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Les Départements de la France

  • Données géographiques

Ain

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L'Ain est adossé aux monts du Jura à l’Est et il présente de nombreux sommets dont le point culminant est le Crêt de la Neige qui domine le territoire avec ses 1718 mètres d’altitude, n'oublions le grand Colombier avec ses 1531 mètres.
Ce département est formé de la Bresse, du Bugey, du Valromey et de l'ancienne principauté de Dombes, qui dépendait de la Bourgogne.
Ses limites sont au nord, le département du Jura et une partie du département de Saône et-Loire; à l'est, la Suisse au sud ainsi que des départements de la Savoie et de la Haute Savoieet de l'Isère à l'ouest, ceux du Rhône et de Saône et-Loire.
Sous le rapport physique, le territoire du département de l'Ain peut se diviser en quatre parties : celle de l'est, celle du sud-est, celle du sud-ouest, et celle du nord
La partie de l'est est traversée, du nord-est au sud-sud ouest, par plusieurs chaînes de montagnes parallèles entre elles, qui sont un prolongement du Jura. On trouve aussi vers le centre une chaîne de petites montagnes et de coteaux, que l'on appelle Revermont, dont une partie est couverte de vignes. Les vallées de l'est sont profondes, bordées de montagnes élevées, de rochers taillés à pic, et sillonnées par des torrents extrêmement rapides, elles abondent en excellents pâturages et fournissent de très bons fromages les pentes extérieures des collines les plus favorablement exposées sont plantées en vignes; des forêts de sapin occupent le centre des chaînes, et il y croit aussi diverses autres essences de bois.

Note

Promenade dans l’Ain


Promenade dans l'Ain

L’Ain, un département au multiple visage. Les Dombes, pays d’étangs, où l’eau règne en maitre du ce territoire. Où des oiseaux de différentes espèces viennent chercher dans ces espaces leur nourriture. Poules d’eau, cols vert, hérons et tant d’autres viennent se prélasser sur ces grandes étendues. Une petite visite à Notre Dame des Dombes s’impose lorsqu’on a la chance de parcourir cette région, profiter également de votre promenade pour aller admirer la petite ville de Chatillon sur Chalaronne, ville qui accueilli, dans ses murs en 1617, saint Vincent de Paul en qualité de Curé et qui y créa la première fondation des Dames de la Charité. Cette ville qui conserve une de ses anciennes portes. Ne manquez surtout ses anciennes halles qui ont une charpente tout à fait remarquable. Bourg en Bresse.

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Tombeau de Philibert le Beau, duc de Savoie - Détail

La visite du monastère royal de Brou est un lieu incontournable lorsque visite l’Ain et en particulier Bourg en Bresse. Si la ville en elle-même ne présente rien de bien particulier, à part quelques bâtisses comme l’hôtel de ville, l’office du tourisme, en encore, une très vielle maison à colombage, Brou est un édifice du datant de 1532 et est une merveille du gotique flamboyant. A croire, en voyant les statues et autres sculptures que ce sont des dentelières qui ont, dans le plus beau marbre de Carrare, ont découpé les dentelles qui ornent chaque tombeau de ce mausolée. Tout y est splendide, de plus ce monastère abrite également, une superbe collection de peintures de différentes époques. Nous y avons remarqué, en autre, une magnifique peinture de Jan Brueghel de Velours, mais aussi de très belles œuvres de différents maîtres de l’art. Pour terminer, pour ceux qui aiment les beaux édifices, Brou mérite absolument votre visite. Le Pays de Nantua dans le Bugey.

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Fort l'Ecluse

Autre lieu de visite à ne pas manquer, ce sont les pertes de la Valserine ; une petite rivière, qui pour se frayer un passage dans un massif calcaire, n’a pas lésiner sur ses moyens pour découper la roche comme bon lui plaise. Elle en fait un dédale de falaises ; de marmites, et autres découpes pour tracer son chemin. Et continuer votre route pour aller admirer Fort l’Ecluse qui offre une vue imprenable sur le Rhône, limite entre l’Ain et la Haute Savoie. Autre lieu remarquable est Fort l’Ecluse, cette fortification plusieurs remaniée depuis le XVIèmesiècle. Lieu stratégique entre le royaume de France et le Duché de Savoie, il subira de nombreuses attaques et sera pris et repris par les belligérants.

En général, on trouve dans cette partie peu de terres labourables et les récoltes en blé sont insuffisantes pour la consommation des habitants.
Dans la partie du sud, environnée de trois côtés par le Rhône et l'Ain, les chaînes de montagnes sont moins resserrées, Leurs sommets moins âpres, moins déchirés; on y trouve des vignes assez bien cultivées des terrains aussi fertiles qu'agréables où l'on recueille toute sorte de grains, de fruits et de légumes. Dans cette partie, de charmants paysages, de beaux villages des sources abondantes, de belles rivières, des prairies, de riches vignobles, beaucoup d'arbres et une végétation vigoureuse présentent le plus riant tableau.

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Carte de l'Ain

Note

Les habitants de l'Ain


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Les habitants de l'Ain
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Jeune femme de Bourg en Bresse

Les habitants de l'Ain, laborieux et actifs dans la montagne, sont moins vifs et moins industrieux dans la plaine. Ils ne se distinguent pas, en général, par leur imagination leur caractère le plus prononcé est le calme et la patience mais, si les passions y manquent de vivacité, les liens de famille y sont respectable est respectés.
Les habitants du Bugey sont généralement d’une taille élevée, bruns, vifs et même un peu bourrus.
Ceux de la Bresse sont grands, bienfaits, plutôt blonds que bruns, doux, assez lents, et d'un commerce facile.
Les femmes sont très blanches de peau et d'une belle carnation, leur costume est gracieux et élégant leur coiffure varie suivant les cantons c'est tantôt un bonnet à fond étroit, orné de dentelles, tantôt des cheveux relevés en chignon mais la tète est toujours surmontée d'un infiniment petit chapeau noir, de forme plate, coquettement incliné sur le devant ou sur le côté, et orné assez souvent de rubans ou de galon d'or ou d'argent.
Une partie de la population de la montagne émigre chaque année, pour économiser ses faibles récoltes, et va chercher sa nourriture et un peu d'argent dans les départements de la Sarthe, de la Meurthe, du Haut et du Bas Rhin, où elle s'occupe du peignage du chanvre et du commerce de boissellerie on évalue à plus de 500,000 francs la somme que les émigrants rapportent annuellement dans le département.

