L'Ain est adossé aux monts du Jura à l’Est et
il présente de nombreux sommets dont le point culminant est le Crêt
de la Neige qui domine le territoire avec ses 1718 mètres d’altitude,
n'oublions le grand Colombier avec ses 1531 mètres.
Ce département
est formé de la Bresse, du Bugey, du Valromey et de l'ancienne principauté
de Dombes, qui dépendait de la Bourgogne.
Ses limites sont au nord, le département du Jura
et une partie du département de Saône et-Loire;
à l'est, la Suisse au sud ainsi que des départements de la
Savoie et de la Haute Savoieet
de l'Isère à l'ouest, ceux du
Rhône et de Saône et-Loire.
Sous le rapport physique, le territoire du département de l'Ain peut
se diviser en quatre parties : celle de l'est, celle du sud-est, celle
du sud-ouest, et celle du nord
La partie de l'est est traversée,
du nord-est au sud-sud ouest, par plusieurs chaînes de montagnes parallèles
entre elles, qui sont un prolongement du Jura. On trouve aussi vers
le centre une chaîne de petites montagnes et de coteaux, que l'on appelle
Revermont, dont une partie est couverte de vignes. Les vallées de l'est
sont profondes, bordées de montagnes élevées, de rochers taillés à pic,
et sillonnées par des torrents extrêmement rapides, elles abondent en
excellents pâturages et fournissent de très bons fromages les pentes
extérieures des collines les plus favorablement exposées sont plantées
en vignes; des forêts de sapin occupent le centre des chaînes, et il
y croit aussi diverses autres essences de bois.
L’Ain, un département au multiple visage. Les Dombes, pays d’étangs, où l’eau règne en maitre du ce territoire. Où des oiseaux de différentes espèces viennent chercher dans ces espaces leur nourriture. Poules d’eau, cols vert, hérons et tant d’autres viennent se prélasser sur ces grandes étendues. Une petite visite à Notre Dame des Dombes s’impose lorsqu’on a la chance de parcourir cette région, profiter également de votre promenade pour aller admirer la petite ville de Chatillon sur Chalaronne, ville qui accueilli, dans ses murs en 1617, saint Vincent de Paul en qualité de Curé et qui y créa la première fondation des Dames de la Charité. Cette ville qui conserve une de ses anciennes portes. Ne manquez surtout ses anciennes halles qui ont une charpente tout à fait remarquable. Bourg en Bresse.
La visite du monastère royal de Brou est un lieu incontournable lorsque visite l’Ain et en particulier Bourg en Bresse. Si la ville en elle-même ne présente rien de bien particulier, à part quelques bâtisses comme l’hôtel de ville, l’office du tourisme, en encore, une très vielle maison à colombage, Brou est un édifice du datant de 1532 et est une merveille du gotique flamboyant. A croire, en voyant les statues et autres sculptures que ce sont des dentelières qui ont, dans le plus beau marbre de Carrare, ont découpé les dentelles qui ornent chaque tombeau de ce mausolée. Tout y est splendide, de plus ce monastère abrite également, une superbe collection de peintures de différentes époques. Nous y avons remarqué, en autre, une magnifique peinture de Jan Brueghel de Velours, mais aussi de très belles œuvres de différents maîtres de l’art. Pour terminer, pour ceux qui aiment les beaux édifices, Brou mérite absolument votre visite. Le Pays de Nantua dans le Bugey.
Autre lieu de visite à ne pas manquer, ce sont les pertes de la Valserine ; une petite rivière, qui pour se frayer un passage dans un massif calcaire, n’a pas lésiner sur ses moyens pour découper la roche comme bon lui plaise. Elle en fait un dédale de falaises ; de marmites, et autres découpes pour tracer son chemin. Et continuer votre route pour aller admirer Fort l’Ecluse qui offre une vue imprenable sur le Rhône, limite entre l’Ain et la Haute Savoie. Autre lieu remarquable est Fort l’Ecluse, cette fortification plusieurs remaniée depuis le XVIèmesiècle. Lieu stratégique entre le royaume de France et le Duché de Savoie, il subira de nombreuses attaques et sera pris et repris par les belligérants.
En général, on trouve dans cette partie peu de
terres labourables et les récoltes en blé sont insuffisantes pour la
consommation des habitants.
Dans la partie du sud, environnée de
trois côtés par le Rhône et l'Ain,
les chaînes de montagnes sont moins resserrées, Leurs sommets moins
âpres, moins déchirés; on y trouve des vignes assez bien cultivées des
terrains aussi fertiles qu'agréables où l'on recueille toute sorte de
grains, de fruits et de légumes. Dans cette partie, de charmants paysages,
de beaux villages des sources abondantes, de belles rivières, des prairies,
de riches vignobles, beaucoup d'arbres et une végétation vigoureuse
présentent le plus riant tableau.
Les habitants de l'Ain, laborieux et actifs
dans la montagne, sont moins vifs et moins industrieux dans la plaine.
Ils ne se distinguent pas, en général, par leur imagination leur
caractère le plus prononcé est le calme et la patience mais, si
les passions y manquent de vivacité, les liens de famille y sont
respectable est respectés.
Les habitants du Bugey sont généralement
d’une taille élevée, bruns, vifs et même un peu bourrus.
Ceux
de la Bresse sont grands, bienfaits, plutôt blonds que bruns, doux,
assez lents, et d'un commerce facile.
Les femmes sont très blanches
de peau et d'une belle carnation, leur costume est gracieux et élégant
leur coiffure varie suivant les cantons c'est tantôt un bonnet à
fond étroit, orné de dentelles, tantôt des cheveux relevés en chignon
mais la tète est toujours surmontée d'un infiniment petit chapeau
noir, de forme plate, coquettement incliné sur le devant ou sur
le côté, et orné assez souvent de rubans ou de galon d'or ou d'argent.
Une partie de la population de la montagne émigre chaque année,
pour économiser ses faibles récoltes, et va chercher sa nourriture
et un peu d'argent dans les départements de la Sarthe, de la Meurthe,
du Haut et du Bas Rhin, où elle s'occupe du peignage du chanvre
et du commerce de boissellerie on évalue à plus de 500,000 francs
la somme que les émigrants rapportent annuellement dans le département.
