la capitale est Châtillon-sur-Seine,
on trouvera que le duché avait repris d'imposantes proportions.
L'émancipation des communes s'était accomplie sans grands
déchirements. La constitution politique de la province,
basée sur la représentation, dans les États de Bourgogne,
de la noblesse, du clergé et du tiers état, fonctionnait
sans confusion. C'est dans ces favorables conditions
que le duché fit une fois encore retour à la Couronne
par la mort du jeune Philippe, dernier de sa race. Le
roi Jean, accepté comme héritier par les États, avait
à peine recueilli la succession, qu'il la transmit à
son quatrième fils, Philippe-le-Hardi.
De l'investiture
de Philippe, en 1364, à la mort de Charles-le-Téméraire,
en 1477, il ne s'écoula qu'un siècle. Mais, pendant
ce temps, combien de désastres, quelles calamités causa
à la France, à la patrie commune, déchirée et trahie,
cette seconde dynastie des ducs de Bourgogne. Il ne
faut pas chercher leur histoire dans le département
de l'Yonne ; elle est dans la Guyenne et dans les Flandres,
même à Paris, partout où la France peut être blessée.
La monarchie possède enfin, en Louis XI, un champion
digne de ses adversaires. II s'empara de l'héritage
de Charles-le-Téméraire, ne laissant à sa fille Marie
que le comté de Bourgogne. Plus tard, Charles-Quint
exigea de François Ier, son prisonnier, la
cession du duché de Bourgogne. Mais les États protestèrent,
et le Traité de Cambrai n'accorda que le Charolais à
la maison d'Autriche.
L'attitude patriotique des
États, en cette circonstance, augmenta leur influence
et étendit leurs prérogatives. La coutume de Bourgogne
ne fut modifiée en 1570 que de leur consentement et
sur l'avis conforme du parlement. Quant à l'autorité
ducale, elle ne fut jamais rétablie. L'expérience en
avait trop cruellement prouvé le danger. Le titre de
duc de Bourgogne, purement honorifique, ne fut accordé
qu'aux princes du sang royal, héritiers présomptifs
de la Couronne : il fut porté par le père de Louis XV,
et le petit-fils de ce monarque le conserva jusqu'à
sa mort en 1761. Nous avons réservé pour l'histoire
particulière des villes le récit des événements dont
chacune d'elles a été le théâtre. Nous aurons à y signaler,
dans le XIIIème et le XIVème siècle,
le sanglant passage des Anglais et plusieurs invasions
de la peste. Les discordes religieuses ensanglantèrent
les rives de l'Yonne. Les cruautés qui se commirent
de part et d'autre avaient exaspéré les esprits, et
permirent aux Ligueurs de recruter dans le pays d'ardents
et fanatiques sectaires. Henri IV profita de sa victoire
pour incorporer le comté d'Auxerre au duché de Bourgogne.
La tranquillité du pays fut encore troublée par les
agitations de la Fronde. Condé parcourut le pays et
mit le siège devant Auxerre qui persévéra dans sa fidélité
à la cause royale.
En toute circonstance, d'ailleurs,
les Bourguignons ont eu à cœur de protester contre les
actes d'hostilité envers la France, qui furent surtout
l'œuvre des ducs. Il n'est pas en France de province
plus intimement et plus complètement française que la
Bourgogne. Elle a, dans les derniers temps de notre
histoire, donné les preuves les plus éclatantes de son
patriotisme et de sa nationalité.
Dans la grande
lutte de la France républicaine contre l'Europe coalisée,
l'indépendance du territoire et le salut de la patrie
ne rencontrèrent nulle part des citoyens plus dévoués,
des soldats plus courageux. Quand l'épuisement des forces,
l'affaissement de l'esprit public, eurent amené les
désastres de 1814 et les deux invasions de l'étranger,
c'est sur le sol du département de l'Yonne que Napoléon
Ier s'appuya pour tenter les derniers efforts
d'une héroïque résistance ; c'est dans le cœur des braves
Bourguignons qu'il alla puiser ses dernières ressources.
Cette affinité était indispensable à la constitution
de la patrie commune. Il n'y a réellement eu une France
en Europe qu'à dater du jour où la Bourgogne lui a été
réunie.
Notre histoire moderne réservait à cette
contrée des épreuves analogues à celles qu'elle avait
éprouvées en 1814. Durant la guerre franco-allemande
de 1870-1871, le riche département de l'Yonne fut envahi
par les troupes ennemies, appartenant à la ler
et à la IIème armée, sous les ordres respectifs
de Manteuffel et du prince Frédéric-Charles. Auxerre,
Sens, Tonnerre, Joigny, Saint-Florentin, Chablis, et
un grand nombre d'autres localités moins importantes,
eurent à subir les douleurs de l'occupation.
Pourtant,
dès le 5 octobre, le conseil général de l'Yonne votait
un emprunt applicable à la défense du département. Le
21 du même mois, une troupe composée de gardes nationaux
attaquait sans résultat, à Grand-Puits, près de Nangis,
un faible détachement prussien. Le 11 novembre, après
un essai de résistance honorable à Brienon, Joigny tombait
aux mains des troupes envahissantes, et, sauf de courts
intervalles, cette malheureuse cité ne devait en être
débarrassée qu'après la signature de la paix. Le 12
du même mois, une colonne ennemie entrait à Sens. Quelques
jours après, les Allemands occupaient Villeneuve-l'Archevêque
et Tonnerre. Le 16, un détachement allemand arrivait
à Chablis. Le 20, l'artillerie prussienne envoyait sur
Auxerre environ 80 projectiles. Le 21, le général Zastrow,
commandant du VIIème corps, entrait dans
cette ville, qui devait être abandonnée et réoccupée
plusieurs fois dans le courant de la guerre. Il est
inutile de parler des vexations de toute nature, des
réquisitions et des menaces, procédés habituels de l'état-major
allemand. Ce n'est pas seulement Auxerre que les Prussiens
bombardèrent. La petite ville de Saint-Bris eut le même
sort. Le 27 décembre, ils pillèrent Courson. Le 16 janvier,
ils bombardèrent Avallon. Le 25, un engagement eut lieu
à Laroche, entre Joigny et Tonnerre ; son résultat fut
la prise de la Gare par les volontaires de l'Yonne et
la destruction du Pont du Chemin de fer. L'armistice
préserva Auxerre d'une attaque imminente. Pendant la
période d'occupation, à titre de garantie de la conclusion
de la paix, le département de l'Yonne fit partie du
gouvernement général du Nord de la France, dont le siège
était à Versailles et dont le chef était le général
Fabrice. Son chef-lieu retomba entre les mains allemandes
et subit la présence des troupes commandées par le général
de Fabeck jusqu'au 14 mars 1871.
