Plus petit département de la région Champagne-Ardenne
par sa superficie, il est le seul de la région à disposer d'une frontière
avec la Belgique. Traversé dans sa partie septentrionale par la vallée
sinueuse de la Meuse, c'est dans cette région de ce département que
se concentre l'essentiel des habitants et des activités où Charleville-Mézières
et Sedan en sont les principaux centres urbains.
Il doit son nom
à une vaste région naturelle, l'Ardenne, plateau profondément entaillé
par la Meuse et ses nombreux affluents, qui s'étend surtout sur la partie
wallonne du sud de la Belgique, mais aussi au Luxembourg ainsi qu'à
l'Allemagne (Eifel) et, ailleurs en France, au nord du département voisin
de la Meuse en Lorraine. Son point culminant dans le département est
situé sur le versant méridional de la Croix-Scaille à 504 m d'altitude.
C'est dans cette partie du massif ardennais que serpente la Meuse en
une pittoresque vallée, connue localement comme « la valleye ». S'écoulant
dans la partie septentrionale du département des Ardennes, elle arrose
d'amont en aval les villes principales de Sedan, Charleville-Mézières
et Nouzonville. Elle reçoit de nombreux affluents dont les principaux
dans le département sont la Semois et la Chiers. Au sud du département
où coule l'Aisne s'étend la vaste plaine dénudée de la Champagne crayeuse,
anciennement dénommée Champagne pouilleuse, prolongée au sud-ouest par
la petite région céréalière du Porcien, tandis que la Thiérache à l'ouest
et l'Argonne à l'est constituent des terroirs très fortement individualisés.
Les Ardennais sont laborieux intelligents
bienfaisant est hospitaliers, mais un peu rudes dans leurs manières.
Les mœurs des habitants des campagnes sont sévères, et plus pures
qu'on ne pourrait s'y attendre dans un pays où de grands établissements
industriel se trouvent placés à côté des populations rurales. Les
paysan est les ouvriers sont travailleurs, économe est probes. En
général, les Ardennais sont également propres aux spéculations commerciales
aux combinaisons industrielles à, la culture des lettres et des
arts, ainsi qu'à l'étude des sciences exactes, on a remarqué que
le département des Ardennes est un de ceux qui, depuis la création
de l'école polytechnique a fourni le plus grand nombre d'élèves
à cet établissement scientifique
Les habitants des Ardennes sont
chasseurs déterminés généralement bons tireurs et aiment à faire
preuve de leur adresse on a a compté de tous temps dans le peuple
un grand nombre de compagnies de chevaliers de l'arquebuse. L’établissement
de celle de Mézières remonte à1563.
Dans les fêtes locales du
pays, qu'on appelle Dédicaces on, retrouve quelque chose de la joie
bruyante et de la grosse gaieté qui caractérise les Kermesses et
les Ducasses flamandes. Le jour principal de la fêle, les garçons
font les invitations à danser et les honneurs du bal. Le lendemain,
ce sont les filles qui invitent les garçons: combinaison qui répand
sur toute la journée car on danse depuis le matin jusqu'au soir
; une gaieté gracieuse, galante, coquette, au moyen de laquelle
les demoiselles récompensent d'anciens attachements, en commencent
de nouveaux entretiennent des espérances se vengent des négligences
des dédains ou des propos de toute l'année, c’est pour elles un
véritable jour d'émancipation.
Le département des Ardennes est formé de la haute Champagne, de la Thiérache et du Hainaut français. Il tire son nom de la vaste et ancienne forêt des Ardennes, dont les restes couvrent sa partie septentrional. Ses bornes sont au nord, la Belgique à l'est, le département de la Meuse; au sud, celui de la Marne, et à l'ouest, celui de l'Aisne. Le vaste plateau que forment les montagnes du département est une des ramifications des monts Faucilles qui se rattache à la chaîne des Vosges; il occupe l'espace compris entre la Meuse et l'Aisne, prend ensuite la dénomination de plateau d'Argonne, qu'il conserve jusqu'à Mézières et se lie plus loin avec le plateau élevé de Rocroi. La chaîne principale de l'Argonne, qui détermine les versants de la Meuse, de l'Aisne et de l'Oise, s'étend du sud-est au nord-ouest depuis Buzancy jusqu'au de là de Launoy, et remonte ensuite vers le nord-ouest jusqu'à Rocroi. Si l'on étudie la configuration du sol sous le rapport des directions des cours d'eau qui le sillonnent en différents sens, on est conduit à le diviser en deux parties, dont l'une appartient au bassin de la Meuse, et l'autre au bassin de la Seine. La ligne de partage des eaux, vue dans son ensemble se dirige à très-peu près du nord-ouest au sud-est.
