Les Alpes françaises


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La Sabodia Ducadus
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La Fenêtre Sept

Par le mot Alpes, on entend communément la grande chaîne de montagnes qui commence au mont Cassino, en Italie, près du col de Tende, entre les sources de la Roya et du Tanaro, et qui, après un court trajet de l'est à l'ouest, monte vers le nord jusqu'au Valais, court à l'est jusqu'aux sources de la Drave, et fléchit en suite peu à peu vers le sud-est, en s'étendant en demi-cercle dans le royaume d’Illyrie, où elle se termine. Quelques branches assez considérables de la chaîne des Alpes s'étendent sur le territoire de la France; ce sont plutôt des groupes que des ramifications ces montagnes partent du noyau qui se trouve en Savoie, occupent les deux départements des Hautes et Basses-Alpes, et s'abaissent en collines dans celui du Var, en approchant de la mer. D'autres montagnes occupent le département de l'Isère et une partie de celui de la Drôme, et se prolongent dans celui du Vaucluse. Leur plus grande élévation est dans le département des Hautes-Alpes où leurs crêtes ont une hauteur moyenne de 2 800 mètres. Plusieurs sommets atteignent même une hauteur de 3 à 4000 mètres, et le mont Pelvoux domine à 4,097mètres d’altitude. Les cols, ou passages étroits qui vont d'une vallée à l'autre, ont assez ordinairement 2,200 mètres, et sont dominés par des rochers bien plus élevés le col du mont Genèvre, un des moins hauts, atteint 1 933 mètres. Dans le département des Basses-Alpes les montagnes ne s'élèvent guère au-delà de 1,800 mètres ; quelques-unes des roches de ces montagnes sont de formation primitive, et se composent de granit, quartz, feldspath, mica, etc.; tout le reste est de formation secondaire quoique très ancienne, et de nature calcaire.
Les monts des Sept-Laux, Ant-du-Bont, Rousses-en-Oysans, Venoz, Bérarde, Lautaret, Yallouis et Laus-en-Oysans, portent des glaciers; le dernier, le plus considérable des glaciers en France, a 8 kilomètres de long sur 4 kilomètres de large. Celui de Bérarde parait donner naissance au Drac, à la Romauche et à d'autres rivières.
Les Alpes françaises s’élèvent graduellement des bords du Rhône à la frontière la direction de leurs branches principales est dessinée par lecours de l'Isère et par celui de la Durance mais cette symétrie est altérée par la vaste élévation de plusieurs groupes intérieurs et par les directions capricieuses de quelques chaînes secondaires. La plupart des sommets culminants sont sur la frontière, où ils semblent placés comme des géants défenseurs de notre territoire: ce sont le superbe pic du Viso, le cône tronqué du Genèvre, la noire aiguille de Neuvache et la cime glacée de la Bérarde. Mais les plus majestueuses masses des Alpes françaises existent dans l'intérieur du pays, entre Grenoble et Briançon, et séparent le bassin de la Durance de celui de l'Isère. Là se montre le superbe Pelvoux, que les plus hauts monts des Alpes suisses surpassent à peine en hauteur.

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Le Massif des Ecrins - © Lisette B.
Note

Il domine un large chaos de pics effroyables d’immenses glaciers, des champs de neige, des précipices inabordables où les tempêtes promènent souvent leurs fureurs, où les avalanches roulent et mêlent leurs fracas aux éclats de la foudre. Au sud du Pelvoux et à quelques kilomètres de distance, l'Olan soulève ses cimes blanchies dont les crêtes secondaires s'embranchent avec celles du Pelvoux. De ces deux points élevés partent des chaînes qui courent dans toutes les directions la plus haute se dirige vers le nord pour se joindre aux Alpes de la Savoie et du Piémont; elle ne s'abaisse qu'au col de la Grave, où la Durance prend sa source au milieu des glaciers.
Deux autres chaînes embrassent le bassin du Drac, et l'une d'elles, au midi de l'autre, se gonfle pour former le dôme de l'Obion et les cimes nuageuses de Toussière, qui, par une pente graduelle, vont mourir au près du Rhône. Un long et très haut contre-fort descend du Viso et étend ses nombreuses ramifications entre leGuil, la Durance et l’Ubaye.


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la statue de La Sasson (1892), dans le centre-ville de Chambéry, en Savoie

Hauteur des principaux sommets des Alpes Françaises :
Le mont Viso : 4 219 mètre d’altitude.
Le mont Olan : 4 214 mètre d’altitude.
Le Pelvoux : 4 097 mètre d’altitude.
Le mont Genèvre : 3 592 mètre d’altitude.
L'aiguille noire de Neuvache : 3 200 mètre d’altitude.
La Bérarde : 3 000 mètre d’altitude.
L'Obiou : 2 827 mètre d’altitude.
Le Taillefer : 2 700 mètre d’altitude.
Le mont des Sept-Laux : 2 550 mètre d’altitude.

Principaux col des Alpes :
Col du Saix (vallée de la Sevraise) : 3 344 mètre d’altitude.
Col de Longet (mont Viso) : 3 195 mètre d’altitude.
Col de Ristolas (mont Viso) : 3 045 mètre d’altitude.
Le col de l'Iseran : 2 764 m d'altitude
Col des Huys : 2 540 mètre d’altitude.
Col d'Isoard : 2 435 mètre d’altitude.
Col du Genèvre : 1 933 mètre d’altitude.
Col de la Grave : 1 950 mètre d’altitude.

Note : Ce texte provenant du Dictionnaire géographique, historique, industriel et commercial de toutes les communes de la France et a été rédigé par Eusèbe Girault de Saint-Fargeau, entre 1799 et 1855, le duché de Savoie et le comté de Nice ne faisaient pas encore partie du territoire national. Ils y seront incorporés en 1860.
Rappelons pour mémoire Le Mont Blanc à Chamonix (4810 mètres d'altitude)



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