La partie occidentale jusqu'à la Saône, est une
plaine basse, dont le sol compacte et argileux retient les eaux, en
même temps que le défaut de pente les empêche de s'écouler; des marais
considérables des étangs nombreux des bois en assez mauvais état, peu
de terres à froment, quelques champs de seigle et beaucoup d'avoine,
voilà l'aspect général que présente cette division. On ne peut pas dire
cependant que ce pays soit infertile; mais les récoltes n'y suffisent
pas à la consommation. Quand les étangs sont en eau, on y pêche d'excellent
poisson, et lorsqu'ils sont à sec, On y récolte de l'orge et de l'avoine
en abondance Néanmoins, il n'y a guère que les bords de la Saône qui
soient bien peuplés et cultivés avec soin: on y voit beaucoup de vignobles
et des paysages riants et animés.
Au nord se trouve la quatrième
division' l’arrondissement Bourg, les montagnes exceptées, et la partie
septentrionale de l'arrondissement de Trévoux, la composent en entier.
Le sol y est bon en général, bien cultivé, et produit du froment, du
seigle, de l'orge, du sarrasin, du maïs, du chanvre, des légumes etc.
D'immense est superbes prairies embellissent les bords de la Saône,
et les bassins de la Reyssouse et de la Chalaronne sont couverts de
prés très productifs.
L'Ain est traversée du Nord au Sud pat la
rivière l'Ain qui a donné son nom au département. Ce cours d'eau qui
prend sa source en Franche-Comté, dans une vallée étroite et boisée
entre les deux villages Conte (Jura) et La Favière à environ 700 mètres
d'altitude, et se jette dans le Rhône en face d'Anthon après avoir parcouru
189,9 km.
Note : ce site officiel
du ministère de la culture vous donne toutes
les informations relatives à tous les lieux
et objets inscrits au patrimoine de chaque commune
d'un département
Superficie : 5 762,39
km²
Population: 638 425 (2016)
Densité
: 111 hab./km2
Nb de communes
: 393
Le département de l'Ain a été
formé des anciennes provinces de Bresse, du Bugey, du
Valromey, du Pays de Gex et de la principauté de Dombes.
Son histoire, pour être complète, devrait donc se composer
de l'histoire de ces diverses contrées, qui, dans le
passé, eurent souvent des destinées différentes.
Avant la conquête romaine, la majeure partie du département
de l'Ain était occupée les Sébusiens (Sebusiani) et
par les Ambarres, ces derniers étaient alliés et clients
de l'importante peuplade des Éduens. Les noms des villes
d'Ambérieu et d'Ambrtinay nous rappellent les anciens
Ambarres, et il reste encore dans le département de
nombreux vestiges de l'époque celtique on retrouve journellement
des tombeaux, des haches de pierre qui servaient aux
sacrifices des druides, des dolmens, pierres levées
ou plantées, et des médailles, parmi lesquelles il en
est qui rappellent le soulèvement des Gaules par Vercingétorix,
et d'autres qui constateraient le passage ou le séjour
d'Annibal, quand il franchit les Alpes pour porter ses
armes en Italie.
Une guerre survenue entre les Séquanais
et les Éduens détermina l'invasion romaine; les Séquanais,
vaincus d'abord, avaient appelé à leur secours Arioviste,
chef des tribus campées sur les rives du Rhin; les Éduens,
à leur tour, sollicitaient l'appui du sénat romain,
lorsqu'une armée de 368,000 Helvètes vint menacer la
Gaule d'une terrible invasion. Ils n'avaient pu franchir
le Rhône à Genève parce que César en avait fait rompre
le pont; ils traversèrent le défilé de l'Écluse et pénétrèrent
ainsi au milieu du pays des Ambarres, qu'ils ravagèrent.
César accourut et, dans une seule campagne, à la tête
de cinq légions, dispersa les Helvètes, qu'il atteignit
au moment où ils traversaient la Saône, et rejeta de
l'autre côté du Rhin les bandes vaincues d'Arioviste.
L'établissement de la domination romaine succéda,
pour les Ambarres, au danger qu'ils avaient couru de
subir le joug des Germains.
Outre le grand épisode national
auquel est resté attaché le nom de Vercingétorix, plusieurs
révoltes locales protestèrent contre les efforts de
l'administration romaine pour dénationaliser les Gaules.
Sous Tibère, en l'an 21, Silius, proconsul de la
Germanie supérieure, eut à combattre, dans les provinces
qui nous occupent, une sédition dont Sacrovir était
le chef, et dans laquelle se signalèrent les gladiateurs
gaulois destinés aux cirques de Rome. En 69, les Séquanais
remportèrent une inutile victoire sur le général Sabinus.
Les résultats de ces mouvements avortés étaient de fréquents
remaniements dans la division territoriale des provinces
domptées; c'est ainsi que le pays occupé par les Ambarres
fit tour à tour partie de la Germanie supérieure sous
Auguste, de la grande Séquanaise sous Constantin, et
plus tard de la première Lyonnaise.
Quoique les
Romains n'aient point laissé, de leur passage dans le
département de l'Ain, des traces aussi monumentales
que dans certaines autres contrées de la France, leur
civilisation n'y est point restée sans influence sur
l'adoucissement des mœurs, sur l'amélioration des voies
de communication et sur l'embellissement des villes
et bourgs existant à cette époque; des ruines de temples,
d'autels votifs, d'aqueducs, des égouts, des bains témoignent
encore de cette initiation à l'art antique, qui fut
comme la mission providentielle de la conquête romaine.
On prétend que le Valromey (vallis Romana)
doit son nom au choix qui fut fait de cette petite enclave
du pays des Ambarres pour lieu d'exil assigné aux citoyens
romains bannis de l'Italie.
Cependant ce n'était pas un éternel
adieu qu'avaient dit les Germains au doux climat et
aux fertiles campagnes de l'Occident. Leurs hordes semblaient
renaître plus innombrables et plus ardentes sous le
tranchant des épées romaines le IVèmesiècle
vit successivement s'engouffrer dans les Gaules Suèves,
Alains, Vandales et les Huns d'Attila. Tous ceux-là,
cependant, comme emportés par l'impétuosité de leur
élan, roulèrent au delà des fleuves qui bornaient l'ancien
pays des Séquanais; c'est à d'autres conquérants qu'était
réservé le territoire des Ambarres.
Derrière les
bandes rapides d'Attila s'avançait une espèce d'armée
de géants, muraille vivante, lente, raide et impassible
comme le destin ils avaient sept pieds, dit Sidoine
Apollinaire; ils mirent sept ans pour descendre de Mayence
à Lyon; c'étaient les Burgondes.
