pays de plaine, de sable, d’étendue d’eau avec
un ciel bien souvent grLe département de .la Somme, l'un des plus peuplés,
des plus fertiles et des plus industrieux de la France, est formée e
entier de la ci-devant province de Picardie, et tire son nom de la rivière
de Somme qui le traverse dans toute sa longueur.
Il a pour limites
: au nord, le département du Pas-de-Calais ; au nord-est, la Manche
; à l'est, le département de l'Aisne ; à l'ouest et au sud-est, celui
de la Seine-Inférieure, et au sud-est, celui de l'Oise. Sa forme est
celle d'un carré long.
Le sol de ce département formé en grande partie
de craie, de sable et d'argile, et fort inégal ; il présente des plaines
assez étendues, et quelques masses de forêts ou bois, surtout vers le
nord et le sud mais presque partout il est coupé par des rivières, des
collines ou des vallées , dont les principales sont celles de la haute
et basse Somme, de la Noyé , de l'Avre et de l'Authie. Dans l'arrondissement
d'Abbeville, on remarque le Marquenterre, où les digues sont tellement
multipliées que le pays semble une conquête faite sur la mer. Les côtes
maritimes du département qui s'y, trouvent n'ont guère que trois ou
quatre myriamètres de développement ; leur partie méridionale est une
falaise à pic, haute de 40 à 50 mètres , qui s'étend depuis Mers jusqu'au
bourg d'Ault. Cette falaise, que sape continuellement la mer, est formée
de carbonate calcaire et de galets, elle s'abaisse el se détourne dans
l'intérieur des terres pour se réunir aux coteaux fort élevés qui bordent
la rive gauche de la Somme, vis-à--vis Abbeville el Pont-Rémy. L'arrondissement
de Doullens est composé de terres excellentes ; le lin, qui croît presque
partout dans les campagnes, offre des plaines azurées, lorsqu'il est
en fleur. La forêt de Lucheux contient plus de 1 600 hectares. On y
voit les ruines du château du comte de Saint-Pol.
Le Santerre, qui occupe une partie des arrondissements
de Montdidier et d'Amiens , est surnommé, à juste titre, le grenier
de la Picardie; le blé y vient en abondance; mais il est fâcheux que
dans ce riche pays il se trouve des êtres pervers pour qui l'incendie
, le meurtre ou l'assassinat sont des moyens fort ordinaires de se venger
de leurs ennemis. Le département présente un développement de côtes
d'environ 37 000 mètres; il possède deux ports principaux sur l'Océan,
et deux ports en rivière. La Somme prend sa source sur la commune de
Fonsomme dans le département de l'Aisne à 86 mètres d'altitude, au sud-ouest
de la Ferme Fervaques et de la Motte, et après un parcourt de 192 kilomètre
vient se jeter dans la Manche
La Somme est limitrophe des départements
du Pas-de-Calais, du Nord, de l'Aisne, de l'Oise et de la Seine-Maritime
Note : ce site officiel
du ministère de la culture vous donne toutes
les informations relatives à tous les lieux
et objets inscrits au patrimoine de chaque commune
d'un département.
Superficie :617
000 ha
Population:571 000 hab.(2010)
Dénsité :93 hab./km²
Nb de communes : 782
La Somme est notre ancienne Picardie,
province dont le nom a été, pour les étymologistes,
le texte de si longues et si stériles dissertations.
Les Romains trouvèrent ce territoire occupé par de nombreuses
tribus dont ils nous ont transmis les noms c'étaient,
au nord, les Morini ; à l'ouest, les Ambiani, qui avaient
pour capitale Somarobriva, et les Britanni ; les Veromandui,
à l'est, et, au sud, les Bellovaci et les Sylvanectenses.
Les Ambiani, les Morini et les Bellovaques prirent une
large part à la guerre de l'Indépendance sous Vercingétorix
mais, vaincus comme les autres peuples de la Gaule,
ils se soumirent et firent partie de la seconde Belgique.
La résistance des habitants à la domination étrangère
leur mérita l'estime des vainqueurs.
D'importants
privilèges, de larges franchises municipales, de nombreux
embellissements dans les villes assurèrent la paix dans
le pays jusqu'à l'arrivée des Francs.
Clodion est
le premier chef qui y pénétra, au commencement du IVème
siècle ; c'est à peu près vers la même époque qu'apparaissent
aussi les premiers propagateurs de la foi chrétienne,
saint Firmin, saint Crépin et saint Crépinien, saint
Valère, saint Ruffin, saint Quentin, saint Vaast, saint
Valery, saint Ricquier, saint Lucien et les apôtres
de l'Église irlandaise. Leur lutte contre le druidisme
et le paganisme romain fut laborieuse et rude les traits
principaux du caractère picard se retrouvent aussi prononcés,
à cette époque, qu'ils se sont maintenus depuis. La
ténacité, l'obstination, la fidélité aux vieilles croyances
furent de sérieux obstacles à l'établissement de la
foi nouvelle. Mais hâtons-nous d'ajouter que la vérité,
une fois connue et acceptée, ne trouva nulle part de
plus zélés sectateurs ni de défenseurs plus intrépides.
Sous les princes de la première race, la Picardie demeura
inféodée au domaine royal elle faisait partie de ce
qu'on appelait alors La France. Ce fait s'explique
quand on se rappelle que, jusqu'à Charlemagne, Soissons
fut, à vrai dire, la capitale de la monarchie franque
et la résidence la plus habituelle des rois. Sous les
successeurs du grand empereur, l'immensité des possessions
conquises nécessita la création de comtes ou lieutenants,
chargés de gouverner les provinces au nom du souverain,
qui en vivait éloigné. C'est en 823 que nous voyons
Louis le Débonnaire abandonner pour la première fois
l'administration de la Picardie à un comte. On sait
quels furent les rapides envahissements de ces nouveaux
pouvoirs, et en combien de lieux et de circonstances
ils parvinrent à se rendre indépendants.
