Logo Claude
titre

Les Départements de la France

  • Données géographiques

Blason du Cher dep01

Le Cher formait autrefois avec le département de l'Indre la province du Berry. Il fait aujourd'hui partie de la Région Centre et est limitrophe des départements de l'Indre, de Loir-et-Cher, du Loiret, de la Nièvre, de l'Allier et de la Creuse.C'est la rivière le Cher qui a donné son nom à ce département créé le 4 mars 1790. Le Cher prend sa source à Mérinchal, dans le département de la Creuse, dans le Massif central, et se jette dans la Loire à Villandry, dans le département d'Indre-et-Loire. Il doit son nom à la racine pré-celtique kar qui signifie pierre.
Le département du Cher, ainsi nommé de la rivière qui traverse sa partie occidentale, a été formé presque entièrement de pays du haut Berry : la Sologne Berrichonne, qui avait pour capitale Aubigny; la principauté de Boisbelle, capitale Henrichemont ; le Sancerrois capitale Sancerre, et la Septème de Bourges.
Le Cher ne possède de véritables collines que dans le pittorresque Sancerrois, au nord-est, où la colline d'Humbligny atteint 434 mètres d'altitude, et dans quelques communes du sud, dont le terrain granitique forme les derniers contreforts du Plateau central; on y trouve, à la source de l'Indre, près de Saint-Priest, le point culminant du département la mont Saint Marien qui s'élève à 504 mètres. Partout ailleurs ce ne sont que vastes plaines ondulées et monotones; il y a de rares vallées au nord, dans la Sologne, faite d'argile et de sable; au centre et à l'ouest, où s'étend le plateau calcaire de Bourges. L'endroit où le Cher quitte le département est le point le plus bas 90 mètres le confluent de la Loire et de l'Allier est à172 mètres le Belvédère de Saint-Amand atteint 338 mètres. Bourges est à 137 mètres; Sancerre, à 307 mètres. L'altitude moyenne est d'environ190 mètres. Le département appartient totalement au bassin de la Loire. Ce grand fleuve le borne à l'est et parcourt un .val fertile en baignant la colline de Sancerre. Ses affluents sont l'Allier, qui forme également limite; l'Aubois, la Vauvise, le Beuvron, autre rivière limitrophe, et le Cher long de 320 kilomètres et dont 151 navigables.

#
Carte du Cher

#

Les habitants du Cher


#
Vigneron de
#
Vigneron du Cher

Le peuple du département du Cher est généralement bon, d'un esprit facile à diriger, honnête dans ses rapports; ses plaisirs sont tranquilles et peu tumultueux; il a peu le goût de l'ivrognerie, et son humeur n'est pas querelleuse aussi ses réunions sont elles exemptes de ces rixes violentes qui troublent et ensanglantent si fréquemment celles des autres contrées; il a un grand fonds de probité, aussi les affaires criminelles y sont en petit nombre, et les peines graves très rarement prononcées envers ses habitants.
En général, on ne trouve pas dans les habitants du département du Cher cette richesse d'imagination, cette variété d'esprit, ces saillies brillantes qui sont l'apanage des habitants de nos départements méridionaux mais on y trouve un esprit juste, un sens droit et un grand fonds de jugement.
Le peuple est apathique, peu industrieux, ennemi irréfléchi de toute innovation, et obstinément attaché aux vieilles routines; mais cela tient principalement à l'absence des communications Les classes élevées de la société se distinguent par un excellent ton, par beau coup d'affabilité dans les manières et de régularité dans les mœurs ; il existe généralement une grande union dans les ménages, un goût d'ordre et d'économie poussé peut-être un peu loin; mais en même temps un esprit de charité et de bienfaisance au-dessus de tout éloge.

Le Cher naît au village de Cher ou Chard, dans la Marche, à 700 mètres d'altitude, et se dirige vers le nord, où il reçoit la Tardes; puis il baigne Montluçon (Allier). Au territoire qu'il dénomme, le Cher arrose Saint-Amand-Montrond, à la jonction de la Marmane, et Vierzon, au confluent de l'Yèvre, grossie de l'Auron à Bourges. Il prend alors définitivement la direction de l'ouest, en compagnie du canal latéral dit du Berry, jusqu'en amont de Saint-Aignan (Loir-et-Cher); il reçoit dans cet intervalle ses deux derniers affluents notables, l'Arnon et la Sauldre, formée de la grande et de la petite Sauldre; puis il va passer sous les arcades du château royal de Chenonceau et au sud de Tours, en amont duquel un petit canal le fait communique avec la Loire. Toutefois c'est seulement à une vingtaine de kilomètres en aval de cette ville que le Cher, parallèle à la Loire, se termine, par 40 mètres d'altitude, en face de Cinq-Mars-la-Pile, après avoir envoyé à l'Indre une partie de ses eaux par un petit bras qui coule aussi parallèlement au fleuve.
Le débit du Cher, très faible pour la largeur de son lit, est fort insuffisant pour une navigation active, même dans la partie inférieure canalisée, c'est-à-dire sur un peu plus du quart de sa longueur totale. II a des débordements redoutables qui ont nécessité la construction d'une levée de 27 kilomètres pour protéger les campagnes dé la rive droite dans son cours inférieur.
Le canal du Berry n'a pas moins de 186 kilomètres dans le département ,y compris l'embranchement de Fontblisse à Montluçon. Le canal de la Sauldre, qui va de Blancafort à la Motte-Beuvron, sert au transport de la marne dans la Sologne. Les étangs, jadis très nombreux au nord et au sud-est, sont en partie desséchés; celui de Lignières n'avait pas moins de 600 hectares. Le climat, qui fait partie de la zone saquanienne, est généralement modéré. L'air est vif et pur dans les régions élevées, lourd et malsain en Sologne et dans les vallées marécageuses de l'Yèvre, de l'Aubois et autres. La hauteur moyenne des pluies annuelles est d'environ 65 centimètres.
Le département produit passablement de céréales et des vins dont les meilleurs sont ceux du Sancerrois. Les prairies nourrissent un assez grand nombre de bêtes à cornes, et les jachères, très étendues encore, de nombreux troupeaux de moutons, dont la laine est très estimée. Les forêts couvrent 135000 hectares; les principales sont celles de Vierzon, d'Allogny et de Saint-Palais, les bêtes fauves y abondent encore; les reptiles, notamment les vipères, ne sont que trop multipliés. Riche en minéraux, le Cher extrait du kaolin, des pierres à bâtir, de l'ocre et surtout du minerai de fer. Ses principaux établissements industriels sont la fonderie de canons de Bourges, les ateliers de construction de machines et la verrerie de Vierzon, les manufactures de porcelaine de Vierzon, Foëcy, Noirlac, Mehun; des tanneries, briqueteries et tuileries.

La France de l’Ouest


Histoire du Cher


#
Carte du Cher
Note

Carte d'identité


#
Le lac de Sidiailles

Préfecture : Bourges

Sous préfectures :
Saint-Amand-Montrond
Vierzon



Conseil général
Office département du Tourisme
Adresse des offices du Tourisme.
Le patrimoine des communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

Démographie : Gentilé : Chériens ou Berrichons
Population : 299 573 hab. (2021)
Densité : 41 hab./km2
Superficie : 7 235 km2
Subdivisions
Arrondissements : 3
Circonscriptions législatives : 3
Cantons : 19
Intercommunalités 16
Communes : 286

Le département du Cher a été formé de la plus grande partie de l'ancienne province du Berry; son histoire est donc celle de cette province, et naturellement elle remonte à celle des Bituriges, qui lui ont donné son nom.
Les Bituriges étaient l'une des plus anciennes et des plus puissantes tribus gauloises; ils habitaient sur les bords du Cher (Carus) et obéissaient à un roi qui résidait à Avaricum (Bourges). Au Vème siècle avant J.-C., à l'époque où Tarquin l'Ancien régnait à Rome, ils avaient la souveraine puissance sur le pays des Celtes. Leur roi Ambigat, vieillard que recommandaient ses vertus et ses richesses, voyant que son peuple était devenu trop considérable, et que le sol, malgré sa fertilité proverbiale, menaçait de devenir insuffisant, engagea Sigovèse et Bellovèse, ses neveux, jeunes guerriers ennemis du repos, à aller chercher un autre séjour dans les contrées que les dieux leur indiqueraient par les augures, leur permettant d'emmener avec eux autant d'hommes qu'ils voudraient, afin que nulle nation ne pût repousser les nouveaux venus. Bellovèse s'établit dans cette partie de l'Italie que les Romains appelèrent dans la suite la Gaule cisalpine, et Sigovèse dans la Norique, pays qui forme aujourd'hui la Bohême et la Bavière.

