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Les Départements de la France

  • Données géographiques

Le Rhône

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Le Rhône Ce département, tout en longueur, à la tête dans le Beaujolais, et les pieds dans les monts du forez. Le Beaujolais fait partie des grands terroirs viticoles de notre pays et sa renommé a dépassé le cadre de nos frontières. Particularité, le Beaujolais primeur, qui est mis en vente, et dans le monde entier, le troisième jeudi de novembre,ce qui donne lieu à de nombreuse manifestations commerciales dans les caves à vin et dans les bars. Au Nord à l'Est du département s'étend la grand plaine des Dombes tandis qu'au Sud commence la large vallée du Rhône. C'est dans ce secteur que sont installé toutes les grandes industrie pétrochimique de la région.
Le Rhône a pour voisin l'Ain au nord-est, l'Isère au sud-est, la Loire au sud-ouest et de la Saône et Loire au nord du département. Traversé par le Rhône qui lui a donnée son nom, est l'un des plus grands fleuve d'Europe, long de 812 kilomètres, qui prend sa source dans le glacier du Rhône, en Suisse, à une altitude de 2 209 m, à l'extrémité orientale du canton du Valais, dans les Alpes uranaises. Il parcourt 290 km dans ce pays et se jette dans le lac Léman et en sort peu après son passage à Genève, il entre ensuite en France où il parcourt 522 km et il finit son cours dans le delta de Camargue pour se jeter dans la mer Méditerranée. Port-Saint-Louis-du-Rhône est la dernière ville de France sur le Rhône. C'est à Lyon que la Saône vient rejoindre le Rhône. Ces deux cours d'eau sont font partie des grandes voies navigables de notre pays. Lyon fait partie des plus grandes agglomération de notre pays après Paris et Marseille.

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Carte de l'Ain

Le département du Rhône est généralement compris entre la chaîne des montagnes du Beaujolais et du Lyonnais : dans la partie méridionale s'étend un prolongement des Cévennes, nommé le mont Pila, dont les assises se dirigent de l'est à l'ouest. Sa surface est entrecoupée de montagnes couronnées d'arbres verts et de coteaux dont les chaînes ne laissent d'espace qu'à des vallons ou à des plaines d'une petite étendue. La constitution montueuse du département ayant des effets sensibles sur la température de ces différentes parties, l'a fait diviser en quatre zones sous le rapport des productions.
La première de ces zones s'étend du nord au sud, de Belleville à Condrieu, le long de la Saône et du Rhône. Celle ligne est un coteau plus ou moins élevé, sur lequel se font remarquer les cultures les plus soignées ; la partie des coteaux dirigée vers l'est, et dont plusieurs plans-sont inclinés au sud, est plantée de vignes dont les produits sont estimés : l'espace des coteaux compris entre Poleymieux et Saint-Cyr passe pour être le terrain où les premières vignes furent plantées dans les Gaules par les Romains, el fait partie de la montagne du Mont-d'Or. Ces pentes sont aussi garnies d'arbres fruitiers et de plantes potagères de bonne qualité : ou y prépare d'excellents fromages de chèvres, nourries en tout temps dans les étables. Du sein des vallons sortent des ruisseaux dont les eaux vont se perdre dans la Saône ; leur fond est tapissé de prairies, et les faces tournées au nord sont couvertes de toutes les espèces d'arbres el d'arbrisseaux indigènes qui y croissent spontanément : suivant la hauteur du site, ou trouve les arbres des pays septentrionaux, comme les pins, les sapins, les daplinés, etc., elles arbres les plus méridionaux , comme les baguenaudiers, les chênes verts, les cistes, l'érable de Montpellier, etc. Eu poursuivant, au-dessous du confluent de la Saône et du Rhône, la colline de Fontanière présente des vignes dont les vins, connus sous le nom de Ste-Foy, ont de la réputation. Plus loin, on trouve les Vignobles estimés de Mellery, de Charly et de St-Genis. En avançant toujours vers le midi, on remarque les vignobles de Ste-Colombe, d'Ampuis et de Condrieu, dont les vins commencent à quitter le caractère léger et peu spiritueux des vins du Lyonnais, pour prendre celui des vins rouges et muscats du Languedoc. Le petit terroir d'Ampuis, compris dans un, angle de terre de peu d'étendue formée des sédiments du Rhône, abrité au nord el à l'ouest par une colline, offre la végétation la plus riche.
Au delà de cette première, zone, on trouve des montagnes de 500 à 600 mètres d'élévation, sur lesquelles croissent différents végétaux qui annoncent une température plus froide ; les deux points de cette zone sont Belleville au nord et Marnant au midi. On y distingue , entre Belleville et Lyon, un plateau en ondulation qui offre quelques plaines et un grand nombre de monticules. C'est de cette partie, depuis les Echelles et Anse jusqu'à Villefranche, que se trouve la plaine la plus considérable et la plus fertile de tout le département. De ce même côté sont des coteaux couverts de vignes, dont quelques uns donnent des vins excellents. — La troisième zone peut être indiquée depuis Beaujeu jusqu'au mont Pila. Cet espace est hérissé de montagnes, les unes ayant leur chaîne du nord , au sud, les autres de l'est à l'ouest, et s'élevant graduellement à mesure qu'elles s'éloignent de la seconde zone. Dans cette partie, et dans la région la moins élevée, on distingue les vignobles du Beaujolais ; c'est elle aussi qui renferme les riches mines de cuivre de St-Bel et de Chessy.
On peut tirer les lignes de la quatrième zone, des environs de Monsols jusqu'à' St-Symphorien- le-Château, en lui donnant pour diamètre tout l'espace compris depuis Beaujeu, Chamelet, le Bois-d'Oingt, Tarare, St-Laurent de Chamousset et Izerou, jusqu'au département de la Loire.


Histoire du Rhône


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Carte du Rhône
Note
Carte d'identité
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Le parc de la Tête d'Or

Rhône
Région : Auvergne-Rhône-Alpes
Création du département 4 mars 1790
Rhône
Rhône-Alpes
Préfecture : Lyon
Sous préfectures :
Villefranche-sur-Saône

Conseil général
Office département du Tourisme
Archives départementales Adresse des Offices du Tourisme
Patrimoine des communes


Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.

Gentilé Rhodaniens
Population : 469 623 hab. (2021)
Densité : 173 hab./km²
Superficie : 2 715,11 km²
Subdivisions :
Arrondissements : 1
Circonscriptions législatives : 14
2 Cantons : 133
Intercommunalités : 11
Communes : 208

Le territoire qui forme le département du Rhône avait été habité primitivement par les Ségusiens, peuple gaulois de la clientèle des Éduens. Inférieurs, pour l'importance politique aux Éduens, aux Arvernes et aux Séquanais, les Ségusiens n'ont pas eu une histoire particulière ; ils se sont attachés à la destinée du peuple qui étendait sur eux son vaste patronage et ont eu le même sort. Le voisinage des colonies phéniciennes et phocéennes de la Méditerranée et de la province romaine exerça quelque influence sur leurs mœurs et leur caractère ; ils se montrèrent mieux disposés que le reste des populations gauloises à subir la domination de Rome.
On sait que, 124 ans avant Jésus-Christ, le consul Domitius Ahenobarbus était intervenu, par l'intermédiaire de Marseille, dans un démêlé survenu entre la confédération des Éduens et celle des Arvernes unie aux Allobroges. Biteuth, roi des Arvernes, fut vaincu dans une grande bataille. C'est dans cette occasion qu'il fut donné aux Ségusiens de voir pour la première fois les légions romaines. Les romains n’occupaient qu'un seul établissement de quelque importance a Forum Segusianorum(Feurs),
César compta ce peuple au nombre de ses alliés lorsqu'il soumit les Gaules ; une seule fois ils se-soulevèrent ; ce fut en l'an 52, dans cette dernière grande campagne où toutes les confédérations galliques, si longtemps divisées, se réunirent autour de l'Arverne Vercingétorix. Mais le héros de l'indépendance gauloise succomba, et les anciens alliés de Rome se firent aisément à la domination nouvelle.