Grâce à
l'inamovibilité des fiefs féodaux, les alliances de
famille concentrèrent bientôt entre les mains de quelques
seigneurs une puissance rivale de celle des rois. Le
développement de ces usurpations remplit toute la seconde
race et aboutit au triomphe définitif, au couronnement
de la haute féodalité dans la personne des Capet, comtes
de Paris. La Picardie suivit la loi générale.
Un
Philippe d'Alsace, comte de Flandre, qui avait épousé
une comtesse de Vermandois, voulut, après la mort de
sa femme, retenir le comté d'Amiens, qui devait retourner
à Aliénor, comtesse de Saint- Quentin, sœur cadette
de la défunte. L'injustice de cette prétention était
si flagrante, et l'ambition du comte Philippe prenait
des proportions si menaçantes, que le roi de France
crut devoir enfin intervenir ; il ne s'agissait ni de
remontrances ni d'arbitrage, c'est une guerre sérieuse
qu'il fallut entreprendre pour réduire l'ambitieux vassal
et encore une dernière satisfaction lui fut-elle donnée
par le traité de paix qui intervint il fut convenu que
le beau-frère et la belle-sœur jouiraient successivement
de la province en litige, et qu'après leur mort elle
appartiendrait à la, couronne. C'est à Philippe-Auguste
qu'on doit cet arrangement, qui fit rentrer la partie
la plus importante de la Picardie dans le domaine national.
Le Ponthieu, dont Abbeville est la capitale, passa successivement
dans les maisons d'Alençon, de Dammartin, de Castille
et d'Angleterre. Philippe de Valois reprit sur Édouard
III, par confiscation, ce comté, ainsi que celui de
Santerre (territoire de Péronne), avait été rattaché
à la couronne, lorsque Charles VII, en 1435, engagea
au duc de Bourgogne, pour quatre cent mille écus, toutes
les villes situées sur la Somme. Le droit des rois de
France étant enfin reconnu, cette aliénation ne devait
être que momentanée.
Le premier soin de Louis XI,
deux ans après son avènement au trône, en 1463, fut
d'acquitter la dette contractée par son père et de rentrer
dans l'entière possession de la Picardie. Depuis cette
époque, la province n'a pas cessé d'être française.
Elle comprenait alors l'Amiénois, le Boulonnais, le
Ponthieu, le Santerre, le Vermandois, le Thiérache,
le Pays reconquis, le Beauvoisis, le Noyonnais et le
Laonnais on y réunit l'Artois. Dans la suite, les territoires
de Beauvais, Noyon et Laon en furent détachés au profit
de l'Ile-de-France; puis en 1790, dans la dernière division
du sol français en départements, Boulogne et Montreuil
furent affectés au Pas-de-Calais, l'Aisne eut les arrondissements
de Saint-Quentin et de Vervins; tout le reste forma
le département de la Somme.
Depuis la réunion de
la Picardie à la France, son histoire, comme province,
se confond avec l'histoire générale du pays. L'intérêt
et l'importance des événements qui s'y sont passés sont
tout entiers dans les chroniques particulières des villes
; nous y renverrons donc le lecteur, nous contentant
ici de quelques observations sur la physionomie général
de la province.
La grande lutte de Charles le Téméraire
trouvera sa place dans la notice de Péronne, et les
chroniques d'Amiens nous diront l'histoire de la rivalité
des maisons de France et d'Espagne. Ce qu'il importe
de constater ici, comme aperçu synthétique, c'est la
profonde empreinte laissée sur le sol picard par chacune
des grandes crises sociales qui ont tour à tour transformé
notre pays. Le caractère des habitants, lent et paresseux
dans ses évolutions spéculatives, défiant dans sa naïveté,
après avoir opposé aux principes nouveaux une résistance
obstinée, s'en est laissé pénétrer plus profondément
qu'aucun autre. Nous avons parlé de l'enracinement des
croyances païennes en face de la Gaule presque entièrement
convertie au christianisme dès que la vraie foi se fut
emparée des intelligences et des cœurs, la Picardie
devint le pays le plus religieux peut-être de la chrétienté.
Est-il besoin de citer les fameuses écoles monastiques
de Corbie et de Saint-Ricquier, les pèlerinages si célèbres
et si fréquentés à Notre-Dame de Liesse, à Notre-Dame
de Boulogne et à l'église du Saint- Esprit de Rue ?
L’époque des croisades surtout éclate en glorieux témoignages
de la piété des Picards et, pour emprunter les paroles
d'un historien moderne de la province, c'est un Picard,
Pierre l'Hermite, qui prêche la première croisade et
marche à l'avant-garde. C'est un Picard, le baron Creton
d'Estourmel, qui, le premier, plante sa bannière sur
les murs de Jérusalem, et sa famille, en mémoire de
ce fait d'armes, inscrit sur son blason cette noble
devise « Vaillant sur la crête » enfin, c'est un Picard,
Godefroy de Bouillon, le plus glorieux peut-être, qui
porta le premier la couronne de Jérusalem. Voilà pour
le sentiment religieux.
