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Les Départements de la France

  • Données géographiques


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Le département du Pas-de-Calais est formé de la presque totalité de la ci-devant province d'Artois, et des petits pays du Boulonnais, du Calaisis, de l'Ardresis, qui dépendaient anciennement de la basse Picardie. Il tire son nom de sa position près du détroit qui joignant la mer du Nord à la Manche, sépare la France de l'Angleterre, et que l'on a nommé Passage ou Pas-de- Calais. — Ses bornes sont : au nord-est et à l'est, le département du Nord ; au sud , celui de la Somme ; et à l'ouest, l'Océan.
Le territoire de ce département présente un pays fort plat qui s'abaisse encore sensiblement du côté du département du Nord. On trouve cependant une chaîne de petites montagnes qui, remontant d'Abbeville jusqu'au delà de Boulogne, renferment les sources de plusieurs rivières. De petites collines sablonneuses, nommées dunes, s'étendent sur le bord de la mer, qui dépose annuellement sur la côte une quantité prodigieuse de sable fin, qui, dans beaucoup d'endroits, a plus de 6 kilomètres. de largeur. La Lys, la Scarpe, la Canche, l'Aa, l'Authie et la Lawe arrosent ce département et y sont navigables, ainsi que les canaux de Calais, de St-Omer, d'Ardres et de la Marck.; un grand nombre de rivières et de ruisseaux fertilisent son territoire et le divisent en tous sens.

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Carte du Pas de Calais
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Femme de Calais

Le sol, en général excellent, quoiqu'il ne soit pas partout également productif, se divise généralement en partie haute et en partie basse : la partie haute comprend les arrondissements d'Arras et de Saint-Pol, la majeure partie de ceux de Béthune, de Montrerai, de Boulogne, et une petite portion de celui de St-Omer ; la partie basse appartient à ces trois-derniers arrondissements, et comprend le cours de la Lys , de l'Aa et de la Lianne.
Le sol est d'une grande fertilité ; il produit en abondance des grains de toute espèce, des légumes, des graines à huile et des fruits à cidre; les prairies artificielles y sont très-multipliées. Le pays bas offre peu d'écoulement aux eaux : on y trouve des marais étendus, des marécages, de vastes tourbières, des champs fertiles, de belles prairies et d'excellents pâturages qui nourrissent des bestiaux de toute espèce et des chevaux de trait estimés. Quelquefois ces pâturages sont des clos fermés de haies près des fermes, la plupart couverts de vieux pommiers, dont les branches longues et nombreuses ombragent tellement la terre, qu’à peine elle peut recevoir quelques rayons passagers du soleil.

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Pécheurs de Calais

Les clôtures, assez généralement en usage, se trouvent surtout dans l'arrondissement de Béthune ; mais c'est principalement dans la partie qui avoisine le département du Nord, pays plat entre coupé de fosses et de canaux qu'on en remarque le plus. Tous les champs y sont entourés d'aunaies, de haute futaie ou de têtards, dont la masse de feuillage embellit et dérobe à la vue des villages considérables. Les forêts ont peu d'étendue. La vigne n'est cultivée dans aucun endroit.


Histoire du Pas de Calais


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Carte du Pas de Calais
Note

Carte d'identité


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Une palissade de Calais

Pas de Calais (62)
Région Nord-Pas-de-Calais

Préfecture : Arras
Sous préfectures :
Béthune
Calais
Boulogne-sur-Mer
Montreuil
Saint-Omer


Conseil général
Office département du Tourisme
Archives départementales
Adresse des Offices du Tourisme
Patrimoine des communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

Gentilé : Pas-de-Calaisien
Population : 1 461 441 hab. (2021)
Densité : 218 hab./km²
Superficie : 6 706 km²
Subdivisions :
Arrondissements : 7
Circonscriptions législatives : 12
Cantons : 39
Intercommunalités : 19
Communes : 890

L'histoire de ce département est toute dans son nom Pas-de-Calais, passage de Calais ; c'est de là qu'on passe le plus aisément du continent dans cette grande île voisine qui s'allonge, jalouse et fière, en face de nos côtes, Pas de Calais, c'est le nom de ce canal étroit au-delà duquel on aperçoit ; de notre territoire, le rivage de l'Angleterre. Partout ailleurs, nos côtes se retirent devant elle, excepté pourtant la presqu'ile du Cotentin (département de la Manche), qui la menace de Cherbourg. Mais Cherbourg est moins hardie ; elle s'arrête à 25 lieues; Calais se pose audacieusement jusqu'à 8 lieues de la grande puissance rivale, audace tantôt glorieuse pour notre pays et tantôt fatale.
Ce rivage a porté au-devant de la Grande-Bretagne tous ceux qui ont voulu l'aller chercher chez elle, depuis le conquérant des Gaules, qui, deux fois, descendit chez les Bretons d'autrefois, jusqu'à cet autre conquérant qui avait juré la ruine d'Albion, et qui, moins heureux que César, ne put donner à ses soldats la conquête qu'il leur avait montrée du doigt.

La place d'Arras
Ferry quittant le port de Calais

Ce même rivage, en des jours de plus triste mémoire, a servi de premier marchepied à ces mêmes ennemis que jamais nous n'avons pu troubler dans le repos de leurs foyers. Trop rapproché d'eux alors, il leur offrait une prise facile, et, pour peu qu'ils étendissent le bras, ils saisissaient Calais, Boulogne et se trouvaient maîtres des poternes de la France.
Aujourd'hui, si la paix peut enfin se maintenir dans le monde et les vieilles haines nationales s'effacer devant d'autres sentiments, nous nous féliciterons d'être aussi rapprochés d'un grand pays libre et industrieux, et d'avoir à traverser, pour débarquer à Douvres, non pas cet Océan dissociable dont parle Horace, mais un simple détroit que nos paquebots rapides peuvent aisément, dans un seul jour, toucher plusieurs fois les deux bords. La première fois qu'une armée franchit le détroit, ce fut sous Jules César. Il venait de rejeter au-delà du Rhin les Germains qui menaçaient de lui disputer la Gaule ; il voulut de même refouler dans la Bretagne les secours et les inspirations que les peuples gaulois recevaient de ce foyer de la religion druidique. Il s'embarqua dans le pays des Morins.

Carte du Gers
Carte touristique du Pas de Calais
La place d'Arras
A la suite des nombreux conflits qui secouent le Moyen Orient, de nombreux immigrants sont venus s’installer dans des conditions très précaires aux abords du terminal du tunnel sous la Manche. Mais si les conditions de vie sont très dures, ils ne manquent pas d’humour, pour preuve, voici un tag découvert dans ce lieu !