Romains et Gaulois
tentèrent à peine de leur résister; au reste, ils arrivaient
sans colère et comme des enfants oubliés qui seraient
venus réclamer leur place au foyer paternel. « Cantonnés
militairement dans une grande maison, dit Augustin Thierry,
pouvant y jouer le rôle de maîtres, ils faisaient ce
qu'ils voyaient faire au client romain et se réunissaient
de grand matin pour aller saluer leur noble hôte par
les noms de père et d'oncle, titres de respect fort
usités alors dans l'idiome des Germaius. Ensuite, en
nettoyant leurs armes et en graissant leur longue chevelure,
ils chantaient à tue-tête leurs chansons nationales
et, avec une bonne humeur naïve, demandaient aux Romains
comment ils trouvaient cela. »
Le premier hendin ou chef connu
des Burgondes était Gondicaire, qui mourut en 476, laissant
quatre fils qui se partagèrent ses États. Gondebaud,
l'un d'eux, dépouilla ou fit mourir les trois autres
et constitua le royaume de Bourgogne.
Cette dynastie
disparaît en 534, devant les armes victorieuses des
Francs, et les conquêtes des Burgondes vont grossir
l'héritage des fils de
Clovis. Toutefois, cette courte domination laissa
une profonde empreinte dans le sol et dans le régime
du pays la loi gombette fut maintenue dans celles de
ses dispositions qui attribuaient aux Bourguignons la
propriété des deux tiers des terres conquises et d'un
tiers des serfs qui les habitaient, ne laissant que
le tiers des terres et les deux tiers des serfs aux
anciens possesseurs. Nos provinces de Bresse et du Bugey
traversèrent sans de grands orages les temps mérovingiens,
tantôt annexées au royaume de Metz ou d'Orléans, tantôt
administrées au nom des rois d'Austrasie par des patrices
ou maires du palais.
Mais au VIIIème
siècle une nouvelle secousse ébranla le sol; de nouveaux
conquérants apparaissent; cette fois, c'est du sud qu'ils
arrivent ce sont les Sarrasins d'Abd-el-Rahman; ils
remontent la Saône jusqu'à Chalon et là se partagent
en deux armées, dont l'une envahit et ravage toute la
rive gauche du fleuve. La victoire de Charles-Martel
donne la date de leur dispersion on est moins bien renseigné
sur la durée de leur séjour; il dut être assez long,
puisqu'on rencontre encore des constructions qui leur
sont attribuées.
La période qui s'étend de
Charles-Martel
à Louis
le Débonnaire n'offre d'intéressant pour notre histoire
que la lente élaboration de nouvelles divisions territoriales
qui font pressentir déjà l'approche des temps féodaux.
Il commence à être fait mention dans les chartes du
Dombesis, principauté de Dombes, et de la Brissias,
comté de Bresse. Par le traité de Verdun, en 843, ces
provinces avaient été incorporées successivement au
royaumed'Italiei et de Lotharingie.
Elles ne rentrèrent
au domaine de Neustrie qu'à la mort de
Louis II (879). A cette époque d'inexprimable confusion
provoquée par le partage du vaste empire de Charlemagne,
compliquée par le capitulaire de Kiersy-sur- Oise, qui
fonda les fiefs, se rattache l'établissement d'une première
maison de Bourgogne qui compta quatre princes Beuve
d'Ardennes, Boson, roi d'Arles, Richard le Justicier
et Gislebert de Vergy. Alors aussi apparaissent, pour
la première fois, des comtes de Bresse, qui commencent,
en 830, au sire de Beaugé, doté, par Louis le Débonnaire,
de cette seigneurie, en récompense des services qu'il
lui avait rendus, et qui finissent en 1268, avec Guy,
mort sans autre descendance qu'une fille, nommée Sibylle,
dont le mariage avec Amédée IV transporta à la maison
de Savoie la plus grande partie de la Bresse. Rien n'est
plus horriblement lugubre que le spectacle offert au
Xème siècle par les contrées riveraines de
la Saône. Déchirements féodaux invasions des Normands
et des Hongrois, dix famines et treize pestes. On vendit
publiquement de la chair humaine à Mâcon ! Hâtons-nous
d'échapper à de pareils souvenirs, et sous la domination
de la maison capétienne de Bourgogne suivons l'extension
et la consolidation du pouvoir des comtes de Savoie
dans nos petites provinces de Bresse et du Bugey.
Du mariage d'Amédée IV avec Sibylle
héritière des sires de Beaugé naquit Édouard, qui fut
aussi comte de Savoie, épousa Blanche de Bourgogne,
et qui, à défaut d'héritier direct, laissa les comtés
de Savoie et de Bresse à son
frère cadet, nommé Émond. Celui-ci épousa Yolande Paléologue,
fille de Théodore, marquis de Montferrat. Leur fils
aîné, Amédée ou Amé V, surnommé le comte Vert, vécut
jusqu'en1383; il ajouta à ses domaines héréditaires
une partie notable du Bugey, acheta les biens des seigneurs
de Coligny et de Montluel, la seigneurie de Mirbel et
le pays de Gex, et obtint de l'empereur Henri IV d'ajouter
à ses titres celui de comte du Bugey. Amé VI ne régna
que huit ans; il mourut en 1391 des suites d'une blessure
reçue en chassant le sanglier il avait épousé Bonne
de Berry, petite-fille du roi Jean. Son fils, Amé VII,
fut le premier duc de. Savoie; n'étant encore que comte,
il avait acquis les fiefs de Thoiré et de Villars et
était ainsi devenu le souverain de tout le territoire
qui constitue aujourd'hui le département de l'Ain. C'est
à lui que les habitants durent la concession des premières
chartes communales et la rédaction des statuts qui régirent
le pays jusqu'à la Révolution de 1789 sous le nom de
coutumes et usages.
Louis, son fils et son successeur,
ne régna que cinq ans, de 1440 à 1445; de son union
avec Anne de Lusignan, fille unique du dernier roi de
Chypre, datent les droits de la maison de Savoie au
royaume de Chypre. Rien ne signale à l'intérêt historique
de ce département le règne d'Amé VIII; mais Amé IX,
qui lui succéda, étant devenu veuf, et dégoûté de la
vie agitée que lui faisaient les rivalités jalouses
des princes ses voisins, embrassa l'état ecclésiastique
il n'y rencontra pas davantage la tranquillité obscure
qu'il cherchait. Il fut élu pape sous le nom de Félix
V; le schisme déchirait l'Église; la lutte, les violences
étaient trop éloignées de ses goûts pour qu'il ne s'empressât
pas de déposer la tiare comme il avait résigné le sceptre;
il alla s'enfermer à Ripailles, nom prédestiné, où il
mena une existence de doux loisirs et de pacifiques
jouissances conformes à ses instincts, dont il eut le
rare mérite d'avoir conscience. Une inscription qui
fut placée au-dessus d'une des portes de Pérouges, et
dans laquelle, à la naïve impatience des soucis de la
guerre, à la latinité plus naïve encore, il serait peut-être
permis de reconnaitre l'esprit du bon duc lui-même,
nous semble assez heureusement caractériser la physionomie
placide de ce règne. Il s'agissait d'immortaliser la
valeur des habitants de la ville qui avaient repoussé
les troupes de Comminges, général au service de Louis
XI, alors dauphin de Viennois.