La partie occidentale jusqu'à la Saône, est une plaine basse, dont le sol compacte et argileux retient les eaux, en même temps que le défaut de pente les empêche de s'écouler; des marais considérables des étangs nombreux des bois en assez mauvais état, peu de terres à froment, quelques champs de seigle et beaucoup d'avoine, voilà l'aspect général que présente cette division. On ne peut pas dire cependant que ce pays soit infertile; mais les récoltes n'y suffisent pas à la consommation. Quand les étangs sont en eau, on y pêche d'excellent poisson, et lorsqu'ils sont à sec, On y récolte de l'orge et de l'avoine en abondance Néanmoins, il n'y a guère que les bords de la Saône qui soient bien peuplés et cultivés avec soin: on y voit beaucoup de vignobles et des paysages riants et animés.
Au nord se trouve la quatrième division' l’arrondissement Bourg, les montagnes exceptées, et la partie septentrionale de l'arrondissement de Trévoux, la composent en entier. Le sol y est bon en général, bien cultivé, et produit du froment, du seigle, de l'orge, du sarrasin, du maïs, du chanvre, des légumes etc. D'immense est superbes prairies embellissent les bords de la Saône, et les bassins de la Reyssouse et de la Chalaronne sont couverts de prés très productifs.
L'Ain est traversée du Nord au Sud pat la rivière l'Ain qui a donné son nom au département. Ce cours d'eau qui prend sa source en Franche-Comté, dans une vallée étroite et boisée entre les deux villages Conte (Jura) et La Favière à environ 700 mètres d'altitude, et se jette dans le Rhône en face d'Anthon après avoir parcouru 189,9 km.


Histoire de l'Ain


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Carte de l'Ain
Note

Carte d'identité


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Usinage du cuivre à Cerdon

Ain
Région : Rhône Alpes

Préfecture : Bourg-en-Bresse
Sous-préfectures :
Belley
Gex
Nantua

Conseil Général
Office département du Tourisme
Archives départementales
Adresse des Offices du Tourisme
Communes du départements
Patrimoine des communes de l'Ain.

Note : ce site officiel du ministère de la culture vous donne toutes les informations relatives à tous les lieux et objets inscrits au patrimoine de chaque commune du département.

Gentilé : Aindinois

Création du département 4 mars 1790
Population : 663 202 hab. (2021 en augmentation de 4,96 % par rapport à 2015)
Densité : 115 hab./km²
Arrondissements : 4
Circonscriptions législatives : 5
Cantons : 23
Intercommunalités : 14
Communes : 392

Le département de l'Ain a été formé des anciennes provinces de Bresse, du Bugey, du Valromey, du Pays de Gex et de la principauté de Dombes. Son histoire, pour être complète, devrait donc se composer de l'histoire de ces diverses contrées, qui, dans le passé, eurent souvent des destinées différentes.
Avant la conquête romaine, la majeure partie du département de l'Ain était occupée les Sébusiens (Sebusiani) et par les Ambarres, ces derniers étaient alliés et clients de l'importante peuplade des Éduens. Les noms des villes d'Ambérieu et d'Ambrtinay nous rappellent les anciens Ambarres, et il reste encore dans le département de nombreux vestiges de l'époque celtique on retrouve journellement des tombeaux, des haches de pierre qui servaient aux sacrifices des druides, des dolmens, pierres levées ou plantées, et des médailles, parmi lesquelles il en est qui rappellent le soulèvement des Gaules par Vercingétorix, et d'autres qui constateraient le passage ou le séjour d'Annibal, quand il franchit les Alpes pour porter ses armes en Italie.
Une guerre survenue entre les Séquanais et les Éduens détermina l'invasion romaine; les Séquanais, vaincus d'abord, avaient appelé à leur secours Arioviste, chef des tribus campées sur les rives du Rhin; les Éduens, à leur tour, sollicitaient l'appui du sénat romain, lorsqu'une armée de 368,000 Helvètes vint menacer la Gaule d'une terrible invasion. Ils n'avaient pu franchir le Rhône à Genève parce que César en avait fait rompre le pont; ils traversèrent le défilé de l'Écluse et pénétrèrent ainsi au milieu du pays des Ambarres, qu'ils ravagèrent. César accourut et, dans une seule campagne, à la tête de cinq légions, dispersa les Helvètes, qu'il atteignit au moment où ils traversaient la Saône, et rejeta de l'autre côté du Rhin les bandes vaincues d'Arioviste. 06 L'établissement de la domination romaine succéda, pour les Ambarres, au danger qu'ils avaient couru de subir le joug des Germains.

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Square Lalande

Outre le grand épisode national auquel est resté attaché le nom de Vercingétorix, plusieurs révoltes locales protestèrent contre les efforts de l'administration romaine pour dénationaliser les Gaules.
Sous Tibère, en l'an 21, Silius, proconsul de la Germanie supérieure, eut à combattre, dans les provinces qui nous occupent, une sédition dont Sacrovir était le chef, et dans laquelle se signalèrent les gladiateurs gaulois destinés aux cirques de Rome. En 69, les Séquanais remportèrent une inutile victoire sur le général Sabinus. Les résultats de ces mouvements avortés étaient de fréquents remaniements dans la division territoriale des provinces domptées; c'est ainsi que le pays occupé par les Ambarres fit tour à tour partie de la Germanie supérieure sous Auguste, de la grande Séquanaise sous Constantin, et plus tard de la première Lyonnaise.
Quoique les Romains n'aient point laissé, de leur passage dans le département de l'Ain, des traces aussi monumentales que dans certaines autres contrées de la France, leur civilisation n'y est point restée sans influence sur l'adoucissement des mœurs, sur l'amélioration des voies de communication et sur l'embellissement des villes et bourgs existant à cette époque; des ruines de temples, d'autels votifs, d'aqueducs, des égouts, des bains témoignent encore de cette initiation à l'art antique, qui fut comme la mission providentielle de la conquête romaine.
On prétend que le Valromey (vallis Romana) doit son nom au choix qui fut fait de cette petite enclave du pays des Ambarres pour lieu d'exil assigné aux citoyens romains bannis de l'Italie.