Les Morins, les Atrebates (d'où Arras), tels étaient les peuples qui occupaient notre département et qui venaient de reconnaître, non sans une glorieuse résistance, l'empire des aigles romaines. Parti de chez eux, César reparut bientôt, vainqueur des Bretons et pourtant forcé de revenir sur ses pas ; mais déjà, par les soins de Labiénus; une flotte mieux équipée se préparait à Itius Portus, qu'on croit être aujourd'hui Wissant, et César, avec ces ressources nouvelles, fut cette fois plus heureux. A Itius Portus fut établie une des grandes stations navales de l'empire romain. Mais les siècles s'écoulent ; Alains, Suèves, Vandales, Burgondes, franchissant le Rhin inférieur, inondent, ravagent la Belgique et ce pays même des Morins, attribué par Honorius à la Belgique Seconde. Ce torrent passe et va, bruyant et dévastateur, se perdre au loin dans les sables de l’Afrique ; cependant notre province respire à peine, que déjà les Francs y pénètrent et en font une de leurs premières conquêtes. Les Mérovingiens y règnent pendant tout le cours de leur existence comprise dans toutes les vicissitudes des partages, elle appartient au royaume de Soissons, quand les fils de Clovis, en 511, font quatre morceaux de la Gaule; plus tard, quand la division, moins arbitraire et plus réelle, en Neustrie et en Austrasie prévaut dans l'empire des Francs, elle se trouve rattachée à la Neustrie, c'est-à-dire au pays qui deviendra français, et que le cours de l'Escaut sépare de l'Austrasie, destinée à être longtemps germanique. Alors que la dynastie carlovingienne en décadence voyait les bénéficiers retenir insolemment et transmettre à leurs héritiers des terres que les rois et les empereurs ne leur avaient point données à ces conditions, le pays des Atrebates fut un des derniers à partager le sort des autres parties de la Gaule et à sortir des mains du souverain pour passer dans celles d'un bénéficier; ce n'est qu'en 863 que Charles le Chauve l'aliéna en autorisant sa fille Judith à le porter en dot au comte de Flandre, qui en fut souverain pendant plusieurs siècles. Un mariage l'avait donc détaché de la couronne ; un mariage l'y ramena. Les mariages jouaient un grand rôle dans le monde féodal. Ils rassemblaient tour à tour et séparaient les provinces, les fiefs. C'étaient bien plutôt les terres qui s'épousaient que les seigneurs et les nobles dames. Philippe-Auguste épousa, en1180, la nièce du comte de Flandre, Isabelle, qui avait en dot le pays d'Artois (Atrebatensis terra).

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Le port de Calais

Ce pays n'était pas encore un comté. Il ne reçut ce titre qu'en 1238, et déjà il était séparé de nouveau de la couronne; il est vrai que c'était à d'autres conditions qu'auparavant saint Louis venait de le donner en apanage à son frère cadet, Robert, de sorte que l'Artois fut une des premières provinces qui servirent à former cette chose toute nouvelle et pleine de si graves conséquences, les apanages, par lesquels la maison royale trouvait moyen d'établir partout ses propres membres et de former une féodalité nouvelle toute dévouée.
Grâce à son titre de frère de saint Louis; le premier comte d'Artois faillit devenir empereur d'Allemagne. Le pape lui offrait cette couronne, qu'il voulait arracher à Frédéric II. Mais les états du royaume de France répondirent « Qu'il suffisoit a Monsieur le comte Robert d'être frère du roi de France, qui étoit le plus grand prince de la terre » et refusèrent cette offre. Ce n'est pas sur le trône impérial, mais bien tristement, loin de sa patrie, que devait mourir le malheureux Robert. Il accompagna saint Louis dans la septième croisade. Il était un des plus vaillants et des plus téméraires parmi toute cette chevalerie brillante qui fit connaitre sa bravoure aux musulmans des bords du Nil. Depuis un mois, l'armée chrétienne se consumait en vains efforts pour franchir le canal d'Aschmoun, au-delà duquel se riaient d'eux les musulmans, lorsqu'on trouva un gué. Robert d'Artois le passa le premier avec trois cents chevaliers seulement, malgré la défense du roi son frère. « Je vous jure sur les saints Évangiles, avait répondu le jeune imprudent, de ne rien entreprendre qu'après votre passage. Promesse vite oubliée ! A peine vit-il les Sarrasins fuir devant lui que, transporté d'ardeur, il s'attacha à leurs pas et les poursuivit jusque dans Mansourah. Mais une fois dans cette ville, il fut cerné, écrasé sous les poutres et les pierres et succomba en 1250 Aussi brillant, aussi téméraire, aussi malheureux fut Robert II d'Artois. Armé chevalier par saint Louis, il accompagna le pieux roi, son oncle, dans cette funeste croisade de Tunis, où il recueillit son dernier soupir. On le vit ensuite, sous Philippe III et Philippe IV, aller soutenir vaillamment en Navarre, dans les Deux-Siciles, en Flandre, l'influence française, alors portée partout par des princes de la famille royale. Quand Boniface VIII excommunia Philippe le Bel, il osa, lui, déchirer la bulle pontificale, si menaçante pour l'indépendance de la France.

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La bataille de Courday - Nicaise de Keyser

C'est lui encore qui commandait l'armée française dans cette funeste bataille de Coutray qui eut lieu le 11 juillet 1302, si fatale à la noblesse de notre pays, et qui fut cause de ce grand désastre. Ce fut une seconde édition de la Mansurah. Le sage connétable de Nesle, qui voulait le retenir, se vit accuser de trahison « Je ne suis pas un traitre, répondit froidement le prudent capitaine suivez-moi seulement ; je vous mènerai si avant que nous n'en reviendrons ni l'un ni l'autre. » Cette triste prédiction s'accomplit Robert succomba, percé de trente coups de pique. Avant cette catastrophe, en récompense des services de Robert, Philippe le Bel, par « Lettres royaux » du mois de septembre 1297, avait érigé en pairie le comté d'Artois. Ce titre de pairie semblait assurer mieux que jamais la succession masculine dans ce comté, quand même il n'eût pas été généralement admis dans le droit féodal de l'époque que les femmes ne succédaient pas. Pourtant cette grave question fut résolue alors différemment. Robert II avait laissé une fille, Mahaut, et un neveu Robert. Mahaut succéda ; Robert réclama. Il fut débouté de sa demande, en 1309, par un jugement des pairs, et Mahaut non seulement demeura comtesse, mais même siégea dès lors, et plusieurs fois, dans le parlement, comme pairesse (chose toute nouvelle). 06 Robert ne put se résigner. Il renouvela ses protestations sous les fils de Philippe le Bel, et plus vivement encore sous Philippe de Valois. Il avait eu le tort de fabriquer de fausses lettres par lesquelles Robert II aurait fait cession de son comté à son père Philippe. Le parlement découvrit la fraude, et, à la suite d'un procès scandaleux, une certaine Jeanne Divion, complice du coupable, fut brûlée en 1331. Pour lui, il refusa de comparaitre. Déjà faussaire, il se fit encore sorcier et envouta le roi, c'est-à-dire qu'il fabriqua une petite image de cire représentant le roi et la perça au cœur avec une aiguille; un homme envoûté, selon les superstitions du moyen âge, était un homme perdu. Pourtant Philippe de Valois continua de se porter fort bien, et Robert, craignant les longs bras du parlement, jugea prudent de s'en aller ailleurs. Il passa donc d'abord en Flandre, puis en Angleterre et mit le comble à ses crimes en appelant dans son pays le roi d'Angleterre, Édouard III. Ainsi cette famille d'Artois mérite le reproche d'avoir contribué à allumer ce triste incendie de la guerre de Cent ans qui devait dévorer la France.

Note

Les terrils du Pas-de-Calais


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Les terrils du Pas-de-Calais

Émergeant du plat pays nordiste tels de petits volcans, les terrils sont composés des résidus déposés à la sortie des galeries de mines de charbon dès les années 1850. Les plus hauts sont les jumeaux de Loos-en-Gohelle : ils culminent à 186 mètres et sont accessibles au public. Ce belvédère original offre un panorama à 360 degrés sur le bassin minier. Si certains de ces monticules sont stériles, d’autres sont aujourd’hui recouverts de végétation. Étonnamment, la température générée par la combustion lente de déchets houillers a favorisé la pousse de plantes méditerranéennes.

La place d'Arras
Le Fort Risban Si l’on se perd en conjoncture sur ses origines, peut être liées au projet de conquête de l’Angleterre élaboré par l’empereur Caligula vers l’an 40 avant J.C., la première mention attestée de son existence date de 1346 : les troupes d’Édouard III d’Angleterre découvrent les fortifications imprenables de Calais et décident d’élever ici un fortin destiné à empêcher tout ravitaillement par mer, dans le dessein de réduire la ville par la famine.
Situé sur une langue de sable, il était isolé à marée haute : cette position lui valut son nom de Riskbank (Hauteur périlleuse) transformé en Risban. Sous l’occupation anglaise, la tour de bois laisse place à un édifice en pierre, la « New Tower », rebaptisée « Lancaster Tower » après 1400. Plusieurs fois remagnie, ce fort maritime déclassée en 1908, a repris du service lors de la seconde guerre mondiale.

