Histoire de l'Ain
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Le département de l'Ain a été formé des
anciennes provinces de Bresse, du Bugey, du Valromey, du Pays
de Gex et de la principauté de Dombes. Son histoire, pour être
complète, devrait donc se composer de l'histoire de ces diverses
contrées, qui, dans le passé, eurent souvent des destinées différentes.
Avant la conquête romaine, la majeure partie du département
de l'Ain était occupée les Sébusiens (Sebusiani) et par les
Ambarres, ces derniers étaient alliés et clients de l'importante
peuplade des Éduens. Les noms des villes d'Ambérieu et d'Ambrtinay
nous rappellent les anciens Ambarres, et il reste encore dans
le département de nombreux vestiges de l'époque celtique on
retrouve journellement des tombeaux, des haches de pierre qui
servaient aux sacrifices des druides, des dolmens, pierres levées
ou plantées, et des médailles, parmi lesquelles il en est qui
rappellent le soulèvement des Gaules par Vercingétorix, et d'autres
qui constateraient le passage ou le séjour d'Annibal, quand
il franchit les Alpes pour porter ses armes en Italie.
Une
guerre survenue entre les Séquanais et les Éduens détermina
l'invasion romaine; les Séquanais, vaincus d'abord, avaient
appelé à leur secours Arioviste, chef des tribus campées sur
les rives du Rhin; les Éduens, à leur tour, sollicitaient l'appui
du sénat romain, lorsqu'une armée de 368,000 Helvètes vint menacer
la Gaule d'une terrible invasion. Ils n'avaient pu franchir
le Rhône à Genève parce que César en avait fait rompre le pont;
ils traversèrent le défilé de l'Écluse et pénétrèrent ainsi
au milieu du pays des Ambarres, qu'ils ravagèrent. César accourut
et, dans une seule campagne, à la tête de cinq légions, dispersa
les Helvètes, qu'il atteignit au moment où ils traversaient
la Saône, et rejeta de l'autre côté du Rhin les bandes vaincues
d'Arioviste.
L'établissement de la domination romaine succéda,
pour les Ambarres, au danger qu'ils avaient couru de subir le
joug des Germains.
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Outre le grand épisode national auquel
est resté attaché le nom de Vercingétorix, plusieurs révoltes
locales protestèrent contre les efforts de l'administration
romaine pour dénationaliser les Gaules.
Sous Tibère, en
l'an 21, Silius, proconsul de la Germanie supérieure, eut à
combattre, dans les provinces qui nous occupent, une sédition
dont Sacrovir était le chef, et dans laquelle se signalèrent
les gladiateurs gaulois destinés aux cirques de Rome. En 69,
les Séquanais remportèrent une inutile victoire sur le général
Sabinus. Les résultats de ces mouvements avortés étaient de
fréquents remaniements dans la division territoriale des provinces
domptées; c'est ainsi que le pays occupé par les Ambarres fit
tour à tour partie de la Germanie supérieure sous Auguste, de
la grande Séquanaise sous Constantin, et plus tard de la première
Lyonnaise.
Quoique les Romains n'aient point laissé, de
leur passage dans le département de l'Ain, des traces aussi
monumentales que dans certaines autres contrées de la France,
leur civilisation n'y est point restée sans influence sur l'adoucissement
des mœurs, sur l'amélioration des voies de communication et
sur l'embellissement des villes et bourgs existant à cette époque;
des ruines de temples, d'autels votifs, d'aqueducs, des égouts,
des bains témoignent encore de cette initiation à l'art antique,
qui fut comme la mission providentielle de la conquête romaine.
On prétend que le Valromey (vallis Romana) doit son
nom au choix qui fut fait de cette petite enclave du pays des
Ambarres pour lieu d'exil assigné aux citoyens romains bannis
de l'Italie.
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Cependant ce n'était pas un éternel adieu
qu'avaient dit les Germains au doux climat et aux fertiles campagnes
de l'Occident. Leurs hordes semblaient renaître plus innombrables
et plus ardentes sous le tranchant des épées romaines le IVèmesiècle
vit successivement s'engouffrer dans les Gaules Suèves, Alains,
Vandales et les Huns d'Attila. Tous ceux-là, cependant, comme
emportés par l'impétuosité de leur élan, roulèrent au delà des
fleuves qui bornaient l'ancien pays des Séquanais; c'est à d'autres
conquérants qu'était réservé le territoire des Ambarres.
Derrière les bandes rapides d'Attila s'avançait une espèce d'armée
de géants, muraille vivante, lente, raide et impassible comme
le destin ils avaient sept pieds, dit Sidoine Apollinaire; ils
mirent sept ans pour descendre de Mayence à Lyon; c'étaient
les Burgondes.