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Les Armoiries de Lyon

Ils n'eurent d'ailleurs pas à se plaindre d'avoir à subir ce joug. Cette peuplade secondaire de la Gaule, acquit tout d'un coup, par la fondation de la ville de Lyon, la position la plus haute importance dans toute la Gaule.
Les Ségusiens furent compris par Auguste dans la province Lyonnaise, puis dans la première Lyonnaise, par Dioclétien, lors de la nouvelle division de l'empire en 292.
A la dissolution de l'empire romain, ce pays fut l'un des premiers qui vit les invasions barbares ; les Burgondes s'établirent au milieu d'eux de 413 à 419. Le contact des barbares fut pénible à ce peuple presque façonné à la politesse romaine, si l'on en croit le portrait que le poète de Lyon, au Vème siècle, Sidoine Apollinaire, trace des nouveaux venus « Que faire au milieu de ces géants de sept pieds ? Est-il permis d'écrire rien d'élégant au milieu de soldats dont la longue chevelure est imprégnée de beurre aigre, et qui parlent une langue que nous ne comprenons pas ? Peut-on chanter quand on a l'âme et le visage tristes ? Vos yeux sont bien heureux de ne pas voir des gens semblables, et vos oreilles de ne pas les entendre Heureux, surtout votre odorat de ne pas sentir ces hommes puants qui mangent par jour dix bottes d'oignons ! Quelle muse se ferait comprendre au milieu d'ivrognes criant toujours pour égayer leurs débauches ! De tels dominateurs, comme vous le pensez, mettent de terribles obstacles au désir qu'on aurait d'être joyeux. Mais je m'arrête de peur qu'on ne prenne ceci pour une satire et qu'un ne me dénonce aux Bourguignons. »

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Lyon Part Dieu - La tour du Crédit Lyonnais

Les anciens Ségusiens n'étaient cependant pas les plus mal partagés des peuples de la Gaule, et leurs maîtres étaient réputés les plus doux entre les barbares ; Paul Orose prétend qu'ils traitaient les Gaulois parmi lesquels ils vivaient moins en sujets qu'en frères, et tout en faisant la part de l'exagération de ce témoignage, nous avons la certitude qu'ils se montrèrent moins durs envers les populations conquises que les Wisigoths, et surtout que les Francs. Les Ségusiens purent comparer les dominations burgonde et franque quand, en 534, à la suite des démêlés des fils de Clovis et de Gondemar, fils et successeur de Gondebaud, ils eurent pour maître Childebert, roi de Paris. A la mort de ce roi en 558, ils furent réunis au reste de la monarchie franque par Clotaire et, après ce dernier, ils passèrent à son fils Gontran (561).
Les maux de toute nature fondirent à cette époque sur le pays. Ce furent d'abord les fleuves qui débordèrent, puis une disette générale suivie de la peste enfin une nouvelle invasion aussi terrible que les précédentes, celle des Sarrasins, qui s'emparèrent de Notre-Dame-de-Fourvière, capitale du pays et n'en furent chassés que par Charles-Martel en 732. Au temps de Charlemagne, le Lyonnais respira sous la bienfaisante administration du sage et savant. Leydrade, ami du roi germain, qui lui-même, dit-on, eut un instant l'intention de venir habiter, près de Lyon, le célèbre monastère de l'ile Barbe.
Le Lyonnais échut à Lothaire, par suite du traité de Verdun signé en 843. Cet empereur le laissa à son fils Charles, qui le transmit à son second fils Lothaire II le Jeune puis, un an après la mort de ce prince, la province lyonnaise et le Beaujolais qui se trouve plus au nord, et qui jusque-là avait suivi les mêmes vicissitudes, entrèrent, par le traité de Mersen signé en 870, dans le partage de Charles le Chauve. Cette même année, ces deux provinces, réunies au Forez, furent données au comte Guillaume Ier, dont le fils, Guillaume II, rendit la dignité de comte de Lyon héréditaire dans sa famille. Guillaume II eut deux fils, Artaud et Bernard ; l'aîné, comte de Forez, réunit à cette province le comté de Lyon ; Bernard eut pour sa part le Beaujolais, qui, à partir de 920, eut une existence distincte et une histoire particulière
A la faveur des troubles que les incursions normandes, la déposition de l'empereur Charles le Gros et l'établissement de la féodalité amenèrent sur tout le sol gaulois, un seigneur, Rodolphe, fils de Conrad, comte d'Auxerre, s'était fait proclamer, en 888, roi de la Bourgogne transjurane. Son fils Rodolphe II avait réuni la Provence à ses États. Le Lyonnais, situé dans une position intermédiaire entre la France et ce royaume de Provence, devint d'autant mieux un fief indépendant que les derniers Carlovingiens et les nouveaux rois d'Arles s'en disputaient la mouvance.

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La cathédrale Saint Jean et la Coline de Fourvière

En 955, Lothaire, fils de Louis d'Outre-Mer, ,mariant sa sœur Mathilde au roi d'Arles, Conrad le Pacifique, lui donna en dot ses droits de suzeraineté sur le comté de Lyon. Le comte était alors Artaud, qui gouverna de 920 à 960. Giraud 1er de 960 à 990, puis Artaud II, l'un des bienfaiteurs de l'abbaye de Cluny de 990 à 1007, lui succédèrent.
Ce dernier laissait deux fils en bas âge l'ainé, Artaud III, succéda à son père dans le Lyonnais. Le gouvernement d'Artaud III fut plein de vicissitudes. Lyon avait pour archevêque un membre de la famille suzeraine des rois d'Arles, Burchard, fils de Conrad le Pacifique et frère de Rodolphe III, dernier prince qui régna. Ce Burchard regarda le comté de Lyon comme son apanage et en fit hommage à l'empereur allemand Conrad le Salique, le même qui, à la mort de Rodolphe III, hérita de la Bourgogne transjurane et du royaume d'Arles. Chassé du Lyonnais, son héritage, Artaud 1II, y rentra les armes à la main avec l'appui de son frère et peut-être aussi à la sollicitation secrète des Capétiens de France, qui pouvaient ne pas voir avec plaisir la suzeraineté du Lyonnais passer à l'empire. Burchard fut à son tour chassé, puis il revint par la toute-puissante protection de sa famille, et un accord fut conclu entre le comte et l'archevêque. Le comte abandonna grand nombre de ses droits seigneuriaux sur sa riche capitale, Lyon, et reçut, en échange, des terres que l'archevêque possédait dans le Forez. Artaud survécut peu à cet arrangement ; sa mort, son frère Giraud joignit le titre de comte du Lyonnais à ceux de comtes de Roannais et de Forez qu'il possédait déjà mais ce titre fut plus nominal que réel.
L'archevêque Burchard mourut en 1031 et eut pour successeur son neveu Burchard, qui considérait le titre de son oncle comme un droit héréditaire. Giraud prit les armes, expulsa le nouvel archevêque et voulut le remplacer par un de ses fils ; mais Burchard recourut à l'empereur allemand Conrad, auquel il avait renouvelé l'hommage et le serment déjà prêté par son oncle. Conrad envoya une armée, chassa Giraud et son fils, rétablit Burchard et lui donna toute autorité. C'est ainsi que la ville de Lyon échangea la domination immédiate de ses comtes contre celle de ses archevêques ; Giraud ne reparut plus dans la ville, et son fils, Artaud IV, tout en prenant le titre de comte du Lyonnais de 1058-1076), fit du Forez, qu'il possédait également, le lieu habituel de son séjour.

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Le cimetière militaire de Lyon-la-Doua

Rien n'égale la barbarie et la brutalité de cette époque; la misère était générale parmi les populations du Lyonnais; les dissensions des seigneurs, loin de profiter à leur repos, redoublaient la tyrannie et les exactions que chacun se croyait en droit d'exercer. La plus haute classe de celle société féodale n'échappait pas à la sauvage férocité des mœurs germaines que la religion était insuffisante à contenir, et que ne tempérait pas encore la politesse de la chevalerie et de ses institutions.
Entre autres enfants, Giraud II, père d'Artaud IV, avait eu deux filles ; l'une d'elles, Botulfe, épousa Guigues de L'Arieu, l'un des principaux seigneurs du Forez. L'autre, Prève, bien que d'une éclatante beauté et recherchée par de fiers barons, fut touchée de la grâce et ne voulut avoir que le Seigneur pour époux, dit la légende. Ses jours s'écoulaient dans un monastère au milieu des prières et d'un pieux recueillement, quand un des chevaliers qui avaient brigué sa main s'en vint la trouver et s'efforça de l'arracher à sa retraite ; vainement Prève lui rappela qu'elle avait consacré à Dieu sa virginité et que tenter de la détourner de ses devoirs était une entreprise sacrilège ; ni larmes ni touchantes raisons ne purent convaincre celui qui l'obsédait. Alors, la fille du comte lyonnais s'enferma dans une noble fierté et chassa de sa présence un homme qui ne craignait pas d'outrager Dieu ct l'une de ses servantes jusque dans son sanctuaire. Le chevalier, plein de courroux, partit méditant une terrible vengeance il vint à la cour de Giraud et alla trouver ses trois fils Artaud, Geoffroy-Guillaume et Conrad. « Savez-vous, leur dit-il, pourquoi votre sœur Prève a rejeté avec mépris les plus braves de vos amis et tous les seigneurs des deux comtés ? C'était pour se retirer, sous prétexte de religion, dans un lieu reculé et y vivre en débauche avec serfs et vilains. » Les jeunes gens le crurent ; ils prirent leurs armes, montèrent vite leurs chevaux et coururent au monastère. Prève était en prière ; mais, sans vouloir rien voir et rien entendre « La voilà donc s'écrièrent-ils, celle qui déshonore le comte et les fils du comte ! Et ils lui plongèrent une épée dans les reins, puis ils coupèrent sa tête et jetèrent le cadavre dans un puits ensuite ils revinrent contents d'avoir vengé leur honneur. Mais voilà que la stérilité frappa toute la contrée et que des signes de feu annonçaient dans le ciel le courroux céleste ; si on cherchait de l'eau dans le puits où avait été jeté le corps de l'innocente, on n'en tirait que du sang, et, à l'endroit où avait roulé sa tête, sur une dalle de pierre, avait fleuri un lis d'une éclatante blancheur ; en même temps, une voix du ciel ne cessait de répéter aux fils de Giraud « Votre sœur n'était pas coupable. » Convaincus par ces manifestations de la volonté divine, ils s'en retournèrent au couvent, donnèrent la sépulture au corps de la jeune fille, lui consacrèrent une fondation pieuse, et depuis ce temps Prève compte, dans le martyrologe, au nombre des vierges saintes.

