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Les Départements de la France

  • Données géographiques

Blason de du Finistère dep01

Le Finistère est situé à l'extrémité ouest de la Bretagne. Il est bordé au nord, à l'ouest et au sud par la Manche et l'océan Atlantique. Premier département côtier de France, il compte 118 communes littorales sur 283, soit plus d'un dixième des communes littorales françaises, et 1 250 km de côtes, soit près d'un quart du littoral français. La côte est en effet très découpée et se divise en caps : cap sizun ; en baies : rade de Brest, baie de Douarnenez, Baie d'Audierne ,baie de Concarneau, en presqu'îles : Presqu'île de Crozon et en rias : Laïta, Aven, Bélon, Odet, Aber Wrac'h, Rivière de Morlaix. La longueur de côte du département s'établit à 1 430,8 km avec les îles, 1 273,3 km sans les îles, et sa limite terrestre à 220,3 km. L'estran, particulièrement étendu, présente une surface de 275 km² entre les laisses de basse et haute mer La zone marine à l'ouest du Finistère se nomme mer d'Iroise. Elle inclut plusieurs îles ou îlots dont : Ouessant et l'archipel de Molène, l'île de Sein au large de la pointe du Raz et l'archipel des Glénan au sud. Ce département est le territoire le plus à l’ouest de la France. Le culmen du département est à 391 mètres à la Chapelle Saint Michel de Brasparts dans la Montagne d’Arrée.

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Carte du Finistère
Note

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Agriculture bretonne

La Bretagne

Les côtes sont admirablement cultivées, et ce qui le prouve, c'est que-ce département, avec moins de deux tiers de-son territoire (car les landes, les grèves et les marais forment un grand tiers du Finistère), nourrit sa population, une des plus nombreuses des départements de la France; et exporte encore chaque année une grande masse de produits agricoles. C'est, donc une erreur grossière de croire l'agriculture arriérée dans le Finistère, les terres en rapport sont cultivées parfaitement, mais beaucoup qui pourraient l'être restent en friche, parce que les laboureurs manquent de capitaux. L'arrondissement de Brest, le plus populeux, le plus riche et le plus éclairé, est généralement bien cultivé. La fertilité du canton de Plougastel-Daoulas est prodigieuse ; les fraises y sont cultivées, pour ainsi dire, en prairies, et couvrent un terrain considérable; tous les légumes y viennent abondamment. Les côtes de cet arrondissement, et principalement la Rade de Brest, offrent un spectacle qu'aucune expression ne peut rendre. Les rives de l'Elorn, rivière qui traverse le canton de Landerneau sont couvertes des sites les plus pittoresques. cette rivière est presque entièrement bordée de prairies.L'arrondissement de Morlaix, le plus remarquable après celui de Brest, se divise en deux parties bien distinctes, le pays de Léon, et celui de Tréguier. Le pays de Léon est le plus fertile de toute la Bretagne. Les cultivateurs y sont intelligents, mais retenus dans l'ignorance par l'influence du clergé : le canton de St-Pol surtout a gardé un air de féodalité et de monacale servitude, qui fait peine à voir.
La partie dite de Tréguier est plus avancée sous le rapport moral; mais les terres y sont moins fertiles, la mer moins proche, et par conséquent l'aisance plus rare.
L'arrondissement de Quimper, infiniment moins remarquable que les deux que nous venons de citer, renferme à peu près les mêmes éléments de prospérité, mais moins développés. Ses ports sont plus rares, ses terres moins fertiles, sa civilisation moins avancée. Le canton de Pont-l’Abbé peut néanmoins se comparer aux meilleurs cantons du Léonais. — L'arrondissement de Quimperlé offre un joli pays, assez bien cultivé ; il est surtout enchanteur aux environs de Quimperlé, où la jonction de l'Elle et de l'Isole forment un véritable paradis terrestre. Cet arrondissement est principalement couvert de bois. La terre y est en général légère. La culture des pommes de terre, ignorée il y a douze ou quinze ans dans cet arrondissement, y a pris, comme dans le reste du Finistère, un accroissement immense.
L'arrondissement de Châteaulin, est d'une étendue considérable, dépeuplé, sans lumières, sans culture, sans bonheur ; c'est là plaie du Finistère. La culture y est très-peu variée, et ne consiste guère qu'en blé noir, orge, ou trèfle pour les chevaux que l'on y élève en quantité, et qui y sont excellents. Cette population est presque entièrement composée de pasteurs. Leurs landes immenses sont couvertes de moutons, de petits chevaux, de petits bœufs et de petites vaches, race bretonne, animaux sobres et robustes qui composent la seule richesse de leurs maîtres. Les terres sont pourtant' excellentes dans quelques endroits, et principalement près de Carhaix; mais le manqué de capitaux' et d'instruction, le voisinage dé la ville de Poullaouen dans laquelle se trouve un travail assuré, empêchent les habitants de se livrer-à la culture. Il en résulte que, si l'année frappe un seul-genre de moisson (le blé noir, par exemple, et ce produit est, on le sait, prodigieusement casuel), la disette devient affreuse, et la population de cet arrondissement, chassée par la faim, déborde sur les riches territoires du Léonais, où la variété des cultures ne permet jamais à la disette d’approcher.

Note

Les Bretons

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Une demeure bretonne
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Vieux Breton - Après les guerres du Premier Empire, des métrages importants de drap bleu, provenant des stocks utilisés pour la confection des uniformes militaires furent rachetés par des commerçants de Quimper. Ils les revendirent aux tailleurs locaux qui fabriquèrent, alors, dans cette étoffe, les "chupen" (gilets des hommes). c'est la raison pour laquelle on appelle la région de Quimper le glazig (pays bleu).

Les mœurs et les usages des Finistériens changent presque à chaque commune. Ils ont conservé dans leur caractère toutes les qualités et tous les défauts que l'on reconnaissait aux habitants de la province. Ce n'est plus que là, et dans une partie des Côtes du Nord, que l'on retrouve le type du vieux Breton, à volonté ferme, mais têtu, plein d'humanité et de courage dans les circonstances ordinaires, mais, vindicatif jusqu'à la férocité dans, le premier mouvement de colère. Les paysans sont religieux, fanatiques même et surtout dans l’intérieur des terres. Ils sont attachés à la routine, et tiennent à leur langue comme à la vie: Aussi presque aucun d'eux ne parle français, quoique beaucoup le comprennent. La vie du Finistérien est dure et pleine de privations. Dans l'arrondissement de Brest et de Morlaix, la nourriture des cultivateurs se compose de bouillie d'avoine et de blé noir, de pain d'orge ou de méteil, et de soupe au lard. Les paysans aisés font des crêpes le samedi. Il est remarquable que ce mets, extrêmement délicat dans le pays de Tréguier, est sans saveur et d'une dureté qui le fait ressembler à du parchemin dans tous le pays de Léon. Tous les bas Bretons mangent au même plat, maîtres et valets; mais nul ne touche à ce qui est sur la table avant que le maître de la maison y ait porté la main ; après lui viennent ses enfants mâles et les valets de ferme; les femmes les suivent, en commençant par l'épouse du chef de famille. Cette primatie des hommes a lieu dans tous les usages de la vie. A l'église, aux processions, les femmes les suivent toujours. Protecteurs nés d'un sexe faible, cette protection est payée aux Armoricains par un respect, une soumission sans bornes, auxquels s'assujettis sont dès l'enfance les femmes de ces campagnes.-
Dans ce département l'habitation des laboureurs est à peu près partout la même : presque toujours elle est située dans un fond, près d'un courtil. Un appentis couvert de chaume conserve les charrues et les instruments de labourage ; une aire découverte sert à battre les grains. On n'y voit point de granges ; les blés battus se déposent dans les greniers de la maison principale, ou se conservent en mulons. Autour des bâtiments règnent des vergers enchanteurs, des champs et des prairies toujours entourés de fossés couverts de chênes ou de frênes, d'épines blanches, de ronces ou de genêts ; on ne voit point de paysages plus riants, plus variés, plus pittoresques.