L'origine d'Auxerre remonte à
une époque très reculée Sous la domination romaine cette
ville était déjà célèbre sous le nom d'Autissiodurum.
Après la chute de l'empire romain occidental Auxerre
tomba au pouvoir des Francs sans que cependant jamais
cette ville ait été soumise aux rois bourguignons. Clovis
en fut maître, et elle échut en partage à son fils Clodomir.
Gontran, fils de Clotaire ler fut aussi maître
d'Auxerre, ainsi que du royaume de Bourgogne c'est pour
cela que quelques auteurs mettent Auxerre dans ce royaume.
Les comtes qui ont gouverné cette ville n'en ont jamais
été propriétaires, ni sous les Mérovingiens ,ni même
sous les Carlovingiens, ce fut sous ceux-ci que le comté
d'Auxerre qui avait alors autant d'étendue que le diocèse
fut donné par les rois à l'évêque et à l'église cathédrale
de St-Etienne. Le premier comte d'Auxerre dont on nait
connaissance fut Pénius et ensuite Mommos son fils,
dans le Vème siècle. Le dernier comte d'Auxerre
fut Jean IV, qui vendit ce comté en 1370 au roi Charles
V, qui le réunit à la couronne; mais en 1435 il fut
cédé avec ceux de Mâcon et de Bar-sur-Seine par le roi
Charles VII, au duc de Bourgogne Philippe le Bon, pour
les tenir en pairie de même que le duché, à la charge
du ressort de ces comtés au parlement de Paris. Les
Sarrasins s'emparèrent d'Auxerre en 732. Les Normands
pillèrent cette ville et la brûlèrent en partie en 887.
Plusieurs incendies la détruisirent presque entièrement
en 1035, 1075,1209 et en 1216. Les Anglais la prirent
d'assaut le 10 mars 1359 et y commirent de grands ravages.
En 1567, les calvinistes s'en rendirent maîtres et détruisirent
les églises, les monastères les images, les autels, les
châsses et jetèrent les reliques dans la boue.
Auxerre
embrassa le parti de la Ligue, et fut une des dernières
cités qui se rendit à Henri IV. Les habitants embrassèrent
avec passion le parti catholique et se livrèrent à toutes
les fureurs du fanatisme religieux. Amyo était alors
évêque d'Auxerre et l'on peut lire dans ses lettres
ce qu'il souffrit alors quoiqu'il eût fait plus peut-être
que tous ses devanciers pour embellir Auxerre, et particulièrement
ses églises. Le nom de cette ville a subi de nombreuses
altérations, surtout dans les manuscrits étrangers,
où l'ignorance des copistes l'a singulièrement.
Sous
le règne de Louis IX, le comte Guillaume avait, avec
l'agrément du roi accordé le privilège de commune à
la ville d'Auxerre. L'évêque, s'opposant à cette nouvelle
constitution, se plaignit du tort qu'elle lui faisait,
et vint plaider à la cour du roi. L'historien qui nous
instruit de ces circonstances ajoute Ce n'est ni sans
péril, ni sans grandes dépenses; car l'évêque encourut
presque l'inimitié du très-pieux Louis qui lui adressa
ce reproche « Tous voulez donc me ravir, à moi et à
mes héritiers la cité d'Auxerre » Car il regardait comme
siennes les villes où les communes étaient établies.
L'évêché d'Auxerre, érigé au IIIème siècle,
reconnaissait pour son premier évêque saint Peregrin,
il y avait été envoyé, en 261, par le pape Sixte II,
et fut martyrisé sous Aurélien, en 263. . L'évêque entrait
aux assemblées des états de la province, et prenait
la qualité de comte d'Auxerre.
Conscients de la menace d’un
plus grand danger, les habitants s’emploient alors à
édifier des fortifications derrière lesquelles ils seraient
alors à l’abri des incursions.
Ils choisissent pour
emplacement de défense l’élévation de terrain que domine
aujourd’hui la cathédrale, surplombant l’Yonne, défense
naturelle (4 ha ; celles de Paris ne faisaient que 9
ha).
Dans cet enclos s’élevait la résidence des
comtes, protégée par cinq tours. La base de la tour
Saint-Alban et le soubassement de celle de l’Horloge
sont les seuls restes que l’on puisse apercevoir de
cette enceinte restée visible jusqu’au XVIIème
siècle.
La solidité des murailles assura l’intégrité
de la ville pendant les grandes invasions germaniques
de 407. Elle semble ne pas avoir échappé au saccage
des Huns en 451, dont les dévastations la privent d’évêque
pendant dix ans. Les territoires passent alors sous
le commandement militaire des comtes. Les évêques partageant
leur activité entre les préoccupations guerrières et
l’organisation de leur diocèse.
Les IVème
et Vème siècles) sont marqués par les évêques
saint Amatre et surtout par saint Germain, qui fait
à l’église d’Auxerre d’importantes libéralités. Le nom
de Germain ne cesse donc de grandir après sa mort. La
légende vient entourer son nom de merveilleux. Clothilde,
l’épouse de Clovis, substitue à l’oratoire où Germain
avait choisi de reposer, une basilique qu’elle lui dédie.
Ces pieuses dispositions sont à l’origine de l’abbaye
de Saint-Germain dont l’époque carolingienne va consacrer
la puissance et le rayonnement qui devient centre intellectuel
éminent au IXème siècle où l’enseignement
bénédictin qu’y dispensent les clercs atteint une grande
réputation dans toute l’Europe.
Pendant les trois
siècles troublés qui suivent, l’église d’Auxerre, à
la main de ses évêques, va faire du monachisme la base
de sa floraison spirituelle et artistique dont le Moyen
Âge consacrera l’épanouissement.
En effet, les rivalités guerrières,
l’insécurité généralisée, l’esprit de corruption, la
faiblesse mérovingienne ouvrent, au VIème
siècle, une ère de dérèglements et d’anarchie où sombrent
les idées d’humanisme et de religion. Charles Martel
s’empare des richesses de l’église et confisque l’Auxerrois
et ce n’est qu’au IXème siècle que l’évêque
d’Auxerre recouvrera la souveraineté qu’il a perdue
sur les établissements religieux de la ville.
