Histoire de la Manche
Le territoire de ce département faisait
partie de l'Armorique les Unelli habitaient la presqu'ile ;
au sud se trouvaient les Abrincatui. Cette sorte de division
se maintint jusqu'à la Révolution et forma les deux pays distincts
du Cotentin et de l'Avranchin. Le pays était déjà très peuplé
au temps de César, et fournit des troupes nombreuses à Viridorix
lors de la révolte de cette partie de la Gaule contre les Romains.
C'est à un kilomètre de Gavray que se trouvait le Camp de Sabinus,
chez les Unelles, découvert en 1874 par le professeur C. Clouet.
Exposé, comme tous les pays voisins de la mer, aux incursions
des pirates du Nord, ce pays reçut la visite de Charlemagne,
qui, en y bâtissant des forteresses, essayait ainsi de le préserver
des désastres qu'il entrevoyait dans l'avenir.
Cette contrée
n'échappa point cependant à l'invasion normande, et fut soumise
par Rollon mais, placée à l'extrémité du nouveau duché, elle
participa toujours à l'esprit d'indépendance et de rébellion
qui animait ses voisins de Bayeux, et se révolta plusieurs fois.
Ce fut du Cotentin que sortirent ces
chevaliers qui conquirent la Sicile : le village d'Hauteville,
à 12 kilomètres de Coutances, est le berceau de ces vaillants
enfants de Tancrède, Guillaume Bras de Fer, Drogon, Humfroy,
Robert Guiscard, dont les exploits étonnèrent le midi de l'Europe.
Au commencement du XIIIème siècle, le pays passa,
avec le reste de la Normandie, sous l'autorité de Philippe-Auguste.
Le roi Jean eut l'imprudence de le céder à Charles le Mauvais,
roi de Navarre, qui se hâta d'y appeler les Anglais.
On trouvera
à l'histoire des villes l'indication des sièges et combats dont
la contrée fut le théâtre pendant la guerre de Cent ans, et
qui y causèrent de grands désastres, renouvelés au XVIème
siècle par les guerres religieuses. La lutte s'y prolongea,
ardente et cruelle, entre les chefs protestant et catholique,
Montgomery et Matignon. On doit remarquer cependant que le maréchal
de Matignon sut, par sa fermeté et son humanité, soustraire
le pays aux sanguinaires exécutions de la Saint-Barthélemy.
Dans la première partie du XVIIème siècle, le pays
fut bouleversé par une de ces jacqueries, si fréquentes dans
l'ancien régime, dont l'histoire nous parle à peine, et qui
témoignent assez haut pourtant que ce régime, si regretté par
ceux qui l'ignorent, ne possédait ni la prospérité ni la sécurité
qu'on se plaît à lui attribuer.
Le Cotentin fut le foyer où éclata l'insurrection
des Nu-Pieds, de ces paysans armés qui épouvantèrent la Normandie
par leur désespoir et par leurs excès. En 1639, les impôts excessifs
qui pesaient sur le peuple avaient produit déjà un sourd mécontentement,
qui éclata bientôt en menaces furieuses quand le bruit courut
que des commissaires arrivaient pour établir la gabelle dans
toute sa rigueur, le sel baillé par impôts, dans le Cotentin
et dans quelques autres cantons de la Normandie, qui en avaient
été jusqu'alors exempts, « Un honnête gentilhomme du pays, dit
AI. Henri Martin, courut trouver le roi et peignit si vivement
le désespoir populaire que la commission fut révoquée. Il était
trop tard la rébellion avait éclaté. Des agents de troubles,
soldés par l'Angleterre et par l'Espagne, firent passer pour
le chef des monopoleurs et des maltôlier l'homme qui venait
de préserver la contrée de la gabelle, et poussèrent le peuple
aux derniers excès, afin de le compromettre le mouvement commencé
à Avranches, se propagea dans toute la basse Normandie. Partout
une multitude furieuse courait sus aux officiers de finance,
aux partisans et à leurs commis, saccageait leurs bureaux, démolissait
ou brûlait leurs maisons. Il suffisait de crier au monopoleur
sur le premier passant pour qu'il fût massacré à l'instant.
