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Les Départements de la France

  • Données géographiques

Le Tarn et Garonne

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Le département de Tarn-et-Garonne se compose d'une partie des ci-devant provinces du Quercy, du Rouergue, de l'Agenois et de l'Armagnac. Il a été formé en 1808 :
1° de l'arrondissement de Montauban, démembré du département du Lot;
2° de l'arrondissement de Castelsarrasin, détaché du département de la Haute-Garonne ;
3° des cantons d'Auvillar, Montaignet et Valence, distraits de l'arrondissement d'Agen, département de Lot-et-Garonne ;
4° du canton de Lavit- de-Lomagne , extrait de l'arrondissement de Lectoure, département du Gers ;
5° du canton de St-Antonin, détaché de l'arrondissement de Villefranche, département de l'Aveyron.

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Carte du Tarn et Garonne

Ce département tire son nom de la Garonne et du Tarn qui s'y réunissent et qui l'arrosent, la première du sud-est au nord-ouest, et la seconde du sud-est à l'ouest.
Ses bornes sont : au nord, le département du Lot ; à l'est, ceux de l'Aveyron et du Tarn ; au sud, celui de la Haute-Garonne; au sud-ouest, celui du Gers ; à l'ouest, celui de Lot-et-Garonne. La surface de ce département n'offre aucune chaine de montagnes dominantes ; mais elle est généralement formée de plateaux plus ou moins élevés, séparés par des vallées profondes et par des gorges escarpées, dont l'ensemble s'abaisse uniformément vers les départements du Gers et de Lot-et-Garonne. On peut dire une le département est sillonné par trois chaines de coteaux ; la première, formée des ramifications des fertiles coteaux du Gers, se prolonge sur la rive gauche de la Garonne et est arrosée par plusieurs petites rivières ; la seconde; dont les eaux se déversent d'un côté dans le Tarn, el de l'autre dans l'Aveyron, voit ses derniers chainons expirer au pied des murs de Montauban ; la troisième , composée des derniers rameaux des montagnes du Quercy, longe d'abord la rive droite de l'Aveyron, puis celle du Tarn après la jonction de ces deux rivières, et enfin celle de la Garonne après l'embouchure du Tarn. Dans la majeure partie du département, les habitations ne sont point rassemblées en corps de communes; elles sont en général éparses sur tout le territoire, ce qui donne aux Campagnes un aspect animé ; la plupart des propriétés sont entourées de haies vives et de bouquets de cognassiers qui offrent un coup d'œil fort agréable.


Histoire du Tarn et Garonne


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Carte du Tarn et Garonne
Note

Carte d'identité

Le Tarn et Garonne
Midi-Pyrénées
Préfecture : Montauban
Sous préfectures :
Castelsarrasin


Conseil général
Office département du Tourisme
Archives départementales
Adresse des Offices du Tourisme
Patrimoine des communes

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune d'un département.


Gentilé : Tarn-et-Garonnais
Population : 263 377 hab. (2021)
Densité : 71 hab./km²
Superficie : 3 717 km²
Subdivisions : Arrondissements : 2
Circonscriptions législatives : 2
Cantons : 15
Intercommunalités : 10
Communes : 195

Lorsque, en 1808, Napoléon ler traversa le midi de la France, il passa à Montauban. Touché par les plaintes des habitants, qui gémissaient de voir leur glorieuse ville si industrieuse et si peuplée réduite à l'humble rang de chef-lieu d'arrondissement, il traça sur-le-champ, aux dépens des cinq départements du Lot, de l'Aveyron, de la Haute-Garonne, de Lot-et-Garonne et du Gers, la circonscription d'un département nouveau dont Montauban fut le chef-lieu. Un sénatus-consulte du 2 novembre 1808 consacra la volonté impériale. Si la nouvelle division rendait à Montauban un rang digne d'elle, celle que l'Assemblée constituante avait précédemment établie était cependant préférable au point de vue historique, puisqu'elle concordait jusqu'à un certain point avec l'ancienne division provinciale. Le département de Tarn-et-Garonne, au contraire, fut formé sur un point limitrophe de cinq provinces anciennes dont chacune lui donna un lambeau il se compose, en effet, du bas Quercy et d'une partie du haut Languedoc, de l'Agenois, de la Lomagne et de la basse Marche du Rouergue. C'est assez dire que ce département n'a pas d'histoire qui lui soit propre et que nous sommes dans l'obligation de renvoyer le lecteur à celle des cinq départements énumérés plus haut. Nous rappellerons cependant en peu de mots le sort des provinces qui ont contribué à le former.