En 1382, le comté d'Artois fut réuni à celui de Flandre, sous le fameux Louis de Male, et deux ans après, en mourant, il le laissa à Marguerite, sa fille, qui avait épousé le duc de Bourgogne, Philippe le Hardi. Quand elle mourut à son tour (1405), elle le transmit à Jean, son fils, qui avait hérité de Philippe le duché de Bourgogne, et depuis lors le comté et le duché demeurèrent réunis jusqu'à la mort de Charles le Téméraire. A ce moment (1417), où la grande puissance des ducs de Bourgogne se trouva démembrée, l'Artois fut porté, avec la Flandre et la Franche-Comté, dans la maison d'Autriche, par le mariage de Marie de Bourgogne avec l'archiduc Maximilien, mais à la charge de l'hommage envers la France. Bien plus, par le désastreux traité de Cambrai (1529), résultat de la bataille de Pavie, François ler fut obligé de renoncer à toute suzeraineté sur l'Artois, comme sur la Flandre, et ce ne fut que cent vingt ans après que les victoires du grand Condé le rendirent à la France.
C'est ce que consacra le traité des Pyrénées signé en 1659, confirmé par celui de Nimègue en 1678.

La place d'Arras
Le port de Calais

Depuis lors, ce comté ne fut plus jamais détaché de la monarchie française, et même, depuis 1757, il fut désigné pour servir d'apanage au second frère du roi; c'est à ce titre que le possédait le roi Charles X avant de monter sur le trône. Pendant les cent cinquante ans environ qu'il fut soumis à la domination espagnole, l'Artois s'était fait maintenir ou accorder par ses souverains étrangers, fort intéressés à user de ménagement envers un pays aussi important par sa richesse et sa position, des privilèges qu'il conserva après son retour à la couronne de France. Aussi demeura-t-il pays d'états, ne connaissant ni douanes, ni aides, ni gabelles, et même ayant le droit d'exercer un contrôle nominal sur la levée des deniers royaux. Relativement à ses divisions ecclésiastiques et administratives, il comptait deux évêchés, Arras et Saint-Omer, et se divisait en huit bailliages et une gouvernance, celle d'Arras il faisait partie du gouvernement militaire de Picardie et relevait de l'intendance de Flandre pour les finances. Sa population était évaluée à 319,200 habitants.

Le Château de Chambord
Les falaises du coté de Boulogne sur Mer

Quant à la langue, l'Artois est remarquable pour avoir été et être encore le théâtre de la lutte du picard et du flamand, en d'autres termes du français et de l'allemand. Le picard a l'avantage à présent et fait des progrès qui refoulent peu à peu son rival. La province d'Artois a formé, pour la plus grande partie, le département du Pas-de-Calais; pourtant leurs limites sont loin de coïncider, et ce serait une grave omission dans l'histoire du département que celle des pays, du reste bien moins importants, du Boulonnais, du Calaisis, de l'Ardrésis, qui dépendaient anciennement de la basse Picardie. Mais ces petits pays trouveront leur histoire, chacun à l'article de la ville qui lui servait de capitale (Boulogne, Calais, etc., etc.). Disons, toutefois, que, comme le Loiret, le Pas de- Calais, pendant la guerre de 1870-1871, a été témoin d'une victoire remportée par l'armée française sur les Prussiens. C'était le 2 janvier 1871 Commandée par le général Faidherbe, l'armée du Nord, qui déjà, le 23 décembre 1870, avait brillamment soutenu l'effort de l'ennemi à Pont-Noyelles, se trouvait alors divisée en deux corps, le 22ème sous les ordres du général Paulze d'Ivoy, et le 23ème, sous les ordres du général Lecointe. « Une division du 2ème corps dirigea une attaque vigoureuse sur le village de Béhagnies, qu'elle ne réussit point à enlever mais la 1er division du 2ème corps (colonel du Bessol) chassa des villages d'Achiet-le-Grand et de Bihucourt les troupes prussiennes commandées par le général de Goeben. Le 3 Janvier, toutes les positions ennemies, à Favreuil, Supinies, Avesnes lès- Bapaume, Ligny, Tilloy, Grévillers, furent enlevées. « A six heures du soir, porte la relation » officielle, nous avons chassé les Prussiens de tout le champ de bataille, couvert de leurs morts. » Les pertes éprouvées par le département du Pas de- Calais pendant la guerre de 1870-1871 ont été évaluées à 2 014 893 francs.

Jusqu’à la fin du XXe siècle, « Nord » désignait aussi la région, comme le département. La région faisait partie autrefois des Pays-Bas méridionaux et des Pays-Bas espagnols ; elle devint française en 1713 sous le nom de Pays-Bas français. Les anciennes provinces de France composant le Nord-Pas-de-Calais sont, principalement, l'Artois, le Boulonnais (annexé à la Picardie dès 1477), le Cambrésis, la Flandre et le Hainaut, désignations qui restent très courantes encore aujourd'hui.


Arras



# Le beffroi d'Arras
Le beffroi d'Arras

À l'époque gauloise, les Atrébates sont installés en Artois. La région est conquise par les Romains en 56 av. J.-C., lors de la guerre des Gaules. Vers 15 av. J.-C. naît le village de Nemetacum sur la colline de Baudimont, dont les Romains font la capitale des Atrébates. Il devient une ville d'importance moyenne, couvrant environ 30 ha33, qui fut fortifiée lors des premières incursions de peuples germaniques au IIIe siècle34.
Au IVème siècle, Nemetecacum était un centre d'artisanat et de commerce réputé pour ses textiles exportés vers tout l'empire.
En 406-407, les Germains détruisent la ville.
En 428, les Francs saliens menés par Clodion le Chevelu conquirent toute la région jusqu'à la Somme. Le général romain Aetius préféra négocier la paix et conclut avec Clodion un traité (fœdus) qui fit des Francs, des « fédérés » combattant pour Rome. Après la conversion de Clovis, un évêché fut créé à Arras en 499, et confié à Saint Vaast ; mais il fut rapidement rattaché à celui de Cambrai.
Saint Aubert, évêque de Cambrai, transfère le corps de saint Vaast sur les bords du Crinchon et fonde l'Abbaye Saint-Vaast en 667. Au IXème siècle, Arras devient la résidence privilégiée des comtes de Flandre qui y établissent une châtellenie héréditaire. En 1105, une épidémie provoquée par un champignon sur le blé touche la ville, puis cesse. Certains parlent du « miracle de la Saint Chandelle ».


La place d'Arras
La place d'Arras

Des activités liées à l'eau sont possibles grâce à l'emplacement de la ville : les bateaux peuvent accoster place de l'ancien rivage, et l'eau du Crinchon est utilisée dans la fabrication des tissus. Au XIIème siècle, le développement important des institutions et de l’économie grâce à l’abbaye Saint-Vaast permet à la ville de compter onze églises. La prospérité de la ville se traduit dans la reconstruction de la cathédrale en 1161. En 1163, la ville se dote d'une charte pour les affaires de la cité, qui sert d'exemple aux villes de Flandres.
Arras compte environ 35 000 habitants qui développent un commerce jusqu’à l’Orient grâce à l’industrie drapière : les tapisseries d’Arras sont connues jusqu’en Italie sous le nom d'arazzi et en Angleterre tout simplement sous le nom d’arras.
En 1191, le Traité d’Arras est signé : le territoire actuel du département entre dans le giron du domaine royal.