M#
Le bocage de Noirlac

Les Bituriges envoyèrent dans la suite de nouvelles colonies en Italie, et il est probable que leur chant de guerre se fit entendre jusque sur les bords du Tibre, lorsque les Gaulois, conduits par Brennus, vinrent, en 390, brûler Rome naissante.
Quelques siècles plus tard, lorsque César voulut passer dans les Gaules, il prit avec lui des Gaulois cisalpins et les ramena dans leur ancienne patrie. Ces braves soldats l'aidèrent à vaincre Vercingétorix, que le général romain poursuivit à travers le pays des Arvernes, et jusque dans celui des Bituriges, où il forma le siège d'Avaricum. César lui-même, dans le septième livre de ses Commentaires, fait voir par la manière dont il décrit ce siège combien il fut meurtrier. La ville fut enfin prise et ruinée par les Romains. La plupart des Bituriges quittèrent le pays, qui était dévasté, et allèrent s'établir dans d'autres contrées.

#
Le palais Jacques Coeur à Bourges

Les traces de la civilisation naissante de ces temps reculés sont très rares aujourd'hui dans le département quelques tombelles ou tumuli, aux environs de Bourges, aux lieux dits la Butte-Barral, la Butte-des-Prés-Fichaux et celle des Vignes-du-Château les menhirs ou pierres levées de Graçay, que l'on nomme dans le pays les Pierres folles; queiques tumuli à Pierrefitte dont le nom lui-même est l'indice de monuments mégalithiques, tels sont les seuls témoins muets de ces temps éloignés.
Les Bituriges avaient vaillamment résisté à l'invasion romaine ils succombèrent et restèrent fidèlement soumis à leurs vainqueurs. Sous la domination romaine, leur pays fit partie de l'Aquitaine, et, sous Auguste, leur ville, qui avait été rebâtie et s'était considérablement agrandie, fut la métropole de cette province et servit constamment de résidence au préfet romain c'est alors que cette capitale perdit son nom d'Avaricum ;elle obtint le droit de cité, accordé aux villes privilégiées, et fut désignée sous le nom civitas Biturigensium, puis simplement de Bituriges.
Lors de la division de l'Aquitaine en trois parties, sous Honorius, le Berry forma la première Aquitaine, et Bourges en fut toujours la capitale. C'est à peu près vers le milieu du IIIème siècle que le christianisme fut prêché dans le pays qui nous occupe, son premier apôtre fut, dit-on, saint Ursin; il fut favorablement accueilli par la population, et le sénateur Léocadius lui donna une des salles de son palais pour établir une église.
La période gallo-romaine a laissé quelques traces dans le département du Cher, la vieille enceinte de Bourges est encore visible, et cette ville dut, ainsi que les grandes cités de l'empire posséder un cirque, des naumachies, des palais et des portes triomphales. Le cirque occupait l'emplacement de l'ancien couvent des Ursulines, et l'on voit encore dans les caves de cet établissement les restes des loges qui renfermaient les animaux féroces. On trouve aux environs de Bourges les ruines d'un aqueduc souterrain qui, probablement, conduisait les eaux de quelque source éloignée à la ville.
A Alichamps, lieu autrefois considérable, où venaient se croiser trois voies romaines, des fouilles ont fait découvrir des inscriptions, des colonnes milliaires, des vases, etc. À Drevant, sur le Cher, on montre l'emplacement d'un théâtre on y a trouvé, en outre, des fragments de statues, des tombeaux, des pierres sculptées, des chambres pavées ou revêtues de marbre. A Alléan, près de Baugy, on voit encore les vestiges d'un camp à Maubranches, à Soye, à Celle-sur-Cher, on a trouvé des inscriptions, des poteries.
Lors de la chute de l’empire romain et de l'invasion des barbares, les plaines de la fertile et plantureuse Aquitaine tombèrent au pouvoir des Wisigoths;. Euric, leur roi, en fit la conquête vers l'an 475 ce ne fut pas sans résistance de la part des Bituriges, car il n'entra dans leur capitale qu'après avoir échoué dans un premier siège. Mais les Wisigoths se rendirent bientôt odieux aux populations chrétiennes de la première Aquitaine par les persécutions de toute nature qu'ils leur firent endurer ils étaient ariens, c'est-à-dire qu'ils niaient la divinité de Jésus-Christ ; ils dévastèrent donc les églises et les monastères, en haine des chrétiens.

#
Bourges. Le 13 Aoust 1635.

Aussi, lorsque Clovis eut, en 511, battu et tué Alaric II, fils d'Euric, à la bataille de Vouillé, les évêques des villes d'Aquitaine ouvrirent-ils avec empressement les portes de leurs cités à ce prince, qui venait de reconnaître le Dieu de Clotilde et d'être baptisé par J'archevêque de Reims saint Remi.
Dans les partages que firent entre eux les descendants de Clovis, le pays qui nous occupe fit toujours partie du royaume d'Orléans, et il fut gouverné par un comte qui résidait à Bourges. Les ducs d'Aquitaine s'en emparèrent vers la fin de la première race mais ils en furent chassés par Charles-Martel. Bourges s'étant de nouveau déclarée pour les Aquitains et leur duc Waïfre, qui lui avait donné Cunibert pour comte, Pépin accourut et, après un siège de peu de durée, s'empara de la ville, la ruina et jeta Cunibert dans un cloître. Charlemagne établit dans le Berry des gouverneurs ou comtes, qui, dans la suite, rendirent leur gouvernement héréditaire, comme la plupart de ceux des autres grandes villes. Le premier de ces comtes de Berry ou de Bourges fut Humbert, nommé en 778. Depuis cette époque jusqu'en 926, on en compte dix-huit, parmi lesquels on cite Gérard, qui régnait dans l'an 838. Dépouillé de son comté par Charles le Chauve en 867, il fut momentanément remplacé par Egfried; mais ses hommes mirent le feu à la maison où était le nouveau comte, lui coupèrent la tête et jetèrent son corps dans les flammes. Gérard rentra ainsi en possession de son comté, malgré la volonté royale, frappée alors d'impuissance par la turbulence des comtes et les invasions incessantes des Normands. Il était encore comte de Bourges en 872, époque à laquelle il fut remplacé dans sa dignité par le duc Boson, beau-frère de Charles le Chauve et grand chambellan de Louis le Bègue, roi d'Aquitaine. Louis le Bègue ayant succédé à son père, Charles le Chauve, au trône de France, Boson crut le moment favorable pour se déclarer indépendant ; mais il fut renversé, en 878, par Bernard Ier, marquis de Septimanie. Celui-ci, parent de cet Egfeied tué par Gérard en 867, réclama son héritage ; il fut appuyé par le comte du Maine et Gozlin, évêque de Paris, son oncle, et parvint à s'emparer du comté de Bourges. Mais bientôt il en chassa l'évêque Frotaire, s'empara des biens de l'Église et exigea des habitants un serment de fidélité contraire à celui qu'il devait lui-même au roi ; aussi fut-il excommunié par le concile de Troyes et attaqué, en 879, par une armée que Louis le Bègue avait donnée à Boson, son oncle, rentré en grâce auprès de lui. Boson, maitre de Bourges, le fut bientôt de tout le pays. Dans la suite, il fit la paix avec Bernard et lui donna un fief. À sa mort, arrivée en 886, il eut pour successeur Guillaume II le Pieux, qui était déjà comte d'Auvergne.