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Couple de Bretons

Tous les fossés sont tapissés de violettes, de perce-neige, de roses, de jacinthes sauvages, de mille fleurs de couleurs les plus vives, d'une incroyable variété ; l'air en est parfumé, l'œil en est enchanté. Mais au milieu de ces sites délicieux vivent des individus malpropres, grossiers et sauvages; leur cahute sans jour est pleine de fumée ; une claie légère la partage : le maître du ménage, sa femme, ses enfants et ses petits-enfants occupent une de ces parties ; l'autre contient les bœufs, les vaches, tous les animaux de la ferme. Ces maisons, n'ont pas 10 mètres de long sur 5 mètres de profondeur ; une seule fenêtre leur donne un rayon de lumière ; elle éclaire un bahut sur lequel une énorme masse de pain de seigle est ordinairement posée sur une toile grossière ; deux bancs, eu plutôt deux coffrets, sont établis le long du bahut qui leur sert de table à manger. Des deux côtés d'une vaste cheminée sont placées de grandes armoires sans battants, à deux étages, dont la séparation n'est formée que par quelques planches où sont les lits dans lesquels les pères, les mères, les femmes et les enfants entrent couchés, car la hauteur de ces étages n'est quelquefois que de 66 centimètres; ils dorment sur la balle d'avoine ou de seigle, sans matelas, sans lit de plumes, sans draps; beaucoup d'entre eux ne sont couverts que d'une espèce de sac de balle ; très-peu se servent de couverture de laine; quelques-uns en possèdent de balle en une espèce d'étoffe tissue de gros fil d'étoupe. Ils emploient aussi quelquefois des couvertures de poil, si par hasard ils ont des draps, à peine atteignent-ils les deux extrémités du lit. Le reste de leurs meubles est composé d'écuelles, d'une terre commune, de quelques assiettes d'étain, d'un vaisselier, d'une platine à faire les crêpes, de chaudrons, d'une poêle et de quelques pots à lait. On n'a pas besoin d'avertir que cette peinture générale d'une habitation de campagne en Bretagne doit être soumise à quelques exceptions ; il y a des maisons champêtres où tous les meubles, où tous les ustensiles sont d'une propreté enchanteresse, lavés, nettoyés, cirés ; mais ces maisons sont rares, et sont toujours sans air, étroites et privées de lumière. Jamais le parquet n'est carrelé, ni boisé, ni pavé; la terre inégale en sert, on pourrait se casser la jambe dans les trous profonds qui s'y forment ; les enfants s'y blessent,s'estropient fort souvent; ces hommes sont incorrigibles .Imaginez la malpropreté, l'odeur, l'humidité, la boue, qui règnent dans ces demeures souterraines, l'eau de fumier qui souvent en défend l'entrée, qui presque toujours y pénètre. Si l'on ajoute la malpropreté d'individus qui ne se baignent, qui ne se lavent jamais; ces cheveux plats et longs , cette barbe épaisse, ces figures chargées de raies crasseuses, les courts gilets, les culottes énormes, les petits boutons, les guêtres, les sabots qui forment, leur habillement, on aura l'idée d'un paysan breton. Mais il ne faut pas juger de ces gens sur l'apparence ; ils sont en général hospitaliers, intelligents et fins ; ils ont une raison solide, calculent avec justesse et l'imagination domine.

Ce département est formé de la majeure partie de la basse Bretagne, et tire son nom de sa situation très avancée dans l'Océan, ainsi que d'une petite chapelle située sur la pointe St-Matthieu, appelée Notre-Dame fin de terre. Il est borné au nord par le canal de la Manche, à l'est par les départements du Morbihan et des Côtes-du-Nord, au sud et à l'ouest par l'Océan. Situé à l'extrémité la plus occidentale delà France, le département du Finistère présente une presqu'île qui s'avance au milieu dé l'Océan. Ses côtes sont hérissées dans presque toute leur étendue de masses de granit qui, pour la plupart, sont d'une hauteur considérable, et que la nature semble y avoir placées pour préserver le pays de la fureur des flots, beaucoup, plus impétueux, dans cette partie que sur tout autre point des côtes de France, Deux chaînes de montagnes assez élevées couvrent sa partie septentrionale; l’une, qui porte le nom de montagne d'Arré, se dirige d'abord vers l'ouest nord-ouest, ensuite vers l'ouest-sud-ouest, et se termine par le Faou dans la rade de Brest; elle a60 k. de longueur, et est élevée de 286 mètres au dessus de la mer. La seconde chaîne, connue sous le nom de Montagnes Noires, s'étend depuis Rostrenen (département des Côtes-du-Nord), jusqu'aux environs de Crozon, dans une direction à peu près est-ouest, et sur une longueur de 50 à 60 k. Son extrémité forme la langue de terre qui s'avance entre la rade de Brest et celle de Douarnenez. Le département du Finistère, étant en général, très-montueux, est par cela même d'un aspect très-varié.


Histoire du Finistère


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Carte du Finistère
Note

Carte d'identité


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Chapelle Saint They Pointe du Van

Finistère (29)
Bretagne

Préfecture : Quimper
Sous-préfectures : Brest
Châteaulin
Morlaix

Conseil général
Office département du Tourisme
Archives départementales
Adresse des offices du Finistère
Communes du départements
Patrimoine de communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne, commune par commune, toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine et présent dans le département.

Gentilé : Finistérien
Population : 921 638 hab. (2021)
Densité : 137 hab./km2
Superficie : 6 733 km2
Subdivisions
Arrondissements : 4
Circonscriptions législatives : 8
Cantons : 27
Intercommunalités : 21
Communes 277

Le plus occidental et le plus maritime des départements bretons, celui du Finistère, était habité, dans la haute antiquité, par un peuple dont le nom même était la traduction de sa position géographique c'étaient les Osismii, qui avaient pour capitale Occismor. Occismor, en langage celtique, veut dire mer de l'Occident (mor, mer; oc, occident). Ce peuple faisait partie de la confédération armoricaine. Il était allié des Vénètes, et fut avec eux à la tête de la résistance contre l'invasion romaine. Le pays des Osismiens, aussi bien que celui de Vannes, était le foyer du druidisme, et nulle part la nature ne fut plus en harmonie avec ce culte sombre et terrible.
L'horreur règne sur ces côtes, et l'habitant de Léon, pensif et retiré en lui-même, semble méditer sur les villes anéanties, les cultes effacés et la lutte terrible que le granit déchiré de son rivage soutient de toute éternité contre un océan furieux. En lui, il y a du vieux druide. Il a remplacé par la veste et le bragow-braz le long manteau de lin blanc ; il ne consomme plus sur les dolmens ensanglantés d'homicides sacrifices, mais il est encore familier avec ses menhirs, ses dolmens, ses pierres branlantes ; il s'assied à leur ombre; il les consulte comme des oracles, et interroge avec anxiété les mouvements de ces rochers énormes, comme si c'étaient des géants pétrifiés qui auraient la connaissance de ce qui échappe aux hommes.