Quant à l'esprit féodal,
les preuves de son développement, en Picardie, sont
bien plus nombreuses encore. Suivant le même auteur,
on comptait dans la mouvance directe du comté de Ponthieu
250 fiefs et plus de 400 arrière-fiefs dans la mouvance
du comté de Guines, 12 baronnies et 12 pairies. La plupart
des seigneurs avaient haute et basse justice, et sur
aucun point du royaume peut-être le droit féodal ne
présentait des usages plus bizarres, des symboles plus
étranges. Les familles nobles, sous le règne de Louis
XIV, étaient au nombre de 500, toutes d'origine ancienne
; et, parmi les plus illustres, nous citerons les maisons
d'Ailly, de Boufflers, de Créqui, de Rambures, d'Estrée,
d'Humières, de Melun, de La Motte-Houdancourt, de Gamaches,
de Mailly, de Rubempré, de Senarpont ; n'oublions pas
qu'outre Godefroy de Bouillon, la noblesse picarde a
donné huit rois au trône de Jérusalem. Non, cependant,
que la sève du pays soit épuisée par cette exubérance
dé floraison aristocratique lorsqu'à bout de résignation
et de patience, après un long et sérieux travail des
esprits, l'indépendance municipale essayera ses premières
manifestations, quels magnifiques exemples d'habile
persévérance, de courageuse initiative et d'invincible
fermeté, les villes de Picardie ne donneront-elles pas
au reste de la France ?
Vers 1250, l'affranchissement
des communes était à peu près complet dans la province
entière. Cette vaillance proverbiale des Picards, mise
au service des intérêts locaux, n'a jamais fait défaut
non plus dans les grandes questions nationales depuis
Bouvines jusqu'aux immortelles campagnes de la République
et de l'Empire, les Picards ont toujours marché au premier
rang parmi les défenseurs de la patrie ; le bataillon
de la Somme fut toujours un de ceux qui se firent le
plus remarquer par leur valeur et leur patriotisme.
Pendant la guerre de 1870-1871, le département de la
Somme fut envahi par les Prussiens. Après les combats
de Mézières, de Boves et de Villers- Bretonneux, ils
occupèrent Amiens et sa citadelle, abandonnées par l'armée
du Nord, qui, sous les ordres du général Faidherbe,
ne tarda pas à reprendre l'offensive, en s'emparant
de la forteresse de Ham, et en livrant, à Pont-Noyelles,
aux Prussiens, un combat qui leur fit éprouver des pertes
considérables. Cependant, Péronne, assiégée et bombardée
pendant plusieurs jours, dut capituler mais Abbeville
ne fut occupée qu'après l'armistice, jusqu'au 22 juillet
1871, où les Prussiens évacuèrent le département.
C’est à Amiens, capitale
de la Picardie, que fut créée la première ébauche
de la royauté française par l’élévation sur le pavois
de Mérovée, le premier monarque de la dynastie des
Mérovingiens.
Ce n’est qu’après les grandes invasions
normandes qui dévastèrent la contré que la ville
puissent renaitre de ses cendres et à Amiens, en
1095, une première ébauche d’une organisation municipale
est crée avec l’accord de l’évêque et reconnu ensuite
par le roi France. Louis le Gros, et l’évêque Geoffroi
accordent leur soutien et sont présent à Amiens
pour soutenir les habitants contre le comte Enguerrand
de Boves qui refuse de reconnaître l’institution
communale. Réunis à la couronne, en 1185, la ville
est donnée à la Bourgogne par le traité d’Arras.
C'est dans l'église St-Nicolas, dont il ne reste
aucuns vestiges qu'en 1195 Philippe Auguste épousa
Ingelberge, qu'il fit couronner le lendemain par
Philippe de Champagne archevêque de Reims. Ce fut
à Amiens qu'au temps des expéditions pour la terre
sainte les rois de France, d'Angleterre d'Aragon
de Navarre et de Bohème, se réunirent pour concerter
une nouvelle croisade.
A la mort de Charles le
Téméraire survenue en 1477, la ville sera acquise,
par le roi Louis XI qui autorisera la tenue de deux
foires annuelles, de sorte que non seulement la
ville s’accroisse mais également que n’augmente
pas la fuite de devises en raison de la concurrence
exercé par les grandes foires d’Anvers et de Bruges.
En parcourant Internet, on a parfois la chance de découvrir un site qui se distingue par l’originalité et la richesse de son contenu. Au hasard d’une recherche, j’ai découvert ce site Internet qui présente un iconographie importante sur le patrimoine de la Somme, recensant des lieux méconnues, des monuments insolites, des histoires et autres anecdotes, et même des récits en langues picardes.
L'évêché d'Amiens fut fondé
vers 303. Les évêques étaient originairement seigneurs
d’Amiens mais ils donnèrent ce comté aux seigneurs
de la maison de Bouves, lesquels en furent dépossédé
par Raoul, comte de Vermandois. Mais le gendre de
ce dernier céda le comté d'Amiens a Philippe Auguste
qui, pour se libérer de l'hommage dû à l'évêque,
lui fit quelques concessions aux moyen des quelles
ce prélat renonça à son droit de suzeraineté.
L'abbé du monastère de Corbie était comte de Corbie
et seigneur temporel et spirituel de cette ville;
celui de St Riquier était seigneur de Centuls, d'Abbeville,
de Danmar, de Montreuil etc.; Celui de St-Valery,
qui possédait au moyen âge une partie du Vimeu ;
fut peu à peu dépossédé par ses avoués, qui prirent
le nom de barons puis de marquis ; mais ce ne fut
qu'en 1669 que l’abbé de Vimeu perdit, par arrêt
du parlement, la juridiction pro épiscopale dans
la ville de St-Valery. Celui du Clairfay avait haute
et basse justice et une seigneurie étendue.
C'est à Amiens que saint
Louis, nommé arbitre par Henri III, roi d'Angleterre,
et par les barons de son royaume avec lesquels
il était en querelle relative aux statuts d'Oxford,
prononça son jugement sur la validité de ces
statuts.