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La Chartreuse de Montmerle

Cependant ce n'était pas un éternel adieu qu'avaient dit les Germains au doux climat et aux fertiles campagnes de l'Occident. Leurs hordes semblaient renaître plus innombrables et plus ardentes sous le tranchant des épées romaines le IVèmesiècle vit successivement s'engouffrer dans les Gaules Suèves, Alains, Vandales et les Huns d'Attila. Tous ceux-là, cependant, comme emportés par l'impétuosité de leur élan, roulèrent au delà des fleuves qui bornaient l'ancien pays des Séquanais; c'est à d'autres conquérants qu'était réservé le territoire des Ambarres.
Derrière les bandes rapides d'Attila s'avançait une espèce d'armée de géants, muraille vivante, lente, raide et impassible comme le destin ils avaient sept pieds, dit Sidoine Apollinaire; ils mirent sept ans pour descendre de Mayence à Lyon; c'étaient les Burgondes.
Romains et Gaulois tentèrent à peine de leur résister; au reste, ils arrivaient sans colère et comme des enfants oubliés qui seraient venus réclamer leur place au foyer paternel. « Cantonnés militairement dans une grande maison, dit Augustin Thierry, pouvant y jouer le rôle de maîtres, ils faisaient ce qu'ils voyaient faire au client romain et se réunissaient de grand matin pour aller saluer leur noble hôte par les noms de père et d'oncle, titres de respect fort usités alors dans l'idiome des Germaius. Ensuite, en nettoyant leurs armes et en graissant leur longue chevelure, ils chantaient à tue-tête leurs chansons nationales et, avec une bonne humeur naïve, demandaient aux Romains comment ils trouvaient cela. »

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Notre dame des Dombes

Le premier hendin ou chef connu des Burgondes était Gondicaire, qui mourut en 476, laissant quatre fils qui se partagèrent ses États. Gondebaud, l'un d'eux, dépouilla ou fit mourir les trois autres et constitua le royaume de Bourgogne.
Cette dynastie disparaît en 534, devant les armes victorieuses des Francs, et les conquêtes des Burgondes vont grossir l'héritage des fils de Clovis. Toutefois, cette courte domination laissa une profonde empreinte dans le sol et dans le régime du pays la loi gombette fut maintenue dans celles de ses dispositions qui attribuaient aux Bourguignons la propriété des deux tiers des terres conquises et d'un tiers des serfs qui les habitaient, ne laissant que le tiers des terres et les deux tiers des serfs aux anciens possesseurs. Nos provinces de Bresse et du Bugey traversèrent sans de grands orages les temps mérovingiens, tantôt annexées au royaume de Metz ou d'Orléans, tantôt administrées au nom des rois d'Austrasie par des patrices ou maires du palais.
Mais au VIIIème siècle une nouvelle secousse ébranla le sol; de nouveaux conquérants apparaissent; cette fois, c'est du sud qu'ils arrivent ce sont les Sarrasins d'Abd-el-Rahman; ils remontent la Saône jusqu'à Chalon et là se partagent en deux armées, dont l'une envahit et ravage toute la rive gauche du fleuve. La victoire de Charles-Martel donne la date de leur dispersion on est moins bien renseigné sur la durée de leur séjour; il dut être assez long, puisqu'on rencontre encore des constructions qui leur sont attribuées.
La période qui s'étend de Charles-Martel à Louis le Débonnaire n'offre d'intéressant pour notre histoire que la lente élaboration de nouvelles divisions territoriales qui font pressentir déjà l'approche des temps féodaux. Il commence à être fait mention dans les chartes du Dombesis, principauté de Dombes, et de la Brissias, comté de Bresse. Par le traité de Verdun, en 843, ces provinces avaient été incorporées successivement au royaumed'Italiei et de Lotharingie.
Elles ne rentrèrent au domaine de Neustrie qu'à la mort de Louis II (879). A cette époque d'inexprimable confusion provoquée par le partage du vaste empire de Charlemagne, compliquée par le capitulaire de Kiersy-sur- Oise, qui fonda les fiefs, se rattache l'établissement d'une première maison de Bourgogne qui compta quatre princes Beuve d'Ardennes, Boson, roi d'Arles, Richard le Justicier et Gislebert de Vergy. Alors aussi apparaissent, pour la première fois, des comtes de Bresse, qui commencent, en 830, au sire de Beaugé, doté, par Louis le Débonnaire, de cette seigneurie, en récompense des services qu'il lui avait rendus, et qui finissent en 1268, avec Guy, mort sans autre descendance qu'une fille, nommée Sibylle, dont le mariage avec Amédée IV transporta à la maison de Savoie la plus grande partie de la Bresse. Rien n'est plus horriblement lugubre que le spectacle offert au Xème siècle par les contrées riveraines de la Saône. Déchirements féodaux invasions des Normands et des Hongrois, dix famines et treize pestes. On vendit publiquement de la chair humaine à Mâcon ! Hâtons-nous d'échapper à de pareils souvenirs, et sous la domination de la maison capétienne de Bourgogne suivons l'extension et la consolidation du pouvoir des comtes de Savoie dans nos petites provinces de Bresse et du Bugey.

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Une maison de Bourg en Bresse

Du mariage d'Amédée IV avec Sibylle héritière des sires de Beaugé naquit Édouard, qui fut aussi comte de Savoie, épousa Blanche de Bourgogne, et qui, à défaut d'héritier direct, laissa les comtés de Savoie et de Bresse à son frère cadet, nommé Émond. Celui-ci épousa Yolande Paléologue, fille de Théodore, marquis de Montferrat. Leur fils aîné, Amédée ou Amé V, surnommé le comte Vert, vécut jusqu'en1383; il ajouta à ses domaines héréditaires une partie notable du Bugey, acheta les biens des seigneurs de Coligny et de Montluel, la seigneurie de Mirbel et le pays de Gex, et obtint de l'empereur Henri IV d'ajouter à ses titres celui de comte du Bugey. Amé VI ne régna que huit ans; il mourut en 1391 des suites d'une blessure reçue en chassant le sanglier il avait épousé Bonne de Berry, petite-fille du roi Jean. Son fils, Amé VII, fut le premier duc de. Savoie; n'étant encore que comte, il avait acquis les fiefs de Thoiré et de Villars et était ainsi devenu le souverain de tout le territoire qui constitue aujourd'hui le département de l'Ain. C'est à lui que les habitants durent la concession des premières chartes communales et la rédaction des statuts qui régirent le pays jusqu'à la Révolution de 1789 sous le nom de coutumes et usages.
Louis, son fils et son successeur, ne régna que cinq ans, de 1440 à 1445; de son union avec Anne de Lusignan, fille unique du dernier roi de Chypre, datent les droits de la maison de Savoie au royaume de Chypre. Rien ne signale à l'intérêt historique de ce département le règne d'Amé VIII; mais Amé IX, qui lui succéda, étant devenu veuf, et dégoûté de la vie agitée que lui faisaient les rivalités jalouses des princes ses voisins, embrassa l'état ecclésiastique il n'y rencontra pas davantage la tranquillité obscure qu'il cherchait. Il fut élu pape sous le nom de Félix V; le schisme déchirait l'Église; la lutte, les violences étaient trop éloignées de ses goûts pour qu'il ne s'empressât pas de déposer la tiare comme il avait résigné le sceptre; il alla s'enfermer à Ripailles, nom prédestiné, où il mena une existence de doux loisirs et de pacifiques jouissances conformes à ses instincts, dont il eut le rare mérite d'avoir conscience. Une inscription qui fut placée au-dessus d'une des portes de Pérouges, et dans laquelle, à la naïve impatience des soucis de la guerre, à la latinité plus naïve encore, il serait peut-être permis de reconnaitre l'esprit du bon duc lui-même, nous semble assez heureusement caractériser la physionomie placide de ce règne. Il s'agissait d'immortaliser la valeur des habitants de la ville qui avaient repoussé les troupes de Comminges, général au service de Louis XI, alors dauphin de Viennois.