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Le Croiseur de Guerre «Le Redoutable» en rade de Brest

Qui sait de combien de ménages la pierre branlante de Trégunc, près de Concarneau, n'a pas décidé le sort ? Sur son extrémité mobile vient s'assoir, plein d'inquiétude, le mari soupçonneux, et le branlement de l'étrange machine lui enseigne ce qu'il doit penser de la vertu de sa femme. Avancez-vous dans la presqu'ile de Camaret, jusqu'à la pointe de Toulinguet, sur le bord escarpé de la mer devant vous, sur une pente aride et unie, se dressent 41 colosses alignés sur une longueur de 600 mètres. Perpendiculaires à cette ligne, dirigée de l'est à l'ouest, deux autres s'étendent vers le nord, composées chacune de 12 pierres. Ces masses de granit, inégales et irrégulières, sont hautes de 3 à 5 mètres, et larges de même à la base. Ce monument est, après celui de Carnac, le plus considérable que l'on rencontre en Bretagne. Plus loin encore, dans l'ile d'Ouessant, on voit, presque à ras de terre, la trace d'un édifice considérable que l'on considère dans le pays comme un temple druidique. C'est un carré long, dirigé de nord-est en sud-ouest, et formé de murailles de près de 2 mètres d'épaisseur ; le grand côté a 100 mètres de long, et le petit côté 50. Lieux effrayants que ces temples et ces enceintes druidiques ; terre arrosée de sang humain, où l'on croit voir encore se débattre, dans une agonie minutieusement étudiée par l'impassible druide, la victime humaine frappée au-dessous du diaphragme avec le couteau de pierre, et expirant au milieu du bruit des voix sauvages et des instruments des bardes.

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Le pont tournant et l'arsenal

Mais cela appartenait à toute la Gaule. Ce qui était plus particulier à l'Armorique, et surtout aux rivages du Finistère, c'étaient les collèges de druidesses. Ils occupaient les îles qui environnent l'Armorique, principalement l'ile d'Ouessant (l'Uxantis des Grecs) et l'ile de Batz (la l3arsu insula des Latins). L'immense douleur qui pénétra l'Armorique, quand elle fut contrainte de courber la tête sous le joug de Rome, a laissé des traces tellement profondes chez le peuple grave et peu oublieux de ce pays, que les enfants de la basse Bretagne chantent encore, après dix-neuf siècles, une sorte d'élégie patriotique, douloureux gémissement des vieux Armoricains lorsqu'ils apprirent le massacre des druides de Vannes, qui fut comme l'immolation de leur antique religion.

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Le cloître du couvent des carmes à Ste-Anne-d'Auray

Un druide enseigne l'histoire à un enfant.

L'enfant dit « Chante-moi le nombre dix, que je l'apprenne aujourd'hui.
Le Druide : « Dix vaisseaux pleins d'ennemis ont été vus venant de Nantes, malheur à vous malheur à vous, hommes de Vannes
L'enfant : « Chante-moi le nombre onze, que je l'apprenne aujourd'hui.
Le druide : « Onze druides armés viennent de Vannes avec leurs épées brisées et leurs robes ensanglantées et des béquilles de coudrier (le coudrier, dans les traditions celtiques, est le symbole ile la défaite); de trois cents, il ne reste que onze. »

Le Finistère fut, avec toute l'Armorique, enclavé, sous Auguste, dans la Lyonnaise sous Adrien, dans la troisième Lyonnaise. Mais il est probable que sa soumission fut fort imparfaite. L'éloignement, la mer, la rigueur du climat, la stérilité du sol furent autant d'obstacles qui s'opposèrent à un établissement bien complet de la domination romaine.
Le pays de Léon parait avoir fait exception, si l'on en croit son nom même (Legio, Legionensis pagus, d'où Léon) et les nombreux débris de constructions romaines qui se remarquent de Morlaix à Brest.
Dès 409, l'Armorique s'affranchit; et quand le préfet Exsupérantius, en 416, tenta de la ramener sous la domination romaine, il échoua dans ses efforts; tout ce qu'il put faire, ce fut d'obtenir un traité d'alliance avec les Armoricains. C'est à titre d'auxiliaires que ceux-ci se joignirent aux soldats d'Aétius pour combattre Attila, et c'est au même titre, selon toutes les probabilités, que des garnisons romaines demeurèrent dans l'Armorique jusqu'aux derniers temps de l'existence de l'empire romain. Ce qui prouve, au reste, combien la civilisation romaine jeta peu de racines dans le dur sol breton, c'est que ce même pays de Léon, où l'occupation parait avoir été plus complète qu'ailleurs, est aujourd'hui l'un de ceux qui conservent le plus fidèlement le langage et les mœurs celtiques.

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Le Château de Dinan;

C'est comme si vous semiez du blé dans ces landes stériles vous aurez d'abord quelques épis mais bientôt le granit et les genêts reprendront le dessus.
Le christianisme s'établit dans le Finistère à la même époque que dans le reste de la Bretagne. Mais comment ces populations, opiniâtres dans leurs traditions et dures aux changements, qui avaient repoussé, sans presque en rien conserver, cette puissante civilisation romaine, n'auraient-elles pas opposé aussi quelque résistance à la puissance, il est vrai bien plus grande, de la prédication chrétienne ? Elles cédèrent, mais ne cédèrent qu'à moitié. Le bas Léon, les iles occidentales du Finistère furent les points de l'Armorique qui résistèrent le plus longtemps au christianisme ; on y trouve encore des paroisses que l'on appelle terre des païens. En plein XVIIème siècle, l'idolâtrie subsistait à Lokrist (Lochrist) et aux iles d'Ouessant enfin, même converti, le Breton du Finistère força, en quelque sorte, le christianisme vainqueur à transiger avec le druidisme expirant ; le culte nouveau fut contraint d'hériter de l'ancien et d'en accepter le prestige, pour faire accepter et corroborer le sien la croix s'éleva, mais sur les menhirs les prêtres de Hu et les prêtresses de Koridwen disparurent, mais les fées, ou korrigan, perpétuèrent le souvenir et le nom même de l'antique déesse. Le gui ne tombe plus, le sixième jour d'une lune d'hiver, au tranchant de la faucille d'or, dans la saie blanche tendue sous le chêne, mais il a conservé dans les mœurs nouvelles son rang vénéré ; c'est l’herbe de la croix (louzaouen ar groaz), et il guérit la fièvre et donne des forces aux lutteurs. Les fontaines, les chênes ont encore un caractère sacré. Les danses et les feux de l'ancienne fête du Soleil se reproduisent à l'occasion de la Saint-Jean.

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Marché aux cochons de Quimperlé

Toutefois c'est le sort des vaincus d'avoir tort ; et quand une époque religieuse finit, les divinités qu'elle adorait deviennent les mauvais génies de l'époque qui succède. Les fées, quelquefois bonnes, souvent méchantes, n'eurent jamais qu'un caractère religieux fort équivoque ; autour des dolmens ne se promènent plus des druides vénérés, mais voltigent des esprits malfaisants. Après la chute de l'empire romain, le pays qui est actuellement le Finistère devint un petit royaume particulier, le royaume de Cornouaille, dont le premier souverain connu est Gradlon le Grand. Gradlon fut un roi conquérant qui étendit sa domination jusque sur Rennes, et même sur une portion du territoire franc. Il s'intitulait en effet : « Grallonus,Dei gratias rex Britonum, nec non ex parte Francorum ». Un historien du XIème siècle, Raoul Glaber, appelle Rennes la métropole de la Cornouaille, ce qui donnerait à supposer que les successeurs de Gradlon auraient conservé la même étendue de territoire ; opinion, au reste, fort sujette à controverse. Ce Gradlon, qui est devenu dans les romans de la Table ronde la fameux Galaor, modèle de valeur et de courtoisie, est représenté par les moines comme un saint et un homme plein de douceur (mitis et agnus), parce qu'il protégea les couvents. C'est sous ses auspices que saint Guignolé fonda le monastère de Landévennec; saint Guignolé, à qui s'adresse particulièrement la dévotion des femmes stériles. Gradlon avait d'abord pour capitale la ville d'ls ; après la catastrophe qui fit disparaître cette riche cité, il transporta sa résidence Kemper, qui devint la capitale de la Cornouaille