Saint Louis arriva à Amiens au commencement
de l'année 1264, suivi de toute sa cour; il
entendit le roi d'Angleterre et les barons mécontents
exposer leurs droits et leurs griefs; il apporta
à l'examen des uns et autres cette attention
et cette bonne foi dont il ne se départait point,
même lorsqu'il s’agissait de ses intérêts les
plus directs :
« Après avoir pleinement
entendu, dit-il dans son prononcé, les propositions
les défenses et les raisons des parties; nous
étant assuré que par les provisions les statuts
et les obligations d'Oxford, et par toutes celles
qui en ont été la suite, le droit et l'honneur
royal ont souffert une grande diminution; qu'il
en est résulté le trouble du royaume, la dépression
de l'Eglise, le pillage des personnes tant ecclésiastiques
que séculières tant indigènes qu'étrangères
et que de plus grands dommages pourraient s'ensuivre
encore. Ayant pris conseil des hommes de bien
et des grands, au nom du Père, du Fils, et du
Saint-Esprit, nous cassons et nous invalidons
par notre prononcé les sus dites provisions,
ordinations et obligations, de quelque manière
qu'elles soient entendues, aussi bien que tout
ce qui s'est fait en conséquence d’autant plus
que nous voyons que le souverain pontife les
a déjà cassées et annulée psar les lettres.
Nous ordonnons que tout le roi et les barons
et les autres qui ont consenti au présent compromis,
et sont obligés à l'observer, s'en regardent
comme entièrement quittes et absous».
Par les articles suivants, Louis IX rend au
roi d'Angleterre la garde de toutes les places
fortes et la nomination à tous les offices de
la couronne il rappelle les étrangers, et les
admet sur le même pied que les indigènes à l'administration
du royaume il rend au roi la pleine puissance
et le libre gouvernement de ces Etats, ajoutant
seulement qu'il n'entend point par cette ordonnance
déroger aux privilèges royaux, aux chartes,
aux libertés, aux statuts et aux louables coutumes
d'Angleterre telles qu'elles existaient avant
ant les provisions d'Oxford et, il termine en
invitant le roi et les barons à se remettre
toute offense réciproque et à oublier toute
rancune.
Par les articles suivants, Louis
IX rend au roi d'Angleterre la garde de toutes
les places fortes et la nomination à tous les
offices de la couronne il rappelle les étrangers,
et les admet sur le même pied que les indigènes
à l'administration du royaume il rend au roi
la pleine puissance et le libre gouvernement
de ces Etats, ajoutant seulement qu'il n'entend
point par cette ordonnance déroger aux privilèges
royaux, aux chartes, aux libertés, aux statuts
et aux louables coutumes d'Angleterre telles
qu'elles existaient avant ant les provisions
d'Oxford et, il termine en invitant le roi et
les barons à se remettre toute offense réciproque
et à oublier toute rancune.
Cette sentence
fut rendue à Amiens les 23 janvier 1264; elle
a été célébrée par les historiens français comme
un modèle d'impartialité.
Le 23 janvier 1264, Saint Louis rend à Amiens un arbitrage dans un conflit opposant le roi Henri III d’Angleterre à ses barons révoltés et soutenu par Simon V de Montfort. Saint Louis prend parti pour le roi d’Angleterre, mais les barons refusent d’accepter les termes de cet accord, ils seront vainqueur le 14 mai 1264, lors de la bataille de Lewes, mais le 4 aout 1265 ils seront écrasés par les troupes d’Edouard le Sec, le fils d’Henri III.
En 1363, le roi Jean convoqua à Amiens les états généraux de la langue d'oil pour régler l'imposition de l'aide destinée au payement du reste de sa rançon, et pour prendre les mesures les plus propres à réformer les abus introduits dans l'administration des finances, la perception des impôts, etc.,etc. Les élus et députés des provinces et des villes eurent commission d'adjuger, chacun dans leur district, la levée de cette aide aux fermiers qui se présentaient. Le roi rétablit en outre la monnaie sur l'ancien pied, diminua le prix du marc d'argent, et défendit de prendre occasion de cette diminution pour survendre et renchérir les marchandises augmenter le salaire des artisans, etc. Après avoir ainsi réglé les finances, il crut qu'il n'était pas moins nécessaire de faire la révocation des domaines de la couronne, aliénés depuis plusieurs années par la libéralité des rois ses prédécesseurs et par lui-même.
Le 11 mars 1597, après un
siège de plus des cinq mois, la ville tombe aux
mains des Espagnols à la suite d’un astucieux stratagème
élaboré par des soldats de Pedro Enriquez de Acevedo.
Les soldats déguisés en Paysans viennent devant
la portes des remparts proposer au Amiénois affamés
des pommes et des noix. Sans méfiances les habitants
ouvrent les portes, et les Espagnols en profitent
se ruer à l’intérieure prendre la cité.
Après
six mois de siège, les troupes d’Henri IV reprennent
la ville, mettant ainsi fin à son autonomie de gestion.
Le traité de paix entre la République française,
l'Angleterre l'Espagne et la Hollande fut signé
à Amiens en 1802. Le système de la neutralité armée
ayant été reconnu par la Russie, la Prusse, le Danemark
et la Suède, et, par suite, le commerce anglais
s’étant vu fermer le continent le ministre Pitt
fut renversé par l'opposition du parlement anglais
et remplacé par Addington. Le nouveau ministère
entama dès lors des négociations avec la France.
Les préliminaires d'un traité de paix furent signés
à Londres le Ier octobre1801. Le 27mars
1802 (6 germinal an X), les plénipotentiaires de
la France, de la Grande-Bretagne de l'Espagne et
de la république Batave, Joseph Bonaparte, lord
Cornwallis, le chevalier d'Azara et Schimmelpenninck
signèrent à Amiens un traité définitif dont voici
les principales dispositions:
Amiens possède dans ses murs un ensemble de marais, aménagés par l’homme depuis presque 2000 ans, et voué essentiellement à la culture maraichère. Ce lieu couvrant un espace de plus de 300 hectares situé à seulement quelque encablure de la grande cité est parcouru pas de nombreux Le site des hortillonnages est alimenté par les eaux de la Somme et de son affluent l'Avre. Les hortillonnages sont formés d'une multitude d'îles alluvionnaires, les « aires » entourées de 65 kilomètres de voies d'eau, les « rieux » (nom des canaux des hortillonnages en picard) et de fossés qui servent au drainage et à l'irrigation. Ils portent des noms pittoresques: la Cauchiette (la chaussée), le Peuple (peuplier), le rieu à Galets, le rieu de la Crosse, du Gouverneur, du Pont cassé, du Tournet, de la Broquette, du Malaquis, etc.. Et font le plaisir des nombreux touristes qui, à bord de barques à cornets viennent visité ce lieu pittoresque.