#
Le Cher

Guillaume II, qui succéda à ce dernier, fut souvent en guerre avec le roi Raoul; ce dernier lui enleva même son comté et le lui rendit en 927, après l'avoir forcé à lui rendre hommage. Après la mort de Guillaume Il, arrivée en 926, le roi Raoul supprima le titre de comte de Berry, donna la propriété de Bourges au vicomte de cette ville et décida qu'à l’avenir ce vicomte, le seigneur de Bourbon, le prince de Déols et les autres barons du Berry relèveraient immédiatement de la couronne.
Geoffroy, dit Papabas, que quelques historiens font fils de Guillaume II, fut le premier vicomte de Bourges. C'est pendant son gouvernement que la France fut envahie et dévastée par les Hongrois, dont les contemporains nous ont fait un portrait si effroyable que le souvenir s'en est conservé dans la tradition de l'Ogre, terreur de notre enfance. Geoffroy eut trois successeurs du même nom que lui Geoffroy II, dit Bosebebas ; Geoffroy III, le Noble Geoffroy IV, le Neschin tous prirent part aux grands événements qui signalèrent l'enfantement de la monarchie capétienne. Étienne, fils de Geoffroy IV, était vicomte de Bourges en 1061 et mourut sans postérité. Eudes Herpin ou Arpin lui succéda dans la vicomté de Bourges ; il avait épousé Mahaud de Sully, fille et héritière d'Étienne ; d'ailleurs, il prétendait lui-même descendre de Guillaume Ier, le Pieux.
Ce sixième et dernier vicomte de Bourges vivait en 1090, lors de la ferveur des premières croisades. En 1101, se disposant à partir pour la terre sainte avec le duc d'Aquitaine, il vendit au roi Philippe Ier sa vicomté pour soixante mille sous d'or. Il se distingua pendant la croisade, fut pris à la bataille de Rama, le 27 mai 1102, et eut beaucoup de peine à se racheter. Enfin il revint en France et se fit moine dans la célèbre abbaye de Cluny, fondée par Guillaume Ier, environ 180 ans auparavant ; il n'y mourut qu'en 1109 et y fut enterré.
Le Berry fut la première province réunie au domaine de la couronne. À l'époque où la vicomté de Bourges rentrait ainsi au domaine royal, sa juridiction ne s'étendait pas sur tout le Berry les possesseurs des grands fiefs du pays s'étaient rendus indépendants, et l'on avait vu s'élever les seigneurs de Sancerre, de Montfaucon, de Charenton, de Germigny, de Vierzon, de Mehun, etc. Les maîtres de ces fiefs, suzerains eux-mêmes d'un grand nombre de vassaux, couvrirent le pays d'un réseau de forteresses, destinées à la fois à protéger les campagnes et à les maintenir. Les comtes de Bourges faisaient alors frapper des monnaies portant leur nom, ainsi qu'il résulte d'une monnaie découverte par un de nos plus savants numismates, M. Adrien de Longpérier; elle est à l'effigie de Guillaume Il et porte en légende ces mots V VLELMO COMS et BIRTUIGES. Cette pièce est peut-être le plus ancien denier baronnial que l'on connaisse dans l'obéissance.
Les rois, devenus maîtres du Berry, durent forcer ces fiers barons à rentrer dans le devoir et à leur prêter hommage. En 1140, le diocèse de Bourges fut violemment troublé à la mort de l'archevêque Albéric. Dès le temps de Charlemagne, les évêques de Bourges avaient pris le titre d'archevêques et de primats d'Aquitaine, ce qui leur donnait des droits sur les quatre archevêchés de Bordeaux, d'Auch, de Narbonne et de Toulouse. Les chanoines du grand chapitre, dont l'institution remontait à Charlemagne, ayant demandé au roi la permission d'élire un nouvel archevêque, celui-ci les y autorisa, à condition qu'ils ne nommeraient pas Pierre de La Châtre, neveu du chancelier de l'Église romaine ; mais le pape Innocent II investit lui-même ce prélat du pallium, prétendant qu'il fallait « accoutumer ce jeune homme (le roi de France) à ne pas prendre la licence de se mêler ainsi des choses de l'Église.» » Louis VII, furieux, jura que, tant qu'il porterait la couronne, Pierre ne posséderait l'église de Bourges ni autre en son royaume. Il ordonna la confiscation du temporel de l'archevêché et mit garnison dans le château de Saint-Palais et dans plusieurs autres places. Pierre de La Châtre, à son retour de Rome, se vit donc refuser l'entrée de Bourges par les gens du roi et fut obligé de se retirer sur les terres que possédait en Berry le vieux comte de Champagne Thibaut, grand ami du clergé et brouillé alors avec le roi. Le pape, de son côté, fulmina une bulle contre Louis le Jeune et mit en interdit tous les lieux habités par ce prince, qui, de même que son aïeul Philippe 1er, ne put, trois ans durant, mettre le pied dans une ville ou dans une bourgade sans que le service divin y fût à l'instant suspendu. Louis VII, pour se venger, dévasta la Champagne, prit d'assaut la forte place de Vitry et l'incendia ; plus de treize cents personnes qui s'étaient retirées dans la principale église périrent alors dans les flammes. Cependant, après trois ans de résistance, le roi se soumit et rétablit lui-même Pierre de La Châtre dans son siège. Depuis ce temps, ils vécurent en bonne intelligence, et le roi abolit même en sa faveur une coutume des temps barbares, qui permettait de piller la maison de l'archevêque après sa mort et d'en emporter les meubles.
Les guerres suscitées entre Louis VII et Henri II d'Angleterre, à la suite de la répudiation d'Éléonore de Guyenne, eurent des suites sanglantes pour les pays du Cher, qui alors limitaient les possessions françaises et anglaises. Les citadelles furent souvent prises et reprises, les villes et les villages livrés aux flammes, les campagnes ravagées. Des bandes de pillards connues sous les noms de cottereaux, routiers, brabançons, parcouraient le pays, dévastant et tuant sans pitié. Les seigneurs du Berry, effrayés, prirent les armes pour les repousser et les mirent complètement en déroute près de Dun-le-Roi, en juillet 1183.
Au XIVème siècle, les combats recommencèrent avec les Anglais. Le Prince Noir, fils d'Édouard III, traversa le Berry, brûla les faubourgs de Bourges. Mais le duc Jean, aidé par le comte de Sancerre et Du Guesclin, les chassa du pays.
Le Berry, rentré sous le gouvernement royal, demeura pour toujours partie intégrante de la France; les rois le firent administrer par des baillis, des prévôts et des gouverneurs Bourges conserva cependant quelques privilèges de son ancienne juridiction municipale jusqu'en 1474, époque à laquelle le Berry fut assigné comme apanage par le roi Jean à son troisième fils, Jean, après avoir été érigé en duché-pairie.
Il y eut alors à Bourges deux juridictions celle du duc, qui était exercée par son sénéchal et ses autres officiers, et celle du roi, qui était représentée par le bailli de Saint-Pierre le Moutiers, qualifié juge des exemptions du Berry, et qui siégeait pour cela à Sancoins. Les causes d'exemption concernaient les cas royaux et les procès des principales églises et monastères du diocèse de Bourges.
Jean Ier, duc de Berry, était né en 1340. Ce jeune prince s'était trouvé à la désastreuse bataille de Poitiers n'y avait pas été fait prisonnier, mais avait été donné en otage pour son père. Il resta neuf ans en Angleterre et n'en revint qu'en 1365, après la mort du roi Jean. Pendant tout le cours du règne de Charles V, son frère, il combattit les Anglais en Guyenne comme lieutenant du brave Du Guesclin. Sous Charles VI, il fut gouverneur du Languedoc, et il exerça de grandes vexations dans cette province et dans quelques autres qui n'étaient pas de son apanage mais il ménagea toujours le Berry comme son patrimoine et y fit même beaucoup de bien en le dotant de grands établissements et de bâtiments considérables. C'est à lui que la ville de Bourges fut redevable d'une Sainte-Chapelle, bâtie, dit-on, sur le modèle de celle de Paris, et d'un palais magnifique dont il ne reste plus de traces. Pendant les premiers accès de la terrible maladie de Charles VI, son neveu, il gouverna absolument le royaume.