Des bandes armées s'organisèrent dans les campagnes et répandirent
partout des proclamations menaçantes au nom d'un chef mystérieux,
qui s'intitulait le général Jean Nu-Pieds. Des aventuriers,
des hobereaux ruinés, un prêtre, se donnaient comme les lieutenants
de ce général imaginaire. La perception des impôts fut presque
généralement interrompue. La répression fut impitoyable. Le
colonel Gassion, après avoir soumis Rouen et Caen, jusqu'où
la révolte s'était propagée, marcha avec quatre mille hommes
sur Avranches. La fleur de la noblesse du pays le suivait, dit
Tallemant des Réaux. Les Nu-Pieds s'y étaient retranchés derrière
des barricades ; mais le château était au pouvoir de leurs adversaires
et ne cessait de tirer sur eux. Leur défense fut désespérée.
« Pendant quatre heures et demie, dit Tallemant, quelques rebelles
arrêtèrent Gassion à l'entrée d'un faubourg, où ils n'avaient
pour toute défense qu'une méchante barricade. Il y courut grand
danger ; car un des rebelles, vaillant autant qu'on peut l'être,
et tellement dispos qu'il sautait partout où il pouvait mettre
la main, tua le marquis de Courtaumer, croyant que c'était le
colonel Gassion. Ce galant homme sauta quatre fois la barricade,
et après se sauva. Gassion fit tout ce qu'il put pour le trouver,
lui faire donner grâce et le mettre dans ses troupes mais cet
homme n'osa s'y fier. » Tout fut tué et égorgé : ceux qu'on
atteignit dans leur fuite furent livrés au chancelier Séguier,
et l'homme de justice se montra plus impitoyable que l'homme
de guerre, car il finit par atteindre ce nu-pieds dont Tallemant
racontait les prouesses, et le fit rouer vif à Caen. Il fit
également p(~l'ir ou envoya aux galères tous les autres prisonniers.
A la fin du siècle, la révocation de l'édit de Nantes porta
un coup terrible à la prospérité du pays. Beaucoup de protestants
émigrèrent. « À Saint-Lô, sur environ 800 protestants, 400 sortirent
du royaume. La population protestante de Coutances émigra tout
entière, et les belles manufactures de toiles qu'elle possédait
furent transférées soit dans la ville voisine de Cérizy, soit
dans les îles de Jersey, de Guernesey, et de là en Angleterre.
Dans l'élection de Mortain, sur environ 300 réformés, plus de
la moitié s'établirent en Angleterre et en Hollande. L'émigration
des maîtres, que leurs plus habiles ouvriers s'empressaient
de suivre, ruina pour plusieurs années diverses branches de
commerce et d'industrie. »
Un moment, pendant la Révolution,
la guerre civile désola le sud du département. Les Vendéens
s'approchèrent d'Avranches et de Granville ; mais ils furent
bientôt repoussés. En 1830, le roi Charles X traversa le département
pour aller s'embarquer à Cherbourg, avec sa famille, sur le
Great-Britain et le Charles-Caroll, deux vaisseaux américains
qui appartenaient à un membre de la famille Bonaparte. Depuis
cette époque, aucun événement, pas même la triste guerre de
1870-1871, dont il n'eut heureusement pas souffrir, n'est venu
distraire le département de la Manche de ses constants et laborieux
travaux agricoles ou industriels ; aussi a-t-il la réputation
d'être un des plus riches de la France.
Saint-Lô
Saint-Lô n'existait pas au temps des Romains. La route de Bayeux à Coutances en était éloignée d'une lieue. Son ancien nom de Briovère ne signifie pas, comme on l'a dit, pont sur Viré, mais-pointe de terre, ou élévation sur une rivière. Ce nom fut changé après la mort de Saint-Lô, évêque de Coutances, qui en était seigneur. Charlemagne y fit construire une forteresse quand il visita les côtes septentrionales de la France, et fortifia les embouchures des rivières pour garantir le pays contre les incursions dès Normands. A la fin du IXème; siècle, les Normands firent le siège de Saint-Lô, Les retranchements élevés par Charlemagne leur opposèrent une résistance invincible; mais Rollon, chef des Normands, fit couper un aqueduc qui portait l'eau dans la forteresse, et dans peu de jours la soif fit ce que la force n'avait pu taire ; la garnison capitula, et les ennemis, maîtres de la placé, violèrent là capitulation. Ils égorgèrent ceux auxquels ils avaient promis la vie. Les fortifications furent démolies. Pendant deux siècles après ce désastre, l'histoire ne parle plus de St-Lô. Son château est cité parmi ceux que Henri, comte du Cotentin, fils de Guillaume le Conquérant, fit fortifier en 1090. Geoffroy Plantagenet, comte d'Anjou, l'enleva, en 1141, aux partisans d'Etienne de Blois. En 1203, Philippe Auguste s'en empara. En 1346, Saint-Lô fut pris par Édouard III. Froissart parle beaucoup de la richesse de la ville à cette époque. Il y avait huit à neuf mille habitants que le commerce avait beaucoup: enrichis, et que les Anglais ruinèrent en un instant.