L'Angleterre rend ses conquêtes
à, l'exception de Ceylan et de la Trinité ; les
ports de la colonie du Cap restent ouverts à ses
vaisseaux la France et l'Espagne recouvrent leurs
colonies; la république des Sept-Iles est reconnue
l'île de Malte doit être rendue aux chevaliers de
l'ordre; la France évacuera Rome, Naples et l'ile
d'Elbe. L'intégrité des Etats de la Porte ottomane,
telle qu'elle existait avant la guerre est reconnue.
Cette dernière clause décida le sultan Sélim à accéder
au traité d'Amiens, le 13 mai.
Cependant de nouvelles
difficultés s'élevèrent bientôt entre la France
et l'Angleterre: le gouvernement anglais, craignant
une nouvelle expédition en Egypte ne voulut pas
évacuer l’île de Malte. Plusieurs autres motifs
de querelle amenèrent la guerre qui, après plusieurs
violations du traité, fut enfin déclarée à la France
par l'Angleterre le 18 mai1803. Au XVIIIème
et au XIXèmesiècles, Amiens est réputé
pour ses textiles dont le célèbre velours d’Amiens.
La famille Cosserat deviendra alors l’une des plus
grandes familles de l’industrie textile de la ville.
A la Mort de Louis XI,
en 1483, la Picardie tout entière, à l’exception
de Calais, reconnaissait l’autorité Royale.
Charles donna le gouvernement de la Province
à Philippe de Crèvecœur, sire d’Esquerdes, cet
Ancien officier de Charles le Téméraire, qui
gagné par Comines, avait abandonné la jeune
héritière de Bourgogne pour passer au service
de Louis XI.
Le 17 juin 1493, Charles VIII,
fit son entrée à Abbeville par la porte Marcadé.
Les Maréchaux d’Esquerde, de Gié, la noblesse,
le clergé, la justice, le maire et les échevins,
les mayeurs de bannières «vestue d’escarlatre
» et un grand nombre d’habitants allèrent
à sa rencontre jusqu’à moitié du chemin de Laviers.
Là maître Jean Candel, avocat de la ville, lui
présenta les clefs et le complimenta.
les
arbalétriers et les archers, vêtue de «palletons
esquartés de velours et de soie et orfavoriziers
d’argent », avec leur arcs et leurs enseignes,
étaient rangés des deux côtés de la route, au
dehors des barrières de la porte Marcardé.
Avant d’entrer dans la ville, le roi se plaça
sous un dais de damas bleu, semé de fleurs de
Lys d’Or, porté par quatre échevins, tête nue.
Les maisons étaient tapissées, les rues sablées,
jonchées de fleurs et de verdure. On y avait
aussi planté des arbres.
Un grand nombre
de jeunes compagnons pareurs, vêtus de paleps
de couleur poupre, et coiffés de chapeaux blancs,
se distinguaient parmi les autres corps de métiers,
qui avaient pris les armes et qui bordaient
la rue.
Depuis la porte Marcadé, jusqu’au
prieuré de saint Pierre où le roi fut conduit,
on avait dressé en plein air huit echafauds,
avec un vaste appareil de machines et une grande
somptuosité de décorations, de tapisserie et
de peintures, huit scènes muettes à la louange
de la vierge Marie.
Sur le premier de ces
échafauds, on remarquait une jeune fille
« habillée en moyen esta », figurant une
marchande, ou pour mieux dire la ville d’Abbeville,
accompagnée de trois autres filles, Humble,
Services, Joconditée et Leaulté. Ces personnages
tenaient des écriteaux sur lesquels on lisait
: « Avé maris stella – Domine salvum fac
Regem ». Au somet du théâtre on avait mis
ces inscriptions : Ave Rex noster .
Suivant d'anciens historiens,
il existait avant la conquête des Gaules par César,
sur l'emplacement occupe aujourd'hui par la ville
d'Abbeville, une antique bourgade, qui ne pouvait
plus contenir tous les habitants des environs qui
s'y étaient réfugiés. Alarmés par l'approche des
troupes romaines, les habitants s'établirent sur
le terrain environné par la Somme, et formèrent
par la suite de cet emplacement une ville fortifiée.
Cependant s,'il faut en croire les auteurs de la
description historique du département de la Somme
Abbeville, Abbatis Villa, n'est pas une cité fort
ancienne. Ce n'était, dans le Xème siècle,
qu'une maison de campagne, appartenant à l'abbé
de St-Riquier, qu’Hugues fit fortifier en 992, et
où il établit Hugues Capet, son gendre, pour arrêter
de nouvelles incursions des Danois et des Normands
par l'embouchure de la Somme; ces anciens travaux
de défense ont été remplacés par des fortifications
élevées d'après le système de Vauban. Vers ce temps,
Abbeville devint la capitale du Ponthieu, et la
résidence des comtes de ce nom.
Cette ville
servit de boulevard contre la puissance des comtes
de Flandre.
En 1130, Guillaume de Talvas accorda
aux habitants d'Abbeville le droit de commune qui
leur fut authentiquement confirmé par une charte
que leur vendit Jean, comte de Ponthieu.