Carte du Gers
Carte touristique du Tarn et Garonne

Le Quercy était occupé, à l'époque de l'invasion romaine, par les Cadurci. Il fut compris, après la conquête, dans l'Aquitaine, plus tard dans l'Aquitaine Ier. Les Wisigoths l'occupèrent au Vème siècle et en furent dépossédés au vil, par les Francs. Les rois francs successeurs de Clovis se partagèrent l'Aquitaine, et le Quercy-échut à ceux d'Austrasie. Au commencement du VIII siècle, Eudes, duc d'Aquitaine, s'en rendit maître et sa famille continua d'y régner jusqu'à la conquête qu'en fit Pépin le Bref en 768. Il resta soumis à l'autorité plus ou moins effective des Carlovingiens jusqu'à la naissance du régime féodal. Les comtes de Toulouse le possédèrent alors aussi longtemps que dura leur puissance, anéantie en 1229 par le traité de Meaux. Réuni ensuite à la couronne de France, il fut abandonné aux Anglais par le traité de Brétigny signé en 1360 ; mais Charles V le leur enleva, et depuis lors il n'a plus été détaché de la monarchie, Montauban était la capitale du bas Quercy, tandis que le haut Quercy avait pour capitale Cahors.

Une curieuse façade à Montauban
La faculté de Théologie

Le Rouergue était occupé par les Rutheni. Son histoire est à peu près la même que celle du Quercy. Il fut aussi compris dans l'Aquitaine Ier conquis successivement par les Wisigoths, les Francs, Eudes d'Aquitaine et Pépin le Bref: Il eut, à l'époque féodale, des comtes particuliers ; passa à la maison d'Armagnac, qui le transmit elle-même à celle de Navarre, et fut enfin réuni par Henri IV à la couronne de France. Le Rouergue, dont la capitale était Rodez, se divisait en haute et basse Marche. La partie orientale du département de Tarn-et-Garonne (Caylus, Saint-Antonin) appartenait à la basse Marche de Rouergue. Le Quercy et le Rouergue formaient, avant la Révolution, une généralité dont Montauban était la capitale c'est ce que l'on appelait la Haute Guyenne, avec une assemblée provinciale parlictilière. L'Agenois, ancien pays des Nitiobriges, offre à peu près les mêmes vicissitudes dans son histoire que les provinces dont nous venons de parler et suivit le sort de la Guyenne il a fourni la partie occidentale de notre département (Moissac). A la vicomté de Lomagne le département deTarn- et-Garonne doit la partie sud-ouest de son territoire, sur la rive gauche de la Garonne (Beaumont-de-Lomagne, etc.). Cette vicomté, située jadis dans le bas Armagnac, suivit le sort de la province dont elle dépendait et appartient aujourd'hui presque entièrement au département du Gers.
Enfin le haut Languedoc formait le long de la Garonne, entre les diverses provinces dont nous venons de parler une pointe où se trouvaient situés Castelsarrasin, Montech, etc. C'est cette pointe qui a été incorporée, assez naturellement du reste, au département de Tarn-et-Garonne.
Quant à l'histoire du Languedoc, nous n'en dirons rien ici et nous renverrons ait département de la Haute-Garonne.
Par ce que nous venons de dire on peut juger que le département de Tarn-et-Garonne a eu sa part à peu près de tous les événements considérables du midi de la France. Guerre des Francs et des Aquitains, guerre des Albigeois, guerre des Anglais, guerres de religion. Nous ne reviendrons sur ces événements, racontés ailleurs dans leur ensemble, que pour les détails particuliers aux localités de notre département. Quoique le département de Tarn-et-Garonne ne soit pas des plus remarquables en fait d'antiquités, nous n'omettrons point de dire cependant qu'il possède plusieurs dolmens druidiques à Septfonds, Bruniquel, Saint-Antonin, Loze, Saint-Projet, etc. des tumulus dont le plus remarquable est celui du Bretou des buttes, des camps retranchés, des restes de camps romains à Gandalon, à Asques et à Bouloc, et quantité de ruines romaines et du Moyen Age.