Romains et Gaulois tentèrent à peine de leur
résister; au reste, ils arrivaient sans colère et comme des
enfants oubliés qui seraient venus réclamer leur place au foyer
paternel. « Cantonnés militairement dans une grande maison,
dit Augustin Thierry, pouvant y jouer le rôle de maîtres, ils
faisaient ce qu'ils voyaient faire au client romain et se réunissaient
de grand matin pour aller saluer leur noble hôte par les noms
de père et d'oncle, titres de respect fort usités alors dans
l'idiome des Germaius. Ensuite, en nettoyant leurs armes et
en graissant leur longue chevelure, ils chantaient à tue-tête
leurs chansons nationales et, avec une bonne humeur naïve, demandaient
aux Romains comment ils trouvaient cela. »
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Le premier hendin ou chef connu des Burgondes
était Gondicaire, qui mourut en 476, laissant quatre fils qui
se partagèrent ses États. Gondebaud, l'un d'eux, dépouilla ou
fit mourir les trois autres et constitua le royaume de Bourgogne.
Cette dynastie disparaît en 534, devant les armes victorieuses
des Francs, et les conquêtes des Burgondes vont grossir l'héritage
des fils de
Clovis.
Toutefois, cette courte domination laissa une profonde empreinte
dans le sol et dans le régime du pays la loi gombette fut maintenue
dans celles de ses dispositions qui attribuaient aux Bourguignons
la propriété des deux tiers des terres conquises et d'un tiers
des serfs qui les habitaient, ne laissant que le tiers des terres
et les deux tiers des serfs aux anciens possesseurs. Nos provinces
de Bresse et du Bugey traversèrent sans de grands orages les
temps mérovingiens, tantôt annexées au royaume de Metz ou d'Orléans,
tantôt administrées au nom des rois d'Austrasie par des patrices
ou maires du palais.
Mais au VIIIème siècle une
nouvelle secousse ébranla le sol; de nouveaux conquérants apparaissent;
cette fois, c'est du sud qu'ils arrivent ce sont les Sarrasins
d'Abd-el-Rahman; ils remontent la Saône jusqu'à Chalon et là
se partagent en deux armées, dont l'une envahit et ravage toute
la rive gauche du fleuve. La victoire de Charles-Martel donne
la date de leur dispersion on est moins bien renseigné sur la
durée de leur séjour; il dut être assez long, puisqu'on rencontre
encore des constructions qui leur sont attribuées.
La période
qui s'étend de
Charles-Martel à
Louis le Débonnaire n'offre d'intéressant pour notre histoire
que la lente élaboration de nouvelles divisions territoriales
qui font pressentir déjà l'approche des temps féodaux. Il commence
à être fait mention dans les chartes du Dombesis, principauté
de Dombes, et de la Brissias, comté de Bresse. Par le traité
de Verdun, en 843, ces provinces avaient été incorporées successivement
au royaumed'Italiei et de Lotharingie.
Elles ne rentrèrent
au domaine de Neustrie qu'à la mort de
Louis II (879). A cette époque d'inexprimable confusion
provoquée par le partage du vaste empire de Charlemagne, compliquée
par le capitulaire de Kiersy-sur- Oise, qui fonda les fiefs,
se rattache l'établissement d'une première maison de Bourgogne
qui compta quatre princes Beuve d'Ardennes, Boson, roi d'Arles,
Richard le Justicier et Gislebert de Vergy. Alors aussi apparaissent,
pour la première fois, des comtes de Bresse, qui commencent,
en 830, au sire de Beaugé, doté, par Louis le Débonnaire, de
cette seigneurie, en récompense des services qu'il lui avait
rendus, et qui finissent en 1268, avec Guy, mort sans autre
descendance qu'une fille, nommée Sibylle, dont le mariage avec
Amédée IV transporta à la maison de Savoie la plus grande partie
de la Bresse. Rien n'est plus horriblement lugubre que le spectacle
offert au Xème siècle par les contrées riveraines
de la Saône. Déchirements féodaux invasions des Normands et
des Hongrois, dix famines et treize pestes. On vendit publiquement
de la chair humaine à Mâcon ! Hâtons-nous d'échapper à de pareils
souvenirs, et sous la domination de la maison capétienne de
Bourgogne suivons l'extension et la consolidation du pouvoir
des comtes de Savoie dans nos petites provinces de Bresse et
du Bugey.
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Du mariage d'Amédée IV avec Sibylle héritière
des sires de Beaugé naquit Édouard, qui fut aussi comte de Savoie,
épousa Blanche de Bourgogne, et qui, à défaut d'héritier direct,
laissa les comtés de Savoie et de Bresse
à son frère cadet, nommé Émond. Celui-ci épousa Yolande Paléologue,
fille de Théodore, marquis de Montferrat. Leur fils aîné, Amédée
ou Amé V, surnommé le comte Vert, vécut jusqu'en1383; il ajouta
à ses domaines héréditaires une partie notable du Bugey, acheta
les biens des seigneurs de Coligny et de Montluel, la seigneurie
de Mirbel et le pays de Gex, et obtint de l'empereur Henri IV
d'ajouter à ses titres celui de comte du Bugey. Amé VI ne régna
que huit ans; il mourut en 1391 des suites d'une blessure reçue
en chassant le sanglier il avait épousé Bonne de Berry, petite-fille
du roi Jean. Son fils, Amé VII, fut le premier duc de. Savoie;
n'étant encore que comte, il avait acquis les fiefs de Thoiré
et de Villars et était ainsi devenu le souverain de tout le
territoire qui constitue aujourd'hui le département de l'Ain.
C'est à lui que les habitants durent la concession des premières
chartes communales et la rédaction des statuts qui régirent
le pays jusqu'à la Révolution de 1789 sous le nom de coutumes
et usages.