Mais,
entre temps, l’épiscopat auxerrois n’a pas négligé sa
mission. Dès le VIème siècle, Auxerre possédait
huit églises : Saint-Germain, Saint-Pierre, qui, reconstruites,
sont parvenues jusqu’à nous ; saint Amatre, Saint-Martin
dont il subsiste quelques vestiges de la reconstruction
; Saint-Valérien et Saint-Julien, disparues.
Le
VIIème siècle voit s’élever, hors de l’enceinte,
de nouveaux monastères. Vers 634, l’évêque Pallade transfère
le monastère de Saint-Julien qui s’enorgueillira, plus
tard, de trois basiliques juxtaposées et de deux oratoires.
Il fonde aussi Saint-Eusèbe, qu’il peuple de religieux.
Vigile, son successeur, fait édifier l’église disparue
de Notre-Dame-la-d'Hors sitée hors les murs, qu’il destine
à sa sépulture. Il appartient à l’évêque Humbaud, au
IXème siècle, de parachever l’œuvre de ses
prédécesseurs en fondant les monastères de Saint-Marien,
de Saint-Père, de Saint-Gervais et des Îles.
L’étendue
de la ville monastique coïncide, alors, avec celle de
la ville actuelle telle que la délimite sa ceinture
de boulevards intérieurs. Une première urbanisation
se dessine, les communautés religieuses attirant peu
à peu une population de marchands, d’artisans, d’habitants.
Faisant leur apparition à l’époque carolingienne, les
paroisses, à leur tour, viennent se superposer aux domaines
monastiques.
Au IXème siècle, Auxerre
est le siège d'une école monastique, autour de l'abbaye
Saint-Germain, qu'illustrent des érudits comme Murethach,
Haymon d'Auxerre, Heiric d'Auxerre et Remi d'Auxerre.
Son rayonnement intellectuel touche tout l'Occident
chrétien.
Les invasions normandes ont épuisé le
pays. Abbés et prélats ont ceint l’épée. En 912, saint
Géran, évêque d’Auxerre, défait les Normands à Saint-Florentin.
L’Auxerrois et le Sénonais sont réunis à la Bourgogne
de Boson et de Richard le Justicier. En 1015, le traité
d'Hery attribue la Bourgogne au roi Robert II, et soumet
l’Auxerrois à la double souveraineté du comte-évêque
Hugues de Chalon et du comte Otte-Guillaume, divise
le comté en trois baronnies.
Outre la famine qui
règne vers l’an 1030, Auxerre subit deux grands incendies.
Seule l’église de Saint-Alban martyr, que saint Germain
avait bâtie dans le haut de la cité, réchappe au premier
incendie : la cathédrale est réduite en cendres. L’évêque
Hugues, au lieu de la rebâtir de moellons, comme auparavant,
en jette les fondements sur le roc avec des pierres
de taille ; il demande une enceinte d’une plus grande
étendue, et il y fait faire les grottes ou cryptes telles
qu’on les voit encore aujourd’hui sous le sanctuaire
et sous la moitié du chœur. L’ouvrage était déjà bien
avancé, lorsqu’il arriva un second incendie ; mais l’église
fut indemne, et le feu ne toucha que quelques maisons.
1039 voit renaître les guerres de Bourgogne. L’évêque
devient indépendant du comte Renaud sur arbitrage de
saint Bernard, et suzerain d’une partie de la ville.
Les différends qu’il soutient, notamment en 1166
contre le comte de Chalon, incitent le comte Guillaume
III à protéger les faubourgs de la ville. Vers 1171,
une deuxième enceinte fortifiée est hâtivement construite
sur 4 km, appuyée à la rive gauche de l’Yonne, comme
la première, mais englobant largement abbayes et monastères.
La figure de boulevards, aujourd’hui séparative des
villes anciennes et modernes, en figure exactement le
tracé.
En 1183, l’évêque de la ville, Hugues de
Noyers, prend la tête de la répression armée du mouvement
égalitaire des Capuchonnés.
Il revient à Pierre
de Courtenay, le plus illustre des comtes d’Auxerre,
cousin germain de Philippe Auguste, d’achever la deuxième
enceinte de la ville. À peine élu au trône de Constantinople,
il meurt en 1218.
Sa fille, Mathilde, attache son
nom à l’octroi des franchises communales. L’une des
filles de Mathilde, par mariage, fait passer le comté
d'Auxerre de la famille des Courtenay à celle des Chalon.
Lors de la guerre de Cent Ans, en janvier 1358,
Anglais et routiers attaquent Auxerre et s’emparent
de la ville par surprise le 10 mars 1358, la mettant
en pillage. En 1348 et 1361, la peste noire ajoute ses
ravages aux excès de brigandage.
Le vieux comte
Jean IV de Chalon vend le comté au roi Charles V, par
acte du 25 janvier 1370, moyennant 30 000 francs d’or.
Par cette première réunion à la couronne, les Auxerrois
deviennent bourgeois du roi. Mais la guerre des Armagnacs
et des Bouguignons survenant, Auxerre prend le parti
du duc de Bourgogne, Jean sans Peur. Une paix, plus
ostentatoire que sincère, est signée à Auxerre le 22
juillet 1412. C’est Louis XI qui obtient la cession
du comté d’Auxerre, cession régularisée en 1490. Entre-temps,
les Auxerrois font leur soumission au roi, et Charles
le Téméraire périt à Nancy en 1477. Le rattachement
du comté d'Auxerre à la France est devenu cette fois
définitif. Louis XI confirme également en janvier 1477
les privilèges de la ville et ordonne la création d'un
bailliage.
La guerre passe les Alpes. Avec
éblouissement, les nobles découvrent l’Italie d’où ils
rapportent une conception nouvelle de la vie et, choc
décisif, une idée de l’art.
Villes et campagnes
pansent alors leurs plaies. On relève partout les églises.
Auxerre, pour son alimentation, dérive les abondantes
eaux de Vallan (1495). On y achève la cathédrale.
L’imprimerie est florissante (surtout à Joigny)
et l’évêque Jean III Baillet fait exécuter les tapisseries
fameuses de l’invention des reliques de saint Étienne
dont il orne la cathédrale.
Mais c’est sûrement
le portail de l’évêché qui est considéré comme le plus
intéressant des monuments auxerrois de la Renaissance.