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La Basique de Fourvière

A Burchard succéda, dans l'évêché de Lyon, Humbert, et c'est par suite de l'arrangement convenu entre lui et Artaud IV que ce dernier quitta Lyon.
Les successeurs d'Artaud IV ne furent guère comtes du Lyonnais que nominalement ; Wedelin, 1016 ; Artaud V, 1078 ; Guillaume III 1085 ; Ide Raimonde et son époux Guigues ou Guy de Viennois, 1097 ; Guigues II, 1109 ne résidèrent pas dans le pays. Mais Guigues III, qui remplaça dans le titre de comte son père Guigues II en 1137, et qui, après avoir atteint, sous la tutelle du roi de France, Louis VII le Jeune, l'âge de majorité, fit une guerre heureuse à Guillaume II, comte de Nevers, prétendit revenir sur les anciennes conventions passées entre son aïeul Artaud IV et l'archevêque Humbert. C'était, dit un historien de la vie de saint Bernard une grande injustice envers l'Église ; dans la guerre que Guigues avait soutenue contre le comte de Nevers, bien inférieur en force à son adversaire, il aurait été infailliblement battu sans les prières du saint et la protection manifeste que Dieu accorda à son intercession. Quoi qu'il en soit, Guigues ne se montra pas reconnaissant. Héraclius de Montboissier, archevêque de Lyon, avait obtenu, en 1157, de l'empereur Frédéric Ier, par une bulle d'or, datée d'Arbois le 19 novembre, l'exarchat du royaume de Bourgogne, avec tous les droits régaliens sur la ville de Lyon. Guigues, qui voulait conserver au moins sa prépondérance, sinon gouverner seul, dans cette capitale de l'un de ses comtés et ne reconnaitre d'autre suzeraineté que celle de Louis VII, s'offensa de cette concession et entra dans Lyon à main armée ; les partisans du prélat furent maltraités ; les clercs surtout furent malmenés grandement on pilla leurs maisons, et l'archevêque fut obligé de sortir de la ville où il ne rentra que l'année suivante, exerçant un pouvoir précaire jusqu'à sa mort survenue en 1163, sans cesser un instant d'être molesté par son terrible adversaire.

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L'Ours dans le zoo du Parc de la Tête d'Or

L'empereur Frédéric, qui n'avait aucunement abandonné ses droits de suzeraineté sur sa capitale du Lyonnais, malgré la prétention de Guigues à se reconnaitre vassal de Louis VII voulut l'année suivante élever une forteresse sur le territoire de Lyon. Le comte chassa les ouvriers et les menaça, s'ils revenaient, de les faire tous pendre. En même temps, il entretenait les dissensions qui, à la mort d'Héraclius, s'étaient élevées dans le chapitre, pour le choix de son successeur, et s'installa dans la ville mais il en fut chassé par Drogon, l'un des deux candidats à l'archevêché, qui, après l'avoir emporté sur son rival Guichard, recourut au comte de Mâcon, arma ses partisans et chassa le comte.
Guigues recourut alors à son protecteur naturel, Louis VII, qui faisait en Auvergne la guerre au comte Guillaume. « Seigneur, lui écrivit-il, je m'étonne qu'étant votre homme à tant de titres, qu'ayant été fait chevalier par Votre Majesté, laissé par mon père sous votre garde, et d'ailleurs votre vassal, je n'aie rien appris de votre arrivée en Auvergne ; cependant je serais dans votre armée sans le comte de Mâcon, Girard, et les schismatiques de Lyon qui sont entrés à main armée sur ma terre ; ils sont venus non seulement pour me dépouiller s'ils le pouvaient, mais encore pour transporter mon comté, qui relève de votre couronne, à l'empire teutonique. S'ils y réussissaient, ce serait un outrage sanglant qu'ils vous feraient en face et au mépris des armes que vous avez entre les mains. Que Votre Majesté prenne donc les mesures convenables pour mettre son honneur à couvert et mes domaines en sûreté. » Louis écouta favorablement son baron il alla le trouver dans la capitale du Forez, et, en retour de la bonne réception que lui fit le comte, il lui accorda, sur sa demande, l'investiture de l'abbaye de Savigny. Mais ce fut dans le pays une source de querelles ; Humbert III, sire de Beaujeu, protecteur et patron, en vertu de ses droits héréditaires, de l'abbaye de Savigny, s'opposa à cette concession et força Guigues d'y renoncer solennellement en présence même de Louis et de sa cour. Le roi, pour dédommager son serviteur, lui donna la garde des grands chemins, dans l'étendue des deux comtés du Forez et du Lyonnais.

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La fête des Lumières à Lyon

Cette concession est d'une haute importance dans l'histoire générale de la France ; elle nous apprend, en effet, qu'à une époque qui précède le règne de Philippe-Auguste, et où la féodalité était encore toute puissante, le roi conservait la garde des grands chemins dans toute l'étendue du royaume, et que les seigneurs particuliers ne la tenaient dans leurs domaines qu'en fief et de la munificence royale. C'est que ce droit était l'un des plus importants et de ceux que la royauté n'a perdus que localement et qu'elle s'est efforcée le plus tôt de reconquérir ; il donnait la connaissance et justice des crimes commis sur les grands chemins.
L'archevêque Drogon fut chassé par Guichard; mais la contestation pour la prééminence dans Lyon continua entre Guigues et le nouveau prélat. Il y eut un premier accord en 1167, à la suite duquel la querelle s'envenima de nouveau et ne s'apaisa qu'en 1173 par la cession absolue que le comte fit de ses droits en échange d'une somme d'argent et de terres dans le Forez. Cet accord fut approuvé par les papes Alexandre III et Lucius III et ratifié par Philippe-Auguste, en 1183, qui reçut de Jean aux belles mains, alors archevêque, hommage pour la partie de la ville située sur la rive droite de la Saône, tandis que l'empereur Frédéric se faisait prêter serment pour le territoire de la rive gauche. C'est ainsi que fut consacrée cette distinction qui, de nos jours, s'est maintenue par la tradition et subsiste encore parmi les bateliers du fleuve dans leurs dénominations de France et Empire appliquées en opposition à l'une et l'autre rive.
Au milieu de la guerre dont Lyon fut le théâtre entre les habitants et les archevêques, les rois de France commencèrent à intervenir et jeter les fondements de leur domination prochaine. Lyon était alors, et elle est à peu près restée depuis, tout le Lyonnais ; Guigues, qui abdiqua la dignité en 1199, et ses successeurs se bornèrent à la possession du Forez ; ils retenaient bien quelques restes de leur ancienne suprématie sur le comté de Lyon mais ces droits se bornaient à peu de chose et s'amoindrissaient chaque jour. C'est ainsi que Guigues V reconnut par une charte, en 1224, que plusieurs lieux, Saint-Rambert, Bonson, Chambles, Saint- Cyprien et Saint-Just, où ses successeurs et lui avaient le droit de taille à volonté, étaient francs alleux de l'abbaye de Sainte Barbe Il s'en désista et accorda aux habitants le pouvoir de donner, vendre, obliger, aliéner leurs fonds sans retenir pour lui autre chose que ses droits saufs et sa pleine seigneurie sur les biens que ces mêmes habitants auraient dans d'autres paroisses. Quant à la capitale, elle continua d'être agitée par les discordes des habitants et de leur prélat. Une constitution du pape Grégoire X, en 1273, ne mit pas un terme aux animosités ; les Lyonnais, à l'occasion d'une rivalité qui s'était glissée dans l'église entre l'archevêque et les chanoines, au sujet de l'exercice de la justice, recoururent au roi de France et lui demandèrent protection. Philippe le Bel, qui régnait alors, saisit avec joie ce prétexte d'intervention ; il établit, en 1292, un gardiateur de la ville, magistrat chargé de recevoir et de juger au nom du roi les appels des bourgeois.