Louis, son fils et son successeur, ne régna que
cinq ans, de 1440 à 1445; de son union avec Anne de Lusignan,
fille unique du dernier roi de Chypre, datent les droits de
la maison de Savoie au royaume de Chypre. Rien ne signale à
l'intérêt historique de ce département le règne d'Amé VIII;
mais Amé IX, qui lui succéda, étant devenu veuf, et dégoûté
de la vie agitée que lui faisaient les rivalités jalouses des
princes ses voisins, embrassa l'état ecclésiastique il n'y rencontra
pas davantage la tranquillité obscure qu'il cherchait. Il fut
élu pape sous le nom de Félix V; le schisme déchirait l'Église;
la lutte, les violences étaient trop éloignées de ses goûts
pour qu'il ne s'empressât pas de déposer la tiare comme il avait
résigné le sceptre; il alla s'enfermer à Ripailles, nom prédestiné,
où il mena une existence de doux loisirs et de pacifiques jouissances
conformes à ses instincts, dont il eut le rare mérite d'avoir
conscience. Une inscription qui fut placée au-dessus d'une des
portes de Pérouges, et dans laquelle, à la naïve impatience
des soucis de la guerre, à la latinité plus naïve encore, il
serait peut-être permis de reconnaitre l'esprit du bon duc lui-même,
nous semble assez heureusement caractériser la physionomie placide
de ce règne. Il s'agissait d'immortaliser la valeur des habitants
de la ville qui avaient repoussé les troupes de Comminges, général
au service de Louis XI, alors dauphin de Viennois.
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Les descendants d'Amé IX conservèrent
encore pendant plus d'un siècle, de 1472 à 1601, la possession
de la Bresse et du Bugey mais leur pouvoir sur ces provinces
devenait plus contesté et plus précaire à mesure que s'affermissait
et se concentrait la monarchie française. En 1536,
François
ler s'empara de la Bresse, qui resta annexée
à la France pendant tout son règne et ne fut rendue par Henri
II au duc Emmanuel-Philibert qu'en considération de son mariage
avec Marguerite de France, dernière fille de François 1er. Le
fils issu de cette union, le duc Charles IV, est le dernier
prince de la maison de Savoie qui ait possédé le territoire
du département de l'Ain.
En 1601, Henri IV, qui était maître
du marquisat de Saluces, enclavé dans le Piémont, offrit au
duc Charles de l'échanger contre la Bresse. La convention fut
acceptée et ratifiée par le traité de paix conclu à Lyon la
même année; le Bugey et le Valromey furent compris dans l'échange;
il en fut de même du pays de Gex, à l'exception de quelques
petits villages sur lesquels le canton de Genève fit valoir
ses droits de souveraineté. Cette petite baronnie avait relevé
autrefois des comtes de Genevois elle était alors possédée par
les cadets de cette famille; de leurs mains, elle était passée
à la maison de Joinville, à laquelle les comtes de Savoie l'avaient
enlevée en 1353, sous prétexte que les seigneurs refusaient
de leur rendre hommage. Quant à la principauté de Dombes, ancien
fief des puissants comtes de Beaujeu, devenue, depuis 1391,
par legs du comte Édouard, domaine de la maison royale des ducs
de Bourbon, son indépendance ne souffrit aucune atteinte de
ces diverses transformations.
Vers le temps où nous sommes
arrivés, Henri
IV empruntait l'hôtel de la monnaie de Dombes pour y faire
frapper des pièces d'argent et de cuivre à son effigie. Ce petit
État, survivant dans son originalité vivace à l'anéantissement
de toute organisation féodale dans le royaume, se maintint avec
l'intégrité de ses privilèges et l'observance de ses vieilles
coutumes jusqu'au règne de Louis XIV.
Mademoiselle de Montpensier
en était alors souveraine ; on lui persuada d'abandonner Dombes
au duc du Maine, fils légitimé du roi, pour en obtenir l'autorisation
de rendre publique son union avec le beau Lauzun. Louis XIV
accepta pour son fils la principauté et se contenta d'ouvrir
à Lauzun les portes de la prison de Pignerol. En 1762, la Dombes
fut irrévocablement réunie à la couronne en vertu d'un échange
qu'en fit le comte d'Eu, second fils du duc du Maine, contre
le duché de Gisors, en Normandie. Depuis l'annexion de la Bresse
et du Bugey à la France, ces provinces ont suivi la fortune
de la patrie commune sans que les grands événements contemporains
y aient eu un retentissement exceptionnel.
Signalons cependant,
en 1814, la belle défense du défilé des Balmettes, situé entre
Saint-Germain et Torcieu, par les habitants du canton de Saint
Rambert, d'Ambérieu et de Belley contre l'armée autrichienne,
défense qui leur valut le nom bien mérité de Héros des Balmettes.