Le Château de Chambord
Le chateau d'Olhain

La ville est ensuite bourguignonne du XIVème siècle au XVème siècle. En 1430, Jeanne d'Arc, prisonnière, est enfermée dans la région d'Arras, peut-être au château de Bellemotte à Saint-Laurent-Blangy. La paix d’Arras de 1435 réconcilie les Valois de France et de Bourgogne, et met fin aux guerres commencées en 1345.
En 1460, commença à Arras un des plus célèbres procès en sorcellerie de l'Inquisition, la grande vauderie d'Arras (nl)41.
Dans la seconde moitie du XVème siècle, la ville d'Arras subit d'énormes bouleversements. Après avoir, en août 1463, racheté les villes de la Somme dont Arras, de son oncle Philippe III de Bourgogne, Louis XI y séjourna paisiblement en janvier 1464. Par ses lettres patentes expédiées en février 1464, le roi autorisa une foire de trois jours par an à cette ville, afin que la fuite de devises soit diminuée, en raison des foires puissantes d'Anvers et de Bruges. Selon le Traité de Conflans (1465) puis celui de Péronne (1468), le roi dut les rendre à Charles le Téméraire. À la suite de la mort de ce dernier, l'armée royale occupa Arras en mai 1477, après plusieurs mois de batailles. Posée 43 000 écus d'indemnité, la ville se vida rapidement. Le 4 juillet 1479, Arras devint Franchise. Le traité d'Arras signé en 1482, entre la France et l'Autriche, conclut que l'Artois entrait dans la dot de Marguerite d'Autriche, fiancée de futur Charles VIII. Les anciens habitants refugiés jusqu'à Lille et à Roubaix commencèrent à revenir, notamment les bourgeois. Enfin, en 1491, le mariage obligé de Charles VIII et d'Anne de Bretagne, selon une situation politique délicate, fit rendre la ville d'Arras au Habsbourg, avec Marguerite d'Autriche qui avait grandi à Amboise, fille de Marie de Bourgogne.
Au début du XVIème siècle, l'Artois est disputé lors des guerres opposant François Ier et Charles Quint. En 1525, il n'y a plus qu'une centaine de marchands à Arras. L'activité textile ne s'améliore guère par la suite ; les conflits font fuir les artisans à Lille et Roubaix. Le Traité de Madrid de 1526 rattacha Arras aux Pays-Bas espagnols, mais il ne fut pas respecté par François Ier ; les conflits continuèrent jusqu'à la fin de son règne.

Le Château de Chambord
Le Château de Recq à Recques-sur-Course

Lors de la Réforme qui enflamma la région, la ville d'Arras demeura fidèle au camp catholique, et signifia sa loyauté au roi d'Espagne lors de l'Union d'Arras en 1579.
Elle est conquise par Louis XIII en 1640 après un siège puis assiégée par les Espagnols en 1654 (épisode du secours d'Arras) ; Vauban participe à sa défense sans commander et la ville est reprise par Turenne. Cependant, le rattachement à la France n’est définitif et ratifié qu’en 1659 par le traité des Pyrénées.
En 1668, la ville intègre le projet régional défensif de Pré carré de Vauban avec la construction de la citadelle.
En 1750, le secteur du textile n'a plus beaucoup de fabricants. L'activité est orientée vers l'alimentation (épiceries, boulangeries, boucheries, marchands de vin, etc.) et l'artisanat (à la suite de l'essor du bâtiment durant tout le siècle).
Robespierre, natif d'Arras, est élu le 26 avril 1789 avec sept autres députés du Tiers état de l’Artois. Lors de la Révolution française, la municipalité est d’abord dirigée par Dubois de Fosseux, hobereau érudit, secrétaire de l’Académie d’Arras et futur président du Pas-de-Calais. En compétition avec Aire-sur-la-Lys, Calais et Saint-Omer, Arras obtient finalement la préfecture du Pas-de-Calais. De novembre 1793 à août 1794, ce sont dix mois de terreur, la ville est alors sous la dictature de Joseph Lebon qui instaure des restrictions alimentaires, ordonne 400 exécutions et détruit beaucoup d’édifices religieux dont la cathédrale, l’abbatiale Saint-Vaast en tient lieu depuis lors. Arras voit stagner sa démographie et son activité économique alors que Lille sous le coup de la révolution industrielle explose.


Béthune

Le Château de Chambord
Un jardin dans la ville de Béthune

Les premières traces d'habitation remontent au VIème siècle-VIIème siècle.
Vers 502, saint Vaast, évêque d'Arras et évangélisateur de l'Artois, fait construire l'église dédiée à la Vierge au bord de la confluence de la Lawe et de la Blanche, au lieu-dit Catorive (peut-être « Castel de la rive »), devenu pauvre faubourg batelier de Béthune depuis l'extension de la partie navigable de la Lawe jusqu'au centre-ville en 1510. Cette église se trouvait à l'emplacement de l'actuelle école Pasteur. Elle fut consacrée à saint Vaast au début du Xème siècle puis détruite au XVIème siècle par Charles-Quint lors des travaux de fortification de Catorive : l'empereur fit construire une nouvelle église Saint-Vaast au centre de Béthune.
Sous Charlemagne, vers l'an 800, le Béthunois compte 4 000 à 5 000 habitants. Cette population est multipliée par 10 dans les 500 années qui suivent.
Les premières traces écrites mentionnant la seigneurie de Béthune remontent à 940. Cette seigneurie formait le nord-ouest de l'ancienne cité des Atrébates ; elle fut probablement soumise à l'autorité des comtes de Flandre depuis le règne d'Arnoul le Grand et y demeura attachée jusqu'au XIVème siècle.
Les seigneurs de Béthune étaient, à titre héréditaire, avoués de Saint-Vaast d'Arras ; c'est ce qui leur valut la qualification d'avoués de Béthune. En 970, on trouve la première mention du château.
À partir du XIème siècle, les seigneurs de Béthune ont dans la châtellenie de Béthune le même rôle que les autres châtelains flamands. Ils semblent avoir possédé de bonne heure les seigneuries de Warneton et de Cassel.
Le premier avoué de Béthune que l'on retrouve cité est Robert Faissieux (fasciculus), à la fin du Xème siècle et au commencement du XIe siècle. Il possédait la moitié de la seigneurie de Richebourg (au nord-est de Béthune).
Ses successeurs sont : au XIème siècle, Robert II, Robert III ; au XIIème siècle, Robert IV, Guillaume Ier, qui ajoute à son domaine l'autre moitié de Richebourg, Robert V (mort en 1191) et Robert VI (mort en 1193-1194)31.


Note

Les Charitables de Béthune


Les Charitables de Béthune
Les Charitables de Béthune

Les Charitables de Béthune furent crée pendant la grande épidémie de peste qui ravagea la Flandre et l'Artois en 1188. Cette confrérie est née du songe de deux maréchaux ferrant, Gauthier, habitant Béthune et Germon résidant à Beuvry. Tous deux voient apparaitre Saint Eloi, le saint protecteur du Nord qui leur demande de se rencontrer à Quinty le 21 septembre, jour de la Saint Mathieu, près d'une source située à la limite des deux commune et de fonder une confrérie afin de soulager la souffrance des pauvres en leur donnant du pain, de donner des soins aux malades, de consoler les mourants et d'ensevelir les morts dont personne ne veut s'occuper craignant la contagions. Epaulé par d'autres personnes des deux villes, ils arrivent à faire disparaître l'épidémie.
Bien que l'épidémie est disparue et grâce au soutien de Robert V de Béthune et du moine Rogon, la confrérie des Charitables continue sont action.
Au XIIIème siècle les confréries des Charitables de Béthune et d Beuvry décident d'édifier, près de la source de Quincy la chapelle Saint Eloi des Champs. qui deviendra un lieu de pèlerinage connu dans toute l'Europe.
La tenue d'un charitable se compose d'un frac noir, d'une chemise à plastron, d'un rabat bleu, d'un bicorne noir, de gants blanc et d'un bâton blanc couronné d'un bouquet de fleurs. Leur vocation première est de donne une sépulture décente à toute personne quelque soit sa condition. Aujourd'hui encore, le 21 septembre les confréries de Béthune et de Germon se rencontrent à la chapelle de Quincy, les deux prévôts se donnent l'accolade et après une messe célébrée dans la chapelle, un banquet réuni tout le monde autour du traditionnel plat de «naviaux*» qui à donner son nom à cette manifestation : « La procession des Naviaux»
* Ce terme désigne le légume plus connu sous le nom de navet et était consommé, pour ses vertues, par les Charitables pour se protéger de la maladie.