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Fontaine Bartholdi place des Terreaux

Six ans plus tard, le roi de France agrandit ses prétentions ; il exigea de l'archevêque qui venait d'être nommé l'hommage illimité et le serment de fidélité tel que le prêtaient les autres prélats du royaume. Henri de Villers, archevêque, réclama auprès de l'ennemi de Philippe le Bel, Boniface VIII, contre cette autorité et ces prétentions qui lui semblaient exagérées. Boniface avait fait droit aux réclamations de l'archevêque ; il y eut conflit entre ses officiers et ceux du roi. Philippe, qui ne souffrait ni atteinte à ses volontés ni contestation de ses droits réels, s'arrogea, par deux édits datés de Pontoise (1307), l'exercice de la double jurisprudence archiépiscopale et royale. Il y était dit que le roi, dans toute la ville et cité de Lyon, et dans toute la baronnie de l'église de Lyon, en deçà de la Saône, connaitrait des appellations et des sentences définitives données par le juge lay (laïque), et que ces appellations seraient jugées au parlement par plusieurs conseillers royaux, suivant le droit écrit, et que l'archevêque ferait au roi serment de fidélité, sans toutefois que les biens de son église fussent censés être du fief du roi.
Henri de Villers se soumit mais son successeur, Pierre de Savoie, qui monta sur le siège archiépiscopal en 1308, débuta par réclamer contre les deux édits et s'apprêta à soutenir ses réclamations par les armes. Louis le Hutin, fils ainé de Philippe, fut envoyé contre lui en 1310, et fit le siège de cette ville. Pierre, pressé par les ennemis, fut obligé de se rendre ; conduit à Paris, il demanda pardon au roi, qui lui fit grâce, et termina le différend en 1313 par la cession absolue de tous les droits de l'église sur la ville, en échange de quelques terres ; le château de Pierre-Scise demeura seul sous la juridiction ecclésiastique.
C'est ainsi que le Lyonnais et sa ville, après avoir subi sous ses comtes, puis ses archevêques, la domination des rois de Bourgogne transjurane et de Provence, et ensuite de l'Empire depuis le temps où Lothaire l'avait donné à sa sœur Mathilde, rentra sous la domination des rois de France, non plus comme un fief lointain et de mouvance incertaine, mais comme partie intégrante de la France royale.

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Détail d'un trompe l'Oeil de Lyon

Une condition expresse de l'acte de réunion était que jamais un roi ne pourrait aliéner cette province et la donner en apanage. Le Beaujolais Bellojocensis ager, borné au nord par le Charolais et la Mâconnais, au sud par le Lyonnais et le Forez, à l'est par la Saône et à l'ouest par le Forez, a commencé à jouir d'une existence distincte à partir 920, avec Bérard ou Bernard, fils puiné de Guillaume, comte de Lyonnais et de Forez. Son histoire et celle de la seigneurie ne sont pas connues jusqu'à Guichard, successeur d'un Béraud II, qui mourut vers 967. Ce fut pendant longtemps une race pieuse que celle des sires de Beaujolais ; Guichard Ier fit à l'abbaye de Cluny de nombreuses donations; son fils, Guichard II, possédé du désir de visiter les Lieux saints, accorda, avant son départ, à l'église de Mâcon, réparation de quelques exactions et concéda à son évêque de grands privilèges ; Humbert Ier; ne fut pas moins libéral, et voici en quels termes son fils Guichard III, qui lui succéda, rapporte dans la charte de fondation les motifs qui l'engagèrent à élever, en 1115, le prieuré du Joug-Dieu qui, en 1137, fut érigé en abbaye, et a été sécularisé à la fin du VIIème siècle, par sa réunion à la collégiale de Villefranche. « Une nuit, dit la charte accordée en fan 1118, étant seul dans ma demeure de Thamais, j'eus la vision suivante : six hommes vénérables, tout resplendissants de lumière, m'apparurent ayant des jougs à leur cou et tirant une charrue sur laquelle était appuyé le saint homme Bernard, abbé de Tyron, un aiguillon à la main, dont il les piquait pour leur faire tracer un sillon droit. À mesure qu'ils avançaient, je voyais sortir des fruits en abondance. Après avoir longtemps songé à cette vision, j'allai trouver l'abbé Bernard à qui j'offris ce même lieu de Thamais, avec ses dépendances pour y mettre des hommes qui sous le joug du Seigneur, prieront continuellement pour moi et les miens ; ce qu'il m'accorda volontiers, et, pour conserver la mémoire de la vision dont je viens de parler, je veux que ce monastère s'appelle le Joug-Dieu. » En 1129, le même Guichard eut l'honneur de recevoir dans son château de Beaujeu le pape Innocent II, lorsque l'antipape Anaclet se fut rendu maitre de Rome ; puis, mettant le comble à sa piété, il prit l'habit de religieux à Cluny, où il mourut en 1137. Son fils Humbert II ne suivit d'abord pas la même voie de salut que ses prédécesseurs sa conduite fut d'une extrême licence ; mais bientôt touché de repentir, il passa en terre sainte et entra dans l'ordre des Templiers.

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La Porte !

Sa femme Alix, fille du comte de Savoie, sans le consentement de laquelle il avait pris ce parti, obtint du pape Eugène III, par le crédit de l'archevêque de Lyon et de l'abbé de Cluny, qu'il fût rendu à la vie séculière, sous la seule condition de faire une fondation pieuse. Humbert revint alors de terre sainte et son retour fut un grand triomphe pour le clergé. « Les brigands, dit à ce sujet Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, les pillards des biens de l'Église, des veuves et de tout le pauvre peuple qui était sans défense, tremblèrent en le voyant reparaitre. Il ne trompa l'attente ni des uns ni des autres. Il atterra tellement le vicomte de Mâcon, ce loup qui, le matin, le soir et la nuit ravageait nos terres, qu'il lui fut permis de dire avec Job : « Je brisais les mâchoires du méchant et j'arracherais la proie de ses dents. » Humbert n'avait pas perdu, en se convertissant, ses habitudes guerrières et son caractère ambitieux; il porta ses armes chez les seigneurs voisins et se fit céder par Renaud Ill, sire de Beaugé de Bresse et d'une partie de Dombes, quelques châteaux et ce dernier pays. Nous avons vu comment Humbert sut empêcher les effets de la concession surprise par le comte de Lyonnais et de Forez au roi Louis VII, pour l'abbaye de Savigny. Sur la fin de ses jours, ce puissant baron se retira à Cluny, où il mourut en 1174. Humbert Ill, son successeur, n'eut pas la piété de ses aïeux ; il continua la guerre contre le seigneur de Bresse et ne craignit pas de porter aussi ses armes sur les terres de cette abbaye de Cluny, où son père était mort et où reposaient ses cendres. Mais il fut le fondateur de Villefranche qui depuis est devenue la capitale du Beaujolais et joignit à ses domaines la seigneurie de Montpensier.
Guichard IV, fils de Humbert II, épousa la sœur de Philippe-Auguste et prit part à la croisade contre les Albigeois, avec Louis de France, plus tard Louis VIII. Ce sire de Beaujolais joua un rôle important dans la politique du temps ; il alla comme ambassadeur du roi de France trouver le pape Innocent III et l'empereur de Constantinople, qui le renvoya chargé de riches présents. A son retour par Assise, il obtint de saint François trois religieux de son ordre qu'il amena à Villefranche, où il fonda pour eux le premier couvent que cet ordre ait eu en France. Sur les murs du cloitre, encore subsistant à la fin du XIIIèmesiècle, on lisait : « Guichard de Beaujeu, revenant ambassadeur de Constantinople, ramena trois compagnons de saint François d'Assise, fonda leur couvent de Pouillé le-Châtel, l’an 1210, où ils demeurèrent six ans ; de là, furent amenés et fondés en ce lieu, par le même Guichard, l'an 1216. » Entièrement dévoué à la maison de France, Guichard retourna avec Louis, en 1215, dans le Languedoc, puis l'accompagna dans son expédition d'Angleterre, où il mourut à Douvres en 1216.