Montauban


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La cathédrale de Montauban
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Montauban

L'origine de cette ville remonte à l’année 1144. Elle doit sa fondation à la haine d'une oppression qui, de toutes, était là plus odieuse parce qu'elle attaquait là pudeur, le droit de possession et les sentiments délicats auxquels les hommes attachent le plus de prix. Sous le régime féodal ; la plupart des seigneurs avaient introduit le droit odieux de coucher avec la nouvelle mariée d'un de leurs vassaux, la première huit des noces et avant que l'époux entrât dans le lit ; privilège indécent que les seigneurs exercèrent pendant trop longtemps sur les nouvelles épousées de leurs fiefs. Ce droit, appelé prélibation, cuissage, prémices où déflorent, qui prouve l'excès de la barbarie des mœurs, de la frénésie délirante des seigneurs féodaux et l'esclavage des peuples, était perçu non seulement par les seigneurs laïques, mais encore par les moines, les abbés et les évêques.
Les abbés du monastère de Montauriol exerçaient ce droit dans toute sa plénitude sur leurs jeunes vassales. En 1144, les habitants, indignés de ce honteux assujettissement, réclamèrent la protection d'Alphonse, comte de Toulouse, leur seigneur suzerain. Celui-ci, ne pouvant priver l’abbé de ses droits seigneuriaux, offrit aux habitants de leur accorder sa protection et des privilèges, s'ils voulaient venir s'établir au bas d'un château assez voisin de l'abbaye qui lui appartenait. Le local était beau et dans une situation avantageuse; le désir des habitants était grand de secouer le joug des abbés ; bientôt le bourg de l'abbaye fut déserté, et le nouvel emplacement promptement couvert d'habitations.
Alphonse et Raimond son fils donnèrent à la nouvelle ville qui s'accrut rapidement le nom de Mons Albanus, d'où s'est formé celui, de Montauban. L’acte de cession daté du mois d'octobre 1144, porte la clause expresse que la ville ne sera jamais vendue, engagée ni inféodé ni changée en un autre lieu.

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Plan du siège de Montauban en 1621

L'abbé de Montauriol ne vit qu'avec peine ses sujets peupler là cité bâtie par le comté de Toulouse ; il n'avait point de soldats à opposer, à ce prince, mais l'autorité papale pouvait, le faire triompher: Eugène III reçut la plainte que l'abbé lui présentai, et chargea l’archevêque de Narbonne et l'évêque de Toulouse de poursuivre vivement le comte. Il ordonna, de plus, que dans le cas ou Raimond refuserait de restituer à l'abbé et ses vassaux et ses donas qui formaient là plus grande partie de la population de la nouvelle ville, celle de Toulouse ; serait mise en interdit, avec défense d'y administrer d'autres sacrements que le baptême et la pénitence et en cas de nécessite urgente seulement ; c'est-à-dire, que les Toulousains devaient être punis du prétendu crime de leur seigneur parce que celui-ci avait bâti une ville pour recevoir des malheureux échappés à la tyrannie et aux vexations atroces de quelques, moines. La démarche de l'abbé obtint, un plein succès; le comte de Toulouse fut forcé de céder la moitié de la souveraineté, des rentes, et des droits de Montauban, ainsi que de toutes les terres qu'il possédait, entre les rivières du Tarn et de l'Aveyron. Ainsi, les moines en perdant quelques droits odieux, accrurent leur puissance et leurs revenus.