Lorsque la funeste rivalité des Armagnacs et des Bourguignons eut éclaté au commencement du XVème siècle, le haut Berry, qui compose le département du Cher, fut le théâtre de grands événements. Jean, duc de Berry, alors fort âgé, ayant pris parti pour le duc d'Orléans, concentra à Bourges toutes ses forces militaires, et tint garnison dans toutes les places fortes du pays. Alors Jean sans Peur, duc de Bourgogne, sous prétexte de faire respecter l'autorité royale, amena l'infortuné Charles VI à la tête d'une armée considérable pour soumettre le duché. Après avoir pris les villes de Montfaucon et de Dun-le-Roi, les châteaux de Beaugy, de Fontenay et plusieurs autres, il arriva devant Bourges en juin 1412 et en fit le siège, qui dura jusqu'au mois d'octobre suivant. Alors les deux partis s'accordèrent, au grand déplaisir des Anglais, qui comptaient profiter de cette triste rivalité pour s'emparer de la province. Le duc Jean étant mort sans enfants mâles en 1416, le Berry retourna à la couronne, mais non pour longtemps ; Charles VI le donna d'abord au troisième de ses fils et ensuite au quatrième, qui fut depuis le roi Charles VII. Ce prince fit de Bourges son séjour ordinaire et conserva même, étant dauphin, le Berry, qui fut son asile et le centre de ses possessions. A la mort de son père, en 1422, le roi de Bourges, comme l'appelaient par dérision les Anglais, se mit en devoir de recouvrer l'héritage de ses aïeux. Les barons du Berry demeurèrent, en cette occasion, loyalement dans son parti et contribuèrent puissamment au rétablissement de son autorité. Charles VII affectionna toujours le Berry et y mourut en 1461, au château de Mehun-sur-Yèvre, sa résidence favorite, des soucis que lui causait la mauvaise conduite de son fils, le dauphin Louis. L'année même de sa mort, il avait donné le Berry en apanage à son second fils Charles. Ce prince, qui, à l'avènement de Louis XI, avait à peine seize ans, était d'une grande faiblesse de caractère ; il s'ennuyait à la cour de son frère, sérieuse et économe, de laquelle avaient disparu les somptueux banquets, les bals et les tournois qui, au temps du roi Charles VII, l'épandaient la richesse et la joie dans les campagnes du Berry; il se laissa entraîner dans la révolte que les princes et seigneurs ourdirent contre Louis XI, sous prétexte du bien public. Louis déploya beaucoup d'activité dans ce moment critique et vint lui-même en Berry à la tête d'une vingtaine de mille hommes; il soumit successivement les villes et les châteaux du pays, mais il échoua devant Bourges et ne put s'emparer de la Grosse- Tour. On sait comment se termina cette ligue du Bien public les traités de Saint-Maur et Conflans, qui, en 1465, suivirent la bataille de Montlhéry, satisfirent momentanément l'ambition et la rapacité des seigneurs. Charles reçut un autre apanage, et le Berry rentra encore une fois aux mains de la royauté, à laquelle il fut fidèle.
Louis XI constitua cependant cette province tour à tour en apanage pour François son troisième fils, qui mourut jeune, et pour sa seconde fille, Jeanne, qu'il avait mariée -à Louis d'Orléans. Lorsque ce dernier parvint à la couronne sous le nom de Louis XII, en 1498, il répudia Jeanne et dut lui restituer son domaine du Berry, où elle se retira, pratiquant les bonnes œuvres et répandant autour d'elle les bienfaits de la charité la plus sincère elle mourut en 1504, après avoir fondé l'ordre des religieuses Annonciades. Elle fut dans la suite béatifiée sous le nom de sainte Jeanne de Valois. Elle était petite, contrefaite, mais d'une grande douceur de caractère et d'une éducation aussi solide que variée. Après la mort de cette princesse, le duché de Berry étant encore retourné à la couronne, le roi François Ier en donna l'usufruit, l'an 1527, à sa sœur Marguerite de Valois, épouse de Philibert- Emmanuel de Savoie, et qui mourut en 1574.
Cette femme célèbre, l’un des plus beaux esprits de son siècle, et que son frère chérissait et qualifiait de Marguerite des Marguerites, fut la protectrice de Calvin, qui étudiait alors dans la célèbre université que le saint roi Louis IX avait créée à Bourges. À l'aide de la faveur dont il jouissait, il essaya, avec succès, de répandre ses idées réformatrices dans le village d'Asnières et dans la petite ville de Lignières enhardi bientôt par le succès, il s'avança jusqu'à Sancerre et essaya de gagner à la cause dont il se faisait l'apôtre les habitants de cette importante cité; cette fois, le clergé s'émut, de vives remontrances furent faites aux magistrats, et bientôt il fallut que Calvin quittât la province; il laissait derrière lui des germes nombreux de sa doctrine. Ce ne fut qu'en 1561 que, pour la première fois, un prêche fut ouvert à Bourges ; les protestants n'y étaient pas encore les plus forts; en mai 1561, lorsque le massacre de Vassy eut donné le funèbre signal de ces guerres civiles, dites de religion, les calvinistes, réunis en nombre dans les villes voisines, marchèrent sur Bourges, sous la conduite du comte de Montgomery, s'emparèrent de la ville et la saccagèrent. Alors furent commises bien des profanations sacrilèges ; les églises et les monastères furent pillés, on dispersa les prêtres et les moines, et, lorsque les victimes humaines vinrent à manquer, les fanatiques s'en prirent aux tombeaux les cendres de saint Ursin, l'apôtre du Berry, furent jetées au vent, ainsi que celles de sainte Jeanne de France. Maîtres de Bourges, les calvinistes se répandirent dans les campagnes, ravageant les prieurés et les monastères, pillant les églises et incendiant les châteaux de la noblesse catholique. Il fallut que le duc de Guise en personne et le maréchal de Saint- André accourussent protéger le haut Berry. Bourges fut assiégée, tint quinze jours et se rendit. Rappelé sur les bords de la Loire, le duc de Guise abandonna le pays, et bientôt la guerre civile recommença avec toutes ses misères et ses excès. Le Berry et plus particulièrement les pays qui composent le département du Cher se partagèrent en deux camps Bourges fut le centre des catholiques, Sancerre devint la principale place d'armes des protestants. Cette guerre impie dura pendant les règnes de Charles IX et de Henri III (de 1560 à 1589). La Saint-Barthélemy eut, en août 1572, un funeste retentissement à Bourges malgré les efforts des catholiques les plus modérés, de grands massacres eurent lieu mais, toute proportion gardée, ils ne furent pas aussi multipliés que ceux qui avaient ensanglanté Paris. Quelques victimes purent s'échapper entre autres les jurisconsultes Hugues Doneau et François Hotman, qui parvinrent à gagner Genève.