Les habitants du département de l'Ain sont grands, robustes,
bien proportionnés dans leur structure, d'une physionomie agréable,
dont souvent la pâleur mate est un des indices des fièvres locales
qui ravagent certains cantons ils sont économes, laborieux,
d'un jugement sain, d'une raison froide; ils ont du goût et
des dispositions naturelles pour la musique ; quoique les bienfaits
de l'instruction soient mieux appréciés chez eux que dans beaucoup
d'autres contrées, ils sont encore fidèles à quelques vieilles
traditions superstitieuses ils croient aux sorciers, placent
dans le cercueil des morts quelque ustensile de ménage à leur
usage et accompagnent de tapage charivarique l'époux veuf qui
se remarie. Nous n'avons pas besoin d'ajouter que ces pratiques
d'un autre âge tombent en désuétude chaque jour, et que nous
les donnons bien moins comme une peinture du présent que comme
une dernière empreinte du passé, lente à s'effacer dans tous
les temps et dans tous les pays.
La Bresse :
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C’est la partie nord ouest du département
sur la rive droite de la Saône. La Bresse doit, donc son identité
au peuple gaulois des Ambarres et son nom à la déesse celtique
des lacs sacrés et des eaux dormantes : Brixia. A l'arrivée
des Romains, la Bresse semblait être, comme beaucoup de régions
de la Gaule, couverte de vastes forêts (Saltus Brixiae). Au
Moyen-âge, face aux famines et aux maladies, la population met
en place un système de protection féodal.
Les sires de Bâgé
imposent leur puissance et bâtissent une seigneurie qui s'étend
de la Seille à Lyon et de la Saône à Bourg-en-Bresse.
Pendant
presque cinq cent ans, Bâgé-le-Châtel situé au carrefour de
grands axes routiers, est resté la capitale de la Bresse. Ses
seigneurs n'ont cessé d'agrandir leur domaine en étendant leur
empire sur la Bresse et la Dombes.
Mais l'une des raisons
de l'apparition d'une culture si typique et si localisée est
due au fait que la Bresse a vécu longtemps en autarcie. En effet,
les rivières, les prairies marécageuses se gorgeant d'eau l'hiver,
rendaient toutes communications impossibles.
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La Bresse, qu'elle fasse partie ou non
des conflits, fit souvent office de « champ de bataille » jusqu'à
son rattachement à la Savoie. Ces incessantes rivalités, ne
permettant pas de mettre en place un réseau routier convenable,
nuisaient d'autant plus aux déplacements des populations. Ainsi,
on comprend la nécessité pour la population de se créer une
identité, un folklore, des traditions afin de combler l'isolement.
Les bressans vivant essentiellement de la terre, de nombreux
aspects de leur culture découlent de ce fait. En effet, de nombreuses
fêtes ont été instaurées, au Moyen-âge, à la suite de famines
liées à des mauvaises récoltes. Les gens vivant dans l'angoisse,
se sont voués à des rites religieux.
Bourg en Bresse
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Le nom de Bourg, sous lequel est aujourd'hui
connue la capitale du département de l'Ain, mot qu'il faut prendre
dans son acception naturelle de Burgus, groupe, réunion de maisons,
a remplacé deux autres noms qui répondent à des époques peu
connues de l'histoire de cette ville. Sur son emplacement habitait,
avant et pendant la domination romaine, une peuplade, les Sébusiens
(Sebusiani), que l'on a longtemps confondus, à tort,
avec les Ségusiens ou Ségusiaves (Segusiani ou Segusiavi),
cantonnés sur le territoire de Feurs (Loire).
On ne sait
à la suite de quelles révolutions ce nom serait tombé dans l'oubli;
mais nous voyons plus tard le nom de Tanum lui être substitué
comme désignation irrécusable de cette ville ainsi, vers 900,
Furtailler, dans sa légende de saint Gérard, évêque de Mâcon,
nous représente son pieux héros prenant la robe d'ermite et
se retirant dans la forêt de Brou (prope oppidum Tani, cui
Burgo nunc nomen est), « près de la ville de Tanum, qu'on
appelle maintenant Bourg. » Ce document prouve donc que le nom
de Tanière ou Tenières, qu'a conservé un quartier de la ville,
est un souvenir du nom qu'a porté jadis la ville tout entière,
et le mot oppidum doit faire supposer que, dès avant cette époque,
elle était entourée de murailles. Quant à son importance, elle
ne devait pas être fort grande, puisqu'elle ne nous est signalée
par aucun fait historique.
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Après la chute de l'empire romain, au
Vèmeet VIème siècles, la ville de Bourg
fut successivement dépendante du premier royaume de Bourgogne;
elle obéit à la France sous les deux derniers rois de la première
race; aux Carlovingiens jusqu'au milieu du lXème
siècle; ensuite au royaume d'Arles et duché de Bourgogne transjurans
de l'empire ; les ducs de Savoie la possédèrent du XIème
au XVIème siècle, et y firent construire une citadelle
des plus régulières ; le traité de Lyon du 17 janvier 1601 l'assura
à la France. Elle a été prise deux fois par les Français, en
1536 et en 1600, et sa citadelle rasée en 1611, par ordre de
Louis XIII.
— Bourg obtint une charte de commune en 1184.
Dans les premiers jours de janvier 1814, Bourg opposa une résistance
courageuse aux armées étrangères, au moment où elles envahissaient
la France. Les habitants, ayant pris les armes, livrèrent un
combat de tirailleurs dans le faubourg, et tinrent en échec
quinze cents Autrichiens mais, ceux-ci ayant reçu des renforts,
la ville fut obligée de céder au nombre, et les généraux ennemis
en permirent le pillage.
