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Picardie


Capitale régionale : Amiens
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Voyages en Picardie d'un gentilhomme lilloi

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Ribeauvillé - Vincent de Roses

Nous Partîmes de Lille le 5 septembre 1692 et nous prîmes le carrosse de Paris jusqu’à Arras, onze lieues.
Nous dinâmes à Pont-à-Vendin, si lieues de Lille. Vous passez à la sortie de ce bourg la rivière de la Deule qui sépare l’Artois de la Châtellenie de Lille.
Arras est la ville capitale du comté de l’Artois, où réside le Conseil souverain de la Province. Cette ville s’est rendue fameuse par les sièges qu’elle a soufferts ; elle est fort ancienne. César en parle dans ses commentaires sous le nom d’Atrebatum, qui lui est resté. Elle est située sur la rivière Scarpe, la plus grande partie nomme la ville et l’autre la cité, toutes deux très belles ; les rues sont fort larges remplies de grosses maisons bien bâties. Cette ville n’est pas peuplée, et c’est ce qi la rend for morte et de petit commerce. Elle est très bien fortifiée avec une bonne citadelle à cinq bastions qui est très solide. Outre le Conseil souverain de la province, il y a un évêché suffragant de de Cambrai. Monsieur Guy de Sené de Rochechouart en est évêque. M. le duc d’Elbeuf est gouverneur général de la province et de toute la Picardie.
Nous commençâmes à voir cette ville par la plus grande partie, qui est la ville. Nous allâmes vois l’abbaye de Saint-Vaast, qui est la plus riche abbaye de tous les Pays-Bas. L’église en est parfaitement belle et fort grande, ornée d’une tour nouvellement bâtie en dôme, qui est d’une magnificence surprenante ; ce sont trois ordres d’architecture les uns sur les autres, savoir le corinthien, l’ionique et dorique, le tout couronné d’un dôme tout doré ; c’est l’une des plus hautes tours des Pays Bas ; elle a couté 40.000 écus.
La bibliothèque est fournie de tous les meilleurs livres qu’on trouve et rempli d’une quantité prodigieuse de manuscrits très rares ; la malpropreté et la négligence des moines les laissent périr ; c’est une pitié de voir tant de beaux livres se gâter et pourrir les uns sur les autres sans être arrangés. Pour ce qui est du bâtiment, il est fort ancien et n’a rien de magnifique. Le cardinal Bouillon en est abbé commendataire. De Saint Waast, nous allâmes voir l’église des Jésuites qui est jolie, et puis aux Capucins, où il y a deux fort beaux tableaux de Rubens. L’église des Jacobins est très mal entendue, quoique neuve, au milieu du marché au grains ; il y a une petite chapelle bâtie en dôme où l’on, garde une chandelle miraculeuse, que l’on dit avoir été apportée du ciel par les anges. Dans ce même marché est la maison de ville, qui n’a rien de beau que sa façade avec une tour de pierre de taille tout à jour ; c’est une pièce des plus hardies que l’on puisse voir. Le marché au blé et le grand marché sont entourés de grandes galeries en arcades sur lesquelles sont bâties les maisons, toutes d’une même d’une même architecture, ce que l’on continue fait à fait que l’on abat les vieilles maisons en bois.
Ayant vu tout ce qu’il y a de remarquable dans la ville, nous allâmes voir la Cité, qui est séparée de la ville par un grand fossé et une forte muraille avec un pont levis qui se lève toutes les nuits.
Nous allâmes d’abord voir la cathédrale, dédiée à N.D.. C’est l’une des plus belles églises que l’on puise voir et des plus régulières. Le chapitre de cette église est considérable ; il est composé de quarante chanoines et cinquante deux chapelains ; tous ces canonicats sont de la collation de l’évêque. Il y a un très beau trésor dans cette église, rempli de très belles reliques et de plusieurs mitres toutes brodées de perles. Une des plus belles reliques qu’il y a est au-dessus du grand autel c’est la sainte manne qui est tombée au désert pour nourrir les Israélites après le passage de la mer Rouge.
Nous allâmes ensuite voir l’évêché, qui n’a rien de beau que le jardin, qui est très grand. L’église et l’évêché, c’est tout ce qui mérite détire vu dans la Cité, qui est très belle et mieux bâtie que la Ville, les rues sont beaucoup plus larges. Cette partie a son magistrat particulier et sa justice, et tout s’y passe sans aucun rapport avec la ville. La Cité est sujette à l’évêque.

Extrait de : Voyages en Picardie d'un gentilhomme lillois à la fin du XVIIème siècle / Alcius Ledieu Auteur : Jacobs d'Hailly, Pierre-Louis





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