La lettre du promeneur

Avant de partir à la découverte de la Bretagne une sourde appréhension nous tenaillait, quel temps allions-nous avoir. Bon nombre d’amis nous avaient dit « La Bretagne est une région très pluvieuse et le beau temps se faire rare ». Alors que faire : partir vers d’autres lieux, ou bien maintenir notre séjour dans ces contrées de mauvaise réputation. Et puis après tout nous verrons et nous avons vu. Il est tombé trois gouttes d’eau lorsque nous sommes arrivés à destination et après, pendant dix jours nous n’avons eu que du soleil. Et la Bretagne nous a émerveillés. Que de beauté se cache au sein de cette région. Que de sites grandioses se dévoilent lorsque l’on parcourt la lande bretonne. Terre d’histoire où le passé se conjugue au présent. Où les dalias ornent chaque demeure. La Bretagne croule sous les fleurs.
La Bretagne, terre de mystères, de légendes, de contes que les anciens racontent à la veillée. Terre de traditions où l’on croise encore des femmes portant l’habit traditionnel se rendant aux marchés où se dévoilent toutes les saveurs de la Bretagne. La Côte de Granit Rose est un amoncèlement de galets de toutes tailles de toutes formes du plus petit au plus gros pensant plusieurs dizaines de tonnes parsèment le littoral de la Manche. Certain même se sont vu agrémentes d’une demeure ou bien ont servi de support à des sculpteurs. Et même si les eaux ne sont pas du tout les mêmes que sur notre littoral méditerranéen, cela ne nous a pas empêché de faire trempette. Même à la Pointe du Raz, où je croyais pouvoir découvrir une mer en folie, elle ne nous a offert que les eaux paisibles d’un lac.
La Bretagne, terre de croyance, où chaque église recèle son mystère et son calvaire, l’histoire du Christ est un livre d’images gravé dans la pierre.
Terre farouchement opposé à la révolution de 1789, ce qui lui a permis de conserver intact son immense patrimoine religieux sans subir les dégradations que l’on constate dans d’autres régions de France. Terre chargée d’histoire où l’on croit entendre, en se promenant en forêts, le bruit des ceps d’or qu’utilisaient les druides pour récolter le gui. La forêt mythique de Brocéliande et son mystère où l’ombre de l’Enchanteur Merlin plane encore sur les arbres de la forêt de Paimpont. L’on entend encore le chant de la fée Viviane qui hante ce lieu. La Bretagne où dans la baie de Saint Brieuc on pêche la coquille Saint Jacques, l’un des trésors que nous offre la mer. La Bretagne terre féodale où l’ombre de Jeanne de Bretagne se dévoile à chaque coin de rue. Terre bénie du dieu Bellenos qui protégeait les tribus gauloises dont Astérix est le héros. C’est tout la beauté et le mystère de cette belle région qui se dévoile pour celui qui se donne la peine d’aller la découvrir. Lorsque nous avons quitté notre gite de vacances, il est tombé quatre goutes d’eau.
J’ai dit alors « La Bretagne a pleuré de joie en nous voyant arrivé, et elle pleure de tristesse en nous voyant partir »