Les descendants d'Amé IX conservèrent
encore pendant plus d'un siècle, de 1472 à 1601, la
possession de la Bresse et du Bugey mais leur pouvoir
sur ces provinces devenait plus contesté et plus précaire
à mesure que s'affermissait et se concentrait la monarchie
française. En 1536,
François ler s'empara de la Bresse, qui
resta annexée à la France pendant tout son règne et
ne fut rendue par Henri II au duc Emmanuel-Philibert
qu'en considération de son mariage avec Marguerite de
France, dernière fille de François 1er. Le fils issu
de cette union, le duc Charles IV, est le dernier prince
de la maison de Savoie qui ait possédé le territoire
du département de l'Ain.
En 1601, Henri IV, qui
était maître du marquisat de Saluces, enclavé dans le
Piémont, offrit au duc Charles de l'échanger contre
la Bresse. La convention fut acceptée et ratifiée par
le traité de paix conclu à Lyon la même année; le Bugey
et le Valromey furent compris dans l'échange; il en
fut de même du pays de Gex, à l'exception de quelques
petits villages sur lesquels le canton de Genève fit
valoir ses droits de souveraineté. Cette petite baronnie
avait relevé autrefois des comtes de Genevois elle était
alors possédée par les cadets de cette famille; de leurs
mains, elle était passée à la maison de Joinville, à
laquelle les comtes de Savoie l'avaient enlevée en 1353,
sous prétexte que les seigneurs refusaient de leur rendre
hommage. Quant à la principauté de Dombes, ancien fief
des puissants comtes de Beaujeu, devenue, depuis 1391,
par legs du comte Édouard, domaine de la maison royale
des ducs de Bourbon, son indépendance ne souffrit aucune
atteinte de ces diverses transformations.
Vers le
temps où nous sommes arrivés,
Henri
IV empruntait l'hôtel de la monnaie de Dombes pour
y faire frapper des pièces d'argent et de cuivre à son
effigie. Ce petit État, survivant dans son originalité
vivace à l'anéantissement de toute organisation féodale
dans le royaume, se maintint avec l'intégrité de ses
privilèges et l'observance de ses vieilles coutumes
jusqu'au règne de Louis XIV.
Mademoiselle de Montpensier
en était alors souveraine ; on lui persuada d'abandonner
Dombes au duc du Maine, fils légitimé du roi, pour en
obtenir l'autorisation de rendre publique son union
avec le beau Lauzun. Louis XIV accepta pour son fils
la principauté et se contenta d'ouvrir à Lauzun les
portes de la prison de Pignerol. En 1762, la Dombes
fut irrévocablement réunie à la couronne en vertu d'un
échange qu'en fit le comte d'Eu, second fils du duc
du Maine, contre le duché de Gisors, en Normandie. Depuis
l'annexion de la Bresse et du Bugey à la France, ces
provinces ont suivi la fortune de la patrie commune
sans que les grands événements contemporains y aient
eu un retentissement exceptionnel.
Signalons cependant,
en 1814, la belle défense du défilé des Balmettes, situé
entre Saint-Germain et Torcieu, par les habitants du
canton de Saint Rambert, d'Ambérieu et de Belley contre
l'armée autrichienne, défense qui leur valut le nom
bien mérité de Héros des Balmettes.
Les habitants
du département de l'Ain sont grands, robustes, bien
proportionnés dans leur structure, d'une physionomie
agréable, dont souvent la pâleur mate est un des indices
des fièvres locales qui ravagent certains cantons ils
sont économes, laborieux, d'un jugement sain, d'une
raison froide; ils ont du goût et des dispositions naturelles
pour la musique ; quoique les bienfaits de l'instruction
soient mieux appréciés chez eux que dans beaucoup d'autres
contrées, ils sont encore fidèles à quelques vieilles
traditions superstitieuses ils croient aux sorciers,
placent dans le cercueil des morts quelque ustensile
de ménage à leur usage et accompagnent de tapage charivarique
l'époux veuf qui se remarie. Nous n'avons pas besoin
d'ajouter que ces pratiques d'un autre âge tombent en
désuétude chaque jour, et que nous les donnons bien
moins comme une peinture du présent que comme une dernière
empreinte du passé, lente à s'effacer dans tous les
temps et dans tous les pays.
C’est la partie nord ouest du
département sur la rive droite de la Saône. La Bresse
doit, donc son identité au peuple gaulois des Ambarres
et son nom à la déesse celtique des lacs sacrés et des
eaux dormantes : Brixia. A l'arrivée des Romains, la
Bresse semblait être, comme beaucoup de régions de la
Gaule, couverte de vastes forêts (Saltus Brixiae). Au
Moyen-âge, face aux famines et aux maladies, la population
met en place un système de protection féodal.
Les
sires de Bâgé imposent leur puissance et bâtissent une
seigneurie qui s'étend de la Seille à Lyon et de la
Saône à Bourg-en-Bresse.
Pendant presque cinq cent
ans, Bâgé-le-Châtel situé au carrefour de grands axes
routiers, est resté la capitale de la Bresse. Ses seigneurs
n'ont cessé d'agrandir leur domaine en étendant leur
empire sur la Bresse et la Dombes.
Mais l'une des
raisons de l'apparition d'une culture si typique et
si localisée est due au fait que la Bresse a vécu longtemps
en autarcie. En effet, les rivières, les prairies marécageuses
se gorgeant d'eau l'hiver, rendaient toutes communications
impossibles.
La Bresse, qu'elle fasse partie
ou non des conflits, fit souvent office de « champ de
bataille » jusqu'à son rattachement à la Savoie. Ces
incessantes rivalités, ne permettant pas de mettre en
place un réseau routier convenable, nuisaient d'autant
plus aux déplacements des populations. Ainsi, on comprend
la nécessité pour la population de se créer une identité,
un folklore, des traditions afin de combler l'isolement.