En 1214, la milice d'Abbeville
prend part à la bataille de Bouvines. La commune
d'Abbeville faisait, dans ces temps reculés, battre
monnaie en son nom. Pendant le XIVème
siècle, cette ville eut beaucoup à souffrir de l'invasion
des Anglais ; les habitants parvinrent à s'en délivrer
en 1369. Plus tard, elle retomba sous la domination
anglaise qui respecta ses privilèges. Charles VII,
après avoir chassé les Anglais abandonna au Duc
de Bourgogne Abbeville et toutes les places sur
la Somme. Louis XI racheta cette ville pour 400,000
écus d'or, stipulés au traité d'Arras, en 1463,
mais il fut forcé de l'abandonner De nouveau au
duc de Bourgogne qui fit serment de garder ses privilèges
et ses franchises et qui, au mépris de cette promesse,
éleva dans son enceinte, en 1471, une forteresse
que les habitants rasèrent en peu d'heures, en 1587,
époque où la place était commandée par le duc d'Aumale,
qui suivait alors le parti de la Ligue. On trouva
dans les décombres cette Inscription gravée sur
une pierre :
L'an mil quatre cent soixante
et onze,
Moi Charles duc de Bourgogne,
J'ai
ce château ici mis,
En dépit de mes ennemis
C'est aussi dans cette
ville que fut Assassiné juridiquement le jeune
chevalier de la Barre, âgé de quinze ans, accusé
d'avoir chanté des chansons licencieuse est,
d'être passé près d'une procession sans avoir
ôté son chapeau.
Les juges d'Abbeville, par
sentence rendue le 28 février 1766, le condamnèrent
à recevoir la question ordinaire et extraordinaire,
à avoir la main droite coupée à la porte de
la principale église, à souffrir l'amputation
de la langue, à être décapité et ensuite jeté
dans les flammes. Cette abominable sentence,
confirmée par le parlement de Paris le 5 juin
1766, fut exécutée à Abbeville le 1" juillet
de la même année
Abbeville a réuni dans ses
murs les chefs de la troisième croisade.
C'est
dans cette ville, le 9 octobre 1514, Que Louis XII
épousa, avec une pompe vraiment royale, la sœur
de Henri VIII, roi d'Angleterre, c'est également
dans Abbeville que Louis XIII, pendant le siège
d'Hesdin, en 1637, voua son royaume à la Vierge,
en présence du cardinal de Richelieu.
Un livre de compte, daté de 1479, de la municipalité d’Abbeville, nous apprend qu’un pourceau condamné pour le meurtre d’un enfant fut conduit au supplice dans une charrette; que les sergents à masse l’escortèrent jusqu’à la potence, et que le bourreau reçut soixante sous pour sa peine.
Avec le développement rapide du commerce du sel (depuis Rue), de la guède (waide en picard) et de l'industrie du drap de laine, les bourgeois augmentent en nombre et en importance politique : ils demandent une charte accordée dans le courant du XIIe siècle et qui fut confirmée en 1184 par le comte Jean Ier de Ponthieu qui mourut en Palestine. Pour commémorer l'événement, ils édifient un beffroi en 1126. Un siècle plus tard, Jeanne de Dammartin, comtesse de Ponthieu (1220-1278), permet aux religieux de convertir une partie supplémentaire des forêts en terres labourables, permettant le développement de l'économie locale.
Au milieu du XIIIème
siècle, Abbeville était « une des bonnes villes
des rois de France ». Son port était un des premiers
du royaume et son commerce considérable. En 1259,
les États généraux du royaume se tinrent à Abbeville
et Henri III d'Angleterre s'y rencontra avec Louis
IX de France pour y signer le traité de Paris qui
réglait la question des conquêtes de Philippe Auguste.
.
En 1272, le Ponthieu avec Abbeville, passe
par mariage aux rois d'Angleterre, mais Philippe
le Long reprend la ville, prétextant qu'Édouard
II d'Angleterre n'avait pas rempli son devoir de
vassal. Édouard II s'étant conformé à la loi féodale,
Abbeville retombe sous domination anglaise. Toutefois
de nombreuses contestations s'élèvent entre les
bourgeois et leurs nouveaux maîtres. .
Quelques historiens croient
que Montdidier a été bâti sur les ruines de Braluspance,
ancienne ville gauloise ; on attribuent son nouveau
nom à Didier, roi des Lombards, qui y fut détenu
avant d'être confiné à Corbie. On assure aussi que
plusieurs monarques de là troisième race y ont résidé
:on dit même que Philippe Auguste y tint sa cour
en 1219 ; que Charles VI y convoqua, au mois de
janvier 1413, ses fidèles sujets de Picardie.
Celte ville est bâtie sur le penchant d'une
montagne, au pied de laquelle coule la rivière du
Dom. Elle était jadis entourée de fortifications
dont on voit encore quelques restes. Les Espagnols
l'assiégèrent en 1636, mais les habitants, dans
une sortie vigoureuse, les défirent complètement
et les forcèrent à la retraite.
Note : Voici
un commentaire qu’on peut lire dans Dictionnaire
géographique, historique, industriel et commercial
de tout les communes de la France… 'L'intérieur
de Montdidier est fort triste. La plupart des maisons
sont vieilles, et presque toutes les rues sont inégales
et mal pavées.
Cette ville, située sur la
rive gauche de l‘Authie, est défendu par une double
citadelle bâtie sur une éminence, qui en fait une
place forte. Son étendue est peu considérable, mais
elle offre un aspect assez riant. Les boulevards
qui l'entourent offrent d'agréables promenades.
Doullens appartint d'abord aux comtes de Vermandois,
et ensuite à ceux de Ponthieu. Charles X fut le
dernier prince qui la posséda à ce titre.
On
remarque cette formule singulière dans les anciennes
charte: «Donné à Doullens, ville empruntée du
roi notre sire, et de messieurs les mayeurs et échevins,
etc.»