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Le Calvaire de Pleyben

Sur le cartulaire du monastère de Landévennec, manuscrit du XIème siècle, on trouve une liste de rois de Cornouaille parmi lesquels figurent deux autres Gradlon et un Budic, surnommé le Grand. La plupart de ces petits monarques se signalèrent par leur esprit entreprenant et par l'indomptable énergie avec laquelle ils soutinrent l'indépendance de l'Armorique. Raoul Glaber, que nous avons déjà cité, appelle Rennes la métropole de la Cornouaille, et donne à supposer par-là que cette ville était demeurée sous la domination des successeurs de Gradlon le Grand; mais cela n'est point vraisemblable, puisqu'on sait que Rennes avait, bien avant cette époque, des souverains particuliers. Ce qui est certain, c'est que les rapports qui unissaient les habitants de la Cornouaille et ceux de Rennes n'étaient rien moins que des rapports d'amitié. Les purs Bretons du fond de la péninsule ne pardonnaient point aux Rennais leur facilité à accueillir les Francs, et les traitaient assez durement. On ne sait à quelle époque ils, cessèrent de porter le nom de rois, et l'on suppose que ce fut au temps des invasions carlovingiennes. En effet, Hoël, qui succéda, en 1066, à Conan II comme duc de Bretagne, était simplement comte de Cornouaille. Il réunit ce comté aux domaines des ducs de Bretagne.
La partie septentrionale du Finistère était alors un comté particulier, le comté de Léon. Quand Louis le Débonnaire entreprit de soumettre la Bretagne, le fameux Morvan, comte de Léon, et après lui son fils Guiomarch, furent à la tête de la résistance et déployèrent dans la lutte un courage héroïque. L'indépendance de ce comté alla toujours diminuant, à mesure que les ducs établirent leur autorité sur toute la péninsule.
Le Finistère eut sa part des évènements qui agitèrent la Bretagne au moyen âge, et nous rappellerons plus loin les sièges que ses villes eurent à soutenir. Toutefois, le rôle de ses populations n'eut rien qui le distingue dans l'ensemble de l'histoire. Une seule époque, pour la Cornouaille, tranche sur toutes les autres par l'effrayante accumulation de calamités dont ce pays fut accablé et n'a pu encore se relever : c'est l'époque de la Ligue. Jusque-là, si l'on en croit le chanoine Moreau, la prospérité de cette contrée était merveilleuse; il avait vu lui-même, chez des bourgeois, un luxe égal à celui des plus grands seigneurs, et dans des ménages de campagnards il avait admiré des hanaps, des plats et des couverts d'argent doré. La Ligue porta partout les fureurs de la guerre religieuse, et, en ruinant toute l'autorité royale et toute police régulière ; livra toutes les contrées de la France, particulièrement les plus éloignées, aux dévastations de brigands hardis. C'est alors que le seigneur de Fontenelle porta le ravage dans toutes les campagnes de la Cornouaille. On ne vit plus que châteaux détruits, villes et villages incendiés, récoltes en cendres et terres en friche.

Note

La pointe Saint-Mathieu


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La pointe Saint-Mathieu

La pointe Saint-Mathieu avec son abbaye en ruines. Jadis, on l'appelait Penn ar bed, « le bout du monde » en breton. C'est là qu'est apparu au Moyen Age le premier feu du Finistère, allumé par les moines bénédictins de l'abbaye Saint-Mathieu de Fine-Terre pour guider les navires dans le périlleux chenal du Four.
L'abbaye est toujours là, en ruines, au pied du phare rouge et blanc de Saint-Mathieu, érigé en 1835, et d'un sémaphore de la Marine nationale toujours en activité. Aujourd'hui, le goulet de Brest est signalé aux marins par le faisceau lumineux du phare, un éclat blanc toutes les quinze secondes, visible à plus de 40 kilomètres. En haut des 163 marches (5 € la visite), le chemin de ronde dévoile un panorama à 360° sur la mer d'Iroise, de la pointe du Raz à celle de Corsen, la plus occidentale de France. En face, l'île d'Ouessant, l'archipel de Molène et le phare des Pierres Noires. Vers le nord, on aperçoit celui de Kermorvan, aligné sur le signal de Saint-Mathieu et de Trézien. Posé au bout d'une presqu'île sauvage, il possède une structure carrée unique. Pour l'atteindre, on emprunte la passerelle en pierre du Croaë. Depuis son sommet, on profite de jolies vues sur le port de pêche du Conquet, réputé pour ses crabes, et sur la plage des Blancs-Sablons.

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Vue perspective d'un Embarquement au Port de Brest

Pour recueillir un reste de récolte, les populations étaient obligées de se réunir en armes et de garder les moissonneurs comme en un camp. Des malheureux en haillons grattaient la terre pour y trouver quelques grains échappés aux flammes. « Les pauvres gens, dit le chanoine Moreau, n'avoient pour retraite que les buissons où ils languissoient quelques jours, mangeant de la vinette (oseille sauvage) et autres herbages aigrets; et même n'avoient moyen; de faire aucun feu, de crainte d'être découverts par l'indice de la fumée et ainsi mouroient dans les parcs et les fossés, dans les haies et dans les garennes, par les rues et sur les places, où les loups les trouvant morts s'accoutumoient, comme on va voir, à la chair humaine. Il y en avoit qui soutenoient leurs misérables jours en faisant bouillir des orties dans l'eau de mer d'autres mangeoient lesdites herbes toutes crues, et d'autres dévoroient de la graine de lin, qui leur donnoit une puanteur qu'on sentoit de huit dix pas, après quoi ils venoient à enfler et jaunir par tout le corps, et de cette enflure peu échappoient qui n'en mourussent. On ne trouvoit autre chose que trépassés par les chemins, partie ayant encore la vinette ou graine de lin dans la bouche, partie déjà mangés des loups et quelques-uns tout entiers, jusqu'à la nuit qu'ils leur servoient d'aliments, sans qu'ils eussent de sépulture. Les plus misérables agonisants, presque tout nus, fors quelques drapeaux pour couvrir leur honte, sans logement ni couverture que les hangars ou étaux publics, cherchoient du fumier où ils s'enterroient dedans, grelottant la fièvre, et où toutefois ils n'estoient guère de temps qu'ils n'enflassent fort gros avec cette couleur qui les faisoit incontinent mourir. C'estoit un mal de tête et de cœur qui ne produisoit aux malades ni aux morts aucune marque extérieure, si ce n'est qu'ils jaunissoient du visage. Le mal jaune emportoit son homme en vingt-quatre heures et si le malade passoit le troisième jour, il en échappoit. » Les loups furent le quatrième fléau qui désola la basse Cornouaille après les brigands, après la famine, après la peste. On ne saurait dire tous les maux qu'ils y causèrent. « On les estimeroit des fables, et non des vérités. S'estant habitués à vivre de chair et de sang humain par l'abondance des cadavres que leur servit d'abord la guerre, ils trouvèrent cette curée si appétissante que dès lors et dans la suite, jusqu'à sept et huit ans, ils attaquèrent les hommes estant même armés et personne n'osoit plus aller seul. Quant aux femmes et enfants, il les failloit bien enfermer dans les maisons car si quelqu'un ouvroit la porte, il estoit le plus souvent happé jusque sur le seuil. Et s'est trouvé plusieurs femmes au sortir, tout près de leur demeure, pour lâcher de l'eau, avoir eu la gorge coupée sans pouvoir crier à leurs maris, à trois pas d'elles, en plein jour ! La paix faite, les portes des villes demeurant ouvertes, les loups s'y promenoient toutes les nuits jusqu'au matin. Ils avoient cette finesse de prendre toujours à la gorge, si faire se pouvoit, pour empêcher leurs victimes de crier. Dès le commencement de leurs furieux ravages, ils ne laissèrent dans les villages aucun chien, comme si par leur instinct naturel ils eussent projeté qu'ayant tué les gardes, qui sont les chiens, ils auroient bon marché des choses gardées.» Ces finesses des loups les faisaient prendre par les Bretons pour des soldats trépassés qui ressuscitaient pour affliger les vivants, surtout des soldats de Fontenelle. Aussi le peuple les appelait-il tut bleiz ; c'est-à-dire gens-loups. Voilà, certes, un tableau digne de figurer dans les annales des grandes désolations, et qui ne pâlirait point à côté des pestes célèbres d'Athènes, de Florence ou de Marseille.
Le Finistère eut bien de la peine à se relever de pareilles calamités et ce n'est que de nos jours qu'il a conquis, par le travail et l'énergique application de ses habitants, une prospérité qu'il n'avait jamais connue.