Dès l'an 1568, et à l'imitation de la ville de Péronne et des autres villes du nord de la France, une ligue catholique s'était formée à Bourges pour défendre la religion catholique; l'archevêque en fut le chef. Dès que le but de cette association fut connu, de toutes parts les communes et les bourgs du Berry voulurent s'y associer ; cependant quelques- uns restèrent fidèles aux prêches calvinistes ; d'autres furent tenus dans l'indécision par la conduite irrésolue et cauteleuse de Henri III. Mais lorsque ce malheureux prince fut tombé, en 1589, sous le couteau de Jacques Clément, le Berry se partagea en deux camps bien distincts ; le sire de La Châtre, gouverneur de la province, tint pour la Ligue, ainsi que les villes de Bourges, de Dun-le-Roi, de Mehun-sur-Yèvre et de Vierzon; tandis que le comte de La Grange-Montigny, les seigneurs de Gamaches, d'Arquian, de Marcilly et autres prirent le parti de Henri IV, ainsi que les villes de Sancerre et d'Issoudun, où ils se fortifièrent. Pendant cinq années, le pays fut complètement ravagé les barons assouvirent les uns contre les autres leurs haines réciproques, détruisant les récoltes des fiefs de leurs rivaux, brûlant les villages et ruinant les châteaux, C'est surtout de cette époque que date la destruction des forteresses féodales dont les ruines couronnent d'une manière si pittoresque les collines, ou qui se cachent au fond des plaines, mirant leurs débris moussus et couverts de lierre dans les eaux qui jadis en défendaient les approches. Le jeune duc de Guise, fils du Balafré, vint en 1591 chercher un asile dans le Berry, après s'être échappé de prison ; le baron de La Châtre le reçut magnifiquement, et sa présence, qui dura plus d'un mois, servit à fortifier son parti. Cependant l'archevêque Regnault, que l'on avait forcé de jurer fidélité à la Ligue, était parvenu à s'évader ; il rejoignit Henri IV, lui fit sa soumission, et ses sages conseils contribuèrent puissamment à faire rentrer le roi dans le giron de l'Église catholique. Ce fut entre ses mains qu'en 1594 Henri IV fit son abjuration à Saint-Denis. Cet événement dut nécessairement modifier la position des partis dans les pays qui composent le département du Cher, et la plupart des barons se soumirent individuellement à Henri IV. Le sire de La Châtre, qui était à la fois gouverneur de Bourges et d'Orléans pour la Ligue, traita avec le roi et lui remit les clefs de ces villes, moyennant huit cent quatre-vingt-dix-huit mille neuf cents livres. Sous la sage administration de ce prince, le Berry jouit d'un repos dont il avait bien besoin. Henri IV affecta les revenus de cette province à l'entretien de Louise de Lorraine, veuve de Henri III. A la mort de cette princesse, eu 1601, le Berry fit de nouveau retour à la couronne, et le roi en donna le gouvernement à Henri de Bourbon, prince de Condé.
Le sage et intègre Sully contribua, à cette époque, à cicatriser les plaies de la guerre civile dans ce beau pays; il y possédait les terres de Mont-Rond, de Montfaucon et d'Heurichemont; il fit accorder quelques indemnités à ceux des habitants des campagnes qui avaient le plus souffert.
Les troubles de la minorité de Louis XIII devaient replonger le Berry dans l'anarchie. La reine mère, Marie de Médicis, ayant fait arrêter Condé au Louvre, une certaine agitation se manifesta dans la province où ce prince était fort aimé. Le sire de La Grange-Montigny, le vieux capitaine ligueur, que l'on venait de récompenser en lui donnant le bâton de maréchal, fut chargé de reprendre successivement, à la tête d'une armée royale, les places qui tenaient pour le prince ; il en vint à bout presque sans coup férir; cependant la Grosse-Tour de Bourges, qui avait bonne garnison dévouée au prince de Condé, résista d'abord mais ce fut en vain; le Berry resta définitivement dans l'obéissance royale. Après quelques années d'une prospérité que rien ne vint troubler, sous la sévère administration de Richelieu, ce pays vit, sous la Fronde, se renouveler ces cruelles alternatives de misère et de désolation que la guerre civile faisait peser sur lui. Le grand Condé, ancien élève du collège de Bourges, avait succédé à son père dans le gouvernement du Berry ; il devint suspect à la reine mère, Anne d'Autriche, et à Mazarin, qui, au nom de Louis XIV, enfant, régnait sur la France; il fallut l'arrêter. Les troupes royales entrèrent à cette occasion dans la province, pour y tenir en respect la noblesse, à cause de son attachement à la maison de Bourbon. Il se forma alors deux partis qui se tinrent en échec dans le pays. Le prince de Condé, à sa sortie de prison, chercha à ressaisir son gouvernement ; il leva des troupes dans quelques cantons du Berry; n'ayant pu détacher Bourges du parti du roi, il établit ses lignes depuis le château de Mont-Rond, dont il avait fait sa place d'armes, jusqu'à Sancerre. La guerre, qui du reste ne se fit que par surprises et escarmouches, ne dura que quelques mois ; force resta à l'autorité royale. C'est alors que furent détruites les forteresses féodales qui étaient restées debout après les guerres de religion les châteaux de Mont-Rond, de Beaugy furent démantelés; la Grosse-Tour de Bourges, l'orgueil de cette vieille cité, fut rasée et ses matériaux employés à la construction d'un hôpital.
Sous l'administration éclairée de Colbert, les campagnes du Cher redevinrent calmes et prospères mais les habitants eurent plus d'une fois à gémir des taxes et des impôts extraordinaires que nécessitaient les grandes guerres de Louis XIV. Colbert avait acquis dans le pays les terres de Lignières, de Bois-sire-Aimé et de Châteauneuf. Louis XIV et les rois qui lui succédèrent donnèrent plusieurs fois le Berry en apanage à des princes de la famille royale; mais cette province n'eut aucun rapport avec ces différents princes apanagistes, qui n'en portèrent que le nom elle fut administrée jusqu'en 1789 par des gouverneurs royaux. Bien qu'ils changeassent trop souvent pour le bonheur et la tranquillité des campagnes cependant rien d'important ne signala leur administration. Louis XVI, qui méditait d'utiles réformes, choisit, en 1778, cette paisible province pour y faire l'essai d'une administration provinciale, qui fut appliquée en grand à toutes les provinces de la France en 1787. La direction des affaires de la contrée fut confiée à une assemblée provinciale, composée de quarante-huit membres, douze de la noblesse, douze du clergé et vingt-quatre du tiers état. Sous cette administration d'essai, d'utiles réformes, que la marche des idées avait rendues nécessaires, furent entreprises. En 1790, un nouveau changement eut lieu, et les administrations provinciales furent remplacées par les administrations départementales. Le département du Cher fut alors formé du haut Berry (690,410 hectares) et de quelques portions du Bourbonnais (29,333 hectares).
Pendant la Révolution, il fut entraîné dans le mouvement général; cependant les anciennes populations du Berry, fidèles et religieuses, ne se laissèrent pas gagner aux excès qui signalèrent cette époque de notre histoire. il y eut bien en 1796 une tentative de chouannerie Phélippeaux et quelques royalistes cherchèrent à soulever les départements du Centre, le Loiret, l'Indre, la Nièvre et le Cher; mais le Directoire envoya sur les lieux les généraux Desanfants et Chezin, qui eurent bientôt rétabli la tranquillité. Avec elle, le département du Cher vit, pendant le Consulat et l'Empire, son antique prospérité renaître ; quelques grands travaux d'utilité publique furent entrepris, et pour la première fois des voies de communication s'ouvrirent au centre de ces contrées, que quelque temps auparavant Mirabeau avait qualifiées de Sibérie de la France.
A la suite des désastres de 1814 et de 1815, les armées étrangères pénètrent en France; le département du Cher fut préservé des maux de l'invasion par sa position centrale. C'est sur son territoire que furent licenciés en partie les débris de cette armée héroïque qui avait parcouru l'Europe avec ses aigles victorieuses. Le département du Cher n'eut heureusement pas à souffrir de la guerre de 1870-1871 ses forges, ses fonderies contribuèrent pour une large part à la défense nationale, et les mobiles du Cher se signalèrent par leur bravoure au combat de Toury et à la défense de Paris.
Depuis cette époque, le département du Cher a vécu de la vie commune des départements français, et nous n'avons plus à constater ici que la voie de prospérité croissante dans laquelle il est mitré; ses canaux et ses chemins de fer, qui relient son chef-lieu aux autres grandes villes de la France, y ont puissamment contribué, le commerce et l'industrie ont fait des progrès notables, et il y a lieu d'espérer que d'ici avant peu ce qui reste de terres incultes et arides dans la Sologne berrichonne seront elles-mêmes conquises à l'agriculture.