Les Espagnols, sous la conduite du
comte de Fuentès, prirent cette place le 31 juillet
1595, et y commirent des cruautés inouïes.
Le
baron de Geismar colonel aux gardes de l'empereur
de Russies, s’en empara en l814.
La ville de Ham possède des vestiges d'un château fort dont les premiers remparts élevés en pierre datent du XIIIème siècle sous le règne du seigneur des lieux : Odon IV. Dès le XVème siècle, sous l'influence de Jean II de Luxembourg-Ligny, puis de son neveu Louis de Luxembourg-Saint-Pol, le château se transforme en une véritable forteresse féodale qui est très convoitée. Louis de Luxembourg, comte de Saint-Pol et connétable de Louis XI en 1465, fait édifier un donjon monumental : 33 m de hauteur, 33 m de diamètre, 11 m d'épaisseur de murs. En 1840, ce château devient la prison du prince Louis-Napoléon Bonaparte. Il s'en évade six ans plus tard, déguisé en maçon, et sous l'identité de Badinguet. En mars 1917, l'occupant allemand fait sauter en grande partie le château dont il ne reste aujourd'hui que la tour d'entrée et quelques vestiges du donjon et des remparts.
Ham domine une plaine fertile
; des marais, l'entourent. Le château, fort, qu'on découvre
d'assez loin, jette dans l'âme la terreur et l'effroi.
Il fut bâti vers l'an 1470, par Louis de Luxembourg,
comte de St-Pol, que Louis XI fit plus lard décapité.
Au-dessus de la porte on lit cette inscription en caractères
gothiques : « Mon Mieux ». La grosse tour a 33 mètres
de hauteur et 33 mètre de diamètre; c'est l’une des
plus fortes qui existent en France. Ce château sert
depuis longtemps de prison d'Etat : le maréchal Moncey
y fut détenu pendant trois mois en 1815, pour s'être
récusé lorsqu'il fut nommé membre du conseil de guerre
qui devait juger le maréchal Ney; les ex-ministres de
Charles X y ont été détenus jusqu'à l’époque de la commutation
de la peine qui leur avait, été infligée.
La ville
de Ham fut détruite en 1411 par le duc de Bourgogne,
qui avait rassemblé à Douai une armée considérable.
Il en sortit dans les premiers jours de septembre avec
2 500 chevaliers, 800 hommes d'armes, et 50 000 fantassins,
et se dirigea contre Hamville, où Bernard d'Albret s'était
établi avec 500 hommes d'armes armagnacs. La résistance
de ce dernier ne fut pas longue.
Certaines villes peuvent
s’enorgueillir d’avoir dans l’histoire de leur cité,
les faits héroïques d’une de leurs citoyennes. Nice
à son héroïne en la personne de Catherine Ségurane,
Montélimar a la sienne en la personne de Margot
Delaye, Peronne a pour héroïne Catherine de Poix,
voici son histoire :
Catherine de Poix, dite
« Marie Fouré » est l’héroïne de la ville de Péronne.
En 1536, lorsque les troupes de Charles Quint voulurent
investir la cité de Péronne, Marie Fouré, qui se
trouvait non loin des remparts vit un espagnol qui
tentait de pénétrer dans la cité en passant par
les remparts. Ce dernier arborait l’étendard qu’il
tentait de planter sur une tour de l’enceinte.
La légende raconte que Marie Fouré voyant cela,
se précipita sur l’intrus qu’elle rejeta dans les
douves et saisissant la flamme de l’intrus, elle
se présenta au cœur de la cité arborant fièrement
son trophée.
Là toute la ville l’acclama car
elle venait de donner la victoire à sa ville. Le
roi la félicita pour son acte lui accordant, en
outre certains privilèges à elle et à sa descendance.
Cette Dame que l'on nomme dans les sources la "femme
de l'eslu de Poix" est en fait l'épouse de Jean-François
de La Rocque seigneur de Roberval (Oise) surnommé
l'élu de Poix en raison de ses possessions à Poix-Terron.
Ce titre figure sur son portrait par Jean Clouet
conservé au château de Chantilly. Reconnaissante,
la ville de Péronne lui a élevée une statue. La
photo ci-contre montre cette statue, avant que les
allemands, lors de la seconde guerre mondiale, l’enlève
de son socle et l’envoie en Allemagne afin de pourvoir
récupérer le métal pour en faire des canons.
L'artillerie qu'avaient amenée
les Flamands était si supérieure, en calibre à celle
qu'on avait accoutumé d'employer, que dès le premier
jour du siège elle renversa des pans de murailles et
des édifices que les assiégés croyaient inébranlables.
Dans la nuit suivante, Charles d'Albret s'échappa avec
la garnison et tous ceux des bourgeois qui lui avaient
montré quelque faveur: Ceux qui attendirent les Bourguignons
avaient au contraire souvent prouvé leur dévouement
au comte.de Nevers, leur seigneur, et ils comptaient
sur sa protection. Ils furent presque tous massacrés;
leurs maisons furent pillées méthodiquement, et ce ne
fut qu'après que tout ce qui avait là moindre valeur
eut été enlevé que les Flamands mirent le feu à la ville,
et l'entretinrent pour qu'elle fût entièrement consumée.
Note : Pendant la Grande Guerre, après la Bataille
de la Somme, l'Armée allemande se replia sur la ligne
Hindenburg, ligne fortifiée de Lens à Soissons, pratiquant,
sur les territoires abandonnés, la tactique de la "terre
brûlée". C'est ainsi que la forteresse et l'ensemble
de la ville de Ham furent dynamitées par les Allemands,
le 19 mars 1917. Il ne reste aujourd'hui du bel édifice
que des ruines pittoresques dominant le cours paisible
du canal de la Somme.