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Fronton de l'Hotel de Ville

Son fils, Humbert IV, continua les relations d'amitié qui unissaient sa famille à la maison de France; il fut nommé gouverneur du Languedoc par Louis VIII, et ce titre lui fut confirmé par Louis IX en 1227. Humbert prit part à toute la guerre désastreuse du Midi, et nous le reverrons dans ces départements malheureux qu'a ravagés la guerre des Albigeois.
Baudouin II, empereur latin de Constantinople, ayant fait un voyage en Europe, en 1239, pour chercher du secours, fut reconduit dans ses États par Humbert. La dignité de connétable, que son cousin, le roi de France, saint Louis, lui accorda à son retour l'année suivante, fut la récompense de tous les services qu'il avait rendus à la maison royale.
En 1248, le sire de Beaujeu suivit le roi dans son expédition en Égypte, et il y trouva la mort en 1250. Après lui, Guichard V gouverna jusqu'en 1265 et, dit une vieille chronique, .« fut fort plaint et regretté de toutes manières de gens quand il trespassa, car ce fut en son tems ung sage prince et de bonne conduite par quoy ce fut une moult grant perte tant pour le royaume que pour son pays et ses parens. »
Humbert mourut sans postérité mâle; sa fille, Isabelle, lui succéda, non sans contestation de la part de ses neveux, et transmit la seigneurie à son second fils Louis de Forez, qu'elle avait eu de son mariage avec Renaud, comte de Forez. Louis eut quelques démêlés avec les seigneurs voisins et les archevêques de Lyon, et mourut en 1290 ou 1294. Son successeur, Guichard VI, gouverna jusqu'en 1331 et mérita d'être surnommé le Grand ses guerres furent nombreuses ; il prit part, entre autres, à celle de Flandre, avec Philippe de Valois, et commanda un corps d'armée à la bataille de Cassel, en 1228. Il mourut dans cette guerre, et son corps fut rapporté dans sa seigneurie et inhumé dans un tombeau qu'il avait fait faire exprès, dès sa jeunesse, à l'église de Belleville.
Son épitaphe est curieuse; nous la donnons comme un spécimen du latin de cette époque :

Ter et milleno primo ter quoque deno,
Princeps Guichardus, leo corde, gigas, leopardus,
Audax bellator et nobilitatis amator,
Nunquam devictus bello, pro militia ictus,
Vincitur a morte : cœli pateant sibi portæ

L’An mille trois cent et aussi trois fois dix plus un, le seigneur Guichard, lion par le cœur, géant, léopard, audacieux guerrier et ami de la noblesse, jamais vaincu à la guerre, frappé dans les combats, est vaincu par la mort; que les portes du ciel s’ouvrent at à lui !
Il avait été grand chambellan et seigneur gouverneur des rois Philippe le Bel, Louis le Hutin, Philippe le Long, Charles le Bel et Philippe de Valois.
Son fils, Édouard Ier(1331-1351), « estoit fort dévot à la vierge Marie; il mena quantité de gentilshommes au voyage d'oultre-mer à ses propres couts et dépens et batailla longtemps contre ceux qui tenoient la loi de Alahomet. » Il fit aussi la guerre aux Anglais et périt dans un combat près d'Ardres, fidèle à 1'alliance de sa famille avec la maison de France. Antoine, son fils, se distingua à la bataille de Cocherel (1364), puis s'attacha à la fortune de Bertrand Du Guesclin et mourut en 1374, à Montpellier.
Antoine ne laissait pas d'enfants; ce fut Édouard II, petit-fils de Guichard VI, qui lui succéda. De ce seigneur datent les privilèges et immunités accordés à Villefranche.

Note
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Fête des Lumières

Fête des Lumières


Depuis le Moyen-Âge, Lyon c’est placé sous la protection de la Vierge Marie. Depuis 1643, date à laquelle la grande peste dévasta le sud de la France, les échevins de Lyon, le prévôt de marchands, les notables et la population lyonnaise, implorèrent leur patronne pour que cette épidémie épargne leur ville, faisant vœux de lui rendre hommage si l’épidémie cessait. Comme la peste s’arrêtât le peuple tint sa promesse en remerciement ils lui élevèrent une chapelle sur la butte de Fourvière.
Depuis cette date, chaque année, le 8 septembre, date de la nativité de la Vierge, une procession se rend, depuis la cathédrale Saint Jean, au sanctuaire Fourvière pour lui offrir des cierges et des écus d’or.
En 1852, pour commémorer l’arrêt de la Grande peste, une statue de la Vierge est commandée au sculpteur Joseph Hugues Fabisch. Cette-ci doit être installée sur le sommet de la chapelle de Fourvière, mais le 8 septembre 1852, date anniversaire des vœux des lyonnais, les conditions météorologiques sont si mauvaises que l’inauguration de la statue est reportée au 8 décembre, date de la fête de l’Immaculée Conception. Le jour dit, un violent orage éclate, mais les lyonnais, las d’attendre et ne voulant pas annuler la fête allumèrent les luminions qu’ils avaient préparés. C’est ainsi que chaque 8 décembre, les lyonnais disposent sur le rebord de leurs fenêtres des luminions constitués d’une bougie placée dans un pots en verre de différente couleur.