Note : ce site officiel
du ministère de la culture vous donne, commune
par commune, toutes les informations relatives
à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine
et présent dans le département
Superficie
: 5 229 km2
Population: 275 371
hab hab.(2016)
Densité :53 hab./km²
Nb
de communes : 452
La forêt des Ardennes, qui a
donné son nom à ce département et qui en occupait la
plus grande partie, s'étendait, au temps de César, jusqu'aux
bords du Rhin. C'était, dit-il, la plus grande de toute
la Gaule. Au XVIème siècle, selon un géographe
du temps, elle avait encore plus de cent lieues de longueur.
Au sud, elle s'étendait jusque dans le voisinage de
Lutèce par les forêts de Compiègne et de Senlis, qui
en étaient des embranchements. « Pendant bien des siècles,
dit Monsieur de Courton, cette immense forêt, dont la
sombre majesté frappait si vivement les imaginations
au moyen âge, n'eut pas de rivale en France. » Son souvenir
se rattache à la plupart des aventures racontées par
les poètes et les romanciers.
La contrée sur laquelle
elle s'étend était encore, au VI Au XVIème
siècle et même au VII Au XVIème plongée dans
les ténèbres du paganisme.
Saint Hubert et sainte
Bérégise avaient les premiers implanté la foi chrétienne
dans ce pays. Saint Rémacle, évêque de Maëstricht, y
avait plus tard retrouvé en pleine vigueur dans certains
cantons toutes les croyances anciennes culte des pierres,
des arbres, des fontaines. « Saint Rémacle, saisi d'une
douleur inexprimable, dit Hariger, son biographe, se
hâta d'exorciser ces lieux infectés des erreurs de la
gentilité, et il y fonda les deux abbayes de Stavelot
et de Malmédy. Mais les dieux et les déesses païennes
disparus, les fées, les sorciers et les magiciens vinrent
aussitôt occuper la place. L'imagination populaire peupla
d'êtres fantastiques cette impénétrable forêt d'Ardenne.
Dans ses silencieuses profondeurs, les paysans croyaient
entendre résonner parfois le cor d'un chasseur nocturne,
de saint Hubert, qui continuait son ancien métier, et
dont l'invisible épieu frappait à coup sûr les sangliers,
les daims et les cerfs. On racontait, aux veillées des
crédules habitants d'alentour, que, dans les clairières
de la forêt, des esprits mystérieux venaient prendre
leurs ébats au clair de lune au milieu des lions, des
tigres et des léopards, bêtes inconnues dans nos climats,
mais dont la férocité semblait s'accorder avec l'aspect
sauvage de ces bois où régnaient les ténèbres et le
silence.
Dans le roman de Parthénopeus
de Blois, l'Ardenne est représentée comme une forêt
hideuse et enchantée, qui, dans sa plus grande étendue,
n'avait jamais été foulée par les pieds de l'homme et
dans laquelle les égarés étaient exposés à être dévorés.
Les tigres, les lions, les dragons, les léopards n'étaient
pas les seuls hôtes effrayants dont on peuplât les solitudes
de ce temps-là. Dans ces vastes solitudes, l'imagination
poétique de nos ancêtres plaçait des personnages hideux
et velus, espèces de sauvages préposés à la garde des
châteaux mystérieux où habitaient les nécromanciens.
La réputation fantastique de cette forêt est constatée
par Pétrarque, qui, au XVIème siècle, la
déclare « sombre et pleine d'horreur et s'étonne de
l'avoir pu traverser seul et en pleine guerre. Shakespeare
y a placé plusieurs des scènes de sa comédie Comme
il vous plaira, qui n'a rien de lugubre, il est
vrai. Il paraît que de son temps la forêt des Ardennes
commençait à acquérir une meilleure réputation.
"
Une amie d'enfance de Cazotte était devenue
nourrice du premier petit fils de Louis XV.