Bourges


#
La cathédrale Saint Etienne

Dans l’Antiquité, la ville se nommait Avaricum « le port sur l’Yèvre » (Au Vème siècle av. J.-C., Bourges voit le développement d’une vaste agglomération proto-urbaine étendue sur plusieurs dizaines d’hectares. Durant la guerre des Gaules, César en fit le siège, qui dura de longs mois. Partout ailleurs en Gaule, Vercingétorix avait mis en place une politique de la terre brulée : aucune ville, aucune ferme ne devait servir à l’approvisionnement des légions romaines. Cependant, les habitants d’Avaricum le supplièrent d’épargner leur cité, mettant en avant la sureté de leur ville protégée par des défenses naturelles et par une puissante muraille au sud. De cette muraille, lui revenait la nomination de Ville rouge, au même titre que Le Mans. César réussit à prendre la cité en affamant ses combattants et en repoussant l’armée de secours de Vercingétorix. Des 40 000 hommes, femmes et enfants enfermés dans ses murs, seuls 800 en réchappèrent.
Une fois la ville conquise, elle est reconstruite dans le style romain avec un plan hippodamien et de nombreux complexes monumentaux : porte monumentale, aqueducs, thermes et amphithéâtre. De nombreuses villas sont bâties et la ville atteint une taille supérieure à celle du Moyen Âge. Par la suite, pendant les invasions barbares, la ville se replie sur elle-même et une enceinte gallo-romaine est construite en remployant les pierres des bâtiments officiels pour l’occasion ; la surface enclose d'environ 40 ha, bien qu’en retrait par rapport à la période précédente, est une des plus importantes des Gaules. Bourges devient également le siège d’un archevêché, dont relèvent les diocèses d’Albi, de Cahors, de Clermont, de Mende, du Puy-en-Velay, de Rodez, de Saint-Flour et de Tulle. Le diocèse est l’un des tout premiers à être fondé par saint Ursin lors des premières campagnes d’évangélisation de la Gaule vers le IVe siècle.

#
Le palais Jacques Coeur

La période mérovingienne ne laisse que peu de traces. La ville, qui relevait du royaume d'Aquitaine, est prise par Charles Martel en 7316, puis immédiatement reprise par Eudes d'Aquitaine. Pépin 1er la prit d'assaut en 762, détruisit ses remparts et l'intégra au domaine royal sous la garde de ses comtes. C'est sous la dynastie des caroligines que date la construction d’un hôtel-Dieu et de la première cathédrale de Bourges, à l’emplacement de l’actuelle, par Raoul de Turenne. De cet édifice, subsiste une crypte mérovingienne sous le chœur de l’édifice actuel. On assiste aussi à la construction d’un palais sous l’actuelle préfecture. De nombreuses abbayes vont être fondées avec l’appui du pouvoir royal comme celle de Saint-Ambroix. Une première vague d’églises va être construite telle que l’église Saint-Paul. Puis au XIIème siècle, Bourges était le chef-lieu d’une vicomté, jusqu’à ce que le dernier vicomte de Bourges, Eudes d'Arpin en 1101 vende ses fiefs pour 60 000 sous-or au roi de France afin de financer sa croisade. Bourges entre de ce fait dans le domaine royal, propriété propre de la Couronne. Note

Sainte-Solange


#
Sainte-Solange

Situé à une quinzaine de kilomètre de Bourges, le village de Sainte Solange se nommait d'abord, jusqu'au IXème siècle, Saint Martin du Crôt, et ce nom reste aujourd'hui celui de la principale rue du village.
Sainte Solange est une vierge martyre morte en 880. Solange était une jeune bergère des environs de Bourges, elle était pieuse et avait décidé de rester vierge. Un jour, l'un des fils du comte de Bourges, rencontra la jeune bergère Solange et fut séduit par sa grande beauté. Par des avances et des promesses d'abord, par des menaces ensuite, il s'efforça de la séduire, mais elle refusa même un projet de mariage. Alors le jeune homme, dans un élan de furie, l'enleva de force, la mit sur sa monture et l'entraîna avec lui dans une course folle. Solange se laissa tomber à terre, au bord d'un ruisseau, et furieux son séducteur lui trancha la tête. La légende rapporte que la tête de Solange, bien que séparée du reste du corps, invoqua encore trois fois le saint Nom de Jésus. Solange, décapitée, prit sa tête dans ses mains et la porta jusqu'à l'église de Saint-Martin-du-Crot où elle fut ensevelie. Le bourg et l’église prient le nom de sainte Solange. Elle est patronne du Berry En 1511 l'église fut consacrée par Denis de Bar, ancien évêque de Saint-Papoul, dans le Languedoc, et originaire du Berry.
Autre particularité, le village de Sainte Solange est le seul bourg de France à porter ce nom parmis les 6500 communes de France comportant dans leur appellation le nom d'un saint

L’archevêque Aimoin constitue en 1038 une association diocésaine regroupant tous les hommes de plus de quinze ans, qui prêtent serment de défendre la Paix de Dieu. Bien que peu efficace, elle est relayée au XIIème siècle par une commune diocésaine (dès avant 1108), qui elle a une certaine efficacité : sa milice contraint en 1149 Renaud de Graçay à abandonner le château de Saint-Palais. Durant ce siècle, la ville connait un nouvel âge d’or, autour du chantier de la cathédrale, et la construction d’une nouvelle enceinte sous l’impulsion du roi Philippe Auguste. En effet, la ville est un centre religieux important, même si elle ne possède pas de centre de pèlerinage. De nombreux prélats se succèdent, dont certains vont connaitre de brillantes carrières qui les mèneront même jusqu’au siège de Saint-Pierre. L’influence des familles locales qui sont devenues très proches du roi, tels les La Châtre et les Sully pour ne citer qu’eux, va concourir à la volonté de réaliser un édifice exceptionnel grâce à la puissance tant économique que politique des archevêques de Bourges. Le déclic vient par une nuit de tempête : la cathédrale foudroyée est en feu. Elle venait d’être reconstruite et n’était même pas encore achevée. Les décideurs hésitent, mais peut-être par rivalité avec l’archevêque de Bourges, Henri de Sully, frère du constructeur de Notre-Dame de Paris, décident en 1192 l’édification d’une nouvelle cathédrale sur un plan unique et original. Cette cathédrale constituera un manifeste visible de la puissance de l’église berruyère, mais aussi de la monarchie capétienne en effet les Anglais sont tout proches. De 1192 jusqu’au milieu du XVème siècle ce chantier démesuré va monopoliser toute la ville. Note

#
Le musée de la sorcellerie

Le musée de la sorcellerie


Voici un petit musée qui vous offre dans un décor de château hanté tous les secrets de la sorcellerie. Des reconstitutions de scènes où les personnages vous semblent réels et qui sont là pour vous faire découvrir un monde fantastique né de l'imaginaire et qui terrorisait les bonnes gens qui osaient s'aventurer dans les forêts profondes les nuits de pleine lune. Car disait-on c'est à ce moment que les sorcières se réunissaient et dansaient autour d'un menhir lors de leur réunion de sabbat.
Note : Depuis Novembre 2023 et faute de repreneur le musée de la Sorcellerie a fermé définitivement ses portes et celà à notre plus grand regrêt.

