Non, ne riez pas ! Tout existe, même
une fête pour les Cornards. Tous les ans, à Pâques, Beaumont
célèbre la fête des Cornards. L’origine en remonterait à un
office pascal interrompu par l’entrée inopinée d’un bouc dans
l’église. « Fais sortir le cornard » demanda le curé à son sacristain
mais c’est un brave boulanger, risée de tout Beaumont pour ses
infortunes conjugales, qui fut expulsé. Le sermon du prêtre
sur la fidélité marqua à jamais ses ouailles et il fut décidé
que le lendemain, lundi de Pâques, serait jour de fête des cornards.
Il existait également une confrérie des Cornards dans différentes
villes de France, telles que Cherbourg ou
Rouen.
Celle décrite
sur cette vieille carte postale nous montre la fête des Cornard
de Sauillanges, une petite commune du Puy de Dôme. Chaque année,
les mardi et mercredi des Cendres, les jeunes mariés de l’année
devaient, en chemise et bonnet de nuit, défiler dans les rues
juchés sur une âne, la tête tournée vers la queue de l’animal.
Ils disposaient d’un sac de farine afin de pouvoir saupoudrer
les jeunes filles qu’ils croisaient sur leur passage ; un cornard
géant ouvrait le cortèges.
Pour terminer voici le texte d’une
chanson burlesque qui indique clairement le sort que l’on réservait
à certains porteurs de cornes !
Le duc de Chevreuse
ayant déclaré
Que tous les cocus devaient noyés
Madame
de Chevreuse, d’un air dégagé
Lui dit : « Mon amis savez
vous bien nager ! »
Je viens de découvrir dans un ouvrage
intitulé « Montpellier – Bras dessus, bras dessous », le récit
d’une manifestation amusante qui se déroulait dans le quartier
Boutonnet de Montpellier et qui avait pour nom « Les cours coculaires
». Cette confrérie composée des plus anciens « cocus » du faubourg
siègeait un fois l’an et tous les cocus des divers quartiers
de Montpellier devaient
comparaitre devant une assemblée de cocus. Chaque cas était
étudié, scruté sous toutes ses formes, puis les juges rendaient
leur sentence en fonction de l’importance et du degré de cocuage.
Un brevet, établi en bonne et due forme et signé par le Président
des Cocus, était alors remis au récipiendaire après avoir défilé
dans la rue pour la traditionnelle promenade de l’âne.
Le
nouveau promu portant sur la tête la couronne de cocu surmontée,
d’une magnifique paire de cornes, était installé, à califourchon
sur le bourricot, la tête tournée vers la queue de l’animal.
Le grand chambellan du cocuage prenait alors la bride de l’animal
et tous les membres de la cour, ceux de la confrérie, et un
nombreux public; alors au son des cornemuses, des fifres et
des tambours, le cortège s’ébranlait dans les rues et on allait,
à pas lents, de la portes des Carmes jusqu’au plan des Quatre
Seigneurs.
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