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Les Gendarmes de l'Ain

Les descendants d'Amé IX conservèrent encore pendant plus d'un siècle, de 1472 à 1601, la possession de la Bresse et du Bugey mais leur pouvoir sur ces provinces devenait plus contesté et plus précaire à mesure que s'affermissait et se concentrait la monarchie française. En 1536, François ler s'empara de la Bresse, qui resta annexée à la France pendant tout son règne et ne fut rendue par Henri II au duc Emmanuel-Philibert qu'en considération de son mariage avec Marguerite de France, dernière fille de François 1er. Le fils issu de cette union, le duc Charles IV, est le dernier prince de la maison de Savoie qui ait possédé le territoire du département de l'Ain.
En 1601, Henri IV, qui était maître du marquisat de Saluces, enclavé dans le Piémont, offrit au duc Charles de l'échanger contre la Bresse. La convention fut acceptée et ratifiée par le traité de paix conclu à Lyon la même année; le Bugey et le Valromey furent compris dans l'échange; il en fut de même du pays de Gex, à l'exception de quelques petits villages sur lesquels le canton de Genève fit valoir ses droits de souveraineté. Cette petite baronnie avait relevé autrefois des comtes de Genevois elle était alors possédée par les cadets de cette famille; de leurs mains, elle était passée à la maison de Joinville, à laquelle les comtes de Savoie l'avaient enlevée en 1353, sous prétexte que les seigneurs refusaient de leur rendre hommage. Quant à la principauté de Dombes, ancien fief des puissants comtes de Beaujeu, devenue, depuis 1391, par legs du comte Édouard, domaine de la maison royale des ducs de Bourbon, son indépendance ne souffrit aucune atteinte de ces diverses transformations.
Vers le temps où nous sommes arrivés, Henri IV empruntait l'hôtel de la monnaie de Dombes pour y faire frapper des pièces d'argent et de cuivre à son effigie. Ce petit État, survivant dans son originalité vivace à l'anéantissement de toute organisation féodale dans le royaume, se maintint avec l'intégrité de ses privilèges et l'observance de ses vieilles coutumes jusqu'au règne de Louis XIV.
Mademoiselle de Montpensier en était alors souveraine ; on lui persuada d'abandonner Dombes au duc du Maine, fils légitimé du roi, pour en obtenir l'autorisation de rendre publique son union avec le beau Lauzun. Louis XIV accepta pour son fils la principauté et se contenta d'ouvrir à Lauzun les portes de la prison de Pignerol. En 1762, la Dombes fut irrévocablement réunie à la couronne en vertu d'un échange qu'en fit le comte d'Eu, second fils du duc du Maine, contre le duché de Gisors, en Normandie. Depuis l'annexion de la Bresse et du Bugey à la France, ces provinces ont suivi la fortune de la patrie commune sans que les grands événements contemporains y aient eu un retentissement exceptionnel.
Signalons cependant, en 1814, la belle défense du défilé des Balmettes, situé entre Saint-Germain et Torcieu, par les habitants du canton de Saint Rambert, d'Ambérieu et de Belley contre l'armée autrichienne, défense qui leur valut le nom bien mérité de Héros des Balmettes.
Les habitants du département de l'Ain sont grands, robustes, bien proportionnés dans leur structure, d'une physionomie agréable, dont souvent la pâleur mate est un des indices des fièvres locales qui ravagent certains cantons ils sont économes, laborieux, d'un jugement sain, d'une raison froide; ils ont du goût et des dispositions naturelles pour la musique ; quoique les bienfaits de l'instruction soient mieux appréciés chez eux que dans beaucoup d'autres contrées, ils sont encore fidèles à quelques vieilles traditions superstitieuses ils croient aux sorciers, placent dans le cercueil des morts quelque ustensile de ménage à leur usage et accompagnent de tapage charivarique l'époux veuf qui se remarie. Nous n'avons pas besoin d'ajouter que ces pratiques d'un autre âge tombent en désuétude chaque jour, et que nous les donnons bien moins comme une peinture du présent que comme une dernière empreinte du passé, lente à s'effacer dans tous les temps et dans tous les pays.

La Bresse :


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L'Eglise de Brou
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La Citadelle de Bourg en Bresse - Construite en 1569 et rasée en 1611

C’est la partie nord ouest du département sur la rive droite de la Saône. La Bresse doit, donc son identité au peuple gaulois des Ambarres et son nom à la déesse celtique des lacs sacrés et des eaux dormantes : Brixia. A l'arrivée des Romains, la Bresse semblait être, comme beaucoup de régions de la Gaule, couverte de vastes forêts (Saltus Brixiae). Au Moyen-âge, face aux famines et aux maladies, la population met en place un système de protection féodal.
Les sires de Bâgé imposent leur puissance et bâtissent une seigneurie qui s'étend de la Seille à Lyon et de la Saône à Bourg-en-Bresse.
Pendant presque cinq cent ans, Bâgé-le-Châtel situé au carrefour de grands axes routiers, est resté la capitale de la Bresse. Ses seigneurs n'ont cessé d'agrandir leur domaine en étendant leur empire sur la Bresse et la Dombes.
Mais l'une des raisons de l'apparition d'une culture si typique et si localisée est due au fait que la Bresse a vécu longtemps en autarcie. En effet, les rivières, les prairies marécageuses se gorgeant d'eau l'hiver, rendaient toutes communications impossibles.