Elle demanda à Cazotte de composer une berceuse
pour endormir l'enfant.
Cazotte écrivit les
paroles.
Pour la musique, il était très fréquent
à cette époque de chanter sur l'air de..
Cette berceuse eu un grand succès de bouche
à oreille, se répandit dans les autres classes
sociales et jusqu'au XIXème siècle,
on la chantait en l'accompagnant de bruits de
chaînes, en tapant sur des casseroles et en
claquant des portes.
Le Vieux Château
des Ardennes ou le réveil d'Enguerrand
Paroles de Cazotte.
Tout au beau
milieu des Ardennes
Est un château sur le
haut d'un rocher,
Où fantômes sont par centaines,
Les voyageurs n'osent s'en approcher :
Dessous
ses tours
Sont nichés les vautours,
Les
oiseaux de malheur.
Refrain : hélas !
Ma bonne hélas ! Que j'ai grand ‘peur.
Tout à l'entour de ses murailles,
On
y entend les loups garous hurler ;
On entend
traîner des ferrailles,
On voit des feux,on
voit du sang couler,
Tout à la fois
De
très sinistres voix
Qui vous glacent le cœur.
Sire Enguerrand venait d'Espagne,
Passant
par-là, cuidait se délasser ;
Il monte en
haut de la montagne :
Faites mon lit, je
veux me reposer.
Beau cavalier,
Restez
en étrier ;
Vous mourriez de frayeur.
Par-là sembleu, par-là cent diable !
Me prenez- vous pour un jeune écolier ?
Faites
du feu, dressez la table ;
Nous les verrons
Tous ces esprits félons
Qui font tant de
frayeur.
Bonsoir, vous dis, mon capitaine,
Tenez-vous bien ferme sur l’oreiller.
De
moi ne soyez point en peine,
Le Diable y
soit, j’ose le défier.
Monsieur, Tout doux
!
D’aussi fermes que vous
Y ont manqué
de cœur.
Vers minuit, voilà grand tapage,
Tout le château commence à s’ébranler ;
On
entend des cris pleins de rage,
Tous les
enfers semblent se rassembler.
Quels hurlements
!
Quels grincements de dents !
Que de
cris, que d’horreurs !
Tout à coup par
la cheminée,
On voit et têtes et cornes tomber
;
Des pieds des mains, une nuée
Sur les
parois, partout semblent flamber.
En même
temps,
Des portes les battants S’ouvrent
avec rumeur.
Un démon de figure hideuse
Était traîné par cent diables affreux ;
Sa
bouche était tout écumeuse,
Le plomb fondu
lui découlait des yeux ;
Et ses cheveux,
Tout embrasés de feux
S’hérissaient de douleur.
Sur ses épaules déchirées
Les démons
fouettaient à coup redoublés ;
Les fouets
dont leurs mains sont armées
Sont des serpents
des plus envenimés
Il veut crier ;
Un
crapaud, du gosier
Lui sort avec clameur.
Une ombre tout échevelée
Va, lui plongeant
un poignard dans le cœur.
Avec une épaisse
fumée
Le sang en sort, si noir qu’il fit
horreur ;
Avec éclat
Criant : meurs scélérat
!
Expie ta fureur !
Malheureuse
âme réprouvée,
Dit Enguerrand en élevant
la voix :
Qui t’amène en cette contrée ?
De par le Ciel, écoute et réponds moi… En
soupirant,
L’ombre au même moment
Lui
répondit : monsieur,
Le Comte Anselme
était mon père,
Prince il était de tous les
alentours
Belle j’étais, j’en étais fière
;
Sage j’étais, je l’eusse été toujours.
De mes beaux yeux
Las ! Ce monstre odieux,
S’éprit pour mon malheur.
De prêtre il
n’avait que la mine
Et de mon père il était
aumônier.
Au lieu de prêcher la doctrine
Qu’à des chrétiens il devait enseigner
Ne
faisait rien
Que penser au moyen
De m’enlever
l’honneur.
Tous les matins à l’aventure
J’allais au bois pour y prendre le frais ;
Dans le cristal d’une onde pure
Je me plaisais
à mirer mes attraits ;
Nulle beauté,
Disait
ma vanité,
Ne m’égale en splendeur.