La ville de
Bourg en Bresse est dans
une charmante situation, près de la Veyle, sur la rive gauche
de la Reyssouse. Du côté de l'est, elle domine un bassin agréable
et varié, que terminent les coteaux de Revéremont au nord, le
bassin se prolonge avec le cours de la Reyssouse, et la vue
se perd dans de belles prairies qui s'étendent jusqu'à la Saône
; l'ouest et le midi présentent un plateau cultivé, terminé
à l’horizon par une vaste forêt. Cette ville est généralement
bien bâtie, les rues en sont assez bien percées, propres et
ornées de fontaines publiques, dont une, en forme de pyramide,
a été érigée par les habitants à la mémoire du général Joubert,
né à Pont-de-Vaux.
Bourg a peu de commerce sa situation
au centre d'un pays purement agricole, le défaut de rivière
navigable ou de canal sous ses murs, la rareté du numéraire,
l'absence des ressources et l'inertie résultant de l'influence
du climat, l'ont jusqu'ici tenue dans un état d’inactivité .
Cependant quelque peu riche et quelque peu considérable que
soit cette ville, elle a fait les frais d'un théâtre assez joli,
qui est souvent occupé par des troupes ambulantes.
Les promenades
de Bourg sont le principal agrément de cette ville ; elles consistent
en plusieurs belles avenues de peupliers, et en diverses allées,
dont l'une qui porte le nom de Mail, est remarquable par sa
longueur. Au centre de la ville est la promenade dite du Bastion
dont l'hémicycle est décoré de la statue en bronze de Bichat,
due au talent du célèbre statuaire David, la ville de Bourg
devait cet hommage à Bichat, qui fit ses premières études médicales
dans son hôpital.
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De cet espace rural, naissent au fil
du temps bon nombre de traditions, de codes propres à cette
culture comme par exemple, les costumes, les mœurs, les savoir-faire.
Fief de la seigneurie de Bâgé, la Bresse rentre en possession
des Ducs de Savoie au 13ème siècle. Marguerite d’Autriche
fait construire, en 1513, l’Eglise de Brou pour son défunt mari
Philibert le Beau de Savoie. La Bresse sera annexée à la France
en 1536 par François Ier lors de sa descente en Italie
pour aller combattre son ennemi juré, l’empereur Charles Quint.
En 1557, Emmanuel-Philibert, duc de Savoie, grâce à sa victoire
lors de la bataille de saint Quentin, reprend possession de
la Bresse et de sa capital Bourg lors du traité de Cateau-Cambrésis.
En 1601 Henri IV fera l’acquisition de vaste territoire entre
Saône et Rhône et la Bresse deviendra définitivement française
Pays d’élevage de sa célèbre poularde et de son chapon,
la Bresse est une région réputée pour sa gastronomie.
Le Bugey :
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Délimité par le Rhône au Sud, le Bugey
a pour capital Belley qui tire son nom de Bellicom, une ancienne
cité gallo-romaine. En 412, Belley est une ville épiscopale
et son évêque portait le titre de prince du saint Empire Germanique.
Les évêques furent contraints d’associer les ducs de Savoie
à la gestion de leurs affaires.
Le 29 janvier 1401, l’évêque
de Belley, Rodolphe de Bonet accepta de signer un acte d’association
avec le comte de Savoie. Le pape Grégoire XII sanctionna, par
une bulle de l’an 1408, la validité de l’accord.
Le Bugey
sera rattaché à la France en 1601. La Ville de Nantua naquit
au bord d'un lac sur un site occupé dès la Préhistoire. Une
abbaye bénédictine y fut fondée en 671 par saint Amand. À partir
du Xème siècle elle dépendait de l'Abbaye de Cluny
fondée par saint Bernard.
Au XIIIème siècle, avec
les évêques de Belley et les abbés d'Ambronay et de saint Rambert,
les abbés de Nantua possédaient la majeure partie du Bugey,
mais les comtes, puis les ducs de Savoie finirent par contrôler
la région qui avait été donnée à leur ancêtre Amédée II par
l'empereur Henri IV.
Appauvrie par les conflits politiques
et religieux du XVIème siècle, la ville retrouva
sa prospérité après la réunion à la France lors du traité de
Lyon en 1601. Elle devint capitale du Haut Bugey. Le lac fut
l'une des sources de sa richesse. Après la Révolution Nantua
retrouva ses activités traditionnelles et surtout sa fonction
commerciale sur la route de Lyon à Genève par la cluse de Nantua
à Bellegarde.
Belley
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Cette ville était déjà considérable et
très forte du temps de César, qui en fit une place forte contre
les Allobroges. Brûlée par Alaric en 390, elle fut rebâtie par
Wiberlus en 412. Détruite par un incendie en 1385, elle dut
sa reconstruction au duc de Savoie, qui la fit entourer de murailles.
Elle fut cédée à la France avec le Bugey, dont elle était la
capitale, en échange du marquisat de Saluces, par Charles-Emmanuel,
et réunie à la couronne en 1601.
Elle est agréablement située
entre deux coteaux à une courte distance du Rhône, dans un bassin
fertile qu'arrose le Furan.