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La Bresse

La Bresse, qu'elle fasse partie ou non des conflits, fit souvent office de « champ de bataille » jusqu'à son rattachement à la Savoie. Ces incessantes rivalités, ne permettant pas de mettre en place un réseau routier convenable, nuisaient d'autant plus aux déplacements des populations. Ainsi, on comprend la nécessité pour la population de se créer une identité, un folklore, des traditions afin de combler l'isolement.
Les bressans vivant essentiellement de la terre, de nombreux aspects de leur culture découlent de ce fait. En effet, de nombreuses fêtes ont été instaurées, au Moyen-âge, à la suite de famines liées à des mauvaises récoltes. Les gens vivant dans l'angoisse, se sont voués à des rites religieux.


Bourg en Bresse


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Bourg en Bresse

Le nom de Bourg, sous lequel est aujourd'hui connue la capitale du département de l'Ain, mot qu'il faut prendre dans son acception naturelle de Burgus, groupe, réunion de maisons, a remplacé deux autres noms qui répondent à des époques peu connues de l'histoire de cette ville. Sur son emplacement habitait, avant et pendant la domination romaine, une peuplade, les Sébusiens (Sebusiani), que l'on a longtemps confondus, à tort, avec les Ségusiens ou Ségusiaves (Segusiani ou Segusiavi), cantonnés sur le territoire de Feurs (Loire).
On ne sait à la suite de quelles révolutions ce nom serait tombé dans l'oubli; mais nous voyons plus tard le nom de Tanum lui être substitué comme désignation irrécusable de cette ville ainsi, vers 900, Furtailler, dans sa légende de saint Gérard, évêque de Mâcon, nous représente son pieux héros prenant la robe d'ermite et se retirant dans la forêt de Brou (prope oppidum Tani, cui Burgo nunc nomen est), « près de la ville de Tanum, qu'on appelle maintenant Bourg. » Ce document prouve donc que le nom de Tanière ou Tenières, qu'a conservé un quartier de la ville, est un souvenir du nom qu'a porté jadis la ville tout entière, et le mot oppidum doit faire supposer que, dès avant cette époque, elle était entourée de murailles. Quant à son importance, elle ne devait pas être fort grande, puisqu'elle ne nous est signalée par aucun fait historique.

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Vue générale de Bourg en Bresse (1800)

Après la chute de l'empire romain, au Vèmeet VIème siècles, la ville de Bourg fut successivement dépendante du premier royaume de Bourgogne; elle obéit à la France sous les deux derniers rois de la première race; aux Carlovingiens jusqu'au milieu du lXème siècle; ensuite au royaume d'Arles et duché de Bourgogne transjurans de l'empire ; les ducs de Savoie la possédèrent du XIème au XVIème siècle, et y firent construire une citadelle des plus régulières ; le traité de Lyon du 17 janvier 1601 l'assura à la France. Elle a été prise deux fois par les Français, en 1536 et en 1600, et sa citadelle rasée en 1611, par ordre de Louis XIII.
— Bourg obtint une charte de commune en 1184. Dans les premiers jours de janvier 1814, Bourg opposa une résistance courageuse aux armées étrangères, au moment où elles envahissaient la France. Les habitants, ayant pris les armes, livrèrent un combat de tirailleurs dans le faubourg, et tinrent en échec quinze cents Autrichiens mais, ceux-ci ayant reçu des renforts, la ville fut obligée de céder au nombre, et les généraux ennemis en permirent le pillage.

La ville de Bourg en Bresse est dans une charmante situation, près de la Veyle, sur la rive gauche de la Reyssouse. Du côté de l'est, elle domine un bassin agréable et varié, que terminent les coteaux de Revéremont au nord, le bassin se prolonge avec le cours de la Reyssouse, et la vue se perd dans de belles prairies qui s'étendent jusqu'à la Saône ; l'ouest et le midi présentent un plateau cultivé, terminé à l’horizon par une vaste forêt. Cette ville est généralement bien bâtie, les rues en sont assez bien percées, propres et ornées de fontaines publiques, dont une, en forme de pyramide, a été érigée par les habitants à la mémoire du général Joubert, né à Pont-de-Vaux.
Bourg a peu de commerce sa situation au centre d'un pays purement agricole, le défaut de rivière navigable ou de canal sous ses murs, la rareté du numéraire, l'absence des ressources et l'inertie résultant de l'influence du climat, l'ont jusqu'ici tenue dans un état d’inactivité . Cependant quelque peu riche et quelque peu considérable que soit cette ville, elle a fait les frais d'un théâtre assez joli, qui est souvent occupé par des troupes ambulantes.
Les promenades de Bourg sont le principal agrément de cette ville ; elles consistent en plusieurs belles avenues de peupliers, et en diverses allées, dont l'une qui porte le nom de Mail, est remarquable par sa longueur. Au centre de la ville est la promenade dite du Bastion dont l'hémicycle est décoré de la statue en bronze de Bichat, due au talent du célèbre statuaire David, la ville de Bourg devait cet hommage à Bichat, qui fit ses premières études médicales dans son hôpital.


Note

Le Chapon


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Des chapons pendus !

La Bresse est une région où s'élève le célèbre chapon. Avant d'étre abattu à jeun, plumé, éfillé, il est emmailloté fin d'améloirer la qualité de sa chair. Etroitement cousu dans son fuseau de linge, le poulet reste suspendu pendant 24 heures. On le remet à nu pour la vente. Cette préparation artisanale se fait de moins en moins, car elle esr plus longue, donc moins rentable. Le chapon est un poulet male qui a été castré !

De cet espace rural, naissent au fil du temps bon nombre de traditions, de codes propres à cette culture comme par exemple, les costumes, les mœurs, les savoir-faire.
Fief de la seigneurie de Bâgé, la Bresse rentre en possession des Ducs de Savoie au 13ème siècle. Marguerite d’Autriche fait construire, en 1513, l’Eglise de Brou pour son défunt mari Philibert le Beau de Savoie. La Bresse sera annexée à la France en 1536 par François Ier lors de sa descente en Italie pour aller combattre son ennemi juré, l’empereur Charles Quint.
En 1557, Emmanuel-Philibert, duc de Savoie, grâce à sa victoire lors de la bataille de saint Quentin, reprend possession de la Bresse et de sa capital Bourg lors du traité de Cateau-Cambrésis.
En 1601 Henri IV fera l’acquisition de vaste territoire entre Saône et Rhône et la Bresse deviendra définitivement française
Pays d’élevage de sa célèbre poularde et de son chapon, la Bresse est une région réputée pour sa gastronomie.