En 1377 et les années suivantes, il se
fit dans le Cotentin un grand rassemblement de troupes françaises
destinées à réduire les forteresses que le roi de Navarre occupait
dans ce pays. Saint-Lô fut le rendez-vous de ces troupes, et
le quartier général de sire Bureau de la Rivière, premier chambellan
de Charles V. Le 28.mars 1417, Jean Tesson et Guillaume Carbonne,
capitaine de Saint-Lô, rendirent le château au duc de Gloucester:
Les Anglais conservèrent cette place jusqu'en 1449 ; elle leur
fut reprise au mois de septembre par les troupes du connétable
de Richemont. Saint-Lô jouit alors de la tranquillité ; mais
en 1850 les calvinistes y ramenèrent tous les malheurs de la
guerre. En 1562, ils s'en emparèrent et, après avoir pillé et
brûlé les églises, les établissements publics et les maisons
des particuliers, ils en firent le boulevard de leur parti dans
le Cotentin, et commencèrent à en rétablir les fortifications.
Les Bretons, sous les ordres du comte d'Étampes, les en chassèrent
à la fin de 1562; mais, sous-prétexté de représailles contre
les huguenots, ils firent aussi beaucoup de mal à la ville.
Le comte de Montmorency les força à l'abandonner l'année suivante.
Peu de temps après, elle fût rendue au roi en vertu d'un édit
de pacificatio, mais reprise et rendue de nouveau en 1570.
Le comte de Montgomery, échappé au massacre de la St-Barthélemy, alla en Angleterre solliciter des secours pour les protestants, tandis que le seigneur de Colombières préparait son parti en Normandie. Au commencement de 1574, Montgomery vint descendre dans la presqu'île du Cotentin avec une petite armée, à laquelle se joignirent les protestants du pays. Il se saisit de Saint-Lô et de Carentan, dont il fit l'établir les fortifications avec beaucoup d'activité et de travail. Le comte de Matignon, chef des catholiques et de la basse Normandie, vint investir Saint-Lô.; Montgomery en sortit furtivement, et laissa le commandement à Colombières, qui mourut héroïquement sur la brèche. La ville fut prise d'assaut le 10 juin 1574, après un siège de six semaines. Le maréchal de Matignon, peu d'années après, acheta de l'évêque de Coutances la baronnie de Saint-Lô, qui avait toujours fait partie du revenu de l’évêché. C'est lui qui fit par prévoyance augmenter les fortifications de la ville, la tour que l'on voit dans le jardin de la préfecture, et où sont les archives du département, est le dernier reste des constructions du maréchal. La ville de Saint-Lô a changé son nom à l'époque de la révolution pour celui de Rocher de la Liberté. La partie centrale de la ville est bâtie sur un roc qui domine la rivière de Vire, et jette sept ou huit rues en tous sens, comme les longues pattes d'une araignée faucheuse. Ces rues n'ont rien de régulier, et presque toutes ont une pente plus ou moins rapide. Peu de maisons sont bien bâties. Celles que l'on construit depuis quelques années ne manquent pas d'élégance. La place du Champ-de-Mars est belle et bien plantée. Les environs de la ville sont très pittoresques et offrent de délicieuses promenades.
Avranches
Avranches est d'une haute antiquité.
Sous le haut empire, Avranches fut une station militaire assez
considérable, résidence du commandant des auxiliaires dalmates
Proefectus militum Dalmatarum Abrincatis. On dit que le roi
Childéric y fit bâtir un château vers l'an 460. Cette ville
devint, après la mort de Guillaume le Bâtard, l'apanage de Henri
Ier, le troisième de ses fils. En 1141, Geoffroy
Plantagenet s'empara d'Avranches sans coup férir. Guy de Thouars
prit cette ville, après avoir brûlé le Mont-St-Michel en 1203,
et en rasa les fortifications L'incursion des Anglais en 1229
démontra la nécessité de rétablir ces fortifications. En 1346,
les Anglais commandés par Renaud de Gobehen brûlèrent les faubourgs
d'Avranches. Quelque temps après, Avranches est le Cotentin
furent cédés à Charles le Mauvais, roi de Navarre. Ce pays ne
fut rendu à la France qu'en 1404 par Charles III, roi de Navarre.