Son âme au désespoir livrée,
Pour obtenir
l’objet de son ardeur,
Va sur une route croisée
Pour se donner au père de l’erreur.
Et le
démon
Lui octroya le don
De ravir une
fleur.
Là, tout près d’une fontaine,
Certaine rose aux yeux faisait plaisir ;
Fraîche brillante, éclose à peine,
Tout paraissait
induire à la cueillir ;
Il vous semblait
Las ! Qu’elle répandait
La plus aimable odeur.
J’en veux orner ma chevelure
Pour ajouter
plus d’éclat à mon teint ;
Je ne sais quoi,
contre nature,
Me repoussait quand j’y portais
la main.
Mon cœur battait
Et en battant
disait :
Le Diable est sous la fleur !
A peine en étais-je la maîtresse,
Comment pourrais-je en faire le récit ?
Je me sens tomber en faiblesse ;
Le malheureux
son dessein accomplit :
Et puis le sort
Fait que, sans nul remords,
J’en goûtai la
douceur.
Revenant à moi : vas infâme,
Tu m’as perdue !
Ah lâche, tu mourras !
Alors de courroux il s’enflamme,
Et le démon
le poussait par le bras ;
D’un œil hagard
Il tire un grand poignard
Et me perce le
cœur.
Pour dérober ce crime énorme,
Il veut, aidé du secours de Satan
Faire une
fosse au pied d’un orme,
Mais aussitôt elle
s’emplit de sang ;
Qui contre lui
Se tourne
et rejaillit
D’une grande fureur.
Il veut aller à la fontaine,
Pour effacer
la trace de ce sang ;
Mais le méchant perdit
perdait sa peine,
Plus il frottait, plus
la tâche s’étend.
Puis dans le bois
De
mon père la voix
Redouble sa terreur.
Où m’enfuirais-je ? Misérable !
Pour
m’engloutir, abîme entrouvre toi.
D’un air
officieux, le Diable
Se change en bouc :
monte, dit-il, sur moi,
Et ne crains rien
;
Viens, mon cher ami, viens,
Fidèle serviteur.
Il monte ; et, sans qu’il s’en étonne
Il sent sous lui le diable détaler ;
Sur
son chemin l’air s’empoisonne
Et le terrain
sous lui semble brûler.
En un instant
Il le plonge vivant
Au séjour de la douleur.
Enfin l’ombre parlait encore,
Quand par
hasard dit notre chevalier :
Mon bon Jésus,
je vous adore ;
Et de croix commence à se
signer.
A ce seul nom
Les suivants du
démon
Se sauvent pleins d’horreur.
MORALITE
Apprenez par ceci, Mesdames,
A ne pas croire à votre vanité
Et si vous
courtisez les femmes,
Retenez cette moralité
:
Qu’il ne faut pas
Du traître Satanas
Invoquer la faveur.
Au refrain.
Ne la retrouvons-nous pas encore
de nos jours, mystérieuse et terrible, dans cette chanson-légende
qui berça notre enfance : Si, laissant de côté la légende
et la poésie, nous consultons l'histoire, nous là voyons,
au temps des Césars, devenir le refuge des gens endettés
et des fugitifs de toute sorte c'est Tacite qui nous
l'apprend.
Et, au XVème siècle, les
sept forêts des Ardennes sont encore l'asile des bannis,
des gens ruinés par la guerre, lesquels y mènent la
vie des charbonniers et de temps en temps en sortent
pour mendier ou pour piller les villages voisins. Aujourd'hui
encore, un quart environ du département est couvert
de bois. « Tout ce pays est boisé, dit Monsieur Michelet,
comme pour marquer la défense et l'attaque aux approches
de la Belgique, la grande forêt d'Ardenne, la profonde
(ar duinn), s'étend de tous côtés, plus vaste qu'imposante.
Vous rencontrez des villes, des bourgs, des pâturages
vous vous croyez sorti des bois, mais ce ne sont là
que des clairières. Ces bois recommencent toujours ;
toujours les petits chênes, humble et monotone océan
végétal dont vous apercevez do temps à autre, du sommet
de quelque colline, les uniformes ondulations. La forêt
était bien plus continue autrefois.