Les bressans vivant essentiellement de la terre, de
nombreux aspects de leur culture découlent de ce fait.
En effet, de nombreuses fêtes ont été instaurées, au
Moyen-âge, à la suite de famines liées à des mauvaises
récoltes. Les gens vivant dans l'angoisse, se sont voués
à des rites religieux.
Le nom de Bourg, sous lequel
est aujourd'hui connue la capitale du département de
l'Ain, mot qu'il faut prendre dans son acception naturelle
de Burgus, groupe, réunion de maisons, a remplacé deux
autres noms qui répondent à des époques peu connues
de l'histoire de cette ville. Sur son emplacement habitait,
avant et pendant la domination romaine, une peuplade,
les Sébusiens (Sebusiani), que l'on a longtemps
confondus, à tort, avec les Ségusiens ou Ségusiaves
(Segusiani ou Segusiavi), cantonnés sur le territoire
de Feurs (Loire).
On ne sait à la suite de quelles
révolutions ce nom serait tombé dans l'oubli; mais nous
voyons plus tard le nom de Tanum lui être substitué
comme désignation irrécusable de cette ville ainsi,
vers 900, Furtailler, dans sa légende de saint Gérard,
évêque de Mâcon, nous représente son pieux héros prenant
la robe d'ermite et se retirant dans la forêt de Brou
(prope oppidum Tani, cui Burgo nunc nomen est),
« près de la ville de Tanum, qu'on appelle maintenant
Bourg. » Ce document prouve donc que le nom de Tanière
ou Tenières, qu'a conservé un quartier de la ville,
est un souvenir du nom qu'a porté jadis la ville tout
entière, et le mot oppidum doit faire supposer que,
dès avant cette époque, elle était entourée de murailles.
Quant à son importance, elle ne devait pas être fort
grande, puisqu'elle ne nous est signalée par aucun fait
historique.
Après la chute de l'empire romain,
au Vèmeet VIème siècles, la ville
de Bourg fut successivement dépendante du premier royaume
de Bourgogne; elle obéit à la France sous les deux derniers
rois de la première race; aux Carlovingiens jusqu'au
milieu du lXème siècle; ensuite au royaume
d'Arles et duché de Bourgogne transjurans de l'empire
; les ducs de Savoie la possédèrent du XIème
au XVIème siècle, et y firent construire
une citadelle des plus régulières ; le traité de Lyon
du 17 janvier 1601 l'assura à la France. Elle a été
prise deux fois par les Français, en 1536 et en 1600,
et sa citadelle rasée en 1611, par ordre de Louis XIII.
— Bourg obtint une charte de commune en 1184. Dans les
premiers jours de janvier 1814, Bourg opposa une résistance
courageuse aux armées étrangères, au moment où elles
envahissaient la France. Les habitants, ayant pris les
armes, livrèrent un combat de tirailleurs dans le faubourg,
et tinrent en échec quinze cents Autrichiens mais, ceux-ci
ayant reçu des renforts, la ville fut obligée de céder
au nombre, et les généraux ennemis en permirent le pillage.
La ville de
Bourg en Bresse
est dans une charmante situation, près de la Veyle,
sur la rive gauche de la Reyssouse. Du côté de l'est,
elle domine un bassin agréable et varié, que terminent
les coteaux de Revéremont au nord, le bassin se prolonge
avec le cours de la Reyssouse, et la vue se perd dans
de belles prairies qui s'étendent jusqu'à la Saône ;
l'ouest et le midi présentent un plateau cultivé, terminé
à l’horizon par une vaste forêt. Cette ville est généralement
bien bâtie, les rues en sont assez bien percées, propres
et ornées de fontaines publiques, dont une, en forme
de pyramide, a été érigée par les habitants à la mémoire
du général Joubert, né à Pont-de-Vaux.
Bourg a peu
de commerce sa situation au centre d'un pays purement
agricole, le défaut de rivière navigable ou de canal
sous ses murs, la rareté du numéraire, l'absence des
ressources et l'inertie résultant de l'influence du
climat, l'ont jusqu'ici tenue dans un état d’inactivité
. Cependant quelque peu riche et quelque peu considérable
que soit cette ville, elle a fait les frais d'un théâtre
assez joli, qui est souvent occupé par des troupes ambulantes.
Les promenades de Bourg sont le principal agrément
de cette ville ; elles consistent en plusieurs belles
avenues de peupliers, et en diverses allées, dont l'une
qui porte le nom de Mail, est remarquable par sa longueur.
Au centre de la ville est la promenade dite du Bastion
dont l'hémicycle est décoré de la statue en bronze de
Bichat, due au talent du célèbre statuaire David, la
ville de Bourg devait cet hommage à Bichat, qui fit
ses premières études médicales dans son hôpital.
La Bresse est une région où s'élève le célèbre chapon. Avant d'étre abattu à jeun, plumé, éfillé, il est emmailloté fin d'améloirer la qualité de sa chair. Etroitement cousu dans son fuseau de linge, le poulet reste suspendu pendant 24 heures. On le remet à nu pour la vente. Cette préparation artisanale se fait de moins en moins, car elle esr plus longue, donc moins rentable. Le chapon est un poulet male qui a été castré !
De cet espace rural, naissent
au fil du temps bon nombre de traditions, de codes propres
à cette culture comme par exemple, les costumes, les
mœurs, les savoir-faire.
Fief de la seigneurie de
Bâgé, la Bresse rentre en possession des Ducs de Savoie
au 13ème siècle. Marguerite d’Autriche fait
construire, en 1513, l’Eglise de Brou pour son défunt
mari Philibert le Beau de Savoie. La Bresse sera annexée
à la France en 1536 par François Ier lors
de sa descente en Italie pour aller combattre son ennemi
juré, l’empereur Charles Quint.
En 1557, Emmanuel-Philibert,
duc de Savoie, grâce à sa victoire lors de la bataille
de saint Quentin, reprend possession de la Bresse et
de sa capital Bourg lors du traité de Cateau-Cambrésis.
En 1601 Henri IV fera l’acquisition de vaste territoire
entre Saône et Rhône et la Bresse deviendra définitivement
française
Pays d’élevage de sa célèbre poularde
et de son chapon, la Bresse est une région réputée pour
sa gastronomie.
Délimité par le Rhône au Sud,
le Bugey a pour capital Belley qui tire son nom de Bellicom,
une ancienne cité gallo-romaine. En 412, Belley est
une ville épiscopale et son évêque portait le titre
de prince du saint Empire Germanique. Les évêques furent
contraints d’associer les ducs de Savoie à la gestion
de leurs affaires.