Édouard eut à soutenir contre Marguerite, sœur du dernier baron de Beaujeu, une guerre pour la succession à la seigneurie ; il y eut accommodement, puis rupture, et enfin un traité définitif, en 1383, après des combats désavantageux pour Édouard et quelques conquêtes d'Amédée le Rouge, fils de Marguerite et du comte de Savoie, dans ses domaines. Le fait capital du gouvernement d'Édouard fut sa double querelle avec le roi de France Charles VI, qui montre quelle extension avait prise l'autorité de nos rois et comment leur justice s'exerçait dans les seigneuries féodales. Édouard, était d'un caractère avide et hautain ; il avait saisi le douaire de Batrix, femme de son prédécesseur ; celle-ci en appela au roi de cette violence. Un jugement fut rendu contre Édouard au parlement de Paris ; mais quand les huissiers royaux vinrent lui signifier l'arrêt, il les maltraita et les fit chasser. Un arrêt de corps fut signifié contre sa personne ; le comte se défendit contre les commissaires, sergents et archers du Châtelet envoyés pour l'exécution du jugement. Mais enfin il fut pris et amené au Châtelet, détenu prisonnier, puis relâché seulement à l'intercession du comte de Savoie, et Charles VI signifia par les lettres de rémission '« qu 'il souffrira lever dans sa seigneurie de Beaujeu les aides que Sa Majesté a imposés, comme aussi les arrérages des rentes échues; faute de quoy ladite grâce sera sans nul effet. » Mais rentré dans ses domaines, le baron ne devint pas plus circonspect et n'adoucit pas la rudesse de son caractère. Il enleva une fille de Villefranche ; ajourné au parlement pour ce méfait, il fit jeter par les fenêtres du château de Perreux l'huissier qui vint lui faire la citation. Arrêté et conduit en prison à Paris, il courait risque de perdre la tête et ne fut sauvé que par le crédit du duc de Bourbon et moyennant la cession qu'il fit à ce prince du Beaujolais, au cas où il mourrait sans enfants légitimes. Le cas se réalisa quelque temps après, en 1400, et la baronnie entra ainsi dans les vastes États de la maison de Bourbon. Un héritier de cette famille, Pierre IV, fils de Charles de Bourbon, obtint. en 1475, de son frère aîné, héritier du duché, la baronnie de Beaujeu, et ce fut lui qui épousa la célèbre princesse Anne, fille de Louis XI, qui, pendant la minorité de son frère Charles VIII, poursuivit contre les derniers seigneurs la politique de son père, avec presque autant d'habileté que lui. En 1488, les revenus du Beaujolais, sinon le titre de seigneur, passèrent au cardinal Charles de Bourbon, en échange de ses droits sur le Bourbonnais dont Anne se saisit au nom de son époux; puis, par une fille de Pierre de Beaujeu et d'Anne de France, Suzanne, le Beaujolais passa à Charles III, comte de Montpensier, dauphin d'Auvergne et ce fameux duc de Bourbon qui, chassé de France par la spoliation de Louise de Savoie, mère de François er, porta les armes contre sa patrie. Le Beaujolais réuni à cette époque fut, en 1560, donné par François II à Louis le Bon, duc de Montpensier, et par succession parvint à Marie de Bourbon, épouse de Gaston d'Orléans, frère de Louis XIII, et passa, du chef de cette princesse, à sa fille Anne-Marie- Louise d'Orléans, la fameuse Mademoiselle, née en 1627 et morte sans alliance publique en 1683. Le Beaujolais fit alors partie jusqu'en 1789 des possessions de la seconde famille d'Orléans. On appelait Franc-Lyonnais une petite contrée d'environ deux lieues et demie de longueur sur une de largeur, s'étendant sur la rive gauche de la Saône ; elle contenait 13 paroisses exemptes de taille, d'où le nom qu'elle portait. Elle jouissait, disait-on, de ce privilège sous les rois de Bourgogne et les empereurs et ne s'était donnée à la France qu'à la condition qu'il serait maintenu. Ce fut Louis XI qui, en l477, la réunit à la couronne.
Le Lyonnais, le Beaujolais, le Forez et le Franc-Lyonnais furent réunis en un grand gouvernement qui a subsisté jusqu'en 1790. Outre le gouverneur général, il y out un lieutenant du roi et un grand bailli d'épée pour le Beaujolais et un sénéchal pour le Lyonnais. Toute la généralité ressortissait au parlement, à la cour des aides et à la chambre des comptes de Paris. Le présidial de Lyon date de 1552. En 1790, lors de la répartition de la France en départements, on forma le vaste département de Rhône-et-Loire, qui, après le siège de Lyon par la Convention, fut scindé en deux, celui de la Loire, avec Montbrison pour chef-lieu, et celui du Rhône, qui conserva pour capitale Lyon, un instant appelé Commune -Affranchie en 1793. On a pu suivre, dans le récit rapide que nous venons de faire, l'effacement graduel des influences provinciales jusqu'à leur absorption dans la grande unité française, résultat de la nouvelle division territoriale en 1790. À dater de cette époque surtout, l'histoire de Lyon sera l'histoire du Lyonnais et du département du Rhône tout entier. L'unité des lois, la facilité des communications rendront chaque jour l'assimilation des populations plus absolue et plus complète. Signalons toutefois, avant qu'ils disparaissent pour toujours, les derniers vestiges d'une originalité primitive que la diversité des travaux et la différentie de climat disputent encore au niveau envahisseur de l'industrialisme moderne. Les fleuves, ces premiers chemins ouverts par la nature au génie du commerce, ont presque toujours déterminé l'établissement des grandes capitales ; c'est par ses deux fleuves que Lyon a grandi, c'est aussi sur leurs rives qu'elle étend de jour en jour son influence et ses conquêtes. Depuis Neuville, où la rive gauche de la Saône commence à appartenir au département du Rhône, jusqu'à Givors, où le fleuve va le quitter pour l'Isère et l'Ardèche, tout appartient à l'industrie. Sur toute cette étendue, dans un parcours de 60 kilomètres, le département n'est qu'un vaste entrepôt, un immense atelier; chantiers pour l'extraction et la taille des pierres, décreusage et teinture de la soie, impressions sur étoffes, charronnages et forges pour constructions, verreries, amas gigantesques de charbons, montagnes de caisses et de ballots; toutes ces richesses n'ont qu'un maître, Lyon ; tous ces bruits ne sont que des échos de la grande ville; toute cette activité n'est qu'un rayonnement du foyer commun.

Lyon


halage sur l Rhône - Alexandre Dubuisson
Le parc de la Tête d'Or 06

Lugdunum est fondée en 43 avant JC, par le proconsul Munatius Plancus, « à l'endroit où la Saône et le Rhône mêlent leurs eaux » pour établir les familles romaines chassées de Vienne par le soulèvement des Allobroges à la mort de César. Située au confluent de la Saône et du Rhône, à proximité de la vallée de la Loire par le passage de Tarare et au débouché des routes des Alpes, Lugdunium devient rapidement une ville importante. On peut distinguer, à l'époque romaine, la ville situé sur la rive droite de la Saône, avec le forum, un théâtre, un amphithéâtre, des bains et autres constructions. La ville gauloise, Condate, est quant à elle située sur la colline de la Croix Rousse et sur la bande de terre séparant les deux cours d'eau. La ville basse est le centre du commerce fluviale est le centre religieux de tous les peuples de la Gaule.

Note
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Les Martyrs de Lyon

En aout 177, une quarantaine d’hommes et femmes, qui se disaient chrétiens et déjà suppliciés dans les geôles des romaines, furent livrés en pâtures aux bêtes sauvages dans les arènes de Lyon. Le spectacle, auquel assistait plusieurs milliers de spectateurs, eu lieu dans le magnifique amphithéâtre des Trois Gaules qui, construit sous l’empereur Tibère, pour accueillir les délégués des cités, et agrandi pour l’occasion afin d'y accueillir une foule avide de jeux. C’est là que sont livrés aux fauves ou exécutés par d’autres suppliciés Alexandre, médecin originaire de Phrygie, Attale, citoyen romain venant de Pergame, Blandine, la jeune esclave, Ponticus, un adolescent de quinze ans, esclave lui aussi, Sanctus, diacre à Vienne, et tous les autres. Très affaiblis par les tortures et mauvais traitements que leur ont infligés la police romaine pendant des journées entières, ces chrétiens viennent offrir leur vie dans un ultime acte de courage. L’histoire a surtout retenu le nom de Blandine. Plutôt que de la dévorer, les lions aux quels elle avait été livrés se couchèrent à ses pieds. Ce fut un auroch qui la tua. L’Eglise en à fait une sainte, vénérée dans la cité lyonnaise à cause de sa foi et de sa détermination malgré son jeune âge. Elle ne cessait de répéter tout au long de son supplice :« Je suis chrétienne, on ne fait pas de mal chez nous ».
Pourquoi ces persécutions ? Il paraît assez clair que sont perçus comme appartenant à une secte secrète et à cet égard ils sont suspects et donc, ils présentent, pour le pouvoir, une menace. En outre leur attitude de rejet sans concession à l’égard de tout autres formes de religions aussi que le refus de participer au culte impérial font douter de leur loyauté et de leur civisme. Leur refus de célébrer Marc Aurèle après ses victoires sur les barbares est interprété comme un refus de l’autorité de Rome. Enfin leur espérance en la fin du monde et des temps irrite et déchaine la colère. Les chrétiens veulent-ils donc la fin de l’Empire ? La question prend une singulière acuité en cette fin du IIème où la crise économique et politique frappe celui-ci de plein fouet. Dans ces conditions, les chrétiens paraissent constituer des boucs émissaires, sacrifiés au nom de l’ordre et de la paix.

En 12 avant JC un autel en faveur de César Auguste y est érigé. et chaque année les députés des soixante cités de la Gaule s'y réunissent. Sous Néron, en 65 un incendie détruit une grande partie de la ville. Celle ci est évangélisée dès 170, vraisemblablement par des levantins, C'est en 177 que Blandine et ses compagnons d'infortune connurent le martyr. Au IVème, elle est la métropole de la Lyonnaise Ière. Occupée par les Burgondes au milieu du Vème, elle devient la capitale de la Burgondie. Elle passe ensuite sous la domination des Francs au début du Vi.. Sous le règne des rois Carolingiens, la cité est le centre du Pagus Luguensis qui va des monts du Forez au Jura. Les partages carolingiens l'attribuent à l'Empire. Au Xème elle Lugdunum doit faire face aux invasions des Hongrois. Le XIIème est marqué par la lutte pour l'autorité entre le comte du Forez, suzerain de la banlieue de Lyon et l'archevêque à qui Frédéric Barberousse a cédé, par la bulle d'Or en1157, tous ses droits régaliens. Cette lutte se termine en 1173 et le comte du Forez abandonne tous se droits sur la ville.L'archevêque, prima des Gaules , réside au château de Pierre Scize, sur un rocher qui domine la Saône et commande la ville, il a dans e lyonnais droit de justice, de battre monnaie et de lever des impôts.. Mais il partage le pouvoir avec le chapitre de Saint Jean, composé de trente deux chanoines qui portent le titre de comte. Les Lyonnais conquièrent leurs premières libertés au XIIIème siècle, à la suite d'un conflit avec l'archevêque pour la garde des clefs, les bourgeois obtiennent le droit de les conserver. A la suite d'ingérence du roi de France, Louis IX (Saint Louis) dans la ville, l'archevêque prête hommage à celui-ci en 1229.Par les Philipines, le roi et reconnu comme « gardiateur de la ville». A la suite du refus de l'archevêque Pierre de Savoie de prêter hommage au roi, les troupe royale viennent occuper Lyon et le 12 avril 1312, Pierre de Savoie signe l'acte de réunion du lyonnais à la couronne de France.