En 1418, les Anglais s'emparèrent d'Avranches Vers 1428, le
connétable de Richemont assiégea Avranches mais le général anglais
Talbot le força à lever le siège. Le connétable y revint dix
ans plus tard, et reprit sans beaucoup de peine cette place
et la plupart de celles du Cotentin.
En 1662 la ville d'Avranches
fut livrée aux calvinistes, qui s'y rendirent coupables de beaucoup
d'excès.
La haine qu'inspirèrent leurs dévastations, l'influence
d'un évêque ligueur entraînèrent les habitants d'Avranches dans
le parti qui refusa de reconnaître Henri IV, sous prétexte que
n'étant pas catholique, il favoriserait les novateurs. Les troupes
royales vinrent assiège Avranches en 1591. La place ne se rendit
qu'après une résistance longue et opiniâtre. La cathédrale se
ressentit des guerres qui désolèrent souvent la Normandie. Elle
fut pillée et dévastée plusieurs fois, notamment en 1562, par
les calvinistes qui brisèrent les tombeaux, brulèrent les chartes
et enlevèrent tous les objets d'or et d'argent qui l'ornaient.
Dégradée dans les premiers temps de la révolution, et non réparée,
elle finit par s'écrouler. Il n'en reste plus, comme pour mémoire,
qu'un des piliers, et la pierre sur laquelle s'agenouilla Henri
II, roi d'Angleterre et duc de Normandie, lorsqu'en 1172 il
fit amende honorable, en présence de deux légats du pape, à
l'occasion du meurtre de Thomas Becquet, archevêque de Cantorbéry,
tué dans son église par quatre gentilhommes de la suite du roi.
La ville d'Avranches est située à peu de distance de la mer,
à l'extrémité d'un coteau qui domine les alentours, dans une
position aussi salubre qu'agréable. Elle est entourée de sites
variés et pittoresques et jouit, ainsi que plusieurs des communes
qu’ il environnent d'une réputation méritée pour la culture
des arbres fruitiers.
Parmi les promenades publiques, on
distingue le jardin des plantes et le jardin de l'évêché. Le
premier est une promenade délicieuse d'où la vue s'étend sur
toute la baie du Mont-St-Michel. Le second a, depuis le 25 juillet
1832, une statue du général Vaihubert, né à Avranches et mort
sur le champ de bataille d'Austerlitz.
Cherbourg-Octeville
Cherbourg est une ville fort ancienne. Son nom latin de Coesaris Burgusne prouve point qu'elle ait été bâtie par César, puisqu'on ne le trouve dans aucun écrivain antérieur au XIIème siècle Cherbourg est le Coriallum de l'Itinéraire d'Antonin. Ou l'appelait Castellum Carusbur sous les premiers ducs de Normandie. On croit que son château est d'origine romaine en le faisant démolir en 1688, Vauban crut y reconnaître des restes de maçonnerie antique. Il est prouvé d'ailleurs que Cherbourg est bâti sur l'emplacement d'une station romaine Aigrold, roi de Danemark y séjourna vers 945. Un acte de 1026 parle de son château. Guillaume le Conquérant fonda un hôpital à Cherbourg il fit bâtir l'église du château en conséquence d'un vœu qu'il avait fait à Cherbourg même durant une très grave maladie, plusieurs années avant de partir pour l'Angleterre. Le règne de Henri II fut pour le château de Cherbourg un temps de paix et de splendeur. Ce prince y séjourna fréquemment , il y passa souvent les grandes solennités de l'année avec la reine Éléonore et une cour nombreuse et brillante. Le château de Cherbourg fut une des places fortes de Normandie qui passèrent sans résistance sous la domination de Philippe Auguste.
Vers1295, la flotte d'Yarmouth fit une
descente à Cherbourg et les Anglais pillèrent l'abbaye et la
ville; le château échappa aux ravages d'une troupe qui n'avait
ni le temps ni les moyens de l'assiéger.