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La Point du Raz

À l'époque antique le Finistère était habité par le peuple gaulois armoricain des Osismes d'origine Celtes. Après la conquête romaine le territoire relevait de la province de Gaule lyonnaise. Le chef-lieu des Osismes fut installé à Vorgium, l'actuelle Carhaix. À la fin du IIIème siècle fut construit à Brest un castrum pour se protéger des pirates scots, saxons et frisons. Un siècle plus tard, il fera partie du système de défense et de contrôle de la Manche mis en place par le gouvernement impérial, le Tractus Armoricanus et Nervicanus. Le territoire des Osismes aurait été concédé aux Bretons par l'empereur Maximus à la fin du IVème siècle. Augmenté de celui des Coriosolites, il formera la Létavie, bientôt appelée Nouvelle Bretagne ou Petite Bretagne. Ce berceau de la Bretagne continentale fut divisé en deux royaumes, la Cornouaille et la Domnonée qui avaient leurs correspondants insulaires. Ces royaumes doubles d'un côté à l'autre de la Manche étaient vraisemblablement régis par les mêmes dynasties à l'origine. Le Broërec, l'actuel département du Morbihan se détacha de la Cornouaille et le Léon se détacha du royaume de Domnonée. Le royaume de Cornouaille devint un comté sous l'influence franque avant de se fondre dans le domaine ducal de Bretagne lors de l'accession de la dynastie comtale au trône ducal en 1066. Le Léon reste sous l'autorité de ses vicomtes, quoique fort écornée par les ducs Pierre Mauclerc et Jean le Roux. Les Rohan héritent du Léon par mariage. Le titre de prince de Léon est encore porté aujourd'hui par le fils de l'actuel duc Josselin de Rohan.


Quimper


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La Tour du Chatel, partie de la place Saint-Corentin, où avaient lieu les exécutions capitales (dont celle de Marion du Faouët)

Les vestiges d'un oppidum ont été mis au jour au sommet de la colline de Kercaradec (quartier Ouest), et des traces d'habitats datant de l'âge du fer (VIème ‑ Ième siècle av. J. C.), de forges et de sépultures ont été trouvées dans les quartiers d'Ergué-Armel et de Penhars avec une concentration sur le site du Braden. Une activité agricole florissante semble s'être développée à cette époque. Voies romaines des peuples gaulois de l'actuelle Bretagne La découverte en 2003 d'une agglomération gauloise d'une surface estimée de plus de dix hectares à cheval sur le Steïr au Nord, près du village de Kergolvez, a apporté la confirmation d'un peuplement important de la zone dès avant la conquête romaine, puisque les datations vont du IIème siècle av. J.-C. ou du Ier siècle av. J.-C. à un abandon daté de -30. Des traces d'artisanat ont été trouvées et des scories métalliques indiquent une activité métallurgique notable. L'habitat, à l'époque, semble donc s'être présenté sous la forme d'un ensemble de villages ou hameaux. Des écrits de Jules César et des historiens grecs, on déduit que le site de Quimper était inclus dans la cité des Osismes dont la capitale, au moins après la conquête romaine, était Vorgium (Carhaix).

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Située à la Pointe du Raz, Notre Dame des Naufragés

Elle était à cette époque un carrefour entre plusieurs voies romaines. Une agglomération gallo-romaine d'une quinzaine d'hectares a été repérée dans le quartier de Locmaria. Elle fut fondée sous le règne de l'empereur Auguste et fut surtout florissante aux deux premiers siècles de notre ère. Elle comportait un forum et des thermes situés au centre d'un plan orthogonal, dont un élément significatif a été retrouvé en 2006 à proximité d'un probable port sur l'Odet et d'une acropole située sur le sommet occidental du mont Frugy. Une voie romaine la reliait à Vannes et d'autres à Brest, Carhaix et la pointe du Van. Le quartier de Roz-Avel, à deux kilomètres au nord-ouest du centre-ville actuel, comportait au début du Ier siècle une grande et belle villa avec des thermes privés qui restent utilisés jusqu'à la fin du IIIème siècle. Une villa similaire existait à Kervéguen, à la limite Est, près de l'Odet.

Note

Marion du Faouët


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L'hôtel des Trois-Piliers du Faouët (détruit en 1878), lieu de réunion de la bande des Finefont

Marion, troisième enfant de Félicien Tromel et d'Hélène Kerneau, est née le 6 mai 1717 dans le hameau de Porz-en-Haie, près du Faouët. Elle a deux frères ainés, François (1712) et Corentin, puis une sœur puinée, Louise (1719) et un jeune frère, René-Félicien, né en 1721. Marion a elle-même quatre enfants : Renette, née en 1735 à Inguiniel, Jeanne, née en 1737 à Saint-Caradec-Trégomel, Thérèse, née en 1740 à Saint-Caradec-Trégomel, et Anne, née en 1745 à Saint-Tugdual) de son mariage secret avec un petit noble, Henri Pezron. Ce dernier, né le 1er janvier 1714 à Quimperlé de François et de Marie Le Hanvic, de Quimper) est arrêté et pendu en 1746. Marion à également un fils, Joachim, né en 1748. Durant sa vie, elle demeure en divers lieux du Morbihan (Port-Louis, Saint-Caradec-Trégomel, Le Faouët), mais aussi à Quimperlé (Finistère). Marion commence sa carrière de bandit de grand chemin à l'âge de 23 ans, sur une grande partie de la Cornouaille. Elle a jusqu'à quarante hommes sous ses ordres, réunis dans la Compagnie Finefont. Les victimes sont dépouillées sans effusion de sang, et les voisins ou les pauvres, sont épargnés. La bande attaque surtout des « étrangers » à la région et, en particulier, les marchands qui reviennent des foires ou des pardons. La grotte du diable à Huelgoat aurait été l'une de ses caches.
Marion Tromel est arrêtée plusieurs fois (dont le 2 juillet 1752 à Poullaouen1), mais s'évade ou obtient sa libération grâce à des protections. Finalement, elle est reconnue dans une rue de Nantes, capturée et jugée à Quimper. Bien que soumise à la question judiciaire, elle n'avoue rien et est condamnée à être pendue. Elle meurt, pendue selon la condamnation, en 1755 sur la place Saint-Corentin à Quimper. L'arrestation de Marion ne met pas fin aux activités de la bande des Finfond. De nombreux complices de Marion du Faouët survivent à son arrestation et à son exécution, et continuent leurs exactions. L'un des membres de cette bande de voleurs, Guillaume Hémery, pilloteux, arrêté à la suite de ses nombreux vols, est emprisonné à Châteauneuf-du-Faou et jugé par la sénéchaussée locale. Il est condamné le 24 juillet 1763 à la question ordinaire et extraordinaire « pour avoir révélation de ses complices », « à faire amende honorable devant la porte de l'église de Châteauneuf-du-Faou, une torche de cire ardente à la main et un écriteau sur sa poitrine, à être ensuite rompu vif, enfin à expirer sur la croix de Saint-André, la face tournée vers le ciel ». Il est effectivement torturé comme l'atteste le procès-verbal de torture du 7 décembre 1763 : « six fois, ses pieds, ses jambes sont exposés au feu torturant, six fois il gémit sous les cuisantes morsures des flammes » dans le cadre de la question ordinaire, et trois autres fois dans le cadre de la question extraordinaire», et finit par donner le nom de ses complices et reconnait « faire partie de la Compagnie de Marion du Faouët, qui a été pendue à Quimper». Les épreuves du feu terminées, « on le mène, pieds nus, en chemise, sur la Place-aux-Bestiaux » et il est attaché sur une croix de Saint-André « les bras, les jambes écartées, la poitrine contre la croix » et « le bourreau levant sa barre de fer, commence à frapper les bras, les cuisses, les reins (...)». La face tournée vers le ciel, il agonise une partie de la nuit, et expire lentement, comme prescrit par le jugement. Grâce à ses révélations obtenues sous la torture, plusieurs de ses complices sont arrêtés ; Pierre Bellec le 26 décembre 1764, puis Corentin Bellec, Corentin et Joseph Finefont, Jeanne Tromel, et même Guillaume Tromel, un enfant de 14 ans, et plusieurs autres, la plupart arrêtés au Faouët, sont écroués à Châteauneuf-du-Faou. Or cette prison est dans un terrible état de vétusté et on s'en échappe aisément, ce que font en novembre 1765 plusieurs des bandits arrêtés. L'un d'entre eux, Joeph Tromel, est repris à Port-Louis et reconduit à Châteauneuf-du-Faou. Finalement jugés à Rennes Corentin et Joseph Tromel, ainsi que Pierre Bellec, est condamnés aux mêmes sentences que Guillaume Hémery, et exécutés sur la Place des Lices à Rennes. Le jeune Guillaume Tromel est condamné à assister au supplice et à être fouetté de verges un jour de marché sur la place de Châteauneuf-du-Faou. Jeanne Tromel, enceinte, est épargnée et plusieurs complices condamnés aux galères à perpétuité ou pour de longues périodes.