Au XIIème siècle, la ville de Béthune, convoitée, est défendue par ses bourgeois contre l'armée flamande. Le bourg fortifié sur 25 hectares s'ouvrait par cinq portes. Les fortifications de la ville sont améliorées et renforcées au fil des siècles.
Robert IV, par la paix d'Arras (1191), devient vassal immédiat du roi de France pour Béthune, Richebourg, mais demeure vassal du comte de Flandre pour Warneton. Son frère Guillaume II, qui lui succède, épouse Mathilde, fille de Gauthier II, héritière de Termonde, Lokeren, Meulebeke et de l'avouerie de Saint-Bavon de Gand. Il meurt en 1213. Viennent ensuite ses deux fils : Daniel qui meurt en 1226 sans postérité, et Robert VII, qui remet en apanage à son frère Guillaume Lokeren et Meulebeke31. En 1222, le château est reconstruit et entouré de murailles sur trois côtés.
En 1245 Gui de Dampierre épouse Mathilde (Mahaut), fille de Robert VII. Elle lui apporte en dot les espérances qui se réalisèrent à la mort de son père, en 1248, et qui firent passer au comte de Flandre les seigneuries de Béthune, de Termonde, de Richebourg, de Warneton et l'avouerie d'Arras. En effet, elle n'avait qu'une sœur, Élisabeth, qui obtint une autre part de l'héritage. Robert (dit de Béthune), fils de Gui et de Mahaut, fut investi de l'héritage de la maison de Béthune dès 1265.

Hôtel de vile de Calais
Hôtel de vile de Bapaume
Note

La Bataille des Dunes


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L'Heureuse victoire obtenue aux dunes de la Flandre francoise ou l'entière deffait

La bataille de Dune eut lieu le 14 juin 1658 et opposa les armées du roi de France, Louis XIV, commandées par Turenne aux armées espagnoles de Philippe IV d’Espagne commandées par Don Juan d’Autriche et le Grand Condé. La bataille des Dunes sera l’une des plus grandes victoires de la France contre l’Espagne. Voir le récit détaillé dans la rubrique « Petite Histoire La bataille de Dune».

La richesse agronomique des sols entraîne une certaine prospérité du Béthunois vers 1300, accompagnée d'une forte croissance démographique la population est alors estimée entre 40 000 et 50 000 personnes.
En 1297, Gui de Dampierre, comte de Flandre défie le roi de France, Philippe le Bel. Le roi s'empare des plus fortes places de la Flandre. Les bourgeois de Béthune en profitent pour se révolter contre l'autorité du comte de Flandre et se soumettre au roi de France.
À l'avènement de Robert de Béthune, en 1305, il cède à son frère Guillaume Termonde et Richebourg. La châtellenie de Béthune est remise par le traité d'Athis aux mains de Philippe le Bel, qui n'attend pas, pour en disposer, que le traité de Pontoise signé en1312, rende définitive l'aliénation de la Flandre gallicante. Comme son second fils, Philippe de Poitiers, avait épousé la fille de la comtesse Mahaut d'Artois et que la dot de cette princesse assise en Franche-Comté dépassait le chiffre de la rente convenue, le roi, à titre de dédommagement, lui délivra en 1311 la châtellenie de Béthune, qui devait plus tard, avec la masse de la succession de Mahaut d'Artois, revenir à la Flandre.
Durant la guerre de Cent Ans, les Béthunois défendent avec ténacité la ville des attaques des armées flamandes. En récompense, les bourgeois de Béthune leur permettent la construction d'un beffroi avec droit de cloche et de prison. Le premier beffroi en bois est détruit dans un incendie. Il est reconstruit en grès en 1388. En 1500, Béthune est sous la domination espagnole. Charles Quint renforce les fortifications et fait déplacer l'église Saint-Vaast dans l'enceinte fortifiée. Il aménage le canal de la Lawe. Béthune connaît alors une expansion importante avec le développement de l'industrie drapière et le commerce du grain. Cela favorise l'installation de nombreux corps de métiers, tels que la teinturerie et la tannerie.


Calais


Hôtel de vile de Calais
Hôtel de vile de Calais
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Plan de Calais

En 997, Baudouin IV fait améliorer le port en le faisant défendre par deux grosses tours qui semblaient déjà exister puisqu'attribuées à Caligula, l'une située au milieu des sables au nord de la ville, et l'autre protégeant l'embouchure de la rivière de Guignes, alimentée par le marais de Guînes à l'époque situé sur le littoral qui était plus en arrière des terres qu'aujourd'hui à cause de la transgression marine Dunkerque II.
En 1224, Philippe Hurepel (aussi dit Philippe de France), comte de Boulogne et fils de Philippe Auguste, fait fortifier la ville « d'un mur flanqué de petites tours de distance en distance », signe de l'importance stratégique de cette dernière.
Trois ans après, il y fait élever un « vaste donjon », qui sera démoli en 1560 pour être remplacé par une citadelle. La ville actuelle est la réunion de l'ancienne ville de Saint-Pierre, cité industrielle, et du courghain, la cité de Calais originelle, cité de pêcheurs.
La ville fut occupée par les Anglais, fin août 1347, et le roi rembarqua pour l’Angleterre, laissant des troupes à la garde de Calais sous les ordres de Jean de Montgomery au service du roi anglais, avec les chevaliers français prisonniers – parmi lesquels les précités Jehan de Vienne, Jehan de Sury et Ernoul d'Audrehem.
Philippe VI racheta ces nobles prisonniers lorsqu’ils furent mis à rançon en 1348 après être demeurés six mois en Angleterre.
Pendant trois ans, à partir de 1347, Édouard III étant satisfait de maintenir Calais, des trêves furent conclues entre la France et l’Angleterre.

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Plan d'Ardres
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Le siège de Calais le 15 janvier 1558 - François-Édouard Picot

La charte municipale de Calais précédemment accordée par la comtesse d’Artois fut confirmée la même année par Édouard.
En 1360, le traité de Brétigny soumit Guînes, Marck et Calais - collectivement dénommés « Pale of Calais » («Calaisis» en français) - à la domination anglaise à perpétuité, mais cette soumission fut informelle et n’a été appliquée qu’en partie.
Devenue division administrative parlementaire, elle envoie, à partir de 1372, des représentants à la Chambre des communes du Parlement d'Angleterre gardant toutefois un lien avec la France en continuant de faire partie du diocèse ecclésiastique de Thérouanne.
Pendant ces années, Calais fut considérée comme faisant partie intégrante du royaume d’Angleterre.