Il est l’œuvre de François II de Dinteville que des
missions en Italie avaient familiarisé avec l’art nouveau.
La fin des guerres de France-Bourgogne a apporté
à l’Auxerrois une ère de sécurité et de prospérité au
cours de laquelle le chef-lieu va se façonner au monde
moderne. L’affranchissement fait de rapide progrès dans
les campagnes, le commerce est actif. Auxerre s’enrichit
de l’exportation de ses vins. L’aisance grandit parmi
les vignerons, les voituriers par eau, et les propriétaires.
Dès le début du siècle, le développement de la construction
entraine le recul des clos monastiques au profit des
lotissements. Les règlements de voirie font leur apparition.
Le réseau des voies urbaines prend peu à peu la physionomie
qu’il conservera jusqu’à l’époque contemporaine.
Dotée d’un maire par Charles IX, la municipalité se
consacre aux tâches d’édilité, construit ou reconstruit
les bâtiments publics (hôtel de ville, pont, horloge,
palais de Justice, hôpital de la Maladière…).
La
seconde moitié du XVIème siècle ramène les
troubles. Les idées issues de la Réforme ont pénétré
dans l’Auxerrois par l’Yonne et la Loire.
L’édit
de 1562 interdit le culte protestant dans les villes.
Les protestants auxerrois se retrouvent alors à Cravant
distant de 20 km. Aidés par le gouverneur, ils s’emparent
de la ville le 27 septembre 1567. Ils s’y livrent incontinent
au pillage et à la dévastation des églises.
Les
catholiques récupèrent la ville l’année suivante et
massacrent environ 150 réformés. Mais les querelles
des princes viennent s’ajouter aux passions locales.
La majorité des habitants d’Auxerre se déclare pour
la Ligue contre le roi. Il faudra l’abjuration d’Henri
IV et surtout la présence des troupes royales aux portes
d’Auxerre pour que la ville, le 19 avril 1594, fasse
sa soumission à Henri IV.
Les abus de la fiscalité,
les intempéries, la peste et la réapparition de la lèpre,
avaient éprouvé les Auxerrois depuis le début du siècle.
D’inspiration médiocre, la municipalité s’épuisait en
procès multipliés.
Les troubles armés réapparaissent
avec la Fronde. Auxerre tient pour le roi et résiste
à l’assaut de Condé. Mais le va-et-vient des troupes
des deux partis, le brigandage, laissent le pays ravagé.
Économiquement, le XVIIIème siècle sera décevant.
Lors de la famine de 1709, on dénombre à Auxerre 3 000
pauvres. Aussi la fin du siècle accusera-t-elle un sérieux
recul démographique.
Cependant vers 1750, le pouvoir
se préoccupe de l’extension et de la restauration des
voies de communication dont l’état est lamentable. L’éclairage
public fait une timide apparition en 1788 avec deux
lanternes. Aussi l’aménagement des anciennes fortifications
en promenades publiques débute en 1732.
La grande
querelle des théologiens sur la prédestination et la
grâce, après avoir opposé les catholiques aux protestants,
vient à diviser les catholiques eux-mêmes. Fidèle aux
idées de Port-Royal, Mgr de Caylus, évêque d’Auxerre,
entraîne avec lui la majorité de son clergé.
Le
diocèse d’Auxerre, « refuge des pécheurs », accueille
les prêtres persécutés, s’attire les foudres du gouvernement
pour son action clandestine. Les séquelles du jansénisme
marqueront durablement l’Auxerrois. L’ostracisme contre
les prêtres jansénistes, la défiance des populations
contre leurs successeurs, la pénurie de prêtres après
la Révolution, favoriseront, jusqu’à la Restauration,
le développement d’un « culte laïcal » déchristianisateur
et d’un anticléricalisme qui ne faiblira qu’au XXème
siècle.
Guédelon ou le château de Guédelon est un chantier-médiéval de construction historique d'un château fort, débuté en 1997, selon les techniques et les matériaux utilisés au Moyen Âge. Projet architectural situé à Treigny, dans l'Yonne, visant à améliorer les connaissances en castellologie, la méthode de construction est celle des châteaux construits au XIIIème siècle de l'époque médiévale (fin du XIIème siècle jusqu'au début XIVème siècle, en cohérence avec le type d'architecture philippienne), en partant d'un site vierge et en utilisant uniquement des techniques de l'époque telles qu'elles étaient connues en Puisaye dans l'Yonne
Le site était déjà occupé avant
l’époque romaine. La présence d’un oppidum du peuple
gaulois des Éduens en offre le témoignage. Il semble
que la ville dépendait de la province d’Autun. Le Morvan
avallonnais a dû jouer un rôle attractif pour les riches
familles gallo-romaines venues d’Autun : facilement
accessible grâce à la Via Agrippa, avec ses sources
nombreuses et ses immenses forêts. Elles firent construire
un temple, un tribunal et un théâtre.
Au VIIème
siècle, le moine Jonas mentionne un château nommé Cabalonem
Castrum. Mais ce dispositif d'avertissement défensif
n'empêche pas des invasions sporadiques de déferler
sur la cité : les Sarrasins venu d'Espagne en 731 en
Occitanie et y démeurant dans des réduits, tentent des
raids parfois fructueux au cœur de la Bourgondie au
milieu du VIIIème siècle les bandes vikings
multiplient leurs incursions après 843.
Les habitants, effrayés, décident
d'entourer Avallon d'une grande muraille.
Avallon
est alors le chef-lieu du pagus Avalensis. Le sort du
bourg est lié à celui de la Bourgondie : tantôt royaume
indépendant, tantôt réuni au royaume d’Austrasie, jusqu’au
IXème siècle. En 806 Charlemagne, dans un
capitulaire, fait don d’Avallon et de l’Auxois à son
fils Louis le Débonnaire. En 817 celui-ci le transmet
à son fils Pépin.
En 931 le duc de Bourgogne, Gislebert,
part en guerre contre le roi des Francs, Raoul, son
beau-frère qui s’est emparé d’Avallon et l’a annexé
au comté d’Auxerre. En 1005, le roi Robert veut reprendre
le duché de Bourgogne à Otte-Guillaume : Avallon, place
forte bien défendue, est assiégée pendant trois mois,
mais, au final, la famine oblige à livrer la ville.
Elle est alors dévastée et la plupart des habitants
massacrés ou exilés, il ne resterait selon la légende
que 300 survivants.