Le Pays de Gex :
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La ville de Gex, peuplée dès l'époque
gallo-romaine, semble avoir eu comme emblème le geai, oiseau
homonyme, à l'origine du jeu et de la fête de l'oiseau qui ont
perduré à travers les siècles.
Au commencement du XIIème
siècle la cité appartenait à la famille de ce nom, à laquelle
succédèrent les comtes de Genève. Léonette, arrière-petite-fille
d'Amédée Ier, comte de Genève, l'apporta en dot à
Simon de Joinville, parent du célèbre chroniqueur, compagnon
de Saint Louis, dont il écrivit la vie. Guillaume de Joinville
concéda des franchises aux habitants par une charte du 7 novembre
1292.
Le comte de Savoie, Amédée VI, s'empara de Gex en 1353,
après un siège de quinze jours et l'érigea en baronnie. Après
les troubles du XVIème siècle, le pays de Gex fut
réuni à la France par le traité de Lyon en 1601.
En 1790
Gex fut compris dans le département de l'Ain, puis dans celui
du Léman en 1798; il fit retour en 1815 à l'Ain. Ferney-Voltaire
est la ville où vécu Voltaire, le célèbre auteur du Dictionnaire
philosophique et l’un des premiers défenseurs de la justice.
Fernay-Voltaire
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Ce bourg est bâti au pied de la chaine
du Jura, dans un charmant, vallon entrecoupé dé prairies, de
bouquets de bois et de terres laboùrables entourées de haies
vives, qui offrent une variété de culture des plus agréables.
En 1758, ce n'était qu'un hameau marécageux, composé de quarante-neuf
habitants. Voltaire forma
le projet, en 1768, d'y établir une fabrique, et en peu de temps
il fit édifier cent dix maisons. Voulant assurer quelque solidité
à' cette manufacture, il engagea le célèbre horloger Lépine
à établir un comptoir à Ferney. Bientôt toutes les pièces d'une
montre s'y fabriquèrent, huit cents ouvriers travaillaient pour
cette manufacture ; quatre mille montres emboîtées en sortaient
par an et s'expédiaient en partie pour l'étranger. Mais, après
la mort du philosophe, l'horlogerie du canton de Gex fut tourmentée
par l’introduction de la maîtrise, et depuis 1815 elle a été
considérablement entravée par la nouvelle circonscription du,
territoire, Ferney se trouvant: placé à 25 kilomètres au delà
de la ligne des douanes, dont les premiers bureaux sont à Mijoux
et aux Rousses ; aussi le nombre des ouvriers ne s'y élève-t-il
pas au delà de deux cents, qui travaillent en partie pour Genève.
Femey est un fort joli endroit, consistant seulement en
deux longues rangées de maisons agréables qui bordent le grand
chemin des deux côtés, et sont construites avec une régularité
qui satisfait l'œil sans être -monotone. Le genre d'architecture
en est simple, mais du meilleur goût ; ce sont pour la plupart
de petits pavillons carrés peu élevés, séparés entre eux, bien
percés, bien couverts, précédés le plus souvent de petites cours
ombragées par des arbres d'agrément décorés de grilles enfer
ou en bois; et quelquefois même accompagnés de jardins artistement
plantés. Les deux rangs de maisons qui bordent longtemps la
route en allant à Genève, et qui presque toutes doivent leur
existence au philosophe de Ferney, sont ou des hôtelleries que
l'affluence des curieux nécessitait ou la demeure des artistes
qu'il avait appelés, et qui ont trouvé près de lui des encouragements
pour leur industrie, l'aisance et le bonheur.
La jolie maison
que Voltaire fit bâtir à Ferney, et qu'il habita pendant plus
de-vingt-ans se fait remarquer par son élégante simplicité.
Elle est située à l'extrémité occidentale du bourg, au pied
des montagnes, sur une petite éminence qui domine un bassin
magnifique. De cet endroit, on découvre dans l'éloignement une
partie du riant pays de Vaud, les montagnes agrestes de la Savoie,
au-dessus desquelles le Mont-Blanc élève sa cime majestueuse,
là ville de Genève et les bords de son lac enchanteur, dont
on ne peut parler sans plaisir et, sans y allier le souvenir
de Rousseau, qui le regrettait en ces termes attendrissants
:
« O lac sur les bords duquel j'ai passé les douces heures
de mon enfance! Charmant paysage où j'ai vu pour la première
fois le majestueux et touchant lever du soleil ; où j'ai senti
les premières émotions du cœur, les premiers élans d'un génie
devenu depuis trop célèbre ! Hélas ! je ne vous reverrai plus
! Ces clochers qui s'élèvent au milieu des chênes et des sapins,
ces troupeaux bêlants, ces ateliers, ces fabriques bizarrement
épars sur des torrents, dans des précipices, au haut des rochers,
ces arbres vénérables, ces sources, ces prairies, ces montagnes
qui mon vu naître, elles ne me reverront plus »
On arrive à cette charmante habitation par une avenue de tilleuls
qui coupe le grand chemin par un angle droit. Le bâtiment est
de forme longue : il est agréable, mais simple; c'est l'habitation
régulière et bien distribuée d'un citoyen aisé, mais non la
demeure somptueuse d'un seigneur opulent. L'appartement qui
se présente en face de l'entrée principale était le cabinet
d'étude de Voltaire ; situé au rez-de-chaussée, bien éclairé
sur le jardin par des portes vitrées, il avait également, la
vue libre sur l'esplanade, au bout de ce cabinet, à gauche,
était la chambre à coucher.