Le Bugey :


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Seigneurerie de Colligny
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Crépuscule sur le Lac de Nantua

Délimité par le Rhône au Sud, le Bugey a pour capital Belley qui tire son nom de Bellicom, une ancienne cité gallo-romaine. En 412, Belley est une ville épiscopale et son évêque portait le titre de prince du saint Empire Germanique. Les évêques furent contraints d’associer les ducs de Savoie à la gestion de leurs affaires.
Le 29 janvier 1401, l’évêque de Belley, Rodolphe de Bonet accepta de signer un acte d’association avec le comte de Savoie. Le pape Grégoire XII sanctionna, par une bulle de l’an 1408, la validité de l’accord.
Le Bugey sera rattaché à la France en 1601. La Ville de Nantua naquit au bord d'un lac sur un site occupé dès la Préhistoire. Une abbaye bénédictine y fut fondée en 671 par saint Amand. À partir du Xème siècle elle dépendait de l'Abbaye de Cluny fondée par saint Bernard.
Au XIIIème siècle, avec les évêques de Belley et les abbés d'Ambronay et de saint Rambert, les abbés de Nantua possédaient la majeure partie du Bugey, mais les comtes, puis les ducs de Savoie finirent par contrôler la région qui avait été donnée à leur ancêtre Amédée II par l'empereur Henri IV.
Appauvrie par les conflits politiques et religieux du XVIème siècle, la ville retrouva sa prospérité après la réunion à la France lors du traité de Lyon en 1601. Elle devint capitale du Haut Bugey. Le lac fut l'une des sources de sa richesse. Après la Révolution Nantua retrouva ses activités traditionnelles et surtout sa fonction commerciale sur la route de Lyon à Genève par la cluse de Nantua à Bellegarde.


Belley


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Fort l'Ecluse

Cette ville était déjà considérable et très forte du temps de César, qui en fit une place forte contre les Allobroges. Brûlée par Alaric en 390, elle fut rebâtie par Wiberlus en 412. Détruite par un incendie en 1385, elle dut sa reconstruction au duc de Savoie, qui la fit entourer de murailles. Elle fut cédée à la France avec le Bugey, dont elle était la capitale, en échange du marquisat de Saluces, par Charles-Emmanuel, et réunie à la couronne en 1601.
Elle est agréablement située entre deux coteaux à une courte distance du Rhône, dans un bassin fertile qu'arrose le Furan.


Le Pays de Gex :


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Le Rhône à la limite de la Savoie et de l'Ain
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Le Pays de Gex

La ville de Gex, peuplée dès l'époque gallo-romaine, semble avoir eu comme emblème le geai, oiseau homonyme, à l'origine du jeu et de la fête de l'oiseau qui ont perduré à travers les siècles.
Au commencement du XIIème siècle la cité appartenait à la famille de ce nom, à laquelle succédèrent les comtes de Genève. Léonette, arrière-petite-fille d'Amédée Ier, comte de Genève, l'apporta en dot à Simon de Joinville, parent du célèbre chroniqueur, compagnon de Saint Louis, dont il écrivit la vie. Guillaume de Joinville concéda des franchises aux habitants par une charte du 7 novembre 1292.
Le comte de Savoie, Amédée VI, s'empara de Gex en 1353, après un siège de quinze jours et l'érigea en baronnie. Après les troubles du XVIème siècle, le pays de Gex fut réuni à la France par le traité de Lyon en 1601.
En 1790 Gex fut compris dans le département de l'Ain, puis dans celui du Léman en 1798; il fit retour en 1815 à l'Ain. Ferney-Voltaire est la ville où vécu Voltaire, le célèbre auteur du Dictionnaire philosophique et l’un des premiers défenseurs de la justice.


Fernay-Voltaire


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Ce bourg est bâti au pied de la chaine du Jura, dans un charmant, vallon entrecoupé dé prairies, de bouquets de bois et de terres laboùrables entourées de haies vives, qui offrent une variété de culture des plus agréables.
En 1758, ce n'était qu'un hameau marécageux, composé de quarante-neuf habitants. Voltaire forma le projet, en 1768, d'y établir une fabrique, et en peu de temps il fit édifier cent dix maisons. Voulant assurer quelque solidité à' cette manufacture, il engagea le célèbre horloger Lépine à établir un comptoir à Ferney. Bientôt toutes les pièces d'une montre s'y fabriquèrent, huit cents ouvriers travaillaient pour cette manufacture ; quatre mille montres emboîtées en sortaient par an et s'expédiaient en partie pour l'étranger. Mais, après la mort du philosophe, l'horlogerie du canton de Gex fut tourmentée par l’introduction de la maîtrise, et depuis 1815 elle a été considérablement entravée par la nouvelle circonscription du, territoire, Ferney se trouvant: placé à 25 kilomètres au delà de la ligne des douanes, dont les premiers bureaux sont à Mijoux et aux Rousses ; aussi le nombre des ouvriers ne s'y élève-t-il pas au delà de deux cents, qui travaillent en partie pour Genève.
Femey est un fort joli endroit, consistant seulement en deux longues rangées de maisons agréables qui bordent le grand chemin des deux côtés, et sont construites avec une régularité qui satisfait l'œil sans être -monotone. Le genre d'architecture en est simple, mais du meilleur goût ; ce sont pour la plupart de petits pavillons carrés peu élevés, séparés entre eux, bien percés, bien couverts, précédés le plus souvent de petites cours ombragées par des arbres d'agrément décorés de grilles enfer ou en bois; et quelquefois même accompagnés de jardins artistement plantés. Les deux rangs de maisons qui bordent longtemps la route en allant à Genève, et qui presque toutes doivent leur existence au philosophe de Ferney, sont ou des hôtelleries que l'affluence des curieux nécessitait ou la demeure des artistes qu'il avait appelés, et qui ont trouvé près de lui des encouragements pour leur industrie, l'aisance et le bonheur.
La jolie maison que Voltaire fit bâtir à Ferney, et qu'il habita pendant plus de-vingt-ans se fait remarquer par son élégante simplicité. Elle est située à l'extrémité occidentale du bourg, au pied des montagnes, sur une petite éminence qui domine un bassin magnifique. De cet endroit, on découvre dans l'éloignement une partie du riant pays de Vaud, les montagnes agrestes de la Savoie, au-dessus desquelles le Mont-Blanc élève sa cime majestueuse, là ville de Genève et les bords de son lac enchanteur, dont on ne peut parler sans plaisir et, sans y allier le souvenir de Rousseau, qui le regrettait en ces termes attendrissants :
« O lac sur les bords duquel j'ai passé les douces heures de mon enfance! Charmant paysage où j'ai vu pour la première fois le majestueux et touchant lever du soleil ; où j'ai senti les premières émotions du cœur, les premiers élans d'un génie devenu depuis trop célèbre ! Hélas ! je ne vous reverrai plus ! Ces clochers qui s'élèvent au milieu des chênes et des sapins, ces troupeaux bêlants, ces ateliers, ces fabriques bizarrement épars sur des torrents, dans des précipices, au haut des rochers, ces arbres vénérables, ces sources, ces prairies, ces montagnes qui mon vu naître, elles ne me reverront plus »