Les habitants, serfs ou bourgeois,
appartiennent alors à trois maîtres différents : le
duc de Bourgogne, l’abbé de Saint-Martin, les chanoines
de Saint-Lazare. En 1200, le duc de Bourgogne Eudes
III affranchit les habitants d’Avallon et leur octroie
une charte de commune. C'est ensuite l’abbé de Saint-Martin
qui imite le duc. Par contre les chanoines, conservateurs,
ne cèdent que beaucoup plus tard et sous la contrainte.
Ils obtiennent « le droit de nommer quatre échevins
pour régir, gouverner, manier, administrer la ville
et subvenir à ses affaires et négoces, celui de présenter
au choix du roi un capitaine ou lieutenant pour leur
défense, et, quand le tiers état fut admis aux Etats
de Bourgogne, aux alentours du XIVème siècle,
ils y envoyèrent deux députés ». En 1232 est passée
une transaction entre les maîtres et frères de la léproserie
d'Avallon et l'abbé de l'Abbaye de Saint-Martin d'Autun.
Malgré ses fortifications, Avallon n'échappe pas
aux violences engendrées par la guerre de Cent Ans.
En 1359, le roi Édouard III d'Angleterre, après avoir
bousculé les troupes bourguignonnes à Montréal, s'installe
dans l'ancien château de Guillon, d'où il ravage l'Avallonnais.
Malgré le traité de Guillon et le départ des Anglais,
des bandes de mercenaires continuent à piller la région.
Au commencement du XVème siècle les tours
et les remparts sont en ruines. En 1419 et 1421, une
aide financière accordée par les ducs de Bourgogne,
Jean sans Peur et Philippe le Bon, permet de les relever.
Pourtant en 1433, Jean d'Espailly dit Fort-Épice, mercenaire
et capitaine au service du roi de France, s'empare de
la ville par surprise et la garde pendant huit mois.
Il faudra six semaines d'un siège mené par le duc Philippe
en personne, pour reprendre Avallon. La cité, avec ses
faubourgs brulés et détruits, a perdu la moitié de sa
population - une ruine qu'elle doit autant aux troupes
ducales qu'aux bandes de Fort-Épice.
Il faut vingt
ans à la ville pour se relever de cette épreuve. On
reconstruit les remparts, en partie abattus par le sape
et le bélier des assiégeants. On élève en 1453 une tour
carrée au point le plus haut d'Avallon, pour y établir
le guet et y placer une horloge. Les rues se pavent.
En 1543, la population a presque triplé. Mais
les guerres de religion ne vont pas épargner la ville,
ainsi les ligueurs, en 1590, causent de grands dommages.
La foudre endommage aussi le grand clocher de Saint-Lazare
et le petit clocher, respectivement en 1589 et 1595.
Il faut ajouter à ce sombre tableau, la peste en 1531,
et 1587.
Le XVIIème siècle est le temps
des embellissements : en 1713 l’hôpital est reconstruit,
en 1770 c’est la construction de l’Hôtel-de-Ville et
en 1791 la démolition de l’église de Saint-Julien
Rappelons quelques traditions de la ville : le guetteur
de nuit, criant l’heure et demandant de prier pour les
trépassés, le fantôme de "carême-prenant" qui parcourait
la ville en procession, la messe de Pâques fleurie où
l’on faisait pleuvoir sur l’assistance des oublies et
où on libérait des oiseaux au sein de la nef.
Une fraction du peuple des Sénons,
entre dans l'Histoire de manière fracassante. Elle s'est
établie au bord de la côte adriatique en Italie. De
là, elle va attaquer Rome sous la conduite de Brennus,
et rançonne sévèrement la ville (malgré la vigilance
des oies). En Gaule, le peuple est considéré avec grand
respect (le mot "sen" de Sénon aurait donné Sénat et
sénile). Il n'a pas été identifié à ce jour d'oppidum
majeur (peut être Château à Villeneuve-sur-Yonne). À
l'arrivée de César, les Sénons se déchirent entre partisans
d'un roi et ceux du régime "républicain". Il fixe son
meilleur lieutenant Labiénus à Sens où les légions reconstituent
leurs forces, et où les chefs gaulois sont exécutés.
On présume que les bords de l'Yonne aient pu accueillir
une agglomération fluviale qui aurait retenu l'attention
des logisticiens militaires romains. Non seulement,
les lieux sont au bord d'une rivière qui conduit à l'embouchure
de la Seine, mais, ils permettent une circulation aisée
entre le val de Loire et la Moselle.
Le diocèse de
Sens a été fondé vers 240 par saint Savinien. Ses archevêques
ont eu une place importante dans l’Église de France
: au IXème siècle, le Pape Jean VIII a donné
à l’archevêque de Sens le titre de "Primat des Gaules
et de Germanie" et jusqu’au XVIIème siècle,
l’évêque de Paris dépendait de l’archevêque de Sens.
À ce titre, elle avait sous sa dépendance Chartres,
Auxerre, Meaux, Paris, Orléans et Troyes. La circonscription
ecclésiastique fut calquée sur la circonscription civile
et le siège épiscopal de Nevers lors de sa création
à la fin du Ve siècle fut également rattaché à Sens.
Ces sept évêchés constituaient une province ecclésiastique
d’une exceptionnelle importance que traduisait la devise
CAMPONT - acrostiche des initiales des sept sièges -
inscrite sous les armes du chapitre de la cathédrale
de Sens. En 769, l’archevêque de Sens, Villicaire, était
à la tête de la mission épiscopale franque qui assistait
à Rome au Concile chargé de juger le pontife intrus
Constantin II, avec le titre d’archevêque des Gaules.
À la fin du quatrième siècle
Sens est la capitale de la Quatrième Lyonnaise. Cette
circonscription civile sert de cadre à l'église pour
la fondation de l'Archevêché de Sens. Sa devise est
Campont, d'après les initiales des évêchés de : Chartres,
Auxerre, Meaux, Paris, Orléans, Nevers et Troyes. L'hôtel
de Sens à Paris est leur résidence officielle à Paris.
Le trône archiépiscopal de l'archevêque dominait dans
la cathédrale Notre-Dame de Paris, le trône épiscopal
de l'évêque de Paris. En 1622, la province ecclésiastique
de Sens fut divisée en deux, Chartres, Meaux, et Orléans
devenaient suffrageants du nouvel archevêché de la ville
de Paris. En 732, les Maures débarqués en Camargue remontent
toute la vallée du Rhône et pillent la ville de Sens.