Par la cession définitive
du Cotentin, faite en 1355 à Charles le Mauvais roi de Navarre,
Cherbourg devint la principale forteresse de la domination de
ce prince, qui fit tant de mal à la France. Son alliance avec
l'Angleterre lui apprit bientôt à connaître toute l'importance
de cette place. Durant le reste du XIVème siècle,
ce fut là que débarquèrent presque toujours les troupes anglaises
et navarraises qui ravageaient la Normandie, quand elles étaient
les plus fortes, et qui s'y retiraient en sûreté, dès qu'elles
ne pouvaient plus tenir la campagne,
Le château de Cherbourg
soutint trois sièges mémorables, l'un en 1378, l'autre en 1418,
le troisième en 1450. En 1758, quoique la garnison fût considérable
et la presqu'île pleine de troupes, les Anglais prirent la ville
sans opposition. Ils en restèrent tranquilles possesseurs durant
huit jours, démolirent les fortifications emportèrent l'artillerie
et même les cloches, et ne se retirèrent qu’après avoir fait
payer une forte rançon aux habitants. Cette ville est située
à l'extrémité de la presqu'île du Cotentin, à l'embouchure de
la Divette, au fond de la baie comprise entre le cap de Lévi
à l'est et le cap de la Hague à l'ouest.
Le 2 décembre 1840, jour anniversaire de la bataille d'Austerlitz, la frégate la Belle-Poule entra à Cherbourg, ramenant de Ste-Hélène les cendres de Napoléon et fut amarrée dans la même partie du bassin de ce port où le duc de Berry débarqua le 13 avril 1814; à la place qu'avait occupée le bateau sur lequel, en 1830, s'étaient embarqués Charles X et les autres restes de la branche ainée des Bourbons au même lieu où don Pedro débarqua le 10 juin1831.
Saint Sauveur le Vicomte
A la sortie de St-Sauveur, sur la route
de Haye-du-Puits, on voit les ruines pittoresques de l'abbaye
de l'ordre de St-Benoît, fondée vers 1049 par Néel de St-Sauveur,
vicomte du Cotentin.
Si-Sauveur possède encore les ruines
d'un château fort dont la fondation remonte à l'an 912, et qui
fut, jusqu'au milieu du XIème siècle, la résidence
du chef héréditaire de tout le pays qui comprend aujourd'hui
le département de la Manche. La révolte d'un de ses seigneurs
le fit descendre au second rang
En 1047, le duc Guillaume,
vainqueur à la bataille du Val-des-Dunes, força Néel à s'expatrier
et donna la place qu'il occupait à Robert, comte de Mortain,
qui commanda les troupes du Cotentin, destinées suivre le Conquérant
en Angleterre.
A son retour en Normandie, Néel ne retrouva
qu'une partie de ses anciens domaines, au nombre desquels était
le château de St-Sauveur, qui devint une des plus importantes
forteresses de la Normandie
Coutances
Coutances est une ville fort ancienne.
On croit que Constance Chlore la fit fortifier et lui donna
son nom. Il y établit une garnison, et c'est probablement de
son époque qu'est l'aqueduc dont on voit encore quelques arches,
connues sous le nom des Piliers.
Quelques antiquaires pensent
que Coutances fut le chef-lieu de la première Flavienne. Cette
ville fut certainement le centre d'un pays riche et puissant
connu encore aujourd'hui sous le nom de Cotentin.
Saint
Ereptiole y fonda e n430 le siège épiscopal, et fut le premier
évêque de Coutances. Cette ville fut saccagée, et les habitants
passés par les armes en 866. Charles le Chauve la céda aux Bretons
en 869. Elle fut de nouveau ruinée en 886, et le siège épiscopal
transféré d'abord à Saint-Lô, et ensuite à Rouen vers l'an 888.
Coutances fut le chef-lieu du second canton dans la division
du territoire sous Charlemagne.
En 943, Hérold, roi de Danemark,
chassé de son royaume par son fils Suénon, vint demander un
asile à Guillaume second duc de Normandie. Celui-ci le reçut
avec de grands honneurs et le mit en possession du Cotentin
jusqu'à ce qu'il pût reconquérir son royaume. Hérold fixa momentanément
sa résidence à Coutances.
Cette ville, qui avait pris le
parti des Anglais, fut ruinée par les armés de Charles V, en1378.
Reprise en 1431, et pillée par les Anglais, elle fut reconquise
en 1449 par l'armée française sous les ordres du duc de Bretagne.
En 1465, elle se soumit au duc de Berry, en révolte contre le
roi, qui depuis lui confirma le titre de duc de Normandie. Le
31 octobre 1487, Charles VIII passa par Coutances en revenant
de faire ses dévotions au Mont-St-Michel. Les protestants s'emparèrent
de cette ville en 1562, et en furent chassés en 1575. Le présidial
du Cotentin y fut établi en 1580.
Il ne reste que quelques
ruines des anciennes fortifications mais les environs de la
ville offrent un aqueduc romain bien conservé.
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