On arrive à cette charmante habitation par une avenue de tilleuls qui coupe le grand chemin par un angle droit. Le bâtiment est de forme longue : il est agréable, mais simple; c'est l'habitation régulière et bien distribuée d'un citoyen aisé, mais non la demeure somptueuse d'un seigneur opulent. L'appartement qui se présente en face de l'entrée principale était le cabinet d'étude de Voltaire ; situé au rez-de-chaussée, bien éclairé sur le jardin par des portes vitrées, il avait également, la vue libre sur l'esplanade, au bout de ce cabinet, à gauche, était la chambre à coucher.


Gex :


Le pays et seigneurie de Gex dépendait autrefois du comté de Genevois, dont les comtes étaient fondateurs de l'Eglise de Genève. Ces comtes en ont été seigneurs pendant longtemps.
La terre de Gex fut confisquée par Amédée, comte de Savoie, dit le comte Vert, qui l'unit à son domaine l'an 1353. Le duc de Savoie céda ce pays à la France en échangé du marquisat de Saluces, comme la Bresse et le Bugey. Le pays de Gex était du gouvernement de la Bourgogne, du ressort du parlement et de la généralité de Dijon, recette de Gex et du diocèse de Genève, dont le siège était Annecy eu Savoie.

Les Dombes :

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Les étangs des Dombes
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La Souveraineté des Dombes

La Dombes était au temps de Jules César peuplée par les Ambarres. Au Vème siècle, elle faisait partie du royaume des Burgondes. Lors du partage de Verdun en 843, elle revint à Lothaire Ier, c'est-à-dire à l'Empire. Mais l'éloignement du pouvoir causa la création de seigneuries qui s'érigèrent en seigneuries quasi-autonomes.
À la fin du XIIème siècle, les sires de Baugé et de Thoire et Villars se partageaient la région.
Le mariage du 15 juillet 1218 entre la fille du sire de Baugé et Humbert V de Beaujeu fit passer la Dombes dans le domaine des Beaujeu jusqu'en 1400, où leurs terres passèrent aux Bourbons.
La partie sud de la Dombes appartenait, elle, aux sires de Thoire et Villars, également possessionnés dans le Bugey. À partir de l'avènement d'Humbert V de Thoire et Villars en 1300, la seigneurie s'orienta progressivement vers la France. Humbert VI sera l'un des principaux artisans du rattachement du Dauphiné à la France en 1336 ; les trois derniers sires de Thoire et Villars servirent les rois de France durant la guerre de Cent Ans.
La Dombes souffrit de guerres entre les comtes de Savoie et les sires de Thoire et Villars, alliés au Dauphin et au comte de Chalon contre la Savoie. A partir de la fin du XIIIème siècle. En voulant aider Édouard, comte de Savoie contre Guigue V dauphin de Viennois, Humbert Ier de Beaujeu fut fait prisonnier à Varey en Bugey en 1325, durant la bataille de Varey. Il fut contraint de prêter hommage pour les seigneuries de Meximieux, Miribel et Bourg-Saint-Christophe à l'Est de la Dombes, et demanda au comte de Savoie un dédommagement.

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Le héro pourpré compte parmi les nombreux oiseaux migrateurs qui viennent se reproduirent sur les bords des étangs des Dombes

Les terres des sires de Thoire et Villars subirent, quant à elles, plusieurs chevauchées parties des terres des comtes de Savoie, jusqu'à ce que le climat ne s'apaise, aux alentours de 1355.
Humbert VII de Thoire et Villars, n'ayant pas vu son fils unique lui survivre et se trouvant menacé par le duc de Bourgogne à qui il refusait de prêter hommage, vendit ses terres en 1402, les partageant entre les ducs de Savoie et de Bourbon, qui avaient obtenu le Beaujolais du dernier sire de Beaujeu en 1400 et pouvaient ainsi agrandir leurs terres vers l'est, se plaçant ainsi sous la protection de ces grands princes. Humbert VII de Thoire et Villars garda toutefois l'usufruit de ses terres jusqu'à sa mort en 1423.

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Le vieux Pérouges

En 1523, François Ier accusa le connétable de Bourbon de félonie, en vertu de quoi il confisqua ses terres dans le royaume de France et dépêcha une armée pour confisquer la partie de la Dombes lui appartenant, bien que, ces terres se trouvant côté Empire, la Saône fît frontière entre le royaume de France et le Saint Empire Romain Germanique. Il institua alors un Parlement afin d'administrer la Dombes en son nom : le parlement de Dombes qui siégea d'abord à Lyon, par « territoire emprunté ».
En 1560, François II rendit leurs possessions aux ducs de Bourbon qui récupérèrent également leurs possessions de Dombes. L'empereur n'ayant pas eu l'ambition de contrer le roi de France lorsqu'il avait confisqué ce territoire relevant pourtant de sa juridiction, les ducs de Bourbon érigèrent la Dombes en petite souveraineté indépendante dont Trévoux devint, suite logique à l'ampleur prise par la ville à la fin du Moyen Âge, la capitale. On rassembla dès lors dans cette cité tous les organes nécessaires à la bonne administration d'un petit État : un hôpital y fut fondé par Anne-Marie-Louise d'Orléans, duchesse de Bourbon-Montpensier, sous l'impulsion de Claude Cachet de Garnerand, conseiller au parlement de Dombes. Elle céda ensuite à Louis-Auguste, fils légitimé de Louis XIV, la souveraineté de Dombes contre la libération du duc de Lauzun, dont elle était amoureuse.
Le duc du Maine Louis Auguste de Bourbon, fils légitimé de Louis XIV et de madame de Montespan, fit transférer le parlement de Dombes de Lyon à Trévoux, faisant bâtir à partir de 1696.