On comprend qu'un
tel pays fournisse plus d'éléments à la légende qu'à
l'histoire; aussi trouvera-on ici à l'histoire des villes
le récit des faits principaux qui se sont passés sur
le territoire de ce département. Il y a plus, ce département
ne s'est pas formé, comme beaucoup d'autres, d'une portion
détachée d'une grande province ; une partie appartenait
à la Champagne et a suivi les destinées de cette province
; d'autres, plus petites, appartiennent au Hainaut,
à la Picardie; enfin le pays d'Ardenne proprement dit
a une histoire à part, mais qui ne commence que dans
les temps modernes à présenter quelque intérêt. On trouve
un comté d'Ardenne dans les premiers temps de notre
histoire il faisait partie du royaume d'Austrasie.
L'histoire du pays devient obscure ou se confond
avec celle de la Champagne jusqu'au moment où le comté
de Rethel et la principauté de Sedan commencent à jouer
un rôle dans nos annales. Nous renvoyons le lecteur
à l'histoire particulière de ces villes. Mais, au commencement
de la Révolution, le département des Ardennes devait
jouer un rôle important dans la défense du pays.
C'est sur une partie de son territoire
que s'étend la forêt de l'Argonne, dont Dumouriez se
hâta d'occuper les défilés. De Sedan, où était son état-major,
il se rabattit sur cette forêt, que les Prussiens et
les Autrichiens devaient nécessairement traverser pour
marcher sur Paris. Cette forêt, par ses inégalités de
terrain, le mélange des bois et des eaux, est tout à
fait impénétrable à une armée, sauf par cinq défilés
principaux, que le général français garnit de troupes.
Lui-même, posté dans le plus important de ces passages,
Grandpré, au sud du département, y attendit l'ennemi
dans une position inexpugnable. « Grandpré et les Islettes,
écrivait-il au pouvoir exécutif, sont les Thermopyles
de la France ; mais je serai plus heureux que Léonidas.
» Le 20 septembre 1792, il fut attaqué dans ses positions.
Mais nos volontaires, remplis d'ardeur, sautèrent au-dessus
des retranchements qui les protégeaient et, se précipitant
sur l'ennemi, l'obligèrent à se retirer. Cependant la
surprise d'un des passages de l'Argonne, celui de La
Croix-aux-Bois par les Autrichiens et les émigrés, repris
par les Français, qui tuèrent aux ennemis un de leurs
généraux, le prince de Ligne, obligea Dumouriez à renoncer
à la défense de l'Argonne ; il fit donc retraite vers
le sud, et à quelques jours, à quelques lieues de là,
le 20 septembre 1792, Kellermann et lui livraient à
l'ennemi le combat appelé la canonnade de Valmy qui
arrêta l'invasion et força l'ennemi de se retirer. La
nouvelle de ce premier succès arriva à Paris le 22 septembre,
le jour même où la Convention nationale se réunissait
et proclamait la République ; et elle fut peut-être
pour quelque chose dans l'enthousiasme qui accueillit
la nouvelle forme de gouvernement. En 1815, le chef-lieu
de ce patriotique département, qui avait fourni à la
Révolution quelques-uns de ses plus vaillants défenseurs,
Mézières, soutint après Waterloo un siège de quarante-deux
jours et ne se rendit qu'aux généraux de Louis XVIII.
Durant la guerre franco-allemande de 1870-1871,
le département des Ardennes fut envahi et piétiné, pour
ainsi dire, par les armées ennemies ; la plupart des
villes furent occupées par les Allemands, notamment
les localités suivantes Grandpré, Buzancy, Vouziers,
Attigny, Le Chêne-Populeux, Nouart, Beaumont, Mouzon,
Carignan, Rethel, Raucourt, Bazeilles, Sedan, Floing,
Mézières, etc. C'est sur le sol du département des Ardennes
que se dénoua le terrible drame; c'est à Sedan et dans
les environs que fut livrée la suprême bataille, 12
septembre 1870. C'est là que s'effondra le second Empire.
Le département des Ardennes fut délivré un des derniers
de l'occupation.
Les premiers habitants en seraient
les Rémi.
Le sol des Ardennes a été le théâtre de
très durs combats pendant la Première Guerre mondiale
et également le théâtre de la contre offensive des armées
allemandes de l'hivers 1944-1945.