Le vieux Quimper La cité gallo-romaine semble disparaitre à peu près complètement dès le IVème siècle (en tout cas d'un point de vue archéologique), et on ignore tout de l'histoire du site au cours du très Haut Moyen Âge. Dans le quartier portuaire a été retrouvée une nécropole datant de l'époque carolingienne. Une civitas aquilonia, au nom latin obscur (la cité du Nord, mais du Nord de quoi?), est mentionnée dans un acte daté d'environ 1020 dans le nom d'un lieu de culte Sancta Maria in aquilonia civitate : elle existait autour de l'église abbatiale de Locmaria comme semble le confirmer un autre acte de 1124 par lequel l'abbaye devient un prieuré de Saint-Sulpice de Rennes. L'abbaye de femmes semble avoir été fondée par des donations du comte et évêque de Cornouaille, Binidic (Benoît), peu avant sa mort en 1055, et bénéficier de la protection de son fils, Alain Canhiart, son successeur au comté, dont la fille, Hodierne, est la première abbesse connue. Cette ancienneté a amené à supposer que Locmaria a été le premier siège de l'évêché de Quimper et donc de sa cathédrale. Déjà vers l'an 900, un certain Huarwethen porte le titre d'évêque de Saint-Corentin ; le personnage de saint Corentin, premier évêque de Quimper selon la tradition, est mentionné vers 880 dans la Vie de saint Guénolé, due à Wrdisten (Gourdisten), abbé de Landévennec. Dès les années 850, un autre document parle d'un dénommé Anaweten, qualifié d'évêque de Cornouaille (episcopus Cornugallensis), et il n'est pas douteux qu'il devait résider à Quimper. Le nom de Kemper ou de Quempercorentin apparaît à la fin du XIème siècle. On trouve aussi les termes latins Confluentia et aussi C(h)orisopitum (dans le titre Corisopitensis presul attribué à l'évêque au milieu du XIème siècle), ce que l'on croit être une cacographie de Curiosolitum (le nom, employé au génitif, de l'ancienne cité gauloise des Curiosolites, chef-lieu « Fanum Martis »/Corseul, près de Dinan), résultat, donc, d'une simple erreur d'un clerc de l'époque. La référence toponymique au « confluent » (de l'Odet et du Steïr) paraît témoigner d'un déplacement du noyau urbain de Locmaria au centre-ville actuel, déplacement dont on ne connaît ni l'époque, ni la cause.



Brest

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L'Eglise de Pleyben
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Vue de l'entrée du port prise de la batterie royale à Brest dans les années 1770. - Louis-Nicolas Van Blarenberghe (1716-1794)

Au Moyen Âge, l'histoire de Brest se confond avec l'histoire de son château. Puis Richelieu en fait un port militaire. Brest se développera autour de son arsenal, jusqu'à la seconde moitié du XXème siècle. Fortement marquée par des bombardements lors de la Seconde Guerre mondiale, Brest a vu son centre historique presque entièrement renouvelé pendant la Reconstruction. À la fin du XXème et au début du XXIème siècle, la désindustrialisation de la ville s'accompagne du développement du secteur tertiaire. Aujourd'hui, Brest est une ville universitaire importante, forte de 23 000 étudiants. En plus d'une université pluridisciplinaire, Université de Bretagne occidentale, Brest et son pays compte plusieurs grandes écoles françaises dont l'École navale, Télécom Bretagne et l'École nationale supérieure de techniques avancées Bretagne (ENSTA Bretagne, ex-ENSIETA). Brest est aussi un pôle de recherche important, axé sur la mer, avec notamment le plus grand des centres Ifremer, le Centre de documentation de recherche et d'expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux (le Cèdre) ainsi que l'Institut universitaire européen de la mer et l'Institut polaire français - Paul Émile Victor. Brest a toujours été très marquée par son passé maritime : l'Académie de marine y fut fondée en 1752, le porte-avions Charles-de-Gaulle y fut construit, et tous les quatre ans, en juillet, Brest accueille la grande fête internationale de la mer, des bateaux et des marins ; il s'agit d'un rassemblement de gréements traditionnels venant du monde entier.

Châteaulin


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L'Eglise de Pleyben

À l’époque celtique, les Osismes, peuple très puissant, occupaient à peu près le territoire actuel du Finistère. Les seuls vestiges qu’ils ont laissés, sont un camp à triple enceinte dans la montagne du Nevet à Locronan (longueur 422 m).
Après la victoire de César sur les Vénètes, Publius Crasus, craignant une nouvelle révolte, dota la Bretagne de voies de communication et d’innombrables camps et postes militaires.
En raison de la position stratégique de Châteaulin, située entre Carhaix-Plouguer, centre de l’occupation romaine dans la Basse-Bretagne et les presqu’îles de Crozon et du Cap Sizun, les Romains établirent un poste sur la butte du château. La découverte de tuiles à rebord et de briques témoigne de cette occupation romaine.
Deux voies romaines passaient par Châteaulin : la route stratégique nommée via militaris reliant Le Mans à Camaret par Rennes et Carhaix, franchissait l’Aulne sur un gué à la hauteur du pont actuel ; la voie vicinale appelée via vicinalis, partant de Châteaulin ou de Carhaix pour la presqu’île du Cap Sizun. On estime qu’elle passait par Cast et se terminait à la baie des trépassés où subsistent de curieux débris de constructions romaines.
Ces voies permirent à l’Armorique de participer à la prospérité générale de l’Empire.