Pont
Pont du XIVème reliant Montauban au faubourg Ville-Bourdon

Lorsque le Quercy fut soumis aux Anglais, Montauban ne voulu reconnaitre l’autorité du prince de Galles qu'après que ses magistrats eurent reçu un ordre exprès du roi de France. Ses portes venaient à peiné d'être ouvertes à l'étranger que Jean Chandos y mit une garnison de 500 hommes. Bientôt la tyrannie étrangère excita l’indignation générale. Soixante villes du Quercy se soulevèrent à la fois ; le prince jeta en vain un nombreux corps de troupes dans Montauban, ses soldats furent chassés et dans la, suite, les Anglais n'osèrent qu'en tremblant. approcher de cette Ville.
Comme ils en connaissaient l'importance, ils construisirent dans le voisinage quatorze forts pour l'affamer et la bloquer entièrement. Une nuit même ils s’introduisirent dans la ville et massacrèrent une partie des habitants, mais les autres vengèrent la mort de leurs concitoyens, et tous les ennemis furent passés au fil de l'épée.
Montauban fut une des premières villes qui embrassèrent les dogmes de la Réforme, et une de celles qui eurent le plus à souffrir des conséquences de ce changement de religion. En 1560, Jean de Lettes, évêque de Montauban, et son official, avaient déjà embrassé le calvinisme lorsque les ministres Crescent et Vignaux vinrent prêcher publiquement la réforme. On essaya vainement de s'opposer aux progrès, des sectaires qui, devenus très nombreux, s'emparèrent des églises et en chassèrent les prêtres catholiques. Le féroce Montluc tenta d'assiéger Montauban, mais il se vit bientôt obligé de l'abandonner. Depuis, cette ville devint le théâtre de la guerre et du fanatisme. Les habitants poussèrent le zèle de la défense jusqu'à l'héroïsme ; on vit de ces traits de courage, de fermeté, dignes des républicain
Après la mort de Henri IV, Montauban, qui était une des places, de sureté des protestants affecta souvent une entière indépendance. En 1621, cette ville entra dans la révolté général des calvinistes. Le comte d'Orval, fils du duc de Sully, en eut le commandement, des retranchements furent élevés au-delà de l’enceinte fortifiée. Cependant, Albias, Négrepelisse, Caussade et Bruniquel, étant tombés au pouvoir des royalistes, Montauban y fut serré de près. Louis XIII s'avança vers la ville qui fut investie de trois côtés le 19 aout 1621. Tout ce que la cour avait de guerriers illustres vint prendre part à ce siège ; le duc de Mayenne y fut tué en attaquant le quartier du Moustier. Dans tous les combats, dans tous les assauts; les Montalbanais furent vainqueurs ; les femmes même prirent les armes, se formèrent en corps régulier et combattirent sur les remparts. Enfin, le 7 novembre, l'armée royale, affaiblie et humiliée fût forcée de lever le siège après trois mois de tranchée ouverte.
En 1678, des impôts extraordinaires occasionnèrent une révolte dans la Guyenne; les protestants du Quercy, invités à prendre part a la sédition, s'y refusèrent constamment.

Clocher de l'Eglise Saint Jacques de Montauban
Clocher de l'Eglise Saint Jacques de Montauban