Le 6 mai 1606, le jour même de
ses 26 ans, Charles de Gonzague (1580-1637), duc de
Nevers et de Rethel (Charles III)), décide la création
de Charleville pour en faire la capitale de sa nouvelle
principauté souveraine d'Arches, appuyée sur son duché
de Rethel et sur l'antique comté de Castrice.
La
Meuse et ses méandres séparent Charleville de Mézières
et c'est en 1966 que ces deux cités décident de s'unir
pour formé l'agglomération de Charleville-Mézières.
Cette ville, préfecture du département des Ardennes
dont les habitants s'appelaient les Carolopolitains,
et ceux de Mézières étant les Macériens, qui fait que
les gentilés de Charleville-Mézières s'appellent, maintenant
les Carolomacériens.
Rocroi, est une des places-fortes
les mieux conservées d'Europe. Le 16 mai 1643 les troupes
de France commandée par le Le Duc d'Enghien infligent
à l'armée espagnole l'une de ses plus cruelles défaites.
Le Vouzinois fut occupé par les Romains qui ont implanté
une enceinte militaire à Chestres.
Vouziers ne fut d'abord qu'une
chapelle dépendant de l'abbaye de Théline. Son nom apparait
en 1140 à propos de moulins exploités sur l'Aisne. Les
Templiers de Boult y fondèrent en 1125 une maison qui
devint la commanderie de la Chambre aux Loups qui passa
aux Hospitaliers en 1312. Vouziers devint un carrefour
d'échanges grâce à ses foires et ses marchés confirmés
par François er en avril 1516. La ville dut
sa prospérité au commerce des grains. Elle fut occupée
par les Russes de 1815 à 1818, par les Prussiens de
1870 à 1873, par les Allemands au cours des deux guerres
mondiales.
L'aviateur Roland Garros, tué dans un
combat près de Saint Morel le 5 octobre 1918, repose
au cimetière communal. La légion tchécoslovaque participa
en octobre 1918 avec les troupes du général Gouraud
à la libération de la ville. Vouziers est la patrie
d'Hippolyte Taine, grand penseur du 19e siècle, et d'Albert
Caquot, grand ingénieur du 20ème siècle,
l'apôtre du béton armé.
Cette sous préfecture des Ardennes, fondée par Jules César qui y aurait établi son camp, a traversé bien des évènements tragiques au cours de sa longues histoire. Lieu de passage de toutes les invasions elle fut assiégée, ravagée, incendiée, pillée, atteinte de la peste, du typhus, détruite à plus de quatre-vingt pour cent lors des deux dernières guerres, et malgré tous ces avatars elle à toujours relevée de ses cendres sa célèbre église Saint-Nicolas.
C'est sur l'emplacement d'une
villa romaine que la ville fut construite. Son château
fort construit par Évrard III de La Marck à partir de
1424 donnera naissance à une cité prospère élevée au
rang de principauté attestée par une lettre patente
signée par le roi Henri II. En contrepartie elle devra
allégeance au royaume de France qui pourra si besoin
est lui demandé de participé à l'ost en cas de conflit.
En 1549, Son prince Henri-Robert de La Marck adhère
à la Réforme et la ville acquière une grande renommé
en accueillant les Juifs ainsi que des avocats, des
intellectuels et artisans Réformés qui vont donner à
la ville un nouvel essor.
La principauté de Sedan
sera rattachée à la France en 1641 après la bataille
de la Marfée et le complot de Saint Mars visant à disgracié
Richelieu, le puissant ministre de Louis XIII. Plus
tard en 1870, Sedan verra la défaite de l'Empereur Napoléon
III, dont les troupes furent encerclé dans la cité.
La réédition de l'empereur entrainera la chute du second
empire. La France deviendra La République Française.
En 1914, lors de la Grande Guerre, ainsi que lors de
la Seconde Guerre Mondiale, Sedan fut en partie dévasté.
Le 19 mai 1643, à Rocroi,
le duc d'Enghien anéantit l'infanterie espagnole.
C'est la victoire retentissante d'un général de
23 ans. La mort du cardinal de Richelieu, quelques
mois plus tôt, a incité les Espagnols à attaquer
la France, entrée huit ans plus tôt dans la guerre
de Trente Ans. C'est ainsi que 17.000 fantassins
et 8.000 cavaliers assiègent la place forte de Rocroi,
dans les Ardennes, sous le commandement de don Francisco
de Mello. Le jeune duc d'Enghien est pressé d'en
découdre. Il prend soin de cacher à ses troupes
la mort du roi Louis XIII, survenue le 14 mai, pour
ne pas les démoraliser.