Gex :
Le pays et seigneurie de Gex dépendait
autrefois du comté de Genevois, dont les comtes étaient fondateurs
de l'Eglise de Genève. Ces comtes en ont été seigneurs pendant
longtemps.
La terre de Gex fut confisquée par Amédée, comte
de Savoie, dit le comte Vert, qui l'unit à son domaine l'an
1353. Le duc de Savoie céda ce pays à la France en échangé du
marquisat de Saluces, comme la Bresse et le Bugey. Le pays de
Gex était du gouvernement de la Bourgogne, du ressort du parlement
et de la généralité de Dijon, recette de Gex et du diocèse de
Genève, dont le siège était Annecy eu Savoie.
Les Dombes :
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La Dombes était au temps de Jules César
peuplée par les Ambarres. Au Vème siècle, elle faisait
partie du royaume des Burgondes. Lors du partage de Verdun en
843, elle revint à Lothaire Ier, c'est-à-dire à l'Empire.
Mais l'éloignement du pouvoir causa la création de seigneuries
qui s'érigèrent en seigneuries quasi-autonomes.
À la fin
du XIIème siècle, les sires de Baugé et de Thoire
et Villars se partageaient la région.
Le mariage du 15 juillet
1218 entre la fille du sire de Baugé et Humbert V de Beaujeu
fit passer la Dombes dans le domaine des Beaujeu jusqu'en 1400,
où leurs terres passèrent aux Bourbons.
La partie sud de
la Dombes appartenait, elle, aux sires de Thoire et Villars,
également possessionnés dans le Bugey. À partir de l'avènement
d'Humbert V de Thoire et Villars en 1300, la seigneurie s'orienta
progressivement vers la France. Humbert VI sera l'un des principaux
artisans du rattachement du Dauphiné à la France en 1336 ; les
trois derniers sires de Thoire et Villars servirent les rois
de France durant la guerre de Cent Ans.
La Dombes souffrit
de guerres entre les comtes de Savoie et les sires de Thoire
et Villars, alliés au Dauphin et au comte de Chalon contre la
Savoie. A partir de la fin du XIIIème siècle. En
voulant aider Édouard, comte de Savoie contre Guigue V dauphin
de Viennois, Humbert Ier de Beaujeu fut fait prisonnier
à Varey en Bugey en 1325, durant la bataille de Varey. Il fut
contraint de prêter hommage pour les seigneuries de Meximieux,
Miribel et Bourg-Saint-Christophe à l'Est de la Dombes, et demanda
au comte de Savoie un dédommagement.
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Les terres des sires de Thoire et Villars
subirent, quant à elles, plusieurs chevauchées parties des terres
des comtes de Savoie, jusqu'à ce que le climat ne s'apaise,
aux alentours de 1355.
Humbert VII de Thoire et Villars,
n'ayant pas vu son fils unique lui survivre et se trouvant menacé
par le duc de Bourgogne à qui il refusait de prêter hommage,
vendit ses terres en 1402, les partageant entre les ducs de
Savoie et de Bourbon, qui avaient obtenu le Beaujolais du dernier
sire de Beaujeu en 1400 et pouvaient ainsi agrandir leurs terres
vers l'est, se plaçant ainsi sous la protection de ces grands
princes. Humbert VII de Thoire et Villars garda toutefois l'usufruit
de ses terres jusqu'à sa mort en 1423.
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En 1523, François Ier accusa
le connétable de Bourbon de félonie, en vertu de quoi il confisqua
ses terres dans le royaume de France et dépêcha une armée pour
confisquer la partie de la Dombes lui appartenant, bien que,
ces terres se trouvant côté Empire, la Saône fît frontière entre
le royaume de France et le Saint Empire Romain Germanique. Il
institua alors un Parlement afin d'administrer la Dombes en
son nom : le parlement de Dombes qui siégea d'abord à Lyon,
par « territoire emprunté ».
En 1560, François II rendit
leurs possessions aux ducs de Bourbon qui récupérèrent également
leurs possessions de Dombes. L'empereur n'ayant pas eu l'ambition
de contrer le roi de France lorsqu'il avait confisqué ce territoire
relevant pourtant de sa juridiction, les ducs de Bourbon érigèrent
la Dombes en petite souveraineté indépendante dont Trévoux devint,
suite logique à l'ampleur prise par la ville à la fin du Moyen
Âge, la capitale. On rassembla dès lors dans cette cité tous
les organes nécessaires à la bonne administration d'un petit
État : un hôpital y fut fondé par Anne-Marie-Louise d'Orléans,
duchesse de Bourbon-Montpensier, sous l'impulsion de Claude
Cachet de Garnerand, conseiller au parlement de Dombes. Elle
céda ensuite à Louis-Auguste, fils légitimé de Louis XIV, la
souveraineté de Dombes contre la libération du duc de Lauzun,
dont elle était amoureuse.