Note
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Grande Rébeyne


Grande Rébeyne à Lyon, révolte provoquée en 1529 à Lyon par la cherté du blé. Au cours de l'année 1528, alors que les récoltes étaient peu abondantes, le prix du blé tripla en quelque mois lors que les salaires dans l'imprimerie et le textile baissaient. En avril 1529 un millier de personnes, pour la plupart des ouvriers se réunissent et décident de piller quelques couvents et maisons de bourgeois aisés. La répression fut menée dans les premiers jours de mai et onze émeutiers furent pendus. La Grande Rébeyne est l'une des premières révoltes ouvrières d'importance.

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Les monuments de Lyon

Les bourgeois obtiennent en 1320 la création d'une commune; ils ont le droit de s'assembler, d'élire des magistrat, de faire la guerre et de lever des impôts. au XiVème siècle la vile de Lyon es très prospère. Pendant la Guerre de Cent Ans la ville est attaquée par les «Tard Venus» Pour se prémunir contre les attaques Lyon s'entoure, d'un système de fortifications englobant les quartiers de la rive droite de la Saône. Au XVème et surtout au XVIème siècle Lyon prend une grande importance économique avec les foires. C'est la deuxième ville du royaume. Le premier livre est imprimé à Lyon en 1473 et en 154, on dénombre 413 imprimeurs installés dans la cité lyonnaise.
C'est un des foyer de la Renaissance : Rabelais, Etienne Dolet, Antoine du BaÏf y séjournent. ainsi que Louise Labbé, Maurice Scève, Philibert Delorme. l'industrie textile commence à se développer. le comte du Forez abandonne tous se droits sur la ville.

Note

La révolte des Canuts


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Le 9 avril 1834, à Lyon, débute la seconde insurrection des Canuts. Après l’échec des grèves de février puis le vote de la loi contre les associations ouvrières, le jugement des meneurs de février, ce 9 avril, met le feu aux poudres.
« Vivre libre en travaillant ou mourir en combattant »
L’armée occupe la ville et les ponts, mais déjà les premières fusillades éclatent avec la troupe, qui tire sur la foule désarmée. Aussitôt, les rues se couvrent de barricades. Les ouvriers organisés prennent d’assaut la caserne du Bon-Pasteur, et se barricadent dans les quartiers en en faisant de véritables camps retranchés, comme à la Croix Rousse. C’est le début de la « Sanglante semaine ».
De nouvelles fusillades ont lieu avec la troupe. Les insurgés s’emparent du télégramme, du quartier de la Guillotière, puis de Villeurbanne où les casernes sont prises. Le drapeau noir flotte sur Fourvière, St Nizier et l’Antiquaille.
Le 11 avril 1834. Les combats se poursuivent. Le quartier de la Croix Rousse est bombardé par la troupe qui a reçu des renforts, massacre de tous les habitants de l’immeuble de la rue Transnonain. Tentatives d’insurrection à Saint Etienne et à Vienne.
Le 12 avril 1834. La troupe attaque et prend le quartier insurgé de la Guillotière, après avoir détruit de nombreuses maisons avec l’artillerie. Le 14 avril 1834. L’armée reconquiert progressivement la ville et attaque pour la troisième fois le quartier de la Croix Rousse, massacrant de nombreux ouvriers. Le 15 avril 1834. Fin de la « Sanglante semaine ». La deuxième grande insurrection des Canuts est matée dans le sang. Plus de 600 de victimes sont à nouveau à déplorer. 10 000 insurgés faits prisonniers seront jugés dans un « procès monstre » à Paris en avril 1835, et condamnés à la déportation ou à de lourdes peines de prison.

Sur la première révolte :

Le 22 novembre 1831, à Lyon. Les ouvriers prennent possession de la caserne du Bon Pasteur, pillent les armureries. Plusieurs corps de garde de l’armée ou de la garde nationale sont attaqués et incendiés. Les ouvriers se rendent maître de la ville, qui est évacuée par les autorités. La bataille est rude. Environ 600 victimes dont environ 100 morts et 263 blessés côté militaire, et 69 morts et 140 blessés côté civil.
Le 23 novembre 1831, à Lyon. Les ouvriers occupent l’Hôtel de Ville. Une tentative de gouvernement insurrectionnel voit le jour. Mais, soit par manque de projet politique, soit par la ruse des autorités, ces dernières reprendront le contrôle de la ville à partir du 2 décembre 1831. Une armée de 26 000 hommes, 150 canons commandée par le fils du roi et le maréchal Soult, mate la rébellion. Il y a 600 morts et 10 000 personnes sont expulsées de la ville.

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Vue du château de Pierre Scize à Lyon par Jean Baptiste Lallemand (XVIIIème siècle)

Mais le peuple est misérable, il se révolte en 1529. ( la grande Rebeyne) Les débuts du protestantisme sont favorisé par la présence des imprimeurs et des humanistes. La Saint Barthélémy provoque une réaction catholique; pendant la Ligue, un véritable gouvernement local se constitue, qui confisque les biens des protestants. Henri IV entre dans la ville en 1595.
Au XVIIème et au XVIII, la vie économique est intense, la « fabrique » est réglementée par Colbert en 1667. La ville s'étend, sont ainsi crées les faubourgs de la Guillotière, de la Croix Rousse se développent, Perrache, constitue une société pour reculer le confluent, on aménage la place Bellecours. Napoléon fait de Lyon un grand centre industriel; en 1810 13295 métiers occupent 22 538 personnes. Entre 1815 et 1825, le nombre de métiers passe de 20 000 à 27 000. Les canut se révolte en 1834.

Le 24 juin 1894, un anarchiste italien du nom de Santo Caserio poignarde le président de la République François Marie Sadi Carnot rue de la Ré entre la place des Cordeliers et la place de la Bourse.


Villefranche-sur-Saône


Ce n’est que vers le milieu du XIIème siècle que le seigneur de Beaujeu Humbert III décide de créer une ville à proximité d’un croisement entre une route Nord-Sud d’origine romaine et une route Est-Ouest venant de Tarare ou Thizy qui permettait de gagner un gué sur la Saône. Il voulait aussi renforcer la frontière Sud de ses domaines face aux Archevêques de Lyon qui détenaient le château d’Anse.
Cette ville nouvelle s’installe sur les rives escarpées du Morgon et les habitants s’appelleront les «Caladois», du nom du lieu-dit «Calade», pouvant désigner les dalles de pierre situées au niveau actuel du parvis de l’Eglise Notre-Dame des Marais.
Plusieurs historiens placent le berceau de Villefranche dans le milieu du XIème siècle, sous Humbert III, seigneur de Beaujeu. Celle ville, qui ne dut son nom qu'aux franchises qu'elle obtint plus tard, s'appelait dans L’origine Lunna. Elle ne s'étendait pas, comme aujourd'hui, sur les deux penchants d'une colline légèrement inclinée ; elle était tout entière placée sur le coteau méridional, dans le lieu qu'on appelle la Porte-d'Anse.
Les seigneurs de Beaujeu comprirent quelle importance s'attachait à la création de cette ville, placée au milieu d'une fertile contrée, à égale distance de deux grandes cités, Lyon et Mâcon, et assez près de la Saône pour emprunter le secours de la navigation de cette rivière. Jaloux de féconder tant de germes de prospérité, ils accordèrent à la ville naissante des privilèges inouïs. L'enceinte fut défendue par des remparts, le peuple secouru par des établissements de charité, la bourgeoisie relevée par des immunités, le clergé flatté par la pompe des édifices du culte et par le nombre des maisons religieuses.
L'église paroissiale s'embellit en même temps par les bienfaits de la piété publique ; le clocher qui subsiste aujourd'hui n'est que le reste d'une tour construite en 1518, et l'une des plus hautes et des plus admirables du royaume. Cette église fut détruite dans un violent incendie le 15 avril 1566.
La partie la plus curieuse de l'histoire de Villefranche est celle qui traité des franchises et des privilèges qui lui furent accordés par Humbert IV, fondateur de la ville, lequel, pour attirer des habitants, autorisa les maris à battre leurs femmes jusqu'à effusion de sang, pourvu que la mort ne s'ensuivît pas.
Les environs de Villefranche offrent des vues pittoresques , de nombreuses maisons de plaisance et des châteaux remarquables.
Bien protégée par son enceinte partiellement conservée, la ville se développe progressivement pendant l’époque médiévale.
Située sur un des axes principaux du royaume, Villefranche détrône au XVIème siècle Beaujeu trop excentrée comme capitale du Beaujolais. De belles maisons sont construites durant les XVIème , XVIème et XVIIIème siècles. Elles sont occupées par des hommes de loi, des auberges et de riches bourgeois. Mais elles restent toujours conformes à la disposition traditionnelle dictée par un parcellaire ancien à la fois étroit et allongé.
Ces constructions sont reliées à chaque niveau par des galeries, initialement en bois ensuite en pierre. La découverte de ces cours de style gothique, renaissance, classique ou baroque constitue une bonne initiation à l’histoire de l’art. Au XVIIème siècle sont construits dans un style harmonieux et sobre l’ancien Hôtel de Ville et l’Hôtel Dieu (actuellement la Maison du Tourisme). Depuis 1790, la Sous-Préfecture est installée dans l'ancien couvent des Cordeliers construit au XVIIIème siècle. Villefranche va devenir au XIXème siècle une ville industrielle particulièrement active dans le domaine de l’industrie du textile. Elle saura surmonter la crise de celle-ci et prouver son dynamisme économique au XXème siècle en diversifiant ses activités.