Le 29 janvier 1401, l’évêque de
Belley, Rodolphe de Bonet accepta de signer un acte
d’association avec le comte de Savoie. Le pape Grégoire
XII sanctionna, par une bulle de l’an 1408, la validité
de l’accord.
Le Bugey sera rattaché à la France en
1601. La Ville de Nantua naquit au bord d'un lac sur
un site occupé dès la Préhistoire. Une abbaye bénédictine
y fut fondée en 671 par saint Amand. À partir du Xème
siècle elle dépendait de l'Abbaye de Cluny fondée par
saint Bernard.
Au XIIIème siècle, avec
les évêques de Belley et les abbés d'Ambronay et de
saint Rambert, les abbés de Nantua possédaient la majeure
partie du Bugey, mais les comtes, puis les ducs de Savoie
finirent par contrôler la région qui avait été donnée
à leur ancêtre Amédée II par l'empereur Henri IV.
Appauvrie par les conflits politiques et religieux du
XVIème siècle, la ville retrouva sa prospérité
après la réunion à la France lors du traité de Lyon
en 1601. Elle devint capitale du Haut Bugey. Le lac
fut l'une des sources de sa richesse. Après la Révolution
Nantua retrouva ses activités traditionnelles et surtout
sa fonction commerciale sur la route de Lyon à Genève
par la cluse de Nantua à Bellegarde.
Cette ville était déjà considérable
et très forte du temps de César, qui en fit une place
forte contre les Allobroges. Brûlée par Alaric en 390,
elle fut rebâtie par Wiberlus en 412. Détruite par un
incendie en 1385, elle dut sa reconstruction au duc
de Savoie, qui la fit entourer de murailles. Elle fut
cédée à la France avec le Bugey, dont elle était la
capitale, en échange du marquisat de Saluces, par Charles-Emmanuel,
et réunie à la couronne en 1601.
Elle est agréablement
située entre deux coteaux à une courte distance du Rhône,
dans un bassin fertile qu'arrose le Furan.
La ville de Gex, peuplée dès
l'époque gallo-romaine, semble avoir eu comme emblème
le geai, oiseau homonyme, à l'origine du jeu et de la
fête de l'oiseau qui ont perduré à travers les siècles.
Au commencement du XIIème siècle la cité
appartenait à la famille de ce nom, à laquelle succédèrent
les comtes de Genève. Léonette, arrière-petite-fille
d'Amédée Ier, comte de Genève, l'apporta
en dot à Simon de Joinville, parent du célèbre chroniqueur,
compagnon de Saint Louis, dont il écrivit la vie. Guillaume
de Joinville concéda des franchises aux habitants par
une charte du 7 novembre 1292.
Le comte de Savoie,
Amédée VI, s'empara de Gex en 1353, après un siège de
quinze jours et l'érigea en baronnie. Après les troubles
du XVIème siècle, le pays de Gex fut réuni
à la France par le traité de Lyon en 1601.
En 1790
Gex fut compris dans le département de l'Ain, puis dans
celui du Léman en 1798; il fit retour en 1815 à l'Ain.
Ferney-Voltaire est la ville où vécu Voltaire, le célèbre
auteur du Dictionnaire philosophique et l’un des premiers
défenseurs de la justice.
Ce bourg est bâti au pied de
la chaine du Jura, dans un charmant, vallon entrecoupé
dé prairies, de bouquets de bois et de terres laboùrables
entourées de haies vives, qui offrent une variété de
culture des plus agréables.
En 1758, ce n'était qu'un
hameau marécageux, composé de quarante-neuf habitants.
Voltaire forma
le projet, en 1768, d'y établir une fabrique, et en
peu de temps il fit édifier cent dix maisons. Voulant
assurer quelque solidité à' cette manufacture, il engagea
le célèbre horloger Lépine à établir un comptoir à Ferney.
Bientôt toutes les pièces d'une montre s'y fabriquèrent,
huit cents ouvriers travaillaient pour cette manufacture
; quatre mille montres emboîtées en sortaient par an
et s'expédiaient en partie pour l'étranger. Mais, après
la mort du philosophe, l'horlogerie du canton de Gex
fut tourmentée par l’introduction de la maîtrise, et
depuis 1815 elle a été considérablement entravée par
la nouvelle circonscription du, territoire, Ferney se
trouvant: placé à 25 kilomètres au delà de la ligne
des douanes, dont les premiers bureaux sont à Mijoux
et aux Rousses ; aussi le nombre des ouvriers ne s'y
élève-t-il pas au delà de deux cents, qui travaillent
en partie pour Genève.
Femey est un fort joli endroit,
consistant seulement en deux longues rangées de maisons
agréables qui bordent le grand chemin des deux côtés,
et sont construites avec une régularité qui satisfait
l'œil sans être -monotone. Le genre d'architecture en
est simple, mais du meilleur goût ; ce sont pour la
plupart de petits pavillons carrés peu élevés, séparés
entre eux, bien percés, bien couverts, précédés le plus
souvent de petites cours ombragées par des arbres d'agrément
décorés de grilles enfer ou en bois; et quelquefois
même accompagnés de jardins artistement plantés. Les
deux rangs de maisons qui bordent longtemps la route
en allant à Genève, et qui presque toutes doivent leur
existence au philosophe de Ferney, sont ou des hôtelleries
que l'affluence des curieux nécessitait ou la demeure
des artistes qu'il avait appelés, et qui ont trouvé
près de lui des encouragements pour leur industrie,
l'aisance et le bonheur.