Cette opération est vue comme une tentative de diversion,
afin de diviser les forces franques à affronter
Les
comtes de Sens sont issus de très hauts lignages, apparentés
à la famille royale mérovingienne. Parente de Clovis,
la reine Théodechilde fonde le monastère de Saint-Pierre-le-Vif
en 568. Vers 630, Samo, marchand né au voisinage de
Sens, relève le courage des Esclavons chez qui il commerce
et leur permet de tenir tête à une attaque des Huns.
Il est fait roi de ce peuple.
L'usage de nommer
à la tête du comté de Sens de très hauts dignitaires
se poursuivra jusque le début du Xe siècle.
Au Moyen
Âge, la ville conserve un rôle important au point de
vue ecclésiastique. Plusieurs archevêques procèdent
à des couronnements royaux avant que ce ne fut réservé
à l'archevêque de Reims. Ses archevêques porteront par
la suite le titre de « primats des Gaules et Germanie
».
En 1015, le comté du Sénonais est rattaché une
première fois à la Couronne et définitivement à la mort
du dernier comte Renard le Mauvais en 1055. Il est momentanément
détenu par le comte de Blois de 1030 à 1032. Le Roi
gère sa nouvelle possession par le biais d'un vicomte
basé à Vallery et d'un prévôt. Le Roi dispose d'un palais,
d'écuries, d'une tour ronde et d'un donjon carré, des
jardins, d'un clos. Mais il n'y vient qu'une fois toutes
les trois années, puis très rarement une fois que Philippe
Auguste se soit lancé à la conquête de l'Ouest.
Le rattachement du Bas Gâtinais en 1080 permet de rompre
l'isolement du domaine royal Sénonais, à présent en
capacité de communiquer avec Orléans et Melun.
En
1120, Louis VI autorise Etienne, prévôt de l'église
de Sens à fortifier le cloître dont les portes, murailles
et fossé.
En 1135, la ville choisit de reconstruire
sa cathédrale dans un style innovant. elle est la première
cathédrale gothique de France. Son style est caractéristique
de cette période de transition. À la même époque, la
ville bénéficie brièvement d’institutions communales,
qui lui sont retirées par Louis VI.
Sous Louis VII,
pendant près de trois années, le Pape exilé se fixe
avec la Curie à Sens. La cité reçoit les archevêques
de Cantorbury Thomas Becket et Edmond .
En 1189/1190
le Roi Philippe-Auguste, qui est le neveu de Guillaume
de Champagne, permet à Sens de disposer de toute l'indépendance
alors possible en lui permettant d'avoir un maire qui
exerce avec les pairs la justice sur les hommes du roi
et des jurés et lui accorde une charte qui place la
ville sous son autorité exclusive.
En 1194, un bailli
royal est localisé à Sens. Il est le premier du domaine
royal à être ainsi localisé alors que l'institution
est connue depuis 1184. Le bailliage de Sens comprendra
à l'époque médiévale Melun, Nemours, Courtenay, Auxerre,
le Donziois, la Puisaye, le Tonnerrois, la région de
Langres jusqu'à la Saône, d'importants éléments du Barrois
Mouvant, le Nord-Ouest Troyen, des éléments épars près
de Chalon en Champagne. La création postérieure de bailliages
royaux à Mâcon, Saint-Pierre-le-Moutiers, puis l'incorporation
de la Champagne dans le domaine royal, limitent l'action
d'un des plus importants fonctionnaires territoriaux
de la Couronne. Sens fournit le plus ancien lieutenant
général de bailliage royal français, et travaille le
premier à la mise en forme des plus anciennes coutumes
de bailliage. Le tribunal fournit non seulement le travail
à des magistrats, mais aussi à des centaines de sergents
dispersés dans vaste ressort judiciaire. Il a fortement
contribué à limiter les ambitions judiciaires des tribunaux
féodaux de Champagne, de Bourgogne, de Nivernais, de
l'Auxerrois, du Gâtinais et de la Brie française.
La ville est dotée de seize paroisses : Sainte-Croix
(en la cathédrale), Sainte-Colombe-du-Carrouge, Saint-Pierre-le-Rond,
Saint-Maximin, Saint-Maurice, Saint-Benoît, Saint-Romain,
Saint-Hilaire, Saint-Didier, Saint-Pierre-le-Donjon,
Saint-Hilaire et hors les murs La Madeleine, Saint-Didier,
Saint-Savinien, Saint-Pregts et Saint-Symphorien.
En 1234, Saint Louis y épousa Marguerite de Provence.
Le pape Alexandre III s'y réfugie de 1162 à 1165. Thomas
Becket y passa une partie de son exil.
Le bailli
de Sens met la ville en défense face aux bandes Anglo
navarraises.
. La ville perd son industrie drapière
incarnée par la famille Chacerat, considérée comme étant
celle des plus riches marchands existant entre Paris
alors la plus grande ville d'Europe et Avignon qui est
le siège de la papauté. La ville fournit au régent Charles,
le futur Charles V, le calme lui permettant de repartir
à l'offensive contre Etienne Marcel.
Jusqu'à la
perte du pouvoir par la reine Isabeau de Bavière, les
patriciens de Sens jouissent d'une position tout à fait
considérable au sein de l'appareil central de l'État.
Ils ont largement contribué à le développer à partir
des règnes des fils de Philippe le Bel. Les de Dicy,
Dallement, Col, Chanteprime, de Quatremares, de Bragelongne
peuplent le Trésor, les Aides, le Parlement, le Notariat
royal, les Requêtes dans des proportions incroyables.
Durant la seconde phase de la guerre de Cent Ans,
la ville est contrôlée par le bailli Guillaume de Chaumont
jusqu'en 1420. Il est obligé de quitter la place face
à la caravane militaire composée du roi d'Angleterre,
du duc de Bourgogne et de la reine Isabeau de Bavière,
revenant de Troyes et gagnant Paris. Lui même va gagner
Orléans où il accueillera Jeanne d'Arc.
La cité
n'ouvre ses portes à Charles VII qu'en suivant l'exemple
de la ville de Troyes. Mais Provins, Montargis et Auxerre
maintiennent son ralliement isolé. Les campagnes sont
libérées mais ruinées par Arnault-Guilhem de Barbazan,
"chevalier sans peur et sans reproche" inhumé à Saint-Denis.