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Plan d'Ardres
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Calais

Au-dessus de la porte principale, une inscription (When shall the Frenchmen Calais win When iron and lead like cork shall swim) proclamait qu’elle ne serait française que lorsque le fer et le plomb flotteraient comme le liège.
La grande importance de Calais comme lieu d’accès au commerce de l’étain, du plomb, du tissu et des laines – de loin, l’élément le plus important – lui vaut d’être qualifiée de « joyau le plus brillant de la couronne anglaise ».
Ses recettes douanières s’élevaient parfois à un tiers du revenu du gouvernement anglais.
Sur une population d’environ 12 000 habitants, 5 400 étaient liés au commerce de la laine.
Le gouvernorat de Calais était une charge publique lucrative fort prisée ; ainsi, Richard Whittington fut simultanément seigneur-maire de Londres et de Calais en 1407.


Boulogne-sur-Mer


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Plan de Boulogne

Après une probable occupation préhistorique, le site est habité primitivement par les Morins, peuple celte. Le site de l’actuelle ville de Boulogne serait celui qui a été choisi par Jules César, en 55 av. J.-C.42, pour préparer sa flotte à envahir la Grande-Bretagne), expédition décrite dans la Guerre des Gaules. César aurait pu installer son camp à l'emplacement actuel de la vieille ville. Cette dernière ne s'est appelée Bononia (nom d'origine celtique) que bien après la mort de César.
Boulogne sera d'abord nommée en latin Gesoriacum sous Claude, puis Bononia ou Bolonia vers le IIIème siècle.
C'est à Boulogne que les Romains, sous l'ordre même de Caligula selon Suétone (Vie de Caligula, chap. XLVI), construisent une tour « d'une hauteur prodigieuse ... à l'instar du Pharos » vers 39 en vue d'une campagne contre les Celtes du pays de Galles, les Silures. Cette construction témoigne de l'importance que les romains attachaient à ce site portuaire. Boulogne restera célèbre jusqu'au Moyen Âge pour ce phare romain, la tour d'Odre, placé sur la haute falaise près de la plage, qui consistait en une tour de maçonnerie avec des étages se rétrécissant et au sommet de laquelle brûlait un feu.

Le Château de Chambord
La vallée de la Course à Rocques sur Course


Au Moyen Âge, Boulogne est le siège du comté de Boulogne. Un de ses comtes, Eustache II "as grenons" (aux belles moustaches), envahit l'Angleterre avec Guillaume le Conquérant. Il est le mari de sainte Ide et le père de Godefroy de Bouillon. Un autre, Étienne de Blois, est roi d'Angleterre au XIIème siècle. Alphonse de Portugal, mari de la comtesse de Boulogne Matilde II, est roi de Portugal. Baudouin de Boulogne, comte de Boulogne, frère de Godefroy de Bouillon, est le premier roi chrétien de Jérusalem.
Le 25 janvier 1308, Isabelle de France, fille de Philippe le Bel, épouse dans l'église abbatiale située en haute ville le roi Édouard II d'Angleterre.
En 1477, le roi Louis XI échange le comté de Boulogne et la jugerie de Lauraguai.
Boulogne est attaquée à trois reprises par les Anglais depuis l'enclave de Calais pendant la première moitié du XVIème siècle. Le 26 juillet 1544, la Tour d'Ordre romaine est détruite. Boulogne tombe en septembre 1544 ; elle est presque aussitôt ré-assiégée, en octobre, par les troupes du dauphin de France le futur Henri II dont l’avant-garde est commandée par Blaise de Monluc. Mais l'indiscipline des mercenaires ruine l'assaut et il faut attendre la paix d'Ardres signée en juin 1546, pour que la ville redevienne française. Ronsard y fait allusion dans son Hymne d'Henri II : « Et sans en faire bruit, par merveilleux effortz,Tu avois ja conquis de Boulongne les forts,Et par armes contraint cette arrogance AngloiseA te vendre Boulongne et la faire Françoise. »(v. 1581-1584)

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Ambleteuse est une commune qui, de tout temps, a servi de place forte depuis Jules César jusqu'à Napoléon Ier

La signature du traité entre les Français et les Anglais a lieu le 24 mars 1550 par un rachat de 400 000 écus d’or. À ce stade-là, la ville est encore majoritairement flamande. En 1662, alors que Louis XIV vient d'acheter au roi d'Angleterre la place forte de Dunkerque, enlevée quatre ans plus tôt aux Espagnols par la coalition franco-britannique, les Boulonnais, bourgeois et paysans, se révoltent contre le roi de France, en raison de la pression fiscale accrue et des réquisitions pour le financement des guerres incessantes.
La révolte des Lustucru est soutenue en sous-main par les agents du roi d'Espagne, avec qui la guerre reprend en 1667, et dont la frontière se trouve à une vingtaine de kilomètres de l'entrée de Boulogne. En effet, jusqu'à 1678 (paix de Nimègue), la frontière passe encore entre Longueville et Escœuilles. Le pouvoir central exerce alors une répression féroce sur la région : de nombreux habitants des campagnes sont massacrés. Trois mille survivants, qui n'ont pu s'enfuir de l'autre côté de la frontière, sont envoyés aux galères.
Au XVIIIème siècle, Boulogne est un port de pêche en décadence (hareng à l'automne et maquereau au printemps), qui voit la montée en puissance de la contrebande entre l'Angleterre et la France. Cette fraude, appelée smogglage, concerne surtout des produits courants (thé, tissus) ou des alcools (eaux-de-vie, vins, genièvre), surtaxés en Angleterre. Encouragé par les autorités françaises, ce trafic atteint des sommets dans les années 1780, avec près de 6 millions de livres de rapport annuel, contre 500 000 livres pour toutes les pêches.
Durant ce siècle, les corsaires boulonnais sont très actifs, notamment pendant les guerres de Succession d'Espagne (1744-1748) et de Sept Ans. Ils font de nombreuses prises et annoncent les grands succès durant la Révolution française et l'Empire, emmenés par le fameux baron Bucaille (Jacques-Oudart Fourmentin).
Après guerre, la pêche industrielle se développe fortement, avec des chalutiers très présent en Atlantique nord-Est, jusqu'au nord et ouest des îles britanniques50. Inspection de l'armée le 15 aout 1804 à Boulogne.
Le 21 juillet 1798, vente à l'encan de la cathédrale, du Palais épiscopal et des dépendances pour la somme de 510 000 francs. Tout sera démoli pierre à pierre par les adjudicateurs. Le 19 juin 1800, la première vaccination contre la variole en France est effectuée sur trois petites filles de la rue des Pipots : Mlles Beugny, Hédouin, et Spitalier.


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Revue et remise de la Légion d'Honneur dans le port de Boulogne par Napoléon Ier

C'est autour de Boulogne que Napoléon Bonaparte assembla entre 1803 et 1805 la « Grande Armée » ou armée des côtes de l'Océan ; la première distribution de la Légion d'honneur a lieu au camp de Boulogne, le 16 août 1804.
Boulogne-sur-Mer bénéficia de grands travaux portuaires, comme l'aménagement d'un bassin circulaire sur la rive gauche dans le but d'accueillir la flotte qui devait assurer la maîtrise du détroit ; on connaît cette structure sous le nom du bassin Napoléon. Deux ponts furent inaugurés, ils furent jetés au-dessus de la Liane pour relier Capécure à Boulogne. Cet ensemble de structure passe pour être à l'origine de la prospérité de Boulogne au XIXème siècle. L'idée d'un débarquement fut abandonnée en août 1805, Napoléon préféra envoyer l'Armée des Côtes et de l'Océan soutenir la campagne d'Autriche ce qui favorisera la victoire lors de la bataille d'Austerlitz.