La jolie maison que Voltaire
fit bâtir à Ferney, et qu'il habita pendant plus de-vingt-ans
se fait remarquer par son élégante simplicité. Elle
est située à l'extrémité occidentale du bourg, au pied
des montagnes, sur une petite éminence qui domine un
bassin magnifique. De cet endroit, on découvre dans
l'éloignement une partie du riant pays de Vaud, les
montagnes agrestes de la Savoie, au-dessus desquelles
le Mont-Blanc élève sa cime majestueuse, là ville de
Genève et les bords de son lac enchanteur, dont on ne
peut parler sans plaisir et, sans y allier le souvenir
de Rousseau, qui le regrettait en ces termes attendrissants
:
« O lac sur les bords duquel j'ai passé les
douces heures de mon enfance! Charmant paysage où j'ai
vu pour la première fois le majestueux et touchant lever
du soleil ; où j'ai senti les premières émotions du
cœur, les premiers élans d'un génie devenu depuis trop
célèbre ! Hélas ! je ne vous reverrai plus ! Ces clochers
qui s'élèvent au milieu des chênes et des sapins, ces
troupeaux bêlants, ces ateliers, ces fabriques bizarrement
épars sur des torrents, dans des précipices, au haut
des rochers, ces arbres vénérables, ces sources, ces
prairies, ces montagnes qui mon vu naître, elles ne
me reverront plus »
On arrive à cette charmante
habitation par une avenue de tilleuls qui coupe le grand
chemin par un angle droit. Le bâtiment est de forme
longue : il est agréable, mais simple; c'est l'habitation
régulière et bien distribuée d'un citoyen aisé, mais
non la demeure somptueuse d'un seigneur opulent. L'appartement
qui se présente en face de l'entrée principale était
le cabinet d'étude de Voltaire ; situé au rez-de-chaussée,
bien éclairé sur le jardin par des portes vitrées, il
avait également, la vue libre sur l'esplanade, au bout
de ce cabinet, à gauche, était la chambre à coucher.
Le pays et seigneurie de Gex
dépendait autrefois du comté de Genevois, dont les comtes
étaient fondateurs de l'Eglise de Genève. Ces comtes
en ont été seigneurs pendant longtemps.
La terre
de Gex fut confisquée par Amédée, comte de Savoie, dit
le comte Vert, qui l'unit à son domaine l'an 1353. Le
duc de Savoie céda ce pays à la France en échangé du
marquisat de Saluces, comme la Bresse et le Bugey. Le
pays de Gex était du gouvernement de la Bourgogne, du
ressort du parlement et de la généralité de Dijon, recette
de Gex et du diocèse de Genève, dont le siège était
Annecy eu Savoie.
La Dombes était au temps de Jules
César peuplée par les Ambarres. Au Vème siècle,
elle faisait partie du royaume des Burgondes. Lors du
partage de Verdun en 843, elle revint à Lothaire Ier,
c'est-à-dire à l'Empire. Mais l'éloignement du pouvoir
causa la création de seigneuries qui s'érigèrent en
seigneuries quasi-autonomes.
À la fin du XIIème
siècle, les sires de Baugé et de Thoire et Villars se
partageaient la région.
Le mariage du 15 juillet
1218 entre la fille du sire de Baugé et Humbert V de
Beaujeu fit passer la Dombes dans le domaine des Beaujeu
jusqu'en 1400, où leurs terres passèrent aux Bourbons.
La partie sud de la Dombes appartenait, elle, aux sires
de Thoire et Villars, également possessionnés dans le
Bugey. À partir de l'avènement d'Humbert V de Thoire
et Villars en 1300, la seigneurie s'orienta progressivement
vers la France. Humbert VI sera l'un des principaux
artisans du rattachement du Dauphiné à la France en
1336 ; les trois derniers sires de Thoire et Villars
servirent les rois de France durant la guerre de Cent
Ans.
La Dombes souffrit de guerres entre les comtes
de Savoie et les sires de Thoire et Villars, alliés
au Dauphin et au comte de Chalon contre la Savoie. A
partir de la fin du XIIIème siècle. En voulant
aider Édouard, comte de Savoie contre Guigue V dauphin
de Viennois, Humbert Ier de Beaujeu fut fait
prisonnier à Varey en Bugey en 1325, durant la bataille
de Varey. Il fut contraint de prêter hommage pour les
seigneuries de Meximieux, Miribel et Bourg-Saint-Christophe
à l'Est de la Dombes, et demanda au comte de Savoie
un dédommagement.
Les terres des sires de Thoire
et Villars subirent, quant à elles, plusieurs chevauchées
parties des terres des comtes de Savoie, jusqu'à ce
que le climat ne s'apaise, aux alentours de 1355.
Humbert VII de Thoire et Villars, n'ayant pas vu son
fils unique lui survivre et se trouvant menacé par le
duc de Bourgogne à qui il refusait de prêter hommage,
vendit ses terres en 1402, les partageant entre les
ducs de Savoie et de Bourbon, qui avaient obtenu le
Beaujolais du dernier sire de Beaujeu en 1400 et pouvaient
ainsi agrandir leurs terres vers l'est, se plaçant ainsi
sous la protection de ces grands princes. Humbert VII
de Thoire et Villars garda toutefois l'usufruit de ses
terres jusqu'à sa mort en 1423.
En 1523, François Ier
accusa le connétable de Bourbon de félonie, en vertu
de quoi il confisqua ses terres dans le royaume de France
et dépêcha une armée pour confisquer la partie de la
Dombes lui appartenant, bien que, ces terres se trouvant
côté Empire, la Saône fît frontière entre le royaume
de France et le Saint Empire Romain Germanique. Il institua
alors un Parlement afin d'administrer la Dombes en son
nom : le parlement de Dombes qui siégea d'abord à Lyon,
par « territoire emprunté ».
En 1560, François II
rendit leurs possessions aux ducs de Bourbon qui récupérèrent
également leurs possessions de Dombes. L'empereur n'ayant
pas eu l'ambition de contrer le roi de France lorsqu'il
avait confisqué ce territoire relevant pourtant de sa
juridiction, les ducs de Bourbon érigèrent la Dombes
en petite souveraineté indépendante dont Trévoux devint,
suite logique à l'ampleur prise par la ville à la fin
du Moyen Âge, la capitale. On rassembla dès lors dans
cette cité tous les organes nécessaires à la bonne administration
d'un petit État : un hôpital y fut fondé par Anne-Marie-Louise
d'Orléans, duchesse de Bourbon-Montpensier, sous l'impulsion
de Claude Cachet de Garnerand, conseiller au parlement
de Dombes. Elle céda ensuite à Louis-Auguste, fils légitimé
de Louis XIV, la souveraineté de Dombes contre la libération
du duc de Lauzun, dont elle était amoureuse.
Le duc
du Maine Louis Auguste de Bourbon, fils légitimé de
Louis XIV et de madame de Montespan, fit transférer
le parlement de Dombes de Lyon à Trévoux, faisant bâtir
à partir de 1696.
Il favorisa, de plus, l’imprimerie
implantée à Trévoux où ne s'exerçait pas la censure
du royaume de France, autorisant les Jésuites à y imprimer
leurs Mémoires (journaux d'information et de critique
scientifique, théologique, littéraire...). Plusieurs
éditions du dictionnaire de Trévoux y furent également
imprimées.