Une rue de Lannion
La fontaine et la Basilique de Sainte-Anne-d'Auray

Vers 485, saint Guénolé édifie son monastère à l’embouchure de l’Aulne. Vers 500, alors qu'il remonte les rives du fleuve nommé Hamn jusqu’à la montagne appelée Nin, il rencontre un saint homme du nom de Idunet. Ce dernier lui fit don des terres qu’il avait reçu du roi Gradlon, à savoir « la trève de Dinan, la trève de Cuhin, Caer, Choc, Lan-lunctat, la moitié de Gumenech ». On ne sait rien d’autre sur Idunet, que l’église locale honore comme saint et représente couramment en diacre… Il était invoqué autrefois pour l’abondance de pommes, on lui donnait en offrandes des barriques de cidre. Il avait sa fontaine, dans laquelle on puisait l’eau pour arroser les pommiers qui ne fructifiaient pas…
La date de la fondation du prieuré n’est pas connue, elle se situerait au XIIème siècle, dans un cadre de reconquête religieuse. Le rôle joué par les moines à cette époque sur la commune et ses environs demeure inconnu. Au XVème siècle, les moines abandonnent les fonctions curiales au clergé séculier mais conservent les biens et les revenus attachés au prieuré.
Le dernier prieur de Châteaulin, Dom Pierre Lemoyne, était également prieur de l’abbaye de Landévennec, qui à la fin du XVIIIème siècle ne comptait plus que trois moines. La Révolution de 1789 entraîna la disparition de cette dernière et du prieuré de Châteaulin. La maison prieurale, devenue propriété de M. Bois, fut vendue à la commune en 1824 pour servir de presbytère.
La statue encastrée dans le mur du parking du presbytère est le seul témoignage à Châteaulin du prieuré, qui dépendait de l’abbaye de Landévennec.
Elle représente un lion vu de profil et tenant entre les pattes avant un blason aux armes martelées. Une pierre attenante porte l’inscription suivante : « M. LOLASULIEN PRIEUR : CHAULIN 1589 ». Cette statue se trouvait au sommet du pignon est de l’ancienne maison prieurale.

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Le Calvaire de Pleyben

Peu de gens savent que Châteaulin fut dotée d’un château et pourtant, sur les hauteurs de la ville, près du parking de la maison de retraite, subsistent quelques ruines et notamment une tour.
La butte qu’enserraient l’Aulne et des étangs constituait un site de défense naturel. Pour se préserver des invasions et garder la voie de pénétration de la ville de l’Aulne, fut construite une motte seigneuriale, constituée d’une butte de terre entourée de fossés. Les Comtes de Cornouaille y construisirent un château fort au Xème siècle. Lorsque la famille comtale de Cornouaille hérite en 1066 de la couronne ducale avec Hoël II de Bretagne, la châtellenie de Châteaulin entre dans le domaine ducal. En 1084, le duc Alain Fergent fait don à l'abbaye de Landévennec des écluses, moulins et pêcheries de Châteaulin.
À la fin du Xème siècle, pour favoriser l'essor de la ville autour du château fort, les ducs de Bretagne avaient établi l’institution du « Convenant Franc au Duc » : le serf qui quittait son seigneur ne pouvait être poursuivi s’il se réfugiait à Châteaulin et y demeurait pendant un an et un jour sans en sortir.
En 1373, le château fut incendié par les Anglais avant leur départ devant l’avancée de l’armée royale de Du Guesclin. Il ne fut jamais reconstruit ; ses ruines servirent de carrière pour la construction de maisons et même lors de l’agrandissement de la chapelle Notre-Dame.
En 1689, le château et sa motte furent donnés à Yves Bauguion, prêtre desservant de Notre-Dame pour y installer un hospice. Aujourd’hui, l’hospice a laissé la place à une maison de retraite.

Note

Daoulas

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L'Abbaye de Daoulas

Il est situé à l'embouchure d'une petite rivière qui se jette dans la baie de Châteaulin. On y remarque les ruines d'une abbaye, célèbre dans les chroniques bretonnes, fondée au VIème siècle par un seigneur du Faou, et réédifiée presque en entier dans le XVème.
Parmi les restes précieux de l'édifice primitif qui existent encore, est une façade à pignon avec un portail à trois arcades à plein cintre au-dessus sont trois longues fenêtres cintrées, dont celle du milieu surpasse les deux autres en hauteur et est pratiquée entre deux contre forts. Le cloitre réaménagé en jardin public fait partie des plus beaux jardins de France.

Vers 1250, Jean Le Roux, duc de Bretagne, entoure les terres du domaine ducal de Châteaulin d’un mur long de 32 kilomètres. On ne connaît pas la finalité première de cet important ouvrage. Certains historiens pensent que ce parc permettait de défendre les possessions ducales contre les prétentions des abbayes voisines.
Ce mur, dont il reste encore quelques tronçons, se composait d’un muret de pierres sèches de 2,30 mètres environ. Il partait du château fort de Châteaulin et englobait une partie des terres de Cast, de Briec, de Châteaulin et la totalité de la paroisse de Saint-Coulitz. À une époque indéterminée, le parc de Châteaulin est devenu une unité administrative dont Saint-Coulitz fut le centre administratif. Au cours des siècles, ce mur n’a cessé d’intriguer les paysans de la région. Une légende naquit selon laquelle ce serait le diable qui l’aurait construit en une nuit. Ce mur devint le mur du diable ou « moguer an diaoul » en breton.
Jusqu’au XIIIème siècle, on franchissait l’Aulne à gué. Il y avait plusieurs gués : à Rodaven, le gué Rodoe-aven (passage de la rivière) ; au bourg, Rodo-Los-Strat (passage du bas du chemin).
La construction du pont de Châteaulin daterait du XIIIème siècle. D’une longueur de 217 pieds et d’une largeur de 14, le pont enjambait la rivière en dix arches d’inégales longueurs, grossièrement bâties en pierres schisteuses jointes à l’argile… Les voûtes trop basses s’engorgeaient en période de crue et provoquaient l’inondation des bas quartiers de la ville. Sur sa face amont, il y avait 7 éperons. Sur cinq d’entre eux étaient construites des maisons. La chaussée du pont était pavée. Des parapets la bordaient de part et d’autre sauf au centre du côté amont. Le tout était habillé de lierres et de broussailles.

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L'eglise de SaintTegonec

Il n’est pas certain que ce pont soit l’œuvre des moines de Landévennec, mais ce dont on est sûr, c’est que le prieur de Châteaulin en était propriétaire, ainsi que des habitations. Ce dernier percevait un droit de péage sur les animaux et les marchandises. La perception de ce droit devait servir en partie à l’entretien du pont, mais les prieurs successifs ignorèrent cette obligation.
Finalement, le pont est partiellement détruit par une crue, le 25 décembre 1821. Monsieur Bois, riche propriétaire, le fait alors reconstruire à ses frais, mais à la condition qu’il soit concessionnaire du droit de péage pendant 7 ans. Le Conseil municipal n’est pas très enthousiaste, mais n’ayant pas d’autre solution accepte la proposition.
Le 1er janvier 1824, Monsieur Bois commence la perception de son droit de péage. Mais dès le 8 janvier, jour de foire, la foule proteste, c’est une véritable émeute populaire qui éclate. Le maire doit faire intervenir une compagnie de voltigeurs pour faire cesser les troubles… Finalement certains cultivateurs abandonnent les foires et marchés et les affaires commerciales de la ville tombent de moitié.
En juillet 1824, la population se révolte à nouveau… et le Maire décide d’en référer au Ministre. L’affaire fut prise en considération puisque l’État donna 60 000 francs pour désintéresser la famille Bois. La commune paya le reste.
Le 10 août 1944, le pont fut miné par les Allemands pour couvrir leur retraite vers la Presqu’île de Crozon. C’est grâce à l’intervention de Sébastien Duval, qui sectionna les câbles avant la mise à feu, que le pont et la ville furent sauvés. Avec l’aide d’Emile Bénéat, d'Auguste Rouland et sous la protection de Marcel Charlès père et fils, il démina le pont et jeta les explosifs dans le canal.