Le combat larvé après le traité d'Arras impliquera certes
la prévôté de Villeneuve-le-Roi, mais aussi le bailliage
de Sens en base arrière du harcèlement juridique royal
jusqu'en 1477. Les baillis sont d'éminents personnages
de l'État, parfois même favoris du Roi comme Charles
de Melun. Plusieurs des griefs du duc de Bourgogne articulés
durant "l'entrevue de Péronne" concerne les entreprises
du bailli de Sens.
En juin 1474, la ville se voit
accorder par le roi Louis XI de France l'autorisation
d'avoir un maire et un conseil municipal. Louis XI entame
le rééquilibrage du ressort judiciaire en retirant au
bailliage de Sens l'Auxerrois, le Donziois et la Puisaye.
La résistance persiste jusque sous François Ier.
Le bailliage de Sens obtient de disposer d'un siège
présidial. Son ressort comprend, outre le Sénonais,
le Gâtinais oriental, le Tonnerrois, le pays de Langres
et des enclaves en Champagne. Il fait vivre environ
150 avocats et procureurs dans la seule cité. Durant
les guerres civiles, le pays de Langres s'émancipe judiciairement.
Sous François Ier, la Couronne concède
enfin à l'archevêque de Lyon qui venait lui-même de
s'affranchir de l'archevêque de Vienne le titre de primat
de France. Le parlement de Paris résiste un temps. Il
plie finalement à cette innovation royale intéressée
par les capacités financières des Lyonnais. En compensation,
le Parlement donne à l'archevêque de Sens le titre de
"Primat des Gaules et de Germanie" pour rappeler à tous
la prééminence de l'archevêque de Sens datant à la fin
du VIIIème siècle, quand il était systématiquement
désigné légat permanent du pape pour les royaumes francs.
Le titre est conservé de nos jours.
Durant les guerres
de religion, Sens est particulièrement agitée. Charles
IX y commence son tour de France royal entre 1564 et
1566, t arrive à sens en mars, accompagné de la Cour
et des Grands du royaume : son frère le duc d’Anjou,
Henri de Navarre, les cardinaux de Bourbon et de Lorraine.
Sous le règne de Louis XIII, le diocèse de Paris
est érigé en archidiocèse par démembrement de celui
de Sens. L'officialité métropolitaine perd la connaissance
des appels en provenance de la province formée depuis
près d'un millénaire par Chartres, Auxerre, Meaux, Paris,
Orléans, Nevers et Troyes.
La cité épiscopale rassemble
environ neuf mille habitants. Elle est commodément reliée
à Paris par le coche d'eau et se situe sur la route
de poste de Paris à Dijon. À la tannerie, elle joint
avant 1789 de grandes manufactures textiles. Mais l'économie
locale ne fait que desservir les campagnes environnantes.
Par contre le clergé local brille de tous ses feux.
Le chanoine Fenel créé une bibliothèque ouverte au public.
Les Tarbé éditent un journal nommé les Affiches Sénonaises
qui sont un prototype pour la province. Les archevêques
finissent par opter pour l'attitude gouvernementale
anti Janséniste, qui va indisposer gravement la bourgeoisie.
Mort de la tuberculose peu avant Noël 1765, le dauphin
Louis-Ferdinand est inhumé dans la cathédrale. La dauphine
Marie-Josèphe qui avait contracté le mal de son époux
en le soignant, l'y rejoignit quelques mois plus tard.
Leur tombeau fut profané en 1794 mais leurs dépouilles,
jetées à la fosse commune, furent replacées dans leur
tombeau en 1814 sur ordre de leur fils, le roi Louis
XVIII de France.
En 1789, la cité ne parvient pas
à faire aboutir ses projets de département comprenant
Provins et Montargis. Elle devient une sous-préfecture.
Elle obtient un lycée grâce à l'entregent de Fauvelet
de Bourienne, ancien secrétaire particulier de Napoléon
Bonaparte. Sous la Restauration, le siège archiépiscopal
est rétabli, de manière à honorer le confesseur de la
Dauphine.
La ville d'Auxerre est dans une situation
agréable, au milieu d'un riche vignoble dont les produits
jouissent d'une réputation méritée, et dont les plus
estimés sont ceux des coteaux de Migraine et de la Chaînette.
Elle est bâtie au sommet et sur le penchant d'une colline
qui s'abaisse jusqu'au bord de l'Yonne, qui y forme
un port commode et très-fréquenté vis-à-vis duquel se
trouve une île, ombragée de bouquets d'arbres et occupée
par de moulins dont l'aspect est on ne peut plus pittoresque
Dans l'intérieur, ou trouve plusieurs beaux quartiers,
des rues, larges et bien percée et quelques constructions
modernes qui ne sont pas dépourvues d'élégance. Le quai
qui borde l'Yonne est bordé de maisons en général assez
bien bâties ; une promenade en forme de boulevards enceint
la ville jusqu'au quai. Dans le quartier le plus élevé
se trouve une fort belle fontaine publique, dont les
eaux provenant de sources situées sur les coteaux voisins,
sont amenées par des conduits souterrains.
la pierre-qui-Vire
: le nom du monastère vient d'un amas granitique
sculpté par I'érosion, dit "le dolmen",
situé à proximité du monastère, au sein
de la forêt du Morvan. La pierre supérieure
fut scellée par le Père Muard en 1853 pour
y dresser la statue de "Sainte-Marie de
la Pierre-qui-Vire".
Ce lieu aurai été
fréquenté par les peuples celtes qui venaient
y adorer leurs divinités et assister aux
sacrifices en dédiées en leur honneur. On
suppose que des sacrifices humains ou autre,
car des petites haches et des coins, ainsi
que des rigoles tracées sur les pierres
servant à l'écoulement du sang ont été trouvés
sous le monument. On suppose également que
ce lieu servait de résidence. au Druides.
Il y a longtemps
de cela, vivait une paysanne qui se prénommait
Persevine. La jeune femme avait tout pour
être heureuse : un mari aimant et travailleur,
un bébé joufflu et plein de vie, une chaumiére
aux murs épais et quelques lopins de terre,
qui, ma foi, étaient largement suffisants
pour y faire pousser l'orge, l'avoine et
le blé. Pourtant Persevine aurait aimé avoir
plus. Elle rêvait de se vêtir avec de jolis
vêtements au tissu soyeux, d'une chaumière
plus accueillante avec d'épaisses fourrures
étalées sur le sol de terre battue afin
que son fils puisse s'y rouler avec délices.