Montreuil


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Plan de Montreuil
Le Château de Chambord
Tours dans la citadelle de Montreuil-sur-Mer

Montreuil est cité pour la première fois en 898 dans les Annales de Saint-Bertin et de Saint-Vaast. La ville, déjà fortifiée, devrait son nom à un « petit monastère » (monasterolium). On sait que quelque temps plus tard, après 913, les moines de Landévennec (Finistère) y trouvèrent refuge après la destruction de leur monastère par les Vikings et créent en 926 l'abbaye Saint-Walloy en l'honneur de saint Walloy, déformation locale du nom de saint Guénolé.
Le comte Helgaud semblait l'avoir déjà dotée d'une enceinte et d'un château comtal. C'est à cette époque que commence alors la carrière militaire de la ville qui verra se succéder au cours de six siècles de guerres médiévales de nombreuses constructions.
En 980, Montreuil est rattaché au domaine royal. En 988, Hugues Capet fait de Montreuil le seul port de mer de la monarchie française, héritier de l'opulent et mystérieux Quentovic6.
Deux tours du château royal élevé par Philippe Auguste En 1188, Philippe Auguste accorde une charte communale.
Au début du XIIIe siècle, Philippe Auguste afin de protéger cette façade maritime de premier plan édifie un puissant château royal dont il reste aujourd'hui des éléments significatifs.
Le 19 juin 1299 Accord de Montreuil-sur-Mer entre Philippe IV de France et Édouard Ier d'Angleterre
Les nombreuses reliques, si pieusement vénérées au Moyen Âge et que détenaient ses nombreux lieux de cultes, attiraient les pèlerins et conféraient à la ville un caractère de sainteté. La population va dépasser les 10 000 habitants (pour moins de 3 000 en 1999).
La ville exportait alors ses draps dont la renommée rivalisait jusqu'en Italie avec ceux de Flandre ou d'Artois (on disait du montreuil comme on dit aujourd'hui du tulle).
En 1435, Montreuil passe dans les possessions des Bourguignons par le traité d'Arras.
En 1467, une catastrophe naturelle provoque l'effondrement d'au moins six édifices religieux. On ne sait pas aujourd'hui s'il s'agit d'un tremblement de terre ou un effondrement de couches souterraines.
À la fin du Moyen Âge, l'ensablement de la Canche entraîne le déclin de la ville. Le commerce maritime périclite, la ville se retranche sur elle-même.
Époque moderne[modifier] Entrée de la citadelle, débutée en 1567 En juin 1537, les troupes de Charles Quint et d'Henri VIII mettent le siège au pied de Montreuil. Contrainte de se rendre, la ville est en grande partie détruite.
La peste frappe la ville en 1596.
En 1567, Charles IX ordonne alors l'édification d'une citadelle sur l'emplacement de l'ancien château du XIIIe siècle. Vers 1670, Vauban perfectionne l'œuvre de ses prédécesseurs en remaniant la citadelle et en y ajoutant un magasin à poudre et un arsenal.
Au XVIIIe siècle, malgré l'ensablement de la Canche et le déclin du port, la prospérité de la ville lui permet de se parer de nombreux hôtels particuliers.


Saint-Omer


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Saint Omer - La Grande place un jour de Marché

Saint-Omer apparaît dans les écritures de chroniqueurs au cours du VIIe siècle sous le nom de Sithiu (Sithieu ou Sitdiu), autour de l’abbaye Saint-Bertin fondée sous l'impulsion d'Audomar (Audomarus, Odemaars ou Omer). L'abbaye doit son nom à Bertin qui travailla comme compagnon d'Audomar. C’est au cours du Xème siècle que l'endroit a pris son nom actuel.
À l'époque de Charlemagne, lors de la dernière invasion marine due à une période de réchauffement climatique, Saint-Omer est un port, alors que l'actuelle Flandre maritime est encore sous les eaux de la mer du Nord ainsi qu'une partie du Calaisis. Dans la 2e moitié du IXème siècle, Saint-Omer est ravagée par les Vikings du Danemark.
Avec le pagus d'Artois, la ville entra en 932 dans la possession des comtes de Flandre, et au cours des XIIème et XIIIème siècles, l'industrie du tissu y fut florissante. Au cours de sa période de plus grande prospérité, la ville fut en Occident une des premières à bénéficier d’institutions communales, peut-être au début des années 1070. Ces institutions prennent la suite d’institutions d’entraide de voisinage, formalisées sous forme de confrérie, qui évolue ensuite en guilde marchande, qui a donné naissance à la commune. Cette commune est un soutien pour le comte de Flandre qui lui a accordé ces libertés. Par la suite, elle dut céder à Bruges la première place pour le tissage. L'Aa est canalisé dès 1165 jusqu'à Gravelines, qui constituera jusqu'à son ensablement l'avant-port de la cité audomaroise. La ville est assiégée en 1071.
Au XIème et XIIème siècles, les marchands de Saint-Omer sont organisés en guilde, dotée de statuts. Y sont codifiés, les beuveries mais aussi les conditions d'admission, le rôle des doyens, l'entraide, la charité envers les pauvres, l'entretien des places et des remparts, etc.
Saint-Omer fut perdue par le comté de Flandre au traité de Pont-à-Vendin du 25 février 1212 et devint une des principales places du comté d'Artois qui venait de se créer. Ferrand de Flandre essaya de reprendre la ville mais il fut vaincu à la bataille de Bouvines.