Là-dessus, il attaque
les Espagnols en compensant son infériorité numérique
par sa rapidité de manoeuvre et en faisant un large
usage de la cavalerie. Les Espagnols perdent l'essentiel
de leurs forces et pas moins de 250 drapeaux.
La bataille de Rocroi met fin à la réputation
d'invincibilité des «tercios» espagnols, des unités
composées de piquiers, d'arquebusiers et de fantassins
armés d'épées. Elle marque le retour de la France
sur la scène internationale après un siècle de défaites
et de guerres civiles ou religieuses. Elle constitue
d'heureuses prémices pour le jeune Louis XIV (4
ans), intronisé depuis moins d'une semaine. Elle
entraîne enfin un tournant dans la guerre de Trente
Ans qui ravage l'Europe centrale depuis 1618.
Le nom Recroi signifie la croisée
de Raoul, un ancien seigneur du lieu au XIIIe siècle.
Au XVIIe siècle, quand Louis XIII acheta la quasi-totalité
de la seigneurie de Rocroi en 1614, on inventa une étymologie
plus conforme au nouveau statut de la ville, pour en
faire la Roche du Roy, Roc-Roy, si bien que sous la
Révolution française, elle fut renommée Roc-Libre.
En 1545, François Ier demande à Girolamo Marini, commissaire-général
des fortifications de Champagne, de fortifier la frontière
de Champagne. Il construit un petit fort près du village
de Roulcroix.
Charles Quint décide de construire
la fort de Charlemont, à Givet en 1552, Henri II répond
en faisant édifier l'enceinte de Rocroi le même année.
Elle est terminée en 1556. La ville a été construite
en étoile avec cinq bastions avec orillons. Rabutin
décrit la place comme « un pentagone à cinq fronts,
couverte et défendue de quatre gros boulevards garni
de leurs flancs, casemates et plate-forme, et vieil
fort qui fait le cinquième ». Le vieux fort est probablement
le fortin construit par Marini, transformé en bastion
appelé bastion du Petit-Fort ou bastion du Roy. La construction
a été confiée à un maitre maçon de Senlis, Loys Lenthe,
par le maréchal de Bourdillon. À l'origine, l'enceinte
n'était pas maçonnée. La ville est assiégée par les
Espagnols en 1556 et 1559, sans succès. Le gouverneur
de Champagne, François de Clèves avait fait renforcer
les défenses en urgence. La place est prise par les
protestants de Sedan le 20 novembre 1588. Ils la vendent
au duc de Guise. Le roi Louis XIII la rachète en 1614.
Le plan initial a été conservé mais les bastions ont
été modifiés quand des demi-lunes ont été ajoutées.
Le bastion du Roi est retranché de la ville par un fossé
pour devenir une citadelle. Les escarpes sont alors
revêtues de maçonnerie1.
C'est au cours du siège de Rocroi par les Espagnols, commandés par Francisco de Melo, qu'eut lieu la fameuse bataille de Rocroi, le 19 mai 1643, qui vit la victoire des Français sur les Espagnols. Le chef de l'armée royale française, le duc d'Enghien, plus tard appelé le Grand Condé, révéla ici tout son génie militaire, alors qu'il était seulement âgé de 22 ans. Cette victoire fut décisive dans la guerre de Trente Ans (1618-1648) : elle marqua le retour de la France sur la scène internationale après un siècle de défaites et de guerres civiles
Lors de la Bataille de Bazeilles le 1er septembre 1870, la commune a été le lieu d'intenses combats entre des unités d'infanterie de marine française et des régiments bavarois. Sous le commandement du commandant Lambert et des capitaines Aubert, Bourgey, Delaury et Picard de la division bleue, repliés dans l'auberge Bourgerie, une petite centaine d'hommes et de gradés allaient résister jusqu'à l'épuisement complet de leurs munitions. Ce moment d'histoire a été illustré par le célèbre tableau d'Alphonse-Marie-Adolphe de Neuville,peint en 1873, Les dernières cartouches est conservé à Bazeilles à la Maison de la dernière cartouche.
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