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Cette carte de l'Ain présente les parties insalubres de l"Ain en raison des très nombreux marécages et étangs qui recouvrent la région

Il favorisa, de plus, l’imprimerie implantée à Trévoux où ne s'exerçait pas la censure du royaume de France, autorisant les Jésuites à y imprimer leurs Mémoires (journaux d'information et de critique scientifique, théologique, littéraire...). Plusieurs éditions du dictionnaire de Trévoux y furent également imprimées.
En 1762, Louis Charles de Bourbon (1701-1775), comte d'Eu, troisième fils du duc du Maine, échangea la souveraineté de Dombes à Louis XV contre des terres en Normandie où il était, par ailleurs, possessionné. Elle fut dès lors définitivement rattachée au royaume de France. Par un édit du mois d'octobre 1771, enregistré le 31 décembre suivant, le roi supprima le parlement de Trévoux et sa chancellerie. Les attributions du parlement furent réparties : celles dont il connaissait comme parlement et cour des aides furent portées devant le conseil supérieur de Lyon ; celles dont il connaissait comme chambre des comptes furent dévolues à la chambre des comptes de Paris ; et celles dont il connaissait comme bureau des finances furent attribués au bureau des finances de Lyon. Par un édit du mois de janvier 1772, enregistré le 22 de ce mois, le roi supprima la châtellenie de Trévoux ainsi que le bailliage de Chalamont et celui de Thoissey et créa une « sénéchaussée et siège d'élection réunis ». L'édit portait que ce tribunal tiendrait ses séances à Trévoux et connaitrait de toutes les matières qui rassortissaient de la chambre des requêtes du parlement de Trévoux, ainsi que les bailliages supprimés, sauf l'appel au conseil supérieur de Lyon.
Des lettres-patentes du 22 mars 1771, enregistrées le 5 mai suivant, portèrent que les appels des jugements rendus en la sénéchaussée établie à Trévoux, seront relevées au présidial de Lyon en toutes causes et matières de nature à pouvoir y être jugées.
Lorsque, en 1774, le roi rétablit le parlement de Paris et supprima les conseils supérieurs créés en 1771, la sénéchaussée de Trévoux fut comprise dans le ressort du parlement de Paris et celui-ci substitué au conseil supérieur de Lyon. Par un édit du mois de septembre 1781, enregistré au parlement de Dijon le 6 mars 1782, la Dombes fut unie aux états de Bresse et rattachée à la généralité de Bourgogne. L'Assemblée nationale constituante confirma l'incorporation de la Dombes au royaume par un décret du 27 septembre 1791 qui, sanctionné par Louis XVI le 16 octobre suivant, devint la loi des 27 septembre et du 16 octobre 1791, portant réunion à la France du pays de Dombes et dépendances. Au milieu du XIXème siècle, des moines créèrent l'abbaye Notre-Dame-des-Dombes au Plantay, afin d'aider à assainir la région marécageuse et limiter les effets de la malaria.


Trévoux


L'origine de Trévoux remonté à une époque reculée. L'empereur Sévère battit sous ses murs son compétiteur Albinus. En 1535, François I" y établit un parlement, qui, rendu sédentaire par le duc du Maine, fut supprimé avant la révolution, et son ressort réuni au parlement de Dijon. Les jésuites y établirent un journal, et on y composa le dictionnaire qui porte le nom de Dictionnaire de Trévoux.

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L'arrondissement de Trévoux
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L'arrondissement de Trévoux

Lors du partage de l'Empire de Charlemagne, la Saône est la frontière entre le pays Franc et l'Empire. Trévoux se retrouve donc ville frontière et lieu de péage pour toutes les embarcations circulant sur la rivière. A partir du XIIIème siècle la ville de Trévoux et se voit attribué une charte de franchise au XVème siècle. Confisqué par François Ier, en 1523 et annexé à la France, le pays recouvre son indépendance, en 1560, sous la souveraineté des ducs de Bourbon Montpensier qui l'érige en principauté. Au XVIIIème siècle Trévoux se voit doté d'un Parlement, d'un gouverneur de province, d'une Cour des Monnaie et d'un Chapitre.
Trévoux a été longtemps la capitale mondiale des filières en diamant destinée à la fabrication de fils de métal très fin essentiellement destiné à l'orfèvrerie.


L'Ain


Outre ses poulardes, l’Ain est aussi un pays de fromages et le plus célèbre d’entre eux est le Bleu de Bresse. N’oublions pas l’Entremont, son célèbre gruyère.
L'Ain possède en outre de nombreuses stations de sports d'hiver surtout réputées pour leurs pistes de ski de fond.
Pays d’eau, la cascade de Cerveyrieu, les pertes du Rhône; actuellement noyées dans le barrage de Nantua, et ses gorges, les pertes de la Valserine à Bellegarde, les lacs de Nantua et de Silan vous offrent le spectacle d’une eau claire et dormante où d'une eau folle sautant dans tous les sens.
L’Ain est un département à plusieurs visages et les amoureux de la nature, de la moyenne montagne et de grandes randonnées y trouverons tout leur bonheur.


La légende du Buget


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La légende du Bugey

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Le Paradie terrestre - Jan Brueghel l'Ancien

La légende du Bugey raconte que Bugia, compagne de Bel, fils de Japhet, petit-fils de Noé, a donné ainsi son nom au Bugey :
« Bel et Bugia ayant décidé leur départ, à la dispersion des petits-fils de Noé, Japhet s’avance à son tour pour les bénir et, par un fil, il suspend au cou de sa bru un sachet en peau de gazelle. "Portez-le", dit-il, "jusqu’à ce que vos regards embrassent le pays du rêve et du désir. Là seulement, vous l’ouvrirez pour en répandre le contenu sur le sol. Il renferme de précieuses reliques du Paradis terrestre et de l’Arche, qui ajouteront encore à la beauté et à la richesse du pays que vous aurez élu". Durant des mois, Bel et Bugia marchèrent dans une nature hirsute, broussailleuse, sans une fleur, dans le vent, les pierres, les sables. Or, un soir, presque épuisée, Bugia, gravissant une montagne, s’arrêta au sommet et s’écria: "Regarde !" Bel releva le front. Son visage se transfigura soudain. À ses pieds s’étendait une vallée sur laquelle, des hauteurs du ciel bleu se déversaient les flots de pierreries d’un splendide arc-en-ciel. La vallée était immense, fertile, charmante. "C’est ici, Bel, qu’il faut nous arrêter. C’est ici que je souhaite vivre". "Oui", dit Bel, "et nous l’appellerons de ton nom, Bugia". Et Bugia vida le contenu du sachet, les graines se répandirent sur le sol, les ceps s’enfoncèrent dans la terre…et le lendemain matin, le Bugey s’éveilla couvert de vignobles, d’arbres fruitiers, de pampres, de cerises, d’épis de blé, de fleurs, qui emplirent dès cet instant cette terre privilégiée. »




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