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La colonne Napoléon Ier

Dès lors la francisation commença et les documents officiels furent écrits en français ; le flamand n'en resta pas moins la langue courante dans la population et, au XIIIème siècle, le chroniqueur Guillaume d'Andres nous affirme que, de son temps, les affaires se plaidaient en flamand. Encore en 1507 la coutume de Saint-Omer précise dans son article 7 que « ses majeurs et eschevins ont accoustumé faire raidigier leurs dictes sentences criminelles en langaige flamang ». La ville resta d'ailleurs dans une large mesure au sein du réseau économique des Pays-Bas dont elle était officiellement séparée. Vers l'an 1300 la ville compta près de quarante mille habitants.
Le siège et la bataille de Saint-Omer ont lieu le 26 juillet 1340.
En 1384, Saint-Omer revint aux ducs de Bourgogne, mais la paix de Nimègue signée en 1678 la céda définitivement à la France. Les épidémies firent chuter le nombre d'habitants à quinze mille au XVème siècle.
Ville économiquement prospère, Saint-Omer paraît également avoir été à la fin du Moyen Âge, entre la Flandre et l'Artois et Amiens, un centre artistique relativement important. Les chantiers de construction de la puissante abbaye Saint-Bertin et de la collégiale voient intervenir dès le XIIIème siècle des équipes d'artistes en provenance de Picardie et d'Île-de-France. Mais c'est au XVème siècle surtout, quand la région du Haut-Pays rentre en « terre de promission bourguigonne », que l'activité artistique y connaît ses plus belles heures. Entre 1454 et 1459, le célèbre Simon Marmion, originaire d'Amiens, y est de passage avant de rejoindre Valenciennes ; il peint, à la commande du puissant abbé Guillaume Fillastre, les volets du retable de l'abbaye Saint-Bertin, aujourd'hui à Berlin et à Londres, dont la huche orfévrée avait été réalisée par les Steclin, orfèvres valenciennois d'origine rhénane.
Par ailleurs, par ses lettres patentes, le roi Louis XI confirma en septembre 1464 les privilèges de la ville, octroyées par ses prédécesseurs.
La ville fut l'objet de nombreux conflits entre la France et les Pays-Bas de 1477 à 1677. Elle fut assiégée en 1477, 1489 et 1677
De 1559 à 1790 la ville fut le siège du diocèse de Saint-Omer qui fut réuni en 1801 au diocèse d’Arras.
L'empreinte religieuse sur l'urbanisme de la cité audomaroise fut multipliée lors de la Contre-Réforme catholique au XVIème siècle. Saint-Omer accueillit alors de nombreux collèges et séminaires britanniques et wallons. La chapelle des jésuites wallons est construite de 1615 à 1640.
En 1466, Jacques de Pardieu, échevin de la ville devenu lépreux et très affaibli par quatorze ou quinze ans d'exercice ne peut plus remplir aucune charge et cède sa place d'échevin à Guilbert d'Ausque qui est originaire de Montreuil.
Valentin de Pardieu, né en 1520 ou 1521, à St Omer, seigneur de la Motte,seigneur d'Esquelbecq, mayeur de Saint Omer puis gouverneur de Gravelines décédé le 16 juillet 1595 lors de la bataille de Doullens fit bâtir en 1578 dans la ville de Saint-Omer un local qu'il donne en propriété aux sœurs de Sainte-Catherine. En 1580, ces religieuses prirent possession des lieux et y firent construire une église consacrée en 1595 par l'évêque de Saint-Omer, Jean Six. À la Révolution, les sœurs de Sainte-Catherine furent dispersées. En 1791, elles étaient trente religieuses de chœur et cinq converses. Les révolutionnaires prirent possession du couvent et y établirent une fonderie. Ce sont dans ses creusets que finirent la plupart des cloches de la ville, transformées en pièces de monnaie, sonnantes et trébuchantes.
L'un et l'autre exigent que l'échevinage montre les privilèges anciennement octroyés aux habitants de Saint-Omer par les comtes d'Artois, comme si la Charte communale eût été violée par "Messieurs de la ville," et, pour première satisfaction, ils veulent que le conseiller pensionnaire de la ville, Guilbert d'Ausque, envoyé l'année précédente de Montreuil à Saint-Omer pour remplacer Jacques de Pardieu, « devenu lépreux et très pauvre après quatorze ou quinze ans d'exercice » ne puisse plus remplir aucune charge.
Depuis l'abdication de Charles Quint (comte de Flandre et roi d'Espagne), la ville et son bailliage passent sous la domination de l'Espagne. Il en va de même pour les autres comtés et duchés des Pays-Bas méridionaux. L'Artois, la Flandre, le Hainaut, le Brabant et le Luxembourg font dès lors partie des Pays-Bas espagnols.
À la fin du mois de mars 1677 commence le siège de Saint-Omer par les armées françaises dirigées par Philippe d'Orléans, frère cadet de Louis XIV. Le 5 avril, les armées de la coalition néerlandaise et espagnole, dirigées par le Stadhouder Guillaume d'Orange, sont à Ypres. Les Français partent à leur rencontre. La bataille a lieu les 10 et 11 avril 1677 dans la vallée de la Peene, entre les villages de Noordpeene, Zuytpeene et Bavinchove. Philippe d'Orléans remporte la bataille de la Peene. Ses armées sont à nouveau devant Saint-Omer le 14 avril. Mal informés, espérant des renforts - qui bien sûr ne viendront pas - les Audomarois résistent encore 6 jours ! Finalement, le 20 avril 1677, la ville de Sait-Omer tombe. Un an plus tard, en 1678, les traités de Nimègue valident les conséquences de la bataille de la Peene ; Saint-Omer et le nord de l'Artois, ainsi que les châtellenies flamandes de Cassel et Bailleul deviennent définitivement françaises.
Les fortifications de la ville furent remaniées par Vauban dès 1678, dans le cadre de son projet de pré carré. Le commissaire général des fortifications de Louis XIV superposa à l'enceinte, déjà renforcée par Charles Quint au XVIe siècle, son propre système de défense. Des ouvrages avancés, de nouveaux bastions, et de nouvelles plates-formes sont créés pour accueillir l'artillerie.
De 1787 à 1795 quelques milliers de patriotes des Pays-Bas du Nord se réfugièrent à Saint-Omer ou dans les villes voisines de Béthune, Watten, Bergues, Gravelines et Dunkerque.
En 1800, Saint-Omer était encore la ville la plus peuplée du département.


Les Bourgeois de Calais

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Les Bourgeois de Calais


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La statue réalisée par Rodin pour illustrer l'épisode des bourgeois de Calais

Lors de la guerre de Cent Ans, le roi Édouard III d'Angleterre, issu de la maison angevine des Plantagenêts, revendiquait la couronne de France. Après avoir remporté la victoire à la bataille de Crécy-en-Ponthieu en 1346, recherchant une ville portuaire qui serait la clef pour le débarquement de ses troupes en France, il se pressa d’aller faire le siège de Calais et commença, le 4 septembre 1346, l’investissement de la place pour un siège qui devait durer onze mois.
Début septembre 1346, la ville protégée par les marais qui l'entourent et qui sont envahis par les eaux à chaque marée, était défendue par une garnison placée sous le commandement d’un chevalier originaire de Bourgogne, Jean de Vienne secondé par un certain nombre de chevaliers d’Artois dont Jean Froissart nous a transmis les noms : Ernoulz d’Audrehem, Jehans de Surie (ou, de Sury), Baudouins de Belleborne (ou, de Bellebrune), Joffroy de le Motte, Pépin de Were (ou, de Wiere, ou, de Werie), auxquels la chronique normande ajoute les sires de Beaulo, de Grigny. Voyant l’armée anglaise définitivement établie (pour un siège au finish), Jean de Vienne, craignant avec raison d’être contraint par la famine à se rendre, résolut de se défaire de bouches inutiles et d’expulser de la ville les personnes dépourvues de biens et de provisions (entre 500 et 1 700 personnes selon les chroniqueurs

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Vray pourtract de la ville et chasteau de Calais, comme ladict ville a estée prinse par apoinctement par son illustriss Altesse le Cardinal Albert le 17 apvril 1596 et le chasteau par assaul le vint quatresme ensuiyvant

Il y eut peu de bataille sur terre autour de Calais, mais en mer, le roi anglais fit placer 25 bateaux devant Calais. Des navires génois, au service de la France, réussirent cependant à forcer le blocus, ainsi que des navires normands et des marins d’Abbeville, pour ravitailler Calais et ses assiégés.
Le roi Édouard III résolut de bloquer l’entrée du chenal avec des obstacles de toute nature et à partir de juin 1347, il fut impossible pour les Français de ravitailler Calais.
En désespoir de cause, le capitaine Jean de Vienne écrivit une lettre au roi de France, Philippe VI de Valois, lui demandant de venir lui porter secours « …la garnison n’avait d’autres alternatives que de tenter une sortie désespérée : nous aimons mieux mourir aux champs honorablement que de nous manger l’un l’autre !.. ». Cette lettre transmise par l’intermédiaire d’un bateau génois fut interceptée par la marine anglaise et ne parvint donc jamais à Philippe VI.
Le 27 juin 1347, l’armée française parut néanmoins à hauteur de Sangatte. Des Flamands et des Teutons se portèrent du côté anglais, et des Hennuyers du côté français. Deux légats du pape furent expédiés à Calais et une trêve de trois jours fut conclue. Le blocage de tous les passages menant à Calais par les Anglais empêchant le roi de France d’intervenir, Jean de Vienne, pressé par la population de Calais assiégée depuis onze mois, demanda alors à parlementer avec le roi anglais sur la reddition de Calais à condition d’épargner la population et la garnison.
Furieux de la résistance de Calais, Édouard III voulait en massacrer la population, mais il accepta néanmoins, aux termes de cette négociation, de l’épargner à la condition que six notables viennent à lui, tête et pieds nus, avec une corde autour du cou pour être pendus : ce furent Eustache de Saint Pierre, Jehan d’Aire, Pierre de Wissant et son frère Jacques, Jean de Fiennes, et Andrieux d’Andres. À leur arrivée auprès d’Édouard III, ces six bourgeois de Calais furent toutefois épargnés grâce à l’intervention de l’épouse du roi anglais, Philippa de Hainaut, qui, fondant en larmes, implora son mari de les épargner. Édouard III accepta encore de faire grâce, mais exila tous les Calaisiens qui ne lui faisaient pas serment d’allégeance pour les remplacer par des citoyens anglais.




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