Cet acte de fidélité fut, quelques années après, récompensé par des persécutions atroces, connues sous le nom de dragonnades. Montauban était entièrement habitée par des protestants que l'on résolut de convertir de force au catholicisme ; la ferveur de ces religionnaires était entretenue par le souvenir de ce qu'avaient souffert leurs pères pour la liberté de conscience : il n'y eut aucune conversion volontaire. Les moyens ordinaires pour convertir les obstinés étaient l'exclusion de toutes les charges et de tous les emplois honorables ; les récompenses données à tous ceux qui se faisaient catholiques ; le logement forcé des gens de guerre; les galères infligées aux ministres du culte réformé ; les procédures prévôtales contre les protestants qui s'assemblaient, etc. Ces moyens ne suffisant pas, on imagina les dragonnades. On ne sait, dans celle circonstance, qui l'on doit trouver les plus criminels, ou les ministres du roi qui osèrent employer ses troupes contre de faibles sujets et déclarer la guerre aux mères de famille, aux chefs de maison, aux enfants encore sous la garde de leurs parents, ou les lâches soldats qui, oubliant les droits sacrés de l'honneur et de l'a justice, se chargèrent d'une aussi méprisable commission. Les dragons vivaient à discrétion chez les protestants ; il y en eut un régiment entier établi à Montauban. Les uns se faisaient donner tout ce qui leur plaisait, occupaient les belles chambres des maisons, obligeaient les enfants et les femmes à se servir dans les choses les plus sales, exigeaient des contributions, arrachaient le nécessaire aux familles et les réduisaient à l’indigence, les autres, par un raffinement inhumain, leur interdisaient sans pitié le sommeil, en se faisant bercer le jour et là nuit ; ceux-ci insultaient ouvertement à la pudicité du sexe et à l'honneur des maris, ceux-là forçaient des citoyens infortunes à racheter leur subsistance et leur repos au prix de leur honte et de leur infamie ; enfin, ils se permettaient des actions telles qu'en commettent seuls les brigands. Si quelque digne magistral, désespéré de voir l'autorité du roi aussi honteusement avilie, écrivait au. ministre, on lui répondait : «Sa Majesté veut qu'on fasse éprouver les dernières rigueurs à ceux qui ne voudront pas se faire de sa religion ; et ceux qui auront la sotte gloire de demeurer les derniers, doivent être poussés jusqu'à la dernière extrémité. Qu'on juge, après un pareil ordre, dicté par le barbare Louvois, de ce que les zélés, les faux dévots et les bas valets de cour devaient oser et faire.


Promenade à Montauban
Promenade à Montauban

La ville de Montauban est bâtie sur un plateau qu'entourent le Tarn, le Tescou et un profond ravin ; ce plateau est élevé de 60 à 90 pieds au-dessus des deux rivières, et de ce côté ses pentes sont très rapides. Placée sous, un beau ciel, baignée par un fleuve navigable, environnée de plaines fertiles, cette ville est devenue, une place importante, et sa prospérité augmentera beaucoup encore lorsque le canal du Midi sera prolongé jusque sous ses murs.

Note

Le Canal latéral à la Garonne


Le Canal
Le Canal

Ce texte date de 1838 et le canal Latéral à la Garonne était en cour de construction. Le Canal Royal du Languedoc, nom donné par Paul-Louis Riquet à l’actuel Canal du Midi, est achevé en 1681. Faute de crédit, la construction du Palais de Versailles ayant vidé les caisses de l’État, son prolongement vers Bordeaux fut abandonné. Ce n’est que deux siècles plus tard qu’une ordonnance de 1828, signé par Charles X, qui ordonne l’étude d’un canal reliant l’Océan au Canal du Midi.
Les travaux du canal débutent 1838 pour une enveloppe budgétaire de quarante millions de francs. C’est Jean-Baptiste de Baudre, ingénieur des Ponts et Chaussées qui dirige les travaux qui débutent simultanément en plusieurs endroits, chantiers qui emploie plusieurs milliers d’ouvriers pour construire les 193 kilomètres de voies navigables.
Le canal comporte 56 écluses le long de son trajet, plus quatre qui permet aux bateaux de rejoindre la Garonne. Quatre ponts canal permettent de franchir différent cours d’eau, dont le plus important et celui d’Agen, long de plus de 500 mètres. La première pierre fut posé le 25 aout 1839 en présence du fils de Louis Philippe, le duc d’Orléans accompagné de son épouse la princesse Hélène de Mecklembourg-Schwerin. Le canal sera inauguré officiellement par l’Empereur Napoléon III en 1856