Le duc du Maine Louis Auguste
de Bourbon, fils légitimé de Louis XIV et de madame de Montespan,
fit transférer le parlement de Dombes de Lyon à Trévoux, faisant
bâtir à partir de 1696.
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Il favorisa, de plus, l’imprimerie implantée
à Trévoux où ne s'exerçait pas la censure du royaume de France,
autorisant les Jésuites à y imprimer leurs Mémoires (journaux
d'information et de critique scientifique, théologique, littéraire...).
Plusieurs éditions du dictionnaire de Trévoux y furent également
imprimées.
En 1762, Louis Charles de Bourbon (1701-1775),
comte d'Eu, troisième fils du duc du Maine, échangea la souveraineté
de Dombes à Louis XV contre des terres en Normandie où il était,
par ailleurs, possessionné. Elle fut dès lors définitivement
rattachée au royaume de France. Par un édit du mois d'octobre
1771, enregistré le 31 décembre suivant, le roi supprima le
parlement de Trévoux et sa chancellerie. Les attributions du
parlement furent réparties : celles dont il connaissait comme
parlement et cour des aides furent portées devant le conseil
supérieur de Lyon ; celles dont il connaissait comme chambre
des comptes furent dévolues à la chambre des comptes de Paris
; et celles dont il connaissait comme bureau des finances furent
attribués au bureau des finances de Lyon. Par un édit du mois
de janvier 1772, enregistré le 22 de ce mois, le roi supprima
la châtellenie de Trévoux ainsi que le bailliage de Chalamont
et celui de Thoissey et créa une « sénéchaussée et siège d'élection
réunis ». L'édit portait que ce tribunal tiendrait ses séances
à Trévoux et connaitrait de toutes les matières qui rassortissaient
de la chambre des requêtes du parlement de Trévoux, ainsi que
les bailliages supprimés, sauf l'appel au conseil supérieur
de Lyon.
Des lettres-patentes du 22 mars 1771, enregistrées
le 5 mai suivant, portèrent que les appels des jugements rendus
en la sénéchaussée établie à Trévoux, seront relevées au présidial
de Lyon en toutes causes et matières de nature à pouvoir y être
jugées.
Lorsque, en 1774, le roi rétablit le parlement de
Paris et supprima les conseils supérieurs créés en 1771, la
sénéchaussée de Trévoux fut comprise dans le ressort du parlement
de Paris et celui-ci substitué au conseil supérieur de Lyon.
Par un édit du mois de septembre 1781, enregistré au parlement
de Dijon le 6 mars 1782, la Dombes fut unie aux états de Bresse
et rattachée à la généralité de Bourgogne. L'Assemblée nationale
constituante confirma l'incorporation de la Dombes au royaume
par un décret du 27 septembre 1791 qui, sanctionné par Louis
XVI le 16 octobre suivant, devint la loi des 27 septembre et
du 16 octobre 1791, portant réunion à la France du pays de Dombes
et dépendances. Au milieu du XIXème siècle, des moines
créèrent l'abbaye Notre-Dame-des-Dombes au Plantay, afin d'aider
à assainir la région marécageuse et limiter les effets de la
malaria.
Trévoux
L'origine de Trévoux remonté à une époque reculée. L'empereur Sévère battit sous ses murs son compétiteur Albinus. En 1535, François I" y établit un parlement, qui, rendu sédentaire par le duc du Maine, fut supprimé avant la révolution, et son ressort réuni au parlement de Dijon. Les jésuites y établirent un journal, et on y composa le dictionnaire qui porte le nom de Dictionnaire de Trévoux.
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Lors du partage de l'Empire de Charlemagne,
la Saône est la frontière entre le pays Franc et l'Empire. Trévoux
se retrouve donc ville frontière et lieu de péage pour toutes
les embarcations circulant sur la rivière. A partir du XIIIème
siècle la ville de Trévoux et se voit attribué une charte de
franchise au XVème siècle. Confisqué par François
Ier, en 1523 et annexé à la France, le pays recouvre
son indépendance, en 1560, sous la souveraineté des ducs de
Bourbon Montpensier qui l'érige en principauté. Au XVIIIème
siècle Trévoux se voit doté d'un Parlement, d'un gouverneur
de province, d'une Cour des Monnaie et d'un Chapitre.
Trévoux
a été longtemps la capitale mondiale des filières en diamant
destinée à la fabrication de fils de métal très fin essentiellement
destiné à l'orfèvrerie.
L'Ain
Outre ses poulardes, l’Ain est aussi
un pays de fromages et le plus célèbre d’entre eux est le Bleu
de Bresse. N’oublions pas l’Entremont, son célèbre gruyère.
L'Ain possède en outre de nombreuses stations de sports
d'hiver surtout réputées pour leurs pistes de ski de fond.
Pays d’eau, la cascade de Cerveyrieu, les pertes du Rhône; actuellement
noyées dans le barrage de Nantua, et ses gorges, les pertes
de la Valserine à Bellegarde, les lacs de Nantua et de Silan
vous offrent le spectacle d’une eau claire et dormante où d'une
eau folle sautant dans tous les sens.
L’Ain est un département
à plusieurs visages et les amoureux de la nature, de la moyenne
montagne et de grandes randonnées y trouverons tout leur bonheur.