Au XIVème siècle la ville devient la capitale du duché de Berry, qui est donné en apanage à Jean de Berry, troisième fils du roi de France Jean le Bon, et frère du roi Charles V. Ce grand seigneur, fils, frère, et oncle de roi, pair de France, va développer dans sa capitale une cour fastueuse. Il va attirer dans la ville de nombreux artistes parmi les plus brillants de son temps. Ces grands chantiers vont profondément marquer la ville. Son plus grand ouvrage sera la construction d’un palais ducal (grand palais) bâti sur les restes de la muraille gallo-romaine, et en continuité des restes d’un palais plus ancien appelé le petit palais (ancien palais des vicomtes de Bourges dont la construction primitive remonterait à Pépin le Bref). Ce palais sera rattaché par une galerie (galerie du cerf) à la Sainte-Chapelle ou appelée aussi chapelle palatine. De ces édifices ne subsistent que deux des salles d’apparat du grand palais siège du actuel du conseil général, le petit palais méconnaissable sous une façade replaquée au XIXème siècle (actuelle préfecture). La sainte chapelle a été complètement détruite ; certaines de ces verrières furent néanmoins placées dans les vitraux de l’église basse de la cathédrale. D’autres éléments montrent l’importance que joua ce prince mécène pour Bourges, ainsi l’on peut citer comme autres réalisations : le vitrail central de la façade principale de la cathédrale (grand housteau), le célèbre manuscrit des très riches heures du duc de Berry, l’horloge astronomique située à l’origine sur le jubé de la cathédrale (la première de France).

#
Un des nombreux châteaux de la région de Bourges

Le dauphin, futur Charles VII de France, ayant trouvé refuge à Bourges, va utiliser l’administration mise en place par son grand-oncle, le duc de Berry, pour pouvoir reprendre le contrôle de son royaume.Son fils futur Louis XI naitra d’ailleurs dans le palais des archevêques en 1423. Charles VII y promulgua la Pragmatique Sanction en 1438. Jacques Cœur, fils d’un marchand drapier, sera l’un des habitants les plus illustres de cette époque. D’abord travaillant avec son père comme fournisseur de la cour ducale, il va connaitre une ascension fulgurante. Il épouse la fille du prévôt de Bourges, Macée de Léodepart, puis va participer à la fabrication des monnaies, ce qui lui vaudra quelques déboires, puis il devient grand argentier c’est-à-dire fournisseur de la cour royale, il va ainsi développer un réseau commercial international grâce à l’établissement d’un réseau de comptoirs et d’une flotte commerciale. Mais sa fortune devient trop grande; elle va éveiller les jalousies, et le conduire à sa perte. Traduit et condamné par la justice royale, il devient un homme traqué. Homme ruiné, il va trouver refuge auprès du pape Nicolas V. Tous ses biens sont confisqués et vendus au profit du roi, et il meurt en exil en 1456. La trace la plus marquante qu’il a laissée dans la ville est la construction d’un hôtel particulier encore existant aujourd’hui, le palais Jacques-Cœur. En 1463, le roi Louis XI ordonna la création de l’université de Bourges qui, après des débuts difficiles, attire des enseignants renommés et de nombreux étudiants au XVIème siècle. Les quatre « prud'hommes » administrent la ville, puis sont remplacés en juin 1474 par un maire et 12 échevins. Le 22 juillet 1487, le Grand incendie de Bourges, encore appelé Grand incendie de la Madeleine, détruisit le tiers de la ville et marqua le début du déclin de la capitale du Berry.

#
Château Meillant

Dès le début du XVIème siècle, la ville de Bourges resplendit par son Université. Elle accueille les plus grands humanistes du temps et notamment des grands professeurs de droit comme Alciat, Le Douaren ou Cujas. C’est sous Alciat que le futur réformateur Jean Calvin a fait ses études de droit (pendant 18 mois) et c’est à Bourges, alors un des endroits où soufflait le plus fort le vent de la Réforme, qu’il est tombé sous l’influence de son professeur allemand de langue grecque Melchior Wolmar qui l’a converti à la foi luthérienne. Montgomery prend la ville en mai 1562, puis ses hommes la saccagent. Le 21 décembre 1569, des troupes protestantes venues de la ville de Sancerre échouent, dans l’attaque de la Grosse Tour, face aux catholiques dirigés par le Gouverneur du Berry : Claude de la Châtre. La nouvelle du massacre de la Saint-Barthélemy atteint Bourges le 26 aout 1572, et le massacre des protestants y dure jusqu’au 11 septembre. En 1585, son gouverneur La Chatre se rallie à la Ligue dès son lancement.

Note
#
La Cathédrale de Jean Linard

La Cathédrale de Jean Linard


#

La Cathédrale de Jean Linard. Jean Linard, à accompli en Berry son joyau de cathédrale, la plus haute du monde, avec des tessons de bouteilles, des éclats de faïence polychromes, des morceaux de miroirs.. Sculpteur, céramiste, graveur, cet empêcheur de tourner en rond vous accueillait avec sa drôlerie et sa poésie dans son atelier ouvert sur la verdure. A sa mort, la famille consciente de ne pouvoir entretenir le lieu annonce son souhait de vendre la cathédrale. Début 2012, 43 spécialistes de l’art du brut et de l’art singulier ont adressé une pétition au ministère de la culture demandant au gouvernement de prendre des mesures de sauvegarde du lieu. Depuis juillet 2012, l’ensemble de l’œuvre de Jean Linard, maison et cathédrale est inscrit au titre des monuments historiques. .

Au XVIIème siècle, la ville connait un nouveau sursaut lié à deux évènements majeurs, la Contre-Réforme d’abord, dont les jésuites vont être les principaux réalisateurs et qui va se matérialiser à Bourges par la construction d’un de leurs lycées. Et deuxièmement la présence puis son rôle en tant que gouverneur du Berry du futur prince de Condé. Nouvelles idées et influence politique transforment la ville. La cité encore médiévale s’ouvre, les murailles sont détruites, de nombreux édifices publics sont bâtis comme l'hôpital général, le carmel ou réaménagés tel que Hôtel-Dieu, et l'hôtel des échevins. Deux hommes jouent un rôle fondamental : un architecte, Le Juge, qui réalise la plupart de ces chantiers et l’archevêque Michel Phélyppeaux de la Vrillère, grand courtisan, dont la famille est l’une des plus riches de France qui fait construire un palais archiépiscopal, des jardins à la française signés Le Notre et un grand séminaire. En prévision des États généraux de 1789, Me de Villebanois, curé de St Jean-le-Vieil, est élu député du clergé. La vocation militaire de Bourges commença lorsqu’un régiment de dragons y fut cantonné sous le règne de Louis XIV.


Saint-Amand-Montrond


#
Paysage du Cher

VIIème siècle Saint Théodulphe, un ermite de Bourges, vient s'installer et construire un couvent, et après avoir défriché et assainie les terres humides. les moines édifient une église dédié à Saint Amand, un évêque de Nantes. Un premier chateau est construit au XIème siècle et est la demeure de Guillaume de Saint-Amand, qui appartient à la puissante famille de Charenton. La cite reçoit une charte de franchise que lui accode Ebbes VI de Charenton. La franchise établit la libre circulation des bourgeois de la ville. Ils sont dispensés des péages sur l'étendue de la seigneurie : « Monseigneur Ebbes de Charenton a fondé la ville libre de Saint-Amand ; quiconque voudra venir s'y établir avec son argent, y vienne librement, et s'en retourne quand bon lui semblera ».
Pris et détruit au début de la guerre de Cent Ans, Montrond est reconstruit plus solide et plus puissant. Les travaux sont terminés lorsque les Anglais viennent piller et brûler Orval. Chassé de leur village, les habitants d'Orval viennent s'installér et créer la ville neuve de Saint Amand, qui prendra le nom de Saint-Amand-sous-Montrond.