La ville proprement dite n'est pas très-grande, mais les faubourgs, où se trouvent les principales manufactures, sont remarquables par leur beauté et par leur étendue; on distingue surtout celui de Ville-Bourdon, qui a été bâti par des protestants chassés de Toulouse en 1562. Ces faubourgs communiquent avec la ville par un vaste pont en briqué, d'une apparence gothique et d'une grande solidité, formé de sept grandes arches en ogive. Au bout de ce pont et du côté des faubourgs, s'élève une porte en forme d'arc de triomphe, à l'autre bout est l'hôtel-de-ville, beau et grand bâtiment carré, flanqué de quatre pavillons; à côté est l'église, Saint-Jacques, surmontée d'un haut clocher en brique composé de quatre rangs d'arceaux et surmonté, d'une flèche. L'intérieur de la ville n'offre rien de bien remarquable, la plupart des rues sont étroites et mal pavées ; celles des faubourgs sont droites, larges et fort propres. Les anciennes maisons sont en brique et à toits qui projettent beaucoup au-dessus des rues, ce qui les rend un peu sombres; les constructions modernes sont gracieuses et élégantes. Montauban renferme trois belles places qui sont celles de la Préfecture, la place d'Armes et la place Royale; cette dernière est spacieuse, carrée, bordée de maisons propres et régulières, à façades décorées de doubles portiques en brique; à chaque angle débouche une porte d'un bon style.

Une curieuse façade à Montauban
Une curieuse façade à Montauban

La préfecture est un beau bâtiment élevé sur une place qu'orne encore le grand et somptueux café de l'Étoile. Là, commence l'avenue dite des Acacias, que six rangs d'acacias ombragent ; elle mène aux Terrasses : ce sont de charmantes promenades qui bordent la crête de la colline du Tescou, et qui sont soutenues par des murs très-hauts, seuls restes des anciennes fortifications de Montauban. De cette position, peu ombragée encore, mais très fréquentée, on jouit de perspectives étendues et ravissantes. La vue se promène sur la riche et fertile vallée du Tarn et les riantes collines, du Tescou, sur la magnifique plaine intermédiaire qui semble un parterre, un vergé continuels, puis, plongeant dans un vaste horizon, y cherché, à travers les nuages -et les vapeurs les formes fugitives des Pyrénées. Quand le temps est favorable, cette chaine se distingue nettement dans presque sa totalité quoique éloignée de quarante à cinquante lieues de Montauban. L’horizon semble décrire un arc de cercles d’une merveilleuse longueur et présente une formidable barrière de monts hérissés de pics et surchargés de neiges éternelles.
Les environs de Montauban. offrent encore d'agréables promenades sur les bords du Tarn qui sont embellis au dessus de la ville par une cascade artificielle, assez haute et d'une grande longueur formée par une levée qui barre obliquement la rivière. Au dessous de là ville, on remarque une cascade semblable, une jolie ile couverte de saule et un grand et pittoresque moulin, dont là forme est celle d'un château


Castelsarrasin


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La place Sainte Catherine à Moissac

Cette ville est bâtie au milieu d'une vaste et fertile plaine, dans une situation agréable, sur la petite rivière d'Azine et près de la rive droite de la Garonne. Quelques auteurs pensent qu'elle existait déjà du temps des Sarrasins, mais l’on a lieu de croire qu'elle est moins ancienne; elle était toutefois Connue dès le XIIe siècle. Le parlement de Toulouse, y chercha un asile contre les dernières fureurs de la Ligue . Castelsarrasin est une ville propre et bien bâtie. Elle était autrefois entourée de murs et de fossés, que d'agréables promenades ont remplacés. Quelques restes de remparts, deux portes parfaitement semblables à celles de Toulouse, et le portail gothique de l'église paroissiale, sont les seuls restes d'anciennes constructions que l'on y remarque.