Crécy (Crisiacum), chef-lieu
de canton, à 19 kilomètres nord d'Abbeville, sur la
Maye, est un bourg qui tirait jadis toute sa notoriété
d'une maison de plaisance qu'y possédaient les rois
de France au VIIème siècle. Une autre et
plus triste illustration lui a été acquise depuis c'est
dans ses plaines, au nord-est du village, que fut livrée,
le 26 août 1346, la sanglante bataille qui menaça si
sérieusement la nationalité française. A défaut du récit
détaillé de cette journée néfaste, évoquons les souvenirs
que les lieux, rappellent.
C'est ici que se tenait
à portée des traits ennemis, et après avoir eu son cheval
tué sous lui, Philippe de Valois, lorsque Jean de Hainaut
l'entraîna loin du champ de bataille ; voici la croix
et le moulin à vent qu'occupait Édouard III, observatoire
improvisé d'où le roi anglais qui avait, ce jour-là,
cédé le commandement en chef à son fils, le prince de
Galles, dit le Prince Noir, suivait les mouvements des
deux armées. Les murailles de l'humble bâtiment sont
couvertes des noms de touristes anglais, curieux de
visiter ce théâtre des exploits de leurs ancêtres. Nous
n'avons à enregistrer que la liste de nos morts ; elle
est longue, mais glorieuse aussi ce sont le roi de Bohême,
le duc de Lorraine, le duc d'Alençon, dont l'imprudence
décida du sort de la journée ; les comtes de Flandre,
de Nevers, de Blois, d'Harcourt, avec ses deux fils
; d'Aumale, de Bar, de Sancerre, le seigneur de Thouars,
les archevêques de Nîmes et de Sens, le grand prieur
de l'hôpital Saint-Jean, le comte de Savoie, six comtes
d'Allemagne et un nombre infini d'autres seigneurs et
hauts barons.
Dans les environs de Péronne, se situait une curieuse construction portant le nom Tour de Solferino et située dans le bois de Recogne. Rien n’existe sur Internet qui permettrait de situer exactement ce lieu. Cette tour était un rendez-vous de chasse. Je présume que ce lieu, comme tant d’autre a dû disparaitre pendant la Grande guerre. Quoi qu’il en soit, cette gravure extraite de la revue intitulé « France Album ». Cet album porte le numéro 56 et a été édité en décembre 1899. Il est l’œuvre de A. Karl, exécuté d’après des photographies de E. Souillard – Photographe à Péronne. Il est disponible sur le site Gallica.
Ajoutons, comme détail curieux,
que c'est à la bataille de Crécy qu'il fut fait, pour
la première fois, usage du canon.
Note : Cette assertion
reprise par beaucoup d’historient est en fait fausse,
en effet, tous les témoins de cette bataille ne citent
pas l’usage de canons à la bataille de crécy. C’est
à la suite du récit de Jean Frossard qui mentionne les
canons plus de 40 ans après la bataille
la pierre d'Oblicamp,
ou pierre sans fond La pierre d'Oblicamp
est un des sites les plus remarquables de
la région. Haute de plus de deux mètres,
elle a le profil d'une tête de cheval. Les
paysans affirmaient qu'elle poussait, parlait
et même dansait certains jours. Ce lieu
est lié à la danse. Les fées dansaient autour
de la pierre et les habitants venaient la
nuit y faire la ronde. Le clergé, n'ayant
pu la faire disparaître, expliqua qu'il
fallait honorer non la pierre, mais le Dieu
par qui elle existe. Encore aujourd'hui,
les habitants de la vallée se font un honneur
de chevaucher la pierre, pourrait-on dire
la jument ou la mule, car elle a une autre
légende.
On dit qu'un souterrain la
relie au mont Rôti, de l'autre côté de la
vallée de l'Hallue, par où une mule transporte
des sacs d'or. Cela pourrait intéresser
les chasseurs du trésor de Frédégonde si,
en pré indo-européen, la base ur-, or-,
n'était l'eau. Les Monts d'Or sont des monts
des sources. Sous la pierre d'Oblicamp,
il y a probablement un cours d'eau souterrain
qui va se jeter dans l'Hallue. Cela rappelle
peut-être aussi que la commune s'étend des
deux côtés de la rivière, de la pierre d'Oblicamp
au mont Rôti.
Un personnage important
se dessine peu à peu, le plus important
depuis le géant au grand gosier : le veau
de Baizieux qui projette sa monture, la
mule de Bavelincourt qui transporte l'or,
sont des expressions atténuées, car oubliées,
de la Grande Reine, la Grande Jument, la
déesse équestre, la Grande Faucheuse qui
transportait les âmes des morts dans l'au-delà,
rassemblées après la dernière moisson, fonction
reprise depuis sans défaillir par Notre
Dame.
Comme les villages voisins, Beaucourt
porte un nom francique. Le diable, héritier
de Wotan, y est présent. Pour s'en protéger,
une jeune fille lui donna une botte de paille
liée avec une ficelle. Un homme qui avait
rendu service à Dieu put se débarrasser
de trois démons grâce à trois souhaits.
Il en immobilisa un dans un fauteuil, un
second dans un sac et un troisième sur un
poirier. Les démons prenaient parfois la
forme d'étranges Templiers. Le plateau balayé
par le vent garde le souvenir du galop hurlant
des Templiers dans les bois de Beaucourt,
poursuivis en chasse infernale, jusqu'à
la fin du monde par les fantômes des jeunes
filles qu'ils violentèrent et qui se noyèrent
de désespoir dans l'Hallue. Le couvent de
Templiers compta pourtant un moine juste,
le frère Jean. Un jour, il entendit dans
le bois du Mont-Rôti un pinson qui sifflait
merveilleusement. Il demanda à Dieu de rester
là pour l'écouter. A son réveil, deux siècles
après, les Templiers avaient disparu, mais
on put l'identifier grâce aux archives.
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