Vierzon


Ancienne station préhistorique à Bellon (quartier situé au Sud du Cher), avec atelier de taille du silex, Vierzon est probablement une des vingt villes détruites par Vercingétorix lors du siège d'Avaricum par César. Après la conquête, elle est un oppidum gallo-romain, point de défense à l'entrée ouest du Berry, établi sur une butte située cette fois sur l'autre rive du Cher et exposé au midi, surveillant le confluent de l'Yèvre et du Cher et protégé par la forêt et la Sologne au nord.
Un château y est bâti à l'époque mérovingienne. Selon la tradition berrichonne, en 926 une abbaye y est bâtie par les moines bénédictins, sur le lieu de l'actuel Hôtel-de-Ville. Ces moines venaient de l'abbaye de Dèvres (ou Deuvre), à Saint-Georges-sur-la-Prée, saccagée par les Vikings en 903. Ils transfèrent dans l'église de l'abbaye de Vierzon les reliques de sainte Perpétue, auparavant gardées à Dèvres. Ces reliques sont, à nouveau, transférées dans l'église Notre-Dame de Vierzon en 1807, où elles sont toujours conservées.
Au Xème siècle, les Vikings s'y fortifient sur une motte féodale. Ils deviennent seigneurs de Vierzon et la ville se développe à l'intérieur de remparts, à l'ouest du château.
En 1196, les troupes de Richard Cœur de Lion s'emparent de Vierzon et la pille. En aout 1356, lors de la Chevauchée du Prince noir, la ville est prise par les troupes du captal de Buch, Jean de Grailly qui est incendiée ainsi que le château et l'abbaye.
En 1370 Du Guesclin en chasse les Anglais et redonne Vierzon à la couronne de France. La ville devient alors un des centres de ravitaillement des armées de Jeanne d'Arc.
Vierzon subit les guerres de religion, mais reste catholique. En 1632 Vierzon est extrêmement affligée de la peste. Les habitants ont recours à sainte Perpétue, leur singulière protectrice, et portent sa châsse en une procession générale, avec vœu que si Dieu les délivrait de ce fléau, ils feraient enchâsser le chef de la sainte dans un reliquaire d'argent. La peste cessa immédiatement. Perpétue est la sainte patronne de Vierzon.
La Révolution de 1789 n'apporte pas de grandes secousses. La paroisse est découpée en deux communes : Vierzon-Ville et Vierzon-Villages, à la demande des habitants ruraux de la paroisse. En 1887, la rive Sud du Cher de la commune de Vierzon-Villages fait scission sous le nom de Vierzon-Bourgneuf.
Enfin, en 1908, c'est la partie Est de Vierzon-Villages qui prend son indépendance sous le nom de Vierzon-Forges. En 1937, les quatre communes sont réunies en une seule : Vierzon.
Vierzon paye largement son tribut aux guerres modernes. En 1870-1871, l'avant-garde des uhlans traverse la ville mais se replie rapidement.


Le Château de Chaumont

  • Move
  • Close

Le Château de Chaumont


#
Le Château de Chaumont

Au Xème siècle, Eudes Ier, comte de Blois, fait construire une forteresse pour protéger la ville de Blois contre les attaques des comtes d'Anjou. Le chevalier normand Gelduin reçoit Chaumont et consolide la forteresse. Sa petite-nièce, Denise de Fougères ou de Pontlevoy, ayant épousé en 1039 Sulpice Ier d'Amboise, le château passe dans la famille d'Amboise pour cinq siècles. Louis XI ordonne en 1465 de brûler et de raser Chaumont pour punir Pierre d'Amboise de s'être révolté contre le pouvoir royal lors de la « Ligue du Bien public ». Rentrée en grâce, la famille d'Amboise est autorisée à reconstruire le château. C'est son fils Charles Ier d'Amboise qui l'entreprend de 1469 à 1481 en édifiant notamment l'aile nord, faisant face à la Loire, aujourd'hui disparue. La porte d'entrée précédée d'un double pont-levis est enserrée par deux grosses tours rondes, massives, dotées de mâchicoulis et de chemins de ronde. Contrairement à l'usage, le donjon central est abandonné au profit de la tour ouest, dite tour d'Amboise, destinée à planter l'étendard du seigneur des lieux. De 1498 à 1510, Charles II de Chaumont d'Amboise, assisté par son oncle, le cardinal Georges d'Amboise, ministre de Louis XII, poursuit la reconstruction dans un style déjà marqué par la Renaissance tout en conservant la même allure générale fortifiée.
À la fin de 1559, peu après le décès accidentel d'Henri II, Catherine de Médicis, qui possède le château depuis 1550, l'échange à sa rivale Diane de Poitiers, maîtresse du défunt roi, contre celui de Chenonceau. À la mort de Charlotte de La Marck, petite-fille de Diane (1594), le château est hérité par son époux, Henri de La Tour d'Auvergne, duc de Bouillon, qui le revend à un fermier général des gabelles nommé Largentier. Profitant de l'arrestation de Largentier pour fraude et du droit lignager de sa femme Isabelle de Limeuil, le gentilhomme lucquois Scipion Sardini, devenant baron du lieu, puis ses fils, acquièrent le château et le conservent de 1600 à 1667. À cette date, le château passe par alliance aux seigneurs de Ruffignac, famille périgourdine. Le duc de Beauvilliers (devenu duc de Saint-Aignan à la mort de son père) l'achète à cette famille en 1699. Le château retrouve son faste passé et accueille même en 1700 le duc d'Anjou qui cheminait vers l'Espagne pour s'y asseoir sur le trône. À la mort du duc, une de ses filles en hérite et l'apporte à Louis de Rochechouart, duc de Mortemart, son époux. Ce dernier, grand joueur, contracte des dettes et doit s'en séparer. Il est vendu à un maître des requêtes ordinaires de Louis XV, Monsieur Bertin, qui fait certaines modifications, dont l'ouverture sur la Loire, en abattant le corps de logis qui fermait la cour. En 1750, Chaumont passe à un maître des eaux et forêts, Jacques-Donatien Le Ray, futur intendant des Invalides, qui y fonde une célèbre manufacture de produits céramiques. Benjamin Franklin y séjourne et obtient même de son hôte l'envoi d'un navire chargé de munitions destinées aux indépendantistes américains. Après sa mort, son fils tente même de fonder, sans succès, une colonie et une ville sur les bords de l'Ohio qui avait été baptisée Chaumont. En 1810, Madame de Stael, exilée, s'installe au château pendant les aventures de monsieur Le Ray, fils, aux États-Unis. Monsieur Le Ray avait fait de Chaumont une manufacture, le château devient une ferme après sa cession en 1829 à un certain monsieur d'Etchegoyen. Des restaurations commencent avec le comte d'Aramon qui l'acquiert en 1834 (mort en 1847) et se poursuivent avec le vicomte Walsh qui épouse sa veuve. Marie Say en devient propriétaire en 1875. Elle épouse peu après Amédée de Broglie (fils d'Albert de Broglie). Ils font aménager de luxueuses écuries et un parc paysager à l'anglaise. L'édification en 1877 de ces écuries somptueuses est confiée à l'architecte Paul-Ernest Sanson, également chargé par le prince Henri Amédée de Broglie et son épouse Marie de la restauration complète du château. L'architecte fait le choix d'un ensemble en brique et pierre. Les écuries de Chaumont sont représentatives de ce que l'aristocratie fortunée fait construire à la fin du XIXème siècle pour abriter ses chevaux. Elles sont considérées à l'époque comme les plus luxueuses d'Europe, bénéficiant alors d'un éclairage électrique à arc, en même temps que l'Opéra Garnier et l'hôtel de ville de Paris. Pendant quarante ans, le château connaît une époque fastueuse durant laquelle les Broglie donnent fêtes et réceptions, en menant une vie luxueuse. Finalement, des revers de fortune obligent la princesse de Broglie à vendre Chaumont en 1938 à l'État qui l'affecte au service des Monuments historiques.




Plan du site | Moteur de recherche | Page Aide | Contact © C. LOUP 2025.