Pompignan-le-Franc


Pompignan ou Pompignan-le-Franc, est une petite commune de 640 habitants, située dans le canton de Grisolles, sur la route de Montauban à Toulouse, à 33 kilomètres au sud-est de Castelsarrasin.
Nous la citerons à cause du poète devenu doublement célèbre par ses vers et par les railleries de Voltaire.
Jean-Jacques Le Franc, marquis de Pompignan, naquit à Montauban en 1709. Son père était premier président de la cour des aides de cette ville, et lui-même remplit plus tard les mêmes fonctions. Ses odes, sa tragédie de Didon et ses cantiques sacrés le conduisirent à l'Académie en 1760 ; mais il étala dans son discours de réception un zèle religieux et une animosité contre les philosophes qui attirèrent sur lui les attaques des encyclopédistes. Voltaire lui décocha sur-le-champ toutes ses épigrammes en prose et en vers, les Si, les Quand, les Mais, les Pourquoi, et le harcela de ces railleries que toute la France répétait.

Le Tarn vue du palais de la Derbie
Cette statue se trouve dans le jardin de la faculté protestante de Montauban

Pompignan, qui manquait de tact, fit un peu plus tard une maladresse encore plus lourde. S'étant retiré à Pompignan, il y fit consacrer solennellement l'église, reconstruite par ses soins, et publia un écrit qui exposait toute la pompe de cette cérémonie, énumérant avec complaisance les gens de qualité qui s'y trouvaient, sans omettre les jésuites, faisant le compte des moindres détails et ne faisant pas grâce d'un seul cierge. Voltaire s'en empara aussitôt et fit cette chanson fameuse

Nous avons vu ce beau village
De Pompignan,
Et ce marquis brillant et sage,
Modeste et grand,
De ses vertus, premier garant ;
Et vive Louis
Et Pompignan son favori !

Il a recrépi sa chapelle
Et tous ses vers;
Il poursuit avec un saint zèle
Les gens pervers ;
Tout son clergé s'en va chantant :
Et vive Louis
Et Pompignan son favori

En aumusse un jeune jésuite
Marchai devant ;
Gravement venait à sa suite
Sieur Pompignan
En beau satin de président.
Et vive Louis
Et Pompignan son favori !

C'est encore Voltaire qui disait des Cantiques sacrés de Pompignan « Sacrés ils sont, car personne n'y touche. » Cependant il rendit sincèrement hommage au poète tant persiflé, lorsqu'un jour La Harpe, lui ayant lu l'ode célèbre sur la mort de J.-B. Rousseau, il s'écria « Ah mon Dieu ! que cela est beau » C'est, en effet, dans cette ode que se trouvent deux des plus magnifiques strophes qui existent dans la langue française. Quoiqu'elles soient dans la mémoire de tous, nous ne pouvons résister au désir de les citer ici :

Quand le premier chantre du monde
Expira sur ces bords glacés
Où l'Èbre effrayé dans son onde
Roula ses membres dispersés,
Le Thrace errant sur les montagnes
Remplit les bois et les campagnes
Du cri perçant de ses douleurs ;
Les champs de l'air en retentirent,
Et dans les antres qui gémirent
Le lion répandit des pleurs.

……………………
Le Nil a vu sur ses rivages
Les noirs habitants des déserts
Insulter par leurs cris sauvages
L'astre éclatant de l'univers !
Cris impuissants ! fureurs bizarres !
Tandis que ces monstres barbares
Poussaient d'insolentes clameurs,
Le dieu poursuivant sa carrière
Versait des torrents de lumière

Sur ses obscurs blasphémateurs.
Les restes de Le Franc de Pompignan reposent dans l'église paroissiale.


Jean-Auguste-Dominique Ingres

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Jean-Auguste-Dominique Ingres

Le Tarn vue du palais de la Derbie
Le monument Ingres à Montauban
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Ingres - Roger délivrant Angélique

Jean-Auguste-Dominique Ingres, né le 29 aout 1780 à Montauban et mort le 14 janvier 1867 à Paris
Sa ville natale ne pouvait que l’honorer en lui dédiant un monument ainsi qu’un musée qui présente quelques une des ses œuvres.




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