Morlaix


La devise de Morlaix est : « s'ils te mordent, mords les ». L'étymologie, qu'il s'agisse de Montroulez en breton ou bien de Montroulet ou Mont-Relaix en français, donne comme origine un établissement romain, le Mons Relaxus. Ce fut ensuite un château appartenant au comte de Léon, puis au duc de Bretagne en 1179. En juillet 1522, alors que la plupart des hommes étaient réunis à Guingamp ou à la foire de Noyal-Pontivy, des Anglais prirent la ville et la saccagèrent, mais ils visitèrent les caves avec tant de zèle qu'ils furent ivres-morts, avant de se faire massacrer le soir même par les hommes revenus en hâte. Une source s'appelle depuis «fontaine des Anglais», dont les eaux rougirent du sang des envahisseurs. On dit que la devise en forme de la ville date de cette époque. Le pays connut ensuite une ère de prospérité, jusqu'à ce que le commerce maritime soit perturbé par les guerres de Louis XIV. Plusieurs armateurs se convertirent alors à la guerre de course. C'est ainsi que deux anges en marbre de Carrare ornent l'église Saint Martin des Champs, après avoir été enlevés à une felouque génoise.

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La baie de Douarnenez

Le Finistère


Note

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Notre Dame des Naufragé à la pointe du Raz

Les croyances et les superstitions particulières aux Finistériens sont si nombreuses qu'il faudrait un ouvrage entier pour les faire connaître. De tout temps la religion guida l'homme dans ces contrées, avec plus d'influence encore que sur le reste de la terre. Le gouvernement théocratique des druides, les millions de génies dont ils peuplèrent les éléments, la puissance des sages sur la nature, tous les rêves de la féerie, le culte des arbres, des fontaines, ne furent point détruits par les apôtres du catholicisme. On transporta sur les nouveaux saints les miracles des saints du temps passé. On ne voit dans leurs légendaires, que solitaires chastes, sobres et vertueux, vivant dans les forêts, bravant l'inclémence des airs; ils apaisent les tempêtes, fendent les flots de l'Océan, passent la mer à pied sec, voguent sur des urnes de pierre, métamorphosent en arbres leurs bâtons; les fontaines naissent sous leurs pieds, les maladies se guérissent, l'air s'embaume à leur passage, les morts ressuscitent, et l'univers est soumis à leurs lois. Les efforts d'une religion jalouse, les lumières répandues, dans l'Europe, le temps qui détruit tout, n'a pu changer les rêveries de nos laboureurs. Ils se meuvent, ils agissent dans immonde réel, quand leur imagination erre sans cesse dans un monde de chimères et de fantômes. L'oiseau qui chante répond à leurs questions, marque les années de leur vie, l'époque de leur mariage, un bruit fortuit, répété trois fois, leur prédit un malheur ; les hurlements d'un chien leur annonce la mort ; le mugissement lointain de l'Océan, le sifflement des vents entendus dans la nuit, sont la voix d'un noyé qui demande un tombeau; des trésors sont gardés par des géants et par des fées ; chaque pays à sa fée. La Bretagne les a toutes.

Là où fini la terre ! Ce département, de la région Bretagne, fait parti de plus beaux départements de notre pays. Son attrait réside dans ses côtes très découpées, ses presqu'iles , sans oublier ses iles qui en font une terre de prédilection pour une certaine catégorie de touristes, ceux qui aiment la nature un tant soit peu sauvage, les vielles pierres et les châteaux, car la Bretagne en compte énormément.
D'autre part, la Bretagne est restée résolument catholique et attachée à la royauté, contrairement à d'autres régions où à la Révolution, de très nombreux édifices religieux ont été l'objet d'un vandalisme sauvage, non pas à cause de la foi mais surtout en raison que ces édifices étaient le sièges du pouvoir ecclésiastique que le clergé exerçait sur le peuple.
Il en résulte que la Bretagne à un patrimoine religieux impressionnant avec ses églises aux clochers élancés comme à Saint Paul de Léon, Pleyben, Roscoff. A voir aussi les célèbres calvaires qui racontent de très nombreux détails, l'histoire de la vie du Christ, véritable Nouveau testament sculpté dans la pierre destiné surtout à évangéliser les peuples bretons qui pendant de nombreux siècles ne parlaient que leur langue et pour qui, la bible écrite en latin n'avait aucun sens. Les plus célèbres Calvaires de Bretagne sont celui de Plugastel-Doulas avec plus de 150 personnages, de Plougonven, celui de Pleyben. De même certaines églises de Bretagne regorgent de jubés, de superbes sculptures où l'homme à mis tout son savoir pour façonner la pierre. Pays de tradition, la Bretagne voue un culte à de très nombreux saints que seule la vénération populaire a canonisé et qui qui ont chacun un culte particulier, soit en tant que saint guérisseurs, comme par exemple Saint Mamet qui guérit les coliques, Saint Livertin qui lui soigne les maux de tête. soit en tant que Saints Patriotes qui délivrèrent la Bretagne des dieux étrangers qui hantaient les lieux. D'ailleurs de très nombreux menhirs ont été sculptés afin d'en chassé les légendes terribles dont les traditions populaires les avaient affublé.


La légende de la ville d'Ys

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La légende de la ville d'Ys

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La fuite du roi Graldon - Evariste-Vital Luminais

La princesse Dahut voue un culte aux rites celtiques... et se permet quelques coupables fantaisies avec ses multiples amants. L'évêque de Quimper n'apprécie guère. Il saura punir la souveraine et son peuple. En ce temps là, Gradlon le Grand, roi de Cornouaille, fit construire pour sa fille Dahut la merveilleuse cité d'Ys. Elevée plus bas que la mer, Ys en était protégée par une puissante digue. Une écluse fermait le port et seul Gradlon pouvait décider de son ouverture ou fermeture, permettant ainsi aux habitants d'aller pêcher. La terrible et jeune Dahut, profondément attachée au culte des anciens dieux celtiques, accusait Corentin, évêque de Quimper, d'avoir rendu la ville triste et ennuyeuse. Elle rêvait d'une cité où seules règneraient richesse, liberté et joie de vivre. Aussi, Dahut donna-t-elle à la ville un dragon qui s'empara de tous les navires marchands. Ainsi, la ville d'Ys devint la plus riche et la plus puissante de toutes les cités de Bretagne. Dahut y régnait en maîtresse absolue, gardienne de l'ancienne religion des Celtes. Chaque soir, elle faisait venir un nouvel amant au palais, l'obligeant à porter un masque de soie. Mais le masque était enchanté et, à l'aube, il se transformait en griffes de métal, tuant ainsi ses amants dont le corps était jeté du haut d'une falaise dans l'océan.Coup de foudre Un beau matin, un prince, tout de rouge vêtu, arriva dans la cité. Dahut tomba aussitôt amoureuse de l'étranger. Or (il fallait s'en douter) c'était le diable que Dieu envoyait pour châtier la ville pécheresse. Par amour pour lui, elle lui donna la clé de l'écluse qu'elle déroba à son père pendant son sommeil. Le prince ouvrit l'écluse et l'océan en furie envahit la ville en déferlant dans les rues et étouffant ainsi les cris d'horreur des habitants Seul, le roi Gradlon réussit à s'échapper de cet enfer avec l'aide de saint Gwenolé. Sur son cheval marin, il se mit à chevaucher péniblement dans les vagues, alourdi par un poids qui n'était autre que sa fille. Sommé par saint Gwenolé, il abandonna sa fille et parvint à regagner le rivage. Aujourd'hui encore, il arrive que, par temps calme, les pêcheurs de Douarnenez entendent souvent sonner les cloches sous la mer et disent qu'un jour Ys renaîtra. Plus belle que jamais.
Inspiré par cette légende, elle fut mise en musique par le compositeu Edouard Lalo qui composa «Le Roi d'Ys» opéra en trois actes sur un livret d'Edourad Blau - La première représentaion eu lieu le 7 mais 1888 à la Salle du Châtelet par la troupe de l'Opéra comique. Le roi d'Ys remporte un vif succès et sera interprété 100 fois dans cette salle au cours de l'année.




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