Le Beaujolais


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La Commune de Jarnioux dans le Beaujolais

On ne saurait parler du Rhône, sans évoquer un grand terroir viticole de notre pays. Le Beaujolais qui étale ses vignobles depuis Macon, jusqu’aux portes de Lyon.


Guignol

Le personnage incontournable de Lyon est sans conteste Guignol. Si tous les lyonnais le connaissent, car ce personnage frondeur, espiègle, satirique au possible et par-dessus tout amoureux de sa propre liberté est sans aucun doute les personnages le plus apprécié et fait la joie des « gones » Son créateur, Laurent Mourguet eu pourtant une vie qui ne fut pas particulièrement drôle. Né en 1769, il a 20 ans lorsque qu’éclate la révolution de 1789. Fils d’un maître ouvrier tisseur, il est l’ainé de sept enfants. Il se marie en 1788 avec Jeanne Esterle, avec laquelle il aura dix enfants et comme nombre de canut, ils vivent d’amour et d’eau fraiche. Il décide de quitter son métier pour devenir marionnettiste au numéro 2 de la rue de la Boucherie dans le quartier Saint Paul pour la joie des habitants du quartier, puis le succès aidant à tous les lyonnais. Preuve de sa vivacité, Guignol a célébré son bicentenaire en 2008 et un musée théâtre lui est consacré à Brindas et on y découvre tous les personnages qui accompagnent Guignol, dont la toute première marionnette de Guignol fabriquée par Laurent Mourguet lui-même.

Note : Dans le parler lyonnais, dont le vocabulaire est particulièrement riche et imagé, on dit gone pour gosse, nom affectueux pour désigner un enfant.


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Marionnettes de l'univers de Guignol

Si Guignol est le personnage lyonnais par excellence , la table lyonnaise est aussi un grand monument avec pour maître d’œuvre des restaurateurs qui ont fait la renommé internationale de la gastronomie française. Que ce soit Paul Bocuse, la Mère Brazier, ou les Terrasse de Lyon, tous ont à cœur de vous faire découvrir l’art de la table. Et puis pour les curieux, les célèbre « Bouchons Lyonnais » où l’on peut déguster les « Pieds Paquets, le Tablier de Sapeur, le Ragout de Béatilles, la Quenelle, la Bugne … » et autres « Matafins », sans oublier la cochonnaille, avec son fleuron l’Andouillette de Lyon et son mystérieux « doigt de morts à la Lyonnaise »


Contes et légendes d'hiver

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Contes et légendes d'hiver, oeuvres du concours de décembre 1457

Alors que je me promenais par un après-midi d'été ensoleillé sur les berges du Rhône, profitant du vent chaud remontant des terres du Sud pour caresser les vignes, dont les fruits - tels des grelots écarlates - s'agitaient sous la brise douce, et chatouiller les pieds immuables des hautes montagnes aux sommets éternellement poudrés de neige blanche, je vis une chose étrange. Tandis que mes pieds nus s'enfonçaient doucement dans le sable chaud où venaient se reposer les vaguelettes taquinant la surface limpide du fleuve, mon regard fut attiré à quelques pas de l'eau, dans l'écrin d'argent de poussière, par une forme moribonde qui s'agitait pathétiquement en gémissant. Poussé par la curiosité, je m'approchais prudemment vers la créature dolente et je n'en cru pas mes yeux, lorsque je reconnu derrière cette apparence si pitoyable le Dauphin.
"- Ô Dauphin! Sage et majestueux Dauphin! Te voilà bien flétri et misérable! Que t'est-il donc arrivé pour en être réduit de la sorte?"

"- Regarde moi bien mon ami! La faim m'a fait perdre l'éclat de mes écailles et ma barbe est roussie, j'ai du échanger mon or contre un peu d'argent au Lion afin d'éviter de me dévorer moi-même... Mais on m'a oublié et abandonné, me laissant dépérir sur les berges du Rhône qui m'a vu naître et me verra ainsi mourir... Je n'intéresse plus personne à présent, je ne suis plus qu'un lointain souvenir qu'on aime évoquer aux enfants pour les endormir, un conte parmi tant d'autres, un vestige du passé qu'on aime à se remémorer ou à ressortir les jours fastes, mais dont on a oublié depuis longtemps le rôle et la valeur... passe ton chemin, bientôt toi aussi tu oublieras qui je suis."
Le coeur alourdit par la tristesse de cette rencontre, je décidais de prendre la route menant à l'antre du Lion, espérant qu'il n'avait pas subi les mêmes malheurs. Je marchais d'un pas pressé, quand soudainement, à quelques pas de son domaine, une odeur pestilentielle vint envahir mes narines et me soulever le coeur. Tant bien que mal, je réussis à relever mon visage pour jeter mon regard sur les terres du Lion, si verdoyante et prospère autrefois... Quel spectacle ignoble! Tout autour de moi, s'élevaient des charniers en lieu et place des collines du passé, à la place de l'herbe grasse, il n'y avait plus que caillasse et poussière... Autrefois cette région était belle et prospère, les gens allaient de ci et là, travaillant aux champs ou dans leurs échoppes pour en retirer bonne nourriture et juste salaire, mais aujourd'hui, tout n'était plus que désert, et au milieu de cette désolation, le Lion se tenait là sur son trône opulent.
"- Ô Lion! Fier et redoutable Lion! Est-ce bien toi? Je ne te reconnais plus, te voilà tout paré d'or et bien bouffi... Tes crocs et tes griffes qui autrefois faisaient trembler d'effroi tes ennemis, aujourd'hui sont bien fêlées et raccourcie!"
"- Suffit, petit homme! J'ai bien mérité l'or, moi qui ait tant accompli, je ne pouvais me contenter de l'argent, alors au Dauphin je l'ai pris! Et mes armes sont toujours exceptionnelles et redoutables puisqu'au temps jadis, elles ont fait couler à deux reprises l'écarlate dans le pelage de la blanche hermine!"

"- Est-ce pour cela donc que tu te vautres dans le sang vicié et la charogne? As tu besoin de cet or terni pour te rappeler ton lustre passé? Ta vaillance est devenue orgueil, tu es devenue plus proche de la hyène que du lion, te complaisant dans les restes pourrissant de ta gloire aujourd'hui morte et enterrée. L'or nouveau de ton pelage cache bien mal la vermine qui de ton corps s'est emparée. Arrogant! Capricieux! Tu en viens même à dépouiller et abandonner ton vieil ami et allié, le Dauphin qui t'a permis de grandir et de briller. Et regarde le! Tu le laisses se dessécher, se flétrir et se recroqueviller sur lui-même, au point bientôt qu'il en sera réduit à se dévorer lui-même dans un fol sursaut de vie et d'espoir."
Je laissais alors le Lion derrière moi, et ce qui restait du Dauphin aussi, en proie à de vives et tristes réflexions... Autrefois, Lion et Dauphin agissaient en pairs, apportant force et prospérité sur les terres qu'on leur avait légué. De la sagesse et du courage du Dauphin était né une terre, qu'il confia au Lion dont la force et la ténacité permirent au peuple trouvant refuge en ces lieux de prospérer dans l'abondance et la paix. A présent, tout n'était plus qu'ombre, la terre était aride, les hommes s'en furent de plus en plus nombreux... Je me dirigeais donc aux portes de ce pays que j'avais tant aimé, et après avoir longtemps réfléchi, une nouvelle bannière j'y ai déposé.

Pauvre Dauphin! Pauvre Lion! Pauvre de nous.. Kernos Rouvray, Baron de Mévouillon et Sire de Glandage




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