En 1762, Louis Charles de Bourbon (1701-1775),
comte d'Eu, troisième fils du duc du Maine, échangea
la souveraineté de Dombes à Louis XV contre des terres
en Normandie où il était, par ailleurs, possessionné.
Elle fut dès lors définitivement rattachée au royaume
de France. Par un édit du mois d'octobre 1771, enregistré
le 31 décembre suivant, le roi supprima le parlement
de Trévoux et sa chancellerie. Les attributions du parlement
furent réparties : celles dont il connaissait comme
parlement et cour des aides furent portées devant le
conseil supérieur de Lyon ; celles dont il connaissait
comme chambre des comptes furent dévolues à la chambre
des comptes de Paris ; et celles dont il connaissait
comme bureau des finances furent attribués au bureau
des finances de Lyon. Par un édit du mois de janvier
1772, enregistré le 22 de ce mois, le roi supprima la
châtellenie de Trévoux ainsi que le bailliage de Chalamont
et celui de Thoissey et créa une « sénéchaussée et siège
d'élection réunis ». L'édit portait que ce tribunal
tiendrait ses séances à Trévoux et connaitrait de toutes
les matières qui rassortissaient de la chambre des requêtes
du parlement de Trévoux, ainsi que les bailliages supprimés,
sauf l'appel au conseil supérieur de Lyon.
Des lettres-patentes
du 22 mars 1771, enregistrées le 5 mai suivant, portèrent
que les appels des jugements rendus en la sénéchaussée
établie à Trévoux, seront relevées au présidial de Lyon
en toutes causes et matières de nature à pouvoir y être
jugées.
Lorsque, en 1774, le roi rétablit le parlement
de Paris et supprima les conseils supérieurs créés en
1771, la sénéchaussée de Trévoux fut comprise dans le
ressort du parlement de Paris et celui-ci substitué
au conseil supérieur de Lyon. Par un édit du mois de
septembre 1781, enregistré au parlement de Dijon le
6 mars 1782, la Dombes fut unie aux états de Bresse
et rattachée à la généralité de Bourgogne. L'Assemblée
nationale constituante confirma l'incorporation de la
Dombes au royaume par un décret du 27 septembre 1791
qui, sanctionné par Louis XVI le 16 octobre suivant,
devint la loi des 27 septembre et du 16 octobre 1791,
portant réunion à la France du pays de Dombes et dépendances.
Au milieu du XIXème siècle, des moines créèrent
l'abbaye Notre-Dame-des-Dombes au Plantay, afin d'aider
à assainir la région marécageuse et limiter les effets
de la malaria.
L'origine de Trévoux remonté à une époque reculée. L'empereur Sévère battit sous ses murs son compétiteur Albinus. En 1535, François I" y établit un parlement, qui, rendu sédentaire par le duc du Maine, fut supprimé avant la révolution, et son ressort réuni au parlement de Dijon. Les jésuites y établirent un journal, et on y composa le dictionnaire qui porte le nom de Dictionnaire de Trévoux.
Lors du partage de l'Empire de
Charlemagne, la Saône est la frontière entre le pays
Franc et l'Empire. Trévoux se retrouve donc ville frontière
et lieu de péage pour toutes les embarcations circulant
sur la rivière. A partir du XIIIème siècle
la ville de Trévoux et se voit attribué une charte de
franchise au XVème siècle. Confisqué par
François Ier, en 1523 et annexé à la France,
le pays recouvre son indépendance, en 1560, sous la
souveraineté des ducs de Bourbon Montpensier qui l'érige
en principauté. Au XVIIIème siècle Trévoux
se voit doté d'un Parlement, d'un gouverneur de province,
d'une Cour des Monnaie et d'un Chapitre.
Trévoux
a été longtemps la capitale mondiale des filières en
diamant destinée à la fabrication de fils de métal très
fin essentiellement destiné à l'orfèvrerie.
Outre ses poulardes, l’Ain est
aussi un pays de fromages et le plus célèbre d’entre
eux est le Bleu de Bresse. N’oublions pas l’Entremont,
son célèbre gruyère.
L'Ain possède en outre de nombreuses
stations de sports d'hiver surtout réputées pour leurs
pistes de ski de fond.
Pays d’eau, la cascade de
Cerveyrieu, les pertes du Rhône; actuellement noyées
dans le barrage de Nantua, et ses gorges, les pertes
de la Valserine à Bellegarde, les lacs de Nantua et
de Silan vous offrent le spectacle d’une eau claire
et dormante où d'une eau folle sautant dans tous les
sens.
L’Ain est un département à plusieurs visages
et les amoureux de la nature, de la moyenne montagne
et de grandes randonnées y trouverons tout leur bonheur.
La légende du Bugey
raconte que Bugia, compagne de Bel, fils
de Japhet, petit-fils de Noé, a donné ainsi
son nom au Bugey :
« Bel et Bugia
ayant décidé leur départ, à la dispersion
des petits-fils de Noé, Japhet s’avance
à son tour pour les bénir et, par un fil,
il suspend au cou de sa bru un sachet en
peau de gazelle. "Portez-le", dit-il, "jusqu’à
ce que vos regards embrassent le pays du
rêve et du désir. Là seulement, vous l’ouvrirez
pour en répandre le contenu sur le sol.
Il renferme de précieuses reliques du Paradis
terrestre et de l’Arche, qui ajouteront
encore à la beauté et à la richesse du pays
que vous aurez élu". Durant des mois, Bel
et Bugia marchèrent dans une nature hirsute,
broussailleuse, sans une fleur, dans le
vent, les pierres, les sables. Or, un soir,
presque épuisée, Bugia, gravissant une montagne,
s’arrêta au sommet et s’écria: "Regarde
!" Bel releva le front. Son visage se transfigura
soudain. À ses pieds s’étendait une vallée
sur laquelle, des hauteurs du ciel bleu
se déversaient les flots de pierreries d’un
splendide arc-en-ciel. La vallée était immense,
fertile, charmante. "C’est ici, Bel, qu’il
faut nous arrêter. C’est ici que je souhaite
vivre". "Oui", dit Bel, "et nous l’appellerons
de ton nom, Bugia". Et Bugia vida le contenu
du sachet, les graines se répandirent sur
le sol, les ceps s’enfoncèrent dans la terre…et
le lendemain matin, le Bugey s’éveilla couvert
de vignobles, d’arbres fruitiers, de pampres,
de cerises, d’épis de blé, de fleurs, qui
emplirent dès cet instant cette terre privilégiée.
»