Elle rêvait de choses inaccessibles pour
une femme de sa condition. Pourtant, il
y avait une histoire qu'on racontait lors
des veillées, lorsque l'hiver était rude,
lorsque le vent soufflait sa bise glaciale,
lorsque la neige recouvrait la forêt jusqu'à
la cime des arbres, lorsque tous les villageois
étaient réunis autour de la cheminée de
la chaumière commune. Cette histoire révélait
l'endroit où était caché un trésor extraordinaire.
Persevine en connaissait tous les détails
: des pierreries de toutes les couleurs,
étincelantes, ensevelies sous la Pierre
qui Vire, le rocher légendaire qui avait
la particularité de s'ouvrir à chaque nuit
de Noël, permettant ainsi d'exhiber ses
merveilles. Par contre, il ne restait béant
que le temps que s 'égréne les douze coups
de minuit de la chapelle de Vaumarin, ensuite,
il se fermait l'année entière. Le seul qui
avait pu admirer les entrailles de la roche
n'avait jamais pu trouver de mots tellement
il avait été ébloui mais n'avait pas manqué
d'avertir ses amis :
Surtout n'y allez
pas, la pierre se ferme aussi vite qu'elle
s'ouvre. Et l'idée avait fait son chemin
dans l'esprit de Persevine, l'homme qui
avait pu voir le trésor était un vieil homme,
elle par contre, était jeune et vive et
elle n'aurait pas l'effet de surprise, elle
savait à quoi s'attendre, donc, elle ne
perdrait pas une seconde pour admirer les
précieuses richesses. le soir de Noël arriva,
Persevine décida que cette nuit de Noël
ferait d'elle une femme fortunée. Peu avant
de se rendre a la messe de minuit, elle
se plaignit auprés de son époux : Je me
sens bien lasse, m'en voudrais tu si je
restais à t'attendre ? Evidemment que non,
répondit son mari. Il s'approcha, admira
son fils endormi avec le sein de la jeune
mére encore dans la bouche : Ce gaillard
t'épuise, ajouta t-il dans un sourire. Prends
bien soin de toi. Il se couvrit de son épais
manteau de laine et quitta la chaumière
avec en tête, le doux tableau de sa femme
allaitant son petit. Une fois seule, elle
s'habilla chaudement, habilla de même son
fils, prit un sac de toile, sortit et suivi
le chemin grimpait à la pierre, éclairée
par la lumière blanche de la pleine lune.
Elle marchait vite, heureuse que la neige
ne soit pas encore tombée, arriva à l'heure.
Au premier coup de minuit de la chapelle
de Vaumarin, la roche glissa, découvrant
la crypte. Persevine descendit, posa son
enfant qui dormait profondément et se dépêcha
de remplir son sac de pierreries resplendissantes
et lumineuses, envoutée malgré elle par
la magnificence de ce trésor. Elle s'enfuit
au douziéme coup de minuit, alertée par
les tremblements du sol annonçant la fermeture
du rocher.
Le froid glacial de la nuit
la réveilla brutalement, la mit devant l'insupportable
réalité : elle avait oublié son fils dans
le ventre de la pierre... Son enfant chéri
était prisonnier au fond du caveau !!! Elle
devint comme folle, entreprit avec toute
la force de son désespoir de faire
bouger
le rocher maudit, poussa, tapa, tira...
Rien n'y fit... Alors un cri sortit de sa
gorge, un cri inhumain, un cri d'animal
blessé qui déchira le silence de la nuit,
roula, explosa contre les rochers, résonna
jusqu'au village, franchit les murs épais
de l'église, terrorrisant les fidéles. Les
villageois accoururent, malgré la peur qui
leur nouait leur ventre, la trouvèrent,
collée contre la pierre, les mains et les
bras en sang. Ils tentérent aussi de faire
glisser la pierre, de la soulever en se
servant des arbres de la forêt comme levier...
Leurs efforts furent vains aussi... le rocher
ne formait plus qu'un bloc inviolable. De
retour au village, le mari de Persevine,
ivre de douleur et de colère, vida le sac
au dessus d'un tas de fumier...Le lendemain
matin, il ne restait plus rien du trésor,
que quelques morceaux de charbon.
Une
année s'écoula, une année aux jours sans
fin, aux nuits interminables. Persevine
ne se nourrissait plus, ne dormait plus,
veillait sans bouger auprès de ce qui était
devenu le tombeau de son petit. Elle priait
Dieu d'avoir pitié de son chagrin, suppliait
l'éternel d'accepter de l'emporter auprés
de son enfant. Le remords la rongeait toute
entière. Personne n'avait réussi à la défaire
du rocher, ni son mari, ni quelque autre
misécordieux. Au village, on ne parlait
plus du trésor de la pierre qui vire, on
ne parlait que de Persevine qui se laissait
mourir d'amour pour son petit. Et la nuit
de Noël revint. Agenouillée, priant avec
encore plus de ferveur, donnant son âme
à Dieu, elle attendit le premier coup de
minuit. Et il résonna ce premier coup de
minuit, comme un chant deliberté, elle allait
enfin reposer auprés de son bébé pour l'éternité.
La pierre s'entrebailla, Persevine s'y engouffra,
courut jusqu'à son fils.... qui se réveilla...Une
vague de bonheur la submergea et c'est temblante
d'émotion qu'elle prit son enfant dans ses
bras et se précipita à l extérieur... elle
ne savait pas combien il restait de coups
à la cloche de la chapelle de Vaumarin,
mais elle ce qu'elle savait, c est que la
cloche aurait pu sonner toute la nuit, la
pierre, rester ouverte, rien n'était plus
important que le trésor qu'elle tenait contre
elle. Un ange apparut : • Sotte mère, la
leçon t'a t-elle suffit ? Sauras tu désormais
résister aux tentations ? Elle baissa la
tête, repentante : je ne serai plus jamais
envieuse, ni désireuse de chimères absurdes.
J'ai ma vie et mon bonheur contre moi, cet
enfant est le plus magnifique des joyau,
je l'ai compris à la seconde où je l'ai
perdu. L'ange tendit son épée, interdit
à la pierre de virer, enfouissant son trésor
pour toujours. Il traça une croix sur le
bloc et disparut... La terre trembla, secouant
les chaumiéres, faisant déborder le Trinquelin
et disparaître la chapelle de Vaumarin.
Plus personne n'entendrait la cloche de
la Chapelle
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